La plupart des pays occidentaux, dont l’histoire a été profondément façonnée par le judaïsme et le christianisme, voient aujourd’hui la pratique religieuse désertée par les nouvelles générations. Ces dernières sont bien souvent ignorantes du patrimoine spirituel de leur civilisation et inconscientes du potentiel humaniste qu’il recèle face aux enjeux d’avenir.
Sous l’influence de sciences telles que la sociologie, ou la politologie, et avec un a priori idéologique, les religions sont continuellement décriées et accusées d’être les marqueurs et les déclencheurs de conflits meurtriers entre les peuples ou les groupes humains.
Des situations historiques choquantes du passé sont souvent sorties caricaturalement de leur contexte pour montrer du doigt des chrétiens ou des représentants de l’Eglise dont le comportement n’était pas à la hauteur de leur mission. Les intellectuels d’un occident chrétien devenu laïque n’ont pas hésité à forcer la note – quitte à utiliser des critères anachroniques – pour critiquer globalement le christianisme historique, tout en laissant complaisamment dans l’ombre d’autres croyances et options beaucoup plus problématiques. L’historien français et catholique René Rémond a d’ailleurs publié une étude éclairante sur ce thème : “le christianisme en accusation”…
Dans le monde d’aujourd’hui, la plupart des zones de conflit sont directement liées à une confrontation religieuse qui révèle celle du projet de conquête universelle de l’islam. La répétition des attentats meurtriers, les multiples menaces qui pèsent sur le monde libre et démocratique incitent les opinions publiques mal informées à mettre négativement sous le même registre toutes les religions, à partir de la seule posture islamique dont les effets violents et terrorisants inondent les médias.
Dans la conjoncture actuelle, on a pu remarquer combien les Eglises chrétiennes sont particulièrement ciblées par les critiques unilatérales des faiseurs d’opinion…Mais cela n’est pas étranger aux partis-pris journalistiques reflétant les stratégies des décideurs économiques et des politiciens qui influent sur les destins des peuples à l’époque d’une mondialisation ravageuse.
C’est dans ce contexte que des oppositions virulentes de parlementaires européens s’étaient manifestées lors de l’élaboration de la charte de l’Union européenne pour empêcher catégoriquement que soit mentionné l’héritage judéo-chrétien comme contributeur majeur de l’histoire du vieux continent…
Nouvelles cultures
Ces prises de position ne tombent pas du ciel et ne sont pas le seul fruit de manœuvres maçonniques dont les réseaux s’activent à tous les niveaux pour subvertir les valeurs dites « traditionnelles », ce qui est, à leurs yeux méprisants, une marque de discrédit infâmant. On doit donc s’interroger sur une certaine vision philosophique du monde extrêmement réductrice ainsi que sur son emprise grandissante auprès des jeunes. Ce sont en effet ces générations montantes imprégnées de relativisme et d’individualisme qui feront le monde de demain, en ce troisième millénaire commençant.
De nouvelles cultures sont en train de se constituer, autour de concepts et de critères aléatoires, à travers nos systèmes socio-politiques, en particulier par des moyens audio-visuels invasifs. Toutes ces représentations commercialisées du monde et de l’humain véhiculent une perception subliminale de l’humanité qui est loin d’être neutre et sur laquelle il faut s’interroger, car l’enjeu est fondamental : au-delà de la survie d’institutions confessionnelles, la crise met en cause avant tout la destinée de l’être humain et sa qualité de vie.
En d’autres termes, quel type d’homme sommes-nous actuellement en train de faire émerger pour les temps à venir ? Par quoi seront animés les jeunes qui se forment aujourd’hui dans les écoles et dans les universités ? Peuvent-ils acquérir une vision globale constructive alors que la thématique des “produits médiatiques” dont ils s’alimentent est axée sur la consommation individualiste, sur le sexe et la violence, dans une logique qu’on peut qualifier bien souvent de culture de mort, parce qu’elle nie par beaucoup d’aspects la dignité, le courage et les capacités créatrices de l’être humain ?
Un des caractères essentiels des religions historiques telles que le judaïsme, et le christianisme, c’est de permettre aux hommes et aux femmes concrets de notre temps de se référer à des valeurs spirituelles fondamentales qui conditionnent l’avenir, en s’inscrivant dans une tradition plurimillénaire qui transcende les générations car elle a profondément marqué l’histoire du monde.
Ces questions fondamentales habitent sans doute la plupart des êtres humains, mais plus explicitement les croyants issus de la relation au Dieu vivant et Un, dont Abraham a fait l’expérience voici trente huit siècles, en faisant rupture avec l’univers de l’idolâtrie ! Abraham a fait confiance au mystérieux appel qui résonnait en lui, et il s’est mis en route résolument vers une vie différente à découvrir, en relation avec un Autre qui parlait à son cœur…Cette nouvelle manière d’exister en tant qu’homme et croyant a eu pour conséquence de lui ouvrir, selon la promesse, une postérité spirituelle impressionnante, dont nous sommes issus, juifs et chrétiens, grâce à nos appartenances et aux acquis de nos traditions respectives…
A condition de franchir le seuil répulsif des clichés, judaïsme et christianisme restent donc aujourd’hui des ressources existentielles vitales pour des masses innombrables d’hommes et de femmes, situés dans la vie comme membres d’une culture ou comme croyants, et appartenant à des communautés aux spiritualités spécifiques porteuses de valeurs pour les choix de vie quotidiens.
Positivisme
Au 19ème siècle, les positivistes estimaient que la religion n’est qu’une forme primitive et aléatoire de compréhension du monde qui devait être remplacée par la pertinence des sciences et par le progrès illimité. Pour les marxistes, la religion n’était qu’une superstition émanant du système, liée à une perception de la réalité déformée par les injustices sociales, et donc une imposture en vue de s’approprier du pouvoir et de l’argent.
En réaction à ce rationalisme simplificateur, des philosophes essayèrent de mettre en valeur le caractère spécifique et irremplaçable du facteur religieux dans la société. Au début du 20ème siècle, les découvertes de la phénoménologie religieuse de spécialistes tels que Mircea Eliade et d’autres, eurent l’intérêt de faire apparaître le caractère primordial et irréductible de l’élément “religion”, et cela sans pour autant dévaloriser la démarche des sciences. Il est utile de rappeler en passant l’importance quantitative et qualitative des croyants dans le développement de la science.
Sacre
Le sacré correspond à un aspect fondamental de l’être humain, et qui n’est le produit de rien d’autre : il a sa valeur par lui-même, dans l’ordre de la gratuité. L’expérience religieuse est un processus intime qui met l’homme en relation avec le monde sans se réduire aux dimensions actuellement connues de ce monde.
Cela rejoint ce que tout être humain peut expérimenter lorsqu’il perçoit dans sa vie une dimension plus profonde que la sphère du vécu quotidien et profane : par exemple, la contemplation d’un ciel étoilé et la perception des espaces cosmiques infinis peut éveiller (comme chez Pascal) un sentiment de sacré, d’infini et d’absolu. Dans la vie de chaque jour, on peut également vivre les événements avec une singulière résonance spirituelle : dans le cas d’un accident, on peut y voir une simple malchance ou l’interpréter comme un signal à méditer. Quelqu’un en permanence, et sans que l’on en ait tellement conscience, nous fait chaque jour le cadeau de la vie, une main invisible nous guide dans nos labyrinthes émotionnels !
Dans le domaine de la vie morale, chacun peut être confronté à un choix décisif, et se sentir au plus profond de soi appelé, sollicité à répondre à un appel qui ressemble à un devoir sacré, ou à une mission qui dépasse l’individualité, en lien avec une réalité mystérieuse qui s’impose et apparaît plus signifiante que le temps qui s’écoule.
Si je suis un pratiquant juif, ou chrétien, ou gardant un lien culturel avec l’une de ces traditions, je trouve dans ma sphère religieuse de quoi être sans cesse éveillé au réel, et aussi de quoi confirmer mon adhésion à Dieu tout en approfondissant en quoi cette mise en mouvement spirituelle m’aide à m’améliorer en tant qu’être humain vivant parmi d’autres êtres humains, attentif à la marche du monde.
Pour certaines personnes très imprégnées de religiosité, c’est le monde lui-même qui est sacré. Il y aurait dans la matière elle-même du divin qui lui permettrait d’auto-alimenter sa propre évolution au cours des siècles et des millénaires, et c’est cette matière éternelle qui serait à l’histoire son propre moteur. L’homme ne serait qu’un produit parmi d’autres de cette évolution, et il n’aurait donc de compte à rendre qu’à lui-même, la transcendance étant illusoire…Cette sensibilité philosophique revient en force actuellement dans le lien affectif à la nature que certains promeuvent et au travers duquel ils perçoivent des énergies divines dans tout ce qui vit. Dans cette optique, Dieu n’est plus qu’une énergie panthéistique diffuse qui vibre dans les êtres vivants et dans la matière, il suffit de la capter pour se sentir bien…
Au regard de la révélation biblique, en revanche, le monde n’est pas sacré en lui-même, il est créé par Dieu. Le Livre de la Genèse montre bien cette désacralisation des croyances astronomiques : ce ne sont pas les astres qui décident des destins humains. Dieu maintient en quelque sorte ce monde au-dessus du néant et lui donne l’être en permanence. La matière ni l’être humain ne sont à eux-mêmes leur propre Source. L’humain se reçoit d’une entité supérieure avec laquelle il peut entrer en synergie. Le Dieu de l’Alliance est le Dieu de la relation et du dialogue intérieur. Son projet est l’Amour.
L’accueil par le croyant de cette réalité transcendante et créatrice de Dieu qui parle à l’homme, et qui le fait progresser sur le chemin de sa destinée, donne du sens à l’existence. C’est ainsi que la tradition biblique confie à l’homme la mission de perfectionner la création, le tikun olam, parfaire le monde.
Ersatz
Les civilisations modernes, à l’exception des pays peu développés, ne permettent plus aussi simplement de ressentir ce qui constitue le cadre de vie quotidien comme chemin d’une autre réalité plus subtile. Les objets et les modes de vie fabriqués par l’homme grâce aux technologies ont tendance à repousser vers la marge la dimension du sacré et l’expérience religieuse. Le visible occupe tout le champ de conscience et détourne de l’invisible. Tout devient consommable et la course au high tech donne le vertige.
Mais le risque pour la qualité de la vie est considérable, si l’on perd de vue à cause d’un rideau de fumée l’importance de la dimension religieuse et des implications éthiques qui y sont liées. Bien souvent, ce sont des ersatz de religion qui prennent la place des vraies valeurs spirituelles, et une religiosité individuelle superficielle et jetable prétend se substituer à la véritable culture traditionnelle du sacré, comme dans un fast-food spirituel ! Cela explique en partie la progression des mouvements marginaux et pseudo-mystiques, en parallèle aux grandes traditions religieuses, et qui correspondent bien souvent, sous un emballage de nouveauté attirante, à de vieilles croyances recyclées…
La crise de la culture moderne ou post-moderne semble directement liée à la crise religieuse, principalement en Occident.
Dans l’antiquité, l’homme pouvait vivre son expérience religieuse en lien avec la nature et au cœur des événements de son existence. Tout était rempli de sens pour lui sur un mode poétique et mystique. L’accès à Dieu lui semblait direct.
Aujourd’hui, plus la conscience de la valeur spirituelle du vécu se perd, plus la relation de l’homme avec lui-même et avec le monde va s’altérer, et plus l’humanité va se fragiliser. Beaucoup recherchent plutôt la sensation immédiate, la séduction de l’instant, et on assiste à une fragmentation des comportements, par une réticence à l’adhésion profonde à des convictions éthiques exigeantes et à l’engagement de soi dans un projet de vie durable. Les performances techniques de notre société – aux possibilités fantastiques, comme par exemple dans le domaine médical – ne seraient alors qu’une façade qui cache un certain vide, et l’homme généré par ce système dénué d’ancrage religieux ne serait qu’un colosse aux pieds d’argile quelque peu schizophrène ! « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il y perd son âme ? » L’idéologie de l’humanité « augmentée » et robotisée va dans cette direction. Le sacré n’a pas disparu de nos champs de vision, il s’est en fait déplacé, a quitté le religieux pour s’investir dans des objets qui ne le méritent pas. Les conséquences de cette confusion peuvent être catastrophiques !
Or nos traditions religieuses nous rappellent prophétiquement que l’homme n’est pas fait pour vivre dans l’insignifiance. « L’homme ne vit pas seulement de pain, mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu ! » Il y a en l’être humain une voix mystérieuse qui l’appelle à dépasser sa brisure des origines, à surmonter ses pulsions de violence ou de délire, à accepter des repères pour tracer des voies d’humanité et créer du lien.
Car l’homme ne peut être à lui seul son propre sauveur, son propre guide. Prétendre receler en soi-même ses propres fondements ontologiques comme l’ont affirmé Marx, Nietzsche, Freud et Sartre expose à des dérives existentielles dramatiques et à des désillusions tragiques… Le drame de l’existentialisme athée est d’avoir posé le postulat : si Dieu existe, la consistance de l’homme disparaît ; pour reconquérir son autonomie, son seul recours est de rejeter Dieu. Mais ceux qui croient en un Dieu qui ne soit pas une idole mortifère savent au contraire que plus Dieu est présent dans la vie des humains, plus l’homme existe, car dans la Bible, Dieu n’est pas le rival de l’homme, mais son meilleur soutien ! Qui est le meilleur garant de la vérité et de la justice, sinon Dieu ?
Le rejet philosophique d’un Dieu allié de l’homme conduit à un désenchantement source d’angoisse et de déprime. Combien de nos contemporains ne souffrent-ils pas de ces traumatismes de l’âme, parce qu’ils se sont heurtés à la nocivité des autoproclamassions du salut de l’homme par lui-même ? S’exposer au néant expose à l’attraction d’un vide mortel.
Désenchantement
Combien de jeunes n’ont-ils pas sombré dans la désespérance et dans la drogue à partir de cette impression qu’ils sont au monde finalement sans raison et sans but, et que, Dieu n’habitant plus les églises et les temples fermés pour cause d’inventaire, personne ne les accompagne dans l’existence ?
Le mythe du progrès illimité fait perdre à l’être humain sa conscience d’être sur terre pour répondre à un projet qui vient de plus loin que les simples contingences matérielles du moment. Ce qui suppose de reconnaître que la vie nous est confiée avec un aboutissement à réaliser par une attitude de vie, à gérer jour après jour. Individuellement et collectivement.
