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16 avril 2025 3 16 /04 /avril /2025 00:24
Sagesse biblique et stratégies à courte vue

« Tu dis : il faut prudence et force pour envisager la guerre. Mais ce ne sont que des paroles en l’air ! Où est placée ta confiance ? » (2 Rois 18, 20-22)

« Ne te précipite pas pour entrer en conflit ! De peur qu’à la fin tu ne saches que faire… » (Proverbes 25,8)

« Quel souverain s’il part en guerre contre un autre, ne prend d’abord le temps d’examiner s’il pourra, avec 10000 hommes, marcher à la rencontre de celui qui en dispose de 20000 ? » (Luc 14,31)

« Tromperie chez ceux qui fomentent le mal, tandis que la joie est avec ceux qui conseillent la paix ! » (Proverbes 12,20)

« Qu’elle est belle la démarche de celui qui apporte une heureuse nouvelle et qui publie la paix ! » (Isaïe 52,7)

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

 

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1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 01:27
Le Livre du Prophète Daniel

PREAMBULE 

Le Livre de Daniel est le livre prophétique le plus important car il donne la clef des autres prophéties, que ce soit de l'Ancien ou du Nouveau Testament. Jésus, lui même, nous le signale :

 

Matthieu 24;15

C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention !

 

Les exégètes chrétiens ont mal interprétés ce Livre. ils ont appliqués à l'Eglise des prophéties qui ne s'appliquent qu'aux juifs.

Cette prophétie ne concerne que l'avenir d'Israël de sa destruction par les Babyloniens en 607 Av J-C jusqu'à son rétablissement à notre époque. ça représente 26 siècles d'Histoire.

il y a deux types d'erreurs d'interprétation.

- Les exegèses catholiques ont tendances à faire terminer la prophétie avec la venue de Jésus.

- Les exegèses protestantes ont tendances à faire correspondre les évènements futurs après la venue de Jésus à des évènements liés à l'Eglise.

Ces conceptions sont empreints de la suffisance des chrétiens envers les juifs qui considère que Dieu a fait alliance avec les juifs seulement pour préparer la venue de Jésus et qui les aurait abandonné par la suite. Cela dénote une incompréhension complète du Plan de Dieu qui a créé deux Alliances, une par Moïse, une par Jésus. Ces deux Alliances ne s'excluent pas l'une, l'autre.

Bien que le Livre de Daniel parle souvent du Temps de la Fin, il n'est pas un livre sur la Fin des Temps, le Retour du Christ, ect........

il nous mène jusqu'à cette époque mais ce n'est pas le sujet du Livre.

il est temps de rétablir la vérité.

On va faire une interprétation intégrale du Livre.

 

CHAPITRE 1

 

Daniel est le prophète du Temps de la Fin, par excellence. D'ailleurs, Daniel signifie en hébreu "Jugement de Dieu"

Selon le récit biblique, Daniel n'est qu'un adolescent lorsqu'il est déporté à Babylone, après avoir connu le Royaume de JUDA libre de tout occupant.

 

Nebucadnetsar

 

CHAPITRE 2        

Daniel 2:1,3

La seconde année du règne de Nebucadnetsar, Nebucadnetsar eut des songes. Il avait l'esprit agité, et ne pouvait dormir. Le roi fit appeler les magiciens, les astrologues, les enchanteurs et les Chaldéens, pour qu'ils lui disent ses songes. Ils vinrent, et se présentèrent devant le roi. Le roi leur dit : J'ai eu un songe ; mon esprit est agité, et je voudrais connaître ce songe.

 

Daniel est conduit devant le roi et révèle son songe.

 

Daniel 2:31,35

Toi, au roi, tu voyais, et voici une grande statue; cette statue était grande, et sa splendeur, extraordinaire; elle se tint devant toi, et son aspect était terrible. La tête de cette statue était d'or pur; sa poitrine et ses bras, d'argent; son ventre et ses cuisses, d'airain; ses jambes, de fer;ses pieds, en partie de fer et en partie d'argile. Tu vis, jusqu'à ce qu'une pierre se détacha sans mains; et elle frappa la statue dans ses pieds de fer et d'argile, et les broya;alors furent broyés ensemble le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or, et ils devinrent comme la balle de l'aire d'été; et le vent les emporta, et il ne se trouva aucun lieu pour eux; et la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne qui remplit toute la terre.

 

Daniel nous donne l'interprétation de ce rêve de Nebucadnetsar.

Les quatre métaux de la statue signifie quatre Empires qui se succéderont sur la terre.

- L'Empire d'or

- L'Empire d'argent

- L'Empire d'airain

- L'Empire de fer

Ensuite une petite pierre frappa la statue et détruisit tous ces Empires et elle devint une grande montagne.

Daniel interprète ce songe au roi.

 

Daniel 2:36,43

C'est là le songe, et nous en dirons l'interprétation devant le roi. Toi, ô roi, tu es le roi des rois, auquel le Dieu des cieux a donné le royaume, la puissance, et la force, et la gloire; et partout où habitent les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, il les a mis entre tes mains et t'a fait dominer sur eux tous. Toi, tu es cette tête d'or. Et après toi s'élèvera un autre royaume, inférieur à toi; puis un troisième et autre royaume, d'airain, qui dominera sur toute la terre.

Et le quatrième royaume sera fort comme le fer. De même que le fer broie et écrase tout, et que le fer brise toutes ces choses, il broiera et brisera. Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé ; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l'argile. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé avec l'argile, parce qu'ils se mêleront par des alliances humaines ; mais ils ne seront point unis l'un à l'autre, de même que le fer ne s'allie point avec l'argile.

 

Toutes les exégèses classiques nous affirment que ces quatre Empires désignés dans le songe sont :

 

                -   Empire Babylonien

                -   Empire Médo-Perse

                -   Empire Grec

                -   Empire Romain

 

Les deux jambes de la statue représente l'Empire romain d'orient et l'Empire romain d'occident après sa division.

Mais que représente les pieds de la statue en partie de fer et en partie d'argile ?

On va y revenir.

 

 

Ensuite Daniel nous parle d'un cinquième Royaume.

 

Daniel 2:44,45

Dans le temps de ces rois, le Dieu des cieux suscitera un royaume qui ne sera jamais détruit, et qui ne passera point sous la domination d'un autre peuple; il brisera et anéantira tous ces royaumes-là, et lui-même subsistera éternellement. C'est ce qu'indique la pierre que tu as vue se détacher de la montagne sans le secours d'aucune main, et qui a brisé le fer, l'airain, l'argile, l'argent et l'or. Le grand Dieu a fait connaître au roi ce qui doit arriver après cela. Le songe est véritable, et son explication est certaine.

 

Il s'agit du Royaume de Dieu, bien sur. Et plus précisément ?

Pour nous Chrétiens, il s'agit du Royaume du Christ ; Remarquez que pour les Musulmans, il s'agit de la domination de l'Islam. Mais quand et comment ce Royaume viendra ?

 

Évangile selon Luc 11:20

Mais si je chasse les démons par le doigt de Dieu, alors le royaume de Dieu est parvenu jusqu'à vous.

 

Le Royaume de Dieu est déjà la, à l'époque de Jésus, mais pas dans sa plénitude, bien sur.

On sais qu'il doit venir progressivement. Et comment ?

 

Évangile selon Luc 17:20,21

Or étant interrogé par les pharisiens quand viendrait le royaume de Dieu, il leur répondit et dit: Le royaume de Dieu ne vient pas de manière à attirer l'attention; On ne dira point : Il est ici, ou : Il est là. Car voici, le royaume de Dieu est au milieu de vous.

 

Ce Royaume étant situé au Ciel, il ne viendra pas de manière visible.

 

Mais la, il y a des divergences entre Chrétiens.

Les Millénaristes considèrent que le Royaume du Christ n'est pas venue à l'époque de la venue de Jésus mais qu'il viendra a l'époque de son Retour; Outre de n'être pas conforme à l'enseignement de la Bible, ce point de vue à aussi l'inconvénient d'obliger leurs adeptes à interrompre la réalisation des Prophéties pendant la période situé entre la venue de Jésus et le l'époque contemporaine. ils inventent un mystérieux temps de la grâce de 2000 ans pour expliquer cette situation.

 

Daniel 2:34,35

Tu vis, jusqu'à ce qu'une pierre se détacha sans mains; et elle frappa la statue dans ses pieds de fer et d'argile, et les broya; alors furent broyés ensemble le fer, l'argile, l'airain, l'argent et l'or, et ils devinrent comme la balle de l'aire d'été; et le vent les emporta, et il ne se trouva aucun lieu pour eux; et la pierre qui avait frappé la statue devint une grande montagne qui remplit toute la terre.

 

La petite pierre est le Royaume du Christ naissant et qui deviendra la grande montagne.

Vous remarquez que la petite pierre frappe les pieds de statue.

C'est parce que les Empires composant la partie haute de la statue n'existeront plus à cette époque.

 

lion-de-babylone

 

 

CHAPITRE 3    

 

Daniel et ses compagnons échappent à la fournaise ardente ou ils avaient été jetés pour avoir refusés d'adorer la statue de Nebucadnetsar.

 

CHAPITRE 4    

 

Le roi Nebucadnetsar perds la raison et est chassé de son Royaume pendant sept ans. Après cela, il est rétabli sur son trône.

 

CHAPITRE 5       

 

Daniel raconte la fin de l'Empire Babylonien.

 

Mèdes Perses

 

CHAPITRE 6    

 

Et Darius le Mède, s'empara du royaume. Daniel échappa cette fois de la fosse au lion.

Après le règne de Darius, suivi le règne de Cyrus, le Perse...

 

 

 

CHAPITRE 7

 

Retour à l'époque Babylonienne.

Daniel raconte son songe qui ressemble à celui de Nebucadnetsar avec sa statue, mais qui semble aller plus loin dans le temps.

 

Daniel 7:1,14

La première année de Belschatsar, roi de Babylone, Daniel eut un songe et des visions se présentèrent à son esprit, pendant qu'il était sur sa couche. Ensuite il écrivit le songe, et raconta les principales choses. Daniel commença et dit : Je regardais pendant ma vision nocturne, et voici, les quatre vents des cieux firent irruption sur la grande mer. Et quatre grands animaux sortirent de la mer, différents les uns des autres.

Le premier était semblable à un lion, et avait des ailes d'aigles ; je regardai, jusqu'au moment où ses ailes furent arrachées ; il fut enlevé de terre et mis debout sur ses pieds comme un homme, et un coeur d'homme lui fut donné.

Et voici, un second animal était semblable à un ours, et se tenait sur un côté ; il avait trois côtes dans la gueule entre les dents, et on lui disait : Lève-toi, mange beaucoup de chair.

Après cela je regardai, et voici, un autre était semblable à un léopard, et avait sur le dos quatre ailes comme un oiseau ; cet animal avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée.

Après cela, je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, il y avait un quatrième animal, terrible, épouvantable et extraordinairement fort ; il avait de grandes dents de fer, il mangeait, brisait, et il foulait aux pieds ce qui restait ; il était différent de tous les animaux précédents, et il avait dix cornes.

 

Les quatre grands animaux correspondent aux différentes parties de la statue de Nebucadnetsar :

 

Empire Babylonien  = le lion

Empire Médo-Perse = l'ours

Empire Grec             = le léopard à quatre têtes

Empire Romain        = la bête à dix cornes

 

Daniel 7:9,10

Je regardai, pendant que l'on plaçait des trônes. Et l'ancien des jours s'assit. Son vêtement était blanc comme la neige, et les cheveux de sa tête étaient comme de la laine pure ; son trône était comme des flammes de feu, et les roues comme un feu ardent. Un fleuve de feu coulait et sortait de devant lui. Mille milliers le servaient, et dix mille millions se tenaient en sa présence. Les juges s'assirent, et les livres furent ouverts.

 

Le Royaume de Dieu se mets en place comme dans le rêve de Nebucadnetsar.

 

Daniel 7:13,14

Je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, sur les nuées des cieux arriva quelqu'un de semblable à un fils de l'homme ; il s'avança vers l'ancien des jours, et on le fit approcher de lui. On lui donna la domination, la gloire et le règne ; et tous les peuples, les nations, et les hommes de toutes langues le servirent. Sa domination est une domination éternelle qui ne passera point, et son règne ne sera jamais détruit.

 

Ce fils de l'homme est Jésus, bien sur

Le Royaume de Dieu s'installe en deux étapes :

La petite pierre qui correspond à la Venue de Jésus

La grande montagne qui correspond au Retour du CHRIST

 

Mais revenons en arrière. Daniel souhaite des explications sur ces quatre animaux.

 

Daniel 7:15,20

Moi, Daniel, j'eus l'esprit troublé au dedans de moi, et les visions de ma tête m'effrayèrent. Je m'approchai de l'un de ceux qui étaient là, et je lui demandai ce qu'il y avait de vrai dans toutes ces choses. Il me le dit, et m'en donna l'explication : Ces quatre grands animaux, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre ; mais les saints du Très Haut recevront le royaume, et ls posséderont le royaume éternellement, d'éternité en éternité.

Ensuite je désirai savoir la vérité sur le quatrième animal, qui était différent de tous les autres, extrêmement terrible, qui avait des dents de fer et des ongles d'airain, qui mangeait, brisait, et foulait aux pieds ce qu'il restait ; et sur les dix cornes qu'il avait à la tête, et sur l'autre qui était sortie et devant laquelle trois étaient tombées, sur cette corne qui avait des yeux, une bouche parlant avec arrogance, et une plus grande apparence que les autres.

 

On a vu que le quatrième animal est l'Empire Romain. Mais les dix cornes ?

 

Daniel 7:25,24

Il me parla ainsi : Le quatrième animal, c'est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. Les dix cornes, ce sont dix rois qui s'élèveront de ce royaume.

 

Les dix cornes correspondent aux dix orteils des pieds de la statue et sont dix peuples composant l'Empire Romain :

 

1 Les Hérules

2 Les Vandales

3 Les Ostrogoths

4 Les Anglo-Saxons

5 Les Francs

6 Les Alamans

7 Les Wisigoths

8 Les Suèves

9 Les Lombards

10 Les Burgondes

 

La, les choses sont plus claires.

Les pieds de la statue représentent les dix peuples composant l'Empire romain après sa période de domination centrale.

Avant ces peuples étaient soumis au pouvoir central de l'Empire, après sa désunion, ces peuples ont eu plus de pouvoirs.

 

Mais revenons à la statue de Daniel.

 

Daniel 2:32,33

Toi, au roi, tu voyais, et voici une grande statue; cette statue était grande, et sa splendeur, extraordinaire; elle se tint devant toi, et son aspect était terrible.

La tête de cette statue était d'or pur; sa poitrine et ses bras, d'argent; son ventre et ses cuisses, d'airain; ses jambes, de fer; ses pieds, en partie de fer et en partie d'argile.

 

Nous avons vu que

La tête d'or pur représente l'Empire Babylonien

La poitrine et Les bras, d'argent, l'Empire Médo-Perse

Le ventre et les cuisses d'airain, l'Empire Grec

Les jambes, de fer; ses pieds, en partie de fer et en partie d'argile, l'Empire Romain

 

Mais la, il y a une difficulté.

Certains exégètes considèrent que les pieds de la statue sont un cinquième Royaume, qui créeraient une division de la statue en cinq parties. Mais ce n'est pas compatible avec le chapitre 7 qui ne parle que de quatre animaux et qui implique une division de la statue en seulement quatre parties.

C'est pour cela que nous considérons que les pieds représentent une sorte de prolongement de l'Empire Romain, mais pas un Royaume d'une nature complètement différente comme c'est le cas pour les trois premiers.

 

 

Daniel 2:40,43

Et le quatrième royaume sera fort comme le fer. De même que le fer broie et écrase tout, et que le fer brise toutes ces choses, il broiera et brisera. Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé ; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l'argile. Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé avec l'argile, parce qu'ils se mêleront par des alliances humaines ; mais ils ne seront point unis l'un à l'autre, de même que le fer ne s'allie point avec l'argile.

L'Empire romain était très puissant pendant sa période d'union.

Ensuite il a été divisé mais il existait toujours.

 

 

Mais revenons au chapitre 7 pour avoir plus de détails sur l'avenir du quatrième royaume.

 

Daniel 7:7,8

Après cela, je regardai pendant mes visions nocturnes, et voici, il y avait un quatrième animal, terrible, épouvantable et extraordinairement fort ; il avait de grandes dents de fer, il mangeait, brisait, et il foulait aux pieds ce qui restait ; il était différent de tous les animaux précédents, et il avait dix cornes. Je considérai les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu d'elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant cette corne ; et voici, elle avait des yeux comme des yeux d'homme, et une bouche, qui parlait avec arrogance.

 

La, Daniel nous parle d'une mystérieuse petite corne qui n'a pas de correspondance dans le songe de la statue. Les seuls éléments qu'il nous donne c'est qu'elle ne fait partie des dix cornes, qu'elle apparaît après celle ci et qu'elle fait tomber trois d'entre elles. Mais Daniel demande à en savoir plus.

 

Daniel 7:15,26

Moi, Daniel, j'eus l'esprit troublé au dedans de moi, et les visions de ma tête m'effrayèrent. Je m'approchai de l'un de ceux qui étaient là, et je lui demandai ce qu'il y avait de vrai dans toutes ces choses. Il me le dit, et m'en donna l'explication : Ces quatre grands animaux, ce sont quatre rois qui s'élèveront de la terre ; mais les saints du Très Haut recevront le royaume, et ils posséderont le royaume éternellement, d'éternité en éternité. Ensuite je désirai savoir la vérité sur le quatrième animal, qui était différent de tous les autres, extrêmement terrible, qui avait des dents de fer et des ongles d'airain, qui mangeait, brisait, et foulait aux pieds ce qu'il restait ; et sur les dix cornes qu'il avait à la tête, et sur l'autre qui était sortie et devant laquelle trois étaient tombées, sur cette corne qui avait des yeux, une bouche parlant avec arrogance, et une plus grande apparence que les autres.

Je vis cette corne faire la guerre aux saints, et l'emporter sur eux, jusqu'au moment où l'ancien des jours vint donner droit aux saints du Très Haut, et le temps arriva où les saints furent en possession du royaume. Il me parla ainsi : Le quatrième animal, c'est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera. Les dix cornes, ce sont dix rois qui s'élèveront de ce royaume. Un autre s'élèvera après eux, il sera différent des premiers, et il abaissera trois rois. Il prononcera des paroles contre le Très Haut, il opprimera les saints du Très Haut, et il espérera changer les temps et la loi ;et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d'un temps. Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais.

 

Alors avez vous trouvé l'identité de la petite corne ? c'est le Saint Empire Romain.

Bien sur, l'interprétation Catholique préfère que ce soit Néron !

Mais ce n'est pas possible, Pourquoi ? La petite corne a 9 indices pour l’identifier.

 

1-Elle devait surgir de l'Empire Romain, du milieu des dix royaumes d’Europe Occidentale et cela dés le déclin de l'Empire Romain.

Ce seul critère permets déjà de l'identifier.

 

2-Elle devrait être différente des 10 royaumes qui sont :.

 

1 Les Hérules

2 Les Vandales

3 Les Ostrogoths

4 Les Anglo-Saxons

5 Les Francs

6 Les Alamans

7 Les Wisigoths

8 Les Suèves

9 Les Lombards

10 Les Burgondes

 

Daniel 7:23,24

Il me parla ainsi : Le quatrième animal, c'est un quatrième royaume qui existera sur la terre, différent de tous les royaumes, et qui dévorera toute la terre, la foulera et la brisera.

Les dix cornes, ce sont dix rois qui s'élèveront de ce royaume. Un autre s'élèvera après eux, il sera différent des premiers, et il abaissera trois rois.

 

3-Elle devrait s’élever après les dix royaumes, après la destruction de l'Empire Romain.

 

Ces nations ont constitués un Empire sous l'égide de la Papauté que l'on a appelé le Saint Empire Romain. Il pris le pouvoir après la destruction de l'Empire Romain en l’an 476 ap. J-C

 

4-Elle devait avoir un homme comme chef.

 

Daniel 7:8

Je considérai les cornes, et voici, une autre petite corne sortit du milieu d'elles, et trois des premières cornes furent arrachées devant cette corne ; et voici, elle avait des yeux comme des yeux d'homme, et une bouche, qui parlait avec arrogance.

 

Cela ne peux désigner que le Pape

 

5-Elle devrait abaisser trois royaumes parmi les dix nations.

 

La Papauté abaissa :

 

les Hérules en l’an 439

les Vandales en l’an 534

les Ostrogoths en l’an 538

 

6-Elle ferait la guerre aux saints

 

Je vis cette corne faire la guerre aux saints, et l'emporter sur eux,.

 

Les Chrétiens après avoir été persécutés sous l'Empire Romain sont devenues persécuteurs sous le Saint Empire Romain.

 

7-Elle prononcera des paroles contre le Très-Haut.

 

Dans le sens de prendre la place de Dieu sur Terre.

 

8-Elle pensera à changer le temps et la loi.

 

- Institution du calendrier chrétien

- Abolition de la loi Juive

 

Daniel 7:25

Et il proférera des paroles contre le Très-haut, et il consumera les saints des lieux très-hauts, et il pensera changer les saisons et la loi, et ils seront livrées en sa main jusqu'à un temps et des temps et une moitié de temps.

 

09-Elle régnerait un temps, des temps et la moitié d’un temps.

 

Un retour en arrière s'impose ici ;

 

Daniel 2:40,43

Et le quatrième royaume sera fort comme le fer. De même que le fer broie et écrase tout, et que le fer brise toutes ces choses, il broiera et brisera.

Et comme tu as vu les pieds et les orteils en partie d'argile de potier et en partie de fer, ce royaume sera divisé ; mais il y aura en lui quelque chose de la force du fer, parce que tu as vu le fer mêlé avec l'argile.

Et comme les doigts des pieds étaient en partie de fer et en partie d'argile, ce royaume sera en partie fort et en partie fragile. Tu as vu le fer mêlé avec l'argile, parce qu'ils se mêleront par des alliances humaines ; mais ils ne seront point unis l'un à l'autre, de même que le fer ne s'allie point avec l'argile.

 

Le Saint Empire Romain n'a pas eu la dureté de l'Empire Romain.

Chacune des nations le composant tirant un peu la couverture à soi, si j'ose dire.

On a vu que le quatrième animal est l'Empire Romain. Les dix cornes sont dix nations européennes.

 

Trois ont été détruites, sept perdurent à l'époque contemporaine.

