Overblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 11:40
Mohamed a-t-il existé ?

Mohamed a-t-il existé ?

Robert Spencer est-il le meilleur ami que les musulmans aient jamais eu ?

Par Danusha V. Goska l’auteur de « God through Binoculars : un auto-stoppeur dans un monastère ».

Le livre de Robert Spencer est mis à jour et augmenté, « Did Muhammad Exist ? An Inquiry into Islam’s Obscure Origins » ou « Mohamed a-t-il existé ? Une enquête sur les obscures origines de l’Islam » /

L’historicité est la qualité d’être objectivement vrai, par opposition à une simple légende ou un mythe. L’importance que les religions accordent à l’historicité varie. L’hindouisme, qui est probablement la plus ancienne religion majeure pratiquée de manière continue dans le monde, ne s’appuie pas sur l’historicité. Hanuman, le dieu singe, Shiva, à la peau bleue et représentée par un phallus, et Kali aux multiples bras, qui s’habille de crânes humains et de mains coupées, existent tous sur un plan transcendant. Les historiens n’ont jamais présenté d’articles évalués par des pairs argumentant l’historicité d’un dieu à tête d’éléphant. Bouddha et Confucius étaient tous deux censés être de simples mortels, et les historiens s’accordent à dire que tous deux ont probablement existé. Pour les fervents bouddhistes et confucianistes, l’historicité n’a pas beaucoup d’importance. Ce qui compte, c’est que la méditation apporte l’illumination et que la piété filiale assure la cohésion des familles et l’ordre de la société.

 

Le judaïsme, le christianisme et l’islam prennent tous l’historicité très au sérieux. La Torah commence, non pas par des lois, des prières, des péchés, des saints ou des visions, mais par un récit historique de la création du monde par Dieu. Il se poursuit avec l’appel d’Abraham par Dieu, la libération des esclaves hébreux par Dieu et d’autres événements censés s’être produits dans la vie réelle, en temps réel. Les maximalistes et les minimalistes bibliques se livrent à des débats passionnés sur la mesure dans laquelle l’histoire de la Bible est exacte, mais des faits objectifs confirment que les Juifs ont une lignée ancienne au Moyen-Orient, où ils vénéraient Yahvé. Ces faits fondamentaux sont le fruit de recherches intenses dans diverses disciplines savantes, notamment l’archéologie, la génétique et les mentions extrabibliques, par exemple dans les stèles de Merneptah et de Mesha. Les Juifs d’aujourd’hui, qui sont un petit peuple de bagarreurs disparates qui réussit à remporter des victoires du type « David contre Goliath », contre des ennemis génocidaires, ont tellement de points communs avec les Juifs de la Bible que la question de l’historicité semble presque sans objet.

Le christianisme repose sur l’existence d’un homme appelé Jésus, qui est ressuscité des morts. Si quelqu’un trouvait le cadavre de Jésus, le christianisme serait prouvé faux. Tous les outils savants possibles, de l’archéologie à la critique textuelle en passant par la paléographie, ont été mis à contribution pour découvrir le plus de choses possible sur Jésus. La plupart des historiens s’accordent, au minimum, sur cette biographie de base : Jésus était un prédicateur juif qui a vécu à peu près dans le premier tiers du premier siècle. Il a été baptisé par Jean-Baptiste ; on a dit qu’il faisait des miracles ; il a été crucifié par les Romains et ses disciples ont affirmé qu’il était ressuscité des morts.

Jésus, comme les chrétiens aiment à le dire, est la figure « la mieux attestée » du monde antique. Par « le mieux attesté« , ils entendent qu’il existe un plus grand nombre de documents, produits à une époque plus proche de la vie de Jésus, par des auteurs connaissant bien le milieu de Jésus, et une documentation plus étendue sur Jésus que sur tout autre personnage antique. Les ouvrages du « Nouveau Testament » ont été écrits par des hommes comme Jésus, c’est-à-dire des Juifs du 1er siècle. Même les auteurs du « Nouveau Testament » comme Paul, qui n’ont pas connu Jésus personnellement, connaissaient sa culture, sa langue et ce qu’il savait de son milieu. Le Nouveau Testament a d’abord été écrit pour des publics proches des événements qui y sont décrits, des publics qui s’opposeraient à des fabrications. Les premiers livres du Nouveau Testament ont été écrits moins de 20 ans après la mort de Jésus. D’autres faits objectifs sont rassemblés pour soutenir l’affirmation « la mieux attestée » ; voir par exemple cette page «  Historical Reliability of the New Testament (bibleone.net) », l’une des nombreuses disponibles sur le Web. Des best-sellers comme « Cold Case Christianity », « The Case for Christ », « The Case for the Real Jesus » et « Did Jesus Exist : The Historical Argument for Jesus of Nazareth » ont popularisé les siècles d’études approfondies et continues qui établissent l’historicité de Jésus.

Luc fait l’objet d’une grande attention. Il est l’auteur de « l’Évangile selon Luc » et du « livre des Actes », qui représentent près de 28 % du Nouveau Testament. Selon Bruce Metzger, spécialiste de la Bible à Princeton, « dans le livre des Actes, Luc mentionne 32 pays, 54 villes et 9 îles de la Méditerranée. Il cite également 95 personnes par leur nom, dont 62 ne sont pas nommées ailleurs dans le Nouveau Testament » -l’accent mis par Luc sur le contexte qui-quoi-quand-où-pourquoi de la vie de Jésus, des faits qui peuvent être vérifiés par rapport à l’histoire connue, est un critère qui sépare les évangiles du mythe. Comme l’écrit CS Lewis, un spécialiste des mythes, « J’ai lu … des légendes et des mythes toute ma vie … aucun d’entre eux n’est comme celui-ci … Soit il s’agit d’un reportage … ou alors, un écrivain inconnu … sans prédécesseurs ou successeurs connus, a soudainement anticipé toute la technique du récit réaliste romanesque moderne » Bart D. Ehrman, professeur distingué d’études religieuses James A. Gray à l’Université de Caroline du Nord, Chapel Hill, écrit : « Les historiens sérieux du mouvement chrétien primitif … ont passé de nombreuses années à se préparer à devenir des experts dans leur domaine. La simple lecture des sources anciennes exige une expertise en … grec, hébreu, latin … araméen, syriaque et copte … L’expertise exige des années d’examen patient des textes anciens et une connaissance approfondie de l’histoire et de la culture de l’Antiquité grecque et romaine … pratiquement tous ceux qui ont passé toutes les années nécessaires pour obtenir ces qualifications sont convaincus que Jésus de Nazareth était un véritable personnage historique … Jésus a existé, comme en conviennent pratiquement tous les spécialistes de l’Antiquité, des études bibliques, des lettres classiques et des origines chrétiennes de ce pays et, en fait, du monde occidental… Je suis agnostique avec des penchants athées… Mais en tant qu’historien, je pense que les preuves comptent… Jésus a existé « .

L’Islam repose sur l’exactitude des faits suivants : en 610 apr. J.-C., l’ange Jibril (Gabriel) a révélé le Coran à Mohamed, un arabe analphabète conducteur de chameau. Mahomet a partagé cette révélation avec ses disciples, qui ont suivi les nombreuses exhortations au jihad contenues dans le Coran, et ont poursuivi la conquête musulmane et la domination militaire, politique et religieuse de l’Afrique du Nord, du Moyen-Orient et au-delà. Si Mahomet n’avait jamais existé, l’islam en tant que religion serait réduit à quelque chose comme le culte « ovni » de « Heaven’s Gate ». En 1997, 39 membres de « Heaven’s Gate » se sont suicidés en masse pour coïncider avec le passage de la comète Hale-Bopp. Dieu a-t-il ordonné à un certain Mohamed de combattre et de tuer les non-musulmans jusqu’à ce que l’islam règne sur la planète entière, comme le décrit ce hadith ? Ou bien des millions de jihadistes ont-ils versé le sang des autres, et leur propre sang, au service d’un mensonge inventé par les conquérants arabes pour unir et justifier leur empire ?

Jusqu’à récemment, le Coran n’avait pas été exposé au même genre d’examen rigoureux que le Nouveau Testament depuis qu’il a été compilé. Pourquoi ? La réponse se trouve peut-être dans la comparaison de deux anecdotes. Jean 20/24-29 raconte l’histoire de « Thomas qui doute« . Thomas, un apôtre, a déclaré qu’il ne croyait pas que Jésus était ressuscité des morts. Plus tard, Jésus ressuscité a confronté Thomas. Jésus a placé les doigts de Thomas dans les plaies de sa crucifixion, et a invité Thomas, sur la base de cette preuve, à conclure que la nouvelle miraculeuse était vraie. Jésus encourageait ses disciples à enquêter sur les faits et à tirer leurs propres conclusions.

Selon les traditions islamiques, certains Bédouins ont embrassé l’islam. Ils ont ensuite quitté l’islam et tué le berger de Mahomet. Mahomet leur a fait arracher les yeux avec un fer chaud, et les a amputés des mains et des pieds. Ils ont été jetés sur un sol pierreux où ils sont morts lentement. Ils ont été punis pour « avoir fait la guerre à Allah ». Quiconque le faisait devait être crucifié, comme le stipule le Coran 5/33. Le hadith Bukhari 9/57 stipule : « Quiconque a changé de religion islamique, alors tuez-le » d’autres hadiths soutiennent la peine de mort pour toute critique de Mahomet. L’islam a longtemps considéré que remettre en question l’islam, c’est faire douter les autres, c’est-à-dire « faire la guerre à Allah. » « Laissez ce qui vous fait douter pour ce qui ne vous fait pas douter« , dit un hadith. Le Coran affirme que « les croyants ne sont que ceux qui ont cru en Allah et en son messager, puis ne doutent pas« , et « Allah ne se laisse pas questionner« – Le Coran s’identifie lui-même : « C’est le livre sur lequel il n’y a aucun doute« .

L’accent mis par l’islam sur la « soumission » et son rejet du questionnement influe sur le comportement des musulmans au quotidien. En août 2021, Ridvan Aydemir, un ancien musulman, a débattu avec Hamza Myatt, un prédicateur musulman, sur YouTube. Aydemir a souligné que le Coran contient des affirmations manifestement fausses sur l’histoire de la Kaaba, le centre physique du culte islamique. Myatt ignorait totalement les versets coraniques auxquels Aydemir faisait référence. Si un prédicateur chrétien révélait publiquement une telle ignorance des versets bibliques, il devrait s’excuser et son autorité pourrait ne jamais se rétablir. Lorsque Myatt a été mis au défi de son manque de connaissances par Milahan, qui a regardé le débat sur YouTube, Myatt, plutôt que de confesser et de s’excuser pour sa propre ignorance, a attaqué Milahan pour avoir « pris le parti de l’ennemi« . « Ton nom sera marqué et ce sera tout« , a menacé Myatt. Myatt s’est vanté d’avoir quitté l’école à 15 ans. Les musulmans accusent Milahan d’être un traître, un chrétien refoulé ou un espion de la CIA. Milahan pouvait être tué pour n’importe laquelle de ces infractions. Milahan et Aydemir, en connaissant et en énonçant des vérités objectives sur l’islam, ont mis leur vie en danger.

Reconnaître que le Coran est une création de l’homme, plutôt qu’un document incréé, éternel et parfait, revient à s’exposer à la mort. Sam Shamoun cite des sources islamiques canoniques recommandant la torture, l’emprisonnement et la mort pour quiconque affirme que le Coran est une création de l’homme.

Hatun Tash, une ancienne musulmane d’origine turque, prêche sa foi chrétienne au « Speakers’ Corner » de Londres. Dans l’une de ses interventions, elle a révélé qu’il existait des différences de formulation entre le Coran et la Bible.

Le 25 juillet 2021, Tash a été violemment poignardée à plusieurs reprises. Lors des agressions précédentes, les musulmans ont rassemblé Tash, crié pour sa mort, lui ont donné des coups de poing et l’ont jetée au sol. Hatun mesure environ un mètre cinquante, une cible facile pour les jihadistes. La police britannique, plutôt que d’arrêter ses agresseurs, l’a arrêtée pour avoir prêché.

En bref, les chercheurs ont pu faire des recherches sur la Bible. Les recherches sur le Coran sont inconnues dans le monde musulman et relativement récentes en Occident. Malgré cela, trois faits évidents concernant le Coran suggèrent que Mahomet n’a peut-être jamais existé. Ces trois faits : l’incohérence du Coran, l’accent mis par le Coran sur Jésus et l’hostilité du Coran envers le judaïsme et le christianisme.