S’il n’y a pas de perspective à l’aventure humaine avec cette dimension du mystère de la vie qui prend sa source en Dieu, et se poursuit dans la responsabilité de l’homme, alors il y a risque de disparition, et du sens et de l’éthique, tous deux indispensables pour que la planète soit habitable.
Car, comme le disait Teilhard de Chardin, il ne suffit pas qu’il y ait des hommes sur terre, l’hominisation ne suffit pas, il faut une humanisation des personnes et des groupes, aux prises avec tant de défis redoutables à relever. La survie de l’humain vraiment humain ne sera possible qu’en réintégrant la dimension spirituelle, c’est à dire avec l’apport irremplaçable de la foi monothéiste, dans ses traditions juive et/ou chrétienne. La notion d’incarnation dans la théologie chrétienne n’a pas d’autre perspective.
Quel type de connaissance de Dieu est aujourd’hui crédible, quelles sont les voies de l’expérience spirituelle qui doit hisser les hommes à un niveau d’humanité qualitativement meilleur ?
Foi chrétienne
En partant de la foi chrétienne, présente sur terre depuis 20 siècles, on aborde un rapport à Dieu qui se situe à l’intérieur d’une histoire sainte plus ancienne, une histoire du salut initiée dans la vie d’un petit peuple, Israël, porteur d’une Parole, pour lui-même d’abord, mais aussi pour toute l’humanité depuis 35 siècles. Chez les chrétiens, disciples de Jésus, cette foi biblique se célèbre de manière trinitaire.
Parler de Dieu Trinité à des non chrétiens peut paraître à première vue éloigné du pur monothéisme. Pourtant, les disciples du Christ aux premiers siècles de notre ère, n’ont jamais eu le sentiment d’attenter dans leur foi à l’unicité transcendante de Dieu. Ils ont continué, comme leurs frères aînés juifs, de croire au Dieu unique, le Père, Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, le Dieu de Moïse et des prophètes d’Israël. La Bible des chrétiens comporte intégralement la bible hébraïque, sans laquelle l’évangile n’aurait pas de sens. Cela, parce qu’ils ont reconnu en Jésus la présence même de Dieu, une présence personnelle, une incarnation historique unique de l’Amour éternel de Dieu, avec le don de l’Esprit qui actualise cette présence dans les générations successives et dans les cultures du monde entier.
Le Dieu des chrétiens n’est donc pas trois, comme l’imagine le Coran, mais Un, en ses trois visages, du Père, du Fils et de l’Esprit. Les premiers disciples du Christ récitaient d’ailleurs le shema israël durant les décennies initiales. L’être de Dieu est unique, et comme le disait un mystique chrétien en réponse à un musulman : le soleil, son rayonnement et sa lumière ne font pas trois soleils !
Jésus a tellement impressionné ses contemporains, tant par sa parole que par son action, qu’ils ont été nombreux à reconnaître en lui la Parole et la Sagesse de Dieu, le profil du Fils qui communique la vraie filialité.
Depuis son origine, l’Eglise chrétienne est vitalement liée au judaïsme. Elle peut même être considérée comme une branche du judaïsme de l’époque de Jésus, qui était lui-même un juif pratiquant appartenant à la mouvance pharisienne du rabbi Hillel, un sage en même temps très proche de l’Ecriture et très proche de la vie des gens. Jésus n’était ni fondamentaliste ni légaliste, et il croyait à un Dieu de tendresse et de pardon qui recherche sa gloire dans la réussite de la vie des hommes et leur transfiguration en éternité.
Après la mort et la résurrection de Jésus, ses disciples ont célébré sa présence dans le mémorial de la cène, et dans son enseignement, qu’ils se sont efforcés de vivre comme une bonne nouvelle, c’est-à-dire un évangile destiné aux juifs comme aux païens sympathisants. Sous l’impulsion de Paul, la communauté ecclésiale s’est élargie à des membres venus du paganisme et c’est ce qui a peu à peu modifié les équilibres de départ : devenus majoritaires, les pagano-chrétiens ont fait sentir leur culture grecque, et la judéité de la foi chrétienne s’est estompée, pour aboutir à une distanciation. Ainsi, avec la rupture progressive entre la Synagogue et l’Eglise au cours des 4 premiers siècles, l’antijudaïsme s’est malencontreusement développé au sein même des communautés chrétiennes.
A l’époque des Pères de l’Eglise, comme Chrysostome, des attitudes hostiles envers les juifs et la synagogue se sont affirmées jusqu’à devenir pure agressivité, rejet, puis persécution, ce qui a contaminé et infléchi la doctrine de l’Eglise pendant de longues périodes de l’histoire en Orient et en Occident. Cette tendance est devenue hélas dominante, même si à toutes les époques de cette sombre et ingrate inimitié il y a eu des papes, des évêques, des prêtres et des laïcs proches des juifs et conscients de l’héritage incomparable reçu d’Israël. Toutefois, il faut reconnaître que jusqu’à Vatican II, l’Eglise se pensait globalement comme étant le substitut d’Israël, “Verus Israel“. C’était la fausse théologie de la substitution.
La tragédie de la Shoah a été l’aboutissement des idées antijudaïques martelées dans les esprits durant des générations. La conférence épiscopale allemande, dans sa demande de pardon à la communauté juive, affirmait que la voie de l’extermination des juifs avait été pavée durant des siècles par les concepts théologiques chrétiens. Le terme d’antisémitisme avait été forgé en 1879 par le pamphlétaire allemand Wilhelm Marr non pas pour désigner le rejet des sémites en général, mais en réalité exclusivement des juifs.
Après les horreurs du nazisme, des chrétiens ont pris la mesure de cette injustice fondamentale du point de vue chrétien jusqu’ici dominant, et une conférence œcuménique a d’abord eu lieu à Seelisberg en 1947. Cela a été le prélude à un grand virage, tardif, mais qu’il faut saluer et qui a été l’œuvre de Jean XXIII et du concile Vatican II, ainsi que de la persévérance de personnalités juives comme Jules Isaac, admirateur de Charles Péguy.
La déclaration nostra aetate a réitéré en 1965 ce qu’avait déjà souligné le concile de Trente au 16ème siècle, à savoir que le peuple juif ne pouvait pas être tenu pour responsable de la condamnation de Jésus à la crucifixion. Jésus a donné sa vie pour les péchés de tous les hommes. Après cette étape du concile, la pseudo-théologie du remplacement était définitivement abolie.
Retour aux sources
Toute une réflexion théologique a suivi cette nouvelle impulsion, dans un authentique esprit d’humilité et de retour aux sources, car il s’agissait de redécouvrir combien les Eglises chrétiennes ont reçu du peuple d’Israël, dont l’alliance n’a d’ailleurs jamais été révoquée par Dieu.
Les chrétiens doivent, par cette démarche, sortir de leur suffisance et de leur arrogance du passé : toutes les confessions chrétiennes sont greffées sur le tronc hébraïque dont elle reçoivent la sève. “Ce n’est pas toi qui portes la racine, mais c’est la racine qui te porte !” (Rom 11.18) Cette prise de conscience doit donc permettre de retrouver une attitude de fraternité, une nouvelle manière d’être ensemble pour témoigner du Dieu d’Israël.
Dans la population chrétienne, et même chez les prêtres, il est clair que beaucoup reste à faire pour transformer les mentalités jusqu’ici dominantes envers les juifs. Les vieux clichés ont la vie dure et nécessitent un effort prolongé pour traduire dans la prédication et la catéchèse ordinaires ce profond rééquilibrage.
Au service de ces objectifs, il faut noter l’existence de groupes de réflexion “chrétiens et juifs” à divers niveaux, comme à Genève et ailleurs ; des collaborations se sont également mises en place, avec des études bibliques communes, des réflexions sur l’actualité, des conférences, des projets concrets. Pour une part essentielle, ces relations entre juifs et chrétiens sont porteuses d’avenir, autour d’une promesse vitale, mais cela dépend avant tout de ce que, de part et d’autre, nous en ferons !
Quelques semaines après les insoutenables massacres perpétrés par les fanatiques du Hamas, les manifestations d’Halloween ont propulsé dans les rues des enfants et des adultes déguisés de façon à incarner la culture de mort.
Il s’agit de l’importation de lointaines traditions celtiques recyclées aux Etats Unis et récupérées en Europe pour contrer les célébrations de la Toussaint et des défunts. Les celtes et leurs druides magnifiaient la mort et beaucoup ignorent aujourd’hui que les citrouilles sculptées en forme de têtes illuminaient la nuit grâce à la combustion de la graisse humaine dont elles avaient été remplies, après des sacrifices.
Ces manifestations commercialisées par la vente de tenues de sorcières, de vampires, de cadavres, ont envahi les rues peu de temps après que l’on ait su comment les malheureuses victimes israéliennes des islamistes avaient été poignardées et décapitées, bébés et vieillards, hommes et femmes démembrés. Dans ce climat d’horreur, voir une telle promotion de la culture de mort sous prétexte de fête a de quoi poser question. On a vu des enfants le visage peint ensanglanté et traversé par de faux couteaux, mais aussi des figures cadavériques grimaçantes, des squelettes agitant des haches, des momies effrayantes, tout ce carnaval macabre célébrant dans la rue la mort violente et le triomphe du néant au cœur d’une population en voie de décérébration.
Comment des parents peuvent-ils accepter de promouvoir la mort à travers ces déguisements de leurs enfants déjà si imprégnés par la tristesse des événements du monde, en particulier par les massacres récemment commis contre des civils innocents du sud d’Israël et crûment évoqués par les émissions de télévision regardées en famille ?
Des parents palestiniens inculquent à leurs enfants combien la mort est plus profitable que la vie, car c’est un honneur de mourir martyr pour rejoindre le paradis d’Allah. Une vidéo a enregistré sur place les témoignages d’enfants des Territoires qui en sortant de l’école racontent tous sans sourciller leur attrait pour la mort, et leur désir de tuer des juifs. Tout cela à partir de programmes scolaires officiels rédigés par des militants locaux mais financés par les Européens.
Qui prendra la peine de relire Evangelium vitae, un cri autrefois lancé par le pape Jean Paul II pour dénoncer la « culture de mort » qui phagocyte les esprits et rend le monde de plus en plus invivable ?
Le mal existe, ne pas le nommer et l’identifier, c’est lui ouvrir encore davantage de boulevards. Avec tous ceux qui cultivent l’espérance, avec ceux qui adhèrent à la résurrection, il faut promouvoir la vie et avec les rescapés affirmer quoi qu’il arrive : Lé khaïm !
Rappelons-nous que dans son enseignement, jamais Jésus ne cherche à culpabiliser qui que ce soit, il désire seulement responsabiliser chaque croyant, ce qui est tout différent.
Il ne distribue pas des certificats de bonne conduite aux uns et des blâmes aux autres, il donne simplement le sens du chemin vers Dieu ! A chacun de faire ensuite ses choix en toute conscience. Nous connaissons tous des situations où des personnes mariées sont confrontées à des problèmes de couple, à des ruptures et des séparations, et cela, jusque dans notre entourage et dans nos familles. Dans les groupes de catéchisme, on constate que de plus en plus d’enfants appartiennent à des familles dites « recomposées ».
Alors que des idéologies négatrices du couple et de la famille gagnent du terrain, y compris par la voie des votations, cet évangile peut nous aider à mieux comprendre comment Jésus considère l’union d’un homme et d’une femme, et quelle est sa vision de l’être humain.
La base de la pensée de Jésus sur cette question sensible, c’est simplement d’être fidèle à la logique de la Parole de Dieu : dès le début de son enseignement, Jésus déclare qu’il ne veut pas abolir la loi de Moïse, mais au contraire la perfectionner…Jésus se situe donc dans la tradition de son peuple en ce qui concerne l’union d’un homme et d’une femme, ce contrat de confiance qui seul mérite le nom de « mariage ». C’est une question grave, car dans le Décalogue, transmis par Moïse au peuple d’Israël, nous voyons que la dénonciation de l’adultère vient immédiatement après celle du meurtre!
Jésus ne veut pas éluder ou banaliser l’enjeu du mariage : il se situe d’abord au niveau du cœur et du respect mutuel des deux personnes en cause, aussi bien l’homme que la femme. Si la séparation est décidée par convenance futile et superficielle, l’homme ou la femme devient adultère, c’est à dire dans le langage biblique, à la fois infidèle, et idolâtre.
Ici, au niveau du couple, Jésus met l’accent sur le lien fondamental de fidélité réciproque, car cela renvoie à l’alliance, c’est à dire l’engagement fidèle de Dieu envers ceux qui s’attachent à lui et à sa loi d’amour.
Voici que des interlocuteurs sont venus piéger Jésus, à partir d’une question anodine. Dans ce débat sur le mariage et le divorce, il y a, en Israël, à l’époque de Jésus, deux positions antagonistes parmi les sages Pharisiens : une position stricte, exigeante, celle des disciples de Shammaï, minoritaires, et une position libérale assez répandue, celle des disciples de Hillel.
Nous serons peut-être étonnés de constater que Jésus refuse de résumer sa conviction sur le couple au point de vue purement juridique, alors il opte pour la position exigeante de Shammaï que les médias qualifieraient aujourd’hui de réactionnaire ! En effet, ce sont les rigoristes qui ici sont les meilleurs défenseurs de la cause féminine, puisqu’ils exigent une réciprocité homme-femme dans le respect mutuel et que donc ils dénoncent comme injustifiable toute séparation par égoïsme!
C’est en ce sens que Jésus donne sa réponse en se référant à la Genèse : « Dieu crée l’être humain homme et femme ». Dans le premier livre de la Bible, la Parole de Dieu n’est pas de la mythologie, même s’il est écrit que la femme a été conçue par Dieu à partir d’une côte d’Adam, pour souligner symboliquement le fait que la femme n’est pas inférieure à l’homme, pour rappeler qu’ils sont l’un et l’autre de même nature! (Dans un langage scientifique contemporain, on dirait qu’ils sont tous deux issus du même matériau génétique!) Et les mots hébreux pour désigner l’homme et la femme sont ish et isha, ce qui exprime à partir de la même racine de mot, l’unicité primordiale de la nature humaine, par-delà la différenciation sexuée, nécessaire à la succession des générations.