 

1 Les Hérules         = Nation disparu

2 Les Vandales       = Nation disparu

3 Les Ostrogoths    = Nation disparu

4 Les Anglo-Saxons = Grande Bretagne

5 Les Francs             = France

6 Les Alamans          = Allemagne

7 Les Wisigoths        = Espagne

8 Les Suèves             = Portugal

9 Les Lombards         = Italie

10 Les Burgondes      = Suisse

 

Le Saint Empire Romain a eu pour chef : la Papauté et son pouvoir été basée sur sept nations européennes (puisque la Papauté en a détruit trois)

 

Le Saint Empire Romain fut crée quand ?

 

Après la fin de l'Empire romain uni en 476, ce qui donna à la Papauté une puissance inégalé.

 

 

il dura combien de temps ?

 

Daniel 7:26

et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d'un temps.

Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais.

 

 

Calcul prophétique

 

Une petite digression est nécessaire. On a vu que que Nébucadnetsar fut maudis pendant sept temps (qui durèrent en réalité sept années )

 

Daniel 4:32

On te chassera du milieu des hommes, tu auras ta demeure avec les bêtes des champs, on te donnera comme aux bœufs de l'herbe à manger ; et sept temps passeront sur toi, jusqu'à ce que tu saches que le Très Haut domine sur le règne des hommes et qu'il le donne à qui il lui plaît.

 

Le mot Temps dans la Bible signifie un cycle de temps d'un durée déterminé, mais variable.

Le plus souvent, il désigne un année. mais il peux aussi, désigné un période plus longue comme dans l'expression : Fin des Temps.

 

Un temps = un an.

Deux temps = deux ans

La moitié d’un temps = la moitié d’un an.

Donc trois ans et demi.

 

Cette période apparaît souvent dans les calculs prophétiques(1260 jours, 42 mois, 3 ans et demi)

 

Nombres 14:34

De même que vous avez mis quarante jours à explorer le pays, vous porterez la peine de vos iniquités quarante années, une année pour chaque jour.

 

Ezéchiel 4:5,6

Je te compterai un nombre de jours égal à celui des années de leur iniquité, trois cent quatre-vingt-dix jours; tu porteras ainsi l‘iniquité de la maison d‘Israël.

Quand tu auras achevé ces jours, couche-toi sur le côté droit, et tu porteras l‘iniquité de la maison de Juda pendant quarante jours; je t‘impose un jour pour chaque année.

 

Une année biblique représente 360 jours; trois ans et demi représentent 1260 jours.

Si ces jours symbolisent des années, ils représentent 1260 années.

 

 

Donc le Saint Empire Romain dura 1260 années.

On a vu que la La Papauté abaissa :

- les Hérules en l’an 439

- les Vandales en l’an 534

- les Ostrogoths en l’an 538

il commença en l'an 546 après que le pape eu marqué son ascendant sur l'Empereur byzantin Justinien1er.

Calculons :

546 + 1260  = 1806

 

En 962, il se transforma en Saint Empire Romain Germanique.

Napoléon mis fin officiellement au Saint Empire Romain en 1806.

Mais, contrairement aux interprétations Protestantes, l'actuel Vatican n'est pas la petite corne qui a été déjà détruite.

 

et les saints seront livrés entre ses mains pendant un temps, des temps, et la moitié d'un temps. Puis viendra le jugement, et on lui ôtera sa domination, qui sera détruite et anéantie pour jamais.

 

La Papauté ne retrouva plus jamais le pouvoir temporel qu'elle avait au Moyen Age.

 

 

 

CHAPITRE 8


 

daniel--lions-.jpg

 

 

Daniel a une nouvelle vision :

Daniel 8:1,3

La troisième année du règne du roi Beltschatsar, moi, Daniel, j'eus une vision, outre celle que j'avais eue précédemment. Lorsque j'eus cette vision, il me sembla que j'étais à Suse, la capitale, dans la province d'Élam ; et pendant ma vision, je me trouvais près du fleuve d'Ulaï. Je levai les yeux, je regardai, et voici, un bélier se tenait devant le fleuve, et il avait des cornes ; ces cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre, et elle s'éleva la dernière.

 

Daniel nous parle d'un bélier. Mais cette fois, il ne s'agit pas de l'Empire Babylonien, celui ci n'étant plus dans la course, à l'époque de la prophétie.

 

Daniel 8:4

Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l'occident, au septentrion et au midi ; aucun animal ne pouvait lui résister, et il n'y avait personne pour délivrer ses victimes ; il faisait ce qu'il voulait, et il devint puissant.

 

Daniel nous dis plus loin que ce bélier représente l'Empire Médo-Perse.

 

Daniel 8:4

et voici, un bélier se tenait devant le fleuve, et il avait des cornes ; ces cornes étaient hautes, mais l'une était plus haute que l'autre, et elle s'éleva la dernière.

 

              - la première corne   : Empires Mèdes au Nord

              - la plus haute corne : Empire Perse au Sud

 

Je vis le bélier qui frappait de ses cornes à l'occident, au septentrion et au midi

 

Ces deux Empires étant situé à l'Est de l'Euphrate avant leurs conquêtes, bien sur.

ils correspondent à l'ours du chapitre précédent et à la partie d'Argent de la statue.

 

empire perse

 

Daniel 7:5

Et voici, un second animal était semblable à un ours, et se tenait sur un côté ; il avait trois côtes dans la gueule entre les dents, et on lui disait : Lève-toi, mange beaucoup de chair.

 

Les trois côtes représentent :

                 - La Babylonie à l' OCCIDENT

                 - La Lydie en Asie mineure au SEPTENTRION

                 - L' Egypte au MIDI

 

Daniel 8:5,7

Comme je regardais attentivement, voici, un bouc venait de l'occident, et parcourait toute la terre à sa surface, sans la toucher ; ce bouc avait une grande corne entre les yeux. Il arriva jusqu'au bélier qui avait des cornes, et que j'avais vu se tenant devant le fleuve, et il courut sur lui dans toute sa fureur. Je le vis qui s'approchait du bélier et s'irritait contre lui ; il frappa le bélier et lui brisa les deux cornes, sans que le bélier eût la force de lui résister ; il le jeta par terre et le foula, et il n'y eut personne pour délivrer le bélier.

 

Le bouc qui viens est l'Empire Grec que nous avons déjà vu sous la forme d'un léopard à quatre têtes.

L’ Histoire nous apprend que le Macédonien Alexandre le Grand conquis non seulement l'Empire Médo-Perse mais créa un vaste Empire qui s'arrêta seulement aux rives de l' Indus et cela en un temps record puisqu'il mourra à l'age de 33 ans.

 

EMPIRE-D-ALEXANDRE-LE-GRAND

 

Daniel 8:8

Le bouc devint très puissant ; mais lorsqu'il fut puissant, sa grande corne se brisa. Quatre grandes cornes s'élevèrent pour la remplacer, aux quatre vents des cieux.

 

La grande corne représente Alexandre le Grand.

Les quatre grandes cornes représentent les quatre généraux qui se partagèrent le vaste Empire d'Alexandre après sa mort de la façon suivante :

              - La macédoine, la Grèce et la Thessalie étaient échues au général Cassandre,

              - Le nord de l'Asie mineure était régenté par le général Lysimaque,

              - La Syrie, la Babylonie et la Médie furent gouvernées par le général Séleucos,

              - L' Égypte et Chypre étaient tombées sous l'autorité du général Ptolémée.

 

 

4 empires grecs

 

Daniel 8:9,14

De l'une d'elles sortit une petite corne, qui s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays. Elle s'éleva jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les foula. Elle s'éleva jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le sacrifice perpétuel, et renversa le lieu de son sanctuaire. L'armée fut livrée avec le sacrifice perpétuel, à cause du péché ; la corne jeta la vérité par terre, et réussit dans ses entreprises. J'entendis parler un saint ; et un autre saint dit à celui qui parlait : Pendant combien de temps s'accomplira la vision sur le sacrifice perpétuel et sur le péché dévastateur ? Jusques à quand le sanctuaire et l'armée seront-ils foulés ? Et il me dit : Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié.

 

Voici encore une petite corne. Est ce la même que celle du songe précédent ?

Non bien sur, la première était issu de l'Empire Romain, la seconde est issu de l'Empire Grec.

 

Daniel 8:15,19

Tandis que moi, Daniel, j'avais cette vision et que je cherchais à la comprendre, voici, quelqu'un qui avait l'apparence d'un homme se tenait devant moi. Et j'entendis la voix d'un homme au milieu de l' Ulaï ; il cria et dit : Gabriel, explique-lui la vision. Il vint alors près du lieu où j'étais ; et à son approche, je fus effrayé, et je tombai sur ma face. Il me dit : Sois attentif, fils de l'homme, car la vision concerne un temps qui sera la fin. Comme il me parlait, je restai frappé d'étourdissement, la face contre terre. Il me toucha, et me fit tenir debout à la place où je me trouvais. Puis il me dit : Je vais t'apprendre, ce qui arrivera au terme de la colère, car il y a un temps marqué pour la fin.

 

Daniel ne comprends pas. L'ange qui se trouve au milieu de l' Ulaï doit appeler l'Ange Gabriel à la rescousse qui lui demande d'être attentif. Mais pourquoi toute cette agitation et cette façon d'insister lourdement ? C'est pour éviter à Daniel de faire une erreur.........que font la plupart des exégètes.

Mais que veux signaler, de si important , l'ange Gabriel à Daniel ?

 

Daniel 8:17

Sois attentif, fils de l'homme, car la vision concerne un temps qui sera la fin.

 

Le temps qui sera la fin ou Temps de la Fin se situe à quelle époque ? Nous ne le savons pas précisément. Mais nous sommes au moins sur qu'il ne se situe pas dans l'Antiquité, ni même au Moyen Age. Les disciples de Jésus des premiers temps pouvaient, très bien, croire que le Temps de la Fin se situait à leur époque. C'est naturel de penser ainsi. Mais, de nos jours, nous ne pouvons plus nous permettre de faire la même erreur. D'ailleurs, quelle est cette erreur plus précisément ?

C'est de considérer que cette vision s'applique non pas au Temps de la Fin mais à une époque situé entre l'Empire Grec et l'Empire Romain. Mais poursuivons...........

 

Daniel 8:20

Le bélier que tu as vu, et qui avait des cornes, ce sont les rois des Mèdes et des Perses.

 

Confirmation que le bélier représente bien l'Empire Médo-Perse.

Mais, il est clair que ce chapitre est plutôt consacré à l'Empire suivant.

 

Daniel 8:21

Le bouc, c'est le roi de Javan, La grande corne entre ses yeux, c'est le premier roi.

 

Le Pays de JAVAN est la Grèce. Tous les érudits sont d'accords sur ce point. Javan était un des fils de Noé et sa descendance a peuplé le monde occidental, appelé dans la Bible : les îles des nations.

Cela comprends les îles grecques jusqu'à Chypre et sur le continent la Grèce et l'actuelle Turquie ;

 

Genèse 10:2,5

Les fils de Javan: Elischa, Tarsis, Kittim et Dodanim. C’est par eux qu’ont été peuplées les îles des nations selon leurs terres, selon la langue de chacun, selon leurs familles, selon leurs nations.

 

Donc le bouc représente bien l'Empire Grec. Le premier roi est Alexandre le Grand, comme nous l'avons vu.

 

Daniel 8:22

Les quatre cornes qui se sont élevées pour remplacer cette corne brisée, ce sont quatre royaumes qui s'élèveront de cette nation, mais qui n'auront pas autant de force.

 

Nous avons vu que quatre généraux se partagèrent l'Empire d'Alexandre après sa mort. Cette division donna naissance à quatre Royaumes :

                - Le Royaume d' OCCIDENT issu du général Cassandre,

                - Le Royaume du NORD issu du général Lysimaque,

                - Le Royaume d' ORIENT issu du général Séleucos,

                - Le Royaume du MIDI issu du général Ptolémée.

Ces quatre Royaumes sont aussi représentés par les quatre têtes du léopard du songe précédent.

 

Daniel 7:6

Après cela je regardai, et voici, un autre était semblable à un léopard, et avait sur le dos quatre ailes comme un oiseau ; cet animal avait quatre têtes, et la domination lui fut donnée.

 

Quel a été l'avenir de ces quatre Royaumes ?

 

Le Royaume d'Occident fut en bute à des dissensions constantes jusqu’à la conquête Romaine de la Grèce. La seule dynastie ayant perduré est celle des Antigonides.

Les Antigonides sont une dynastie macédonienne fondée par Antigone le Borgne au IVe siècle av. J.-C. Elle disparaît avec Persée de Macédoine en 167 AV JC, après sa défaite à la bataille de Pydna qui met fin à la troisième guerre de Macédoine.

 

Le Royaume du Nord dura peu. La mort brutale de Lysimaque et les inextricables querelles matrimoniales suscitées par le meurtre d'Agathoclès ne lui ont pas permis de fonder une dynastie, au contraire des Antigonides, des Lagides et des Séleucides.

 

Le Royaume d'Orient, dominé par la dynastie des Séleucides, a duré de 305 à 64 av. J.-C.

D'une superficie immense, puisqu'il s'étend des bords de la Méditerranée au rives de l' Indus.

C'est lui qui domina sur Jérusalem pendant cette période.

 

Le Royaume du Midi appelé aussi Égypte Ptolémaïque, dominé par la dynastie des Lagides, dura de l'an 323 AV J-C à 30 AV J-C .  Il fut conquis par l'Empire Romain à l'époque du règne de la célèbre Cléopâtre.

 

A la Naissance de Jésus, ces quatre Royaumes étaient sous la domination de l'Empire Romain.

Et la petite corne, alors ? Revenons à Daniel..........

 

Daniel 8:23,27

A la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux. Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force ; il fera d'incroyables ravages, il réussira dans ses entreprises, il détruira les puissants et le peuple des saints. A cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le cœur, il fera périr beaucoup d'hommes qui vivaient paisiblement, et il s'élèvera contre le chef des chefs ; mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main. Et la vision des soirs et des matins, dont il s'agit, est véritable. Pour toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés.

Moi, Daniel, je fus plusieurs jours languissant et malade ; puis je me levai, et je m'occupai des affaires du roi. J'étais étonné de la vision, et personne n'en eut connaissance.

 

La petite corne a 9 indices pour l’identifier.

 

1-Elle est issue d'une des quatre cornes du bouc.

 

Daniel 8:8,9

Le bouc devint très puissant ; mais lorsqu'il fut puissant, sa grande corne se brisa. Quatre grandes cornes s'élevèrent pour la remplacer, aux quatre vents des cieux. De l'une d'elles sortit une petite corne.

 

2-Elle s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays (Terre Sainte).

 

Daniel 8:9

De l'une d'elles sortit une petite corne, qui s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays.

 

3-Elle s’élèvera après la destruction des quatre Royaumes Grec et même longtemps après.

 

Daniel 8:22,23

Les quatre cornes qui se sont élevées pour remplacer cette corne brisée, ce sont quatre royaumes qui s'élèveront de cette nation, mais qui n'auront pas autant de force. A la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux.

 

4-Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force

 

Daniel 8:24

Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force

 

5-Elle détruira le peuple des saints.

 

Daniel 8:24

il fera d'incroyables ravages, il réussira dans ses entreprises, il détruira les puissants et le peuple des saints.

 

6-Elle s'élèvera contre le chef des chefs, le CHRIST.

 

Daniel 8:25

A cause de sa prospérité et du succès de ses ruses, il aura de l'arrogance dans le cœur, il fera périr beaucoup d'hommes qui vivaient paisiblement, et il s'élèvera contre le chef des chefs

 

7-Elle abolie le sacrifice perpétuel

 

Daniel 8:10,12

Elle s'éleva jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les foula. Elle s'éleva jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le sacrifice perpétuel, et renversa le lieu de son sanctuaire. L'armée fut livrée avec le sacrifice perpétuel, à cause du péché ; la corne jeta la vérité par terre, et réussit dans ses entreprises.

 

8-Elle subsista jusqu'au Temps de la Fin

 

Daniel 8:17

Sois attentif, fils de l'homme, car la vision concerne un temps qui sera la fin.

 

9-Elle sera brisé, sans l'effort d'aucune main.

 

Daniel 8:25

mais il sera brisé, sans l'effort d'aucune main.

 

Alors avez vous trouvé l'identité de la petite corne ? c'est L' Empire Ottoman bien sur ! Pourquoi ?

 

   

carte-empire-ottoman

 

1-Elle est issue d'une des quatre cornes du bouc.

 

L' Empire Ottoman est issu du Nord Ouest de l'Asie Mineure.

En 1299, Osman Ier conquiert la ville byzantine de Mocadène, aujourd'hui Bilecik. Cette date marque le commencement de l'Empire ottoman et le début de la constitution de la première véritable armée ottomane. Jusqu'à sa mort en 1326, Osman Ier conquiert plusieurs autres villes et places fortes byzantines.

 Cela correspond au Royaume du NORD du général Lysimaque.

 

2-Elle s'agrandit beaucoup vers le midi, vers l'orient, et vers le plus beau des pays(Terre Sainte).

 

Fondé par un clan turcique oghouze en Anatolie occidentale, l'Empire ottoman s'étendait au faîte de sa puissance sur trois continents : toute l'Anatolie, le haut-plateau arménien, les Balkans, le pourtour de la mer Noire, la Syrie, la Palestine, la Mésopotamie, la péninsule Arabique et l'Afrique du Nord (à l'exception du Maroc).

 

3-Elle s' élèvera après la destruction des quatre Royaumes et même longtemps après.

 

Daniel 8:9

A la fin de leur domination, lorsque les pécheurs seront consumés, il s'élèvera un roi impudent et artificieux.

 

Nous avons vu que c'est l'Empire Romain qui détruisit ces quatre Royaumes.

Mais il a fallu attendre encore mille ans pour que les pécheurs soient consumés.

 

4-Sa puissance s'accroîtra, mais non par sa propre force

 

L' Empire Ottoman est un Empire Islamique, sa force est basé sur la religion et non sur la simple puissance des armées comme les Empires qui l'ont précédés.

Par contre, c'est une caractéristique qu'il partage avec le Saint Empire Romain qui lui aussi tire sa force des Nations le composants mais non de la puissance militaire de la Papauté.

 

5-il détruira le peuple des saints.

 

L' Empire Ottoman détruira le peuple des saints et beaucoup d'autres peuples, de part ses conquêtes.

 

6-il s'élèvera contre le chef des chefs,le CHRIST.

 

Qui est le chef des chefs ou le roi des rois ? JESUS bien sur !

L' Empire Ottoman est un Empire islamique, donc il s'oppose à Jésus en tant que CHRIST forcément.

 

7-Elle abolie le sacrifice perpétuel

 

Mais qu'est ce que le sacrifice perpétuel ?

 Une digression est nécessaire.

 

Le Sacrifice Perpétuel

Daniel savait très bien, en tant que israëlite, ce que signifie cette expression.

Ce n'est pas le sacrifice de Jésus, bien qu'il en soit la préfiguration, étant lui aussi une forme de sacrifice perpétuel. Mais celui ci ne peux pas être abolie par la présence d'armée.

 

Il s'agit de sacrifice d'animaux définie par le livre du Lévitique. Celui ci prévoyait l'offrande de sacrifice pour de multiples raisons. Mais l'un d'entre eux s’appelait le sacrifice perpétuel.

 

Les Nombres 28:1,6

L' Éternel parla à Moïse, et dit : Donne cet ordre aux enfants d'Israël, et dis-leur :

Vous aurez soin de me présenter, au temps fixé, mon offrande, l'aliment de mes sacrifices consumés par le feu, et qui me sont d'une agréable odeur. Tu leur diras : Voici le sacrifice consumé par le feu que vous offrirez à l'Éternel : chaque jour, deux agneaux d'un an sans défaut, comme holocauste perpétuel. Tu offriras l'un des agneaux le matin, et l'autre agneau entre les deux soirs,  et, pour l'offrande, un dixième d'épha de fleur de farine pétrie dans un quart de hin d'huile d'olives concassées. C'est l'holocauste perpétuel, qui a été offert à la montagne de Sinaï ; c'est un sacrifice consumé par le feu, d'une agréable odeur à l'Éternel.

 

Mais pourquoi "perpétuel" ? Parce que ce sacrifice était offert perpétuellement, en plus de tous les autres qui n'étaient offerts que occasionnellement.

 

Les Nombres 28:15

On offrira a l' Éternel un bouc, en sacrifice d'expiation, outre l'holocauste perpétuel et la libation.

 

Et ou ces sacrifices étaient ils offerts ? Dans le Temple de Jérusalem, bien sur.

 

Le sacrifice perpétuel a il déjà été abolie avant l'époque de Daniel ?

Oui, lorsque l'Empire Babylonien occupa Jérusalem, détruisis le Temple de Salomon et chassa les Juifs hors de Judée pendant 70 ans, il abolie le sacrifice perpétuel.

Autrement dit, il empêcha le déroulement normal du cérémoniel des sacrifices au Temple.

Par la suite, l'Empire Médo-Perse, plus tolérant, permis le rétablissement des activités sacrificielles.

C'est ce nous expliquent les livres d'Esdras et de Néhémie.

Les Juifs reviennent de Babylone après 70 ans de captivité.

En ce qui concerne, la rénovation de Jérusalem il y eu trois étapes.

                  - Esdras se chargea de la reprise des Sacrifices

                  - Zorobabel construisis le Second Temple

                  - Néhémie s'occupa de la reconstruction de Jérusalem et de ses murailles

Les activitées du Temple étaient parfaitement rétablies à l'époque de Jésus.

 

2nd-temple-jerusalem

 

Après cette parenthèse sur le sacrifice perpétuel, revenons au texte de Daniel.

 

Daniel 8:10,12

Elle s'éleva jusqu'à l'armée des cieux, elle fit tomber à terre une partie de cette armée et des étoiles, et elle les foula. Elle s'éleva jusqu'au chef de l'armée, lui enleva le sacrifice perpétuel, et renversa le lieu de son sanctuaire. L'armée fut livrée avec le sacrifice perpétuel, à cause du péché ; la corne jeta la vérité par terre, et réussit dans ses entreprises.

 

Rappelons nous que le Royaume de Dieu est déjà en place à cette époque. Et même si il est, encore, embryonnaire et incomplet, il lutte déjà contre les forces d'oppositions à CHRIST. Mais à cause du péché qui prédomine, L' Empire Ottoman parvins à jeter la vérité Judéo-chrétienne par terre et réussit dans ses entreprises.

 

Mais revenons au sacrifice perpétuel.