Quiconque étudie les écritures sacrées du monde de manière comparative ne peut s’empêcher de remarquer que le Coran est mal composé. Le Coran est un désordre, contrairement au Popol Vuh, aux Védas, aux contes africains d’Anansi et aux contes d’Indiens d’Amérique, au Livre des morts tibétain et aux koans zen. Une personne éveillée objecterait : « Vous ne comprenez pas le Coran parce que vous n’êtes pas musulman« . En fait, les musulmans eux-mêmes ne comprennent pas le Coran. C’est pourquoi il existe littéralement des dizaines de livres, les recueils de sira et de hadiths, qui expliquent l’islam aux croyants. Robert Spencer reprend une blague musulmane sur un lecteur qui a lu le verset du Coran « C’est le livre où il n’y a pas de doute » comme « C’est le livre où il n’y a pas d’huile« , une erreur raisonnable étant donné l’ambiguïté du Coran.

Le Coran utilise des pronoms comme « je », « tu », « il » et « ils », et le lecteur ne peut pas être sûr de savoir à qui ces pronoms font référence. Le Coran ne termine pas la plupart des histoires auxquelles il fait référence. Le Coran n’est pas en ordre chronologique ou par sujet. Le Coran est tellement répétitif que si l’on supprimait tous les éléments répétés, il ne ferait que 40 % de sa longueur actuelle. L’histoire de l’Exode est répétée 27 fois. Un exemple notoire de l’incohérence du Coran est le verset 74/30 : « Au-dessus de lui dix-neuf » – au-dessus de quoi, dix-neuf quoi, et que font ces dix-neuf, exactement ? Ce verset n’est pas unique. Les érudits qui ont consacré leur vie à l’étude du Coran rapportent que peut-être 20 % du Coran n’a pas de sens convenu, quel qu’il soit.

Le verset 2/1 du Coran se lit simplement « a-l-m« . Au moins un traducteur a décidé que l’absence totale de sens de ce verset est un « miracle » car « nul autre qu’Allah ne connaît leur signification« . Un autre commentateur rassure les musulmans en leur disant que même si vous ne comprenez pas le verset, vous pouvez quand même en tirer profit. « Tirer des conseils justes du Coran ne dépend pas de la saisie du sens (…) quiconque ne comprend pas (…) peut néanmoins mener une vie juste et atteindre le salut. Le lecteur ordinaire n’a donc pas besoin d’approfondir cette question » – ce manque d’insistance sur la compréhension, mais l’insistance sur le fait que la simple exposition au Coran apporte des bénédictions se reflète dans la tradition de mémorisation du Coran, même par des personnes qui ne comprennent pas une seule syllabe qu’elles mémorisent. Le simple fait de prononcer des syllabes arabes étrangères est considéré comme sacré.

Adam, Noé, Abraham, Isaac, Ismaël, Marie, Jésus et de nombreux autres personnages bibliques, y compris des personnages mineurs comme la femme de Potiphar, apparaissent dans le Coran. En plus des textes bibliques canoniques, le Coran fait appel au folklore. Voici quelques-uns des contes populaires que l’on trouve dans le Coran : les sept dormeurs d’Éphèse ; une légende sur Alexandre le Grand ; un passage de l’Évangile de l’enfance non biblique de Thomas, où Jésus donne la vie à des oiseaux d’argile ; et, dans l’Évangile non biblique du pseudo-Matthieu, Marie cueillant des dattes sur un palmier qui s’est penché pour elle. Le folkloriste Alan Dundes décrit des contes traditionnels dans le Coran, notamment « L’ermite et l’ange » et « Les langues animales ». « Ces contes sont certainement antérieurs au Coran. Nous ne pouvons pas supposer qu’ils ont été inventés par Mahomet ».

Le Coran détourne une phrase du Talmud : « Celui qui tue un homme, c’est comme s’il avait tué un monde entier » – L’auteur du Coran commet parfois des erreurs maladroites avec des documents qu’il ne connaît pas parfaitement. Marie, la mère de Jésus, qui a vécu au premier siècle de notre ère, est supposée, dans certains versets, être la sœur de Moïse, qui a vécu plus de mille ans avant Marie. Pourquoi ? Les deux femmes bibliques partageaient le même prénom. Le fait que d’autres versets du Coran révèlent une connaissance plus claire de l’identité de Marie suggérée que plus d’un auteur a produit ce document.

« La densité des formules du Coran dépasse largement les 20 % », écrit Dundes. C’est-à-dire qu’une grande partie du Coran est constituée, non pas de déclarations substantielles, mais plutôt de formules orales dont le seul but est d’aider quelqu’un à mémoriser le texte, par exemple, l’expression « Allah est indulgent, miséricordieux » est utilisée des dizaines de fois. « Si l’on devait soustraire toutes les formules orales du Coran, on aurait un texte global réduit d’un tiers de sa longueur actuelle, voire plus. »

Avec à la fois des récits bibliques et du folklore extrabiblique, le Coran ne raconte pas tant des histoires qu’il ne fait référence à des histoires. Le Protoévangile de Jacques est la source d’une histoire du Coran, celle de Joseph choisi par tirage au sort pour être l’époux de Marie. Le Protoevangelium raconte en fait l’histoire de manière complète et compréhensible. Le Coran 3/44 fait allusion à cette histoire, mais ne la raconte pas. Les versets avant et après le Coran 3/44 n’ont rien à voir avec l’histoire de l’élu du peuple.

Il existe une autre caractéristique remarquable du Coran, et de l’Islam en général. Placé dans le contexte des autres religions du monde, l’islam est remarquable par le fait qu’il est moins la déclaration d’une nouvelle foi qu’une critique furieuse de deux religions précédentes, le judaïsme et le christianisme. Toutes les religions expriment une hostilité envers d’autres groupes. Mais on pourrait extraire Amalek de l’Ancien Testament, ou la rhétorique anti-bouddhiste des écritures hindoues, ou le fameux Matthieu 27/25 du christianisme, et avoir quand même des religions cohérentes.

En revanche, dans l’Islam, l’hostilité à l’égard des juifs et des chrétiens occupe une place si importante et si centrale que l’Islam serait sensiblement différent si cette hostilité était éliminée de l’art, de l’architecture, de la pratique et de la prière quotidienne de l’Islam. Le jihad est un élément central de l’islam depuis le 7ème siècle jusqu’à aujourd’hui. Les musulmans qui suivent le calendrier des prières de l’Islam répètent une prière donnée 17 fois par jour. Ces mots répétés identifient les juifs comme étant en colère contre Dieu et les chrétiens comme étant égarés. Le commentaire islamique précise cette association : « Ces deux voies sont celles des chrétiens et des juifs, ce dont le croyant doit prendre garde afin de les éviter » -la prière condamnant les juifs et les chrétiens provient du tout premier chapitre du Coran, au verset 7. Les six premiers versets louent Allah, et le verset 7 condamne les chrétiens et les juifs.

Il n’y a aucun parallèle dans aucune autre religion du monde. Les bouddhistes, les hindous, les confucianistes, les chrétiens et les juifs ne sont pas tenus de 17 fois par jour que les membres d’un autre groupe religieux dégoûtent Dieu lui-même. Compte tenu de ces prières, il n’est pas surprenant que dans un sondage Pew de 2011, les musulmans aient exprimé une opinion négative des Occidentaux, les décrivant comme « égoïstes, violents, cupides, immoraux et arrogants » – en effet, le Coran 98/6 condamne les « kuffar » (mécréants) comme « le pire des êtres créés » – les kuffar, les incroyants, sont « najis« , ou impurs, tout comme les déchets corporels, les chiens, les porcs et les cadavres.

L’expression familière « Allahu akbar » est une autre caractéristique de l’islam qui se définit par rapport à une vision hostile des autres religions. « Allahu akbar » ne signifie pas, comme on le traduit si souvent, « Dieu est grand ». Elle signifie plutôt qu’Allah, le dieu de l’islam, est supérieur à tous les autres dieux. Les archives islamiques montrent que Mahomet a crié « Allahu akbar » lors d’attaques terroristes contre des civils dont il avait déterminé qu’ils étaient non-musulmans.

Le Dôme du Rocher est l’un des plus anciens exemples d’architecture islamique. Il a été achevé à peine 60 ans après l’année où Mahomet est censé être mort. En tant que tel, on pourrait s’attendre à ce que ses inscriptions contiennent une puissante synthèse de la théologie islamique. En fait, le Dôme est plus antichrétien qu’il n’est l’expression cohérente d’une nouvelle foi. Il a été construit sur le modèle de l’architecture chrétienne, en particulier l’église du Saint-Sépulcre, avec les dimensions de cette église. Le Dôme a été placé sur le Mont du Temple juif, en face de l’église du Saint-Sépulcre, comme une déclaration suprématiste contre le christianisme et le judaïsme.

Les inscriptions sur le Dôme du Rocher sont obsessionnellement centrées, non pas sur Mahomet, mais sur Jésus-Christ. Jésus n’est pas le fils de Dieu ; Jésus n’est rien de plus qu’un prophète ; personne ne doit mentionner le concept de la trinité : ces affirmations reviennent sans cesse dans les inscriptions du Dôme.

Le Dr Bill Warner a fait le calcul. « L’islam consacre une grande quantité d’énergie au kafir. La majorité (64%) du Coran est consacrée au Kafir, et la quasi-totalité de la Sira (81%) traite de la lutte de Mahomet avec eux. » D’autres tabulateurs ont conclu que le Coran mentionne Jésus 187 fois. Le mot « Mohamed » n’est mentionné que 4 fois dans le Coran !… Il est possible que ces mentions coraniques utilisent « Mohamed » comme un titre, « loué » ou « élu », et non comme un nom. Ces mentions de Mohamed pourraient bien faire référence à Jésus ; comparez Coran 5/75 et Coran 3/144.

Nous avons donc une religion dont l’écriture fondatrice défie les normes narratives. Cette écriture utilise des éléments provenant de deux autres religions, le judaïsme et le christianisme. Contrairement aux autres écritures mondiales, elle ne raconte pas tant d’histoires qu’elle ne fait référence à des histoires qu’elle suppose connues de son public. Cette religion est souvent plus axée sur la critique de deux religions existantes que sur la présentation d’une nouvelle éthique.

Que suggèrent ces faits sur la question de l’existence ou non de Mahomet ?

Avant de répondre à cette question, jetons un bref coup d’œil aux siècles qui ont précédé la conquête arabe du 7ème siècle. Les musulmans se vantent que le succès de cette conquête est la preuve qu’Allah était de leur côté. L’histoire suggère le contraire.

Du 2ème au 5ème siècle, les chrétiens se sont engagés dans un débat animé sur la nature du Christ, notamment lors des sept premiers conciles œcuméniques. Jésus était-il un Dieu, un homme, une combinaison des deux ? Diverses écoles ont proposé un éventail vertigineux de théories sur la véritable nature de Jésus.

Nestorius, un archevêque du 5ème siècle, soutenait que Jésus avait des natures humaine et divine distinctes. Le concile de Chalcédoine, en 451, a affirmé que Jésus était un vrai Dieu et un vrai homme, et que toute autre conception était erronée. Nestorius a été anathématisé par ses pairs. Le terme « nestorien » a fini par s’appliquer à divers groupes chrétiens qui avaient des interprétations hétérodoxes de la nature du Christ. Ces églises nestoriennes étaient situées à l’est de Constantinople, dans des endroits comme la Syrie et la Turquie actuelles, et jusqu’en Chine. Comme nous le verrons, ce débat a contribué à ouvrir la voie à l’Islam.

D’autres événements ont créé un vide de pouvoir que l’Islam allait finir par combler. En 410, les Wisigoths mettent Rome à sac. C’était la première fois que Rome tombait aux mains d’un envahisseur étranger depuis près de 800 ans. Comme l’a écrit Jérôme, « La ville qui avait pris le monde entier était elle-même prise. » « Des siècles plus tard, la ville qui, à l’apogée de sa puissance, s’était vantée d’avoir une population de plus d’un million d’habitants, était réduite à un village sans foi ni loi, en ruines, qui ne comptait pas plus de 30 000 habitants. »

Le médiéviste Michael McCormick désigne l’année 536 comme la pire année pour être en vie. « Un volcan islandais est entré en éruption. Le soleil a donné sa lumière sans éclat, comme la lune, pendant toute l’année », a écrit l’historien byzantin Procopius… « La neige est tombée cet été-là en Chine ; les récoltes ont été mauvaises ; les gens sont morts de faim », rapporte l’écrivaine scientifique Ann Gibbons.

La peste de Justinien, aux 6ème et 7ème siècles, a anéanti jusqu’à 40 % de la population de Constantinople et entre un quart et la moitié de la population de la Méditerranée. Au début du 7ème siècle, la Perse et Byzance ont mené leur dernière guerre, qui a épuisé les deux parties.