C’est précisément sur cette volonté initiale du Créateur que Jésus développe sa vision de l’amour humain. Pour lui, la femme ne se réduit jamais à une fonction utilitaire, ou à un objet du bon plaisir de l’homme : les deux sujets du couple ont une même dignité et leur responsabilité commune se vit en harmonie avec la Parole de Dieu. En raison des fragilités humaines, mais aussi de la pression grandissante de l’idéologie individualiste, des ruptures se produisent fréquemment : des adultes, mais aussi des enfants, se retrouvent en souffrance. Les liens de la filiation sont endommagés et la transmission des valeurs fragilisée. On comprend que dans ce contexte, l’indissolubilité du mariage que réaffirme l’Eglise soit perçue comme étant une position dérangeante, à contre-courant des mentalités modernes qui considèrent les êtres humains comme des produits jetables.
Or, la conviction de Jésus est fondée sur la tradition biblique. Sans amour authentique, pas de durée ni de stabilité, pas de sécurité affective pour les enfants en croissance.
Cela dit, le discours de Jésus sur la question du couple et de la famille est avant tout un discours positif et constructif. Il ne s’agit évidemment pas de porter des jugements infâmants sur des personnes ou d’imposer un carcan autoritaire. Il s’agit d’un idéal de vie proposé. Le contrat de confiance qui se vit au quotidien dans un couple et dans une famille évoque le pacte d’Alliance que Dieu a établi avec son peuple. Tout ce qui va dans ce sens aura des répercussions positives sur l’ambiance relationnelle de l’univers entier. La paix de l’ensemble de la famille humaine passe souvent par la paix à l’intérieur de chaque famille et même de chaque personne.
Seul cet amour construit au fil du temps, et édifie chaque personne en vue de son accomplissement dans le royaume éternel. Il consolide les bases de la société et renforce les solidarités. Notre espérance nous prépare jour après jour à cette étape finale où Dieu pourra établir définitivement sa demeure dans nos cœurs transfigurés par sa lumière.
Le courageux abbé Damien Dutertre exhorte les catholiques à fuir Bergoglio, pape François qui accélère son agenda mondialiste.
Le jeune abbé Dutertre ne mâche pas ses mots en avertissant les catholiques que Bergoglio n’est pas seulement un hérétique, mais celui qui a un plan méthodique, détaillé et sur plusieurs années pour liquider la véritable Église. Lequel ne s’en cache d’ailleurs pas, le dit, le défend et l’enseigne en affirmant être partie au processus de globalisation.
Aussi le fougueux abbé appelle-t-il les chrétiens à se séparer urgemment de cet imposteur et notamment par le refus de l’una cumdu Canon de la messe, c’est-à-dire « de ne pas être en communion avec cet individu-là qui mène ses brebis à l’abattoir ».
Sur la base de la parabole du bon pasteur, l’abbé alerte : « Si vous ne reconnaissez pas en François la voix du Christ, courez, vous avez affaire à un mercenaire, à un loup déguisé en pasteur ».
« Il faut arrêter de considérer cet homme, Bergoglio, comme la règle de foi et le vicaire du Christ ».
Une heure durant, l’abbé Damien Dutertre montre des preuves du nuisible à la tête du Vatican.
D’extraits de vidéos et de déclarations officielles du souverain pontife, on voyage de Fratelli tutti, l’encyclique qui a tant ému Mélenchon, à la non-excommunication des francs-maçons, l’apologie de toutes les religions, en passant par la déclaration d’Astana, cité d’architecture maçonnique et le culte à Pachamama rendu au Vatican !
Et l’abbé Dutertre d’affirmer, a contrario de l’antipape François que « non, les migrants n’ont pas les mêmes droits que les citoyens d’un pays. C’est contraire à l’ordre naturel, tout simplement ! ».
Autant de pérégrinations du chef de la secte conciliaire dont le but est de créer une nouvelle religion au service du nouvel ordre mondial dont les piliers sont l’écologie et ses idoles, l’accueil des migrants et la vaccinolâtrie « acte d’amour de son prochain », dont il fait preuve lors de la dictature covidiste, au service des multinationales de laboratoires.
François Bergoglio, la Voix des Loges – Abbé Dutertre
Damien Dutertre a été ordonné prêtre en 2018 par monseigneur Donald Sanborn, à Verrua Savoia, en Italie, dans la chapelle Saint-Pierre et Saint-Paul, du séminaire Saint-Pierre Martyr, de l’Institut Mater Boni Consilii.
L’abbé Damien Dutertre a étudié au séminaire de la Très Sainte-Trinité, en Floride, aux États-Unis. Il est professeur de théologie.
La taille de David le juif, n’a jamais changé, ou alors si peu… elle a toujours été une miniature tout comme l’est l’État d’Israël…
Les ennemis de David n’ont jamais été en petit nombre, mais étaient des colosses et en grande quantité… et ils le sont à ce jour. Les Juifs n’ont jamais appris à s’imposer ni à se multiplier de façon à pouvoir tenir tête et se mesurer aux vagues immenses de tous ceux qui voulaient, œuvraient, et veulent et œuvrent à ce jour, pour leur disparition.
Les Juifs n’ont pas tenté d’imposer leur foi, tout comme les chrétiens et plus tard les musulmans… qui ont maintenu des guerres de conquête, conversions forcées, et soumission. Ils sont restés fidèles à leurs lois qui leur défendent de « tuer l’autre… de le soumettre et de lui imposer sa religion ».
Quel est le nombre exact de Juifs de nos jours ?
Selon les estimations pour 2020, la population mondiale de Juifs est de 14,8 millions, la fourchette variant de 14,8 à 23,8 millions, selon la façon dont on définit la notion de Juif.
Les Chrétiens : en 2021, le nombre total de chrétiens dans le monde est évalué à 2,546 milliards, ce qui en fait la religion comptant le plus de fidèles.
Les musulmans : en 2021 les musulmans représentent environ un cinquième de la population mondiale, soit 1,926 milliard de personnes. Ils forment la majorité de la population dans près de 50 pays et territoires concentrés en Asie et en Afrique.
L’hindouisme avec 1,074 milliard d’hindous est une bagatelle, comparé aux chrétiens et aux musulmans.
David le Juif, est resté depuis minuscule. Il faut avouer que le judaïsme n’est accessible que par l’étude et l’initiation aux lois et aux rituels.
Pourtant les Juifs, avec leur vingtaine de millions d’individus, font beaucoup parler d’eux. Ils sont surveillés, guettés, avilis, accusés et vivent sous une loupe grossissante… mais surtout haïs.
Qu’est-ce une vingtaine de millions face aux milliards des autres religions ? Un coup de pied ? Une virgule ? Un point d’interrogation ?
Il faut un sacré culot pour se faire appeler « peuple », « nation », « entité… » Et ce Juif ne cesse de narguer le monde avec sa petitesse, sa faiblesse, sa stupidité puisqu’il a osé se maintenir, avec difficultés, il faut l’avouer, et a survécu à tant de peuples, d’empereurs, de civilisations qui étaient venus pour effacer de la face du globe cette masse hirsute de personnes qui insistent à se faire appeler « Juifs ».
C’est tout à fait naturel qu’il devienne la risée, le marchepied pour certains, le maudit pour beaucoup, l’insolent pour tout le monde !
Cette vingtaine de millions de Juifs défie les milliards de musulmans et de chrétiens, qui ne veulent pas de leur présence au Moyen-Orient ou partout ailleurs. Ils veulent les voir fondre dans l’obscurité de leur foi, de leurs lois qui dérangent, qui chamboulent, qui perturbent et qui finalement les placent devant une conscience qu’ils cherchent à étouffer.
Alors, le petit David avec sa fronde et son caillou veut combattre ces milliards qui se sont ligués contre lui…
Une folie… comment ose-t-il dire non, refuser de baisser la tête et crier : « Je veux vivre » ? Je combattrai jusqu’à ma dernière goutte de sang pour ma liberté, pour mon choix, pour ma foi, pour ce morceau de terre hérité de mes ancêtres…
Mais si je meurs, et il faut aussi prendre cela en considération, j’emporterai avec moi tous ces milliards de musulmans et même de chrétiens, qui refusent d’admettre qu’ils sont nés du socle de la foi juive. Car sans moi, leurs racines, lois et foi n’auront plus de raison d’être, n’auront plus d’amarres.
Que dira le musulman à son fils, lorsque celui-ci lui demandera qui était Abraham, Sarah, Isaac, Jacob, dont parle le Coran ? Des musulmans… impossible, l’Islam naquit 600 ans après le Christ. Un Hébreu… Oui. Il sera appelé alors à lui parler des hébreux… Qui était Moïse, qui était Salomon, David… Où était le temple de Jérusalem… et tant d’autres « Célébrités » dont le Coran s’est servies comme éléments fondamentaux de l’Islam ? Les musulmans auront beau essayer de contourner la vérité, elle sera toujours présente, pour les rattraper.
Tout comme pour les Chrétiens : Jésus était juif, né juif et circoncis selon le rite juif. Il était même un bon juif qui avait fait ses études dans le temple de Jérusalem. Il n’a jamais cherché à créer une nouvelle religion. L’histoire ne peut pas être réécrite.
Et c’est le même cas pour l’Islam.
Alors, chers ennemis du Juif, vous ne pourrez jamais l’effacer, car le Juif vit en vous, dans votre foi, dans vos légendes, dans vos réalités, dans vos rituels.
Tuer le petit David… c’est simplement se tirer des balles dans les pieds.
Si tout a commencé à changer depuis bien des décennies dans les relations entre l’Eglise et la Synagogue, c’est parce qu’en 1965, une réflexion commune entre chrétiens et juifs a abouti et s’est transformée côté catholique en déclaration conciliaire dénommée « Nostra Aetate ».
Quelques années plus tard, la même démarche se dessinait côté protestant.
Evidemment, ce changement à 180° n’allait pas avoir un effet immédiat et n’avait pas le pouvoir magique de gommer instantanément tous les effets des sombres siècles d’antijudaïsme chrétien. Car le contentieux est lourd et s’écrit en lettres de sang. Certes, les chrétiens ne sont pas responsables de tout, mais ils y ont été pour beaucoup, institution ecclésiale comprise.
Aussitôt après la Shoah, en 1947, des intellectuels juifs et chrétiens ont compris qu’il serait désormais impossible de faire de la théologie comme avant ce séisme. Ils se sont réunis à Seelisberg, en Suisse, pour élaborer ensemble une plateforme de propositions, qui allait faire son chemin et refonder de nouvelles relations réciproques.
Puis, après la mise en route du processus de renouvellement entériné par le Concile Vatican II, il y eut l’engagement personnel du pape Jean Paul II, qui encouragea le dialogue judéo-chrétien tout au long de ses 28 ans de pontificat, avec des temps forts marquants et des formulations novatrices. Non seulement il développait avec conviction le fait que l’Eglise ne se substitue pas à Israël, que le peuple juif n’a jamais été « déicide », mais il instaurait chez les catholiques – par ses mises au point, ses multiples visites et rencontres – des relations d’estime envers les juifs et le judaïsme.
Sa formule-choc «qui rencontre Jésus Christ rencontre le judaïsme !» (1980) a ouvert des pistes de travail irréversibles.
A partir de là se découvre tout un champ d’exploration passionnant, où spécialistes juifs et chrétiens ont pu collaborer à une plus exacte compréhension du message évangélique grâce aux clés juives d’interprétation.
Mais ce ne sont pas seulement les racines du christianisme qui sont juives, comme si on repartait dans une quête archéologique, mais c’est aussi son actualité ! La richesse spirituelle du judaïsme éclaire toute la catéchèse et la liturgie. Dans le domaine de la lecture biblique, comment comprendre certains textes du nouveau testament sans faire référence aux mashalîm de l’époque où prêchait le rabbi Yeshua, ou encore aux targoums, commentaires imagés du premier Testament ?
Comment ne pas se familiariser avec les modes d’expression hébraïques pour mettre en relief le sens spirituel des premières affirmations de foi post-pascales? De même, l’eucharistie, qui est au centre de la vie chrétienne, est une manifestation rituelle d’essence entièrement judaïque, reliée à l’histoire d’Israël et à la révélation vétéro-testamentaire.
mettre en évidence l’héritage commun n’a pas pour but de brouiller les identités spécifiques de chaque tradition, mais au contraire de les valoriser et les renforcer
David Flusser, grand savant juif engagé dans le dialogue, écrivait que Jésus lui apparaît comme un excellent juif observant et pratiquant, et que rien de ce qu’il a dit ne lui semble contraire au judaïsme. Cela dit, le professeur Flusser ajoute un commentaire pertinent qui reste tout à fait d’actualité : mettre en évidence l’héritage commun n’a pas pour but de brouiller les identités spécifiques de chaque tradition, mais au contraire de les valoriser et les renforcer.
Ainsi un juif n’a pas à se sentir pris en otage par la théologie chrétienne de « l’accomplissement » du judaïsme par Jésus. « Je ne suis pas venu pour abolirmais accomplir »…(Mt 15.17)
Il est clair que par son enseignement Jésus ne rend pas la Torah obsolète, et qu’il ouvre une voie de salut qui lui est propre sans pour autant rejeter le judaïsme, qui à l’époque est très diversifié. Jésus n’a jamais prétendu créer une nouvelle religion.
Cela ne signifie pas aujourd’hui qu’un juif doive entrer dans la voie christique pour être un bon juif accompli, car affirmer cela serait disqualifier le judaïsme rabbinique. Il serait lamentable de continuer à devoir dénigrer le judaïsme pour valoriser le christianisme présenté comme alternative. Beaucoup ont pensé ainsi, hélas, à la suite de St Augustin et de bien des commentateurs à courte vue de l’histoire du salut et autres apologètes mal intentionnés.
C’est à cette croisée des chemins que la théologie du 21ème siècle a encore du pain sur la planche, pour distinguer, et unir sans opposer, les deux voies issues du même tronc hébraïque.
L’épître aux Romains apporte à cette perspective une lumière décisive : le refus historique par un courant juif de reconnaître Jésus Messie ne le condamne pas et ne le disqualifie pas ; car en vertu de l’Alliance tout Israël sera sauvé par Dieu qui ne renie jamais ses promesses.
L’élection d’Israël n’est en aucun cas révoquée par l’événement Jésus Christ (ou Yeshua–Mashiah), et la nouvelle Qehila élargie aux craignant-Dieu d’origine païenne a eu en tout état de cause besoin d’elle pour exister.