Nous avons vu qu'il était pleinement rétabli à l'époque de Jésus. En l'an 70, l'Empire Romain détruisis la ville de Jérusalem et son Temple. Après la domination Romaine, Jérusalem fut sous domination musulmane, puis ottomane. Les Juifs ne purent jamais rétablir le sacrifice perpétuel, comme il l'avait fait après la domination Babylonienne.

 

8-Elle subsista jusqu'au Temps de la Fin

 

L' Empire Ottoman dura jusqu'en l'an 1924.

 

9-il sera brisé, sans l'effort d'aucune main.

 

L' Empire Ottoman ne fut pas détruit par un autre Empire, ni par une invasion étrangère.

Il fut abolie par la Proclamation de la République de Turquie, qui abolie par la même occasion le Califat.

 

En conclusion nous venons de voir que l'Empire Grec se prolonge en devenant l'Empire Ottoman, de la même façon que l'Empire Romain se prolonge en devenant le Saint Empire Romain.

 

Le Temps des Nations

On a vu, dès le début, que Daniel se lamentait sur l'occupation de son pays par une puissance étrangère.

ça a commencé par l'occupation babylonienne et ça a continué jusqu'à nos jours.

On appelle cette période le Temps des nations.

Jésus en parle.

« Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations, jusqu’à ce que les temps des nations soient accomplis » (Luc 21:24)

Mais combien de temps devait il durer ?

 

Revenons au texte de Daniel.

Daniel 8:13,14

J'entendis parler un saint ; et un autre saint dit à celui qui parlait : Pendant combien de temps s'accomplira la vision sur le sacrifice perpétuel et sur le péché dévastateur ? Jusques à quand le sanctuaire et l'armée seront-ils foulés ? Et il me dit : Deux mille trois cents soirs et matins ; puis le sanctuaire sera purifié.

 

Cette mystérieuse période de 2300 jours correspond à 2300 ans, comme nous avons vu plus haut. C'est la durée du Temps des Nations.

 

Daniel 8:26

Et la vision des soirs et des matins, dont il s'agit, est véritable. Pour toi, tiens secrète cette vision, car elle se rapporte à des temps éloignés.

 

Mais quelle est le point de départ de cette période ? Cela concerne la durée de l'abolition du sacrifice perpétuel, du péché dévastateur et la purification du sanctuaire et de l'armée, depuis que ceux ci ont été foulés au pieds par l'Empire Grec.

Revenons en arrière. Alexandre le Grand conquiert la Judée en l'an 332 AV J-C

C'est la, le commencement que l'on cherche. Calculons en enlevant une année puisqu'il n'y a pas d'année zéro dans notre calendrier.

 

                                     - 332 + 2300 - 1 = 1967                                                                                                                      

Que se passa il à cette date ?

 

La guerre des Six Jours est une guerre qui opposa, du 5 au 10 juin 1967, Israël à une coalition de pays de la Ligue arabe formée par l'Égypte, la Jordanie, la Syrie et l'Irak. Cette guerre fut déclenchée comme une « attaque préventive » d'Israël contre ses voisins arabes, à la suite du blocus du détroit de Tiran aux navires israéliens par l'Égypte le 23 mai 1967

1. Le soir de la première journée de guerre, la moitié de l'aviation arabe était détruite. Et le soir du sixième jour, les armées égyptiennes, syriennes et jordaniennes étaient défaites

2. Les chars de Tsahal bousculèrent leurs adversaires sur tous les fronts. En moins d'une semaine, l'État hébreu tripla sa superficie : l'Égypte perdit la bande de Gaza et la péninsule du Sinaï, la Syrie fut amputée du plateau de Golan et la Jordanie de la Cisjordanie et Jérusalem-Est.

 

Plus symbolique encore de la défaite arabe fut la prise de la vieille ville de Jérusalem. La cité des 3 religions du Livre devint dès lors la capitale d'Israël, sans la reconnaissance de la plus grande partie de la communauté internationale. Les résultats de cette guerre, épisode du conflit israélo-arabe, influencent encore aujourd'hui la géopolitique de la région. En particulier, certains territoires ont été annexés ou sont toujours occupés par Israël aujourd'hui.

Jérusalem fut réunifiée sous gouvernance israélienne après la Guerre des Six Jours de 1967, lancée par le monde arabe contre Israël.

 

Comme Jésus l' avais prédis :

Luc 21:24

Et ils tomberont sous le tranchant de l'épée, et seront menés captifs parmi toutes les nations; et Jérusalem sera foulée aux pieds par les nations jusqu'à ce que les temps des nations soient accomplis.

 

1967 est donc la date de la fin du Temps des Nations

Remarquez que ce n'est pas la date de la création de l'Etat d'Israël.

il fallait que Jérusalem soit délivré.

 

CHAPITRE 9

 

Daniel 9:1,2

La première année de Darius, fils d'Assuérus, de la race des Mèdes, lequel était devenu roi du royaume des Chaldéens, la première année de son règne, moi, Daniel, je vis par les livres qu'il devait s'écouler soixante-dix ans pour les ruines de Jérusalem, d'après le nombre des années dont l'Éternel avait parlé à Jérémie, le prophète.

 

Daniel en étudiant les prophéties de Jérémie s’aperçoit que la captivité Babylonienne de son peuple devais durer 70 ans, s’ensuit une longue lamentation de Daniel sur son pays dévasté et sur les péchés de son peuple.

 

Daniel 9:20,23

Je parlais encore, je priais, je confessais mon péché et le péché de mon peuple d'Israël, et je présentais mes supplications à l'Éternel, mon Dieu, en faveur de la sainte montagne de mon Dieu; je parlais encore dans ma prière, quand l'homme, Gabriel, que j'avais vu précédemment dans une vision, s'approcha de moi d'un vol rapide, au moment de l'offrande du soir. Il m'instruisit, et s'entretint avec moi. Il me dit: Daniel, je suis venu maintenant pour ouvrir ton intelligence. Lorsque tu as commencé à prier, la parole est sortie, et je viens pour te l'annoncer; car tu es un bien-aimé. Sois attentif à la parole, et comprends la vision!

 

L' Ange Gabriel viens lui révéler une nouvelle prophétie que l'on appellera plus tard : la prophétie des 70 semaines.

 

Daniel 9:24,27

Comprends donc la parole, et sois intelligent dans la vision: soixante-dix semaines ont été déterminées sur ton peuple et sur ta sainte ville, pour clore la transgression, et pour en finir avec les péchés, et pour faire propitiation pour l'iniquité, et pour introduire la justice des siècles, et pour sceller la vision et le prophète, et pour oindre le saint des saints.

Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps de trouble.

Et après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur; et le peuple du prince qui viendra détruira la ville et le lieu saint, et la fin en sera avec débordement; et jusqu'à la fin il y aura guerre, un décret de désolations. Et il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine; et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; et à cause de la protection des abominations il y aura un désolateur, et jusqu'à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée.

 
 
 

Daniel nous indique que le commencement des ces soixante dix semaines correspond à un ordre donné de rebâtir Jérusalem qui avait été dévasté. Mais à quelle date a été donné cet ordre ?

 

Les exégètes choisissent Artaxerxès Ier Longue Main sans trop se poser de question. Mais qu'en est il vraiment ?

Les soixante dix semaines durent de 445 AV JC à 44 AP JC selon cette hypothèse.
Le problème, c'est que ça ne colle pas pas vraiment à la prophétie.
De plus, cette hypothèse a donné lieu à des tas de falsifications.
Certains exégètes n'hésitent pas a modifier les dates du règne d'Artaxerxès afin que la dernière semaine corresponde avec le ministère de Jésus.
D'autres exégètes préfèrent reporter cette période de 7 ans dans le futur, en en faisant une période de Tribulation qui surviendrais après leur imaginaire Temps de la grâce. Autrement dis, Dieu prendrais ces semaines à la carte comme vous vous prenez vos congés. Allez 4 semaines pour les congés d'été et on garde une semaine pour les fêtes de fin d'année.
Certains traducteurs de la Bible remplacent le mot Oint par le mot Messie ce qui évidemment change le sens. Un OINT est une personne qui à reçu une onction pour devenir roi. Par exemple, le roi David est un oint.
La prophétie des 70 semaines ne concerne pas la venue de Jésus mais la destruction et la reconstruction de Jérusalem.
 

 

Alors qu'elle est la solution ?

L'erreur des exégètes semble d'avoir choisie la période de la destruction de Jérusalem par les Babyloniens et sa reconstruction par Néhémie.

La période convenable semble être la destruction de Jérusalem par les Romains en l'an 70.

Revenons à une interprétation plus sérieuse. Examinons  l'Histoire :  

 

Après la destruction de Jérusalem, la forteresse de Massada, dirigée par Eléazar, continuera de résister mais finalement fut prise en l'an 73.

 

Les Juifs n'étaient pas entièrement chassés de Jérusalem par la ruine de cette ville, et par l'incendie de son temple sous Vespasien et sous Titus. Ils s'étaient bâti des maisons dans Jérusalem, et ils s'étaient fait un honneur de conserver le lieu saint où le temple avait été posé.

 

Domitien, fils cadet de Vespasien, succéda à son frère Titus. Les historiens Dion Cassius et Suétone rapportent que Domitien, celui qu'on surnomma "le Néron chauve", fit rechercher les citoyens "qui vivaient comme des Juifs". À ce moment il s'agissait sans doute plus de rechercher des activistes juifs (sympathisants zélotes), infiltrés au plus haut niveau de l'administration ou de la magistrature que de "persécuter une religion", une notion par ailleurs fort étrangère au droit romain. Cette parenté entre l'empereur et les soi-disant martyrs montre aussi que Domitien visait sans doute moins à poursuivre les prosélytes juifs (ou judéo-chrétiens, ou chrétiens judaïques) qu'à éliminer des prétendants à sa succession, conspirateurs ou prétendus tels. Les "mœurs judaïques" n'auraient servi que de prétexte à ce souverain pathologiquement méfiant qu'était Domitien. La prétendue "persécution de Domitien" ne fut donc probablement que la répression d'un complot d'ordre politique, contre les activistes juifs (Zélotes), ou un règlement de compte familial. Les motifs religieux furent secondaires, voire inexistants.

 

Son successeur, Nerva, nommé par le Sénat, abolit l’application du fiscus judaicus aux prosélytes qu’avait promulguée Domitien. Cette taxe individuelle versée par chaque juif pour l’entretien du Temple de Jérusalem était collectée au profit de Rome depuis la destruction du Temple. Domitien l’avait généralisée vers 92 aux prosélytes qui suivaient les mœurs juives sans en observer tous les rites. Cela avait donné lieu à des abus humiliants de la part de certains percepteurs, voulant vérifier la judaïté de contribuables potentiels. Il mourra le 27 janvier 98

 

Trajan accéda au pouvoir en 98 et eu pour successeur l'Empereur Hadrien ;

 

En 132 AP JC, Simon Bar-Kokhba soulève le peuple juif contre l’empereur romain Hadrien. Depuis des années les Juifs s’opposent à l’autorité de Rome en vain. Cette révolte s’étendra sur trois années et aboutira à une sévère défaite. Aux nombreux morts s’ajoutera l’expulsion des Juifs de Jérusalem. La ville, renommée Aelia Capitolina, leur sera totalement interdite et Hadrien donnera à la Judée le nom de Palestine. un temple païen y est construit : à l'évidence, la puissance romaine veut mettre fin à l'existence, en Orient, d'une nation rebelle à l'ordre qu'elle veut instaurer.

L'empereur Adrien, vainqueur en 136, interdit aux Juifs l'entrée de Jérusalem ; il dispersa par toute la terre cette malheureuse nation, dont l'existence se prolonge à travers les siècles comme un témoignage vivant de l'accomplissement des prophéties et de la vérité de la religion chrétienne.
 

Reprenons l'interprétation :

Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps de trouble.

Qui a ordonné la reconstruction de Jérusalem après sa destruction par les Romains.

Examinons à nouveau l'Histoire :  

L'empereur Constantin, ayant embrassé le christianisme en l'an 312, chargea sa pieuse mère sainte Hélène de réparer les saints lieux. Des fouilles, faites aux Calvaires, firent découvrir la Vraie Croix et les divers instruments de la passion. Une magnifique église, dite du Saint-Sépulcre fut bâtie sur le Calvaire, pour renfermer le tombeau de Jésus-Christ ; une autre, sur le mont des Oliviers, à l'endroit même où le Sauveur était monté au ciel ; et une troisième à Bethléem, où il était né.

 

Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie

Cette parole a été émise par l'Empereur Constantin en l'an 312.

Voila le commencement de nos 70 semaines.

Chaque jour correspond à un an comme nous avons déjà vue

 

Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps de trouble.

 

Première période correspondant à 7 semaines

 

7 fois 7 jours = 49 jours = 49 années

 

On a la période de 312 à 361                           

 

 

 

Deuxième période correspondant à 62 semaines

 

62 fois 7 jours = 434 jours = 434 années

 

On a la période de 361 à 795   

                       

Vers l'an 362, l'empereur Julien, neveu du grand Constantin, mérita le surnom d'Apostat en abjurant le christianisme. Pour démentir les prophéties, il permit aux Juifs de revenir à Jérusalem, et de rebâtir le temple dont Jésus-Christ avait prédit qu'il ne resterait pas pierre sur pierre. En faisant démolir les fondements de l'ancien temple, Julien servit, contre son attente, à l'accomplissement littéral de la prophétie qu'il voulait contredire.

Lorsque les pierres eurent été retirées, un tremblement de terre combla les fouilles, et tua ou blessa plusieurs ouvriers. Des globes de feu, s'élevant de terre chaque fois qu'on reprenait les travaux, triomphèrent de l'opiniâtreté des Juifs ; un grand nombre d'entre eux confessèrent la divinité de Jésus-Christ et embrassèrent le christianisme.

Après la mort de Julien l'Apostat, la Palestine resta paisible jusqu'au VIIème siècle, et participa au grand mouvement de la vie monastique en Orient. Parmi ses illustres anachorètes on compte saint Jérôme, qui se retira dans la grotte de Bethléem, où il traduisit la Bible de l'hébreu en latin. Cette version latine est entrée presque tout entière dans la traduction connue sous le nom de Vulgate.

Mais au début du VIe siècle, les Perses de Chosroès II s’emparent de la ville – avec l’aide de troupes juives – et saccagent les Lieux saints. Un empereur byzantin énergique, Héraclius, reprend la cité ; il ne s’y maintiendra que huit ans. En 638, Jérusalem tombe aux mains des Arabes.                          

691 – Le calife Abd al-Malik (646 à 705) termine la construction du Dôme du Rocher.
 
710 – Après le Dôme du Rocher (690), la première Mosquée d’Al Aqsa est construite par les Omayades et terminée en 710, par le calife el-Wélid (668 - 715), un calife omayade, qui a régné de 750 à 715. Certains éléments indiquent que la mosquée fut construite sur les ruines du bâtiment annexe du second Temple, le Chanuyos. Le monument a été détruit par les tremblements de terre et reconstruit au moins cinq fois. La reconstruction la plus récente date de 1035.
 
 
Sache-le donc, et comprends! Depuis le moment où la parole a annoncé que Jérusalem sera rebâtie jusqu'à l'Oint, au Conducteur, il y a sept semaines et soixante-deux semaines, les places et les fossés seront rétablis, mais en des temps de trouble.
 
Nous avons vu comment Jérusalem a été rebâtie depuis l'ordre donné par l'Empereur Constantin mais qui est cet Oint qui doit venir après les 69 semaines ?
C'est Charlemagne !
 
Et après les soixante-deux semaines, un Oint sera retranché, et il n'aura pas de successeur;
 

Après sa disparition, Charlemagne n'eut pas de successeur en tant qu'Empereur d'Occident.

 

et le peuple du prince qui viendra détruira la ville et le lieu saint, et la fin en sera avec débordement; et jusqu'à la fin il y aura guerre, un décret de désolations.

 

Ensuite vint le temps des Croisades avec de nombreux massacres et destructions à Jérusalem.

 

Et il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine; et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande; et à cause de la protection des abominations il y aura un désolateur, et jusqu'à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée.

 

Revenons à notre dernière semaine;

 

Troisième période correspondant à 1 semaine.

 

1 fois 7 jours = 7 jours = 7 années

 

On a la période de 795 à 802  

 

Et il confirmera une alliance avec la multitude pour une semaine;

 

Charlemagne conclue des alliances avec tous les peuples européens y compris la Papauté.

Mais ces alliances ne durèrent pas.

 

et au milieu de la semaine il fera cesser le sacrifice et l'offrande;

 

Charlemagne fut sacré Empereur en l'an 800 au milieu de la semaine

Mais comment fit il cesser le sacrifice et l'offrande ?

Il ne l'a pas fait par la force !

Sous Charlemagne, les Juifs,bénéficiant de certains privilèges,prennent une part active dans le développement de l'empire.

Suite à ça, les Juifs préfèrent quitter Jérusalem pour s'installer en Europe.

Et le projet de l'Empereur Julien de rebatir le Temple et de rétablir le sacrifice perpétuel tomba en désuétude.

 

et à cause de la protection des abominations il y aura un désolateur, et jusqu'à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée.

 

et à cause de la protection des abominations

Dieu considère la domination étrangère sur Jérusalem comme une abomination.

il y aura un désolateur,

Le monde musulman.

et jusqu'à ce que la consomption et ce qui est décrété soient versés sur la désolée.

Sur Jérusalem .

 

 

CHAPITRE 10

 

Daniel a une nouvelle apparition sous le règne de Cyrus, roi de Perse

 

Daniel 10:1,21

 La troisième année du règne de Cyrus, roi de Perse, une parole fut révélée à Daniel, surnommé Beltassar : parole vraie et grand combat. Il comprit la parole : la compréhension lui vint dans une vision.

 En ces jours-là, moi, Daniel, je portai le deuil pendant trois semaines entières.Je ne mangeai pas de nourriture agréable ; ni viande ni vin ne passèrent par ma bouche, je m’abstins de tout parfum jusqu’au terme de ces trois semaines.

 Et le vingt-quatrième jour du premier mois, étant au bord du grand fleuve, le Tigre, je levai les yeux et regardai. Voici : il y avait un homme vêtu de lin, qui portait une ceinture d’or pur autour des reins ;son corps était comme de la chrysolithe, son visage comme un éclair, ses yeux comme des torches de feu, ses bras et ses jambes avaient l’éclat du bronze poli, et le son de ses paroles était comme la rumeur d’une multitude.

 Moi seul, Daniel, je vis cette apparition. Les hommes qui étaient avec moi ne voyaient pas l’apparition, mais une grande terreur s’abattit sur eux, et ils s’enfuirent pour se cacher.Je demeurai donc seul et regardai cette apparition impressionnante. J’étais sans force aucune, mes traits bouleversés se décomposèrent, ma force m’abandonna.J’entendis le bruit de ses paroles, et lorsque je l’entendis, je fus pris de torpeur et tombai face contre terre.

Alors une main me toucha et me redressa sur les genoux et les paumes de mes mains. Il me dit : « Daniel, homme aimé de Dieu, comprends les paroles que je vais te dire, mets-toi debout. Oui, maintenant j’ai été envoyé vers toi. » Tandis qu’il me parlait, je me mis debout en tremblant. Il me dit : « N’aie pas peur, Daniel. Dès le premier jour où tu as eu à cœur de comprendre et de t’humilier devant ton Dieu, tes paroles ont été entendues : c’est à cause de tes paroles que je suis venu.

L’ange du royaume de Perse m’a résisté pendant vingt et un jours, mais Michel, l’un des premiers anges, est venu à mon aide. Moi, je l’ai laissé avec l’ange des rois de Perse. Alors, je suis venu pour t’expliquer ce qui arrivera à ton peuple à la fin des jours. Voici une nouvelle vision pour ces jours-là. » Tandis qu’il me parlait, je me prosternai à terre en silence. Voici comme une forme de fils d’homme qui me toucha les lèvres. J’ouvris la bouche et parlai. Je dis à celui qui était devant moi : « Mon seigneur, à cause de l’apparition, l’angoisse me submerge et ma force m’abandonne. Comment le serviteur de mon seigneur pourra-t-il parler avec toi, mon seigneur, alors que je n’ai plus de force, et qu’il ne me reste pas de souffle ? » Celui qui avait l’apparence d’un homme me toucha de nouveau et me réconforta.  Il me dit : « N’aie pas peur, homme aimé de Dieu ! La paix soit avec toi ! Sois très fort ! » Tandis qu’il parlait, je repris des forces et dis : « Que mon seigneur parle, car tu m’as rendu la force. »  Il dit : « Sais-tu pourquoi je suis venu vers toi ? Maintenant, je vais retourner combattre l’ange de la Perse. À l’issue de ce combat, l’ange de la Grèce viendra. Personne ne me prête main-forte contre ceux-ci, sauf Michel, votre ange. Mais je t’annonce ce qui est inscrit dans le livre de vérité.

 

La domination Babylonienne a cédé la place à la domination Perse.

 

Maintenant, je vais retourner combattre l’ange de la Perse. À l’issue de ce combat, l’ange de la Grèce viendra

 

L'ange prédit que la domination de la Grèce viendra après celle de la Perse.

Mais à cette époque la Grèce n'est encore qu'un petit pays.

CHAPITRE 11

 

Daniel reçoit une nouvelle révélation sous le règne de Darius le Mède.

 

Daniel 11:1,45

La première année du règne de Darius le Mède, j’étais auprès de lui pour lui donner force et appui.

Maintenant je vais te révéler une vérité : Voici que trois rois surgiront encore en Perse. Le quatrième les surpassera en richesse, et lorsque sa richesse l’aura rendu plus fort, il mobilisera tout contre le royaume de Grèce. Un roi puissant surgira, exercera un immense pouvoir et agira selon son bon plaisir. Mais à peine aura-t-il surgi que son royaume sera mis en pièces et partagé aux quatre vents du ciel, sans aucun profit pour ses descendants. Son pouvoir ne sera plus le même, car son royaume sera démembré et livré à d’autres.

