Jésus se rendait dans une ville appelée Naïm. Ses disciples faisaient route avec lui, suivis d’une grande foule. Il arriva à la porte de la ville, au moment où l’on transportait un mort pour l’enterrer. C’était un fils unique, et sa mère était veuve. Une foule considérable accompagnait cette femme. En la voyant, le Seigneur fut saisi de compassion envers elle, et il lui dit: ne pleure pas! Il s’avança et toucha la civière du mort; les porteurs s’arrêtèrent, et Jésus dit: jeune homme, je te l’ordonne, lève-toi! Alors le mort se redressa, il s’assit et se mit à parler. Puis Jésus le rendit à sa mère. La crainte s’empara de tous, et ils rendaient gloire à Dieu: un grand prophète s’est levé parmi nous ! Dieu a visité son peuple.
Luc 7.11-17
Cette parole se répandit dans toute la Judée et les pays voisins.
Cet évangile est fascinant. Jésus vient de prononcer le discours inaugural de son engagement, le sermon sur la montagne. Il a parlé de vie, d’amour, de monde nouveau, et aussitôt, des foules se sont mises à le suivre, touchées par sa puissante parole pleine d’espérance.
Mais comme pour donner spontanément consistance à ces perspectives du Royaume de Dieu parmi les hommes, Jésus n’a pas hésité à sauver le fils d’un officier romain d’une mort certaine ; et maintenant, Jésus avance avec tout un cortège vers une petite ville appelée Naïm, qui veut dire bonheur en hébreu.
Si nous avons bien compris le texte de Luc, il y a deux cortèges qui vont se croiser aux abords de Naïm, tous deux conduits par un homme jeune. Le premier, c’est celui du jeune homme mort, le second, c’est celui de Jésus dans la maturité de la jeunesse. La première procession s’en va vers la mort, la seconde marche vers la vie.
Cortège de détresse et de tristesse d’une part, celui d’une mère en larmes accompagnée d’une foule de gens tristes ; cortège de joie d’autre part, pour ceux et celles qui ont entendu et adopté le sermon sur la montagne et ses perspectives messianiques. Le cortège ascendant c’est celui de Jésus, qui va vers Naïm, à flanc de montagne. L’autre, descendant, est un cortège funèbre, qui tourne le dos au bonheur et qui descend avec sa souffrance.
Que nous suggère l’évangéliste Luc, par cette description ? Le cortège funèbre, c’est la foule immense de l’humanité déshumanisée, éloignée du paradis ou du vrai bonheur. La veuve en larmes, c’est Eve qui a perdu l’époux céleste, D.ieu – et qui n’enfante que pour la mort. Mais voici que la rencontre avec l’Homme Nouveau, le Juste, a lieu ; la scène est saisissante : le Messie transmet la vie de D.ieu, un nouvel avenir s’entrouvre pour ce jeune juif étendu sur une civière mortuaire et qui se voit « relevé » d’entre les morts, signe de résurrection. La mort n’a pas raison de lui.
L’évangile nous précise que Jésus en croisant la veuve en pleurs est spontanément saisi de compassion. Une femme qui perdait son mari puis son fils était dans la précarité totale, sur le plan affectif et économique. Mais Jésus est surtout ému par la profonde peine de cette femme, et ses premiers mots envers elle sont pour la consoler. Jésus consolateur, lui qui habite Kaphernahoum, le « hameau du consolateur », justement…
La Bible désigne fréquemment D.ieu comme le consolateur de son peuple, et l’Esprit de Dieu est celui qui réconforte le cœur des affligés et des cœurs brisés. Par delà les règles habituelles de pureté, Jésus touche le cercueil, et il stoppe net le cortège de la mort !
Comme la compassion de Dieu pour ceux qui souffrent s’est exprimée par l’attitude aimante de Jésus, c’est la parole de Dieu qui se manifeste par sa bouche, parole porteuse de vie et de lumière dans nos obscurités. Jésus est vraiment le Verbe de Vie, il change le cours inexorable de l’histoire, il casse la fatalité, il fait voler en éclats l’engrenage de la mort.
Ayant remis debout le jeune homme qui était couché, lui ayant rendu l’autonomie, la faculté de se déplacer par lui-même sans être porté par d’autres comme une chose sans vie, Jésus le rend à sa mère, nous dit Luc… Jésus rend à Eve l’humanité qu’elle avait enfantée pour la mort. Le Messie restaure Eve, il lui restitue l’image de D.ieu auparavant opacifiée par les puissances du mal, et il lui ouvre l’éternité.
St Ambroise de Milan voit dans cette femme l’Eglise. Et c’est vrai que ce miracle, ce récit spirituel, nous dit quelque chose de l’Eglise d’hier et d’aujourd’hui. L’évangile précise ici que lorsque quelqu’un est sauvé d’une situation mortelle, il retrouve la vie et l’espoir, mais son salut n’est pas seulement pour lui, individuellement. Il devient le salut de toute la communauté. Toute la communauté est ravivée, régénérée par ces expériences personnelles de salut, de retour vers la vie de D.ieu. L’Eglise vit une résurrection chaque fois qu’un homme, une femme, sont « relevés » de leur état figé de non-vie. Suivre Jésus, vivre de son enseignement, c’est faire partie du cortège dynamique de la vie. C’est par là-même se préoccuper du salut des autres.
Donc pour nous aujourd’hui, alors que les messages de morosité et de désenchantement assombrissent trop souvent nos horizons en famille, dans l’Eglise, dans la société, la question est de savoir si nous faisons vraiment partie du cortège de la vie, un cortège plein d’espérance, de bienveillance, ou si nous sommes récupérés par le cortège mortifère et désabusé qui marche vers nulle part, sans enthousiasme en traînant les pieds ?
Notre Eglise est-elle en train de suivre le Christ vivifiant vers la cité du bonheur comme Naïm, ou se laisse-t-elle aller à se morfondre en regrettant la visibilité et la notabilité d’autrefois ?
Jésus a souvent remarqué ces foules de gens qui marchent mécaniquement, tristement, vers des objectifs chimériques ; des masses d’êtres humains qui s’avancent comme des brebis sans bergers, à la rencontre de tous les dangers et du néant… Notre société nous en offre hélas beaucoup d’images de toutes sortes, inquiétantes par la violence, le défaitisme, l’égoïsme, l’aveuglement, l’absence d’avenir.
Nous pouvons rejoindre dans la foi le cortège de la vie à la suite du Messie, lui qui est attentif à chacun et chacune et qui nous tend la main pour nous remettre debout lorsque nous faiblissons sous le poids des soucis de l’existence, car lui, le maître de la vie, nous donne les clés qui ouvrent des chemins nouveaux à notre existence.
La question a été posée maintes fois au cours du temps, mais formuler une telle hypothèse est presque un blasphème pour certains tenants de l’option majoritaire, influencée par les exégètes libéraux allemands du début 20ème s.
Deux personnalités compétentes mais contestées se sont attelées à cette tâche particulière qui est d’interroger le genre littéraire des évangiles afin d’en déceler la rédaction originelle : l’abbé Jean Carmignac, et son disciple Claude Tresmontant.
L’abbé jean Carmignac (1914-1986) est un prêtre séculier français. Durant sa formation théologique à Rome il approfondit l’étude de l’hébreu. Un séjour à l’Ecole Biblique de Jérusalem en 1955 l’enracine encore plus dans la scrutation minutieuse des textes. Passionné par l’étude des Manuscrits de la Mer Morte, il en devient un spécialiste mondialement reconnu, et c’est à partir de cette plongée dans le génie hébraïque qu’il s’attache à explorer la rédaction des évangiles. Il y retrouve – derrière le texte grec- des sémitismes totalement identiques à ceux des Ecrits de Qumran.
Cette approche se situe en désaccord avec le consensus habituel des exégètes, mais pour appuyer ses découvertes l’abbé Carmignac recherche dans les bibliothèques du monde entier les rétroversions hébraïques des évangiles antérieures à la sienne. Il en arrive à la conclusion que ce qui est enseigné depuis le début du 20ème siècle ne correspond pas à la réalité historique, il a la conviction, au contraire, que l’évangile de Marc, le plus ancien, a été rédigé en hébreu avant d’être traduit en grec. Ce qui signifie que les premiers témoignages ne sont pas aussi tardifs que ce que l’on pensait (fin 1er s. début 2ème), mais s’articulent dans des décennies très proches de l’époque de Jésus et de ses premiers disciples (1ère moitié du 1er s.).
Claude Tresmontant va reprendre cette option en la développant dans son ouvrage « Le Christ hébreu » en 1984. Plus récemment, un théologien juif, Daniel Boyarin, se situe dans la même perspective avec son livre « Le Christ juif ».
Pour populariser ses conclusions qu’il estime étayées de manière scientifique, l’abbé Jean Carmignac publie en 1984 « La naissance des évangiles synoptiques ». Il montre combien sa connaissance des Manuscrits de la Mer Morte l’a familiarisé avec l’hébreu pratiqué au temps du Christ. Il a pu ainsi facilement reconnaître l’hébreu originel présent derrière le texte grec de l’évangile de Marc, qu’il considère comme un simple décalque hellénistique. D’ailleurs, selon l’abbé Carmignac, la pensée grecque en tant que telle est absente de Marc, de Matthieu et des sources de Luc.
Beaucoup ignorent que de nombreuses traductions des évangiles grecs en hébreu existent depuis longtemps. L’abbé Carmignac en a compulsé une quantité considérable au cours de ses recherches en bibliothèques. Il en donne une liste qui témoigne concrètement de l’intérêt permanent pour cette rétroversion hébraïque censée retrouver les accents premiers du texte originel.
Simon Atoumatos, en 1360, donne la plus ancienne traduction hébraïque du Nouveau testament. Shem Tov ben Isaac ben Shafrut traduit l’évangile de Matthieu en 1380. Un juif espagnol de Crète traduit au 15ème s. les 4 évangiles, son manuscrit est au Vatican. Un juif italien traduit Matthieu au 16ème s. : son œuvre est publiée en 1537 par Sebastian Münster et en 1555 par Jean Mercier. En 1533, Antonius Margarita, juif converti, traduit Matthieu. Thomas Hencleng traduit Marc en 1540. Giovanni Paolo Eustachio, ancien rabbin, compose vers 1560 un recueil hébreu du Nouveau Testament. Friedrich Peters publie en 1573 une traduction des évangiles lus lors des dimanches, et une traduction de Luc en 1574.
Walter Herbst, d’origine juive, traduit Marc en 1575. Valentin Schindler publie en 1578 des passages du Nouveau testament en hébreu. Martin Theodosius Fabricius publie en 1595 les récits de la Passion en hébreu. Elias Hutter publie en 1599 le Nouveau testament en plusieurs langues, dont l’hébreu. Martinus Thabor édite en 1610 un recueil des évangiles liturgiques en hébreu. Domenico Gerosolimitano, rabbin galiléen, travaille à la bibliothèque vaticane de Rome et publie tout le Nouveau testament en hébreu en 1615. Le jésuite Georg Mayr termine en 1622 une édition complète du Nouveau testament en hébreu pour ses étudiants (bibliothèque nationale de Paris). Thomas Lydyat, prêtre anglican d’Oxford rédige en 1625 les 4 évangiles en hébreu. William Robertson publie un Nouveau Testament hébreu en 1661. Giovanni Battista Iona, rabbin en Palestine, puis professeur d’hébreu à Rome, publie en 1668 les 4 évangiles. Johannes Kemper, ancien rabbin de Cracovie, établit en 1703 une traduction hébraïque de tout le Nouveau Testament. Rudolf Bernhardt, ancien rabbin de Prague, compose au début 18ème s. une traduction hébraïque des 4 évangiles. Heinrich Christian Fromann, médecin juif converti, édite Luc en 1735. Louis Isaac Caignon publie en 1741 les évangiles en hébreu. Ezekiel Rahibi, juif d’Inde, traduit en 1760 tout le Nouveau Testament. Richard Caddick publie les évangiles et les Actes des Apôtres en 1798. Thomas Yeates termine sa traduction des 4 évangiles en 1805. Elias Soloweyczyk, rabbin lithuanien, publie en 1869 une traduction de Matthieu ainsi que de Marc. Franz Delitzsch édite le Nouveau Testament hébreu en 1877. Isaac Salkinson, juif converti, traduit les 4 évangiles. Jekiel Lichtenstein, rabbin converti en lisant le Nouveau Testament, publie sa traduction de Matthieu, Marc, Luc et Jean entre 1891 et 1897. Alfred Resch, pour prouver l’origine hébraïque des discours de Jésus, en donne une reconstitution en 1898. Hirsch Perez Chajes, grand rabbin de Trieste, publie en 1899 le texte hébraïque de Marc. Georg Aicher publie en 1929 une analyse des jeux mots hébreux dans l’évangile de Matthieu.