Ce libre refus doit même avoir un retentissement positif dans la réflexion chrétienne, et c’est le rôle des théologiens chrétiens que d’interpréter positivement aux côtés de l’Eglise l’existence d’un Israël non chrétien dans les temps de l’histoire qui vont vers un achèvement heureux grâce à la dimension messianique. D’autant plus qu’Israël, comme l’Eglise, témoignent du même Dieu vivant et de ses valeurs humanistes au milieu de structures païennesidolâtriques. Jean Paul II et à sa suite Benoît XVI ont particulièrement affectionné l’expression « nos frères aînés » dans la même foi biblique, conscients de l’importance du témoignage commun pour la sanctification du Nom. Le pape François a tenu des propos allant dans le même sens et a pris récemment la défense de la légitimité d’Israël, dénonçant l’antisionisme comme cache-misère de l’antisémitisme.
En Luc 2.29, on peut lire les paroles du vieux sage juif Siméon, tenant l’enfant Jésus dans ses bras : « Mes yeux ont vu le salut que tu as préparé à la face de tous les peuples, lumière pour éclairer les nations et gloire pour ton peuple Israël ».
Il est certain qu’après des siècles d’écrits et de manifestations anti-juives de toutes sortes, depuis les Pères de l’Eglise judéophobes jusqu’aux hostilités meurtrières et séculairement coutumières en chrétienté, il est extrêmement difficile de changer réellement le logiciel antérieur des relations entre chrétiens et juifs, car de part et d’autre, des blocages mémoriels demeurent et freinent la refondation de liens fraternels.
Pourtant, soyons réalistes ! Le temps presse, et c’est pourquoi toute initiative qui va dans ce sens est si importante, compte tenu des menaces qui pèsent de plus en plus sur le monde libre.
Même si nous gardons un regard constructif sur nos potentialités, ne sous-estimons pas les périls liés à l’infiltration inéluctable de concepts sociétaux incompatibles avec les valeurs judéo-chrétiennes ; et contraires à cette spiritualité humaniste issue d’Israël, dans laquelle de nombreux non juifs et non chrétiens peuvent se reconnaître. La lutte contre l’antisémitisme n’est pas un bouclier en faveur des juifs, c’est un combat pour l’humanité dans son ensemble.
C’est au 4ème siècle que s’est produit un tournant décisif dans l’histoire du christianisme, avec des conséquences considérables pour la vie chrétienne et l’unité de l’Eglise.
C’est le concile de Nicée, en 325, qui a produit un credo, une charte de la foi élaborée par un concile oecuménique, en réponse au danger d’éclatement qui menaçait la chrétienté entière.
Après de longues périodes d’hostilité et de cruelle persécution, il y eut une rupture dans la politique romaine envers les chrétiens. En 313, deux empereurs romains, Constantin, empereur d’Occident, et Licinius, empereur d’Orient, promulguèrent l’édit de Milan, une promotion inédite de la tolérance religieuse, qui allait permettre à l’Eglise chrétienne d’avoir une existence officielle reconnue dans l’empire, aux côtés des autres religions traditionnelles.
Ainsi, une église catholique allait pouvoir ouvrir ses portes aux côtés d’un temple d’Apollon ou à proximité d’un sanctuaire de la déesse Isis. Le texte de l’édit le formule d’ailleurs ainsi :
« moi Constantin Auguste et moi Licinius Auguste, avons cru devoir arrêter ce qui concerne le respect de la divinité pour accorder aux chrétiens et A TOUS le libre pouvoir de suivre la religion de leur choix… »
Mais en 321, Arius, un prêtre catholique lybien formé à Antioche développait une théologie dissidente qui donnait naissance à un courant schismatique : l’arianisme. L’hérésiarque déclare :
« les essences du Père, du Fils et du St Esprit sont séparées par nature, étrangères, disjointes, sans contact ni communication. Ainsi le Fils n’a rien à voir avec le Père. Le Fils n’a rien de commun avec le Père, et il n’est pas la vraie puissance de Dieu ».
Ces péremptoires affirmations hétérodoxes lui valurent l’excommunication de la part de l’évêque Alexandre, puissant évêque égyptien qui écrivit à son clergé :
« Vous avez souscrit aux lettres que j’ai adressées à Arius et aux siens, les invitant à renier l’impiété et à s’attacher à la foi saine et catholique. Vous avez tous manifesté votre bonne résolution et votre attachement aux dogmes de l’Eglise catholique ».
L’empereur d’Orient Licinius était en sympathie avec les thèses d’Arius, bien que marié à la sœur de Constantin de tendance adverse. Il décida de convoquer un concile à Nicée pour mettre en valeur les positions ariennes. Mais le conflit entre les deux empereurs s’aggrava et se solda finalement par la victoire de Constantin, convaincu de l’orthodoxie chrétienne. Ce dernier reprit l’idée d’un concile et il convoqua à Nicée 300 évêques, dans le but de clarifier officiellement la controverse religieuse qui mettait également en danger la paix civile.
L’enjeu théologique du concile de Nicée était le suivant : il fallait dégager une position claire et officielle à partir des deux tendances contradictoires qui s’affrontaient et dont l’issue pouvait confirmer ou infirmer la divinité de Jésus Christ.
1ère option : Jésus Christ est un être d’une perfection morale incomparable, intermédiaire entre Dieu et les hommes, miroir humain de la perfection divine, mais simplement homme et pas plus.
2ème option : dans sa nature même, Jésus Christ est Dieu, créateur du ciel et de la terre, envoyé à l’humanité par la volonté du Père céleste qui a donné son Fils unique pour le salut du monde.
Pour dénoncer le point de vue arien, le concile s’appuyait sur les textes du nouveau testament affirmant que le Verbe vient de Dieu. Ce à quoi les ariens répondaient en s’appuyant sur les écrits de Paul estimant que tout ce qui existe vient de Dieu. Mais également sur un passage d’évangile où Jésus dit :
« le Père qui m’a envoyé est plus grand que moi ». Ou encore : « Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ! ».
Un évêque arien, Eusèbe de Nicomédie protestait en ces termes :
« Jamais nous n’avons entendu parler de deux inengendrés ! mais d’un seul inengendré, puis d’un autre, étranger à toute participation à la nature inengendrée… »
C’est pour cette raison qu’Athanase d’Alexandrie, grand adversaire de cette doctrine refusa catégoriquement de réintégrer plus tard Arius, malgré de multiples demandes pressantes. Les évêques ariens furent donc désavoués et condamnés à l’issue de ce concile qui s’était donné pour objectif pastoral d’expliciter l’union de l’humanité et de la divinité présente en Jésus Christ.
Le nouveau testament affirme : Jésus est le Fils de Dieu. Les Grecs essaient de préciser avec leurs outils conceptuels ce qui signifie une telle expression issue du judaïsme. Dans leurs écoles de pensée, la réflexion commune se basait sur l’idée qu’il ne peut y avoir qu’un seul Dieu suprême. La philosophie platonicienne (5ème siècle avant JC) sera reprise par Plotin au 3ème siècle après JC pour schématiser trois grands principes du monde : l’Un ou le Bien, sommet divin de l’univers, puis le Verbe ou l’intelligence (Logos) émanant du premier, et enfin, l’âme du monde, (Psychè), issue du second.
Cette conception hellénistique allait influencer la perception du mystère de la révélation judéo-chrétienne, puisque le Verbe était commun à cette philosophie et à la Trinité. Le nouveau testament tenait à défendre l’unicité de Dieu héritée du judaïsme, et confortait l’idée que le Dieu suprême était le Père, inengendré. Mais la révélation de Jésus proclamé Fils supposait qu’il reçût son existence d’un autre, le Père, et que de ce fait il ait été engendré. D’où la réticence de certains à estimer que Jésus puisse être Dieu dans le même sens que le Père.
Or les débats du concile considérèrent que si Jésus n’est pas Fils de Dieu, il ne nous communiquerait rien de Dieu. Athanase s’écriait : Arius m’a volé mon sauveur ! Il fut donc admis que le Fils reçoit la nature même du Père, la seule supériorité du Père étant qu’il engendre le Fils ; mais la relation d’amour entre le Père et le Fils – identifiée à l’Esprit – entraîne l’égalité du Père et du Fils.
Le terme grec utilisé fut « homoousios », consusbstantiel : l’être du Fils rejoint l’être du Père, créateur de vie. La catégorie d’être du Fils est donc identique à celle du Père qui lui a donné visage humain. Dans le même registre, le Christ johannique déclare :
« Tout ce qui est à toi est à moi, tout ce qui est à moi est à toi ».
Par son autorité, le concile oecuménique édictait ainsi un dogme qui serait confirmé à Constantinople en 381, dans le but de pacifier les esprits et de faire face aux tentatives de dissolution du noyau dur de la foi reçue des apôtres. Cette charte constitutive promulguée par l’Eglise catholique reçut le nom de « symbole de Nicée ».
Sa formulation concernant la relation du Père et du Fils est la suivante :
« Je crois en un seul Dieu, le Père tout-puissant, créateur du ciel et de la terre, de l’univers visible et invisible.
Je crois en un seul Seigneur, Jésus Christ, le Fils unique de Dieu, né du Père avant tous les siècles. Il est Dieu né de Dieu, lumière née de la lumière, vrai Dieu né du vrai Dieu, engendré non pas créé, de même nature que le Père, et par lui tout a été fait. »
Ce credo, complété par la position du concile de Chalcédoine (451) affirmant la nature humaine et divine du Christ, est la synthèse de réflexions théologiques animées, en raison des enjeux qui en découlent. Cependant, l’arianisme revint en force par l’intermédiaire des Barbares semer le trouble en Occident où il survécut jusqu’au 7ème siècle. Lorsque Clovis appelé à devenir roi des Francs décida de se convertir au christianisme, et se fit baptiser en tant que catholique à la cathédrale de Reims, les territoires ariens étaient encore puissants en Europe, et son intérêt, politiquement parlant, aurait plutôt été de devenir arien. Mais le charisme de son épouse Clotilde, princesse burgonde de Genève, l’amena à choisir le catholicisme, ce qui donna aussitôt une orientation toute différente à l’avenir du royaume de France et en posa les bases civilisationnelles prometteuses.
Les apostats sont en train de faire bouger les lignes, au point où certains pays musulmans sentant le danger arrivé, veulent supprimer du net énormément de hadiths et des explications (tafsirs) des versets coraniques qui montrent l’absurdité de l’islam qui est basé sur l’ignorance qui a été sacralisée par ‘les sachants islamiques’. C’est un vrai vent de panique qui secoue le monde arabo-islamique au point que certaines autorités religieuses refusent de débattre avec les apostats.
Le seigneur islam sera bientôt, inchallah, déshabillé. Sa sacralisation est en train de s’effriter.
Devant ce phénomène jamais égalé de l’apostasie dans l’histoire islamique, et ceci grâce aux réseaux sociaux, les oulémas tentent d’effacer toute trace de preuve prouvant la barbarie et l’ignorance sacralisées de l’islam. Et ce qui choque le plus ceux qui quittent l’islam, ce sont les comportements immoraux de Mahomet, le prophète qu’on présente comme le plus parfait des hommes qu’Allah ait créé sur terre, et le Dernier de ses messagers. Son mariage avec Aïcha la gamine de six ans ne passe pas et surtout tous les droits sexuels qu’il s’est octroyés. Beaucoup de musulmans sont choqués quand ils découvrent la pédophilie assumée de leur prophète. Et en plus, même Allah la cautionne (verset 4 de la sourate 65).
Ce n’est qu’un début et c’est pour cette raison que j’ai écrit cet article sur la division de la lune par Allah, avant que les preuves que l’islam est une religion qui est basée sur les mythes, les légendes et les mensonges ne soient supprimées définitivement de google et tout autre support sur internet. Pour les mahométans, c’est la panique à bord, alors ils insultent en menaçant toute personne qui étale sur la place publique les absurdités de l’islam.
Selon la tradition islamique, un jour, des Mecquois avaient exigé de Mohammed Ibn Abdellah de leur faire un miracle afin de leur prouver qu’il était réellement le prophète d’Allah. Alors Dieu vint à son secours et divisa la lune en deux parties, avant de les recoller. Le Coran rapporte cet événement :
« L’Heure approche et la lune s’est fendue en deux. » (Coran 54:1)
Le prophète Mohammed récita ce verset devant les Mecquois lors des grandes assemblées hebdomadaires.
Les Mecquois avaient dit : « Mahomet est un prophète menteur; la lune ne s’est jamais fendue en deux, nous n’en avons jamais été témoins, ce n’est qu’une illusion ».
Mais cette division de la une est confirmée par la tradition en s’appuyant sur les versets coraniques de 1 à 3 de la sourate 54 : « L’heure approche et la lune s’est fendue en deux. S’ils voient un prodige, ils s’en détournent et disent : « Ce n’est qu’une illusion passagère ». Ils rejettent la vérité et ne suivent que leurs passions ».
Les ‘savants de l’islam‘ confirment cette séparation de la lune en deux parties par de nombreux témoignages invérifiables, car il n’y a aucune preuve matérielle de cette division.
Le miracle lunaire de Mahomet a-t-il réellement existé ?
Le juriste traditionaliste, commentateur du coran et historien musulman ibn Kathir (1301-1373), rapporte que la division de la lune a été mentionnée par des écrits dans certaines parties de l’Inde. Dans les livres des hadiths, notamment Boukhari et Muslim, un compagnon du prophète, Abou Saïd Al-Khoudri (à son actif plus de 1170 hadiths) a dit qu’il avait assisté à la rencontre d’un roi hindou avec le Prophète et qui confirma la division de la lune.
D’après la légende islamique, ce roi embrassa l’islam et fut dès lors l’un des leurs. Son nom fait d’ailleurs partie de la longue liste des compagnons du Prophète.
Le verset de la séparation est décrit par les oulémas comme un miracle de Mahomet ; il aurait ainsi fendu la lune en deux afin de prouver sa Prophétie aux Koreïchites qui le considéraient comme un charlatan.
Ce premier verset de la sourate 54 a fait couler beaucoup d’encre chez les exégètes musulmans qui ont fait un gigantesque effort d’interprétation pour étaler les miracles de Mahomet, et prouver ainsi qu’il est un vrai prophète. Or quand on creuse dans l’histoire des religions, et notamment dans le judaïsme, ces versets 1 à 3 de la sourate 54 est fortement apocalyptique et trouve des parallèles dans le Livre d’Ezéchiel ou l’épitre des Hébreux. Cette division de la Lune est un phénomène récurrent qu’on retrouve dans les anciens écrits comme l’Ascension de Moïse.