Tous ces événements ont contribué à l’épuisement total des puissances – Romains, Grecs et Perses – qui avaient dominé la Méditerranée et le Moyen-Orient pendant un millénaire. Leur épuisement a créé un vide de pouvoir et a ouvert la voie à la conquête arabe. À partir du 7ème siècle, les Arabes ont progressé sur une bonne partie du monde, de l’Espagne à l’Inde et à la Chine. Nous considérons ces Arabes comme des musulmans. L’érudition moderne remet en question cette identification.

Ce qui nous ramène à ceux qui avaient des idées hétérodoxes sur la nature de Jésus. Certains d’entre eux parlaient le syriaque, une langue araméenne apparentée à l’arabe. Il est possible qu’un ou plusieurs d’entre eux aient produit « un lectionnaire », c’est-à-dire un recueil de lectures scripturaires. Ce lectionnaire proposé contiendrait de nombreuses affirmations selon lesquelles Jésus n’était pas Dieu. Ce lectionnaire faisait référence à des récits bibliques et à d’autres documents que l’auteur savait connus de son public, sans toutefois en reprendre le texte intégral. Cette proposition de lectionnaire a été reprise plus tard par les Arabes qui cherchaient un document pour unifier et justifier leur nouvel empire.

Nous ne connaissons pas le vrai nom de Christoph Luxenberg, auteur d’un livre paru en 2000, « The Syro-Aramaic Reading of the Koran ». Luxenberg émet la théorie que le Coran a pour base un lectionnaire chrétien syriaque hérétique. Pour cette raison, « Luxenberg » est menacé de mort – d’où le pseudonyme.

L’alphabet arabe en usage au 7ème siècle était un instrument émoussé, enclin à l’ambiguïté. Luxenberg a reconnu, dans ces vieux manuscrits, que de nombreux mots pouvaient avoir des traductions différentes. En fait, selon Luxenberg, le document source du Coran a probablement été écrit en syriaque. Il croit que sa lecture syriaque rend clairs des passages du Coran actuellement peu clairs. Dans la traduction actuelle, le Coran 29/24 se lit comme si Dieu disait à Marie : « Ne sois pas triste. Ton seigneur a placé un petit fleuve sous tes pieds« . On se demande ce que cela peut bien vouloir dire. Luxenberg retraduit le verset, en tenant compte de la langue syriaque. « Ne sois pas triste. Ton Seigneur a rendu ton accouchement légitime » – la traduction de Luxenberg prend une ligne absurde et la rend complètement sensée. Marie est vierge et elle est triste parce qu’elle vient de donner naissance à un enfant sans père naturel. Dieu réconforte Marie en lui disant que lui, Dieu, a rendu son enfant légitime.

Si la source du Coran était un lectionnaire syriaque qui a été retravaillé par plusieurs éditeurs, afin de créer un fondement religieux pour le nouvel empire arabe, cela expliquerait l’incohérence du Coran. Le document source n’était pas destiné à être l’écriture fondatrice d’une nouvelle révélation. Il n’était pas non plus écrit en arabe. Il s’agissait simplement d’un lectionnaire, un document qui faisait référence aux récits bibliques et populaires de la préexistence, les commentait, mais ne les étoffait jamais complètement, ce qui est exactement ce que fait le Coran. Il ne serait pas en ordre chronologique, mais sauterait plutôt d’une histoire à l’autre, au fur et à mesure que l’auteur commentant les histoires jugeait bon de faire passer le message qu’il voulait faire passer.

La théorie de Luxenberg expliquerait l’hostilité de l’Islam envers le Judaïsme et le Christianisme. Peut-être l’auteur du document source du Coran était-il un chrétien hérétique qui avait été anathématisé et envoyé en exil pour avoir cru que Jésus n’était pas divin. Il n’est donc pas étonnant que le Coran, les inscriptions du Dôme du Rocher et d’autres documents islamiques soient remplis de dénonciations du christianisme dominant et insistent sans cesse sur le fait qu’Allah est le plus grand, qu’Allah n’a jamais eu de fils, que Jésus n’était pas divin et que la Trinité est une abomination.

Christoph Luxenberg n’est pas seul. D’autres auteurs ont étudié le même matériel et sont arrivés à des conclusions similaires, mais légèrement différentes. L’un des premiers de ces chercheurs fut John Wansbrough (1928-2002). En 1977, l’une des étudiantes de Wansbrough, Patricia Crone (1945-2015), a publié, avec son co-auteur Michael Cook, « Hagarism : The Making of the Islamic World« . Crone et Cook ont également décrit les racines du Coran dans les sources juives et chrétiennes, un matériel qui avait été édité pour servir les besoins des conquérants arabes.

En 2015, Odon Lafontaine a publié « Le Grand Secret de l’Islam : L’histoire cachée de l’islam révélée par la recherche historique » – Le livre de Lafontaine vulgarise un ouvrage beaucoup plus long et plus savant, « Le messie et son prophète – aux origines de l’Islam« , publié en 2005 par Edouard-Marie Gallez. Gallez et Lafontaine s’accordent à dire que le Coran est le témoignage d’une communauté hétérodoxe de croyants qui a accepté certains aspects du christianisme et du judaïsme tel que nous les comprenons aujourd’hui, et en a rejeté d’autres. Ils affirment que la communauté qui a produit les documents qui sont devenus le Coran a accepté la descendance d’Abraham et la Torah, mais qu’elle a rejeté le Talmud de Babylone, qui est apparu aux alentours de 500 après J.-C.. Lafontaine dit, par exemple, que le Coran 4/156-157 est une protestation explicite contre les déclarations désobligeantes que le Talmud de Babylone faisait sur Marie.

Le livre de Robert Spencer paru en 2021, « Did Muhammad Exist ? An Inquiry into Islam’s Obscure Origins » est une édition mise à jour et augmentée de son livre de 2012 portant le même titre. Spencer accomplit la tâche héroïque de présenter une vulgarisation agréable à lire de la recherche savante sur l’historicité de Mahomet. Le livre de Spencer offre toutes les récompenses d’un roman policier à suspense. Il est difficile de croire que quelqu’un puisse lire le livre de Spencer avec un esprit ouvert et continuer à croire que le Mahomet du récit islamique standard a existé. La vie de Mohamed, telle que la comprennent les musulmans pieux, n’est pas étayée par l’archéologie, la géographie, l’écologie, la numismatique ou les écrits détaillés produits par des auteurs contemporains directement touchés par la conquête arabe.

Les « hadiths », c’est-à-dire les paroles de Mahomet, et « la sira », ou biographie de Mahomet, ont été écrits longtemps après la mort présumée de Mahomet, par des hommes totalement éloignés de la géographie, de la flore, de la faune, de la langue et de la culture d’origine de Mahomet. Bukhari, un éminent collecteur de hadiths, était un Perse, et non un Arabe, né en Ouzbékistan, à près de 3 000 km de La Mecque. La collection de Bukhari des paroles de Mahomet a été produite vers 846 après J.-C., plus de 200 ans après la mort présumée de Mahomet. Bukhari a rassemblé 600 000 hadiths et n’en a accepté que 7 563 comme « authentiques ». L’évaluation de Bukhari selon laquelle certains hadiths sont « authentiques » est manifestement arbitraire. Les musulmans reconnaissent ouvertement que d’autres musulmans ont inventé des hadiths pour servir leurs propres objectifs. Si quelqu’un voulait promouvoir un comportement X, il lui suffisait d’inventer un hadith approuvant ce comportement X. Les hadiths dits « authentiques » se contredisent les uns les autres. Mahomet buvait debout / ne buvait jamais debout ; se lavait une fois / se lavait deux fois / se lavait trois fois ; Mahomet condamnait / approuvait le meurtre des femmes et des enfants. Muhammad faisait / ne faisait pas de miracles.

La première biographie que nous possédons de Mahomet a été réalisée par Ibn Hisham, qui est mort en 833, deux cents ans après Mahomet. Ibn Hisham vivait au Caire, une ville majoritairement chrétienne, à l’écart du désert de la Mecque. Comme le souligne Spencer, ces volumes de hadiths et de sira d’apparition tardive sont très fournis, rapportant les détails les plus triviaux de la vie quotidienne. Aïcha, l’épouse enfant de Mahomet, parle du lavage du sperme de ses vêtements et du fait que Mahomet allait prier avec des vêtements mouillés ; elle parle de jouer à la poupée, et aussi de jouer sur une balançoire, juste avant la consommation de son mariage. Les hadiths décrivent des instructions très détaillées sur l’utilisation des toilettes. Rien dans les études sur les cultures orales ne permet de supposer qu’il est plausible que des quantités d’informations personnelles très détaillées puissent être sauvegardées avec précision et rester inconnues du reste du monde pendant 200 ans. Les cultures orales conservent les grandes lignes de l’histoire et les faits essentiels concernant les héros. Elles ne retiennent pas des dizaines de volumes de détails comme la respiration lourde d’Aïcha, avant la consommation de son mariage.

Les Arabes ont rapidement conquis des civilisations anciennes, pleines de scribes. Si les conquérants arabes étaient enflammés par une écriture transmise directement d’un ange à un conducteur de chameau, ils auraient pu engager des scribes pour mettre ce matériel par écrit. Les conquérants arabes écrivaient des choses, des rapports de Spencer, mais leurs écrits diffèrent de l’Islam d’aujourd’hui sur des points importants. Par exemple, les inscriptions sur les pièces de monnaie pouvaient inclure le mot « Mohamed » à côté d’une croix. La simple vue d’une croix est une abomination pour les musulmans orthodoxes. Un musulman était tellement angoissé par la vue d’une croix qu’il a demandé conseil pour savoir s’il pouvait ou non utiliser le signe « plus » pour additionner des chiffres. Apparemment, l’auteur de la question n’était pas le seul, car de nombreuses autorités avaient rendu des décisions sur l’utilisation du signe « plus ». Les premiers conquérants arabes qui frappaient des pièces de monnaie avec des croix défient l’islam tel qu’il est compris aujourd’hui.

La biographie canonique de Mahomet défie même le bon sens. Elle ne mentionne aucun événement de sa vie qui se soit déroulé pendant les mois bissextils qui existaient du vivant de Mahomet, mais qui ont été supprimés par la suite après une réforme calendaire. En d’autres termes, ceux qui rédigent les biographies de Mahomet 200 ans après sa vie semblent ignorer les faits fondamentaux du calendrier que suivait Mahomet.

L’un des éléments clés de la biographie de Mahomet est son placement à La Mecque, en tant que chamelier travaillant pour les caravanes commerciales. La Mecque, insistent ces biographies, était un grand centre de commerce. Mais les auteurs anciens, issus de sociétés qui pratiquaient le commerce avec les Arabes, et qui ont beaucoup écrit sur les Arabes, ne disent pas un mot de La Mecque. Les premières mosquées ne faisaient pas face à la Mecque. Les descriptions de La Mecque dans les écrits islamiques canoniques n’ont aucun rapport avec la véritable Mecque. « Pas une seule carte avant 900 après J.-C. ne mentionne la Mecque« , écrit Dan Gibson.

Dans les hadiths « authentiques » de Bukhari, Aïcha fait référence à un feuillage qui ne pousse pas à La Mecque. Ibn Hisham décrit La Mecque comme une ville bénie par l’eau et les arbres ; en fait, c’est un désert sans eau ni arbres. Bukhari décrit Muhammad entrant à la Mecque par des cols de montagne ; il n’y a pas de cols de montagne.

Les victimes de la conquête arabe ont certainement écrit à ce sujet. Au début, ils n’ont pas écrit sur les musulmans, le Coran ou Mahomet. Ils ont bien appelé les Arabes par des noms, mais ces noms n’étaient pas « musulmans ». Ils utilisaient plutôt des noms comme « Hagariens » ou « Sarrasins ».

Spencer suggère que l’islam tel que nous le connaissons aujourd’hui a été plus ou moins codifié par Abd al-Malik, Ibn al-Zubayr et Hajjaj ibn Yusuf « pour unifier et renforcer leur empire. » Spencer souligne qu’il y a 1 400 ans, les empires avaient des religions d’État. Byzance était chrétienne, la Perse était zoroastrienne. Les envahisseurs arabes se sont soudainement retrouvés à la tête d’un empire, et ils avaient besoin d’un manifeste justificatif et d’une pratique uniforme pour unir des populations très diverses sous un toit monolithique et impérial. Ne parlez qu’en arabe lorsque vous priez ; faites face à l’Arabie lorsque vous priez : bientôt, les musulmans de la Chine à l’Espagne obéiront à ces dictats impériaux. Considérez-vous, non pas comme un citoyen de votre propre pays, mais comme un citoyen de l’Oumma, l’empire mondial de l’Islam. Les musulmans sont le Dar al-Islam, la maison de la paix. Les Kuffar sont Dar al-Harb, la maison de la guerre. L’islam est tout à fait la religion impériale dont les conquérants arabes avaient besoin.