Des traductions en hébreu moderne voient le jour dans les années 60 par Yohanan Elihai et Yehoshua Blum.
Toutes ces traductions ou retroversions hébraïques des évangiles ont été réalisées par des auteurs chrétiens ou juifs qui ne se connaissaient pas. C’est le fruit d’un travail considérable, comme celui de Delitzsch qui a été élaboré durant 52 ans. Ces rétroversions ne se prétendent pas être la version originale des évangiles, mais se donnent pour objectif de reconstituer le climat littéraire qui donne sens aux expressions spécifiques présentes dans les textes. Jean Carmignac a lui-même édité en 1982 sa version des 4 évangiles, à partir de ses longues recherches autour du langage qumranien dont il est le spécialiste. Sa connaissance précise des sémitismes donne à ses hypothèses de travail une saveur particulière qui ne peut qu’encourager à approfondir davantage le message néo-testamentaire dans son génie originel.
Catholiques, orthodoxes et protestants se réfèrent tous à la même Bible, biblia, ensemble de livres vénérés comme parole de Dieu, écrite sur des siècles par des hommes inspirés.
Il y a d’ailleurs eu entre les trois confessions chrétiennes une belle expérience de traduction concertée de la Bible, appelée TOB, traduction œcuménique de la Bible. Mais tous ne reconnaissent pas le même canon des livres saints du premier testament. La raison – qu’il vaut la peine d’analyser – en est d’ordre plus historique que théologique.
La partie néo-testamentaire de la bible (Nouveau testament) est la même dans toutes les confessions chrétiennes. Les livres du premier testament portent chez les chrétiens un nom dérivé de leur titre grec (Genèse, Exode, Lévitique…) tandis que dans les bibles du rabbinat (tanakh), ce sont les premiers mots du livre qui le désignent : Bereshit, Shemoth, Wayyiqra…)
Depuis le 16ème s. les Eglises de la Réforme reconnaissent l’autorité doctrinale de 66 livres bibliques, tandis qu’orthodoxes et catholiques continuent d’en reconnaître 72 (ou 73 si l’on sépare les Lamentations du livre de Jérémie).
Pour les catholiques et les orthodoxes, c’est la version de la Septante, rédigée à Alexandrie et fixée en 270 avant JC, qui fait autorité. Seule la version grecque de cette bible antique nous est parvenue, mais les originaux complets étaient en hébreu. Au moment de la Réforme, il y 500 ans, Luther et le protestantisme ont rejeté des livres qu’ils appellent les apocryphes, comme n’étant pas inspirés.
Bien que le livre de l’Apocalypse ( Apoc 22,19) avertit de ne rien retrancher ni ajouter aux témoignages de la révélation, au 16ème siècle, Luther décida de son propre chef de retrancher certains livres de la bible officiellement en vigueur depuis l’an 382, lorsque le pape Damase désignait au concile de Rome tous les livres reconnus comme véritablement inspirés. Parmi eux se trouvaient les 7 livres deutérocanoniques : Livre de Judith, livre de Tobie, passages grecs du livre d’Esther, 1er et 2nd livre des Macchabées, livre de la Sagesse, livre de Ben Sira, livre de Baruch, auxquels s’ajoutent quelques passages grecs du livre de Daniel.
L’argument théologique de Luther est que seul est valide le canon tardif fixé en l’an 90 par les rabbins de Yavné lors du Conseil qui redéfinissait les critères du judaïsme dans une conjoncture complexe. En effet, le conseil de Yavné précisait le profil du judaïsme de l’après temple (détruit par les Romains en 70) et se positionnait par là-même face à l’expansion des premières communautés chrétiennes, organisées bien avant cette étape de refondation. Une malédiction excommunicative était ainsi ajoutée aux 18 bénédictions du Shemone Esre : cela concernait les « minim », dissidents divers parmi lesquels figuraient entre autres les disciples de Jésus. Plusieurs décennies après les débuts du christianisme, le conseil de Yavné ne pouvait ignorer les chrétiens, (ou plutôt les juifs reconnaissant Jésus comme Messie) en rapide expansion. Afin de recentrer les critères de ce nouveau judaïsme, il fut donc décidé de contrer le mouvement christique en restreignant ses références bibliques.
C’est justement sur la décision conjoncturelle du Conseil de Yavné que Luther fonde sa décision. Or ce Conseil rabbinique redéfinissait pour des raisons de concurrence confessionnelle la liste des livres sacrés qu’il voulait reconnaître, tout en éliminant certains livres antérieurement pratiqués au temple et à la synagogue, et particulièrement chers aux nouvelles communautés messianiques. L’ensemble des saintes Ecritures (Septante) avait été traduit en grec à Alexandrie afin de rejoindre les juifs de culture hellénistique nombreux en diaspora. L’ensemble de ces livres en langue hébraïque ou en langue grecque était la seule référence reconnue par les juifs depuis des siècles et les premiers chrétiens les pratiquaient dans la continuité. (Certains autres livres disparus sont même mentionnés, comme le Livre d’Hénoch dans le livre de Judith, et l’Epître aux Laodicéens dans Co. 4,16).
En Actes 17, 10-15, il est question des Béréens, souvent cités en milieu protestant pour valoriser l’autorité de la parole de Dieu. Mais paradoxalement, les Béréens utilisaient régulièrement ces livres exclus par Yavné et par Luther.
Cependant il est à noter que les premières bibles protestantes gardèrent jusqu’à la moitié du 19ème s. les livres deutérocanoniques en appendice. C’est la British and foreign society, société anglaise militante de diffusion biblique, qui fit pression pour les éliminer complètement.
Le Nouveau Testament comporte environ 350 références à des versets du premier Testament hébraïque. On constate que 300 de ces 350 mentions sont issues de la Septante !
Jésus lui-même cite des passages de la Septante, ce qui veut dire que ses paroles se réfèrent à des livres que Luther considère comme apocryphes. Quelques exemples : Mat.6,10 = 1 Maccabées 3,60. Mat. 6,12= Siracide 28,2. Mat.6,13 = Sir. 33,1. Mat. 7,12 et Luc 6,31 = Tobie 4,16. Mat. 13,43 = Sagesse 3,7. Mat. 16,18= Sagesse 16,13. Mat.24,16= 1 Maccabées 2,28. Marc 9,47= Judith 16,17. Luc 13,29= Baruch 4,37. Luc 21,24= Sira. 28,18. Jean 1,3= Sagesse 9,1. Jean 3,13 = Baruch 3,29. Jean 4,48 = Sagesse 8,8. Jean 5,18 = Sagesse 2,16. Jean 6,35 = Sira 24,21. Jean 15,6 = Sagesse 4,5. Etc, etc.
Les propres paroles de Jésus dans l’évangile se réfèrent à des livres que Luther a laissés de côté et veut ignorer. Il est cependant difficile de justifier l’idée que ces livres de référence appréciés par Jésus ne soient pas inspirés.
Dans les Actes des Apôtres, et les Epîtres, nombreuses sont les mentions précises de livres considérés comme apocryphes par Luther, comme Siracide, Sagesse et Maccabées. Cf Act 10,34. 17,29. Rom 1,18. Cor 2,16. Cor, 10,1. Tim 6,15.
L’Eglise primitive existait depuis une soixantaine d’années lorsque furent prises les décisions restrictives du conseil de Yavné, produisant ce nouveau canon biblique ignorant la pratique juive antérieure et que Luther adopta tel quel. Ces livres censurés faisaient partie du canon antique du Premier testament, et c’est en 1546 que fut officialisée la liste des livres bibliques pour l’Eglise catholique.
Catholiques et orthodoxes sont d’accord pour reconnaître la validité des Ecrits de la Septante, traduction grecque fiable de la Bible hébraïque antérieure. Ce qui signifie que ces Eglises respectent l’intégralité de la révélation hébraïque en gardant précieusement les livres rejetés et appelés deutérocanoniques par la Réforme. C’est une manière d’honorer la recherche passionnée de la Veritas Hebraïca tant recherchée par St Jérôme au moment de sa traduction latine de la Vulgate grecque.
Espérons que, grâce aux suggestions de l’Esprit, les cheminements de l’œcuménisme feront aboutir de meilleures convergences entre confessions chrétiennes, pour autant que celui-ci s’alimente aux sources originelles plutôt qu’aux convenances mondaines.
Sans véritable dialogue judéo-chrétien, sans interaction rétrospective entre histoire et théologie, l’œcuménisme resterait lettre morte comme le sont, pour certains, ces livres bibliques disqualifiés. Tout ce qui renforce l’impact du message biblique et ses valeurs inégalables sera vital pour nos sociétés en profonde déshérence spirituelle.
C’est ce que prétendent constamment certains courants évangéliques littéralistes, qui sans même s’en rendre compte, interprètent des passages du Nouveau testament à partir de leur a-priori idéologique. Il convient donc d’examiner les textes de référence pour vérifier comment s’articule cette accusation fréquente du catho-bashing habituel.
L’idée d’assimiler l’Eglise catholique à Babylone s’appuie sur le chapitre 17 de l’Apocalypse, où l’on voit la femme assise sur 7 collines, et où les 7 têtes sont 7 collines sur lesquelles la femme est installée. Certes, on est habitué à parler de Rome comme de « la ville aux 7 collines ». Mais l’argument est un peu court. S’agit-il ici de Rome, la ville païenne, ou de l’Eglise catholique elle-même ?
N’allons pas trop vite en besogne, car le mot grec utilisé dans le nouveau testament pour dire « colline » est « horos », qu’on retrouve 65 fois dans l’ensemble des textes néo-testamentaires. Or dans la version King James de la Bible c’est seulement 3 occurrences qui sont rendues par « colline ». Les 62 autres sont traduites par « montagne ».
Si la « prostituée » de l’apocalypse se tient sur 7 montagnes, rappelons-nous que le terme montagne est un symbole biblique connu qui désigne les royaumes (ps 68, Dan 2.35, Amos 4,1, etc). Ainsi, les montagnes de la prostituée sont en fait les royaumes où elle règne, on sait aussi que le chiffre 7 exprime la plénitude. Ce qui suggèrerait que la prostituée règne sur tous les royaumes de la terre. C’est donc clairement une critique spirituelle des pouvoirs temporels souvent inhumains et cruels.
Et même si l’on gardait le mot « colline », rien ne prouve qu’il s’agisse spécialement de Rome, bien qu’il soit évident que la Rome païenne correspondait à l’oppression, aux injustices et à la débauche ici dénoncées. C’était effectivement l’ambiance dominante, à l’époque des persécutions, quand Pierre et Paul évangélisent et se trouvent à Rome.
Lorsque c’est le Vatican qui est ciblé, il est utile de rappeler que celui-ci a été construit sur une seule colline et pas sur 7…Les 7 collines sur lesquelles Rome est construite se situent à l’est du Tibre, tandis que le Vatican est construit à l’ouest. Pas de correspondance, par conséquent.
Dans Apoc. 17,10, il est écrit que les 7 têtes correspondent à 7 rois. On ne peut y voir le Vatican qui n’existe pas encore à l’époque. Par ailleurs, il y a beaucoup de villes dans le monde qui sont situées sur 7 collines : Paris, Nîmes, Besançon, St Etienne, Washington, New York, Cincinatti, Lynchburg, Lisbonne, Bamberg, Bath, Yaoundé, Antananarivo, Pretoria, Alger, istambul, et beaucoup d’autres !
On peut aussi penser que l’allusion aux 7 collines ou montagnes évoque Jérusalem. Le théologien protestant Martin note que dans le Pirke du rabbi Eliezer (8ème s.) il est précisé : « Jérusalem bâtie sur 7 montagnes ». Un mont correspond à la réalité dénoncée : une de ces montagnes est en effet dénommé « le mont de la corruption » ou « de la perdition ».
Il est également utile de vérifier si la prostituée de l’apocalypse désigne vraiment Babylone, mentionnée 5 fois dans le livre visionnaire. Depuis le temps de l’exil, n’oublions pas que Babylone symbolise l’idolâtrie, la tyrannie et la luxure. La tradition hébraïque donne souvent des noms symboliques pour désigner les dévoiements de certaines villes. Ainsi, Sodome pour stigmatiser la débauche, Egypte pour caractériser un pays idolâtre, et Canaan pour avertir une population frappée de malédiction.