Pour démontrer cette division lunaire en deux parties, les ‘sachants islamiques’ se sont appuyés sur la Nasa qui, soit disant, a découvert la déchirure qui a provoqué la fente de la lune par Allah à la demande de Mahomet. Pour mettre fin à cette rumeur farfelue, sans fondement scientifique, la Nasa par l’intermédiaire du Dr Brad Bailey a déclaré : « Ma recommandation est de ne pas croire tout ce que vous lisez sur Internet. Les articles évalués par les pairs sont les seules sources d’information scientifiquement valables. Aucune preuve scientifique récente n’indique que la Lune ait été scindée en deux parties (ou plus), puis réassemblée à un moment quelconque du passé ».
Finalement, l’islam est basé sur des mythes et des légendes. Et sa grande prouesse, c’est le recyclage de ces thèmes en les attribuant à Allah, le dieu créateur.
Au fil du temps, l’étoile de David est devenue le symbole du judaïsme.
Non sans arrière-pensées, certains commentateurs minimisent son sens et prétendent qu’elle est d’apparition récente. Or il n’en est rien, puisqu’au 9ème s. avant notre ère, à l’époque du roi Achab, fils de Salomon, l’étoile apparaît sur un mur de Megiddo, ainsi qu’au 7ème s. avant JC, où elle figure sur un sceau trouvé à Sidon. Ce symbole devient beaucoup plus visible durant la période du Second Temple, c’est-à-dire depuis le retour des juifs en Judée au 6ème s. avant JC jusqu’au 1er s. de l’ère courante.
Magen David signifie bouclier de David (Scrutum Davidis) parfois renommé sceau de Salomon par les Arabes. En Occident, ce symbole se généralise au Moyen Age, puisque la Bible hébraïque du codex de Leningrad est illustrée par un Magen David en 1008. Au 18ème s. le quartier juif de Vienne est distingué du quartier chrétien par une borne comportant une étoile d’un côté et une croix de l’autre.
On sait que pour les pharisiens docteurs de la Torah, l’étoile à 6 branches symbolisait les 6 jours de la semaine conduisant au shabbat représenté par le centre de l’hexagramme. Les six branches induisaient la plénitude biblique du chiffre sept. Mais la prophétie de Balaam (Nombres 24, 1-25) déclare : « Un astre issu de Jakob devient souverain, un sceptre se lève, issu d’Israël », ce qui annonce la survenue d’une étoile messianique provenant de la maison de David, d’où précisément son nom, Étoile de David. Certains exégètes estiment que l’expression « bouclier de David » résulte de l’épisode biblique racontant comment David, pourchassé par Saül, s’est retrouvé caché dans une grotte, à l’entrée de laquelle il fut protégé par une grande toile d’araignée tissée en forme d’étoile à six branches.
Mais Gershom Sholem nous donne une interprétation à la fois philosophique et spirituelle de l’hexagramme : dans les deux triangles qui se complètent, le triangle dont la base est en bas montre l’aspiration de l’homme vers Dieu, et l’autre triangle dont la base est en haut indique la compassion de Dieu tourné vers l’homme.
Un commentaire du Shir ha shirim, Cantique des cantiques, sous la plume du rabbin Abraham Ibn Ezra (1093-1167) précise que la « rose » citée dans le texte (Cantique 2,2) est un lys (shoshana), de la même racine que le chiffre 6 (shesh) symbole du peuple d’Israël. (Il existe un chant connu : Erev El Shoshanim).
Le roi Salomon voulut placer de part et d’autre de l’entrée du Temple deux colonnes d’airain (Boaz et Yakin) pour marquer l’entrée au sanctuaire par une dimension mystique. (Cette posture sera d’ailleurs reprise par de nombreux bâtisseurs de cathédrales, avec deux tours à l’entrée de l’édifice sacré). Or la partie supérieure de chaque colonne du temple de Salomon était constituée d’une couronne imposante en forme de lys à 6 branches. « Et sur les colonnes il plaça des couronnes en forme de lys » (1 Rois7,19).
Le Magen David a pris une nouvelle dimension politique, d’abord effrayante durant le pouvoir nazi qui a utilisé l’étoile jaune pour désigner les juifs comme candidats à leur élimination sociale et finalement physique. Mais le même Magen David a été promu figure d’une résurrection, comme symbole du sionisme, devenant dès 1948 l’effigie de la nation juive renaissante. Puis il a reçu une signification philosophique dans les travaux de Franz Rosenzweig avec son ouvrage « L’Etoile de la rédemption » pour lequel les triangles expriment les éléments d’une réalité : Dieu, l’univers et l’homme.
Notons que l’hexagramme à six branches se retrouve fréquemment dans les vitraux, sur les fresques et dans les sculptures des sanctuaires chrétiens, sans doute en référence à la phrase du livre de l’apocalypse de St Jean, mais aussi pour rappeler aux contemporains le lien indéfectible entre Premier et Nouveau testaments : « Je suis le Fils, le descendant de David, je suis l’étoile brillante du matin »(Ap 22,16)
Bat Ye’or est une romancière, essayiste et conférencière britannique. Pionnière, elle a analysé la dhimmitude, statut cruel et déshumanisant des non-musulmans, spoliés de leur terre, sous domination islamique après avoir été vaincus par le djihad, et Eurabia, alliance euro-arabe visant à « fondre l’Europe dans un ensemble méditerranéen euro-arabe où le multiculturalisme et la fusion des populations et des langues, grâce à l’immigration, imposeraient la destruction des frontières, des identités nationales et religieuses, gages de la paix en Méditerranée ».
Elle répond à nos questions sur le djihad, ses fondements, ses modalités et ses conséquences pour les peuples vaincus, ainsi que sur des enjeux contemporains. Cet article vise à informer et espère susciter des études dans diverses disciplines – histoire, droit, diplomatie, « art de la guerre », polémologie, etc. – sur le djihad.
Qu’est-ce que le djihad ?
Le djihad est un concept à la fois de conquête et de transformation du monde. Il concrétise une obligation incombant à l’oumma (l’ensemble de la communauté musulmane), incluse dans sa foi.
Selon le Coran, l’oumma, dans sa totalité, a conclu un pacte avec Allah : elle s’engage à combattre la mécréance pour imposer sur terre la loi d’Allah, chacun selon ses moyens, et, en contrepartie, Allah permet exclusivement aux musulmans d’accéder au Paradis éternel (IX : 112, Dieu a acheté des croyants leurs biens et leur personne pour qu’il leur donnât en retour le paradis ; ils combattront dans le sentier de Dieu, ils tueront et serons tués.)
Le djihad est donc censé concrétiser l’ordonnancement du monde selon une volonté divine qui ne peut être transgressée. Ses paramètres et ses catégories ne sont pas modifiables par l’esprit humain.
Quel en est le fondement ?
La conceptualisation du djihad, ses paramètres et son mode de raisonnement sont essentiellement religieux.
Ils se fondent sur le Coran, les bibliographies du Prophète Mahomet et la Sunna, recueil des comportements ainsi que des paroles attribués à Mahomet et qui ont tous valeur et obligation normatives.
On peut donc dire que le djihad est non seulement une catégorie essentielle de la théologie islamique, mais aussi de sa jurisprudence.
A la fois théologie, loi et politique, le djihad constitue le fondement structurel obligatoire des relations de la communauté islamique avec les non-musulmans.
Aujourd’hui cependant, ces propos méritent d’être nuancés. Il y a une différence entre une doctrine inscrite dans des textes millénaires et les opinions individuelles des membres d’une communauté s’élevant à plus d’un milliard et demie de personnes.
Les contextes aussi ont évolué.
On pourrait donc parler de droit ou de jurisprudence islamique du djihad…
Le djihad est structuré par le droit religieux et la source de sa jurisprudence est Mahomet.
C’est précisément cette armature théologique et juridique très minutieuse qui différencie le djihad des autres guerres.
Dans Chrétientés d’Orient entre jihâd et dhimmitude (Ed. Jean-Cyrille Godefroy, 2007), vous écrivez : « Si, sur le plan des tactiques, le jihâd ne se différencie guère des batailles ordinaires, en revanche, au plan idéologique, le jihâd est une guerre exceptionnelle, voire unique. C’est, en effet, la seule guerre de caractère offensif éternel et universel attachée à un système religieux… L’ensemble des stratégies qui constituent le djihad représente le moyen de contraindre par la force des populations ciblées à entrer dans la dhimmitude » (p. 262). Peut-on comparer le djihad à la guerre sainte occidentale chrétienne, par exemple au Moyen-âge ?
Ce sont des guerres très différentes.
Le djihad est une guerre menée selon des préceptes coraniques, obéissant à sa propre logique théologique qui n’est pas celle du christianisme. La doctrine chrétienne n’a pas en son cœur un code de guerre obligatoire permanent contre les non-chrétiens. C’est pourquoi les déclarations de journalistes qui affirment benoîtement que l’islam évoluera parce que le judaïsme et le christianisme ayant pratiqué les mêmes excès que l’islam, ont évolué, n’ont aucun fondement. Tout d’abord le judaïsme n’a jamais pratiqué de guerres de conversions contre ses voisins païens et la doctrine du jihad lui est totalement étrangère. Ces religions sont différentes et l’évolution des mentalités et des valeurs implique des modifications spécifiques à chacune.
Qu’elles aient été aussi féroces et cruelles de part et d’autre, je vous l’accorde volontiers.
Certes, mais l’Eglise, par exemple, a initié au Moyen-âge un mouvement visant à pacifier l’Occident chrétien, à moraliser le comportement des chevaliers – Trêve de Dieu qui suspendait la guerre pendant certaines périodes de l’année (Noël, Carême) -, à contrôler le recours à la violence par des féodaux – définition de la « guerre juste » -, etc. Dans le djihad, la hudnaest-elle une trêve particulière ? Est-ce différent de la muhâdana (trêve provisoire liée à la conjoncture politique » ? (Les chrétientés d’Orient entre jihad et dhimmitude, p. 28)
La hudna est la trêve, mais celle-ci introduit des modalités spécifiques aux différentes situations : certaines exigeaient un tribut, d’autres des livraisons régulières d’esclaves africains ou la contribution de soldats chrétiens aux guerres djihadistes contre d’autres royaumes chrétiens.
En 1095, le pape Urbain II a initié la Première Croisade, ou « pèlerinage en armes », afin de restaurer l’accès aux lieux de pèlerinages chrétiens en Terre sainte, interdit par les Turcs Seldjoukides dès 1071, et afin de répondre à la demande de l’empereur d’Orient. Le djihad au Moyen-âge est présenté par certains islamologues comme une réaction défensive du « monde musulman », essentiellement de l’empire seldjoukide, contre les Croisades. Est-ce conforme à l’Histoire ou bien est-ce une version islamique, une inversion de la réalité historique ?
Cette fable ne repose sur rien d’autre que la volonté de représenter l’agressé comme l’agresseur pour souligner le caractère maléfique de la mécréance.
Le djihad a commencé avec Mahomet par ses guerres contre les tribus païennes et les Juifs d’Arabie. Elles servirent de fondement structurel à la théorie et à la pratique du djihad.
Les croisades débutèrent à la fin du XIe siècle (1095), après quatre siècles de djihad permanent contre des royaumes chrétiens.
Existe-t-il un « grand djihad » et un « petit djihad » ?
Il existe une conception militaire combative théologique très structurée et détaillée du djihad guerrier, et une autre invitant le croyant à un effort personnel de perfectionnement moral et spirituel pour une plus grande justice envers les musulmans.
Le djihad spirituel prescrit l’imitation de Mahomet, prophète de l’islam, afin de marcher dans la voie d’Allah. Il prône les valeurs de la charia et du Coran où le combat contre la mécréance représente le stade le plus achevé du mérite.
Perfectionnement moral et spirituel dans l’esprit coranique – application des peines corporelles, statut de la femme, soumission aux préceptes de la charia, lois de la dhimmitude, etc. – et djihad militaire contre la mécréance, se rejoignent.
Dans la conception biblique, le perfectionnement moral s’oppose à la violence contre le prochain et la guerre qui implique des tueries concrétise le mal. Dans l’islam, la guerre contre les mécréants pour imposer la loi d’Allah est le plus haut degré moral.
Ainsi petit et grand djihads ne se contredisent pas, mais sont complémentaires.
Quel est le but du djihad ?
Le djihad vise à supprimer toute loi et tout gouvernement non islamiques afin d’établir la charia, le gouvernement d’Allah, sur l’ensemble de l’humanité.
La terre appartenant à Allah, celui-ci en a attribué la propriété à sa communauté pour qu’elle y fasse régner sa loi. Le djihad est l’instrument par lequel les musulmans se réapproprient les pays qu’Allah leur a donnés, mais que les mécréants détiennent illégalement.
Au regard du droit islamique, le djihad de conquête n’est jamais offensif mais défensif, car il rétrocède à la communauté d’Allah un bien lui appartenant déjà et qu’il est de son devoir de reprendre aux infidèles afin d’y établir la loi d’Allah.
Le djihad est justifié par la prééminence de l’islam sur toutes les autres religions (Coran IX : 33). Gratifiée d’une religion parfaite, l’oumma est élue pour faire triompher l’islam.
Comment le djihad a-t-il marqué l’histoire de l’islam ?
Sans le djihad, l’islam serait resté à la Mecque. C’est le djihad qui permit l’expansion et la construction d’immenses empires islamiques enjambant trois continents.
Quelles sont les modalités du djihad ?
Les modalités du djihad sont nombreuses, car les juristes théologiens ont prévu toutes les éventualités des hasards de la guerre.
Le djihad peut être mené par des moyens militaires comme à l’époque de la grande expansion arabe (VII-VIIIe siècle), relayé plus tard en Europe par les Turcs islamisés. La tactique de guerre prévoit le harcèlement des frontières du dar al-harb (domaine de la guerre) par des bandes armées de pilleurs, qui incendient les villages, s’emparent d’otages et d’esclaves, massacrent pour chasser les indigènes et faciliter la progression des armées par des empiètements progressifs territoriaux.