Le roi du Midi deviendra fort, mais l’un de ses princes sera plus fort que lui, son pouvoir sera plus grand que le sien. Après quelques années, ils feront alliance. La fille du roi du Midi viendra chez le roi du Nord pour exécuter ces accords. Mais elle n’aura plus d’appui et sa descendance ne se maintiendra pas. Elle-même sera livrée avec ceux qui l’avaient accompagnée, son enfant et celui qui était son soutien en ces temps-là. Mais de ses racines, un rejeton surgira à sa place. Il se portera à la rencontre de l’armée et entrera dans la citadelle du roi du Nord ; il les combattra et l’emportera. Il emmènera même leurs dieux comme captifs en Égypte, avec leurs images de métal fondu et leurs objets précieux d’argent et d’or. Pendant quelques années, il restera loin du roi du Nord. Mais ce dernier viendra dans le royaume du roi du Midi, puis retournera dans son pays. Ses fils reprendront le combat et réuniront des armées en grand nombre. L’un d’entre eux arrivera, déferlera, traversera, puis il s’en retournera. Ils porteront le combat jusqu’à la citadelle.

Alors, le roi du Midi sera pris de rage. Il ira combattre contre le roi du Nord, qui mettra sur pied une troupe nombreuse, mais cette troupe sera livrée aux mains du roi du Midi. Quand la troupe aura été prise, son cœur s’enflera d’orgueil. Mais il aura beau abattre des myriades d’hommes, il n’en sera pas plus fort. Le roi du Nord mettra de nouveau sur pied une troupe, plus nombreuse que la précédente. Au bout d’un certain temps, de quelques années, il arrivera avec une grande armée et un équipement considérable. En ces temps-là, beaucoup se dresseront contre le roi du Midi. Des hommes violents de ton peuple se lèveront pour accomplir la vision, mais ils échoueront. Alors, le roi du Nord arrivera, il élèvera un remblai pour s’emparer d’une ville fortifiée. Les forces du roi du Midi ne résisteront pas, ni leur élite : elles n’en auront pas la force.

Celui qui s’avancera contre ce dernier agira selon son bon plaisir. Nul ne lui résistera, et il s’arrêtera au Pays magnifique, ayant en main le pouvoir de détruire. Il se proposera de venir s’emparer de tout le royaume du roi du Midi et de passer accord avec lui. Il lui donnera une femme pour le conduire à sa perte, mais cela ne réussira pas, cela ne se produira pas. Il se tournera alors vers les îles et s’emparera de beaucoup d’entre elles, mais un général mettra fin à cette agression sans qu’il puisse à son tour l’agresser. Alors, il se tournera vers les citadelles de son pays. Mais il échouera, il tombera et on ne le retrouvera plus. Quelqu’un surgira à sa place, qui enverra un pillard attenter à ce qui fait la Splendeur du royaume. Mais en quelques jours il sera brisé, bien que ce ne soit ni par la colère ni par la guerre.

À sa place surgira un homme méprisable à qui l’on n’accordera pas l’honneur de la royauté, mais il viendra, en toute tranquillité, s’emparer de la royauté par des intrigues. Devant lui, les forces d’invasion seront débordées et brisées, ainsi qu’un chef de l’Alliance. Par des accords passés avec lui, il agira en traître ; il montera en puissance et, avec peu de monde, il s’imposera. En toute tranquillité, il viendra dans les régions fertiles de la province. Il fera ce que ni ses pères ni les pères de ses pères n’avaient fait : il distribuera aux siens du butin, des dépouilles et de l’équipement. Il tramera des complots contre les villes fortes, mais pour un temps seulement. Il mettra sa force et son courage à s’acharner contre le roi du Midi, avec une grande armée. Le roi du Midi s’engagera dans la guerre avec une armée nombreuse et très puissante, mais il ne résistera pas, car on tramera des complots contre lui. Ceux qui partagent sa table l’anéantiront, son armée sera débordée et beaucoup de victimes tomberont.

Les deux rois, le cœur mauvais, débiteront des mensonges à la même table, mais sans succès, car cela ne prendra fin qu’au moment fixé. Le roi du Nord retournera dans son pays avec un équipement considérable. Ayant des intentions hostiles contre l’Alliance sainte, il les mettra à exécution, puis il retournera dans son pays. Au moment fixé, il reviendra dans le royaume du Midi, mais cette fois, ce ne sera pas comme la première fois. Des navires venus de l’Occident l’attaqueront et il sera découragé. De nouveau, il s’emportera et agira contre l’Alliance sainte ; de nouveau, il sera de connivence avec ceux qui abandonnent l’Alliance sainte. Des forces envoyées par lui surgiront, profaneront le Lieu saint, la citadelle ; elles feront cesser le sacrifice perpétuel et établiront l’Abomination de la désolation.

Ceux qui transgressent l’Alliance, il en fera des renégats par ses intrigues, mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu réagira fermement. Les gens intelligents du peuple en instruiront beaucoup, mais ils seront accablés par l’épée, le feu, la captivité et la spoliation pendant des jours. Lorsqu’ils seront accablés, peu de gens leur viendront en aide, mais beaucoup se joindront à eux par intrigue. Parmi les gens intelligents, certains seront accablés ; ils seront ainsi épurés, purifiés, blanchis, jusqu’au temps de la fin, car ce n’est pas encore le moment fixé.

Le roi agira selon son bon plaisir, il s’élèvera et s’enflera d’orgueil au-dessus de tout dieu. À propos du Dieu des dieux, il dira des choses aberrantes. Il réussira jusqu’à ce que la colère soit à son comble, car ce qui a été décidé s’accomplira. Il n’aura d’égard ni pour le dieu de ses pères, ni pour le dieu favori des femmes, il n’aura d’égard pour aucune divinité, car il s’enflera d’orgueil au-dessus de tout. À leur place, il honorera la divinité des citadelles, une divinité inconnue de ses pères ; il l’honorera avec de l’or, de l’argent, des pierres rares et des objets précieux. Il interviendra contre les fortifications des citadelles avec l’aide d’une divinité étrangère. Il comblera d’honneurs ceux qui la reconnaîtront, il leur donnera autorité sur beaucoup et distribuera des terres en récompense.

Au temps de la fin, le roi du Midi l’affrontera. Le roi du Nord fondra sur celui-ci avec ses chars, ses cavaliers et de nombreux navires. Il arrivera dans les pays, il y déferlera, il les traversera. Il arrivera jusqu’au Pays magnifique et beaucoup seront accablés. Voici ceux qui échapperont à son emprise : Édom, Moab et les meilleurs des fils d’Ammone. Il étendra son emprise sur les pays ; même le pays d’Égypte n’en réchappera pas. Il s’emparera des trésors d’argent et d’or et de tous les objets précieux de l’Égypte. Les Libyens et les Éthiopiens marcheront dans ses pas. Mais des rumeurs venues de l’Orient et du Nord l’inquiéteront, et il partira en grande fureur pour détruire et anéantir beaucoup de monde. Il dressera les tentes de son quartier général entre la mer et la sainte Montagne magnifique. Mais ce sera pour lui la fin, sans que personne lui vienne en aide.

 

Examinons ce texte en détail :

Voici que trois rois surgiront encore en Perse.

Ces trois rois sont :

                              - Cambyse (530 à 522 av. J.-C.),

                              - Pseudo-Smerdis, ou Gaumata (522 av. J.-C.)

                              - Darius I (522 à 486 av. J.-C.).

 

Le quatrième les surpassera en richesse, et lorsque sa richesse l’aura rendu plus fort, il mobilisera tout contre le royaume de Grèce.

C'est Xerxès I (486 à 465 av. J.-C.) qui a cherché à conquérir la Grèce en 480.

 

Un roi puissant surgira, exercera un immense pouvoir et agira selon son bon plaisir.

C'est Alexandre-le-Grand.
 

Mais à peine aura-t-il surgi que son royaume sera mis en pièces et partagé aux quatre vents du ciel, sans aucun profit pour ses descendants. Son pouvoir ne sera plus le même, car son royaume sera démembré et livré à d’autres.

Nous avons vu que quatre généraux se partagèrent l'Empire d'Alexandre après sa mort. Cette division donna naissance à quatre Royaumes :

                - Le Royaume d' OCCIDENT issu du général Cassandre,

                - Le Royaume du NORD issu du général Lysimaque,

                - Le Royaume d' ORIENT issu du général Séleucos,

                - Le Royaume du MIDI issu du général Ptolémée.

 

Le roi du Midi deviendra fort, mais l’un de ses princes sera plus fort que lui, son pouvoir sera plus grand que le sien.

Le roi du Midi règne en l'Egypte, située au midi du pays de Canaan ; Ce roi du Midi est Ptolémée I, fils de Lagus, le fondateur du royaume des Ptolémées.

un de ses princes sera plus fort que lui

c'est Séleucus, surnommé Nicator, qui, d'abord l'un des généraux de Ptolémée, se rendit ensuite indépendant et fonda l'empire gréco-syrien, désigné sous le nom d'empire des Séleucides ; il s'étendait de la Phrygie jusqu'à l'Indus. Depuis ce moment, la Syrie et l'Egypte furent toujours en guerre, et, comme la Palestine est située entre ces deux pays, les Juifs tombaient tantôt sous la domination de l'Egypte, tantôt sous celle de la Syrie, selon que l'une ou l'autre de ces puissances était la plus forte.

les rois de Syrie sont désignés par l'expression de : rois du Septentrion ou du Nord.

 

Après quelques années, ils feront alliance.

 En l'an 218 avant J-C, une alliance suspendit momentanément les hostilités entre le roi du Midi et le roi du Septentrion.

 

La fille du roi du Midi viendra chez le roi du Nord pour exécuter ces accords.

Le roi d'Egypte, Ptolémée II Philadelphe, donna en mariage sa fille Bérénice au roi de Syrie Antiochus II Théos, en l'obligeant à répudier sa femme Laodicée et à déshériter les enfants de celle-ci. Une portion de la Palestine fut accordée comme dot au roi de Syrie.

 

Mais elle n’aura plus d’appui et sa descendance ne se maintiendra pas.

Elle ne conservera ni l'appui  de son père, ni son  époux.

 

Elle-même sera livrée avec ceux qui l’avaient accompagnée, son enfant et celui qui était son soutien en ces temps-là.

Dès que Ptolémée Philadelphe fut mort, Antiochus répudia sa fille Bérénice et reprit Laodicée. Celle-ci, rétablie sur le trône, se vengea de l'affront qu'elle avait subi en empoisonnant son mari et en faisant mourir la princesse égyptienne avec son fils. Ainsi l'accord que Ptolémée s'était proposé d'établir par ce mariage fut brisé et la guerre éclata de nouveau.

 

Mais de ses racines, un rejeton surgira à sa place.

un rejeton sortant de la même racine qu'elle, Ptolémée III Evergète, frère de Bérénice et successeur de Ptolémée Philadelphe ; il se leva, à la place de son père, pour venger la mort de sa sœur.

 

Il se portera à la rencontre de l’armée et entrera dans la citadelle du roi du Nord ; il les combattra et l’emportera.

Il marcha contre Séleucus Callinicus, fils d'Antiochus Théos, fit mourir Laodicée et s'empara d'une grande partie de la Syrie et de la Cilicie.

 

Il emmènera même leurs dieux comme captifs en Égypte, avec leurs images de métal fondu et leurs objets précieux d’argent et d’or.

Et il emmènera en captivité en Egypte leurs dieux mêmes, avec leurs images de fonte et avec leurs vases précieux d'or et d'argent. il prévaudra quelques années sur le roi du Septentrion.

 

Pendant quelques années, il restera loin du roi du Nord.

Ptolémée, apprenant qu'une sédition s'était élevée en Egypte pendant son absence, y revint chargé d'un riche butin consistant en 40 000 talents d'argent, des vases précieux, et 2500 images de fonte. Parmi ces dernières se trouvaient les idoles égyptiennes que Cambyse avait autrefois emportées d'Egypte en Perse ; le peuple, très attaché à ses idoles, fut si heureux de leur retour qu'il donna à Ptolémée le surnom d'Evergète ou bienfaiteur. Justin affirme qu'il se serait emparé de tout le royaume de Séleucus si les circonstances ne l'avaient pas rappelé en Egypte. Ce roi se montra bienveillant pour les Juifs.

 

Mais ce dernier viendra dans le royaume du roi du Midi, puis retournera dans son pays.

 le roi du Septentrion, Séleucus Callinicus, qui, voulant prendre sa revanche, envahit à son tour l'Egypte mais dut rentrer dans son pays, après avoir essuyé une grande défaite.

 

Ses fils reprendront le combat et réuniront des armées en grand nombre.

Les fils de Séleucus Callinicus : Séleucus III Céraunus et Antiochus III le Grand.

 

L’un d’entre eux arrivera, déferlera, traversera, puis il s’en retournera. Ils porteront le combat jusqu’à la citadelle.

Le premier étant mort pendant les préparatifs de l'expédition, son frère poursuivit seul la guerre contre Ptolémée Philopator, fils d'Evergète.

Antiochus pénétra jusqu'à la ville de Dura, près de Césarée, où il accorda à Ptolémée une trêve de quatre mois ; à l'expiration de cette trêve, il recommença la guerre, s'empara de la Phénicie et de la Palestine et s'avança jusqu'à la forteresse de Raphia, établie non loin de Gaza, sur la frontière d'Egypte.

 

Alors, le roi du Midi sera pris de rage. Il ira combattre contre le roi du Nord, qui mettra sur pied une troupe nombreuse, mais cette troupe sera livrée aux mains du roi du Midi.

Irrité par les succès de son adversaire, Ptolémée Philopator secoua son apathie, entra en campagne et défit complètement Antiochus à la bataille de Raphia (217 avant J-C).

Et cette troupe lui sera livrée. Dix mille hommes de l'armée du roi de Syrie furent tués et quatre mille faits prisonniers.

 

Quand la troupe aura été prise, son cœur s’enflera d’orgueil. Mais il aura beau abattre des myriades d’hommes, il n’en sera pas plus fort.

Au lieu de poursuivre ses avantages et de se rendre maître de la Syrie, Ptolémée, se livrant à la débauche, fit la paix avec Antiochus. Grâce à son indolence voluptueuse, il perdit le fruit de sa victoire.

 

Le roi du Nord mettra de nouveau sur pied une troupe, plus nombreuse que la précédente. Au bout d’un certain temps, de quelques années, il arrivera avec une grande armée et un équipement considérable.

Quatorze ans après la bataille de Raphia, Antiochus, fortifié et enrichi par d'heureuses campagnes en Perse, en Judée et en Asie-Mineure, renouvela, à la tête d'une armée considérable, la guerre contre Ptolémée Epiphane, fils de Philopator, âgé seulement de cinq ans, et il reconquit les provinces qu'il avait perdues.

 

En ces temps-là, beaucoup se dresseront contre le roi du Midi. Des hommes violents de ton peuple se lèveront pour accomplir la vision, mais ils échoueront.

Beaucoup de gens. Antiochus s'était allié avec Philippe, roi de Macédoine, pour sa nouvelle expédition contre Ptolémée Epiphane. En outre, des soulèvements éclatèrent à cette époque, dans tous les pays soumis à l'Egypte, entre autres en Judée. Des Juifs violents se révoltèrent contre le roi du Midi, leur souverain légitime, et se joignirent à Antiochus. Ainsi commencèrent les épreuves qui attendaient Israël sous la domination syrienne.

Et ils tomberont. Leur entreprise n'aura d'autre résultat que d'attirer des malheurs sur leur patrie et sur eux-mêmes.

 

Alors, le roi du Nord arrivera, il élèvera un remblai pour s’emparer d’une ville fortifiée. Les forces du roi du Midi ne résisteront pas, ni leur élite : elles n’en auront pas la force.

une ville fortifiée. Il s'agit de la ville de Sidon, où le général égyptien Scopas s'était réfugié, et où il fut assiégé et forcé de se rendre.

Les forces du roi du Midi ne résisteront pas, ni leur élite. Trois généraux égyptiens, envoyés au secours de Scopas, furent repoussés ; cette victoire rendit Antiochus maître de toutes les possessions de Ptolémée en Asie.

 

Celui qui s’avancera contre ce dernier agira selon son bon plaisir. Nul ne lui résistera, et il s’arrêtera au Pays magnifique, ayant en main le pouvoir de détruire.

C'est le moment où la puissance d'Antiochus arrive à son apogée. Il s'arrêta dans la Palestine pour en prendre possession.

ayant en main le pouvoir de détruire. Ces mots se rapportent à l'expédition d'Antiochus contre l'Egypte, car il traita les Juifs avec bienveillance.

 

Il se proposera de venir s’emparer de tout le royaume du roi du Midi et de passer accord avec lui. Il lui donnera une femme pour le conduire à sa perte, mais cela ne réussira pas, cela ne se produira pas.

Cependant Antiochus dut renoncer à son projet d'attaque ouverte contre l'Egypte, parce qu'il craignait l'intervention des Romains, et il eut recours à la ruse. Il conclut la paix à la condition que Cléopâtre, sa fille, épouserait le jeune Ptolémée ; elle lui apporterait en dot la Palestine, C'est-à-dire l'objet de contestation entre les deux rois. Son intention, en traitant cette alliance, était d'avoir un pied en Egypte et de faire naître une occasion propice pour se rendre maître du royaume.

cela ne se produira pas. Le stratagème ne réussira pas, et le pays ne sera point à lui. Cléopâtre, en prenant le parti de son mari plutôt que celui de son père, fit échouer le plan que ce dernier avait formé.

 

Il se tournera alors vers les îles et s’emparera de beaucoup d’entre elles, mais un général mettra fin à cette agression sans qu’il puisse à son tour l’agresser.

Il s'empara de plusieurs des îles de la mer Egée (Rhodes, Samos, etc.), alliées aux Romains, et traversa l'Hellespont, sans se laisser arrêter par les représentations des envoyés de Rome, auxquels il adressa une réponse blessante. Le capitaine qui fit cesser l'injure est le général romain Lucius Scipion l'Asiatique, qui remporta sur Antiochus la brillante victoire de Magnésie, le frappant ainsi du coup dont celui-ci avait voulu le frapper.

 

Alors, il se tournera vers les citadelles de son pays. Mais il échouera, il tombera et on ne le retrouvera plus.


Obligé de battre en retraite, Antiochus dut mettre un terme à ses conquêtes et ne plus songer qu'à se fortifier dans les citadelles de son pays. Mais ayant voulu dépouiller le temple de Bélus en Elymaïs, afin de se procurer l'argent qui lui manquait pour acquitter le tribut imposé par les Romains, il fut massacré, lui et ses soldats, par une poignée d'hommes que son sacrilège avait indignés. La prédiction détaillée des exploits et des artifices de ce roi prélude à l'histoire d'Antiochus Epiphane, son fils cadet.

 

Quelqu’un surgira à sa place, qui enverra un pillard attenter à ce qui fait la Splendeur du royaume. Mais en quelques jours il sera brisé, bien que ce ne soit ni par la colère ni par la guerre.

C'est Séleucus Philopator, fils aîné et successeur d'Antiochus-le-Grand. Son règne ne présenta rien de remarquable, et le seul trait qui en soit mentionné ici est l'envoi d'un de ses ministres, Héliodore, comme exacteur dans le lieu qui est la gloire du royaume, c'est-à-dire à Jérusalem, pour piller le trésor du temple et se procurer des ressources. Ce fait est raconté 2 Maccabées 3. Après douze ans de règne, ce roi périt par les embûches d'Héliodore qui l'empoisonna. Sa mort subite (en quelques jours il sera brisé) n'eut donc lieu ni dans une querelle violente (par colère) ni dans une bataillle (en guerre).

 

À sa place surgira un homme méprisable à qui l’on n’accordera pas l’honneur de la royauté, mais il viendra, en toute tranquillité, s’emparer de la royauté par des intrigues.

C'est Antiochus IV, frère de Séleucus. Par opposition au surnom d'Epiphane (illustre) qui lui fut donné par ses flatteurs, l'auteur lui applique l'épithète de dédaigné, peu considéré.  Le surnom d'Epimane (le fou) que, au témoignage de Polybe, ses sujets substituèrent à celui d'Epiphane le caractérise. Il ne parvint pas à la majesté du royaume par droit de naissance ; mais, ayant appris la mort de son frère Séleucus en revenant de Rome, il sut par des artifices et des flatteries s'emparer de la royauté, en supplantant l'héritier légitime, son neveu Démétrius, retenu à Rome comme otage.

 

Devant lui, les forces d’invasion seront débordées et brisées, ainsi qu’un chef de l’Alliance.

 Le roi d'Egypte, Ptolémée Philométor, neveu d'Antiochus, entra en campagne pour réclamer la dot de sa mère Cléopâtre qui n'avait pas été livrée ; mais il fut battu et fait prisonnier à Péluse.

Le chef de l'alliance c'est  probablement le souverain sacrificateur Onias III, qui était le chef politique et religieux du peuple de l'alliance et qui fut destitué par Antiochus.

 

Par des accords passés avec lui, il agira en traître ; il montera en puissance et, avec peu de monde, il s’imposera.

Cependant Antiochus, feignant d'avoir de l'amitié pour le jeune Ptolémée, son neveu, déclara que son dessein était de le remettre sur le trône ; sous ce prétexte il entra en Egypte avec une armée peu nombreuse et, s'empara du pays jusqu'à Alexandrie. Ce fut sa première campagne contre l'Egypte (173 avant J-C).

 

En toute tranquillité, il viendra dans les régions fertiles de la province. Il fera ce que ni ses pères ni les pères de ses pères n’avaient fait : il distribuera aux siens du butin, des dépouilles et de l’équipement. Il tramera des complots contre les villes fortes, mais pour un temps seulement..

Avant que les Egyptiens, pris à l'improviste, se fussent mis en état de défense, Antiochus occupa la Basse-Egypte, dont l'extraordinaire fertilité est connue, et il fit des largesses à ses partisans et aux Egyptiens, comme n'en avaient jamais fait ses prédécesseurs toujours à court d'argent. Comparez 1 Maccabées 3.20. Il s'empara de plusieurs forteresses ; Alexandrie lui résista avec succès.

 

Il mettra sa force et son courage à s’acharner contre le roi du Midi, avec une grande armée. Le roi du Midi s’engagera dans la guerre avec une armée nombreuse et très puissante, mais il ne résistera pas, car on tramera des complots contre lui. Ceux qui partagent sa table l’anéantiront, son armée sera débordée et beaucoup de victimes tomberont.

Seconde campagne contre l'Egypte, 171 avant J-C.

Le roi du Midi est Evergète II ou Physcon, frère de Philométor, qui avait été proclamé roi par les habitants d'Alexandrie, à la place de son frère tombé dans la dépendance d'Antiochus. Celui-ci prétendait toujours combattre dans l'intérêt de l'aîné de ses neveux, mais avec l'intention secrète de le frustrer du fruit de sa victoire. Physcon fut vaincu ensuite d'une trahison ourdie par Antiochus.