Ce qui fait que Babylone peut désigner Rome, c’est ce que l’on peut lire dans la première lettre de Pierre. Babylone, Rome la grande cité…Mais ces termes accusateurs se retrouvent aussi pour évoquer Jérusalem ! « La grande cité appelée Sodome et Egypte, là même où leur Seigneur a été crucifié… » (Apoc 11,7)
Dans Isaïe 1,10 et Ezekiel 16,1, comment sont caractérisés les ennemis de l’alliance ? « Sodome, Egypte et Babylone ». Les pères de l’Eglise se sont souvent référés à cette symbolique pour la mise en cause de Jérusalem infidèle à Dieu, mais ils ont aussi visé la Rome païenne qui persécute férocement les chrétiens.
Dans Apocalypse 17,1, il est question du « jugement de la grande prostituée avec laquelle les rois de la terre se sont souillés » alors que les « habitants de la terre se sont enivrés du vin de son impudicité »… Dans la bible, la prostitution désigne l’infidélité envers Dieu. C’est le sens d’une rupture d’alliance que l’on retrouve majoritairement. Dans Isaïe 1,21, les deux royaumes d’Israël et de Juda sont mis en cause : « Comment est-elle devenue une prostituée la cité fidèle, pleine d’équité, où habitent maintenant des meurtriers… » « qu’a fait Jerusalem l’infidèle, elle est allée sur toute montagne et s’y est prostituée…et Juda la perfide, est allée se prostituer aussi, elle a commis l’adultère avec le bois et la pierre… »
Il s’agit ici clairement des dévoiements idolâtriques qui ont perverti la vie des croyants et les ont détournés du Dieu vivant. L’adultère est souvent la manière de dire que le peuple a trompé Dieu en transgressant le lien d’amour qui le reliait à lui.
Il ressort de ces passages bibliques que l’apostasie est vigoureusement dénoncée, et que c’est essentiellement Jérusalem qui est ciblée.
En conclusion, ce parcours d’analyse des termes bibliques révèle que l’accusation de l’Eglise catholique en tant que « prostituée » ou « babylone » ne correspond en rien à la contextualisation loyale des passages cités en référence. Il s’agit en réalité d’un transfert fantasmatique inapproprié.
Toute communauté chrétienne, quelle qu’elle soit, peut sous tel ou tel aspect se trouver ciblée par la critique de trahison de l’alliance familière aux écrits prophétiques et au style du livre de l’Apocalypse. L’Eglise est sainte, mais ses membres sont pécheurs.
Jérôme de Stridon (347-420) a joué un rôle historique essentiel dans la popularisation de la Bible. Il est né en Pannonie (près de la Slovénie et de la Croatie actuelles) au sein d’une famille chrétienne aisée.
Selon les usages de l’époque, il n’est pas baptisé à la naissance mais reçoit le statut de catéchumène. Il recevra le baptême à l’âge de 19 ans en réponse à un songe lui ouvrant des perspectives spirituelles motivantes.
Il poursuit ses études à Rome dès l’adolescence, où il se lie d’amitié avec Rufin d’Aquilée et Héliodore d’Altino. Il étudie la grammaire, l’astronomie et la littérature de Virgile et Cicéron. Il suit des cours de rhétorique et de philosophie. Après l’étape du baptême, Jérôme se rend à Trèves, en Rhénanie, région barbare. C’est là qu’il prend goût à la recherche théologique en recopiant le commentaire d’Hilaire de Poitiers sur les Psaumes. Attiré par la vie monastique, il prend ses distances avec sa famille et décide de consacrer sa vie à Dieu.
Avec quelques amis chrétiens, Jérôme se rend en Syrie où les attendent de graves épreuves de santé. Jérôme entend un appel intérieur à approfondir son christianisme et à délaisser les connaissances trop profanes. Passionné par la lecture de la Bible, il enseigne à Antioche, ayant pour élèves un groupe de femmes. Il étudie les écrits de Tertullien, Cyprien de Carthage et Hilaire de Poitiers. Puis Jérôme s’installe en ascète dans le désert, en s’imposant une vie simplifiée à l’extrême. En contact avec un moine juif converti, il s’initie à la langue hébraïque et noue des relations avec quelques autres érudits juifs.
Il s’intéresse à « l’évangile des Hébreux », source de l’évangile selon St Matthieu. Il commence à écrire des commentaires bibliques. Et accompagné par un maître juif, il apprend l’hébreu.
De retour à Antioche, Jérôme est ordonné prêtre en 379, puis il se rend à Constantinople pour poursuivre sa recherche sur les Ecritures saintes sous la supervision de Grégoire de Nazianze. Il est confronté aux débats entre promoteurs et adversaires de la théologie du Concile de Nicée sur la nature du Christ. Marqué par les textes d’Origène, Jérôme approfondit sa méthode d’exégèse de la Bible en comparant symboliquement les interprétations hébraïques, latines et grecques.
C’est alors que Jérôme revient à Rome pour quelques années. En lien avec le pape Damase et les dirigeants de l’Eglise, il participe au concile de Rome en 382. Il sert d’interprète en grec et latin pour faciliter les échanges et devient conseiller du pape.
Le pape le questionne sur des passages bibliques et Jérôme insiste alors sur la nécessité d’intégrer les aspects historiques des Ecritures pour comprendre le message spirituel qu’elles délivrent. A la demande du pape Damase, Jérôme révise le texte de la Bible latine, car des divergences existent entre les différentes versions de la Vetus Latina qui circulent en Occident.
Durant ces années passées à Rome, Jérôme est entouré d’un cercle de femmes cultivées issues de familles aristocratiques, comme Marcella et Paula accompagnées de leurs filles Blaesilla et Eustochium. Sa démarche est novatrice car il souhaite donner une dimension spirituelle reconnue à des femmes chrétiennes engagées. Il fait donc la promotion du statut de femme consacrée. Il écrit une lettre pédagogique vite diffusée : « Rien n’est difficile pour qui aime…Si tu es attirée par quelque objet fastueux, déplace ton centre d’intérêt vers le paradis…sois déjà ici-bas ce que tu seraslà-haut ! » Cette invitation au détachement connaît un certain succès mais suscite l’opposition au sein du clergé de Rome. Jérôme critique la cupidité des évêques et des prêtres en poste et qualifie leurs mœurs de païens, ce qui ne lui crée pas que des amis.
Après la mort du pape Damase en 384, et l’opposition qui se déchaîne, Jérôme est dans l’obligation de quitter Rome. Il se dirige vers Jérusalem accompagné de son frère Paulianus et de quelques disciples, dont Paula et Eustochium prêtes à laisser derrière elles les milieux patriciens. Le groupe visite pieusement Jérusalem, Bethlehem et les lieux saints. Ils y rencontrent Rufin d’Aquilée et Mélanie qui vivent dans des monastères une vie consacrée.
En 386, Jérôme s’installe à Bethlehem où il fonde une communauté. Grâce à l’aide financière de Paula, il développe un centre d’accueil et de formation spirituelle pour les pèlerins. Paula dirige le monastère des femmes et Jérôme celui des hommes. La Bible étant placée au centre de la vie de la communauté, Jérôme offre à chaque groupe des explications détaillées sur les Ecritures. « Aimeles Saintes Ecritures, et la Sagesse t’aimera ! », telle est sa devise.
C’est alors qu’à Bethlehem, Jérôme perfectionne sa connaissance de l’hébreu grâce aux enseignements du rabbin Bar Anima. A la bibliothèque de Césarée, il étudie la Bible en grec et en hébreu. Il traduit les psaumes en latin. Face à la théologie de Marcion qui réfute la validité du Premier Testament, Jérôme montre l’impasse de cette posture grâce à des commentaires bibliques de Michée, de Sophonie, d’Aggée et de Habacuc, en soulignant l’unicité du Dieu du Premier et du Nouveau Testament.
A la demande du monastère des femmes, Jérôme traduit les 39 homélies d’Origène et fait la critique d’Ambroise de Milan dont les erreurs de traduction l’incommodent. Afin de mieux rendre la tonalité exacte des passages de la Bible, Jérôme utilise l’hébreu ainsi que des traductions de rabbins. Ce qui est tout à fait nouveau puisque jusqu’à présent, le christianisme n’utilisait que la version grecque de la Septante.
Il se met à l’étude du théologien juif Philon d’Alexandrie et écrit une présentation « Sur les hommes illustres ».
Son tempérament passionné vaut à Jérôme des critiques acerbes. Ainsi, lorsqu’il dénonce le mode de vie relâché de certains moines, de solides inimitiés se font jour contre lui. Palladios, ami de jean Chrysostome, le critique sévèrement en le décrivant comme caractériel. Ce qui n’empêche pas Jérôme de poursuivre sa traduction de la Bible, tout en se distançant des interprétations d’Origène. Il fait un mea culpa révélateur de sa nouvelle approche : « Je dois me faire pardonner d’avoir dans ma jeunesse interprété allégoriquement les Saintes Ecritures alors que j’en ignorais le sens historique ».
Jérôme traduit les textes à partir d’un original hébreu proche de la version massorétique.
Il précise un peu plus tard son approche respectueuse du texte biblique : « L’interprétation spirituelle doit rester conforme à la vérité historique, car l’ignorance fait tomber beaucoup d’interprètes dans l’aveuglement ! »
Sa conclusion est qu’ « ignorer les Ecritures, c’est ignorer le Christ ! »
Jérôme défend à la manière juive les différentes possibilités de traduction qui permettent d’enrichir la lecture d’un texte biblique. C’est à cette période que Jérôme traduit la Bible en s’appuyant sur l’hébreu. Chacune de ses préfaces prend la défense de la langue hébraïque en réponse à ses détracteurs partisans de la Septante.
Ces travaux déterminants dans l’histoire de l’Eglise suscitent l’intérêt de l’évêque d’Hippone, Augustin. Augustin correspond avec Jérôme, mais en disqualifiant une traduction qui se ferait sur des bases hébraïques.
En 406, l’évêque de Toulouse lui demande son avis sur la doctrine diffusée par le prêtre Vigilance qui refuse le culte des martyrs de la foi et s’oppose au célibat consacré à Dieu. Jérôme répond que les témoins morts sont spécialement unis à Dieu et intercèdent pour les vivants. Et il réitère la valeur qu’il donne au célibat consacré comme attestation de l’attente du royaume de Dieu.
Lorsque les Wisigoths saccagent la ville de Rome en 410, des amis de Jérôme sont tués et il en est très affecté. Jérôme meurt en 419 à Bethlehem. Ses restes d’abord inhumés à Jérusalem sont transférés à Rome lors des invasions musulmanes en Palestine.
On retiendra du travail de Jérôme le lien inséparable qu’il établit entre le sens historique et la dimension spirituelle d’un texte biblique, sa proximité des méthodes rabbiniques montre son souci de respecter la « Veritas hebraïca » dans sa traduction. C’est au concile de Trente au 16ème siècle que la version latine de Jérôme appelée « Vulgate » est officiellement approuvée et recommandée comme authentique. L’usage de la Vulgate ne s’est généralisé qu’à partir du 9ème siècle en parallèle des copies de la Vetus Latina.
En 1454, le premier livre imprimé par Gutenberg est la Vulgate de St Jérôme (édition 14ème siècle).
Une de ses réflexions : « Le vrai temple du Christ, c’est l’âme du croyant, c’est elle qui mérite d’être comblée de présents. A quoi cela sert-il de voir des murailles rutilantes de pierres précieuses si le Christ, en la personne d’un pauvre, meurt de faim ? »
Pour les juifs et les chrétiens la bible hébraïque est le témoignage substantiel d’un peuple de croyants dont l’aventure spirituelle a commencé il y a 40 siècles. C’est aussi la lumière inattendue d’une révélation dans les obscurités d’un monde en proie aux incessants méfaits de ses démons.
Calvin estimait que la bible est le miroir de notre humanité, en effet, ce n’est pas un livre à l’eau de rose, c’est le portrait contrasté du meilleur et du pire qui nous animent depuis les origines. Mais c’est aussi une thérapie de l’âme, individuelle et collective, si bien illustrée par les 10 paroles et la sagesse qui en découle.
Face aux questionnements qui traversent nos sociétés, on comprend combien l’histoire mouvementée de cette relation d’un peuple avec Dieu nous concerne. A l’homme d’aujourd’hui, les textes de la bible apportent le ressourcement qu’il ne trouvera nulle part ailleurs, ni dans les exploits scientifiques, ni dans la technologie la plus avancée, ni dans les programmes politiques les plus audacieux. Si nous souhaitons une humanité qualitativement augmentée, la bible a des choses déterminantes à nous dire sur nous-mêmes.