L’activité conquérante ne doit jamais se relâcher, que ce soit par la da’wa ou prosélytisme de la parole, par l’achat des cœurs ou corruption, par le harcèlement de la razzia : destruction des villes et des villages et implantation de la loi islamique dans tout territoire conquis, ou par la piraterie maritime et le grignotage territorial selon les opportunités de l’immigration sur les terres des infidèles comme dans le cas de l’islamisation de l’empire byzantin en Anatolie et dans les Balkans, par le terrorisme contre les mécréants, l’enlèvement de leurs femmes et la prééminence islamique consécutive à l’implantation en territoire mécréant des lois de la charia.
Ces formes « douces » d’avancées djihadistes préparent les victoires des grandes expéditions militaires dont les étapes, le sort des territoires conquis et celui des vaincus, des prisonniers, des femmes, des enfants, ainsi que les répartitions du butin sont déterminés par le droit islamique.
Quand une portion du dar al-harb (domaine de la guerre) est incorporée dans le dar al-islam (domaine de l’islam), ses habitants (harbis) constituent des prisonniers de guerre. L’imam peut, selon les circonstances de la conquête et en choisissant toujours l’intérêt de l’islam, les condamner au massacre, à l’esclavage, à l’exil ou traiter avec leurs représentants, généralement leurs chefs religieux. Il peut accorder à ceux qui possèdent un livre révélé un pacte de protection (dhimma) qui les soumet à la capitation et à un statut d’humiliation. Ils deviennent des dhimmis, des protégés contre les déportations, les conversions forcées, l’esclavage ou la mort prescrits par les lois du djihad contre les mécréants. La dhimmaoctroyée par Mahomet aux Juifs quand il les assiégea (628) dans leur oasis de Khaibar (Arabie), servit de modèle aux traités ultérieurement accordés par les conquérants musulmans aux indigènes vaincus qui peuplaient les territoires hors d’Arabie (Le Dhimmi, p. 35).
Dans « Un silence religieux. La gauche face au djihadisme », Jean Birnbaum (Seuil, 2016), rédacteur en chef du Monde des livres, analysait à la fois la double communication politique du FLN (Front de libération nationale) et la cécité de la gauche envers l’imprégnation islamique des moudjahidine algériens. En 1966, le “pied rouge” Pierre Maillot soulignait dans un article refusé par la revue Esprit que le FLN avait une face “internationaliste et laïque” à usage externe et une autre, à usage interne, “nationaliste et religieuse” : “Dans cette guerre, il n’était pas question de combattre pour le socialisme […] ou les libertés démocratiques. […] Il s’agissait de djihad. Je comprenais […] que le FLN n’aurait jamais eu le soutien des masses populaires avec les thèmes de démocratie, révolution, laïcité, modernité, bref avec les thèmes occidentaux qu’il gardait pour sa politique extérieure . »
Dans son livre « Le Voyage interdit. Alger-Jérusalem » (Ed. Les Provinciales, 2020), le réalisateur né en Algérie Jean-Pierre Lledo, auteur du documentaire éponyme, évoque la projection de son film « Algérie, histoires à ne pas dire » en 2007 lors du Festival de Toronto : des universitaires spectateurs « n’avaient pas été préparés à entendre de la bouche même des moudjahidine que ladite « guerre de libération » avait été aussi une guerre d’épuration des non-musulmans… Que la guerre d’indépendance avait été pratiquée et vécu d’abord comme un djihad ». Le réalisateur définit ainsi les moudjahidine : « Dans le monde musulman, sont ainsi nommés tous les combattants, quelles que soient leurs causes. On peut y reconnaître la racine djihad… La guerre « fi sabil Illah » pour la cause d’Allah ».Y a-t-il d’autres « guerres d’indépendance » imprégnées par le djihad ou dont le caractère religieux a été ou demeure occulté ?
Jusqu’à présent aucune autorité islamique n’a récusé le djihad, et, dans la conception islamique, toute guerre contre les mécréants est un djihad.
L’OLP (Organisation de libération de la Palestine) est une organisation djihadiste terroriste bien que des chrétiens y aient occupé de hautes fonctions. La représentation de l’OLP comme une organisation de « résistants contre l’occupation » est une construction européenne délibérément fallacieuse destinée à maquiller dans un vocabulaire occidental acceptable mais aberrant les relations de domination djihadiste avec les dhimmis, dans ce cas les Juifs. Que ce truquage ait été fait après 1967 par des collaborateurs nazis et des antisémites n’est pas étonnant compte tenu des liens étroits d’Européens, ayant adhéré au nazisme, avec des musulmans et chrétiens Arabes dans les années 1930-40, notamment ceux de Palestine mandataire.
Les guerres de reconquête islamique sont des djihads. Dans la guerre d’Algérie, le combat contre les musulmans considérés comme « traîtres » fut excessivement cruel, conformément aux stipulations djihadistes qui les condamnent bien plus sévèrement que les mécréants.
Quelle est la vision de l’humanité selon le djihad ?
Le djihad divise l’humanité en deux parties irréconciliables : le domaine de l’islam (Dar al-Islam) régi par la loi islamique et où règnent la paix et la justice émanant du gouvernement de la charia, et le domaine de la guerre (Dar al-Harb) destiné à être conquis. Ses habitants, les harbis, les mécréants, doivent être éternellement combattus jusqu’à leur soumission et l’incorporation de leur pays dans le domaine de l’islam.
Entre ces deux extrêmes, la loi reconnaît deux autres catégories qui permettent de suspendre provisoirement la guerre contre les pays non-musulmans : les pays de la trêve (dar al-Sulh), pays qui obtiennent un armistice moyennant le paiement d’un tribut, et les pays du Pacte (dar al-‘Ahd) dont les chefs mécréants offrent des compensations à l’oumma en échange de l’absence d’hostilités. Ces compensations peuvent être d’ordre militaire comme la mise à dis-position du calife de contingents chrétiens dans les armées djihadistes ; les empereurs byzantins y furent parfois contraints. L’aide peut prendre la forme de constructions de mosquées en territoire chrétien et d’autres compromis ou à notre époque, de soutiens diplomatiques.
On pourrait dire que depuis 1974, après la grande vague de terrorisme djihadiste palestinien amorcée en 1969 par la piraterie aérienne, suivi en 1973 du djihad économique par l’arme pétrolière utilisée dans le boycott visant des pays amis d’Israël – pétrole dont le prix avait quadruplé d’octobre 1973 à mars 1974 – l’Europe est devenue dar al-Ahd après avoir accepté les exigences de la Ligue arabe : reconnaissance d’un « peuple palestinien », de son leader Yasser Arafat, recul d’Israël sur les lignes d’armistices de 1949 et soutien indéfectible à l’OLP. Cette décision fut prise à Bruxelles le 6 novembre 1973 dans une Résolution conjointe des neuf pays de la Communauté économique européenne (CEE).
Elle devint le fondement de la politique méditerranéenne de l’Union européenne (UE) qui adopta envers Israël l’interprétation djihadiste de la guerre. Cette interprétation intervertit l’agresseur et l’agressé, Israël, comme tout mécréant, étant toujours coupable. L’UE, de par son adhésion au djihad palestinien, légitima le terrorisme anti-israélien en le désignant « résistance » contre les « colons » juifs qui défendaient leur pays dont le nom antique, la Judée, fut remplacé dans les textes officiels par « Rive Ouest » (« West Bank ») [du Jourdain, Ndlr] ou Cisjordanie. On peut dire que l’Europe, ne serait-ce qu’en supprimant de son propre chef et unilatéralement le nom géographique et l’histoire d’un territoire ne lui appartenant pas, a agi en puissance coloniale et agressive.
Une fois le territoire conquis par le djihad, que se passe-t-il pour les terres et les habitants ? A quoi servent les butins des razzias ? Qui administre ces territoires conquis ?
Si les territoires sont conquis par la guerre et avec des traités donnés aux infidèles (dhimma), leurs stipulations doivent être respectées.
S’ils le sont par la guerre, ce qui fut la majorité des cas, ces pays deviennent la propriété (fay) de l’Etat musulman représenté par le calife. Ils sont incorporés au dar al-islam où s’applique la loi islamique privilégiant les musulmans.
Concernant les vaincus, le calife est libre de choisir entre plusieurs options dans l’intérêt des musulmans. Il peut les passer au fil de l’épée, les réduire à l’esclavage ou en otages pour les échanger contre des musulmans prisonniers ou obtenir des rançons, les déporter hors de leur pays, garder les femmes et les enfants esclaves ou les remettre en liberté.
Les dispositions légales envers les vaincus et envers les populations dhimmies varient en fonction des différentes écoles de droit, mais ces différences ne sont pas très grandes. L’école hanbalite appliquée en Syrie et l’école mâlikite adoptée au Maghreb et en Andalousie dès le VIIe siècle furent les plus sévères et intolérantes.
La population païenne a le choix entre l’épée ou la conversion. Les peuples détenteurs d’une révélation écrite (juifs, chrétiens, sabéens, zoroastriens, nestoriens) peuvent se convertir ou garder leur religion à condition de se soumettre à un système d’exploitation fiscale, d’abaissement et d’humiliation qui seul garantit leur vie. Mais ils peuvent garder leur religion, leurs lieux de culte, et s’administrer selon leur propres lois. C’est la dhimmitude que j’ai largement décrite dans mes livres. Ces peuples indigènes deviennent des dhimmis, c’est-à-dire des vaincus qui échappent à la mort ou à l’esclavage auxquels les condamnent les lois du djihad par un pacte de protection qui les maintient obligatoirement dans une sorte de sous-humanité.
Dans l’ensemble, les peuples indigènes sont dépossédés de leurs terres et désarmés, la majorité de leurs lieux saints islamisés. Ils ne peuvent posséder ni terre, ni armes. La paysannerie dhimmi se maintient dans les campagnes comme métayers soumis à de nombreuses contributions, impôts, rançons, extorsions et corvées souvent extorquées sous la torture. Dans de nombreuses circonstances les populations dhimmies furent chassées ou déportées notamment dans le contexte de peuplement musulman remplaçant les indigènes. Cette politique pratiquée à toutes les époques, se répéta au XXe siècle dans l’empire ottoman avant et pendant la Première Guerre mondiale au cours des massacres et du génocide des Arméniens remplacés par les muhagirs (émigrés musulmans) venus du Caucase et des Balkans. La politique de peuplement des muhagirs se développa aussi en Judée pour neutraliser le sionisme. La terre comme butin de guerre demeurait la propriété exclusive du calife. Ce n’est que vers le milieu du XIXe siècle à la suite de réformes exigées par les Puissances occidentales que musulmans et non-musulmans purent accéder à la propriété foncière dans certaines provinces de l’Empire ottoman.
Le djihad et les razzias procurent le butin des pillages ainsi que des esclaves juifs, et surtout chrétiens, hommes, femmes et enfants des côtes et des îles méditerranéennes, des Balkans, dans les pays slaves plus au nord, mais aussi dans l’Afrique païenne et chrétienne. Butin et esclaves sont partagés selon les lois coraniques prescrites par Mahomet, le quint, ou cinquième, étant réservé au calife. Toutes les communautés juives des pays islamisés prévoyaient dans leur modeste trésorerie une somme d’argent destinée aux rachats de leurs coreligionnaires.
Menacé par la Russie tsariste, le sultan ottoman Abdul-Majid proclame en février 1856, l’égalité de tous ses sujets et un train de réformes en échange de la garantie franco-britannique de l’intégrité territoriale de son empire. C’est l’acte officiel d’abolition du statut du dhimmi dans l’empire, mais l’instauration des réformes nécessaires fut combattue par les instances religieuses musulmanes au prétexte qu’elles étaient contraires à la charia.
Quid de la guerre de Mahomet en Arabie – tribus juives, païens – et dans la conquête islamique ?
Les guerres menées par Mahomet en Arabie, à partir de 622 jusqu’à sa mort, contre les tribus païennes et juives servirent de modèles pour tracer les grandes lignes du djihad et les lois relatives aux vaincus, au butin et aux biens fonciers et mobiles.
On doit noter cependant que les traités sur le djihad, les biographies du Prophète et les livres de droit n’apparaissent qu’à l’époque abbaside, deux siècles après les grandes conquêtes arabes.
Les conquérants musulmans surent admirablement profiter des circonstances géostratégiques et politiques en Orient au VIIe siècle et de l’épuisement des puissances ennemies, la Perse sassanide et l’Empire byzantin. Le ralliement de certaines tribus Arabes chrétiennes chargées de protéger les frontières de ces deux empires, et leur collaboration à l’offensive militaire de tribus musulmanes, facilitèrent la conquête musulmane.
L’appareil théologique doctrinaire et la jurisprudence furent élaborés sous les Abbassides [califat abbasside de 750 à 1258, Ndlr] et jusqu’au XIe siècle.
Les victoires militaires furent partout suivies de l’ébranlement de tribus entières d’Arabie avec femmes et enfants, immigrant vers les pays conquis et auxquelles le calife octroyait à titre temporaire et à certaines conditions les terres et les villages des populations vaincues. Ce fut une colonisation démographique, culturelle, politique et religieuse organisée et implantée par la corrélation du djihad et de la dhimmitude sur trois continents : Europe, Afrique et Asie.
Quelles sont les périodes d’activités du djihad contre l’Europe ? Et contre l’Asie ?Les attaques djihadistes se développèrent dans l’empire byzantin du Proche et Moyen Orient, le bassin méditerranéen oriental contre les îles grecques dès le VIIe siècle. Les populations de Cos, Chypre (649), Rhodes (672), Crète (674), Paros, furent massacrées ou réduites en esclavage et déportées en Arabie.
Puis du IXe au XIe siècles, les razzias dévastèrent les côtes européennes, la Sardaigne, la Sicile, les côtes de France et d’Italie, les Cyclades et les côtes grecques. Les incursions arabes remontèrent la botte italienne jusqu’à Ostie (840) et Rome dont tous les alentours furent dévastés, les églises pillées et incendiées (846).
A l’ouest les Arabes passèrent en Espagne (712), de là à Narbonne (720), Poitiers (732), Marseille (838), Toulouse et jusque dans les Alpes suisses. Toutes ces régions furent saccagées, les populations massacrées ou réduites en esclavage et déportées d’après les textes contemporains arabes, grecs et chrétiens.
Dans l’Anatolie byzantine, les Arabes parvinrent deux fois jusqu’à Constantinople, firent des esclaves, détruisirent le royaume d’Arménie et déportèrent les populations.
En Asie, les Arabes parvinrent au-delà du Syr-Daria (751) .
On doit toutefois replacer la cruauté de ces guerres dans le contexte de l’époque où toutes les armées se montraient aussi féroces.