Une « industrie de cour » a « fabriqué sans retenue des documents sur ce que Mahomet a dit et fait ». Il est clair que ces hadiths, fabriqués sans complexe, avancent des idées que l’on ne trouve pas dans le Coran, qui, au moment où les hadiths sont arrivés, avait été stabilisé. Par exemple, des hadiths ont été inventés pour sacraliser la lapidation et la « tétée » en tant que pratiques coraniques. On fait dire à Aïcha que si un homme et une femme sans lien de parenté doivent être ensemble, contrairement aux préceptes islamiques de « purdah », leur contact peut être rendu « halal », ou autorisé, si la femme allaite l’homme dix fois. Dans le hadith 1944 du Sunan Ibn Majah, on fait dire à Aïcha que la raison pour laquelle le verset sur l’allaitement n’a pas été intégré au Coran est qu’un mouton a mangé le papier sur lequel ce verset était écrit. Ce qui est beaucoup plus probable, c’est qu’une communauté islamique a eu du mal à se conformer à la réclusion des femmes et a cherché une échappatoire. L’invention d’un hadith autorisant un homme et une femme non mariés à passer du temps ensemble si la femme allaite d’abord l’homme a fourni cette échappatoire.

Le pouvoir se rend à contrecœur et non sans combat. L’Islam est un centre de pouvoir, et il confère du pouvoir aux imams, aux politiciens, aux universitaires et aux activistes. Ceux qui bénéficient du pouvoir conféré par l’islam détestent Robert Spencer avec une passion brûlante. Étant donné que Spencer offre aux musulmans une chance de reconsidérer leur engagement envers une idéologie qui manque de fondement, Robert Spencer est l’un des meilleurs amis que les musulmans aient jamais eus.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Albert Soued  pour Dreuz.info.

 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 08:36
La nature nous voit

L’être humain, dans son insubordination égocentrique, se pense sommet de l’intelligence. Le regard corrompu sur sa croyance de facilité à dominer les autres règnes, le pousse à croire qu’il peut agir extérieurement à la nature dans laquelle il grandit depuis sa naissance. Le respect du sacré, de toutes formes de vies, des végétaux qui nous donnent à respirer, des minéraux qui glissent en nous pour nous maintenir vivants et des animaux avec lesquels nous cohabitons en mouvements ont le sens profond de la même intelligence, celle de l’unicité. C’est par nature que nous sommes présents. C’est par inclination qu’il nous est possible depuis la nature de vivre. Quelles pensées peut se penser extérieure aux phénomènes du cosmos et obliger d’autres à agir ainsi hormis l’insolence ? Quelle ignorance aussi bien pour celles et ceux qui croient devoir convaincre d’autres et ceux qui y sont convaincus d’abandonner le vrai sens d’être vivant !

La nature nous voit, elle nous observe, cache son mystère et se dévoile, nous oriente selon notre niveau d’implication, nous offre ses richesses selon ce que nous sommes prêt(e)s à recevoir, en termes d’unions, en qualités de vivre et en communions de sagesse. Croire que les richesses de la nature sont celles de la quantité ou de la qualité est une bien belle illusion dans l’esprit d’un être humain. Ce que nous donne la nature, c’est la vie. Ce qu’elle retranche, c’est la vie. Ce qu’elle fait fructifier c’est la vitalité d’être en grâce de vivre. Les niveaux d’éveils aux potentiels logés dans l’être sont gardés par la nature, ils sont déployés par elle et ne peuvent être une obligation que selon notre capacité à nous incliner envers elle. Elle nous construis, permet de déployer les organes sensibles, les organes de perceptions, d’assimilations, d’intellectualisations, d’émotions, de sentiments. Quel esprit peut encore croire que l’on puisse agir en-dehors de la nature en la malmenant hormis un esprit insolent ?

La nature nous regarde, elle sait ce qui pulse en nous. Elle sait ce qui habite un cœur. Elle sait ce qui est vital, de ce qui est inutile, elle nous parle très fort et nous écoute avec de nombreuses oreilles, elle connait le moindre de nos sentiments, la moindre pensée, la plus infime faille comme les plus belles œuvres. Elle accompagne en silence tout en parlant par lui, nous inspire quand nous lui reconnaissons sa grande sagesse, nous guide quand nous marchons sur sa peau délicate. Nous ressent quand on cueille un fruit. Se penser en-dehors de sa capacité intelligible c’est ne pas croire en notre propre capacité à raisonner en osmose avec elle. Nous pouvons écouter la nature, la ressentir vibrer, la voir agir par nous, la comprendre par nos sens humains, l’étreindre par notre souffle.

La nature nous voit quand on veille, quand on dors, quand on naît et quand on meurt. Elle est plus vaste que notre capacité à l’intégrer, elle est plus vaste que notre capacité à lui dicter, elle est plus vaste que notre étroitesse d’esprit. Elle sait, comprend, réagit. Rien ne peut détourner son regard de notre vie. Rien ne peut l’empêcher d’agir avant même que nous le sachions. Elle nous éveille et nous garde, elle nous protège et nous surveille, elle nous oriente et nous perd aussi. Elle sait que rien n’est en dehors et que tout est à sa place. Que nul ne peut chambouler son imbrication sans être enseigné par son coeur de vivre.

La nature nous voit. Par nous, par toutes les entités vivantes, par tous les cœurs, toutes les pensées, tous les regards, tout ce qui se meut ou tout ce qui existe. Elle nous chante sa mélodie, nous murmure ses ondes, nous maintiens indivisible, nous fait éclore, nous montre parfois son esprit, son âme et par son corps égaye plus que nécessaire notre présence.

La nature nous danse. Elle nous inspire, nous rend mouvant, si tenté que l’on accepte de s’assouplir. Elle nous donne la grâce des caresses et des gestes. Prends nos actions comme ses faisceaux de consciences. Prends nos souffles comme ses gouttes de pluies, se sait sereine de nous ressentir vivre. Et même mourir. Car elle sait que ce qui gardera sa filiation profonde, les héritages en seront nombreux.

On ne peut mesurer l’étendu de la nature qui nous voit que par l’inclination à la laisser nous surprendre et nous initier à son mystère. On ne peut mesurer l’étendu de la nature qui regarde que par le sens sacré d’être vivant. Et on ne peut mesurer l’étendu du sacré de la nature que par le respect qu’implique vivre tous ensemble.

Que la nature soit ce qu’elle est dans votre vie.

Source: https://osmosexdiamants.com/

 

 

Partager cet article
Repost0
16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 04:32
Par Photo by Giuseppe Enrie, 1931 —

Par Photo by Giuseppe Enrie, 1931 —

Le suaire de Turin, ou linceul de Turin, est un drap de lin jauni de 4,42 mètres de long sur 1,13 mètre de large montrant l'image floue (de face et de dos) d'un homme présentant les traces de blessures compatibles avec un crucifiement. Puisque la représentation figure certains détails de la crucifixion de Jésus de Nazareth décrite dans les évangiles canoniques, elle est l'objet de piété populaire et est considérée par l'Église catholique comme une icône. Certains croyants la vénèrent comme une relique insigne, le « Saint-Suaire ».

Les premières mentions documentées et non contestées de ce drap proviennent de la collégiale de Lirey, en Champagne, dans la seconde moitié du XIVe siècle. Les ostensions de l'objet aux fidèles sont interdites à deux reprises par les évêques de Troyes, qui affirment avoir découvert le faussaire responsable de la supercherie. En 1390, le pape Clément VII publie une bulle autorisant l'ostension du linge, mais il défend que soient faites « les solennités en usage lorsqu'on montre une relique » et exige que la foule soit avertie qu'on ne montre pas l'objet en tant que relique, mais en tant que « figure ou représentation du Suaire du Christ ». Après diverses pérégrinations, l'objet devient en 1453 la propriété du duc de Savoie Louis Ier ; à partir de la seconde moitié du XVe siècle, il est vénéré comme une relique de la Passion. Il est conservé depuis 1578 dans la chapelle de Guarini de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste de Turin.

L'essor de la photographie amène en 1898 Secondo Pia à publier une image du linceul dont le négatif offre toutes les qualités d'un positif, suscitant dès lors d'âpres débats sur l'authenticité du linceul et sa datation : le Suaire de Turin devient l'« artéfact le plus étudié de l'histoire » pendant près d'un siècle. Les techniques modernes d'analyse relancent le sujet en 1978 avec une équipe de scientifiques du Shroud of Turin Research Project qui, le 18 avril 1981, conclut à l'impossibilité d'exclure que le suaire soit celui décrit dans les évangiles.

En 1988, la datation par le carbone 14 fait consensus pour donner une origine médiévale du suaire (XIIIe – XIVe siècle), qui ne peut donc pas être qualifié comme une relique authentique. Dès leur publication, ces résultats sont acceptés par le pape Jean-Paul II[1] et l'archévêque de Turin[2]. La même année, Jean-Paul II qualifie le linceul de « provocation à l'intelligence » et invite les scientifiques à poursuivre leurs recherches (néanmoins, l'Église catholique, propriétaire du linceul depuis 1983, ne s'est jamais prononcée officiellement sur son authenticité)[3].

Les partisans de l'authenticité contestent la validité de l'échantillon ou les conditions de la datation au carbone 14, ou bien fondent leur argumentation sur des hypothèses, notamment une image discutée du linceul qui daterait du XIIe siècle, des pièces de monnaie qui auraient été placées dans les orbites ou l'existence d'inscriptions qui figureraient sur le tissu. Pour d'autres, comme les historiens Andrea Nicolotti et Gary Vikan, le suaire est bien une image fabriquée au milieu du XIVe siècle pour la collégiale de Lirey, et correspond à l'aspiration de l'art de cette époque pour une description détaillée des souffrances de la Passion du Christ[4],[5].

SOURCE : WIKIPEDIA

Partager cet article
Repost0
11 mars 2025 2 11 /03 /mars /2025 12:37
Le baptême, c’est tendance

Un phénomène qui s’amplifie : les demandes de Baptêmes ! Oui j’ose ce titre provocateur « Le Baptême, c’est tendance », même si l’abbé G….., l’abbé de ma chapelle FSSPX dans la campagne bretonne, va voir ses cheveux se dresser sur la tête, j’ose ce titre de communicant car je pense qu’il n’est pas faux et je pense aussi qu’il est « porteur » comme l’on dit et, après tout, portons, portons, il est temps que la France redevienne la France.

J’ai vu comme tout le monde les chiffres des Baptêmes de 2023, plus de 12 500 d’adultes et d’adolescents, contre un peu plus de 4000 en 2022. Ils ont donc triplé et l’an prochain ils doubleront sans doute.

Par ailleurs, même évolution concernant les participants au Pèlerinage 2023 de la Pentecôte, le Pèlerinage de Chartres, qui a vu marcher en chantant 42 000 jeunes, contre quelques milliers seulement trois ans auparavant. Alors pourquoi ces bonnes nouvelles? La France semble faire enfin le lien entre Chrétienté, Civilisation et Identité, et donc entre Chrétienté, souveraineté, force, pouvoir et sécurité. La France comprend enfin qu’en désertant ses églises elle a contribué amplement à laisser la place à l’islam ! C’est une évidence, la nature ayant horreur du vide comme chacun sait. Et quand je parle de vide, il y a le vide physique, les églises vides, mais aussi le vide du cerveau et de l’âme, privés de cette nourriture spirituelle et créatrice qui a fait de nous un peuple immense !

Par parenthèse, la France a une excuse de poids : Vatican II, ce Concile toxique de 1962, qui a voulu promouvoir le mensonge et la facilité, a bel et bien, ce faisant, tué l’Eglise et fait fuir les fidèles. Ils ont fui leur religion, celle de leur peuple, mais beaucoup ont aussi fui toute spiritualité nourrissante. À croire que tout cela était voulu afin, là encore, d’appliquer le plan désertifiant et mortifère du mondialisme…

La prise de conscience d’un retour salvateur aux valeurs chrétiennes dans un ultime combat contre l’islamisme n’est pas, évidemment, la seule explication à cet afflux de Baptêmes : le modelage de la nouvelle France que nous imposent nos dirigeants, athéisme, nihilisme, wokisme, lgbtisme, ivg, pma et changement de sexe, etc. ne plaît pas à tout le monde, tant s’en faut, et est en train de susciter une saine réaction.