La bible n’est pas qu’un livre ! L’islam appelle juifs et chrétiens « ahl al kittab » peuple du livre…Il n’est en rien : la bible est la religion d’une Parole vivante qui est inséparablement celle de Dieu et celle des hommes. Des êtres humains inspirés l’ont transmise d’abord oralement, puis rédigée dans la culture de leur époque par souci d’éclairer les générations futures. La bible n’est pas non plus un seul livre : constituée de 73 livrets, c’est une véritable bibliothèque qui défie les siècles.
Nos amis protestants ne reconnaissent aujourd’hui que 39 livres pour le Premier testament. Cependant, jusqu’au 19ème siècle, ils gardaient en annexe dans leurs bibles 7 œuvres qu’ils ont écartées depuis : Tobie, Judith, 1 Maccabées, 2 Maccabées, Sagesse, Siracide, Barukh, les parties grecques d’Esther et Daniel.
C’est l’Eglise catholique qui a défini au 3ème siècle quel serait le canon des Ecritures. Les 73 livres de la bible (AT et NT) ont été écrits entre le 13ème siècle avant JC et la fin du 1er siècle après JC. La composition rédactionnelle de la bible des chrétiens s’étale donc sur quatorze siècles. Ces livres présentent une étonnante diversité mais aussi une impressionnante unité de pensée. Nous découvrons dans ces textes inspirés une surprenante fresque spirituelle qui nous dévoile un dessein divin, un projet qui nous dépasse, et qui s’adresse au cœur de chacun.
Pour entrer dans l’articulation de ces 73 livrets, il ne faut pas se fier à l’ordre de publication qui prédomine dans les éditions bibliques. Leur historicité ne correspond pas à cet échelonnement : Job qui se situe bien avant Isaïe a été écrit 300 ans après. Le livre de la Sagesse qui se situe avant Jérémie, a été rédigé plus de 500 ans après. Le livre de la Genèse qui commence par les mots « bereshit bara » (au commencement…) est d’une rédaction finale datant de l’exil.
Le déroulement de l’histoire sainte illustre les différentes étapes de cette prise de conscience du divin qui a été progressive et s’exprime dans des genres littéraires différents. Ce qui frappe le plus, c’est que la Parole de Dieu a agi au sein d’un peuple dans les phases successives des événements qu’il a vécus. Car cette Parole de Dieu est simultanément Parole de l’humain. Il s’agit réellement d’une action de Dieu en l’humain et pour l’humain, dans une synergie permanente. Dieu révèle son visage à travers la recherche de l’homme qui avance pas à pas en réponse à l’appel intérieur qui le met sans cesse en mouvement vers un avenir.
Pendant des siècles l’Ancien Testament, (ou plutôt Premier Testament) a été plutôt réservé aux théologiens et aux religieux. Le premier penseur à avoir insisté sur l’unité fondamentale entre les deux testaments était Jean Calvin au 16ème s. Même si antérieurement dans le monde catholique, il est vrai que le Premier Testament était communiqué au peuple chrétien à travers les scènes bibliques des chapiteaux d’église ou des vitraux tels des bandes dessinées.
A la suite du Concile Vatican II, les catholiques ont pris conscience du fait que le Premier Testament est vital pour comprendre la logique de la révélation et accueillir l’évangile du Christ. En plus des bases de la foi chrétienne dont elle est la matrice, la bible hébraïque nous offre un trésor littéraire, culturel et poétique hors du commun. Pensons à son impact sur les écrivains du Moyen Age, également sur Marot, Racine, Hugo, Vigny, Péguy, Claudel et tant d’autres.
Mais le Premier Testament est aussi à la racine même de la dévotion catholique : la prière quotidienne des psaumes, prière de l’Eglise, est une prière juive. De cette tradition hébraïque proviennent aussi le rituel de la messe, les grandes fêtes chrétiennes, mais surtout l’expression religieuse comme la louange, l’adoration, la contrition, la confiance, l’angoisse, l’offrande, la gratitude, etc. L’évangile dans ses 4 versions est tissé de passages de Premier Testament, et son matériau d’expression midrashique ne peut se décrypter que par les clefs de la bible hébraïque.
Histoire Sainte
L’histoire sainte dans le Premier Testament se déroule sur 20 siècles, et Abraham se situe grosso modo à la même distance de Jésus que nous par rapport au Christ. Le dessein de Dieu commence par le choix qu’il fait du peuple d’Israël. Un petit peuple presque insignifiant par rapport à ses puissants voisins aux brillantes civilisations. L’attachement de ce peuple sémite au Dieu qui se révèle à lui par étapes est surprenant. Il progresse dans sa relation malgré ses insuffisances, ses péchés, ses malheurs et ses trahisons.
Le Premier Testament nous communique ainsi un ensemble de préceptes et de convictions qui font partie intégrante de la foi chrétienne. Pour en saisir toute la portée, quelques clefs de compréhension sont indispensables, afin de contextualiser les messages.
Histoire de la région
La terre d’Israël a continuellement subi les invasions. On peut distinguer deux séries de conflits régionaux qui ont eu des incidences sur la vie du peuple. Les conflits est-ouest entre Egyptiens et Mésopotamiens (Sumériens, Babyloniens, Assyriens) cherchant à établir leur domination sur leur voisin. Le royaume israélite avec David, Salomon, Jéroboam II ne réussit à affirmer son indépendance que dans les intervalles d’affaiblissement de ses voisins puissants. Les conflits nord-sud entre peuples du nord et peuples du sud : les Hittites, Mèdes, Perses, Grecs, Romains ont envahi successivement la région du croissant fertile. Ces va-et-viens ont fait qu’Israël n’a jamais pu s’assurer une grandeur politique durable. Cette fragilité géopolitique a favorisé l’arrivée d’influences diverses. On retrouve dans les Ecrits bibliques certaines influences économiques, juridiques, littéraires, religieuses.
Ce qui n’enlève rien à la spécificité du discours articulé autour d’un fil conducteur : l’alliance entre Dieu et son peuple, et sa projection universaliste. On apprécie d’autant plus la pédagogie de la Bible si l’on prend en compte les étapes progressives de la révélation en adéquation avec l’histoire. Il se dessine un progrès dans la connaissance de Dieu, la compréhension du monde, la manière de prier, la voie de la sainteté, l’amour du prochain.
Genres littéraires
D’où la diversité des genres littéraires dans les Ecrits bibliques. Les modes d’expression ressortissent en effet à des styles assez variés, tels que la fable, la parabole, l’allégorie, le poème, l’épopée.
Les genres historiques sont eux aussi diversifiés : l’histoire populaire (Josué, Juges, Samuel). L’histoire hagiographique (cycles d’Elie et Elisée – Rois 1 et 2). L’histoire épique (Exode, Sagesse, Juges). L’histoire antique (2 Maccabées, Actes des Apôtres). L’histoire religieuse (présentation des faits en fonction des leçons à tirer : Israël est fidèle, Yahvé est bon. Israël est impie, Yahvé manifeste sa colère – Juges, Rois, Chroniques, etc). L’histoire romancée (Tobie, Judith, Esther). L’histoire fiction prophétique (Jonas, Daniel, Apocalypse.
Il faut tenir compte des représentations cosmiques de l’époque biblique où on se représente l’univers en 3 étages : la terre des vivants, les cieux, et le séjour des morts. Selon cette perception, la terre est plate et repose sur un abîme liquide, le firmament est une calotte solide qui supporte les eaux d’en haut et à laquelle sont suspendus les astres. Au-delà de la sphère céleste se tient la demeure de Dieu. On ne peut donc rechercher dans la bible des approches géologiques ou astronomiques. Autre dimension essentielle dans l’Ecrit biblique : le rôle des chiffres. Un nombre indique toujours autre chose qu’une vérité mathématique. (Ex : l’âge des patriarches, le symbolisme fort des chiffres 1, 3, 7, 12, 40, 70…) Dieu est l’Unique, le Un, ehad.
Dans la tradition biblique et ses styles littéraires, Dieu est présenté comme la cause immédiate de tout ce qui survient. Les causes secondes des lois de la création sont assimilées aux causes premières émanant de Dieu lui-même. C’est le cas pour les tremblements de terre, les épidémies, les défaites, les attitudes humaines, et mêmes les fautes des hommes. Pour confesser le Dieu créateur et sauveur, il est toujours affirmé que Dieu est le maître absolu du temps et de l’histoire, il est derrière chaque événement. Sans jamais oublier que l’homme a été créé libre. La foi en la pertinence du message biblique va cependant nous permettre de voir dans l’histoire humaine la Providence divine, dans les écrits humains l’inspiration divine, et dans les prises de conscience humaines la révélation divine.
Le Juif Jésus
Il est donc bien difficile de décrypter les messages de l’évangile sans référence aux éléments-clé du Premier testament. De même que lors de l’épisode de la Transfiguration la personne de Jésus s’éclaire en compagnie de Moïse (la Loi) et d’Elie (les prophètes), on peut retrouver dans le Christ des traces vivantes de la Bible hébraïque :
La progression spirituelle du peuple d’Israël au cours des étapes de la révélation se synthétise et trouve une voie d’accomplissement particulier en la personne de Jésus, juif pratiquant et observant. Après sa mort et sa résurrection, ses disciples régénérés par l’Esprit reconnaîtront en lui le visage de Dieu parmi les hommes.
Toute l’expérience biblique transparaît dans la personne de Jésus. On retrouve en lui l’Adam parfait, vrai homme, Fils de Dieu accompli, image du Père, passé par l’épreuve des tentations et vainqueur du péché. On retrouve en lui Abraham, familier de Dieu et source de bénédiction pour tous les peuples. En lui se réalise la promesse. On peut aussi retrouver en Jésus Moïse, guide du peuple, au moment où il célèbre la Pâque et l’actualise par son propre passage de la mort à la vie. Il renouvelle l’alliance et l’élargit au pardon total y compris des ennemis. On retrouve en lui David, son onction royale et messianique, son attente active d’un Royaume dont Dieu est le seul maître. Il y a également en Jésus quelque chose d’Amos, lorsqu’il dénonce l’égoïsme des nantis, et démasque toute forme d’hypocrisie religieuse. Le prophète Osée est présent dans son message, annonciateur du Dieu de tendresse et de pardon, de même que le prophète Isaïe, adorateur du Dieu trois fois saint, évocateur d’Emmanuel « Dieu-avec-nous ». Et encore Jérémie, critique du ritualisme et célibataire volontaire, éveilleur de l’Alliance nouvelle, intercesseur pour les autres. Jésus réalise la figure du bon pasteur imaginé par Jérémie et Ezekiel, prophètes d’espérance pour les exilés.
Membre actif du peuple de Dieu nation sacerdotale, Jésus est le prêtre qui accomplit le sacrifice dans le renoncement à soi et la louange de Dieu. On retrouve ainsi en Jésus les traits saisissants du Serviteur d’Isaïe, prêt à offrir sa vie pour ouvrir à tous l’accès à la vérité de l’homme.
Jésus s’est donné de préférence le titre de Fils de l’Homme dont il a endossé la mission pour les derniers temps. Cet être mystérieux porte-parole de Dieu entrevu par Daniel éclaire sa mission divine. La pratique de Jésus est conforme à la sagesse des fervents hassidim, il accepte ses souffrances comme Job sans perdre pied. Dans la personne de Jésus le Premier Testament s’incarne, au point que ses disciples voient en lui une Torah vivante. Son équipe d’apôtres envoyés annoncer la proximité du Règne selon son enseignement et son exemple met en route la Qehila, l’assemblée convoquée par Dieu, qui ira depuis l’Eglise-mère de Jérusalem transmettre les merveilles de la foi jusque dans les contrées lointaines et les sociétés païennes.
Jésus chemine avec ses apôtres sur la route de Jérusalem. Il sait qu’il va devoir vivre sa passion, et il désire connaître de quelle manière il est perçu par les disciples qu’il a formés. Ceux-ci ont profité de son enseignement en paraboles, ils l’ont entendu faire le lien entre les événements et les textes de la Parole de Dieu, ils ont confiance en lui. Pour vous, qui suis-je ? leur demande Jésus. Les apôtres s’expriment par la voix de Pierre : ils ont tous été témoins de la compassion de Jésus pour les membres de son peuple, envers ceux et celles qui sont tourmentés, envers ceux qui attendent une guérison de leur corps et de leur âme, la diversité de toutes ces personnes que Jésus a aidées à se reconstruire grâce à une espérance nouvelle accompagnée d’une force intérieure.