Ce fut la première vague djihadiste d’islamisation (632-750) menée d’abord par les tribus arabes de l’Arabie (Tanukh, Kalb, Tamim, Qays, etc.). Elle provoqua un ébranlement de toutes les tribus vers les terres conquises, Egypte, Judée (ou Judea Capta, comme le mentionne une monnaie romaine représentant la Judée captive par une femme pleurant sous un dattier), Syrie, Mésopotamie, Perse, Afrique du Nord et Espagne pour ne citer que le pourtour méditerranéen. Les contemporains, dont le clergé, parlent de grands massacres, et d’esclavage.
La deuxième vague fut la vague turque (1071-1683). Elle détruisit l’empire byzantin en Anatolie et établit la domination turque dans les Balkans – Grèce, Serbie, Albanie, Bosnie, Hongrie, Moldavie, Hongrie, Roumanie, Bulgarie – arrivant aux portes de Vienne (1529, 1683) et de Venise.
Les deux vagues d’islamisation furent différentes. La vague arabe fut semblable à un tsunami par le déferlement des tribus sur les terres chrétiennes conquises du sud Méditerranéen, en Europe et vers l’Asie bouddhiste. Par contre, la vague turque procéda par une lente pénétration migratoire au cœur des territoires chrétiens, soutenue par des raids, des destructions, une insécurité généralisée isolant les villes et les villages et faisant fuir les indigènes. Une pléthore de sources très diversifiées – grecques, latines, serbes, bulgares, hongroises, arabes, turques – fournit des renseignements sur la turkification de l’Anatolie, de la Grèce et de l’Europe centrale. Ces deux vagues d’islamisation procédèrent par étapes dans tous les secteurs : démographique, appropriation des terres, culturels (interdiction des langues indigènes), économique, social, dhimmitude. Elles profitèrent des guerres interchrétiennes : catholiques romains contre Grecs orthodoxes et Eglises orientales dissidentes. Etalée sur cinq siècles (XI-XVIIe siècles), la phase turque fut minutieusement décrite par les contemporains.
La supériorité militaire européenne mit un terme à l’expansion turque après 1683, et au XIXe siècle, avec l’aide de l’Amérique, à la piraterie maritime en Méditerranée. Cette avancée fut propice à la colonisation du Maghreb (France), en Asie (Grande-Bretagne) et en Afrique. La colonisation européenne, quels que furent ses crimes (massacres, racisme, etc.), fut d’une toute autre nature que l’impérialisme religieux djihadiste.
Contenu par la puissance des Etats européens, le djihad se manifesta néanmoins durant tout le XIXe siècle à l’intérieur de l’empire ottoman contre les mouvements d’indépendance des peuples chrétiens des Balkans et donna lieu à de véritables génocides de Grecs, de Serbes, de Bulgares et à la fin du siècle d’Arméniens.
Comment s’est déroulé le djihad au XXe siècle ?
Dès le début de la Première Guerre mondiale, le calife-sultan ottoman allié à l’Allemagne impériale et à l’empire d’Autriche-Hongrie, proclama un djihad contre les pays de l’Entente. Le parti des Jeunes Turcs au pouvoir procéda durant la guerre au génocide des Arméniens, des Assyro-Chaldéens et des Grecs pontiques.
Après la Déclaration Balfour (1917) et le morcellement de l’Empire ottoman consécutif à sa défaite (1918), le djihad, soutenu par des mouvements européens antisémites, combattit le sionisme sous le drapeau de l’Arabisme. C’est le début de l’alliance djihadiste euro-arabe qui culmina sous le fascisme et le nazisme, notamment durant le génocide des Juifs dans la Deuxième Guerre mondiale, la Shoah. Alliance dont Mohammed Amin al-Husseini, grand mufti de Jérusalem, Frère musulman palestinien, représentant du mouvement arabe antisioniste islamo-chrétien en est l’emblème. Al-Husseini fut le chef spirituel des régiments musulmans SS et eut un rôle prééminent dans l’enrôlement des musulmans des Balkans, d’Eurasie, d’Afrique et des Arabes dans les forces de l’Axe et dans la diffusion d’une propagande haineuse antijuive dans le monde musulman.
La participation européenne au djihadisme antisioniste parcourt tout le XXe siècle sous des formes diverses : diffusion de l’antisémitisme européen dans les pays arabes, Dialogue Euro-Arabe, pro-palestinisme, soutien inconditionnel à l’OLP, délégitimation d’Israël, BDS (Boycott Désinvestissement Sanctions) réclamé par les co-présidents de l’Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe. Ce militantisme euro-djihadiste contre Israël s’évertue à créer depuis 1974 un « peuple palestinien », modelé à l’image du peuple Juif dans le but de remplacer l’Etat souverain d’Israël par la Palestine arabe et islamique.
Ailleurs, le djihad reprit sous forme de guerres de décolonisation contre les Etats européens, et se poursuivit dans le terrorisme en Europe et contre Israël ainsi que dans une politique concertée d’immigration en Occident et de non-intégration.
En Afrique, le djihad ne s’est jamais arrêté.
En 2006, l’ancien dirigeant libyen Mouammar Kadhafi a prononcé un discours diffusé par Al-Jazeera : « Il y a 50 millions de musulmans en Europe. Des signes montrent qu’Allah accordera à l’islam la victoire en Europe – sans épées, sans fusils, sans conquêtes. Les cinquante millions de musulmans d’Europe en feront un continent musulman en l’espace de quelques décennies. » (Source : MEMRI)
On pourrait citer aussi Recep Tayyip Erdogan, président (Parti de la justice et du développement) de la Turquie depuis 2014, déclarant en 1997 : « Les mosquées sont nos casernes, les coupoles nos casques, les minarets nos baïonnettes, les croyants nos soldats… »
Mais, lors d’une session du Forum mondial de la jeunesse à Charm el-Cheikh, le président égyptien Abdel Fattah Al-Sissi a été interrogé sur le sujet des pays occidentaux qui ferment leurs portes aux immigrants des pays sous-industrialisés. Il a répondu : « Vous [migrants, Ndlr] exigez d’entrer chez eux avec votre culture, que vous considérez comme non négociable. Vous dites : « Nous sommes ainsi et vous devez nous accepter [par respect] des droits de l’homme. » Non. D’ailleurs, si vous vous rendez dans un autre pays en tant qu’invité, vous devez respecter scrupuleusement ses lois, ses coutumes, ses traditions et sa culture. Vous devez les respecter pleinement ! Si cela ne vous convient pas, ne partez pas. Ne vous attendez pas à ce qu’ils vous ouvrent leurs portes, pour que vous entriez dans leur pays et leur causiez des problèmes. Non. […] Vous vous livrez bataille depuis 40 ans, et vous attendez [de l’Occident] qu’il vous ouvre ses portes ? Non”. (Source : MEMRI)
Quid de l’Occident face au djihad ?
L’industrie pétrolière, la dépendance de l’Europe envers le pétrole, les liens de gouvernements européens fascistes et collaborationnistes avec les leaders arabes, la crainte du communisme, l’attrait des grands marchés et de la mondialisation, les rivalités politiques incitèrent des Etats européens et les Etats Unis à collaborer avec le djihadisme, par exemple, dans l’alliance de l’Europe avec l’OLP et la Ligue Arabe contre Israël (Dialogue euro-arabe), ou celle des Etats Unis avec les Talibans, favorisant l’expansion des madrasas coraniques contre l’Union soviétique.
Le djihad continue-t-il ?
En fait, conformément au commandement religieux qui prohibe l’arrêt du djihad tant que la mécréance n’a pas été entièrement éliminée, le djihad ne s’est jamais arrêté et se poursuit jusqu’à aujourd’hui sur toute la planète.
Cependant il est combattu par beaucoup d’Etats musulmans et d’intellectuels qui récusent ses principes et ses procédés.
Aujourd’hui le djihad est une source de divisions et de fortes répressions au sein du monde musulman.
Quid du Califat ?
Le calife qui réunit les pouvoirs religieux et temporels (politique) doit appliquer sur terre les lois d’Allah prescrites par les textes sacrés musulmans.
Le califat fut aboli en 1924 par Moustapha Kemal (Ataturk) qui s’efforça de moderniser la Turquie.
Le 29 juin 2014, l’Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) a annoncé le rétablissement du califat, et est dénommé ensuite « Etat islamique » (EI). Il s’est étendu en Iraq et en Syrie, a fomenté des attentats terroristes islamistes notamment en Europe, etc. Dirigée par les Etats-Unis, une coalition anti-ISIS est parvenue à réduire son territoire et à éliminer ses chefs. Quel est le rôle du fort dans le djihad comme Raqqa en Syrie ?
Le développement de la situation à Raqqa est typique du processus de conquête djihadiste qui construisait des cités forteresses (ribât) sur les confins du dar al-harb.
Les soldats de la guerre sainte, les ghazi, accourraient avec femmes et enfants pour piller et harceler les populations non-musulmanes frontalières. Ces forteresses drainaient de l’hinterland musulman des aventuriers avides de butin et de gloire. Les cadis, instruits dans les prescriptions du djihad y affluaient pour les stimuler à la guerre sainte et les encadrer. Fanatisés par les théologiens ces bandes de ghazi suivaient les armées de guerre. Leurs harcèlements et leurs coups de main sur les villages limitrophes vidaient ces territoires de leurs populations indigènes et facilitaient la progression djihadiste.
Ces tactiques furent appliquées contre Israël de 1949 à 1967, et même jusqu’à aujourd’hui avec le Hamas. La guerre civile libanaise offre aussi un exemple de l’enrôlement de ghazi étrangers dans les milices terroristes de l’OLP où opéraient aussi des chrétiens arabes et des Européens contre Israël.
L’édification récente d’un califat ou Etat islamique en Syrie et en Irak a reproduit exactement la mentalité et les lois politiques et sociales des Etats musulmans qui appliquaient la charia, décrits en détail dans toutes les chroniques et les recueils de droit. Aussi, peut-on s’étonner de la surprise des populations européennes devant la résurgence d’évènements issus de guerres et de souffrances sans fin de leur propre histoire.
Cette histoire du djihad est occultée jusqu’à nos jours par certains. Ainsi, parmi les commémorations en 2019, figurait la prise de Narbonne par les musulmans en 719. Dans Les Chrétientés d’Orient entre jihad et dhimmitude (p. 40, 328), vous avez publié le témoignage d’Ibn al-Athîr sur le jihad par l’armée envoyée par Hichâm, prince d’Espagne. Cette page a disparu du site Internet des Célébrations nationales et aucun événement ne s’est déroulé en 2019 pour rappeler cet évènement historique…
Dans le contexte du multiculturalisme, du « vivre ensemble » et de la mixité de populations hétérogènes, le gouvernement a jugé sans doute inutile de rappeler cet épisode historique.
Quid de la taqyia ?
La taqyia ou tromperie et ruse envers l’ennemi est une tactique de guerre utilisée depuis l’aube des temps.
Dans le contexte djihadiste, c’est-à-dire religieux, elle est légitimée et même recommandée envers les mécréants, les harbis puisque ceux-ci sont des ennemis dans une guerre permanente qui exclut le concept de paix.
Cependant tromper et ruser avec l’ennemi fait partie des guerres et des batailles de tous les peuples.
Dans Le Dhimmi (Ed. Les Provinciales, 2017), vous soulignez l’exploitation économique des dhimmis : « Les peuples infidèles pouvaient en effet être de précieux auxiliaires pour les conquérants. Formant toute l’infrastructure économique, experts dans des professions inconnues des Arabes, ils subventionnèrent par leurs taxes en nature (fournitures à l’armée) et en argent l’appareil militaire arabe, qui put ainsi se consacrer uniquement au djihad… Expropriation et oppression fiscale résultant de la conquête décimèrent les paysanneries dhimmi ». (p. 41-42)Qui mène et finance ces djihads en ce début du XXIe siècle ?
Les organisations les plus connues sont l’Etat Islamique (ISIS ou OSIL) en Syrie et en Irak, soutenu par la Turquie, le Hamas financé par l’Iran, Boko Haram en Afrique, Aqmi dans le Sahel, et les mouvements terroristes qui opèrent au Mali et sur d’autres territoires adjacents. En Afghanistan et au Pakistan, les Talibans. Aux Philippines et en Indonésie, les mouvements djihadistes s’attaquent aux chrétiens et aux bouddhistes. Le géopoliticien Alexandre Del Valle est le meilleur spécialiste sur ce sujet.
Par ailleurs il y a plusieurs djihads en Occident : militaires, terroristes, culturels, économiques, propagandes, corruptions, judiciaires, immigrationniste…
Outre des pays pétroliers et l’Organisation de la Coopération Islamique (OCI) qui financent le djihad culturel dans des universités et certains médias, par l’achat des cœurs de politiciens influents et d’élites, ainsi que tout « le business juteux de l’immigration clandestine » en Occident, on peut citer la Turquie, le Qatar et l’Iran pour le djihad militaire au Levant.
Le plus ancien des mouvements djihadistes à l’époque contemporaine et qui servit de modèle aux autres fut le djihadisme arabo-palestinien auquel l’UE a grandement contribué de multiples façons. Le Président Donald Trump a supprimé les financements américains.
En général, une partie de la gauche européenne collabore au djihad depuis son alliance avec Yasser Arafat survenue en 1979 sous le leadership du chancelier autrichien Bruno Kreisky et du chancelier allemand Willy Brand.
Comme déjà dit, le djihad pour ne parler que de l’ère moderne, fut manipulé par des Etats non-musulmans qui menaient leur propre guerre dissimulée dans le drapeau islamique. Le conflit israélo-arabe en est le prototype : nous y voyons des chrétiens dhimmis participer activement contre les Juifs aux actions terroristes djihadistes de l’OLP et à sa propagande.
On peut dater de 1840 avec l’affaire de Damas, [un blood libel, Ndlr] entièrement concoctée par le consul français, le début d’une association islamo-chrétienne, patronnée par la France sous le gouvernement de Thiers, où les chrétiens s’affichent comme les protecteurs des musulmans contre « la malfaisance diabolique » des juifs. Un thème appelé à un grand succès en Algérie avec Edouard Drumont.