Le sentiment de vide intérieur que génère cette société affreusement matérialiste, et toutes ses incidences, drogue, suicides, violences et la soif de sacré que l’humain a de tout temps, même dans les époques très reculées, portée en lui, le poussent à lever les yeux vers plus grand que lui. La France se rassure dans ses valeurs familiales et dans le retour à des pratiques religieuses rigoureuses et vraies, en se tournant à nouveau vers le Catholicisme de ses aïeux.

Dans la chapelle de ma paroisse, bondée à craquer chaque dimanche à 10 h, 25 % des fidèles sont des nouveaux ! Et tous ces gens n’ont pas choisi la facilité de Vatican II, cette fausse messe qui s’apparente davantage à un happening pour colonie de vacances de CM2 qu’à la célébration du sacrifice de Jésus sur la Croix, non, ils ont choisi la Fraternité Sacerdotale Saint Pie X, la Tradition, la Messe selon le rite Tridentin, c’est-à-dire la Messe en latin, langue sacrée de l’Église, la Messe de toujours. Ils ont choisi d’écouter des homélies qui nous parlent de Jésus, de Marie, des Évangiles, des Apôtres, et pas du mariage triste ni du bienheureux-vivre-ensemble-avec-nos-égorgeurs. Dans mon entourage, six catéchumènes adultes seront baptisés à Pâques prochaine, tous dans la Tradition de la FSSPX, dont quelqu’un de ma propre famille.

Je pense que la lecture, que je vous recommande à tous, du puissant, révélateur, scientifiquement très argumenté et merveilleux livre d’Yves-Michel Bolloré et Olivier Bonnassies qui s’intitule « Dieu, la science, les preuves », n’est pas étranger à la décision de gens par ailleurs intelligents et instruits, et qui, pour certains, ont cherché toute leur vie, en s’égarant parfois dans le bouddhisme ou dans la forme triangulaire ! Tous ces nouveaux ont la foi du charbonnier, ils bossent dur pendant les mois précédant leur baptême, leur assiduité et leur enthousiasme met du baume au cœur de tous ceux qui, contre vents et marées, et souvent grosses tempêtes, caricatures et grande injustice, ont tenu bon.

Alors vive les nouveaux catéchumènes et surtout qu’ils arrivent en masse, il est temps, et le retour de la Chrétienté sonnera le retour de la France, la vraie, c’est inévitable. Même si les motivations ne sont pas les mêmes pour tous, même s’il y a en effet une part de suivisme, de « tendance » pour certains (les Messes de Noël sont très courues et deviennent un must auquel on ne déroge plus), qu’importe, ils grossissent les rangs d’une armée en train de se reconstituer.

Oui, la Chrétienté est une armée et les Sarrasins et les faiseurs de mort vont bientôt l’apprendre à leurs dépens, d’autant qu’un autre phénomène vient enjoliver cette renaissance… nos soldats créent des familles nombreuses, très nombreuses, très très nombreuses, qui essaimeront partout dans la société. Et bientôt face à chaque Sarrasin… il y aura dix jeunes Cathos Tradis ! Alors à tous les dégénérés qui s’attaquent à l’identité, à l’âme, à la sagesse et à l’équilibre de notre France profonde, à tous les malades mentaux qui veulent nous imposer leurs phantasmes répugnants, j’envoie en pleine figure ce que disait déjà en 1793 François Athanase de Charette, Général de l’armée Catholique et Royale : « Il est vieux comme le diable, le monde qu’ils disent nouveau et qu’ils veulent fonder dans l’absence de Dieu… on nous dit que nous sommes les suppôts des vieilles superstitions, faut rire ! En face de ces démons qui renaissent de siècle en siècle, sommes une jeunesse, Messieurs ! Sommes la jeunesse de Dieu, la jeunesse de la fidélité !
Et cette jeunesse veut préserver, pour elle et pour ses fils, la créature humaine, la liberté de l’homme intérieur. »

La liberté de l’homme intérieur, voilà le sacré dans l’humain, voilà la zone de force et de confiance que construit la foi en Dieu et que bien des Français redécouvrent avec émerveillement… Même si nous sommes entrés dans des temps qui tentent de mettre à mort, et à tout prix, cette liberté si chérie, la lame de fond du retour de la Chrétienté qui s’annonce et qui enfle déjà, porte avec elle, j’en suis convaincue, le retour de notre grande et belle Civilisation.

 

Catherine Blein

Catho Tradi, patriote et fière d’être les deux.

Partager cet article
Repost0
26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 05:08
Considération judéo-chrétiennes sur les lieux cultuels antiques
L’hébreu est la plus ancienne langue de la Bible, mais aussi la plus ancienne langue parlée au tournant du 1er s. de notre ère.

A cette époque le cananéen avait disparu. Même lorsque l’araméen a gagné du terrain, l’hébreu était tout sauf une langue morte. Les manuscrits de Qumrân avaient été majoritairement rédigés en hébreu plutôt qu’en araméen.

Lors de la crucifixion de Jésus au Golgotha vers l’an 33, l’inscription du titulus (Jésus de Nazareth roi des Juifs) était en latin, en grec et en hébreu. Pas en araméen.

Sur les ossuaires retrouvés à Bethphagé près de Jérusalem, les inscriptions sont en hébreu. De même sur ceux retrouvés au Mont des Oliviers, et d’autres sur le Mont Scopus : « Hanania fils de Jonathan le Nazarite ». L’hébreu était en effet une langue quotidienne de communication. On retrouve cela sur la tombe de Jacques, dans la vallée du Cédron. Des fouilles récentes à la montagne du Temple à Jérusalem font apparaître une inscription monumentale en lettres paléo-hébraïques. Quant aux découvertes archéologiques de Massada, on y recueille des documents hébreux datant des années 70 après JC, ayant appartenu aux défenseurs de la citadelle assiégée. Parmi ces écrits, des fragments de psaumes, du Lévitique et de la Genèse. De même, l’hébreu était utilisé pour les activités cultuelles : les rouleaux, les offrandes, la dîme des prêtres, tout indique que l’hébreu avait une place éminente au 1er s.

Les documents découverts dans une grotte de Bar Kokhba montrent également que des écrits non bibliques étaient aussi rédigés en hébreu au 1er s. Par exemple sur un phylactère, un hymne de funérailles, des actes de mariage, des transactions immobilières, des contrats de loyer, etc.

Transition des pratiques hébraïques aux pratiques chrétiennes

L’époque de Constantin a joué un rôle important dans la construction d’églises et de chapelles sur des lieux de vénération antérieure. Des chapelles commémoratives ont été élevées sur les lieux mentionnés dans le Premier Testament et dans les évangiles : le site des bergers à Bethléhem, celui de la multiplication des pains, celui du sermon sur la montagne, celui de la transfiguration, celui de l’apparition du Christ après la résurrection, celui d’Emmaüs… Ces lieux étaient considérés comme reliés à des épiphanies.

Mais d’autres sites reliés au Premier Testament montrent le sens de la continuité chez les croyants issus du mouvement christique : le site du buisson ardent au Sinaï, une église de Saint Jacob à Béthel, le lieu d’ensevelissement de Eleazar fils d’Aaron, le lieu de la traversée du Jourdain par Elie et Elisée, etc. Pour les chrétiens des premiers siècles, la vénération des lieux événementiels rapportés par le Premier et par le Nouveau testaments ont la même valeur.          

L’appel à la sainteté lié au territoire faisant partie de l’alliance est concrètement pris en compte par les premiers chrétiens. On trouve une attestation majeure de pèlerins chrétiens pérégrinant en terre sainte fin 2ème début 3ème s. Des églises sont construites à partir du 4ème s. dès la fin des persécutions, ce qui démontre l’attachement spirituel des pèlerins aux lieux saints bibliques.

Chez les juifs rabbiniques d’après 90, les prières juives anciennes laissent toujours apparaître le rôle central du pays d’Israël. La prière pour le rassemblement des exilés révèle la conviction que la galout est transitoire et non pas définitive. On prie trois fois par jour pour la rédemption messianique du peuple. En s’exprimant de cette manière, le peuple juif continue de rattacher sa destinée à la fois à Israël comme peuple et à Israël comme pays. La tragédie de l’an 70 n’a pas éradiqué ce repère central de la mission d’Israël que même les communautés de diaspora ne perdront pas de vue.

Les perspectives eschatologiques d’un avenir béni sont présentes dans les rites d’inhumation à Beth Shearim et à Tiberiade : au sol même du pays est attribué un rôle expiatoire « Le pays fera l’expiation pour le peuple » (Dt 32,43). Les rabbins affirment que « quiconque est inhumé en Eretz israel, c’est comme s’il était inhumé sous l’autel ou trône de gloire du temple ». On était persuadé que les morts inhumés en terre d’Israël seraient les premiers à ressusciter à l’ère messianique.

On comprend à travers ces réalités que la conception juive du rôle central du pays a influé sur la théologie chrétienne de la terre sainte dans l’Eglise primitive. De nombreux sanctuaires chrétiens commémorent des événements du Premier Testament. De ce fait, l’inhumation de reliques de martyrs dans des églises montre une continuité avec les rites juifs.

Pour illustrer le lien à la terre donnée par Dieu à son peuple, l’évangile de Jean insiste particulièrement sur l’enracinement de ses épisodes (Cana, le puits de Jacob, Jérusalem) dans le pays réel, pas dans un Israël céleste et abstrait. Ainsi la vision du monde des premiers chrétiens semble toujours focalisée sur la terre d’alliance. 

On peut remarquer que la vénération de la tombe des saints joue un rôle important chez les juifs du 1er s. Si la religion officielle est étrangement muette sur le sujet, les écrits pseudépigraphiques et les récits de pèlerins juifs du Moyen Age abondent dans le sens avéré d’un culte traditionnel de mémoire des saints. Les tombes des saints bibliques vont, dans la même logique, jouer un rôle mémoriel pour les chrétiens des communautés primitives. On lit chez Matthieu : « les tombes s’ouvrirent et de nombreux saints endormis se relevèrent et sortant des tombeaux, ils pénétrèrent dans la cité sainte et apparurent à beaucoup » (27,52)  Il s’agit bien ici de saints d’avant l’ère chrétienne qui sont remis en lumière face aux croyants de l’après-résurrection de Jésus.

Cette donnée littéraire et culturelle est le signe d’une transmission de la vénération propre à la religion populaire. L’ouvrage « Vitae prophetarum » écrit vers 130 ap. JC met en lumière l’importance d’une dévotion chrétienne envers les saints du 1er testament, qui passe par une connaissance des tombeaux juifs dédiés aux prophètes.

Lorsque se développent intensément les pèlerinages chrétiens autour du 4ème s. l’écrit anonyme intitulé « Pèlerin de Bordeaux » mentionne neuf tombeaux de saints, parmi lesquels finalement un seul relève du Nouveau testament, celui de Jésus à Jérusalem. Egérie, rédactrice de son périple en terre d’Israël, se donne pour but de visiter les tombes des saints du premier Testament. Elle nomme ainsi six tombes dont seulement deux sont du Nouveau testament. Elle tient aussi à honorer les grottes mentionnées dans la Bible : celle de Moïse, celle d’Elie, celle d’Abraham, et celle où Abdias cacha des prophètes menacés.

Pierre le Diacre quant à lui dénombre vingt tombeaux de saints à visiter : seize sont du premier Testament et quatre du Nouveau : Jésus, Jacques, Jean Baptiste et le fils de la veuve de Naïm.  Cela s’explique par le fait qu’Egerie et Pierre associent les grottes à des théophanies, ce ne sont donc pas les lieux en eux-mêmes qui les intéressent, mais les événements dont ils sont porteurs. Cette tradition chrétienne perpétue une tradition juive préexistante.

On constate par-là que, dans ces premiers temps de développement  parallèle du christianisme et du judaïsme rabbinique, l’idée biblique de peuple de Dieu est visiblement reconnue de part et d’autre comme étant liée à la réalité historique de la terre d’Israël. Ce sont les événements fondateurs du salut qui l’ont imprégnée et qu’elle offre à la vénération des générations de croyants en vue de leur cheminement en lien avec le Dieu de la Bible.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

Partager cet article
Repost0
12 janvier 2025 7 12 /01 /janvier /2025 12:01
Le Juif Jésus est né en Judée, pays des Bnei Israël

On est parfois stupéfait des extrapolations hasardeuses faites à partir du récit de la Nativité.

Il n’est que de constater certaines récupérations idéologiques d’un enfant Jésus subitement privé de sa judéité et de son époque, pour être transformé en symbole de réfugié du Moyen Orient. Arafat n’avait pas hésité à acter cette captation d’héritage spirituel en faisant de Jésus le premier feddayin palestinien !