Et Pierre déclare en réponse à la question de Jésus : Tu es le Messie ! le Fils du Dieu vivant. Le Fils du Dieu vivant signifie que Jésus qui se présente comme le Fils de l’Homme est bien l’Emmanuel, Dieu parmi nous, tel qu’annoncé dès le début de l’évangile de Matthieu. Mais le Dieu vivant est surtout cité comme puissance céleste en opposition au règne des idoles que sont l’égoïsme, le pouvoir oppresseur, l’injustice, les forces des ténèbres… C’est pourquoi Jésus répond à Simon Pierre par une béatitude : Heureux es-tu, fils de Yona (la colombe de paix) ce n’est pas la chair et le sang qui t’ont révélé cela, mais mon Père qui est aux cieux !
Ce n’est pas à la suite d’une attente limitée aux dimensions terrestres que tu as pris conscience de cela, mais c’est mon Père invisible dans les cieux qui t’a révélé = c.a.d. enlevé le voile des yeux…Dans le même sens, Jésus demande aux disciples de ne pas annoncer au peuple qu’il est le Messie, car le peuple attend un messie de pouvoir alors que Jésus veut être un messie de service et d’humilité.
Pour vous, qui suis-je ? Aujourd’hui, des intellectuels, des poètes, des philosophes, des historiens reconnaissent en Jésus un grand homme du passé, à la rigueur : un visage exceptionnel de l’humanité, mais ils en restent là. Même si c’est déjà pas mal, (plutôt que l’indifférence ou l’hostilité), cela ne correspond pas vraiment à ce qu’est Jésus en tant que Christ, à ce salut libérateur qu’il apporte dans sa mort et sa résurrection. On en reste au seuil du mystère. De même que Jésus a échappé à la foule lorsqu’elle voulait le couronner roi, nous le voyons ici qui refuse qu’on définisse sa personne et sa mission de façon trop restrictive et trop terre-à-terre. Etre messie, pour Jésus, ce n’est pas instaurer un règne à la manière des grands de ce monde, c’est inaugurer des temps nouveaux où l’homme n’est plus un loup pour l’homme, où tout va concourir à manifester l’amour qui vient de Dieu.
Après la réponse de Pierre clairement faite au nom de l’équipe des apôtres, Jésus institue le genre d’autorité qu’il désire dans son Eglise : tu es Pierre, et sur cette pierre, je bâtirai mon assemblée. C’est donc sur la confiance et la conviction exprimées par Pierre que Jésus construit sa communauté de foi fidèle à la révélation biblique. Et il transmet les clés qui actualisent cette responsabilité communautaire. Il ne faut pas y voir un pouvoir personnel exclusif de Pierre centré sur son individualité, mais un pouvoir confié à cette Eglise dont il est le serviteur et le porte-parole. Serviteur des serviteurs, comme se nomment les papes, car le vrai chef de l’Eglise c’est Jésus-Christ. Historiquement, le dogme de l’infaillibilité pontificale a été promulgué par le concile non pas comme un privilège individuel, mais comme une fiabilité incontestable que le Christ a conférée à son Eglise. Ainsi, nous voyons dans le livre des Actes des Apôtres que Paul lui-même conteste Pierre s’il estime qu’il n’agit pas en conformité selon la vérité de l’évangile. Il demande qu’il se comporte toujours « dans le nom de Jésus », c’est-à-dire seulement en fonction des exigences précises du Christ. En d’autres termes, il y a infaillibilité de l’évêque de Rome spécialement lorsqu’il rappelle les fondamentaux de la foi : Jésus Fils de Dieu, sa mort rédemptrice et sa résurrection, les principes éthiques de base issus de la révélation biblique, en revanche il n’y a pas infaillibilité lorsque le souverain pontife parle d’éoliennes, de mondialisation migratoire, de sympathies ou d’antipathies politiques, de rencontres interreligieuses, etc. Ce sont certes des sujets d’actualité importants, mais qui restent dépendants du kerygme, donc soumis au débat théologique et aux analyses contradictoires de spécialistes catholiques compétents. Ce qui illustre parfaitement le fait que Jésus a demandé à Pierre de construire sur le roc, et pas sur les sables mouvants.
Pour vous, qui suis-je ? Jésus a posé la question à ses compagnons de route et de mission. La même question nous est posée à nous aujourd’hui. Nous ne pouvons par complaisance oublier le credo : Jésus n’est pas un être à géométrie variable en fonction des idéologies du moment, il ne vient pas pour tenir un discours démagogique, mais il a historiquement scellé dans son sang la vérité de l’amour que Dieu nous donne et les comportements appropriés qu’il attend de nous ses disciples.Notre meilleure réponse à la question sera dans de discernement que nous effectuons parmi les vagues de confusion, et donc dans la cohérence de nos attitudes au cœur des situations de la vie quotidienne avec tous ses défis. Jésus nous redit : je suis avec vous tous les jours jusqu’à la fin des temps.
On peut lire en Jean 20, 22-23 : « Après ces paroles, Jésus envoya son souffle sur eux et il leur dit : recevez l’Esprit Saint ! Ceux à qui vous pardonnerez les péchés, ils leur seront pardonnés. Ceux à qui vous les retiendrez, ils leur seront retenus ! »
Dans l’époque de relativisme sceptique qui est la nôtre aujourd’hui, beaucoup de chrétiens croient que le sacrement de réconciliation est une invention tardive dans l’Eglise catholique et que, par manque de fondements bibliques de cette pratique, il est préférable de confesser directement ses fautes à Dieu.
Or une recherche dans le 1er testament et une simple analyse historique de l’Eglise primitive apportent un tout autre éclairage. Isaïe, 1,18 : « venez et dialoguons dit le Seigneur, si vos péchés sont comme l’écarlate, ils deviendront blancs comme neige ! ».
Dans la tradition hébraïque, Dieu est considéré comme « lent à la colère etplein d’amour » (Psaume 144). Avant l’époque de Jésus, un croyant commettant une faute ne peut pas se contenter de l’avouer seul devant Dieu. En effet, la sincérité individuelle n’est pas une garantie de vérité. Etre « juste », c’est ajuster son comportement aux vues de Dieu et en harmonie avec sa Parole. Un pécheur doit de ce fait passer par le ministère des prêtres.
Lévitique 5,1-10 : « Lorsque quelqu’un se rendra coupable d’une faute, il devra confesser son péché. Il offrira à l’Eternel une réparation du péché commis : une brebis ou une chèvre comme victime expiatoire. Il les apportera au prêtre qui fera le sacrifice. C’est ainsi que le prêtre fera pour cet homme une expiation du péché commis et ainsi le pardon lui sera accordé »
Il y a d’autres passages qui soulignent la médiation par le prêtre : Lévitique 19,21-22 « L’homme amènera un bélier à l’entrée de la tente de la rencontre, en sacrifice pour reconnaître sa faute. Le prêtre fera pour lui l’expiation devant l’Eternel, et le péché qui avait été commis sera pardonné ».
Certains péchés étaient considérés comme rendant l’homme impur selon la loi de Dieu. On faisait appel au prêtre pour redevenir pur. C’est aussi le cas dans l’évangile dans Luc 5,13-14 : « Jésus tendit la main, le toucha et dit : je le veux, sois pur ! Aussitôt, la lèpre le quitta. Il dit : Va te montrer au prêtre et offre pour ta purification ce qui est prescrit par Moïse ».
La lèpre n’est pas seulement une terrible maladie, elle est aussi le symbole du mal qui défigure l’être humain. Jésus guérit par sa parole et par son attitude de compassion pour les souffrants.
Aaron, frère de Moïse, est le premier des prêtres au service du peuple. « Nombres 3,10 : « C’est Aaron et ses fils que tu établiras responsables de leur ministère de prêtres ». Nombres 3.3 précise que les mains des prêtres sont consacrées. Au livre du Deutéronome 17,9 et 24,8, il est recommandé au peuple de suivre les instructions des prêtres.
Reconnaître sa faute est une nécessité pour se rapprocher de Dieu. Nombres 5,6-7 : « Lorsqu’un homme ou une femme péchera contre son prochain en commettant une infidélité envers l’Eternel, il devra confesser son péché ».
Le ministère du prêtre intervient pour rétablir le lien entre le peuple et Dieu :
Nombres 15, 22 : « Lorsque vous pécherez en ne respectant pas tous les commandements que l’Eternel a fait connaître à Moïse, toute l’assemblée offrira un sacrifice. Le prêtre fera l’expiation pour toute l’assemblée des fils d’Israël et le pardon leur sera accordé ».
Dans les actes liturgiques, il est précisé que les prêtres portent des ornements particuliers. Exode 28, 1-3 : « Fais approcher ton frère Aaron et ses fils, afin qu’ils me servent en tant que prêtres. Tu feras à ton frère Aaron des vêtements sacrés. Il les portera lorsqu’il sera consacré et qu’il remplira la fonction de prêtre pour moi »
La tradition biblique indique que Dieu a voulu réconcilier les hommes avec lui, et il les purifie par le ministère des prêtres. On comprend mieux pourquoi Jésus, juif pratiquant tient à préciser : « Ne croyez pas que je sois venu abolir la loi et les prophètes. Je suis venu non pour abolir mais pour accomplir » Matthieu 5, 17.
Dans le livre du Deutéronome 34,9, on voit que l’autorité spirituelle est transmise par l’imposition des mains. Moïse impose les mains à Josué qui va continuer sa mission. Les prêtres chrétiens comme les rabbins reçoivent également leur consécration à un ministère par la semikha, imposition des mains correspondant à un envoi au nom de l’Esprit. On le retrouve dans le nouveau Testament, par exemple 2 Timothée 1,6.
La continuité des gestes et des actes liturgiques est évidente. Jésus a voulu transmettre à ses apôtres le pouvoir de purifier et de réconcilier. Matthieu 9,6-8 : « Afin que vous sachiez que le Fils de l’homme a sur la terre le pouvoir de pardonner les péchés, lève-toi ! dit-il au paralysé. Quand la foule vit cela, elle fut émerveillée et célébra la gloire de Dieu qui a donné un tel pouvoir aux hommes ». Ceux qui se reconnaissent en état de péché et veulent en sortir sont les bienvenus auprès de Jésus. Ses adversaires en font la remarque : « Il faitbon accueil aux pécheurs ! » (Luc 15,1).
L’apôtre Paul parle en ces termes de la réconciliation indispensable dans la vie de la communauté. 2 Corinthiens 5,18 : « Tout cela vient de Dieu qui nous a réconciliés avec lui par Jésus le Christ, et qui nous donne le ministère de la réconciliation… Nous sommes ainsi des ambassadeurs pour Christ, comme si Dieu adressait son appel à travers nous ! Nous supplions au nom de Christ : soyez réconciliés avec Dieu ! ».
De manière plus précise, les Actes des Apôtres (19,17) présentent des membres de communautés venant confesser leur péché : « Cela fut connu de tous les habitants d’Ephèse, juifs et non-juifs. La crainte s’empara de tous et on célébrait la grandeur du nom de Jésus. Beaucoup de croyants venaient reconnaître publiquement ce qu’ils avaient fait ».
Matthieu 18, 18 rappelle que Jésus a donné à ses collaborateurs institués le pouvoir de lier et délier : « Je vous le dis en vérité, tout ce que vous lierez sur la terre aura été lié au ciel, et tout ce que vous délierez sur la terre aura été délié au ciel ! ».
Du point de vue catholique, les apôtres ont transmis la mission apostolique à des anciens (presbytres) qui deviendront pour l’Eglise ce qu’on appelle évêques et prêtres. Nous lisons dans la première épître de Jean 1,9 : « A condition que nous reconnaissions nos péchés, Dieu est fidèle et juste pour nous les pardonner et nous purifier de tout mal ». On retrouve ici l’impact de Yom Kippour, célébrationimpliquant la reconnaissance de ses fautes et le désir d’implorer le pardon de Dieu.
Dès les premiers temps de l’Eglise, la confession des péchés s’est réalisée sous trois formes : publiquement en assemblée, dans une petite communauté, ou en privé. Origène, du temps de l’Eglise indivise, déclare dans son commentaire sur saint Luc :
« Si nous faisons connaître nos péchés, non seulement au Seigneur mais aussi à ceux qui peuvent guérir nos fautes et nos blessures, nos péchés seront par lui effacés ! »
Cyprien de Carthage (De Lapsis) ajoute : « Combien plus grandes doivent être la foi et la crainte salutaire de ceux qui confessent leurs péchés aux prêtres de Dieu d’une manière directe et douloureuse, ouvrant clairement leur conscience…La satisfaction et la rémission accordées à travers les prêtres sont toujours agréables au Seigneur. »
Basile le Grand (Règles brèves) : « Il est nécessaire de confesser nos péchés à ceux à qui fut confiée la communication des mystères de Dieu ».