Aujourd’hui le dépit de l’UE à l’annonce des « accords d’Abraham » entre Israël et les Emirats arabes unis (E.A.U.) et le Bahreïn, le quasi-silence réprobateur qui l’accueillit et la démonisation médiatique intensifiée du Président Donald Trump qui les parraina, illustrent l’engagement de l’Europe dans le djihad des Arabes de « Palestine » visant à l’éradication de l’Etat hébreu.
Cette attitude hostile évoque son rejet glacial du traité de paix israélo-égyptien en 1979 et son émission, pour contrebalancer cette paix exécrée, de la Déclaration de Venise en 1980, le texte le plus sévère contre l’Etat hébreu et qui demeure encore un dogme sacro-saint.
Dans un document d’archive interne, l’Association Parlementaire pour la Coopération Euro-Arabe se vante d’en être l’inspiratrice.
Cette alliance euro-djihadiste contre Israël se manifeste par l’acquiescement enthousiaste de l’UE à l’islamisation des lieux saints juifs (Jérusalem, Hébron), l’effacement de son histoire et de son identité par la suppression de ses désignations territoriales (Judée, Samarie). Ces procédés constituent l’essence même des lois de la dhimmitude qui dépouillent les vaincus de leur territoire, civilisation, identité et culture.
Nous voyons ainsi que derrière le djihad se cachent aussi des guerres inavouables européennes.
Certes, mais après samedi, dimanche : l’Autorité palestinienne détruit maintenant des vestiges chrétiens… Dans l’indifférence générale.
Cette situation résulte des priorités que s’est fixée la CEE depuis les accords du Dialogue Euro-Arabe (1974) et la Déclaration de Barcelone (1995) qui a officialisé les accords antérieurs Euro-Arabes et y a intégré Israël après les Accords d’Oslo (1993) avec exceptionnellement pour l’Etat hébreu une condition menaçante. Les objectifs primordiaux de l’UE furent le fusionnement des deux rives de la Méditerranée avec la mixité culturelle et civilisationnelle par l’immigration, et le remplacement du judéo-christianisme par l’islamo-christianisme avec éventuellement l’enracinement du christianisme dans le Jésus musulman (« Îsâ » du Co-ran), bien que le Coran n’indique pas qu’« Îsâ » ait vécu en Judée ni son époque spécifiquement.
Dès l’époque nazie, les Arabes de la Palestine mandataire furent une carte privilégiée de la politique antisioniste d’Etats européens pour détruire Israël puisqu’ils étaient sur place. Le führer Adolf Hitler avait laissé carte blanche à leur représentant, le mufti de Jérusalem Amin al-Husseini, oncle d’Arafat, pour les exterminer comme lui-même le faisait. C’était une demande d’al-Husseini durant son entrevue avec Hitler le 28 novembre 1941, à Berlin.
A l’époque de la guerre civile libanaise (1975-90), l’UE sacrifia le courageux peuple libanais à la « Palestine ».
Alors, maintenant que l’avenir semble si problématique en Europe-même, qui voulez-vous qui ait le courage de réprimander le peuple-idole ?
Peut-on parler de djihad entre musulmans, par exemple entre sunnites et chiites, ou entre sunnites et alaouites ?
Le djihad contre des musulmans implique des pénalités plus sévères que celles contre le dar al-harb car les notions de trahison et d’apostasie y sont associées.
Ces conflits, qui apparaissent dès le décès de Mahomet et continuent jusqu’à aujourd’hui, sont motivés par la contestation de la légitimité de la faction au pouvoir (à l’origine des guerres entre shi’ites et sunnites), des divergences d’interprétation des textes sacrés, des accusations de collaborer avec l’ennemi, d’apostasie, de déviation par rapport à l’orthodoxie, de rébellions tribales contre le calife.
Le droit international public enseigné en France ignore le djihad. Est-ce une particularité française ? Le djihad a-t-il été analysé et enseigné par des professeurs, historiens ou juristes ?
Le djihad était certainement enseigné dans les disciplines d’islamologie en Europe.
La France, la Grande-Bretagne, l’Italie, la Hongrie, les Pays-Bas et l’Allemagne ont donné de grands érudits dans les domaines du droit, des langues, de l’histoire et des civilisations islamiques.
Après tout, Arabes et Berbères occupèrent durant plus d’un millénaire des pays européens aux portes des grands royaumes chrétiens. L’empire ottoman a progressé durant des siècles sur des terres chrétiennes européennes au cri du djihad parvenant jusqu’aux portes de Vienne.
Les bibliothèques occidentales recèlent des kilomètres d’étages et d’étagères contenant des analyses et des traités sur l’islam dès le VIIe siècle, auxquels s’ajoutent le courrier diplomatique pluri-centenaire d’ambassadeurs et de consuls européens en poste dans les pays musulmans et plus tard dans les colonies.
Ce que le public découvre aujourd’hui avec sidération était connaissance courante du menu fretin jusque dans les années 1960.
Vers le milieu de cette décennie et surtout après la victoire d’Israël contre l’agression tripartite de l’Egypte, la Syrie, et la Jordanie, le Président Charles de Gaulle révulsé annonça dans une grande conférence de presse, le 27 novembre 1967, sa décision de faire de sa collaboration avec le monde Arabe la base fondamentale de sa politique étrangère. C’est l’amorce des grandes transformations exécutées sous ses successeurs.
Entre autres conséquences, elles induisirent l’adoption par l’Europe de la vision islamique du djihad qui culpabilise les mécréants et réhabilite la guerre de conquête.
Le chantre de cette inversion historique culpabilisant les agressés fut un dhimmi chrétien égyptien, Edward Saïd, membre de l’OLP. Acclamé partout, adoré et mythifié, il fit une brillante carrière en Europe et aux Etats Unis dans les milieux universitaires avides de recevoir son message de haine raciste, antioccidental et antisémite, conforme au concept essentialiste du Mal caractéristique du dar al-harb.
Que représentent des Etats juif ou chrétien pour l’islam ?
On ne peut parler d’islam de façon générale car les mentalités, les lois, les mœurs évoluent.
Par rapport à la théorie classique du djihad, valable encore aujourd’hui pour des courants traditionnels, les Etats juif ou chrétien font partie de la mécréance destinée à être éliminée indépendamment des traités de non-belligérance imposés par des conjonctures défavorables aux conquêtes et non par l’abolition de la théorie du djihad.
Mais ces théories sont inacceptables pour d’autres courants qui les rejettent totalement et les combattent.
Quid du djihad judiciaire et musical avec le rap ?
Le djihad judiciaire relève de la notion de blasphème qui est une notion beaucoup plus complexe en islam que dans le judéo-christianisme.
Le jihadmusical dans le rap diffuse la haine et le mépris de la mécréance.
Il se réfère à des versets du Coran dont IX : 124 « O croyants ! Combattez les infidèles qui vous avoisinent ; qu’ils vous trouvent toujours sévères à leur égard. Sachez que Dieu est avec ceux qui le craignent ».
Ce que l’on appelle des « incivilités », des violences inouïes ou barbares, constituent-elles des éléments de djihad ? L’effroi fait-il partie de ce que veut produire le djihad pour faciliter sa conquête ?
C’est un comportement prescrit par les lois de la dhimmitude envers les dhimmis, qui ne l’oublions pas, sont des mécréants vaincus. Il vise à leur imposer, comme cela est inscrit dans de très nombreux recueils répétitifs de droit musulman, la peur, l’humilité craintive et le respect envers le musulman. Ce comportement fut subi par les juifs et les chrétiens des pays musulmans dans le passé ; il a en partie motivé leur départ, un exil causé aussi par les spoliations des biens et les discriminations professionnelles, religieuses et sociales. Leur importation en Europe révèle la primauté des lois de la charia et de la dhimmitude sur celles des pays d’accueil. A cela s’ajoutent les tactiques djihadistes consistant à incendier et détruire les biens des infidèles, à les terroriser pour les faire fuir afin d’accaparer leur territoire.
Il importe toutefois d’affirmer haut et fort que tous les musulmans ne partagent pas ces opinions. Un grand nombre les combattent et s’évertuent à les dénoncer. Les gouvernements aussi, comme en Egypte et d’autres pays, les réprouvent et les punissent.
Ces comportements n’obéissent pas à un ordre social obligatoire comme autrefois, mais émanent d’individus endoctrinés appartenant à de puissants courants théologiques.
La propagation de ces comportements en Europe résulte du déni idéologique abyssal de la réalité par les autorités politiques européennes seules responsables d’un laxisme de plusieurs décennies.
Soulignons tout de suite que la théorie du djihad n’est pas acceptée ni même connue par l’unanimité des Etats musulmans et de l’oumma. Les musulmans qui s’y opposent sont trop nombreux pour être cités ici.
Par ailleurs, la majorité des pays musulmans vivent en paix avec des Etats non-musulmans.
Les « accords d’Abraham » ont révélé la fin du « veto palestinien » (Caroline Glick) et correspondent à une « nouvelle donne » au Moyen-Orient née du pragmatisme et du réalisme du Président Donald Trump ainsi que de la menace iranienne…
Aujourd’hui, le traité de paix entre les E.A.U. et Israël confirme cette ouverture moderniste. L’accueil glacial de l’UE à cette paix révèle son implication dans la guerre djihadiste visant à isoler Israël du reste du monde et à l’enfermer par la campagne BDS dans une catégorie démoniaque dont le contact serait une souillure.
Vatican II avait définitivement aboli le principe du peuple déicide obligé d’errer en exil, selon St Augustin et la théologie de la substitution, fondements du refus de la souveraineté d’Israël dans sa patrie historique.
Or aujourd’hui le combat de délégitimation d’Israël peut toujours recourir aux notions djihadistes détruisant l’identité des peuples indigènes préislamique et les spoliant de leur patrimoine historique – le cas de la basilique Sainte-Sophie d’Istanbul en Turquie, transformée aujourd’hui en mosquée en est l’exemple – et prétendre que les Israéliens ne sont pas le peuple indigène qui a libéré son pays des lois du djihad et de la dhimmitude les ayant condamnés à l’exil, mais un ramassis de « colons » s’emparant du patrimoine arabe.
Ces liens euro-islamiques antisionistes, renforcés sous les régimes fasciste et nazi des années 1930-40, se ressoudèrent dans les accords d’Eurabia dès 1973-74 par l’alliance avec Arafat et l’OLP contre Israël. C’est cette politique que l’UE défend aujourd’hui contre celle du Président Donald Trump et qui motive sa campagne internationale de démonisation de ce chef d’Etat, à un degré qui empoisonne la planète. Rien que l’épaisseur de cette lèpre démontre la force de l’engagement de l’UE dans le djihadisme anti-israélien. C’est cette participation occidentale qui occulta toute l’histoire du djihad jusqu’à en bannir même le nom dans le langage courant encore récemment.
Il importe cependant de connaître l’histoire du djihad et de la dhimmitude car elle détermine jusqu’à aujourd’hui les destinées du monde. En cas de résurgence du djihad comme on le voit maintenant, et si les circonstances s’y prêtent, notre ignorance nous condamnerait à la dhimmitude dont l’ombre terroriste et totalitaire s’étend déjà en Occident au grand effroi de réfugiés musulmans qui ne cessent de nous en avertir.
Le combat mené avec les musulmans pour sauvegarder la dignité et les libertés de l’homme devrait réclamer de l’oumma une renonciation officielle au djihad.
L’acceptation et la normalisation avec l’Etat d’Israël comme le souhaitent de nombreux Etats et peuples musulmans pourraient en être les prémices et amorcer enfin des relations de paix et de bon voisinage entre les peuples.
Cette paix parrainée par le Président Donald Trump, révolutionnant les esprits et les mentalités, n’a été possible, que parce qu’Israël a été libéré du carcan haineux de l’euro-djihadisme qui lui imposait des conditions de paix suicidaires pour maintenir l’état de guerre.
« Amân : sauvegarde accordée au harbî en territoire musulman, sans laquelle sa vie et ses biens sont à la merci de n’importe quel agresseur.
Ata : solde militaire.
Awarid : taxes exceptionnelles, rançons ou extorsions, en français : avanies, traitement humi-liant et extorsion d’argent.Dâr al-harb : pays de guerre où ne rège pas la loi de l’islam.
Dâr al-islâm : pays gouverné par la loi islamique.
Devshirme : système de recrutement d’enfants chrétiens parmi les populations dhimmî dans les Balkans, en vue de l’esclavage, de l’affectation à l’armée, au service du palais et aux charges administratives de l’Etat ottoman.
Dhimma: à l’origine, protection, pacte, traité, accordé par le Prophète aux populations juives et chrétiennes qu’il avait soumises.
Dhimmî (zimmi, raya) : indigène juif, chrétien ou zoroastrien, soumis par la conquête arabe ou turque à la loi islamique, et bénéficiant de la dhimma.
Fatwa : avis légal émis par un jurisconsulte fondé sur le Coran et la Sunna.
Fay : butin de guerre enlevé aux Infidèles, appartenant à l’umma et administré par le calife.
Fedayyins : héros de l’islam, « combattants de la foi ».
Furûsiyya: « culture de guerre » islamique des cavaliers d’élite musulmans.
« Ghazwa : raid (razzia) des tribus bédouines.
Hadîth : tradition attribuée au Prophète.
Harbî : habitant du Dâr al-harb, pays de guerre.
Jâhiliyya : destruction des civilisations jugées barbares.
Janissaires : enfants chrétiens en bas âge enlevés lors de razzias, contingentés dans le quint du butin de guerre ou du devshirme. Ils étaient réduits en esclavage et convertis à l’islam. Soumis à une éducation militaire et religieuse intense, ils constituaient les troupes d’élite de la puissance musulmane.
Jihâd: guerre sainte contre les non-musulmans, dont les buts, la stratégie et les tactiques constituent une doctrine théologico-juridique.
Jizya : capitation payée par les dhimmî à l’Etat musulman.
Kharaj : impôt foncier.
Mamlouk : esclave affecté au service militaire.
Millet : « nation », collectivité ethno-religieuse.Ribât : couvent-forteresse établi sur les frontières de l’ennemi.
Sharî’a : recueil juridique fondé sur le Coran et la Sunna.
Sunna : actes et paroles attribués au prophète Muhammad.
Sürgün (exil) : déportations de population. »
Taqîya (taqiyya, takia) : dissimulation ou tromperie, obligatoire ou autorisée dans certaines circonstances, envers des sunnites ou à l’égard des non-musulmans.
« Umma : communauté des musulmans.
Waqf : biens religieux de mainmorte.
Zakât : aumône légale », souvent versée lors du mois du Ramadan.