Mais à l’époque des grands flux de migrants illégaux, on trouve facilement des commentaires journalistiques ou même ecclésiastiques qui intronisent l’enfant de Bethléem comme le premier nouveau-né « sans papiers » ! Retournement récupérateur de situation plutôt paradoxal lorsque l’on peut lire dans les évangiles que Joseph et son épouse Marie se sont rendus à Bethléem, à la demande des autorités romaines, précisément pour y décliner leur identité et se faire enregistrer officiellement avec leur fils…

C’est dans le même ordre d’idées que le 19ème siècle n’a pas hésité à mythologiser la figure de Joseph, père adoptif de Jésus : du simple fait qu’il était charpentier, il s’est retrouvé promu représentant emblématique des prolétaires. A tort, car s’il est vrai que tout travailleur, même au bas de l’échelle sociale est digne de reconnaissance et de respect, on sait aujourd’hui que le statut de charpentier dans la Judée du 1er siècle correspond à celui d’un homme instruit et aisé, qui gagne bien sa vie, du fait de sa compétence artisanale polyvalente : il est performant dans la construction de poutraisons pour les toitures, comme dans la fabrication de meubles et d’objets d’art, et parfois même dans la taille de pierres.

Certains ont mis en doute le fait que Jésus soit né à Bethlehem, et même que Bethlehem ait existé ! Or le pharaon Akhnaton mentionne Bethlehem dans les lettres d’Amarna. On trouve Bethlehem dans le Livre de la Genèse comme lieu de la sépulture de Rachel, épouse de Jacob. Mais aussi dans le livre de Ruth, comme lieu d’origine du mari de la veuve moabite et de Booz, son goel. De leur union naît Obed, père de Jessé et grand-père de David. C’est pour cette raison que le Livre de Samuel désigne Bethlehem comme lieu d’origine du clan de Jessé, et c’est là que Samuel consacre David. « Yahvé dit : Lève-toi et oins-le ! L’Esprit de Yahvé descendit sur David… » (1Sam 16,12) Le prophète Michée annonce que le Messie naîtra à Bethlehem : « Et toi Bethlehem Ephrata, petite parmi les milliers de Juda, de toi sortira pour moi celui qui dominera en Israël » (Mi 5,2)

Bethlehem, maison du pain, source de nourriture spirituelle, le Christ que Jean l’évangéliste désignera comme le « Pain de Vie ». Depuis les origines du christianisme, dans les évangiles et dans la tradition, Bethlehem est honorée comme lieu de la naissance de Jésus. Au 2ème s. Justin et Origène le mentionnent. En 333, le Pèlerin de Bordeaux désigne Bethlehem comme célèbre lieu de vénération de la Nativité.

Quoi qu’il en soit, le récit édifiant de la naissance de Jésus par Luc et Matthieu est porteur d’espérance. C’est pourquoi il n’a pas à être détourné au service d’une idéologie partisane et horizontale. Ces ambiguïtés révèlent combien l’utilisation souvent biaisée du récit de la Nativité confirme l’intense fragilité de cet événement survenu dans la plus grande humilité. C’est une révélation qui dérange.

Or cette vulnérabilité, signe de la compassion et de la proximité de Dieu, fait partie, avec tout le réalisme possible, de l’identité de Jésus et de la mission qu’il a assumée. Nous savons que cet enfant juif, de la lignée de David, instruit dans la Torah, est devenu le maître d’un art de vivre généreux au sein d’un peuple témoin environné de nations païennes hostiles. En 1950, 90% de la population de Bethlehem était chrétienne. Aujourd’hui, ce n’est plus que 15%…

Jésus avait clairement choisi de dépasser tous les clivages, anciens et modernes, pour offrir à tous un chemin d’humanité solidaire, relié à Dieu, libéré des manipulations politiciennes et axé sur la réalité à venir appelée Royaume de Dieu, ce futur messianique toujours espéré et attendu dans chaque tradition de son peuple, Israël d’une part, et l’Eglise, d’autre part, en vertu d’une alliance indéfectible.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

 

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2024 1 11 /11 /novembre /2024 12:20
L’amnésie spirituelle de l’occident

La plupart des pays occidentaux, dont l’histoire a été profondément façonnée par le judaïsme et le christianisme, voient aujourd’hui la pratique religieuse désertée par les nouvelles générations. Ces dernières sont bien souvent ignorantes du patrimoine spirituel de leur civilisation et inconscientes du potentiel humaniste qu’il recèle face aux enjeux d’avenir.

 

Sous l’influence de sciences telles que la sociologie, ou la politologie, et avec un a priori idéologique, les religions sont continuellement décriées et accusées d’être les marqueurs et les déclencheurs de conflits meurtriers entre les peuples ou les groupes humains.

Des situations historiques choquantes du passé sont souvent sorties caricaturalement de leur contexte pour montrer du doigt des chrétiens ou des représentants de l’Eglise dont le comportement n’était pas à la hauteur de leur mission. Les intellectuels d’un occident chrétien devenu laïque n’ont pas hésité à forcer la note – quitte à utiliser des critères anachroniques – pour critiquer globalement le christianisme historique, tout en laissant complaisamment dans l’ombre d’autres croyances et options beaucoup plus problématiques. L’historien français et catholique René Rémond a d’ailleurs publié une étude éclairante sur ce thème : “le christianisme en accusation”…

Dans le monde d’aujourd’hui, la plupart des zones de conflit sont directement liées à une confrontation religieuse qui révèle celle du projet de conquête universelle de l’islam. La répétition des attentats meurtriers, les multiples menaces qui pèsent sur le monde libre et démocratique incitent les opinions publiques mal informées à mettre négativement sous le même registre toutes les religions, à partir de la seule posture islamique dont les effets violents et terrorisants inondent les médias.

Dans la conjoncture actuelle, on a pu remarquer combien les Eglises chrétiennes sont particulièrement ciblées par les critiques unilatérales des faiseurs d’opinion…Mais cela n’est pas étranger aux partis-pris journalistiques reflétant les stratégies des décideurs économiques et des politiciens qui influent sur les destins des peuples à l’époque d’une mondialisation ravageuse.

C’est dans ce contexte que des oppositions virulentes de parlementaires européens s’étaient manifestées lors de l’élaboration de la charte de l’Union européenne pour empêcher catégoriquement que soit mentionné l’héritage judéo-chrétien comme contributeur majeur de l’histoire du vieux continent…

Nouvelles cultures

Ces prises de position ne tombent pas du ciel et ne sont pas le seul fruit de manœuvres maçonniques dont les réseaux s’activent à tous les niveaux pour subvertir les valeurs dites « traditionnelles », ce qui est, à leurs yeux méprisants, une marque de discrédit infâmant. On doit donc s’interroger sur une certaine vision philosophique du monde extrêmement réductrice ainsi que sur son emprise grandissante auprès des jeunes. Ce sont en effet ces générations montantes imprégnées de relativisme et d’individualisme qui feront le monde de demain, en ce troisième millénaire commençant.

De nouvelles cultures sont en train de se constituer, autour de concepts et de critères aléatoires, à travers nos systèmes socio-politiques, en particulier par des moyens audio-visuels invasifs. Toutes ces représentations commercialisées du monde et de l’humain véhiculent une perception subliminale de l’humanité qui est loin d’être neutre et sur laquelle il faut s’interroger, car l’enjeu est fondamental : au-delà de la survie d’institutions confessionnelles, la crise met en cause avant tout la destinée de l’être humain et sa qualité de vie.

En d’autres termes, quel type d’homme sommes-nous actuellement en train de faire émerger pour les temps à venir ? Par quoi seront animés les jeunes qui se forment aujourd’hui dans les écoles et dans les universités ? Peuvent-ils acquérir une vision globale constructive alors que la thématique des “produits médiatiques” dont ils s’alimentent est axée sur la consommation individualiste, sur le sexe et la violence, dans une logique qu’on peut qualifier bien souvent de culture de mort, parce qu’elle nie par beaucoup d’aspects la dignité, le courage et les capacités créatrices de l’être humain ?

Un des caractères essentiels des religions historiques telles que le judaïsme, et le christianisme, c’est de permettre aux hommes et aux femmes  concrets de notre temps de se référer à des valeurs spirituelles fondamentales qui conditionnent l’avenir, en s’inscrivant dans une tradition plurimillénaire qui transcende les générations car elle a profondément marqué l’histoire du monde.

Ces questions fondamentales habitent sans doute la plupart des êtres humains, mais plus explicitement les croyants issus de la relation au Dieu vivant et Un, dont Abraham a fait l’expérience voici trente huit siècles, en faisant rupture avec l’univers de l’idolâtrie ! Abraham a fait confiance au mystérieux appel qui résonnait en lui, et il s’est mis en route résolument vers une vie différente à découvrir, en relation avec un Autre qui parlait à son cœur…Cette nouvelle manière d’exister en tant qu’homme et croyant a eu pour conséquence de lui ouvrir, selon la  promesse, une postérité spirituelle impressionnante, dont nous sommes issus, juifs et chrétiens, grâce à nos appartenances et aux acquis de nos traditions respectives…

A condition de franchir le seuil répulsif des clichés, judaïsme et christianisme restent donc aujourd’hui des ressources existentielles vitales pour des masses innombrables d’hommes et de femmes, situés dans la vie comme membres d’une culture ou comme croyants, et  appartenant à des communautés aux spiritualités spécifiques porteuses de valeurs pour les choix de vie quotidiens.

Positivisme

Au 19ème siècle, les positivistes estimaient que la religion n’est qu’une forme primitive et aléatoire de compréhension du monde qui devait être remplacée par la pertinence des sciences et par le progrès illimité. Pour les marxistes, la religion n’était qu’une superstition émanant du système, liée à une perception de la réalité déformée par les injustices sociales, et donc une imposture en vue de s’approprier du pouvoir et de l’argent.

En réaction à ce rationalisme simplificateur, des philosophes essayèrent de mettre en valeur le caractère spécifique et irremplaçable du facteur religieux dans la société. Au début du 20ème siècle, les découvertes de la phénoménologie religieuse de spécialistes tels que Mircea Eliade et d’autres, eurent l’intérêt de faire apparaître le caractère primordial et irréductible de l’élément “religion”, et cela sans pour autant dévaloriser la démarche des sciences. Il est utile de rappeler en passant l’importance quantitative et qualitative des croyants dans le développement de la science.

Sacre

Le sacré correspond à un aspect fondamental de l’être humain, et qui n’est le produit de rien d’autre : il a sa valeur par lui-même, dans l’ordre de la gratuité. L’expérience religieuse est un processus intime qui met l’homme en relation avec le monde sans se réduire aux dimensions actuellement connues de ce monde.

Cela rejoint ce que tout être humain peut expérimenter lorsqu’il perçoit dans sa vie une dimension plus profonde que la sphère du vécu quotidien et profane : par exemple, la contemplation d’un ciel étoilé et la perception des espaces cosmiques infinis peut éveiller (comme chez Pascal) un sentiment de sacré, d’infini et d’absolu. Dans la vie de chaque jour, on peut également vivre les événements avec une singulière résonance spirituelle : dans le cas d’un accident, on peut y voir une simple malchance ou l’interpréter comme un signal à méditer. Quelqu’un en permanence, et sans que l’on en ait tellement conscience, nous fait chaque jour le cadeau de la vie, une main invisible nous guide dans nos labyrinthes émotionnels !

Dans le domaine de la vie morale, chacun peut être confronté à un choix décisif, et se sentir au plus profond de soi appelé, sollicité à répondre à un appel qui ressemble à un devoir sacré, ou à une mission qui dépasse l’individualité, en lien avec une réalité mystérieuse qui s’impose et apparaît plus signifiante que le temps qui s’écoule.

Si je suis un pratiquant juif, ou chrétien, ou gardant un lien culturel avec l’une de ces traditions, je trouve dans ma sphère religieuse de quoi être sans cesse éveillé au réel, et aussi de quoi confirmer mon adhésion à Dieu tout en approfondissant en quoi cette mise en mouvement spirituelle m’aide à m’améliorer en tant qu’être humain vivant parmi d’autres êtres humains, attentif à la marche du monde.