St Jérôme (Commentaires sur Qohelet) : « Si le serpent, le diable, mord quelqu’un secrètement, il infecte cette personne avec le venin du pécheur. Si la personne mordue garde le silence et ne fait pas conversion en ne voulant pas confesser sa blessure, alors son frère qui détient la parole de guérison ne parviendra pas à lui porter secours ».
La bénédiction d’Aaron, premier grand prêtre, garde toute son actualité
Que l’Eternel vous bénisse et vous garde ! Que l’Eternel fasse briller sur vous son visage et qu’il vous accorde sa grâce !
Que l’Eternel se tourne vers vous et vous donne la paix ! »
A l’exception des Hasmonéens qui au 2ème siècle av. JC ont cumulé les fonctions politique et sacerdotale, le pouvoir du prêtre apparaît, dans la bible, distinct de celui du roi.
Au 1er siècle ap. JC, les Pharisiens se sont révoltés contre Hérode, souverain de Judée nommé par le Sénat romain lui-même, Le tétrarque voulait obliger les juifs à faire un serment d’allégeance au pouvoir comme cela se faisait envers l’empereur de Rome divinisé. Flavius Josèphe affirme qu’Hérode affirmait sa prétention de régner « par la volonté de Dieu ». Avec la complaisance des sadducéens et l’opposition des pharisiens…
Philon d’Alexandrie a créé le terme de « théocratie » pour définir la nation d’Israël voulue par Moïse. C’est-à-dire selon la volonté de l’Eternel. On peut ainsi identifier trois dimensions dans la littérature biblique, fonctionnant généralement en interaction les unes avec les autres :
La théocratie, l’alliance, et la communauté de pouvoir.
Ces thèmes essentiels ont été très étudiés par les spécialistes, comme étant les bases fondatrices des théories politiques ultérieures dans l’histoire. La théocratie n’est pas une tyrannie céleste à la manière talibane : elle implique l’idée que la nation d’Israël, même si elle décide de se doter d’un roi, est entre les mains de la gouvernance de Dieu. Lui seul est le garant de la justice et de l’ordre social. Les rabbins parlentde malkhout shamayim pour signifier que contrairement aux pays voisins, Israël a des rois et des dirigeants qui ne sont pas sacralisés. Ils ont des comptes à rendre à Dieu. La référence à Dieu serait en fait le marqueur théologique de la responsabilité humaine qui ne se suffit pas à elle-même et sera évaluée selon les critères du Règne de Dieu.
L’alliance est évidemment au cœur de l’aventure du peuple de Dieu. C’est la colonne vertébrale de la révélation de celui qui a dit : « Eye asher aye » « Je suis qui je serai »…Il s’agit d’un contrat de confiance réciproque qui se réalise par étapes : avec Noé, lors du pacte de Dieu avec l’humanité (lois naochiques), avec Abraham, le père des croyants, puis avec tout le peuple d’Israël, à partir de l’événement fondateur du Sinaï (autour des mitsvot, les dix paroles).
On peut considérer que Dieu a mis des limites à sa toute-puissance dès qu’il a reconnu la liberté des êtres humains. Sa présence bienveillante dans la vie du monde n’empêche pas son retrait (tsimtsoum) dans la marche des événements, fruits des décisions humaines. Pour les membres associés à ce contrat, il s’agit non seulement d’obéir à ses prescriptions assurant l’ordre de la création, mais surtout d’être à l’écoute du message divin providentiel pour la parfaire l’œuvre de Dieu. Le Dieu créateur est un Dieu sauveur. Il n’agit pas sans l’homme et la conduite du monde est un processus de synergie entre la puissance de Dieu et la liberté humaine.
C’est bien une communauté de pouvoir qui résulte de l’alliance, et elle s’exerce à trois niveaux interdépendants : la prêtrise, la royauté et la prophétie. Les kohanim, les melakhim, et les neviim, prêtres, rois et prophètes relèvent de prérogatives différenciées mais solidaires en fonction de l’objectif final.
Selon l’Ecriture, l’alliance avec Pinhas, petit-fils d’Aaron, structure la prêtrise (Nb 25,13). L’alliance avec David et sa dynastie scelle la légitimité perpétuelle de la monarchie (2 Sam 7, 4, et Ps 89). La révélation à Moïse établit l’alliance de la prophétie (Ex 34,10 – Dt 18,8).
Chaque entité agit de façon autonome dans son domaine propre. Mais l’origine commune de ces trois instances vitales fait qu’elles ne peuvent s’éloigner du but commun qu’est le bien ultime du peuple de Dieu. Rois, prêtres et prophètes sont par la force des choses associés à la guidance du peuple et doivent répondre devant Dieu de la véracité de leurs actions. Cela englobe tous les aspects de la vie d’Israël : le civil et le militaire, le judiciaire et le caritatif, le profane et le sacerdotal, le privé et le public. Ce qui compte avant tout, c’est le règne de Dieu dans le monde.
Le nouveau testament représente une branche issue de la tradition hébraïque au 1er s. On peut toutefois constater des interprétations chrétiennes contrastées dans l’organisation des Eglises s’inspirant de la bible. Ainsi, l’Eglise catholique valorise la fonction des prêtres de la première alliance car elle s’en imprègne pour son sacerdoce. L’Eglise protestante au contraire la minimise et met en exergue les prophètes et leur parole réformatrice. Mais cette opposition doctrinale tient-elle la route face à l’histoire sainte ?
Difficilement, car – loin de toute posture idéologisée – pour situer le rôle et l’évolution du sacerdoce dans la Bible, il est utile d’analyser les Ecrits des prophètes. En effet, les prophètes d’Israël ayant une mission de témoins et d’éveilleurs aux plus hautes valeurs spirituelles, leur prise de parole concerne aussi bien le pouvoir politique, que la manière dont les prêtres exercent le culte. Par leurs messages virulents, les prophètes critiquent et confortent l’activité cultuelle et la protègent de l’idolâtrie.
Dans le peuple de Dieu, le sacerdoce apparaît comme une instance indispensable à la vie de la communauté fondée par Moïse. Les lois et observances sont en relation avec la corporation des prêtres, dédiés au culte et aux rites. Il est logique que les prophètes, actifs au cœur de la vie spirituelle d’Israël, s’intéressent de près au fonctionnement du sacerdoce. Dans le domaine religieux, la tradition (qui veut dire « transmission ») joue son rôle dans ce fil conducteur de l’orthopraxie juive et on voit l’importance du relais qui – à partir des prêtres et des prophètes – s’opère avec les scribes et les sages d’Israël.
Tout en gardant intacts les prémisses de la dynamique mosaïque, l’apport théologique des prophètes est majeur dans la vie religieuse d’Israël. Grâce à leurs témoignages, on peut mieux cerner ce qu’est le sacerdoce en tant que service du peuple et instrument régulateur de sa vie spirituelle.
Le prêtre, homme du culte
Durant la période des patriarches, les Hébreux n’ont pas connu le sacerdoce, car c’est le chef de famille qui exerce le rôle de chef religieux dans sa maison au sein d’une tribu. C’est seulement après la constitution d’une communauté de foi plus globale et régie par l’alliance que le sacerdoce israélite trouve sa vocation. Après que Moïse ait permis aux clans de réaliser leur unité, il choisit son frère Aaron pour assurer de génération en génération le service du Tabernacle, le Mishkan, unique sanctuaire de la Présence. Après l’installation en terre promise, terre de sainteté, le temple devient le lieu focal du culte.
Le prêtre est l’homme du sanctuaire, il se tient devant Dieu pour le louer et le servir. Le kohen (de kahan, se tenir) est décrit dans ce passage du Deutéronome : « Yahvé mis à part la tribu de Lévi pour porter l’arche d’alliance de Yahvé, se tenir en présence de Yahvé, le servir et bénir en son nom » (Dt 10,8)
Le Lévitique le précise : « Ce sont les prêtres qui apportent les mets de Yahvé, nourriture offerte à leur Dieu, et ils doivent être en état de sainteté ».
Le prêtre est ministre de l’autel, il est seul à y accéder, à l’oindre d’huile, à y déposer les offrandes, à faire s’élever l’encens vers le ciel. Après David, la consultation de Yahvé, prérogative initiale des prêtres, passe aux mains des prophètes. Le prêtre est le représentant du peuple devant Dieu.
Cependant, ce sont les prophètes qui apparaissent au milieu du peuple comme les interprètes de la volonté de Dieu. Le prophète parle au nom de Dieu à la population. On peut regarder sous quel angle les prophètes d’Israël se sont situés face au sacerdoce.
Les prophètes et le sacerdoce
Au début du siècle dernier, certains exégètes de sensibilité protestante ont institué une opposition radicale des prophètes face au culte. Dans la logique de la réforme, la Parole doit obligatoirement remplacer les sacrifices. Plusieurs biblistes cherchaient à démontrer – citations à l’appui – que les prophètes étaient venus rejeter tout acte sacrificiel pour y substituer des lois morales. Jérémie est sollicité pour étayer cette position : « Ainsi parle Yahvé, le Dieu d’Israël : ajoutez vos holocaustes à vos sacrifices, et mangez-en la chair ! car je n’ai rien prescrit à vos pères quand je les fis sortir du pays d’Egypte concernant l’holocauste et le sacrifice. Voici la prescription que je leur ai adressée : écoutez ma voix, alors je serai votre Dieu et vous serez mon peuple ! »
On retrouve la même interpellation chez Amos : « Je hais, je méprise vos fêtes, pour vos solennités, je n’ai que dégoût ! Eloigne de moi le bruit de tes cantiques…des sacrifices et des oblations, m’en avez-vous offerts au désert pendant quarante ans, maison d’Israël ? »
Osée, Isaïe et Michée reprennent la même thématique : « C’est l’amour que je veux, et non les sacrifices, la connaissance de Dieu, non les holocaustes… » (Os 6,6)
Et Michée 6 : « on t’a fait savoir, homme, ce qui est bien, rien d’autre que d’accomplir la justice, d’aimer avec tendresse, et de marcher humblement avec ton Dieu »
Il en était donc déduit – dans la ligne théologique réformée – que le culte concret avec offrandes est foncièrement mauvais, rejeté par Dieu, parce qu’il prétend réaliser le salut par les « oeuvres humaines ». Réduit à cette optique, le culte est une « création humaine », c’est l’œuvre des prêtres !
En réalité, on oublie que ce genre de controverse réductrice ne peut s’appliquer qu’à la période des prophètes antérieurs à l’exil à Babylone. Si l’on prend en compte les messages d’Ezekiel et des prophètes postexiliques, une telle critique radicale perd sa pertinence. En effet, au retour d’exil, une posture nouvelle s’instaure entre prophètes et prêtres. La vie cultuelle d’après l’exil prend d’autres dimensions dans la vie du peuple d’Israël.
En ce qui concerne les messages ravageurs des prophètes d’avant l’exil à propos du culte, (Amos, Osée, Isaïe, Michée et Jérémie), il faut tenir compte du contexte historique justifiant les remises en cause légitimes des institutions. Il serait hasardeux de prétendre que ces prophètes ont préconisé une religion purement intérieure, sans culte et sans liturgie, même si par réalisme ils ont effectivement mis l’accent sur la qualité des relations personnelles entre le croyant et son Dieu. Amos ne condamne pas le culte en lui-même, il rappelle que sa valeur n’existe qu’en dépendance de l’obéissance à la loi de Dieu. Le culte ne peut pas être un électron libre, sinon il développe une religion sans âme. Le refus du formalisme ne revient pas à demander la suppression du rituel.
Ces prophètes d’avant l’exil dénoncent surtout la schizophrénie d’un culte solennel et magnifique célébré du bout des lèvres mais dont le cœur est loin de Dieu. Effectivement, comment tolérer une splendeur liturgique alliée à l’immoralité, à l’injustice, et à la paganisation ? (Sous cet angle, la Réforme luthérienne et calvinienne émet une critique légitime au 16ème siècle face à la dégradation morale de l’Eglise romaine, de ses papes et de leur cour paganisée). Sans parler de l’hypertrophie de la vénération des reliques.
Un psaume prophétique souligne le fait que plaire à Dieu, c’est à la fois lui offrir le sacrifice et marcher dans la voie droite. Le culte n’est que l’expression de la connaissance de Dieu et de l’amour de sa loi. (Ps 50,23)
Jérémie quant à lui, exprime une critique vigoureuse contre le Temple (Jr 7) Pourtant, avec la réforme de Josias (621 av. JC), le Deutéronome valorise considérablement la fonction du sanctuaire. Des décisions l’indiquent : extirpation de toute trace d’idolâtrie, destruction des petits sanctuaires locaux, convocation à Jérusalem de tous les prêtres, incitation à célébrer un culte qui élève les esprits. Le Deutéronome a enseigné à Israël d’être fier de sa destinée et de ses instituions. Dans cette vision, la centralisation du culte a surtout pour but de manifester l’unicité de Yahvé et l’unité du peuple. C’est dans l’esprit deutéronomiste qu’est affirmée l’importance de l’éthique étroitement associée au culte.