 

Les deux rois, le cœur mauvais, débiteront des mensonges à la même table, mais sans succès, car cela ne prendra fin qu’au moment fixé.

Les deux rois ne sont pas les deux frères, mais Philométor et Antiochus, lesquels, alliés ostensiblement contre Physcon, chercheront dans leur cœur à se tromper l'un l'autre. Ces mots : Assis à la même table, ils se diront des mensonges, font allusion à un fait qui ne nous est pas connu. Les mensonges consistaient sans doute dans des témoignages d'affection et de confiance qui n'étaient sincères ni d'un côté ni de l'autre.

Mais cela ne réussira pas. Aucun des deux ne réussira à anéantir l'autre, et la raison de leur insuccès est indiquée dans les mots suivants : Car la fin viendra au temps marqué : la mort d'Antiochus.

Ce qui ne réussira pas, sera leur entreprise contre Physcon, qui conserva Alexandrie et la couronne d'Egypte.

 

Le roi du Nord retournera dans son pays avec un équipement considérable. Ayant des intentions hostiles contre l’Alliance sainte, il les mettra à exécution, puis il retournera dans son pays.

Les persécutions d'Antiochus contre Israël.

De grandes richesses : le butin emporté d'Egypte. Mais ce butin ne lui suffisant pas, il prend la résolution de piller le temple de Jérusalem.

Et il le fait. Le récit du pillage du temple et des cruautés commises par Antiochus dans cette circonstance nous est donné 1 Maccabées 1.20-29 ; 2 Maccabées 5.11-17.

 

Au moment fixé, il reviendra dans le royaume du Midi, mais cette fois, ce ne sera pas comme la première fois.

Troisième campagne contre l'Egypte, 170 avant J-C. Elle était dirigée contre les deux frères, Philométor et Physcon, qui s'étaient réconciliés et régnaient conjointement ; mais cette dernière expédition ne fut pas couronnée de succès comme la première.

 

Des navires venus de l’Occident l’attaqueront et il sera découragé. De nouveau, il s’emportera et agira contre l’Alliance sainte ; de nouveau, il sera de connivence avec ceux qui abandonnent l’Alliance sainte.

 Il s'agit ici des navires romains, portant l'ambassadeur Popilius Laenas.

 Antiochus dut se soumettre au décret du sénat qui lui enjoignait de quitter l'Egypte. Son courroux, qu'il n'avait pu satisfaire contre l'Egypte, se tourna de nouveau contre Israël.

Et il s'entendra avec ceux qui abandonnent l'alliance sainte. Un parti d'apostats juifs, parmi lesquels se trouvait Ménélas, seconda le roi dans ses entreprises contre leur religion et contre leur pays.

 

Des forces envoyées par lui surgiront, profaneront le Lieu saint, la citadelle ; elles feront cesser le sacrifice perpétuel et établiront l’Abomination de la désolation.

Une troupe de 22 000 hommes, sous la conduite d'Apollonius, un des généraux d'Antiochus, fut détachée de l'armée en retraite et envoyée à Jérusalem. Le temple fut consacré à Jupiter Olympien et l'autel de ce dieu placé sur l'autel des holocaustes. 1 Maccabées 1.55 ; 2 Maccabées 6.2.

 

Ceux qui transgressent l’Alliance, il en fera des renégats par ses intrigues, mais le peuple de ceux qui connaissent leur Dieu réagira fermement.

Il séduira par des flatteries les violateurs de l'alliance. Mais le peuple prendra courage et agira ; c'est-à-dire qu'il tiendra ferme et qu'il résistera au tyran. 1 Maccabées 1.65, etc.

 

Les gens intelligents du peuple en instruiront beaucoup, mais ils seront accablés par l’épée, le feu, la captivité et la spoliation pendant des jours.

Ceux qui exercent une autorité parmi le peuple et qui ont la mission d'instruire les prêtres en particulier ; Deutéronome 33.10 ; Malachie 2.7. Ils encourageront le peuple à la fidélité et l'affermiront dans le service de Dieu, comme Matthatias et ses fils.

Ils seront abattus ; eux et ceux qui les auront suivis. 1 Maccabées 1.57 ; 2.38, etc. La persécution dura trois ans et demi.


Lorsqu’ils seront accablés, peu de gens leur viendront en aide, mais beaucoup se joindront à eux par intrigue.

peu de gens leur viendront en aide. Les révoltés remporteront quelques succès, mais pas assez pour mettre un terme à l'oppression.

beaucoup se joindront à eux par intrigue. Plusieurs se joignirent à eux, non par patriotisme, mais par crainte de la sévérité avec laquelle Judas Maccabée traitait ceux qui paraissaient faiblir. 1 Maccabées 2.14 ; 3.5,8.

 

Parmi les gens intelligents, certains seront accablés ; ils seront ainsi épurés, purifiés, blanchis, jusqu’au temps de la fin, car ce n’est pas encore le moment fixé.

Le but que Dieu se proposait par de si sanglantes persécutions était la purification de son peuple. 1 Pierre 1.7.

Il y en a qui seront abattus : est-ce comme victimes de la persécution ou comme se livrant à l'apostasie ?

Une épreuve parmi eux, pour les purifier. Dieu voulait donner au parti fidèle l'éclat de la sainteté, soit par l'exemple de dévouement donné par ces martyrs (1 Maccabées 9.17 et suivants), soit par le triage résultant de la désertion des hypocrites.

jusqu’au temps de la fin : jusqu'au terme des persécutions et à la mort d'Antiochus.

 

Le roi agira selon son bon plaisir, il s’élèvera et s’enflera d’orgueil au-dessus de tout dieu. À propos du Dieu des dieux, il dira des choses aberrantes. Il réussira jusqu’à ce que la colère soit à son comble, car ce qui a été décidé s’accomplira.

Le mépris d'Antiochus pour Dieu et en général pour tous les dieux.

Le roi agira selon son bon plaisir

Sa volonté sera la seule règle de ses actions.

il s’élèvera et s’enflera d’orgueil au-dessus de tout dieu : de tous les dieux nationaux des peuples de son empire ; et même de celui des Juifs, le Dieu des dieux.

Il réussira jusqu’à ce que la colère soit à son comble, car ce qui a été décidé s’accomplira ; il s'agit de la colère de Dieu se servant d'Antiochus comme d'une verge pour châtier son peuple et pour le purifier par ce châtiment.

Saint Paul s'est servi d'une partie des traits de ce tableau pour décrire l'homme de péché, 2Thessaloniciens 2.3. Aussi les anciens commentateurs ont-ils cru que toute cette fin de chapitre se rapportait directement et exclusivement à l'Antéchrist. Mais le contexte ne permet pas cette application.

 

Il n’aura d’égard ni pour le dieu de ses pères, ni pour le dieu favori des femmes, il n’aura d’égard pour aucune divinité, car il s’enflera d’orgueil au-dessus de tout.

Il n’aura d’égard ni pour le dieu de ses pères.

Il n'aura égard ni aux dieu de ses pères. Le trait de son caractère relevé ici est l'impiété à l'égard même des dieux de Grèce et de Syrie adorés par ses ancêtres.

ni pour le dieu favori des femmes : la déesse Anaïtis ou Mylitta des Balyloniens, appelée Nanda (2 Maccabées 1.13) en Syrie, identique avec la Reine du ciel déesse de la fécondité, Jérémie 7.18. Antiochus avait essayé en Elymaïs de piller un temple consacré à cette déesse. 1 Maccabées 6.1.

il n’aura d’égard pour aucune divinité. Il s'élève au-dessus de tous les dieux nationaux adorés jusqu'alors autour de lui, mais, comme le montre le verset suivant, pour introduire le culte d'un dieu étranger qui s'identifie pour lui avec la force militaire.

 

À leur place, il honorera la divinité des citadelles, une divinité inconnue de ses pères ; il l’honorera avec de l’or, de l’argent, des pierres rares et des objets précieux.

En son lieu, soit en lui envoyant des offrandes au Capitole, soit en lui construisant un temple à Antioche.

la divinité des citadelles : Jupiter Capitolin, qu'Antiochus honora particulièrement et dont il voulut rendre le culte obligatoire en Syrie et en Judée.

 

Il interviendra contre les fortifications des citadelles avec l’aide d’une divinité étrangère. Il comblera d’honneurs ceux qui la reconnaîtront, il leur donnera autorité sur beaucoup et distribuera des terres en récompense.

C'est sous les auspices de ce Jupiter Capitolin, le dieu étranger, qu'Antiochus marchera contre les forteresses. Aussi comblera-t-il d'honneurs ceux qui avec lui adoreront ce dieu. Des Juifs mêmes, tels que Ménélas et Jason, bénéficièrent de la prodigalité d'Antiochus.

 

Au temps de la fin, le roi du Midi l’affrontera.

Ici le temps de la fin désigne le temps de le fin des guerres entre le roi du Nord et le roi du Midi.

Les dernières entreprises et la ruine d'Antiochus à la fin du temps d'épreuve. Il ne s'agit donc pas, comme le prétendent plusieurs commentateurs, d'un résumé historique des événements du règne d'Antiochus, mais d'une nouvelle et dernière guerre.

 

Le roi du Nord fondra sur celui-ci avec ses chars, ses cavaliers et de nombreux navires. Il arrivera dans les pays, il y déferlera, il les traversera. 

Aucun écrivain ne fait mention de cette quatrième expédition d'Antiochus en Egypte, si ce n'est Porphyre. Celui-ci, cité par saint Jérôme, raconte que dans la onzième année de son règne (166-165 avant J-C) il entreprit une nouvelle campagne contre son neveu Ptolémée Philométor, qu'il envahit l'Egypte avec des chariots, des cavaliers et une flotte considérable, en répandant partout sur son passage la dévastation, et qu'il vint aussi en Judée, où il fortifia la citadelle de Sion avec les décombres des murailles de la ville.

il arrivera dans les pays : les pays qu'il devait traverser pour se rendre en Egypte.

 

Il arrivera jusqu’au Pays magnifique et beaucoup seront accablés. Voici ceux qui échapperont à son emprise : Édom, Moab et les meilleurs des fils d’Ammone.

 Suivant Porphyre, Antiochus, marchant contre Ptolémée, entra en Palestine pour assouvir sa colère contre les Juifs, mais il laissa tranquilles Edom, Moab et Ammon, ces antiques ennemis du peuple de Dieu.

 

Il étendra son emprise sur les pays ; même le pays d’Égypte n’en réchappera pas.

Sur les pays : alliés avec l'Egypte ou soumis à elle.

 

Il s’emparera des trésors d’argent et d’or et de tous les objets précieux de l’Égypte. Les Libyens et les Éthiopiens marcheront dans ses pas. Mais des rumeurs venues de l’Orient et du Nord l’inquiéteront, et il partira en grande fureur pour détruire et anéantir beaucoup de monde.

De mauvaises nouvelles venues de l'orient et du nord l'obligèrent à s'en retourner. Il s'agit de la révolte de deux peuples tributaires : les Parthes, à l'orient, et les Arméniens, au nord (Tacite, Histoires V, )

Porphyre rapporte qu'Antiochus, en sortant d'Egypte, prit Arad et ravagea toute la côte de Phénicie.

 

Il dressera les tentes de son quartier général entre la mer et la sainte Montagne magnifique. Mais ce sera pour lui la fin, sans que personne lui vienne en aide.

Il dressera les tentes de son quartier général : Les princes orientaux, même à la guerre, voyageaient avec un grand apparat.

entre la mer et la sainte Montagne magnifique : Entre les mers, la mer Méditerranée et la mer Morte. Vers la montagne du saint ornement : la montagne du temple, située précisément entre les deux mers nommées ci-dessus. C'est donc dans le voisinage de Jérusalem que le monarque syrien fit halte en marchant vers le nord.

Mais ce sera pour lui la fin : c'est un an plus tard (164 avant J-C), au retour de cette expédition contre les Parthes et les Arméniens, qu'Antiochus mourut à Tabès, en Perse. 1 Maccabées 6 ; 2 Maccabées 9.

 

 

CHAPITRE 12

 

Après la fin des guerres entre le roi du Nord et le roi du Midi qui nous aura amené presque jusqu'à la naissance de Jésus, l'ange poursuit ses révélations à Daniel.

 

Daniel 12:1,13

 En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre. Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles.  Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais. Et toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, garde le Livre scellé jusqu’au temps de la fin. Beaucoup seront perplexes, mais la connaissance augmentera. »

Et moi, Daniel, je regardai : Voici que deux autres hommes se tenaient, chacun sur une rive du fleuve. L’un d’eux dit à celui qui, vêtu de lin, se tenait au-dessus des eaux du fleuve : « À quand la fin de ces choses surprenantes ? » J’entendis l’homme vêtu de lin qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve. Il leva la main droite et la main gauche vers le ciel et jura par Celui qui vit à jamais : « Pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps. Lorsque la force du peuple saint sera entièrement brisée, tout cela s’arrêtera. »  Et moi, j’entendis sans comprendre. J’insistai : « Mon seigneur, quel sera le terme de tout cela ? » Il dit : « Va, Daniel, car ces paroles resteront secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. »  Beaucoup seront purifiés, blanchis, épurés. Les méchants feront le mal, aucun d’entre eux ne comprendra, mais ceux qui ont l’intelligence comprendront. Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée, 1 290 jours passeront. Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours ! Et toi, va jusqu’à la fin. Tu te reposeras, puis tu te tiendras debout pour recevoir ta part à la fin des jours.

 

Les Juifs qui avaient étudiés le Livre de Daniel savaient que la venue du Messie aurait lieu au début de l'ère chrétienne. Et c'est bien à cette époque la que Jésus est venue.

Mais ne l'ayant pas cru, ils ne s'attendaient pas à ce que Rome détruise Jérusalem et qu'ils soient dispersés parmi toutes les nations pendant des siècles.

Examinons la révélation de l'ange.

 

 En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple. Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci. Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré, tous ceux qui se trouveront inscrits dans le Livre. Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles.  Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais. Et toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, garde le Livre scellé jusqu’au temps de la fin. Beaucoup seront perplexes, mais la connaissance augmentera. »

 

En ce temps-là se lèvera Michel, le chef des anges, celui qui se tient auprès des fils de ton peuple

Michel désigne l'Archange Michaël

 

Car ce sera un temps de détresse comme il n’y en a jamais eu depuis que les nations existent, jusqu’à ce temps-ci

Il est clair que ce texte décris les temps messianiques mais le temps de la fin mentionné ici est celui de la Fin des Temps

 

Mais en ce temps-ci, ton peuple sera délivré

Par le rétablissement de l'Etat d'Israël.

 

Beaucoup de gens qui dormaient dans la poussière de la terre s’éveilleront, les uns pour la vie éternelle, les autres pour la honte et la déchéance éternelles. 

La, la référence à la résurrection est claire. Mais il ne s'agit pas de la résurrection de la Fin des Temps. ça concerne la résurrection du peuple Juif.

 

Ceux qui ont l’intelligence resplendiront comme la splendeur du firmament, et ceux qui sont des maîtres de justice pour la multitude brilleront comme les étoiles pour toujours et à jamais

La Venue des Travailleurs de Lumière Juif et non Juif.

 

Et toi, Daniel, tiens secrètes ces paroles, garde le Livre scellé jusqu’au temps de la fin. Beaucoup seront perplexes, mais la connaissance augmentera. »

Ce ne sera pas compris avant le Temps de la Fin

 

Et moi, Daniel, je regardai : Voici que deux autres hommes se tenaient, chacun sur une rive du fleuve. L’un d’eux dit à celui qui, vêtu de lin, se tenait au-dessus des eaux du fleuve : « À quand la fin de ces choses surprenantes ? » J’entendis l’homme vêtu de lin qui se tenait au-dessus des eaux du fleuve. Il leva la main droite et la main gauche vers le ciel et jura par Celui qui vit à jamais : « Pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps. Lorsque la force du peuple saint sera entièrement brisée, tout cela s’arrêtera. »  Et moi, j’entendis sans comprendre. J’insistai : « Mon seigneur, quel sera le terme de tout cela ? » Il dit : « Va, Daniel, car ces paroles resteront secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. »  Beaucoup seront purifiés, blanchis, épurés. Les méchants feront le mal, aucun d’entre eux ne comprendra, mais ceux qui ont l’intelligence comprendront. Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée, 1 290 jours passeront. Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours ! Et toi, va jusqu’à la fin. Tu te reposeras, puis tu te tiendras debout pour recevoir ta part à la fin des jours.

 

Enfin la grande question est posée : « À quand la fin de ces choses surprenantes ? »

La réponse fut donnée :  « Pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps. Lorsque la force du peuple saint sera entièrement brisée, tout cela s’arrêtera. »

un temps, des temps, et la moitié d’un temps : on a déjà vu cette période au chapitre 7 et on sais qu'elle dure 1260 ans.

Mais qu'elle est la date de son commencement ?

La réponse est donnée : Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée

On a déjà expliqué ce que signifie cette expression mais la difficulté c'est que cela s'est passé plusieurs fois dans l'histoire de Jérusalem.

Cela a été réalisé par les Babyloniens, par Alexandre le Grand, par Antiochus Epiphane.

 

Toutefois Jésus nous donne une indication :

Matthieu 24;15

C'est pourquoi, lorsque vous verrez l'abomination de la désolation, dont a parlé le prophète Daniel, établie en lieu saint, que celui qui lit fasse attention !

 

Jésus nous parle clairement d'un évènement futur. Mais lequel ?

Est ce la destruction de Jérusalem par les Romains ?

Rome détruisit le temple, chassa les Juifs mais n'installa aucune abomination de la désolation sur le lieu saint c'est à dire en lieu et place du Temple.

Pourtant nous avons déjà mentionnés la solution au chapitre 9 :

Mais au début du VIe siècle, les Perses de Chosroès II s’emparent de la ville – avec l’aide de troupes juives – et saccagent les Lieux saints. Un empereur byzantin énergique, Héraclius, reprend la cité ; il ne s’y maintiendra que huit ans. En 638, Jérusalem tombe aux mains des Arabes.                          

691 – Le calife Abd al-Malik (646 à 705) termine la construction du Dôme du Rocher.
 
710 – Après le Dôme du Rocher (690), la première Mosquée d’Al Aqsa est construite par les Omayades et terminée en 710, par le calife el-Wélid (668 - 715), un calife omayade, qui a régné de 750 à 715. Certains éléments indiquent que la mosquée fut construite sur les ruines du bâtiment annexe du second Temple, le Chanuyos. Le monument a été détruit par les tremblements de terre et reconstruit au moins cinq fois. La reconstruction la plus récente date de 1035.

 

C'est bien la mosquée Al Aqsa qui est considéré par Dieu comme une abomination de la désolation sur le lieu saint c'est à dire en lieu et place du Temple.

 

 

Mais quand a elle été construite ?

L'évêque Arculfe nous livre une description du lieu, entre 679 et 688 : « Dans le lieu fameux où fut magnifiquement construit le Temple, les Sarrasins ont élevé une maison de prière ; elle est quadrangulaire, couverte en bois, à l'aide de grandes poutres qui reposent sur quelques restes de ruines. Ils se réunissent dans cet édifice de structure misérable et qui peut contenir environ trois mille hommes ».

C'est sans doute sur l'impulsion du calife Abd al-Malik (685 - 705), constructeur du dôme du Rocher, ou de son fils al-Walid Ier (705 - 715) qu'est édifiée la première mosquée en dur.

Situé au-dessus de l’emplacement du Temple d’antan, le Dôme du Rocher fur construit par le chef musulman Abd el-Malik entre 688-691. Pour cause de son emplacement sur un lit de pierre, les nombreux tremblements de terre au travers des siècles n’ont pas causé de dommages important au bâtiment (contrairement à son voisin, la Mosquée d’Al Aqsa). Le sanctuaire fut couvert de plomb dès 691 jusqu’à son remplacement par un revêtement de coloris doré en 1965. A cause de la rouille, le revêtement d’aluminium anodisé fut encore changé en 1993 par un revêtement en or.

Bien sur, il y eu plusieurs phases pour sa construction.

Mais prenons pour base la construction de la mosquée en dur et de préférence au début et non à l'achèvement des travaux.

Cela nous donnerait la date de 689.

Voila la date indiqué par Daniel.

Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée

 

Revenons au texte de Daniel.

« Pendant un temps, des temps, et la moitié d’un temps. Lorsque la force du peuple saint sera entièrement brisée, tout cela s’arrêtera. »

Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée, 1 290 jours passeront. Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours

 

un temps, des temps, et la moitié d’un temps  dure 1260 ans.

Calculons ;

689 + 1260  = 1949 

Que se passa il à cette date ?

Le , la guerre voit s'affronter les communautés juive et arabe. En janvier, des volontaires arabes entrent en Palestine pour seconder les arabes palestiniens. En avril, les forces juives passent à l'offensive. Les forces et la société palestiniennes s'effondrent. Le 14 mai, dernier jour du mandat britannique, l'indépendance de l'État d'Israël est proclamée en tant « qu'État juif dans le pays d'Israël ». Le lendemain 15 mai, les États arabes voisins, opposés au partage, interviennent. En théorie alliés, ceux-ci ambitionnent des objectifs différents et combattront leur adversaire de manière désorganisée et désunie. À la suite d'une série d'opérations entrecoupées de trêves, les forces israéliennes vainquent militairement sur tous les fronts. La ligne d'armistice partage Jérusalem, laissant la vieille ville du côté arabe.

En gagnant la guerre de 1948, Israël conquiert 26 % de territoires supplémentaires par rapport au plan de partage et prend le contrôle de 81 % de la Palestine de 1947. La guerre s'accompagne de bouleversements démographiques. Entre novembre 1947 et juillet 1949, environ 720 000 Arabes de Palestine fuient ou sont expulsés des territoires qui formeront Israël et dans les 20 années qui suivront, en parallèle avec les tensions du conflit israélo-arabe, l'essentiel des membres de la communauté juive du monde arabo-islamique, soit plus de 850 000 personnes fuient de ces pays, devant souvent abandonner tous leurs biens.

Le 7 janvier 1949, un ultime cessez-le-feu est imposé avec succès sous la pression conjointe des Britanniques et des Américains. Le 24 février 1949, Israéliens et Égyptiens signent à Rhodes, sous l'égide de l'ONU, un accord d'armistice et des armistices seront signés avec les autres protagonistes les mois suivants.

 

Lorsque la force du peuple saint sera entièrement brisée, tout cela s’arrêtera.