Pour certaines personnes très imprégnées de religiosité, c’est le monde lui-même qui est sacré. Il y aurait dans la matière elle-même du divin qui lui permettrait d’auto-alimenter sa propre évolution au cours des siècles et des millénaires, et c’est cette matière éternelle qui serait à l’histoire son propre moteur. L’homme ne serait qu’un produit parmi d’autres de cette évolution, et il n’aurait donc de compte à rendre qu’à lui-même, la transcendance étant illusoire…Cette sensibilité philosophique revient en force actuellement dans le lien affectif à la nature que certains promeuvent et au travers duquel ils perçoivent des énergies divines dans tout ce qui vit. Dans cette optique, Dieu n’est plus qu’une énergie panthéistique diffuse qui vibre dans les êtres vivants et dans la matière, il suffit de la capter pour se sentir bien…

Au regard de la révélation biblique, en revanche, le monde n’est pas sacré en lui-même, il est créé par Dieu. Le Livre de la Genèse montre bien cette désacralisation des croyances astronomiques : ce ne sont pas les astres qui décident des destins humains. Dieu maintient en quelque sorte ce monde au-dessus du néant et lui donne l’être en permanence. La matière ni l’être humain ne sont à eux-mêmes leur propre Source. L’humain se reçoit d’une entité supérieure avec laquelle il peut entrer en synergie. Le Dieu de l’Alliance est le Dieu de la relation et du dialogue intérieur. Son projet est l’Amour.

L’accueil par le croyant de cette réalité transcendante et créatrice de Dieu qui parle à l’homme, et qui le fait progresser sur le chemin de sa destinée, donne du sens à l’existence. C’est ainsi que la tradition biblique confie à l’homme la mission de perfectionner la création, le tikun olam, parfaire le monde.

Ersatz

Les civilisations modernes, à l’exception des pays peu développés, ne permettent plus aussi simplement de ressentir ce qui constitue le cadre de vie quotidien comme chemin d’une autre réalité plus subtile. Les objets et les modes de vie fabriqués par l’homme grâce aux technologies ont tendance à repousser vers la marge la dimension du sacré et l’expérience religieuse. Le visible occupe tout le champ de conscience et détourne de l’invisible. Tout devient consommable et la course au high tech  donne le vertige.

Mais le risque pour la qualité de la vie est considérable, si l’on perd de vue à cause d’un rideau de fumée l’importance de la dimension religieuse et des implications éthiques qui y sont liées. Bien souvent, ce sont des ersatz de religion qui prennent la place des vraies valeurs spirituelles, et une religiosité individuelle superficielle et jetable prétend se substituer à la véritable culture traditionnelle du sacré, comme dans un fast-food spirituel ! Cela explique en partie la progression des mouvements marginaux et pseudo-mystiques, en parallèle aux grandes traditions religieuses, et qui correspondent bien souvent, sous un emballage de nouveauté attirante, à de vieilles croyances recyclées…

La crise de la culture moderne ou post-moderne semble directement liée à la crise religieuse, principalement en Occident.

Dans l’antiquité, l’homme pouvait vivre son expérience religieuse en lien avec la nature et au cœur des événements de son existence. Tout était rempli de sens pour lui sur un mode poétique et mystique. L’accès à Dieu lui semblait direct.

Aujourd’hui, plus la conscience de la valeur spirituelle du vécu se perd, plus la relation de l’homme avec lui-même et avec le monde va s’altérer, et plus l’humanité va se fragiliser. Beaucoup recherchent plutôt la sensation immédiate, la séduction de l’instant, et on assiste à une fragmentation des comportements, par une réticence à l’adhésion profonde à des convictions éthiques exigeantes et à l’engagement de soi dans un projet de vie durable. Les performances techniques de notre société – aux possibilités fantastiques, comme par exemple dans le domaine médical – ne seraient alors qu’une façade qui cache un certain vide, et l’homme généré par ce système dénué d’ancrage religieux ne serait qu’un colosse aux pieds d’argile quelque peu schizophrène ! « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il y perd son âme ? » L’idéologie de l’humanité « augmentée » et robotisée va dans cette direction. Le sacré n’a pas disparu de nos champs de vision, il s’est en fait déplacé, a quitté le religieux pour s’investir dans des objets qui ne le méritent pas. Les conséquences de cette confusion peuvent être catastrophiques !

Or nos traditions religieuses nous rappellent prophétiquement que l’homme n’est pas fait pour vivre dans l’insignifiance. « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ! » Il y a en l’être humain une voix mystérieuse qui l’appelle à dépasser sa brisure des origines, à surmonter ses pulsions de violence ou de délire, à accepter des repères pour tracer des voies d’humanité et créer du lien.

Car l’homme ne peut être à lui seul son propre sauveur, son propre guide. Prétendre receler en soi-même ses propres fondements ontologiques comme l’ont affirmé Marx, Nietzsche, Freud et Sartre expose à des dérives existentielles dramatiques et à des désillusions tragiques… Le drame de l’existentialisme athée est d’avoir posé le postulat : si Dieu existe, la consistance de l’homme disparaît ; pour reconquérir son autonomie, son seul recours est de rejeter Dieu. Mais ceux qui croient en un Dieu qui ne soit pas une idole mortifère savent au contraire que plus Dieu est présent dans la vie des humains, plus l’homme existe, car dans la Bible, Dieu n’est pas le rival de l’homme, mais son meilleur soutien ! Qui est le meilleur garant de la vérité et de la justice, sinon Dieu ?

Le rejet philosophique d’un Dieu allié de l’homme conduit à un désenchantement source d’angoisse et de déprime. Combien de nos contemporains ne souffrent-ils pas de ces traumatismes de l’âme, parce qu’ils se sont heurtés à la nocivité des autoproclamassions du salut de l’homme par lui-même ? S’exposer au néant expose à l’attraction d’un vide mortel.

Désenchantement

Combien de jeunes n’ont-ils pas sombré dans la désespérance et dans la drogue à partir de cette impression qu’ils sont au monde finalement sans raison et sans but, et que, Dieu n’habitant plus les églises et les temples fermés pour cause d’inventaire, personne ne les accompagne dans l’existence ?

Le mythe du progrès illimité fait perdre à l’être humain sa conscience d’être sur terre pour répondre à un projet qui vient de plus loin que les simples contingences matérielles du moment. Ce qui suppose de reconnaître que la vie nous est confiée avec un aboutissement à réaliser par une attitude de vie, à gérer jour après jour. Individuellement et collectivement.

S’il n’y a pas de perspective à l’aventure humaine avec cette dimension du mystère de la vie qui prend sa source en Dieu, et se poursuit dans la responsabilité de l’homme, alors il y a risque de disparition, et du sens et de l’éthique, tous deux indispensables pour que la planète soit habitable.

Car, comme le disait Teilhard de Chardin, il ne suffit pas qu’il y ait des hommes sur terre, l’hominisation ne suffit pas, il faut une humanisation des personnes et des groupes, aux prises avec tant de défis redoutables à relever. La survie de l’humain vraiment humain ne sera possible qu’en réintégrant la dimension spirituelle, c’est à dire avec l’apport irremplaçable de la foi monothéiste, dans ses traditions juive et/ou chrétienne. La notion d’incarnation dans la théologie chrétienne n’a pas d’autre perspective.

Quel type de connaissance de Dieu est aujourd’hui crédible, quelles sont les voies de l’expérience spirituelle qui doit hisser les hommes à un niveau d’humanité qualitativement meilleur ?

Foi chrétienne

En partant de la foi chrétienne, présente sur terre depuis 20 siècles, on aborde un rapport à Dieu qui se situe à l’intérieur d’une histoire sainte plus ancienne, une histoire du salut initiée dans la vie d’un petit peuple, Israël, porteur d’une Parole, pour lui-même d’abord, mais aussi pour toute l’humanité depuis 35 siècles. Chez les chrétiens, disciples de Jésus, cette foi biblique se célèbre de manière trinitaire.

Parler de Dieu Trinité à des non chrétiens peut paraître à première vue éloigné du pur monothéisme. Pourtant, les disciples du Christ aux premiers siècles de notre ère, n’ont jamais eu le sentiment d’attenter dans leur foi à l’unicité transcendante de Dieu. Ils ont continué, comme leurs frères aînés juifs, de croire au Dieu unique, le Père, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de Moïse et des prophètes d’Israël. La Bible des chrétiens comporte intégralement la bible hébraïque, sans laquelle l’évangile n’aurait pas de sens. Cela, parce qu’ils ont reconnu en Jésus la présence même de Dieu, une présence personnelle, une incarnation historique unique de l’Amour éternel de Dieu, avec  le don de l’Esprit qui actualise cette présence dans les générations successives et dans les cultures du monde entier.

Le Dieu des chrétiens n’est donc pas trois, comme l’imagine le Coran, mais Un, en ses trois visages, du Père, du Fils et de l’Esprit. Les premiers disciples du Christ récitaient d’ailleurs le shema israël durant les décennies initiales. L’être de Dieu est unique, et comme le disait un mystique chrétien en réponse à un musulman : le soleil, son rayonnement et sa lumière ne font pas trois soleils !

Jésus a tellement impressionné ses contemporains, tant par sa parole que par son action, qu’ils ont été nombreux à reconnaître en lui la Parole et la Sagesse de Dieu, le profil du Fils qui communique la vraie filialité.

Depuis son origine, l’Eglise chrétienne est vitalement liée au judaïsme. Elle peut même être considérée comme une branche du judaïsme de l’époque de Jésus, qui était lui-même un juif pratiquant appartenant à la mouvance pharisienne du rabbi Hillel, un sage en même temps très proche de l’Ecriture et très proche de la vie des gens. Jésus n’était ni fondamentaliste ni légaliste, et il croyait à un Dieu de tendresse et de pardon qui recherche sa gloire dans la réussite de la vie des hommes et leur transfiguration en éternité.

Après la mort et la résurrection de Jésus, ses disciples ont célébré sa présence dans le mémorial de la cène, et dans son enseignement, qu’ils se sont efforcés de vivre comme une bonne nouvelle, c’est-à-dire un évangile destiné aux juifs comme aux païens sympathisants. Sous l’impulsion de Paul, la communauté ecclésiale s’est élargie à des membres venus du paganisme et c’est ce qui a peu à peu modifié les équilibres de départ : devenus majoritaires, les pagano-chrétiens ont fait sentir leur culture grecque, et la judéité de la foi chrétienne s’est estompée, pour aboutir à une distanciation. Ainsi, avec la rupture progressive entre la Synagogue et l’Eglise au cours des 4 premiers siècles, l’antijudaïsme s’est malencontreusement développé au sein même des communautés chrétiennes.

A l’époque des Pères de l’Eglise, comme Chrysostome, des attitudes hostiles envers les juifs et la synagogue se sont affirmées jusqu’à devenir pure agressivité, rejet, puis persécution, ce qui a contaminé et infléchi la doctrine de l’Eglise pendant de longues périodes de l’histoire en Orient et en Occident. Cette tendance est devenue hélas dominante, même si à toutes les époques de cette sombre et ingrate inimitié il y a eu des papes, des évêques, des prêtres et des laïcs proches des juifs et conscients de l’héritage incomparable reçu d’Israël. Toutefois, il faut reconnaître que jusqu’à Vatican II, l’Eglise se pensait globalement comme étant le substitut d’Israël, “Verus Israel“. C’était la fausse théologie de la substitution.

La tragédie de la Shoah a été l’aboutissement des idées antijudaïques martelées dans les esprits durant des générations. La conférence épiscopale allemande, dans sa demande de pardon à la communauté juive, affirmait que la voie de l’extermination des juifs avait été pavée durant des siècles par les concepts théologiques chrétiens. Le terme d’antisémitisme avait été forgé en 1879 par le pamphlétaire allemand Wilhelm Marr non pas pour désigner le rejet des sémites en général, mais en réalité exclusivement des juifs.

Après les horreurs du nazisme, des chrétiens ont pris la mesure de cette injustice fondamentale du point de vue chrétien jusqu’ici dominant, et une conférence œcuménique a d’abord eu lieu à Seelisberg en 1947. Cela a été le prélude à un grand virage, tardif, mais qu’il faut saluer et qui a été l’œuvre de Jean XXIII et du concile Vatican II, ainsi que de la persévérance de personnalités juives comme Jules Isaac, admirateur de Charles Péguy.

La déclaration nostra aetate a réitéré en 1965 ce qu’avait déjà souligné le concile de Trente au 16ème siècle, à savoir que le peuple juif ne pouvait pas être tenu pour  responsable de la condamnation de Jésus à la crucifixion. Jésus a donné sa vie pour les péchés de tous les hommes. Après cette étape du concile, la pseudo-théologie du remplacement était définitivement abolie.

Retour aux sources

Toute une réflexion théologique a suivi cette nouvelle impulsion, dans un authentique esprit d’humilité et de retour aux sources, car il s’agissait de redécouvrir combien les Eglises chrétiennes ont reçu du peuple d’Israël, dont l’alliance n’a d’ailleurs jamais été révoquée par Dieu.

Les chrétiens doivent, par cette démarche, sortir de leur suffisance et de leur arrogance du passé : toutes les confessions chrétiennes sont greffées sur le tronc hébraïque dont elle reçoivent la sève. “Ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte !” (Rom 11.18) Cette prise de conscience doit donc permettre de retrouver une attitude de fraternité, une nouvelle manière d’être ensemble pour témoigner du Dieu d’Israël.