Les prophètes insistent pour dire que les prescriptions sacrificielles sont subordonnées à l’essentiel de la religion. Le rituel joue son rôle de vecteur mais sa valeur n’existe pas en soi, elle est liée intrinsèquement au contenu de la révélation et à ses exigences éthiques. Jérémie proclame que le temple ne sert à rien si ceux qui s’y retrouvent ne pratiquent pas l’alliance.
Les idées critiques des prophètes d’avant l’exil montrent combien ils se sont efforcés d’instaurer des relations vivantes entre Dieu et le croyant.
Ezekiel, prophète de l’exil
Mais après la catastrophe de la déportation à Babylone, les choses changent et des équilibres nouveaux se font jour. Jérémie prédit l’instauration d’une alliance renouvelée qui se réalisera dans la relation directe et personnelle avec Dieu. Ezekiel quant à lui laisse entrevoir une purification totale du cœur par l’aspersion d’eau, signe de l’effusion d’un esprit nouveau.
Ce prophète est l’inspirateur majeur de toute la vie spirituelle d’après l’exil. Dans les chapitres 40 à 48, il s’intéresse même aux détails des bâtiments, des cérémonies, des observances rituelles. Sa description du temple assortie de recommandations aux prêtres et lévites pour le bon déroulement des liturgies indiquent que le fonctionnement du sanctuaire est à prendre au sérieux pour l’élévation spirituelle du peuple. Il est prêtre de Jérusalem et se présente simultanément comme un prophète attaché à la maison de Yahvé. Il est habité par le souci de la sainteté du lieu en lien avec la sainteté de Dieu. Il imagine le futur temple construit à distance des palais royaux afin d’éviter les empiètements du pouvoir. Dans ce but il imagine les parvis, enceintes et portiques qui seront comme des sas organisant l’ordonnancement des liturgies célébrées par des prêtres descendants de Sadoq. Il veut écarter tout risque de dérapage idolâtrique et souhaite que les lévites soient des serviteurs remplis d’humilité. Son influence se déploiera longtemps après lui et se maintiendra jusqu’à l’époque de Jésus. En tant que prêtre, Ezekiel a une expression propre aux prophètes : la pureté morale, la grandeur du Dieu unique, dans l’esprit du Deutéronome. On voit ensuite qu’avec le troisième Isaïe, avec Aggée et Zakarie, le messianisme est étroitement lié au temple. La valorisation du shabbat fait partie de cette restauration qui s’inspire de la torah d’Ezekiel. Avec Joël, c’est tout Jérusalem qui devient sanctuaire. Un targoum du Shir hashirim désignera même la ville sainte comme « matrice de Dieu ».
L’importance spirituelle du culte s’est affirmée peu à peu à travers les appels des prophètes israélites. L’exigence de purification a porté ses fruits lors de la révolte des maccabîm, car les événements ont ensuite redonné au temple antérieurement profané sa fonction centrale dans la relation du peuple avec Dieu. L’attente messianique et le courant apocalyptique espérant un heureux dénouement ont rapproché les prêtres, les prophètes et les anawim. Le prêtre Zakarie et sa femme Elisabeth, leur fils Jean Baptiste, prêtre devenu prophète au désert, la prophétesse Anne, servant Dieu jour et nuit au temple, Siméon, homme juste et pieux, puis Marie fille de Sion, donnant naissance à Jésus, que l’épître aux Hébreux présentera comme étant à la fois le Grand Prophète et le Grand-Prêtre.
La catastrophe de l’an 70, avec la destruction du temple et le massacre des populations par les armées de Rome, n’empêchera pas la survie de deux branches vivantes du tronc hébraïque profondément nourri par la sève prophétique et sacerdotale. La Parole de Dieu se déploiera encore en dépit des aléas historiques, la louange et l’action de grâces continueront d’élever les cœurs vers le ciel, sous la dénomination du judaïsme et du christianisme, ces religions sœurs, porteuses de ferments d’humanité à travers de riches traditions culturelles et liturgiques, encourageant l’accueil de la sainteté de Dieu dans les réalités humaines.
La Bible prophétise la venue de l'Antéchrist, mais qui est il ? Examinons les textes bibliques ;
1er Épître de saint Jean 2 : 8,26 .
Petits enfants, c'est la dernière heure, et comme vous avez appris qu'un antéchrist vient, il y a maintenant plusieurs antéchrists : par là nous connaissons que c'est la dernière heure. Ils sont sortis du milieu de nous, mais ils n'étaient pas des nôtres ; car s'ils eussent été des nôtres, ils seraient demeurés avec nous, mais cela est arrivé afin qu'il fût manifeste que tous ne sont pas des nôtres.
Pour vous, vous avez reçu l'onction de la part de celui qui est saint, et vous avez tous de la connaissance. Je vous ai écrit, non que vous ne connaissiez pas la vérité, mais parce que vous la connaissez, et parce qu'aucun mensonge ne vient de la vérité.
Qui est menteur, sinon celui qui nie que Jésus est le Christ ? Celui-là est l'antéchrist, qui nie le Père et le Fils. Quiconque nie le Fils n'a pas non plus le Père ; quiconque confesse le Fils a aussi le Père.
Que ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous. Si ce que vous avez entendu dès le commencement demeure en vous, vous demeurerez aussi dans le Fils et dans le Père. Et la promesse qu'il nous a faite, c'est la vie éternelle. Je vous ai écrit ces choses au sujet de ceux qui vous égarent.
Ici Jean parle de l'époque apostolique et la venue de l'Antéchrist est lié à la venue de la Grande Apostasie ;
Bien-aimés, n'ajoutez pas foi à tout esprit ; mais éprouvez les esprits, pour savoir s'ils sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde. Reconnaissez à ceci l'Esprit de Dieu : tout esprit qui confesse Jésus Christ venu en chair est de Dieu ; et tout esprit qui ne confesse pas Jésus n'est pas de Dieu, c'est celui de l'antéchrist, dont vous avez appris la venue, et qui maintenant est déjà dans le monde.
Mais Jean semble parler de la venue de l'Antéchrist comme étant déjà réalisé dés l'époque apostolique !
Jean parle de la venue de plusieurs antéchrists et non de l'Antéchrist unique qui viendra à la Fin des Temps. Il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et ENSUITE on verra paraître l'homme du péché.
2 Thessaloniciens 2:1,12
Pour ce qui concerne l'avènement de notre Seigneur Jésus Christ et notre réunion avec lui, nous vous prions, frères, de ne pas vous laisser facilement ébranler dans votre bon sens, et de ne pas vous laisser troubler, soit par quelque inspiration, soit par quelque parole, ou par quelque lettre qu'on dirait venir de nous, comme si le jour du Seigneur était déjà là.
Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.
Ne vous souvenez-vous pas que je vous disais ces choses, lorsque j'étais encore chez vous?
Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu'il ne paraisse qu'en son temps.
Car le mystère de l'iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu.
Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement.
L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés.
Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés.
On a vu que l'Antéchrist viendra séparer le bon grain de l'ivraie.
C'est la raison pour laquelle il doit venir avant le Retour du Christ ; D'ailleurs le préfixe « anté » signifie « venir avant », ce terme est souvent traduis par « antichrist » mais ça change peu le sens.
On voie bien que cet Antéchrist paraîtra peu avant le Retour du Christ ;
La Bible parle de son avènement et de la Fin des Temps comme deux évènements simultanés.
Matthieu 24:3
Il s'assit sur la montagne des oliviers. Et les disciples vinrent en particulier lui faire cette question: Dis-nous, quand cela arrivera-t-il, et quel sera le signe de ton avènement et de la Fin des Temps ?
Ce mot avènement vient du grec parousia qui signifie « présence »
PAROUSIE
Terme théologique, dérivant du grec parousia, et par lequel la pensée chrétienne désigne le retour du Christ sur cette terre, sa seconde venue parmi les hommes. Le mot parousia, que nos versions traduisent ordinairement par avènement, se rencontre à plusieurs reprises dans le N.T. (Son emploi fréquent dans les papyrus contemporains du N.T. en fait le mot technique pour désigner une «visite» de roi ou de grand personnage, à laquelle les sujets se préparent à l'avance.)
2 Thessaloniciens 2:8,12
Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement. L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés
Cela élimine des tas de candidats possibles au poste d' Antéchrist, venus au cours des siècles !
Mais ce n'est pas fini, un certain nombre de gens admets qu'il est le Messie, un faux Messie donc ;
De plus, l'Antéchrist est souvent transformé en bête de l'Apocalypse ;
C'est inexact ! Ces croyances sont liés au mouvement Pré-millénariste, ceux qui croient que nous sommes encore avant le Millénium de l'Apocalypse ; Je ne vais pas faire l'interprétation de l'Apocalypse, ici ; Sachez que nous sommes juste avant l'attaque de Gog et Magog !
Apocalypse 20:7,10
Quand les mille ans seront accomplis, Satan sera relâché de sa prison. Et il sortira pour séduire les nations qui sont aux quatre coins de la terre, Gog et Magog, afin de les rassembler pour la guerre; leur nombre est comme le sable de la mer. Et ils montèrent sur la surface de la terre, et ils investirent le camp des saints et la ville bien-aimée. Mais un feu descendit du ciel, et les dévora. Et le diable, qui les séduisait, fut jeté dans l'étang de feu et de soufre, où sont la bête et le faux prophète. Et ils seront tourmentés jour et nuit, aux siècles des siècles.
Comment identifier l'Antéchrist ? Une fois que l'on a supprimé les fausses interprétations, il nous reste peu d’éléments !
Le premier, c'est qu'il ressemblera aux antéchrists, en général ; c'est à dire qu'il sera un apostat du Christianisme.
Le second nous est donné par Paul :
Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.
Mais cette indication est en elle même une énigme ! Que signifie s'asseoir dans le temple de Dieu?
Le Temple de Dieu à l'époque apostolique était le Temple de Jérusalem ou les Juifs pratiquaient les sacrifices conformément à la Loi de Moise. Mais ce Temple n'existe plus puisqu'il a été détruit par les Romains en l'an 70.
Certains pensent qu'il s'agirait du Temple de Jérusalem reconstruit à notre époque. Déjà, il faudrait que la Mosquée du Dôme du Rocher soit détruite puisque le Temple de Jérusalem ne peut être reconstruit qu'a cet endroit la. Mais cette interprétation ne tiens pas ! Pas à cause de la reconstruction du Temple de Jérusalem ; Les Juifs y songent sérieusement, mais à cause de cela : jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.
Connaissant la religion Juive, on ne peux imaginer que quelqu'un se proclamerais DIEU dans un Temple Juif.
Une autre interprétation consiste à penser que ce Temple de Dieu ne serais pas un Temple Juif ! Oui, mais alors lequel ?
On pense à l’Église, mais c'est le même problème et même pire car on sais que l'Antéchrist sera un apostat du Christianisme.
Mais on sais que la franc-maçonnerie intègre dans ses rituels de nombreuses références au Temple de Salomon: Le temple maçonnique est parfois vu comme une reproduction symbolique de celui-ci. Est ce la bonne réponse ?
La Franc Maçonnerie est responsable de la société dans laquelle nous vivons. Les Illuminatis s'enrichissent grâce à des guerres qu'ils ont eux même provoqués. Cela nous est bien décris dans la prophétie de Jacques : Épître de Jacques 5:1,6
A vous maintenant, riches ! Pleurez et gémissez, à cause des malheurs qui viendront sur vous. Vos richesses sont pourries, et vos vêtements sont rongés par les teignes. Votre or et votre argent sont rouillés ; et leur rouille s’élèvera en témoignage contre vous, et dévorera vos chairs comme un feu. Vous avez amassé des trésors dansles derniers jours!Vous avez vécu sur la terre dans les voluptés et les délices,vous avez rassasié vos cœurs au jour du carnage. Vous avez condamné, vous avez tué le juste, qui ne vous a pas résisté.
Mais, on a vu que l'Eglise est devenu apostate et surtout depuis le pape François.
Est que ça signifie que l'Antéchrist simulera un attachement au Christianisme tout en rejetant l'enseignement orthodoxe ?
C'est la solution la plus vraisemblable.