 

la force du peuple saint sera entièrement brisée pendant la Shoah.

tout cela s’arrêtera en 1949 à la création de l'Etat d'Israël.

 

Depuis l’instant où le sacrifice perpétuel aura cessé, quand l’Abomination de la désolation sera installée, 1 290 jours passeront. Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours

 

Calculons à nouveau :

 

689 + 1290  = 1979 

 

Que se passa il à cette date ?

Le , Anouar el-Sadate et Menahem Begin signent les accords de Camp David qui prévoient le retrait israélien du Sinaï et la reconnaissance de l'État d'Israël par l'Égypte. Conformément au traité, Israël se retire du Sinaï en avril 1982. L'évacuation de l'implantation de Yamit ne va pas sans quelque résistance de ses habitants.

 

1979 est la date de la reconnaissance de l'État d'Israël par l'Égypte

 

Heureux celui qui attendra et parviendra à 1 335 jours

Calculons à nouveau :

 

689 + 1335  = 2024

 

Que se passa il à cette date ?

le 7 octobre 2023, les terroristes du Hamas lançaient une attaque sans précédent contre Israël.

Ce qui déclencha une guerre contre le Hamas pour commencer et qui se généralisa aux pays voisins d'Israël.

Cette attaque inaugure une nouvelle ère pour Israël.

La Oumma musulmane n'ayant pas fonctionné, les musulmans dans leur ensemble se sont désolidarisés du terrorisme islamique.

 

Et moi, j’entendis sans comprendre. J’insistai : « Mon seigneur, quel sera le terme de tout cela ? » Il dit : « Va, Daniel, car ces paroles resteront secrètes et scellées jusqu’au temps de la fin. »  Beaucoup seront purifiés, blanchis, épurés. Les méchants feront le mal, aucun d’entre eux ne comprendra, mais ceux qui ont l’intelligence comprendront.

Daniel voulait en savoir plus mais ça ne lui a pas été accordé.

Et toi, va jusqu’à la fin. Tu te reposeras, puis tu te tiendras debout pour recevoir ta part à la fin des jours.

 

Mais d'autres prophéties prendront la suite.

FIN DU LIVRE DE DANIEL.

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1 février 2025 6 01 /02 /février /2025 00:54
La Vulgate, la Sainte Bible officielle, enfin rééditée

C’est un événement chez les éditions DFT et pour le monde catholique qui a bien besoin de se recentrer sur les Saintes Écritures que le pape François dénature à qui mieux mieux.

Outre la danse des canards, le culte aux idoles et à l’écologie politique, l’invocation des démons dans les églises bergogliennes, le pontife argentin a encore franchi un palier dans sa critique de la véritable Église catholique. Voir vidéo ci-dessous.

Adrien Abauzit | Daniel Dias | Bergoglio contre les champignons

https://www.youtube.com/live/zMGZPP7885c?si=CqsE-fW5PhaA2-l6

Après huit années de travail, La sainte Bible selon la Vulgate, (traductions de Jérôme de Stridon, fin IVe), officiellement et très anciennement reconnue par la Sacrée Congrégation de ‘Index, est enfin disponible en pré-commande, avant sa date de parution, prévue le 20 avril prochain.

Les textes sont entièrement recomposés sur l’édition de 1902 approuvée par Pie IX (1873). 

Traduite en français, et annotée par l’abbé Jean-Baptiste Glaire (1798-1879), prêtre catholique, théologien et traducteur orientaliste, cette bible est accompagnée de l’expertise du prêtre Fulcran Vigouroux (1837-1915 ) de la Compagnie de Saint-Sulpice, où il y enseignait l’Écriture sainte, puis à l’Institut catholique de Paris.

Elle est illustrée de cartes et 40 tableaux de Gustave Doré et reliée simili cuir vert foncé, tranchefile et 2 signets. Sous emboîtage cartonné. Elle coûte 68 € et c’est l’achat de toute une vie.

https://www.chire.fr/la-sainte-bible-selon-la-vulgate-p-120342

Ce pavé de 3148 pages et 2 kg et demi, entièrement réalisé en France (composition, papier, impression, reliure, boîtier…) a connu moult retards de parution, depuis 2017.

François-Xavier d’Hautefeuille, directeur des éditions Chiré – Diffusion de la Pensée Française, en a régulièrement informé les lecteurs.

La mise en page, les corrections, les relectures, l’étui, la couverture, le papier, le marque-page INDEX (dernier élément qui manquait).

Difficultés à trouver du papier couché ivoire 180 g qui ne se fait presque plus, surtout quand il en faut 15 tonnes ! Le chromomat adéquat, lui, ne se fait plus du tout.

Ajoutez que la longue et minutieuse nouvelle mise en page comporte des améliorations notables avec des notes complémentaires et une qualité d’impression/lisibilité au top niveau.

Chez le relieur, il a fallu du temps pour laisser le papier reprendre une hygrométrie normale avant d’apposer la colle spéciale.

Pour pré-commander La Sainte Bible selon la Vulgate :

https://www.chire.fr/la-sainte-bible-selon-la-vulgate-p-120342

À noter que la célèbre Bible du chanoine Auguste Crampon, nouvelle édition améliorée, sera également disponible le 20 avril prochain. 

La 5e réédition de cette Bible dans son édition 1923 intègre les titres et sous-titres directement au-dessus des paragraphes concernés ; la lecture est plus aérée puisque que le texte est découpé par sujet en autant de paragraphes. 

Naturellement, ce qui a fait son succès jusqu’alors a été rigoureusement conservé, « la traduction première non travestie de cette œuvre publiée à l’origine en 7 tomes latin-français (1894-1904), simplement améliorée par les responsables de l’édition de 1923 ».

Pour l’éditeur (DFT), il s’agit d’« une oeuvre de « salut public » que de redonner au monde catholique des versions plus traditionnelles du texte sacré, et surtout donnant une place privilégiée à la Vulgate latine ».

Avec ses 2080 pages, cette réédition de la Bible complète, Ancien et Nouveau Testament, a quatorze cartes. 

Reliée en simili-cuir vert foncé avec tranchefile et signet or, elle présente deux tableaux de Gustave Doré en pages de garde. 

Édition de 1923, imprimatur 1930, avec les éloges du Cardinal Dubois. Prix 49,50 €. Chiré : https://www.chire.fr/la-sainte-bible-dapres-les-textes-originaux-p-122359

« cette Bible est en tous points conforme aux directives données par le Pape Pie XII dans son encyclique “Divino Afflante Spiritu” du 30 septembre 1943 » (extraits reproduits dans les premières pages de cette réédition). Daniel Raffard de Brienne l’écrit avec justesse dans sa préface : « (Le chanoine Crampon) nous donne là une traduction, sinon parfaite, au moins très sûre», de fait, cette traduction du chanoine Crampon fut et demeure toujours une réussite. 

À la fois précise et claire, elle témoigne chez l’auteur d’une connaissance approfondie des langues bibliques et aussi d’une belle culture littéraire ».

Avec la bible de l’abbé Louis-Claude Fillion et ses quatre évangiles achetables séparément (éd. Clotildis), les véritables catholiques trouveront dans ces trois bibles de quoi répondre au dynamitage de l’Église par le pape François, faux pape mais vrai Bergoglio à la solde de l’écologie-religion, du mondialisme et du wokisme.

Focus

La véritable Église fait le lien entre les funestes plans de François et ceux de Macron.

https://ripostelaique.com/la-veritable-eglise-fait-le-lien-entre-les-funestes-plans-de-francois-et-ceux-de-macron.html

Bernard Bayle

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26 janvier 2025 7 26 /01 /janvier /2025 01:04
A ceux qui prétendent que les Évangiles ne sont pas fiables

Les chrétiens ont reçu du peuple juif ce qu’ils appellent le Premier Testament, des livres contenant une Parole de Dieu s’étant déjà exprimée oralement avant d’être rédigée sur des parchemins ou des tablettes d’argile au fil du temps. Puis les événements du 1er siècle de l’ère courante, survenus autour de la vie et de la mort du rabbi Jésus de Nazareth, ont été formulés grâce ce matériau antérieur par les communautés, dans leur vision de foi fidèle à la Bible.

Les croyants voient dans ce corpus littéraire l’expression d’une Révélation décisive pour l’humanité. Il est d’ailleurs saisissant de constater une unité de message dans ces Ecrits inspirés, formulés sur plus d’un millénaire. Ce qui est habituellement appelé ancien et nouveau testament pour des raisons de traduction de l’hébreu au grec et du grec au latin, peut se résumer à l’Alliance, premier témoignage israélite, et l’Alliance, second témoignage chrétien. Pour les chrétiens, la Bible forme un tout, et le Livre sacré des juifs est également sacré pour les chrétiens.

Mais depuis le XXème siècle, l’ère du soupçon s’est propagée et les populations occidentales sont dans le scepticisme à l’égard de ces textes. Des émissions de vulgarisation non dénuées d’arrière-pensées ont fragilisé les bases du message biblique. Certes, les recherches exégétiques ont eu une grande utilité dans la compréhension des langages de foi, mais deux écueils sont apparus : d’un côté ceux qui en déduisent que ces Ecrits sont très aléatoires et de l’autre, ceux qui ont besoin d’un cadre immuable pour aborder les Textes. Le relativisme d’une part et le littéralisme de l’autre. 

Il vaut donc la peine de se demander si ces textes sont fiables ou non, avant de discuter de leur contenu.

Nous disposons aujourd’hui de multiples ressources pour investiguer. Le pape Jean Paul II disait : « Il y a une connaissance naturelle de Dieu, la possibilité de distinguer la révélation divine d’autres phénomènes. Pensons à l’aptitude du langage humain à exprimer de manière significative et vraie ce qui dépasse toute expérience humaine ».

Les textes du Nouveau Testament

Les manuscrits antiques dont nous disposons, l’intégrité qui se dégage des nombreux textes consultables, tout concourt à offrir une preuve d’historicité hors du commun.

Dans les années 80, on recensait 5364 manuscrits grecs couvrant la période du 1er au 6ème siècle. Il y a aussi les 36000 citations du Nouveau testament que l’on retrouve dans les écrits des Pères de l’Eglise. 53 codex contiennent intégralement le nouveau testament, les plus anciens sont du 4ème siècle : le codex Vaticanus et le codex Sinaïticus. Par ailleurs des papyrus des 2ème et 3ème siècle présentent des fragments concordant avec le contenu des codex.

On peut dire que les témoins manuscrits intégraux du nouveau testament se situent à moins de 300 ans des événements rapportés, sachant qu’ils ont été précédés d’une tradition orale à l’époque fiable.

Si l’on compare avec d’autres textes célèbres de l’antiquité : avec Homère, il faut compter 1800 ans entre la rédaction et le plus ancien manuscrit connu. Pour Eschyle, 1500 ans. Pour Tacite, 1400 ans. Pour Platon, 1300 ans. Pour Jules César, 1000 ans. Pour Virgile, 800 ans.

Les textes du nouveau testament  d’aujourd’hui concordent donc avec les plus anciens manuscrits de la vulgate du 6ème au 8ème siècle, mais aussi avec les manuscrits grecs les plus anciens (vaticanus et sinaïticus).

Y a-t-il pu y avoir une corruption des textes, comme l’affirme l’islam ? Entre le 1er et le 2ème siècle, les églises chrétiennes en cours d’organisation luttent contre les déviances doctrinales dangereuses. Elles se préoccupent logiquement de transmettre le message initial sans l’altérer, alors que les aventuriers de la doctrine les déforment selon leurs errances. C’est pour cette raison que les églises recommandent avec soin de ne pas s’égarer dans des nouveautés hasardeuses, mais de rester fidèles à la tradition apostolique primitive.

Regardons ce que dit St Paul : « Quant à l’homme de parti, après un premier et second avertissement, romps avec lui ! »(Ti 3,10) et encore : « Je m’étonne que si vite vous abandonniez celui qui vous a appelés par la grâce du Christ pour passer à un second évangile – non qu’il y en ait deux, ce sont seulement des gens qui sèment le trouble et veulent bouleverser l’évangile du Christ »(Ga 1, 6-8) Et encore : « Je vous en prie, frères, gardez-vous de ces fauteurs de dissensions et de scandales contre l’enseignement que vous avez reçu… »(Rom 6,17).

Même attitude d’avertissement chez St Jean : « Si quelqu’un vient à vous sans vous apporter cette doctrine, ne le recevez pas… »(2 Jn 10) et St Pierre : « Il y a eu de faux prophètes dans le peuple, il y aura aussi parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses… »(2 P 2,1) St Jude : « Afin de vous exhorter à combattre pour la foi transmise aux saints une fois pour toutes…Des impies travestissent la grâce de notre Dieu et ils renient notre seul maître et Seigneur Jésus Christ… »(Jd 3,4)

Les pères de l’Eglise insistent eux aussi sur la nécessité de respecter strictement la tradition apostolique. Ignace d’Antioche, disciple de Polycarpe ayant lui-même connu St Jean : « « J’ai appris que certains venant de là-bas sont passés chez vous porteurs d’une mauvaise doctrine, mais vous ne les avez pas laissés semer chez vous… »

Et Clément de Rome, évêque de Rome d’origine juive : « Laissons les préoccupations vaines et inutiles, et conformons-nous aux normes glorieuses et vénérables de notre tradition ».

Le plus ancien écrit non canonique, la Didachè, dit ceci : « Tu n’abandonneras jamais les commandements du Seigneur, mais tu garderas ceux que tu as reçus, sans rien ajouter ni rien ôter ! »

On sent une méfiance générale envers les déviances et les apocryphes, ce qui rend impossible l’accueil de récits non autorisés.

La fiabilité des premiers écrits apparaît à travers les témoignages qui en garantissent l’authenticité.

St Paul :

Les lettres de l’apôtre des Gentils nous apportent des éléments déterminants. Ecrites entre 20 et 30 ans après la mort de Jésus, ces épîtres dévoilent les lignes directrices essentielles de la vie de Jésus. Jésus a eu une mère juive et vivait selon la Loi (Ga 4,4). Il venait d’une lignée juive (1Co,9). Il était fils de David et d’Abraham (Rom 1,3) Il a vécu dans la pauvreté (2 Co8,9). Il s’est constitué une équipe de 12 apôtres (1 Co 9,5) Il a institué son rituel eucharistique (1 Co 11, 23). Il a été crucifié (11 Co 1, 17). Il est mort et a été enseveli (Rom 5,6)  Il est ressuscité (1 Co 15,4) Il a été vu vivant par ses disciples (1 Co 15,5). Tous ces éléments pauliniens recoupent ce que disent les évangiles.

Les Pères de l’Eglise :

Les citations des Pères de l’Eglise sont innombrables et nous renseignent sur les prises de position initiales de l’Eglise et la cohérence de l’ensemble. Regardons ce que disent les Pères des 2ème et 3ème siècle.

Ignace d’Antioche dans sa lettre aux Philadelphiens en 102 : « Je vous exhorte donc à ne rien faire par esprit de querelle mais selon l’enseignement du Christ. J’en ai entendu qui disaient : je ne croirai pas si je ne le trouve pas dans les écritures et archives anciennes ! Quand je leur disais : c’est écrit ! Ils répondaient : c’est là précisément la question. Je leur ajoutais : pour moi, mes écrits et mes archives, c’est Jésus Christ ! mes archives inviolables, c’est sa croix et sa mort, et sa résurrection. Et la foi qui vient de lui. »

Papias, évêque d’Hiérapolis, écrit en 130 : « Marc n’a pas commis d’erreur en écrivant ce dont il se souvenait. Il n’a eu en effet qu’un seul but, c’est de ne rien laisser de côté de ce qu’il avait entendu, et de ne tromper en rien dans ce qu’il rapportait »

Au XVIIIème siècle, un historien italien du nom de Muratori découvre à Milan un manuscrit latin du 7ème siècle, traduction d’un original grec datant de l’an 170. Le texte mentionne Luc et Jean désignés comme 3ème et 4ème évangiles.

Diverses attestations notables d’authenticité des textes sont également repérables chez des auteurs comme St Irénée, Tertullien, Origène, Clément d’Alexandrie.

Il existe aussi d’autres témoins en dehors du monde chrétien, comme Flavius Josèphe qui écrit en 93 en mentionnant Jean Baptiste. Dans un autre passage, il est question de Jésus, mais cet élément est contesté par les exégètes comme étant un ajout plus tardif. Toutefois, Shlomo Pinès, professeur à l’Université hébraïque a découvert une version arabe de l’histoire universelle d’Agapius évêque syriaque du 10ème siècle :
« En ce temps-là vivait un sage nommé Jésus. Il se conduisait bien et était estimé pour sa vertu. Nombreux furent ceux, tant juifs que gens d’autres nations, qui devinrent ses disciples. Pilate le condamna à être crucifié et à mourir. Mais ceux qui étaient devenus ses disciples ne cessèrent de suivre  son enseignement. Ils racontèrent qu’il leur était apparu trois jours après sa crucifixion et qu’il était vivant. Sans doute était-il le Messie sur qui les prophètes ont raconté tant de merveilles »

Dans la Mishna (2ème siècle) les deux Talmud (Jérusalem et Babylone) évoquent la vie de Jésus dans un climat de controverses et déforment volontairement des aspects fondamentaux de sa vie. Mais comme le remarque Joseph Klausner, par-delà ces polémiques, il est clair que ces textes – s’ils critiquent l’homme Jésus – affirment par là même son historicité.

Il existe encore des témoignages sur Jésus et sa communauté qui émanent de sources païennes. Ainsi, Tacite disciple de Pline l’Ancien qui parle en 69 des chrétiens sous Néron.

Pline le Jeune évoque ces gens qui chantent des hymnes à Chrestos comme à un dieu et s’engagent à ne pas commettre de mauvaises actions.

Suétone vers 120 désigne ces juifs qui s’agitent au nom d’un certain Chrestos ce qui provoque leur expulsion de Rome, par ailleurs mentionnée dans les Actes des Apôtres.

Une fois ces éléments de fiabilité historique établis, il reste le plus important : la démarche de foi ou de doute envers le contenu de ces événements qui ont changé la face du monde. Cela appartient à chacun mais il n’est pas anodin de savoir prendre en compte les leçons de l’histoire sur des bases vérifiables pour ensuite formuler personnellement des convictions et se donner une éthique de vie.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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11 août 2024 7 11 /08 /août /2024 09:48
Jésus transmet la vie de D.ieu
 

Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, suivis d’une grande foule. Il arriva à la porte de la ville, au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer. C’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. En la voyant, le Seigneur fut saisi de compassion envers elle, et il lui dit: ne pleure pas! Il s’avança et toucha la civière du mort; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit: jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi! Alors le mort se redressa, il s’assit et se mit à parler. Puis Jésus le rendit à sa mère. La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu: un grand prophète s’est levé parmi nous ! Dieu a visité son peuple.

Luc 7.11-17

Cette parole se répandit dans toute la Judée et les pays voisins.

Cet évangile est fascinant. Jésus vient de prononcer le discours inaugural de son engagement, le sermon sur la montagne. Il a parlé de vie, d’amour, de monde nouveau, et aussitôt, des foules se sont mises à le suivre, touchées par sa puissante parole pleine d’espérance.

Mais comme pour donner spontanément consistance à ces perspectives du Royaume de Dieu parmi les hommes, Jésus n’a pas hésité à sauver le fils d’un officier romain d’une mort certaine ; et maintenant, Jésus avance avec tout un cortège vers une petite ville appelée Naïm, qui veut dire bonheur en hébreu.

Si nous avons bien compris le texte de Luc, il y a deux cortèges qui vont se croiser aux abords de Naïm, tous deux conduits par un homme jeune. Le premier, c’est celui du jeune homme mort, le second, c’est celui de Jésus dans la maturité de la jeunesse. La première procession s’en va vers la mort, la seconde marche vers la vie.

Cortège de détresse et de tristesse d’une part, celui d’une mère en larmes accompagnée d’une foule de gens tristes ; cortège de joie d’autre part, pour ceux et celles qui ont entendu et adopté le sermon sur la montagne et ses perspectives messianiques. Le cortège ascendant c’est celui de Jésus, qui va vers Naïm, à flanc de montagne. L’autre, descendant, est un cortège funèbre, qui tourne le dos au bonheur et qui descend avec sa souffrance.

Que nous suggère l’évangéliste Luc, par cette description ? Le cortège funèbre, c’est la foule immense de l’humanité déshumanisée, éloignée du paradis ou du vrai bonheur. La veuve en larmes, c’est Eve qui a perdu l’époux céleste, D.ieu – et qui n’enfante que pour la mort. Mais voici que la rencontre avec l’Homme Nouveau, le Juste, a lieu ; la scène est saisissante : le Messie transmet la vie de D.ieu, un nouvel avenir s’entrouvre pour ce jeune juif étendu sur une civière mortuaire et qui se voit « relevé » d’entre les morts, signe de résurrection. La mort n’a pas raison de lui.

L’évangile nous précise que Jésus en croisant la veuve en pleurs est spontanément saisi de compassion. Une femme qui perdait son mari puis son fils était dans la précarité totale, sur le plan affectif et économique. Mais Jésus est surtout ému par la profonde peine de cette femme, et ses premiers mots envers elle sont pour la consoler. Jésus consolateur, lui qui habite Kaphernahoum, le « hameau du consolateur », justement…

La Bible désigne fréquemment D.ieu comme le consolateur de son peuple, et l’Esprit de Dieu est celui qui réconforte le cœur des affligés et des cœurs brisés. Par delà les règles habituelles de pureté, Jésus touche le cercueil, et il stoppe net le cortège de la mort !

Comme la compassion de Dieu pour ceux qui souffrent s’est exprimée par l’attitude aimante de Jésus, c’est la parole de Dieu qui se manifeste par sa bouche, parole porteuse de vie et de lumière dans nos obscurités. Jésus est vraiment le Verbe de Vie, il change le cours inexorable de l’histoire, il casse la fatalité, il fait voler en éclats l’engrenage de la mort.

Ayant remis debout le jeune homme qui était couché, lui ayant rendu l’autonomie, la faculté de se déplacer par lui-même sans être porté par d’autres comme une chose sans vie, Jésus le rend à sa mère, nous dit Luc… Jésus rend à Eve l’humanité qu’elle avait enfantée pour la mort. Le Messie restaure Eve, il lui restitue l’image de D.ieu auparavant opacifiée par les puissances du mal, et il lui ouvre l’éternité.