Dans la population chrétienne, et même chez les prêtres, il est clair que beaucoup reste à faire pour transformer les mentalités jusqu’ici dominantes envers les juifs. Les vieux clichés ont la vie dure et nécessitent un effort prolongé pour traduire dans la prédication et la catéchèse ordinaires ce profond rééquilibrage.

Au service de ces objectifs, il faut noter l’existence de groupes de réflexion “chrétiens et juifs” à divers niveaux, comme à Genève et ailleurs ; des collaborations se sont également mises en place, avec des études bibliques communes, des réflexions sur l’actualité, des conférences, des projets concrets. Pour une part essentielle, ces relations entre juifs et chrétiens sont porteuses d’avenir, autour d’une promesse vitale, mais cela dépend avant tout de ce que, de part et d’autre, nous en ferons !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

Partager cet article
Repost0
11 novembre 2024 1 11 /11 /novembre /2024 09:14
Vers un monde de zombies “viva la muerte” ?
Quelques semaines après les insoutenables massacres perpétrés par les fanatiques du Hamas, les manifestations d’Halloween ont propulsé dans les rues des enfants et des adultes déguisés de façon à incarner la culture de mort.

 

Il s’agit de l’importation de lointaines traditions celtiques recyclées aux Etats Unis et récupérées en Europe pour contrer les célébrations de la Toussaint et des défunts. Les celtes et leurs druides magnifiaient la mort et beaucoup ignorent aujourd’hui que les citrouilles sculptées en forme de têtes illuminaient la nuit grâce à la combustion de la graisse humaine dont elles avaient été remplies, après des sacrifices.

Ces manifestations commercialisées par la vente de tenues de sorcières, de vampires, de cadavres, ont envahi les rues peu de temps après que l’on ait su comment les malheureuses victimes israéliennes des islamistes avaient été poignardées et décapitées, bébés et vieillards, hommes et femmes démembrés. Dans ce climat d’horreur,  voir une telle promotion de la culture de mort sous prétexte de fête a de quoi poser question. On a vu des enfants le visage peint ensanglanté et traversé par de faux couteaux, mais aussi des figures cadavériques grimaçantes, des squelettes agitant des haches, des momies effrayantes, tout ce carnaval macabre célébrant dans la rue la mort violente  et le triomphe du néant au cœur d’une population en voie de décérébration.

Comment des parents peuvent-ils accepter de promouvoir la mort à travers ces déguisements de leurs enfants déjà si imprégnés par la tristesse des événements du monde, en particulier par les massacres récemment commis contre des civils innocents du sud d’Israël  et crûment évoqués par les émissions de télévision regardées en famille ?

Des parents palestiniens inculquent à leurs enfants combien la mort est plus profitable que la vie, car c’est un honneur de mourir martyr pour rejoindre le paradis d’Allah. Une vidéo a enregistré sur place les témoignages d’enfants des Territoires qui en sortant de l’école racontent tous sans sourciller leur attrait pour la mort, et leur désir de tuer des juifs. Tout cela à partir de programmes scolaires officiels rédigés par des militants locaux mais financés par les Européens.

Qui prendra la peine de relire Evangelium vitae, un cri autrefois lancé par le pape Jean Paul II pour dénoncer la « culture de mort » qui phagocyte les esprits et rend le monde de plus en plus invivable ?

Le mal existe, ne pas le nommer et l’identifier, c’est lui ouvrir encore davantage de boulevards. Avec tous ceux qui cultivent l’espérance, avec ceux qui adhèrent à la résurrection, il faut promouvoir la vie et avec les rescapés affirmer quoi qu’il arrive : Lé khaïm !

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

Partager cet article
Repost0
7 novembre 2024 4 07 /11 /novembre /2024 12:14
L’union homme femme, couple/famille

Rappelons-nous que dans son enseignement, jamais Jésus ne cherche à culpabiliser qui que ce soit, il désire seulement responsabiliser chaque croyant, ce qui est tout différent.

 

Il ne distribue pas des certificats de bonne conduite aux uns et des blâmes aux autres, il donne simplement le sens du chemin vers Dieu ! A chacun de faire ensuite ses choix en toute conscience. Nous connaissons tous des situations où des personnes mariées sont confrontées à des problèmes de couple, à des ruptures et des séparations, et cela, jusque dans notre entourage et dans nos familles. Dans les groupes de catéchisme, on constate que de plus en plus d’enfants appartiennent à des familles dites « recomposées ».

Alors que des idéologies négatrices du couple et de la famille gagnent du terrain, y compris par la voie des votations, cet évangile peut nous aider à mieux comprendre comment Jésus considère l’union d’un homme et d’une femme, et quelle est sa vision de l’être humain. 

La base de la pensée de Jésus sur cette question sensible, c’est simplement d’être fidèle à la logique de la Parole de Dieu : dès le début de son enseignement, Jésus déclare qu’il ne veut pas abolir la loi de Moïse, mais au contraire la perfectionner…Jésus se situe donc dans la  tradition de son peuple en ce qui concerne l’union d’un homme et d’une femme, ce contrat de confiance qui seul mérite le nom de « mariage ». C’est une question grave, car dans le Décalogue, transmis par Moïse au peuple d’Israël, nous voyons que la dénonciation de l’adultère vient immédiatement après celle du meurtre! 

Jésus ne veut pas éluder ou banaliser l’enjeu du mariage : il se situe d’abord au niveau du cœur et du respect mutuel des deux personnes en cause, aussi bien l’homme que la femme. Si la séparation est décidée par convenance futile et superficielle, l’homme ou la femme devient adultère, c’est à dire dans le langage biblique, à la fois infidèle, et idolâtre. 

Ici, au niveau du couple, Jésus met l’accent sur le lien fondamental de fidélité réciproque, car cela renvoie à l’alliance, c’est à dire l’engagement fidèle de Dieu envers ceux qui s’attachent à lui et à sa loi d’amour.

Voici que des interlocuteurs sont venus piéger Jésus, à partir d’une question anodine. Dans ce débat sur le mariage et le divorce, il y a, en Israël, à l’époque de Jésus, deux positions antagonistes parmi les sages Pharisiens : une position stricte, exigeante, celle des disciples de Shammaï, minoritaires, et une position libérale assez répandue, celle des disciples de Hillel.

Nous serons peut-être étonnés de constater que Jésus refuse de résumer sa conviction sur le couple au point de vue purement juridique, alors il opte pour la position exigeante de Shammaï que les médias qualifieraient aujourd’hui de réactionnaire ! En effet, ce sont les rigoristes qui ici sont les meilleurs défenseurs de la cause féminine, puisqu’ils exigent une réciprocité homme-femme dans le respect mutuel et que donc ils dénoncent comme injustifiable toute séparation par égoïsme! 

C’est en ce sens que Jésus donne sa réponse en se référant à la Genèse : « Dieu crée l’être humain homme et femme ». Dans le premier livre de la Bible, la Parole de Dieu n’est pas de la mythologie, même s’il est écrit que la femme a été conçue par Dieu à partir d’une côte d’Adam, pour souligner symboliquement le fait que la femme n’est pas inférieure à l’homme, pour rappeler qu’ils sont l’un et l’autre de même nature! (Dans un langage scientifique contemporain, on dirait qu’ils sont tous deux issus du même matériau génétique!) Et les mots hébreux pour désigner l’homme et la femme sont ish et isha, ce qui exprime à partir de la même racine de mot, l’unicité primordiale de la nature humaine, par-delà la différenciation sexuée, nécessaire à la succession des générations.

C’est précisément sur cette volonté initiale du Créateur que Jésus développe sa vision de l’amour humain. Pour lui, la femme ne se réduit jamais à une fonction utilitaire, ou à un objet du bon plaisir de l’homme : les deux sujets du couple ont une même dignité et leur responsabilité commune se vit en harmonie avec la Parole de Dieu. En raison des fragilités humaines, mais aussi de la pression grandissante de l’idéologie individualiste, des ruptures se produisent fréquemment : des adultes, mais aussi des enfants, se retrouvent en souffrance. Les liens de la filiation sont endommagés et la transmission des valeurs fragilisée. On comprend que dans ce contexte, l’indissolubilité du mariage que réaffirme l’Eglise soit perçue comme étant une position dérangeante, à contre-courant des mentalités modernes qui considèrent les êtres humains comme des produits jetables. 

Or, la conviction de Jésus est fondée sur la tradition biblique. Sans amour authentique, pas de durée ni de stabilité, pas de sécurité affective pour les enfants en croissance. 

Cela dit, le discours de Jésus sur la question du couple et de la famille est avant tout un discours positif et constructif. Il ne s’agit évidemment pas de porter des jugements infâmants sur des personnes ou d’imposer un carcan autoritaire. Il s’agit d’un idéal de vie proposé. Le contrat de confiance qui se vit au quotidien dans un couple et dans une famille évoque le pacte d’Alliance que Dieu a établi avec son peuple. Tout ce qui va dans ce sens aura des répercussions positives sur l’ambiance relationnelle de l’univers entier. La paix de l’ensemble de la famille humaine passe souvent par la paix à l’intérieur de chaque famille et même de chaque personne.

Seul cet amour construit au fil du temps, et édifie chaque personne en vue de son accomplissement dans le royaume éternel. Il consolide les bases de la société et renforce les solidarités. Notre espérance nous prépare jour après jour à cette étape finale où Dieu pourra établir définitivement sa demeure dans nos cœurs transfigurés par sa lumière.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

Partager cet article
Repost0
1 novembre 2024 5 01 /11 /novembre /2024 00:42
Le courageux abbé Damien Dutertre exhorte les catholiques à fuir Bergoglio

Le courageux abbé Damien Dutertre exhorte les catholiques à fuir Bergoglio, pape François qui accélère son agenda mondialiste. 

Le jeune abbé Dutertre ne mâche pas ses mots en avertissant les catholiques que Bergoglio n’est pas seulement un hérétique, mais celui qui a un plan méthodique, détaillé et sur plusieurs années pour liquider la véritable Église. Lequel ne s’en cache d’ailleurs pas, le dit, le défend et l’enseigne en affirmant être partie au processus de globalisation.

Aussi le fougueux abbé appelle-t-il les chrétiens à se séparer urgemment de cet imposteur et notamment par le refus de l’una cum du Canon de la messe, c’est-à-dire « de ne pas être en communion avec cet individu-là qui mène ses brebis à l’abattoir ». 

Sur la base de la parabole du bon pasteur, l’abbé alerte : « Si vous ne reconnaissez pas en François la voix du Christ,  courez, vous avez affaire à un mercenaire, à un loup déguisé en pasteur ».

« Il faut arrêter de considérer cet homme, Bergoglio, comme la règle de foi et le vicaire du Christ ».

Une heure durant, l’abbé Damien Dutertre montre des preuves du nuisible à la tête du Vatican.

D’extraits de vidéos et de déclarations officielles du souverain pontife, on voyage de Fratelli tutti, l’encyclique qui a tant ému Mélenchon, à la non-excommunication des francs-maçons, l’apologie de toutes les religions, en passant par la déclaration d’Astana, cité d’architecture maçonnique et le culte à Pachamama rendu au Vatican !

Et l’abbé Dutertre d’affirmer, a contrario de l’antipape François que « non, les migrants n’ont pas les mêmes droits que les citoyens d’un pays. C’est contraire à l’ordre naturel, tout simplement ! ».

Autant de pérégrinations du chef de la secte conciliaire dont le but est de créer une nouvelle religion au service du nouvel ordre mondial dont les piliers sont l’écologie et ses idoles, l’accueil des migrants et la vaccinolâtrie « acte d’amour de son prochain », dont il fait preuve lors de la dictature covidiste, au service des multinationales de laboratoires.

François Bergoglio, la Voix des Loges  –  Abbé Dutertre

https://youtu.be/9Jm8Q_U09tE?si=k0SL_0nLCBEnePGx

Damien Dutertre a été ordonné prêtre en 2018 par monseigneur Donald Sanborn, à Verrua Savoia, en Italie, dans la chapelle Saint-Pierre et Saint-Paul, du séminaire Saint-Pierre Martyr, de l’Institut Mater Boni Consilii. 

L’abbé Damien Dutertre a étudié au séminaire de la Très Sainte-Trinité, en Floride, aux États-Unis. Il est professeur de théologie.

Bernard Bayle

Partager cet article
Repost0

Présentation

  • : Le Blog de Lazare
  • : Etude des Prophéties, Fin des Temps et préparation à l'ère nouvelle.
  • Contact

Recherche Dans Le Blog