St Ambroise de Milan voit dans cette femme l’Eglise. Et c’est vrai que ce miracle, ce récit spirituel, nous dit quelque chose de l’Eglise d’hier et d’aujourd’hui. L’évangile précise ici que lorsque quelqu’un est sauvé d’une situation mortelle, il retrouve la vie et l’espoir, mais son salut n’est pas seulement pour lui, individuellement. Il devient le salut de toute la communauté. Toute la communauté est ravivée, régénérée par ces expériences personnelles de salut, de retour vers la vie de D.ieu. L’Eglise vit une résurrection chaque fois qu’un homme, une femme, sont « relevés » de leur état figé de non-vie. Suivre Jésus, vivre de son enseignement, c’est faire partie du cortège dynamique de la vie. C’est par là-même se préoccuper du salut des autres.

Donc pour nous aujourd’hui, alors que les messages de morosité et de désenchantement assombrissent trop souvent nos horizons en famille, dans l’Eglise, dans la société, la question est de savoir si nous faisons vraiment partie du cortège de la vie, un cortège plein d’espérance, de bienveillance, ou si nous sommes récupérés par le cortège mortifère et désabusé qui marche vers nulle part, sans enthousiasme en traînant les pieds ?

Notre Eglise est-elle en train de suivre le Christ vivifiant vers la cité du bonheur comme Naïm, ou se laisse-t-elle aller à se morfondre en regrettant la visibilité et la notabilité d’autrefois ?

Jésus a souvent remarqué ces foules de gens qui marchent mécaniquement, tristement, vers des objectifs chimériques ; des masses d’êtres humains qui s’avancent comme des brebis sans bergers, à la rencontre de tous les dangers et du néant… Notre société nous en offre hélas beaucoup d’images de toutes sortes, inquiétantes par la violence, le défaitisme, l’égoïsme, l’aveuglement, l’absence d’avenir.

Nous pouvons rejoindre dans la foi le cortège de la vie à la suite du Messie, lui qui est attentif à chacun et chacune et qui nous tend la main pour nous remettre debout lorsque nous faiblissons sous le poids des soucis de l’existence, car lui, le maître de la vie, nous donne les clés qui ouvrent des chemins nouveaux à notre existence.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez pour www.Dreuz.info

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30 avril 2024 2 30 /04 /avril /2024 09:54
Les Evangiles, écrits en Grec ou en Hébreu ?
La question a été posée maintes fois au cours du temps, mais formuler une telle hypothèse est presque un blasphème pour certains tenants de l’option majoritaire, influencée par les exégètes libéraux allemands du début 20ème s.

Deux personnalités compétentes mais contestées se sont attelées à cette tâche particulière qui est d’interroger le genre littéraire des évangiles afin d’en déceler la rédaction originelle : l’abbé Jean Carmignac, et son disciple Claude Tresmontant.

L’abbé jean Carmignac (1914-1986) est un prêtre séculier français. Durant sa formation théologique à Rome il approfondit l’étude de l’hébreu. Un séjour à l’Ecole Biblique de Jérusalem en 1955 l’enracine encore plus dans la scrutation minutieuse des textes. Passionné par l’étude des Manuscrits de la Mer Morte, il en devient un spécialiste mondialement reconnu, et c’est à partir de cette plongée dans le génie hébraïque qu’il s’attache à explorer la rédaction des évangiles. Il y retrouve – derrière le texte grec-  des sémitismes totalement identiques à ceux des Ecrits de Qumran.

Cette approche se situe en désaccord avec le consensus habituel des exégètes, mais pour appuyer ses découvertes l’abbé Carmignac recherche dans les bibliothèques du monde entier les rétroversions hébraïques des évangiles antérieures à la sienne. Il en arrive à la conclusion que ce qui est enseigné depuis le début du 20ème siècle ne correspond pas à la réalité historique, il a la conviction, au contraire, que l’évangile de Marc, le plus ancien, a été rédigé en hébreu avant d’être traduit en grec. Ce qui signifie que les premiers témoignages ne sont pas aussi tardifs que ce que l’on pensait (fin 1er s. début 2ème), mais s’articulent dans des décennies très proches de l’époque de Jésus et de ses premiers disciples (1ère moitié du 1er s.).

Claude Tresmontant va reprendre cette option en la développant dans son ouvrage « Le Christ hébreu » en 1984. Plus récemment, un théologien juif, Daniel Boyarin, se situe dans la même perspective avec son livre « Le Christ juif ».

Pour populariser ses conclusions qu’il estime étayées de manière scientifique, l’abbé Jean Carmignac publie en 1984 « La naissance des évangiles synoptiques ». Il montre combien sa connaissance des Manuscrits de la Mer Morte l’a familiarisé avec l’hébreu pratiqué au temps du Christ. Il a pu ainsi facilement reconnaître l’hébreu originel présent derrière le texte grec de l’évangile de Marc, qu’il considère comme un simple décalque hellénistique. D’ailleurs, selon l’abbé Carmignac, la pensée grecque en tant que telle est absente de Marc, de Matthieu et des sources de Luc.

Beaucoup ignorent que de nombreuses traductions des évangiles grecs en hébreu existent depuis longtemps. L’abbé Carmignac en a compulsé une quantité considérable au cours de ses recherches en bibliothèques. Il en donne une liste qui témoigne concrètement de l’intérêt permanent pour cette rétroversion hébraïque censée retrouver les accents premiers du texte originel.

Simon Atoumatos, en 1360, donne la plus ancienne traduction hébraïque du Nouveau testament. Shem Tov ben Isaac ben Shafrut traduit l’évangile de Matthieu en 1380. Un juif espagnol de Crète traduit au 15ème s. les 4 évangiles, son manuscrit est au Vatican. Un juif italien traduit Matthieu au 16ème s. : son œuvre est publiée en 1537 par Sebastian Münster et en 1555 par Jean Mercier. En 1533, Antonius Margarita, juif converti, traduit Matthieu. Thomas Hencleng traduit Marc en 1540. Giovanni Paolo Eustachio, ancien rabbin, compose vers 1560 un recueil hébreu du Nouveau Testament. Friedrich Peters publie en 1573 une traduction des évangiles lus lors des dimanches, et une traduction de Luc en 1574.

Walter Herbst, d’origine juive, traduit Marc en 1575. Valentin Schindler publie en 1578 des passages du Nouveau testament en hébreu. Martin Theodosius  Fabricius publie en 1595 les récits de la Passion en hébreu. Elias Hutter publie en 1599 le Nouveau testament en plusieurs langues, dont l’hébreu. Martinus Thabor édite en 1610 un recueil des évangiles liturgiques en hébreu. Domenico Gerosolimitano, rabbin galiléen, travaille à la bibliothèque vaticane de Rome et publie tout le Nouveau testament en hébreu en 1615. Le jésuite Georg Mayr termine en 1622 une édition complète du Nouveau testament en hébreu pour ses étudiants (bibliothèque nationale de Paris). Thomas Lydyat, prêtre anglican d’Oxford rédige en 1625 les 4 évangiles en hébreu. William Robertson publie un Nouveau Testament hébreu en 1661. Giovanni Battista Iona, rabbin en Palestine, puis professeur d’hébreu à Rome, publie en 1668 les 4 évangiles. Johannes Kemper, ancien rabbin de Cracovie, établit en 1703 une traduction hébraïque de tout le Nouveau Testament. Rudolf Bernhardt, ancien rabbin de Prague, compose au début 18ème s. une traduction hébraïque des 4 évangiles. Heinrich Christian Fromann, médecin juif converti, édite Luc en 1735. Louis Isaac Caignon publie en 1741 les évangiles en hébreu. Ezekiel Rahibi, juif d’Inde, traduit en 1760 tout le Nouveau Testament. Richard Caddick publie les évangiles et les Actes des Apôtres en 1798. Thomas Yeates termine sa traduction des 4 évangiles en 1805. Elias Soloweyczyk, rabbin lithuanien, publie en 1869 une traduction de Matthieu ainsi que de Marc. Franz Delitzsch édite le Nouveau Testament hébreu en 1877. Isaac Salkinson, juif converti, traduit les 4 évangiles. Jekiel Lichtenstein, rabbin converti en lisant le Nouveau Testament, publie sa traduction de Matthieu, Marc, Luc et Jean entre 1891 et 1897. Alfred Resch, pour prouver l’origine hébraïque des discours de Jésus, en donne une reconstitution en 1898. Hirsch Perez Chajes, grand rabbin de Trieste, publie en 1899 le texte hébraïque de Marc. Georg Aicher publie en 1929 une analyse des jeux mots hébreux dans l’évangile de Matthieu.

Des traductions en hébreu moderne voient le jour dans les années 60 par Yohanan Elihai et Yehoshua Blum.

Toutes ces traductions ou retroversions hébraïques des évangiles ont été réalisées par des auteurs chrétiens ou juifs qui ne se connaissaient pas. C’est le fruit d’un travail considérable, comme celui de Delitzsch qui a été élaboré durant 52 ans. Ces rétroversions ne se prétendent pas être la version originale des évangiles, mais se donnent pour objectif de reconstituer le climat littéraire qui donne sens aux expressions spécifiques présentes dans les textes. Jean Carmignac a lui-même édité en 1982 sa version des 4 évangiles, à partir de ses longues recherches autour du langage qumranien dont il est le spécialiste. Sa connaissance précise des sémitismes donne à ses hypothèses de travail une saveur particulière qui ne peut qu’encourager à approfondir davantage le message néo-testamentaire dans son génie originel.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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30 avril 2024 2 30 /04 /avril /2024 08:33
Bible juive, Bible catholique et Bible réformée

Catholiques, orthodoxes et protestants  se réfèrent tous à la même Bible, biblia, ensemble de livres vénérés comme parole de Dieu, écrite sur des siècles par des hommes inspirés.

Il y a d’ailleurs eu entre les trois confessions chrétiennes une belle expérience de traduction concertée de la Bible, appelée TOB, traduction œcuménique de la Bible. Mais tous ne reconnaissent pas le même canon des livres saints du premier testament. La raison – qu’il vaut la peine d’analyser – en est d’ordre plus historique que théologique.

La partie néo-testamentaire de la bible (Nouveau testament) est la même dans toutes les confessions chrétiennes. Les livres du premier testament portent chez les chrétiens un nom dérivé de leur titre grec (Genèse, Exode, Lévitique…) tandis que dans les bibles du rabbinat (tanakh), ce sont les premiers mots du livre qui le désignent : Bereshit, Shemoth, Wayyiqra…)

Depuis le 16ème s. les Eglises de la Réforme reconnaissent l’autorité doctrinale de 66 livres bibliques, tandis qu’orthodoxes et catholiques continuent d’en reconnaître 72 (ou 73 si l’on sépare les Lamentations du livre de Jérémie).

Pour les catholiques et les orthodoxes, c’est la version de la Septante, rédigée à Alexandrie et fixée en 270 avant JC, qui fait autorité. Seule la version grecque de cette bible antique nous est parvenue, mais les originaux complets étaient en hébreu. Au moment de la Réforme, il y 500 ans, Luther et le protestantisme ont rejeté des livres qu’ils appellent les apocryphes, comme n’étant pas inspirés.

Bien que le livre de l’Apocalypse ( Apoc 22,19) avertit de ne rien retrancher ni ajouter aux témoignages de la révélation, au 16ème siècle, Luther décida de son propre chef de retrancher certains livres de la bible officiellement en vigueur depuis l’an 382, lorsque le pape Damase désignait au concile de Rome tous les livres reconnus comme véritablement inspirés. Parmi eux se trouvaient les 7 livres deutérocanoniques : Livre de Judith, livre de Tobie, passages grecs du livre d’Esther, 1er et 2nd livre des Macchabées, livre de la Sagesse, livre de Ben Sira, livre de Baruch, auxquels s’ajoutent quelques passages grecs du livre de Daniel.

L’argument théologique de Luther est que seul est valide le canon tardif fixé en l’an 90 par les rabbins de Yavné lors du Conseil qui redéfinissait les critères du judaïsme dans une conjoncture complexe. En effet, le conseil de Yavné précisait le profil du judaïsme de l’après temple (détruit par les Romains en 70) et se positionnait par là-même face à l’expansion des premières communautés chrétiennes, organisées bien avant cette étape de refondation. Une malédiction excommunicative était ainsi ajoutée aux 18 bénédictions du Shemone Esre : cela concernait les « minim », dissidents divers parmi lesquels figuraient entre autres les disciples de Jésus. Plusieurs décennies après les débuts du christianisme, le conseil de Yavné ne pouvait ignorer les chrétiens, (ou plutôt les juifs reconnaissant Jésus comme Messie) en rapide expansion. Afin de recentrer les critères de ce nouveau judaïsme, il fut donc décidé de contrer le mouvement christique en restreignant ses références bibliques.

C’est justement sur la décision conjoncturelle du Conseil de Yavné que Luther fonde sa décision. Or ce Conseil rabbinique redéfinissait pour des raisons de concurrence confessionnelle la liste des livres sacrés qu’il voulait reconnaître, tout en éliminant certains livres antérieurement pratiqués au temple et à la synagogue, et particulièrement chers aux nouvelles communautés messianiques. L’ensemble des saintes Ecritures (Septante) avait été traduit en grec à Alexandrie afin de rejoindre les juifs de culture hellénistique nombreux en diaspora. L’ensemble de ces livres en langue hébraïque ou en langue grecque était la seule référence reconnue par les juifs depuis des siècles et les premiers chrétiens les pratiquaient dans la continuité. (Certains autres livres disparus sont même mentionnés, comme le Livre d’Hénoch dans le livre de Judith, et l’Epître aux Laodicéens dans Co. 4,16).

En Actes 17, 10-15, il est question des Béréens, souvent cités en milieu protestant pour valoriser l’autorité de la parole de Dieu. Mais paradoxalement, les Béréens utilisaient régulièrement ces livres exclus par Yavné et par Luther.

Cependant il est à noter que les premières bibles protestantes gardèrent jusqu’à la moitié du 19ème s. les livres deutérocanoniques en appendice. C’est la British and foreign society, société anglaise militante de diffusion biblique, qui fit pression pour les éliminer complètement.

Le Nouveau Testament comporte environ 350 références à des versets du premier Testament hébraïque. On constate que 300 de ces 350 mentions sont issues de la Septante !

Jésus lui-même cite des passages de la Septante, ce qui veut dire que ses paroles se réfèrent à des livres que Luther considère comme apocryphes. Quelques exemples : Mat.6,10 = 1 Maccabées 3,60. Mat. 6,12= Siracide 28,2. Mat.6,13 = Sir. 33,1. Mat. 7,12 et Luc 6,31 = Tobie 4,16. Mat. 13,43 = Sagesse 3,7. Mat. 16,18= Sagesse 16,13. Mat.24,16= 1 Maccabées 2,28. Marc 9,47= Judith 16,17. Luc 13,29= Baruch 4,37.  Luc 21,24= Sira. 28,18. Jean 1,3= Sagesse 9,1. Jean 3,13 = Baruch 3,29. Jean 4,48 = Sagesse 8,8. Jean 5,18 = Sagesse 2,16. Jean 6,35 = Sira 24,21. Jean 15,6 = Sagesse 4,5. Etc, etc.

Les propres paroles de Jésus dans l’évangile se réfèrent à des livres que Luther a laissés de côté et veut ignorer. Il est cependant difficile de justifier l’idée que ces livres de référence appréciés par Jésus ne soient pas inspirés.

Dans les Actes des Apôtres, et les Epîtres, nombreuses sont les mentions précises de livres considérés comme apocryphes par Luther, comme Siracide, Sagesse et Maccabées. Cf Act 10,34. 17,29. Rom 1,18. Cor 2,16. Cor, 10,1. Tim 6,15.

L’Eglise primitive existait depuis une soixantaine d’années lorsque furent prises les décisions restrictives du conseil de Yavné, produisant ce nouveau canon biblique ignorant la pratique juive antérieure et que Luther adopta tel quel. Ces livres censurés faisaient partie du canon antique du Premier testament, et c’est en 1546 que fut officialisée la liste des livres bibliques pour l’Eglise catholique.

Catholiques et orthodoxes sont d’accord pour reconnaître la validité des Ecrits de la Septante, traduction grecque fiable de la Bible hébraïque antérieure. Ce qui signifie que ces Eglises respectent l’intégralité de la révélation hébraïque en gardant précieusement les livres rejetés et appelés deutérocanoniques par la Réforme. C’est une manière d’honorer la recherche passionnée de la Veritas Hebraïca tant recherchée par St Jérôme au moment de sa traduction latine de la Vulgate grecque.

Espérons que, grâce aux suggestions de l’Esprit, les cheminements de l’œcuménisme feront aboutir de meilleures convergences entre confessions chrétiennes, pour autant que celui-ci s’alimente aux sources originelles plutôt qu’aux convenances mondaines.

Sans véritable dialogue judéo-chrétien, sans interaction rétrospective entre histoire et théologie, l’œcuménisme  resterait lettre morte comme le sont, pour certains, ces livres bibliques disqualifiés. Tout ce qui renforce l’impact du message biblique et ses valeurs inégalables sera vital pour nos sociétés en profonde déshérence spirituelle.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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30 avril 2024 2 30 /04 /avril /2024 06:23
L’Eglise catholique est-elle la Babylone corrompue, la grande prostituée de l’apocalypse ?
C’est ce que prétendent constamment certains courants évangéliques littéralistes, qui sans même s’en rendre compte, interprètent des passages du Nouveau testament à partir de leur a-priori idéologique. Il convient donc d’examiner les textes de référence pour vérifier comment s’articule cette accusation fréquente du catho-bashing habituel.

L’idée d’assimiler l’Eglise catholique à Babylone s’appuie sur le chapitre 17 de l’Apocalypse, où l’on voit la femme assise sur 7 collines, et où les 7 têtes sont 7 collines sur lesquelles la femme est installée. Certes, on est habitué à parler de Rome comme de « la ville aux 7 collines ». Mais l’argument est un peu court. S’agit-il ici de Rome, la ville païenne, ou de l’Eglise catholique elle-même ?

N’allons pas trop vite en besogne, car le mot grec utilisé dans le nouveau testament pour dire « colline » est « horos », qu’on retrouve 65 fois dans l’ensemble des textes néo-testamentaires. Or dans la version King James de la Bible c’est seulement 3 occurrences qui sont rendues par « colline ». Les 62 autres sont traduites par « montagne ».

Si la « prostituée » de l’apocalypse se tient sur 7 montagnes, rappelons-nous que le terme montagne est un symbole biblique connu qui désigne les royaumes (ps 68, Dan 2.35, Amos 4,1, etc). Ainsi, les montagnes de la prostituée sont en fait les royaumes où elle règne, on sait aussi que le chiffre 7 exprime la plénitude. Ce qui suggèrerait que la prostituée règne sur tous les royaumes de la terre. C’est donc clairement une critique spirituelle des pouvoirs temporels souvent inhumains et cruels.

Et même si l’on gardait le mot « colline », rien ne prouve qu’il s’agisse spécialement de Rome, bien qu’il soit évident que la Rome païenne correspondait à l’oppression, aux injustices et à la débauche ici dénoncées. C’était effectivement l’ambiance dominante, à l’époque des persécutions, quand Pierre et Paul évangélisent et se trouvent à Rome.

Lorsque c’est le Vatican qui est ciblé, il est utile de rappeler que celui-ci a été construit sur une seule colline et pas sur 7…Les 7 collines sur lesquelles Rome est construite se situent à l’est du Tibre, tandis que le Vatican est construit à l’ouest. Pas de correspondance, par conséquent.

Dans Apoc. 17,10, il est écrit que les 7 têtes correspondent à 7 rois. On ne peut y voir le Vatican qui n’existe pas encore à l’époque.  Par ailleurs, il y a beaucoup de villes dans le monde qui sont situées sur 7 collines : Paris, Nîmes, Besançon, St Etienne, Washington, New York, Cincinatti, Lynchburg, Lisbonne, Bamberg, Bath, Yaoundé, Antananarivo, Pretoria, Alger, istambul, et beaucoup d’autres !

On peut aussi penser que l’allusion aux 7 collines ou montagnes évoque Jérusalem. Le théologien protestant Martin note que dans le Pirke du rabbi Eliezer (8ème s.) il est précisé : « Jérusalem bâtie sur 7 montagnes ». Un mont correspond à la réalité dénoncée : une de ces montagnes est en effet dénommé « le mont de la corruption » ou « de la perdition ».

Il est également utile de vérifier si la prostituée de l’apocalypse désigne vraiment Babylone, mentionnée 5 fois dans le livre visionnaire. Depuis le temps de l’exil, n’oublions pas que Babylone symbolise l’idolâtrie, la tyrannie et la luxure. La tradition hébraïque donne souvent des noms symboliques pour désigner les dévoiements de certaines villes. Ainsi, Sodome pour stigmatiser la débauche, Egypte pour caractériser un pays idolâtre, et Canaan pour avertir une population frappée de malédiction.

Ce qui fait que Babylone peut désigner Rome, c’est ce que l’on peut lire dans la première lettre de Pierre. Babylone, Rome la grande cité…Mais ces termes accusateurs se retrouvent aussi pour évoquer Jérusalem !  « La grande cité appelée Sodome et Egypte, là même où leur Seigneur a été crucifié… » (Apoc 11,7)

Dans Isaïe 1,10 et Ezekiel 16,1, comment sont caractérisés les ennemis de l’alliance ? « Sodome, Egypte et Babylone ». Les pères de l’Eglise se sont souvent référés à cette symbolique pour la mise en cause de Jérusalem infidèle à Dieu, mais ils ont aussi visé la Rome païenne qui persécute férocement les chrétiens.

Dans Apocalypse 17,1, il est question du « jugement de la grande prostituée avec laquelle les rois de la terre se sont souillés » alors que les « habitants de la terre se sont enivrés du vin de son impudicité »… Dans la bible, la prostitution désigne l’infidélité envers Dieu. C’est le sens d’une rupture d’alliance que l’on retrouve majoritairement. Dans Isaïe 1,21, les deux royaumes d’Israël et de Juda sont mis en cause : « Comment est-elle devenue une prostituée la cité fidèle, pleine d’équité, où habitent maintenant des meurtriers… » « qu’a fait Jerusalem l’infidèle, elle est allée sur toute montagne et s’y est prostituée…et Juda la perfide, est allée se prostituer aussi, elle a commis l’adultère avec le bois et la pierre… »

Il s’agit ici clairement des dévoiements idolâtriques qui ont perverti la vie des croyants et les ont détournés du Dieu vivant. L’adultère est souvent la manière de dire que le peuple a trompé Dieu en transgressant le lien d’amour qui le reliait à lui.

Il ressort de ces passages bibliques que l’apostasie est vigoureusement dénoncée, et que c’est essentiellement Jérusalem qui est ciblée.

En conclusion, ce parcours d’analyse des termes bibliques révèle que l’accusation de l’Eglise catholique en tant que « prostituée » ou « babylone » ne correspond en rien à la contextualisation loyale des passages cités en référence. Il s’agit en réalité d’un transfert fantasmatique inapproprié.

Toute communauté chrétienne, quelle qu’elle soit, peut sous tel ou tel aspect se trouver ciblée par la critique de trahison de l’alliance familière aux écrits prophétiques et au style du livre de l’Apocalypse. L’Eglise est sainte, mais ses membres sont pécheurs.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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30 avril 2024 2 30 /04 /avril /2024 04:13
Saint Jérome et la traduction de la Bible

Jérôme de Stridon (347-420) a joué un rôle historique essentiel dans la popularisation de la Bible. Il est né en Pannonie (près de la Slovénie et de la Croatie actuelles) au sein d’une famille chrétienne aisée.

Selon les usages de l’époque, il n’est pas baptisé à la naissance mais reçoit le statut de catéchumène. Il recevra le baptême à l’âge de 19 ans en réponse à un songe lui ouvrant des perspectives spirituelles motivantes.

Il poursuit ses études à Rome dès l’adolescence, où il se lie d’amitié avec Rufin d’Aquilée et Héliodore d’Altino. Il étudie la grammaire, l’astronomie et la littérature de Virgile et Cicéron. Il suit des cours de rhétorique et de philosophie. Après l’étape du baptême, Jérôme se rend à Trèves, en Rhénanie, région barbare. C’est là qu’il prend goût à la recherche théologique en recopiant le commentaire d’Hilaire de Poitiers sur les Psaumes. Attiré par la vie monastique, il prend ses distances avec sa famille et décide de consacrer sa vie à Dieu.

Avec quelques amis chrétiens, Jérôme se rend en Syrie où les attendent de graves épreuves de santé. Jérôme entend un appel intérieur à approfondir son christianisme et à délaisser les connaissances trop profanes. Passionné par la lecture de la Bible, il enseigne à Antioche, ayant pour élèves un groupe de femmes. Il étudie les écrits de Tertullien, Cyprien de Carthage et Hilaire de Poitiers. Puis Jérôme s’installe en ascète dans le désert, en s’imposant une vie simplifiée à l’extrême. En contact avec un moine juif converti, il s’initie à la langue hébraïque et noue des relations avec quelques autres érudits juifs.

Il s’intéresse à « l’évangile des Hébreux », source de l’évangile selon St Matthieu. Il commence à écrire des commentaires bibliques. Et accompagné par un maître juif, il apprend l’hébreu.

De retour à Antioche, Jérôme est ordonné prêtre en 379, puis il se rend à Constantinople pour poursuivre sa recherche sur les Ecritures saintes sous la supervision de Grégoire de Nazianze. Il est confronté aux débats entre promoteurs et adversaires de la théologie du Concile de Nicée sur la nature du Christ. Marqué par les textes d’Origène, Jérôme approfondit sa méthode d’exégèse de la Bible en comparant symboliquement les interprétations hébraïques, latines et grecques.

C’est alors que Jérôme revient à Rome pour quelques années. En lien avec le pape Damase et les dirigeants de l’Eglise, il participe au concile de Rome en 382. Il sert d’interprète en grec et latin pour faciliter les échanges et devient conseiller du pape.

Le pape le questionne sur des passages bibliques et Jérôme insiste alors sur la nécessité d’intégrer les aspects historiques des Ecritures pour comprendre le message spirituel qu’elles délivrent. A la demande du pape Damase, Jérôme révise le texte de la Bible latine, car des divergences existent entre les différentes versions de la Vetus Latina qui circulent en Occident.

Durant ces années passées à Rome, Jérôme est entouré d’un cercle de femmes cultivées issues de familles aristocratiques, comme Marcella et Paula accompagnées de leurs filles Blaesilla et Eustochium. Sa démarche est novatrice car il souhaite donner une dimension spirituelle reconnue à des femmes chrétiennes engagées. Il fait donc la promotion du statut de femme consacrée. Il écrit une lettre pédagogique vite diffusée : « Rien n’est difficile pour qui aime…Si tu es attirée par quelque objet fastueux, déplace ton centre d’intérêt vers le paradis…sois déjà ici-bas ce que tu seras là-haut ! » Cette invitation au détachement connaît un certain succès mais suscite l’opposition au sein du clergé de Rome. Jérôme critique la cupidité des évêques et des prêtres en poste et qualifie leurs mœurs de païens, ce qui ne lui crée pas que des amis.

Après la mort du pape Damase en 384, et l’opposition qui se déchaîne, Jérôme est dans l’obligation de quitter Rome. Il se dirige vers Jérusalem accompagné de son frère Paulianus et de quelques disciples, dont Paula et Eustochium prêtes à laisser derrière elles les milieux patriciens. Le groupe visite pieusement Jérusalem, Bethlehem et les lieux saints. Ils y rencontrent Rufin d’Aquilée et Mélanie qui vivent dans des monastères une vie consacrée.

En 386, Jérôme s’installe à Bethlehem où il fonde une communauté. Grâce à l’aide financière de Paula, il développe un centre d’accueil et de formation spirituelle pour les pèlerins. Paula dirige le monastère des femmes et Jérôme celui des hommes. La Bible étant placée au centre de la vie de la communauté, Jérôme offre à chaque groupe des explications détaillées sur les Ecritures. « Aime les Saintes Ecritures, et la Sagesse t’aimera ! », telle est sa devise.

C’est alors qu’à Bethlehem, Jérôme perfectionne sa connaissance de l’hébreu grâce aux enseignements du rabbin Bar Anima. A la bibliothèque de Césarée, il étudie la Bible en grec et en hébreu. Il traduit les psaumes en latin. Face à la théologie de Marcion qui réfute la validité du Premier Testament, Jérôme montre l’impasse de cette posture grâce à des commentaires bibliques de Michée, de Sophonie, d’Aggée et de Habacuc, en soulignant l’unicité du Dieu du Premier et du Nouveau Testament.

A la demande du monastère des femmes, Jérôme traduit les 39 homélies d’Origène et fait la critique d’Ambroise de Milan dont les erreurs de traduction l’incommodent. Afin de mieux rendre la tonalité exacte des passages de la Bible, Jérôme utilise l’hébreu ainsi que des traductions de rabbins. Ce qui est tout à fait nouveau puisque jusqu’à présent, le christianisme n’utilisait que la version grecque de la Septante.

Il se met à l’étude du théologien juif Philon d’Alexandrie et écrit une présentation « Sur les hommes illustres ».

Son tempérament passionné vaut à Jérôme des critiques acerbes. Ainsi, lorsqu’il dénonce le mode de vie relâché de certains moines, de solides inimitiés se font jour contre lui. Palladios, ami de jean Chrysostome, le critique sévèrement en le décrivant comme caractériel. Ce qui n’empêche pas Jérôme de poursuivre sa traduction de la Bible, tout en se distançant des interprétations d’Origène. Il fait un mea culpa révélateur de sa nouvelle approche : « Je dois me faire pardonner d’avoir dans ma jeunesse interprété allégoriquement les Saintes Ecritures alors que j’en ignorais le sens historique ».

Jérôme traduit les textes à partir d’un original hébreu proche de la version massorétique.

Il précise un peu plus tard son approche respectueuse du texte biblique : « L’interprétation spirituelle doit rester conforme à la vérité historique, car l’ignorance fait tomber beaucoup d’interprètes dans l’aveuglement ! »

Sa conclusion est qu’ « ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ ! »

Jérôme défend à la manière juive les différentes possibilités de traduction qui permettent d’enrichir la lecture d’un texte biblique.  C’est à cette période que Jérôme traduit la Bible en s’appuyant sur l’hébreu. Chacune de ses préfaces prend la défense de la langue hébraïque en réponse à ses détracteurs partisans de la Septante.

Ces travaux déterminants dans l’histoire de l’Eglise suscitent l’intérêt de l’évêque d’Hippone, Augustin. Augustin correspond avec Jérôme, mais en disqualifiant une traduction qui se ferait sur des bases hébraïques.

En 406, l’évêque de Toulouse lui demande son avis sur la doctrine diffusée par le prêtre Vigilance qui refuse le culte des martyrs de la foi et s’oppose au célibat consacré à Dieu. Jérôme répond que les témoins morts sont spécialement unis à Dieu et intercèdent pour les vivants. Et il réitère la valeur qu’il donne au célibat consacré comme attestation de l’attente du royaume de Dieu.

Lorsque les Wisigoths saccagent la ville de Rome en 410, des amis de Jérôme sont tués et il en est très affecté. Jérôme meurt en 419 à Bethlehem. Ses restes d’abord inhumés à Jérusalem sont transférés à Rome lors des invasions musulmanes en Palestine.

On retiendra du travail de Jérôme le lien inséparable qu’il établit entre le sens historique et la dimension spirituelle d’un texte biblique, sa proximité des méthodes rabbiniques montre son souci de respecter la « Veritas hebraïca » dans sa traduction. C’est au concile de Trente au 16ème siècle que la version latine de Jérôme appelée « Vulgate » est officiellement approuvée et recommandée comme authentique. L’usage de la Vulgate ne s’est généralisé qu’à partir du 9ème siècle en parallèle des copies de la Vetus Latina.

En 1454, le premier livre imprimé par Gutenberg est la Vulgate de St Jérôme (édition 14ème siècle).

Une de ses réflexions : « Le vrai temple du Christ, c’est l’âme du croyant, c’est elle qui mérite d’être comblée de présents. A quoi cela sert-il de voir des murailles rutilantes de pierres précieuses si le Christ, en la personne d’un pauvre, meurt de faim ? »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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30 avril 2024 2 30 /04 /avril /2024 02:01
Les récits fondateurs de la Bible
Pour les juifs et les chrétiens la bible hébraïque est le témoignage substantiel d’un peuple de croyants dont l’aventure spirituelle a commencé il y a 40 siècles. C’est aussi la lumière inattendue d’une révélation dans les obscurités d’un monde en proie aux incessants méfaits de ses démons.

Calvin estimait que la bible est le miroir de notre humanité, en effet, ce n’est pas un livre à l’eau de rose, c’est le portrait contrasté du meilleur et du pire qui nous animent depuis les origines. Mais c’est aussi une thérapie de l’âme, individuelle et collective, si bien illustrée par les 10 paroles et la sagesse qui en découle.

Face aux questionnements qui traversent nos sociétés, on comprend combien l’histoire mouvementée de cette relation d’un peuple avec Dieu nous concerne. A l’homme d’aujourd’hui, les textes de la bible apportent le ressourcement qu’il ne trouvera nulle part ailleurs, ni dans les exploits scientifiques, ni dans la technologie la plus avancée, ni dans les programmes politiques les plus audacieux. Si nous souhaitons une humanité qualitativement augmentée, la bible a des choses déterminantes à nous dire sur nous-mêmes.

La bible n’est pas qu’un livre ! L’islam appelle juifs et chrétiens « ahl al kittab » peuple du livre…Il n’est en rien : la bible est la religion d’une Parole vivante qui est inséparablement celle de Dieu et celle des hommes. Des êtres humains inspirés l’ont transmise d’abord oralement, puis rédigée dans la culture de leur époque par souci d’éclairer les générations futures. La bible n’est pas non plus un seul livre : constituée de 73 livrets, c’est une véritable bibliothèque qui défie les siècles.

Nos amis protestants ne reconnaissent aujourd’hui que 39 livres pour le Premier testament. Cependant, jusqu’au 19ème siècle, ils gardaient en annexe dans leurs bibles 7 œuvres qu’ils ont  écartées depuis : Tobie, Judith, 1 Maccabées, 2 Maccabées, Sagesse, Siracide, Barukh, les parties grecques d’Esther et Daniel.

C’est l’Eglise catholique qui a défini au 3ème siècle quel serait le canon des Ecritures. Les 73 livres de la bible (AT et NT) ont été écrits entre le 13ème siècle avant JC et la fin du 1er siècle après JC. La composition rédactionnelle de la bible des chrétiens s’étale donc sur quatorze siècles. Ces livres présentent une étonnante diversité mais aussi une impressionnante unité de pensée. Nous découvrons dans ces textes inspirés une surprenante fresque spirituelle qui nous dévoile un dessein divin, un projet qui nous dépasse, et qui s’adresse au cœur de chacun.

Pour entrer dans l’articulation de ces 73 livrets, il ne faut pas se fier à l’ordre de publication qui prédomine dans les éditions bibliques. Leur historicité ne correspond pas à cet échelonnement : Job qui se situe bien avant Isaïe a été écrit 300 ans après. Le livre de la Sagesse qui se situe avant Jérémie, a été rédigé plus de 500 ans après. Le livre de la Genèse qui commence par les mots « bereshit bara » (au commencement…) est d’une rédaction finale datant de l’exil.

Le déroulement de l’histoire sainte illustre les différentes étapes de cette prise de conscience du divin qui a été progressive et s’exprime dans des genres littéraires différents. Ce qui frappe le plus, c’est que la Parole de Dieu a agi au sein d’un peuple dans les phases successives des événements qu’il a vécus. Car cette Parole de Dieu est simultanément Parole de l’humain. Il s’agit réellement d’une action de Dieu en l’humain et pour l’humain, dans une synergie permanente. Dieu révèle son visage à travers la recherche de l’homme qui avance pas à pas en réponse à l’appel intérieur qui le met sans cesse en mouvement vers un avenir.

Pendant des siècles l’Ancien Testament, (ou plutôt Premier Testament) a été plutôt réservé aux théologiens et aux religieux. Le premier penseur à avoir insisté sur l’unité fondamentale entre les deux testaments était Jean Calvin au 16ème s. Même si antérieurement dans le monde catholique, il est vrai que le Premier Testament était communiqué au peuple chrétien à travers les scènes bibliques des chapiteaux d’église ou des vitraux tels des bandes dessinées.

A la suite du Concile Vatican II, les catholiques ont pris conscience du fait que le Premier Testament est vital pour comprendre la logique de la révélation et accueillir l’évangile du Christ. En plus des bases de la foi chrétienne dont elle est la matrice, la bible hébraïque nous offre un trésor littéraire, culturel et poétique hors du commun. Pensons à son impact sur les écrivains du Moyen Age, également sur Marot, Racine, Hugo, Vigny, Péguy, Claudel et tant d’autres.

Mais le Premier Testament est aussi à la racine même de la dévotion catholique : la prière quotidienne des psaumes, prière de l’Eglise, est une prière juive. De cette tradition hébraïque proviennent aussi le rituel de la messe, les grandes fêtes chrétiennes, mais surtout l’expression religieuse comme la louange, l’adoration, la contrition, la confiance, l’angoisse, l’offrande, la gratitude, etc. L’évangile dans ses 4 versions est tissé de passages de Premier Testament, et son matériau d’expression midrashique ne peut se décrypter que par les clefs de la bible hébraïque.

Histoire Sainte

L’histoire sainte dans le Premier Testament se déroule sur 20 siècles, et Abraham se situe grosso modo à la même distance de Jésus que nous par rapport au Christ. Le dessein de Dieu commence par le choix qu’il fait du peuple d’Israël. Un petit peuple presque insignifiant par rapport à ses puissants voisins aux brillantes civilisations. L’attachement de ce peuple sémite au Dieu qui se révèle à lui par étapes est surprenant. Il progresse dans sa relation malgré ses insuffisances, ses péchés, ses malheurs et ses trahisons.

Le Premier Testament nous communique ainsi un ensemble de préceptes et de convictions qui font partie intégrante de la foi chrétienne. Pour en saisir toute la portée, quelques clefs de compréhension sont indispensables, afin de contextualiser les messages.

Histoire de la région

La terre d’Israël a continuellement subi les invasions. On peut distinguer deux séries de conflits régionaux qui ont eu des incidences sur la vie du peuple. Les conflits est-ouest entre Egyptiens et Mésopotamiens (Sumériens, Babyloniens, Assyriens) cherchant à établir leur domination sur leur voisin. Le royaume israélite avec David, Salomon, Jéroboam II ne réussit à affirmer son indépendance que dans les intervalles d’affaiblissement de ses voisins puissants. Les conflits nord-sud entre peuples du nord et peuples du sud : les Hittites, Mèdes, Perses, Grecs, Romains ont envahi successivement la région du croissant fertile. Ces va-et-viens ont fait qu’Israël n’a jamais pu s’assurer une grandeur politique durable. Cette fragilité géopolitique a favorisé l’arrivée d’influences diverses. On retrouve dans les Ecrits bibliques certaines influences économiques, juridiques, littéraires, religieuses.

Ce qui n’enlève rien à la spécificité du discours articulé autour d’un fil conducteur : l’alliance entre Dieu et son peuple, et sa projection universaliste. On apprécie d’autant plus la pédagogie de la Bible si l’on prend en compte les étapes progressives de la révélation en adéquation avec l’histoire. Il se dessine un progrès dans la connaissance de Dieu, la compréhension du monde, la manière de prier, la voie de la sainteté, l’amour du prochain.

Genres littéraires

D’où la diversité des genres littéraires dans les Ecrits bibliques. Les modes d’expression ressortissent en effet à des styles assez variés, tels que la fable, la parabole, l’allégorie, le poème, l’épopée.

Les genres historiques sont eux aussi diversifiés : l’histoire populaire  (Josué, Juges, Samuel). L’histoire hagiographique (cycles d’Elie et Elisée – Rois 1 et 2). L’histoire épique (Exode, Sagesse, Juges). L’histoire antique (2 Maccabées, Actes des Apôtres). L’histoire religieuse (présentation des faits en fonction des leçons à tirer : Israël est fidèle, Yahvé est bon. Israël est impie, Yahvé manifeste sa colère – Juges, Rois, Chroniques, etc). L’histoire romancée (Tobie, Judith, Esther). L’histoire fiction prophétique (Jonas, Daniel, Apocalypse.

Il faut tenir compte des représentations cosmiques de l’époque biblique où on se représente l’univers en 3 étages : la terre des vivants, les cieux, et le séjour des morts. Selon cette perception, la terre est plate et repose sur un abîme liquide, le firmament est une calotte solide qui supporte les eaux d’en haut et à laquelle sont suspendus les astres.  Au-delà de la sphère céleste se tient la demeure de Dieu. On ne peut donc rechercher dans la bible des approches géologiques ou astronomiques. Autre dimension essentielle dans l’Ecrit biblique : le rôle des chiffres. Un nombre indique toujours autre chose qu’une vérité mathématique. (Ex : l’âge des patriarches, le symbolisme fort des chiffres 1, 3, 7, 12, 40, 70…) Dieu est l’Unique, le Un, ehad.

Dans la tradition biblique et ses styles littéraires, Dieu est présenté comme la cause immédiate de tout ce qui survient. Les causes secondes des lois de la création sont assimilées aux causes premières émanant de Dieu lui-même. C’est le cas pour les tremblements de terre, les épidémies, les défaites, les attitudes humaines, et mêmes les fautes des hommes. Pour confesser le Dieu créateur et sauveur, il est toujours affirmé que Dieu est le maître absolu du temps et de l’histoire, il est derrière chaque événement. Sans jamais oublier que l’homme a été créé libre. La foi en la pertinence du message biblique va cependant nous permettre de voir dans l’histoire humaine la Providence divine, dans les écrits humains l’inspiration divine, et dans les prises de conscience humaines la révélation divine.

Le Juif Jésus

Il est donc bien difficile de décrypter les messages de l’évangile sans référence aux éléments-clé du Premier testament. De même que lors de l’épisode de la Transfiguration la personne de Jésus s’éclaire en compagnie de Moïse (la Loi) et d’Elie (les prophètes), on peut retrouver dans le Christ des traces vivantes de la Bible hébraïque :

La progression spirituelle du peuple d’Israël au cours des étapes de la révélation se synthétise et trouve une voie d’accomplissement particulier en la personne de Jésus, juif pratiquant et observant. Après sa mort et sa résurrection,  ses disciples régénérés par l’Esprit reconnaîtront en lui le visage de Dieu parmi les hommes.

Toute l’expérience biblique transparaît dans la personne de Jésus. On retrouve en lui l’Adam parfait, vrai homme, Fils de Dieu accompli, image du Père, passé par l’épreuve des tentations et vainqueur du péché. On retrouve en lui Abraham, familier de Dieu et source de bénédiction pour tous les peuples. En lui se réalise la promesse. On peut aussi retrouver en Jésus Moïse, guide du peuple, au moment où il célèbre la Pâque et l’actualise par son propre passage de la mort à la vie. Il renouvelle l’alliance et l’élargit au pardon total y compris des ennemis. On retrouve en lui David, son onction royale et messianique, son attente active d’un Royaume dont Dieu est le seul maître. Il y a également en Jésus quelque chose d’Amos, lorsqu’il dénonce l’égoïsme des nantis, et démasque toute forme d’hypocrisie religieuse. Le prophète Osée est présent dans son message, annonciateur du Dieu de tendresse et de pardon, de même que le prophète Isaïe, adorateur du Dieu trois fois saint, évocateur d’Emmanuel  « Dieu-avec-nous ». Et encore Jérémie, critique du ritualisme et célibataire volontaire, éveilleur de l’Alliance nouvelle, intercesseur pour les autres. Jésus réalise la figure du bon pasteur imaginé par Jérémie et Ezekiel, prophètes d’espérance pour les exilés.

Membre actif du peuple de Dieu nation sacerdotale, Jésus est le prêtre qui accomplit le sacrifice dans le renoncement à soi et la louange de Dieu. On retrouve ainsi en Jésus les traits saisissants du Serviteur d’Isaïe, prêt à offrir sa vie pour ouvrir à tous l’accès à la vérité de l’homme.

Jésus s’est donné de préférence le titre de Fils de l’Homme dont il a endossé la mission pour les derniers temps. Cet être mystérieux porte-parole de Dieu entrevu par Daniel éclaire sa mission divine. La pratique de Jésus est conforme à la sagesse des fervents hassidim, il accepte ses souffrances comme Job sans perdre pied. Dans la personne de Jésus le Premier Testament s’incarne, au point que ses disciples voient en lui une Torah vivante. Son équipe d’apôtres envoyés annoncer la proximité du Règne selon son enseignement et son exemple met en route la Qehila, l’assemblée convoquée par Dieu, qui ira depuis l’Eglise-mère de Jérusalem transmettre les merveilles de la foi jusque dans les contrées lointaines et les sociétés païennes.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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