Maintenant, on sait que l'Antéchrist sera issu de l' Eglise apostate , mais que dire de plus ?
Revenons vers Paul :
L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité
On a bien compris que le but de l'Antéchrist sera d'établir le Nouvel Ordre Mondial, mais pour cela il sera aidé par Satan par des signes mensongers.
On comprends mieux le sens de cette phrase maintenant :
Que personne ne vous séduise d'aucune manière; car il faut que l'apostasie soit arrivée auparavant, et qu'on ait vu paraître l'homme du péché, le fils de la perdition, l'adversaire qui s'élève au-dessus de tout ce qu'on appelle Dieu ou de ce qu'on adore, jusqu'à s'asseoir dans le temple de Dieu, se proclamant lui-même Dieu.
s'asseoir dans le temple de Dieusignifie créer une nouvelle religion en se se proclamant lui même Dieu.
Mais quelle religion ? On ne sait pas puisqu'elle n'existe pas encore mais certainement une religion inspiré du Satanisme.
Mais quand va elle s'accomplir ? Avant il faut la disparition d' un obstacle ;
Et maintenant vous savez ce qui le retient, afin qu'il ne paraisse qu'en son temps. Car le mystère de l'iniquité agit déjà; il faut seulement que celui qui le retient encore ait disparu.
Pour que l'Antéchrist séduise les Chrétiens, il ne suffit pas qu'il se proclame le Christ, ni même qu'il fasse des miracles ! Il faut un événement majeur qui prouve que l'on a changé d'Age. Seul la disparition de la Papauté prouvera que l'on est passé de l'ère des Poissons à l'ère du Verseau. De plus, la Fin des Temps correspond au retour des maîtres de sagesse ; c'est ce qu'annonce les Mayas ; Tous les maîtres de sagesse, avec le plus grand d'entre eux qui sera Jésus, mais le premier d'entre eux dans un sens chronologique, cette fois, lui sera l'Antéchrist. Mais ne vous leurrez pas, l'Antéchrist n'est pas Satan, ni même un de ses serviteurs, au sens propre du terme ; Mais il ne servira pas Dieu non plus, car il ne reconnaîtra pas Dieu, sinon il aurais rejoins les Travailleurs de Lumière, avec les Anges et tous ceux qui travaillent pour la Lumière dans l'Univers. Son attitude sera luciférienne, c'est à dire qu'il voudra amener les hommes vers la sagesse mais par une méthode désapprouvé par Dieu.
Mais qui est ce qui retient l'Antéchrist ?
Une seule personne réponds à cette définition : le Pape !
Je ne dis pas que le Pape a un Super Pouvoir qui lui permets de retenir l'Antéchrist, mais il faut que la Papauté disparaisse ou abandonne la foi chrétienne pour que l'Antéchrist puisse jouer son rôle.
De la même façon qu'il a fallu le déclin de l'Empire Romain pour que la Chrétienté prenne le pouvoir. Les apostasies citées précédemment sont influentes mais elles ont un obstacle.
Staline disait : « le Pape ! Combien de Divisions ? »
Mais le plus important est ici.
2 Thessaloniciens 2:8,12
Et alors paraîtra l'impie, que le Seigneur Jésus détruira par le souffle de sa bouche, et qu'il anéantira par l'éclat de son avènement. L'apparition de cet impie se fera, par la puissance de Satan, avec toutes sortes de miracles, de signes et de prodiges mensongers, et avec toutes les séductions de l'iniquité pour ceux qui périssent parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés. Aussi Dieu leur envoie une puissance d'égarement, pour qu'ils croient au mensonge, afin que tous ceux qui n'ont pas cru à la vérité, mais qui ont pris plaisir à l'injustice, soient condamnés
L'Antéchrist va créer une nouvelle religion qui trompera beaucoup de Chrétiens.
Donc il va aider à la séparation du bon grain et de l'ivraie parmi les chrétiens.
Pour être plus précis, il va la terminer parce qu'elle est déjà commencé depuis l'époque apostolique grâce à la Grande Apostasie.
Remarquez que l'Antéchrist sera détruit lors de l'avènement du Christ et par le souffle de sa bouche.
ça signifie que l'Antéchrist ne sera pas détruit par la force mais seulement par la lumière de la Vérité.
Examinons maintenant des prophéties non bibliques.
La Prophétie de Saint Malachie
Au début du siècle dernier, sous le règne du roi Louis XVIII, un prêtre du diocèse de Toulouse voulut publier une antique prophétie sur les papes. Or, le gouvernement fut si profondément ému qu'il interdit la publication de cette prédiction. Quelles étaient donc ces terribles révélations qui auraient pu à ce point troubler la tranquillité publique ?
Il s'agissait d'une très ancienne prophétie, attribuée á Saint Malachie, un évêque irlandais du XIIe siècle, et publiée pour la première fois en 1595.
Malachie naquit en 1094, en Irlande, dans la ville d'Armagh. Jeune encore il voulut devenir prêtre et se mit sous la direction d'un pieux ermite, Ismar.
L'évêque d'Armagh, frappé de sa sainteté, lui conféra la prêtrise. Il réforma ensuite les monastères d'Irlande, y rétablit la discipline, ce qui lui valut à trente ans d'accéder á l'épiscopat.
Quelques années plus tard il devenait archevêque d'Armagh et primat d'Irlande, la plus haute dignité ecclésiastique du pays.
Malachie s'employa à surveiller les mœurs de son clergé, à évangéliser les campagnes, puis, jugeant son rôle terminé, il se démit de ses charges et se retira, par humilité, dans un petit diocèse, celui de Down.
En 1139, il fit le voyage de Rome, visita au passage Clairvaux, où il se lia d'amitié avec saint Bernard, fut reçu avec les plus grands honneurs par le pape Innocent II et revint en Irlande poursuivre son apostolat.
En 1148 il revint en France pour y saluer le pape Eugène III, qui devait s'y rendre, et eut la consolation de mourir entre les bras de saint Bernard, qui, plus tard, écrivit sa vie pour l'édification de ses frères. Or, le saint parle des dons prophétiques de son ami. « Les disciplines, écrit-il, reconnurent que Malachie avait l'esprit de prophétie. Si nous faisons bien attention au petit nombre de faits cités, prophéties, révélations, punitions d'impies, grâces de guérison, conversions des cœurs, résurrections des morts, rien ne lui a manqué. Dieu qui l'aimait l'a orné de toutes ces gloires. »
Il a été canonisé par le Pape Clément III, le 6 juillet 1190. Sa fête se célèbre le 3 novembre.
Saint Malachie a assisté au Concile général du Latran en 1139, sous le pontificat d’Innocent II, c’est à partir de cette époque qu’il écrivit son texte/manuscrit et il remis à Innocent II. Ainsi le texte a été oublié dans les archives du Vatican et ne revit le jour qu’en 1595. Elle est publié le première fois en 1595 par le bénédictin de Venise Arnold de Wion.
Cette prédiction, publiée en 1595 se présente comme une suite de brèves descriptions (deux ou trois mots latins) de 111 papes qui devaient se succéder de 1143 jusqu’à la fin présumée de la papauté.
Les 111 devises latines débutent avec Célestin II (1143-1144) pour finir avec Benoît XVI.
Or la Prophétie sur les papes se termine par un texte qui n'est pas lié aux devises. Cette dernière prophétie apparaît pour la 1re fois dans l’édition princeps d’Arnold de Wyon du Lignum Vitae de 1595. Dans cette édition, elle est rédigée ainsi :
« In persecutione extrema sacrae Romanae Ecclesiae, sedebit Petrus Romanus, qui pascet oves in multis tribulationibus; quibus transactis, civitas septicollis diruetur, et Judex tremendus judicabit populum. »
(Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine, siégera Pierre le Romain, qui paîtra ses brebis au milieu de nombreuses tribulations. Celles-ci étant passées, la ville aux sept collines sera détruite et le Juge terrible jugera son peuple.)
Vous trouverez la liste complète des devises sur ce site : link
Nous étudierons, seulement, les 3 dernières.
109.De la moitié de la lune.(De mediate lunae)
Jean-Paul I (26 août 1978-1978). Mort le 28 septembre à 23 heures Albino Luciani, né a Canale d'Agordo, non loin de Belluno Elu lors de la demi-lune, Jean-Paul I mourut 33 jours plus tard.
110. Du labeur du soleil.(De Labore solis) Jean-Paul II (16 octobre 1978-2 avril 2005). le cardinal Carol Wojtyla Ce pape venant de l'Est (Pologne) est comme le soleil levant venant de l'Est. De plus son rôle de voyageur infatigable, tel le soleil apportant partout la bonne parole (lumière), peut en faire un soleil très travailleur.Sous son pontificat s’est dégelée la situation du bloc soviétique, ainsi que la « Guerre Froide », comme neige au soleil. Il est né le 18 Mai 1920, jour d’éclipse partielle de soleil, et enterré le 8 Avril 2005, jourd'éclipse.
111.De la gloire de l'olive.(De gloria olivae)
Benoît XVI (2005-2013).
le cardinal Joseph Ratzinger né le 16 avril 1927 à Marktl am Inn, Allemagne a eu un pontificat qui n'a pas été particulièrement glorieux. Pourquoi cette devise ? Les devises ne concernent pas toujours le pape mais peuvent décrire une situation dans le monde ! Par exemple,Benoît XV (1914-1922) a pour deviseLa religion dépeuplée.Il vécut toute la guerre mondiale 1914-18 et la révolution mondiale consécutive qui dépeupla vraiment les temples de la chrétienté.
L'olive est le fruit de l'olivier ; Cela fait allusion aux deux oliviers dont on parle dans l'Apocalypse qui sont les deux oliviers que Dieu cultive : le Judaïsme et le Christianisme. La devise peut être traduite ainsi : « De la gloire de l’Église de la Fin des Temps »
Le texte qui n'est pas lié aux devises est controversé ; il a été, peut être, été rajouté par Arnold de Wyon ;
Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine, siégera Pierre le Romain, qui paîtra ses brebis au milieu de nombreuses tribulations. Celles-ci étant passées, la ville aux sept collines sera détruite et le Juge terrible jugera son peuple.
Il laisse supposer qu'il y aura d'autres papes après Benoît XVI mais qu'ils seront des imposteurs.
Le Pape suivant est François, le pape actuel. Mais pourquoi est il mis à part des autres ? Parce ce que Saint Malachie ne le considère pas comme un vrai pape ! Benoît XVI est considéré comme le dernier vrai pape.
Et après la démission de Benoît XVI, plus personne n'empêchera la venue de l'Antéchrist !
Remarquez que ça nous permet de déterminer la date d'apparition de l'Antéchrist.
Benoît XVI a démissionné en 2013 et a été remplacé par le pape François.
La voila la date d'apparition de l'Antéchrist dans la vie publique.
Alors est ce que Emmanuel Macron est l'Antéchrist ?
Trois secrets de Fátima
Les secrets de Fátima sont trois révélations qui auraient été adressées en 1917 par la Vierge Marie sous son nom de Notre-Dame de Fátima à Lúcia dos Santos et ses cousins Jacinta et Francisco Marto dans la petite ville de Fátima au Portugal. On parle communément des trois secrets de Fátima, mais il s'agit en fait des trois parties d'une unique révélation donnée le 13 juillet 1917 et que la Vierge Marie aurait demandé de ne pas divulguer immédiatement.
En juillet-août 1941, rédigeant son troisième Mémoire sur les apparitions, Lúcia dos Santos (devenue sœur Lucie) précise, pour la première fois, que ce secret comprend trois éléments différents : « Le secret comprend trois choses distinctes, écrit-elle, et j’en dévoilerai deux. » La troisième partie ne fut révélée qu'en l'an 2000.
Nous n'expliquerons pas les deux premières parties ici. Elles n'ont plus d’intérêts prophétiques ; Pour ceux qui s'y intéressent, vous les trouverez sur le site officiel du Vatican.
« Après les deux parties que j'ai déjà exposées, nous avons vu sur le côté gauche de Notre-Dame, un peu plus en hauteur, un Ange avec une épée de feu dans la main gauche ; elle scintillait et émettait des flammes qui, semblait-il, devaient incendier le monde ; mais elles s'éteignaient au contact de la splendeur qui émanait de la main droite de Notre-Dame en direction de lui ; l'Ange, indiquant la terre avec sa main droite, dit d'une voix forte : “Pénitence ! Pénitence ! Pénitence !”. Et nous vîmes dans une lumière immense qui est Dieu quelque chose de semblable, à la manière dont se voient les personnes dans un miroir quand elles passent devant, à un Évêque vêtu de Blanc, nous avons eu le pressentiment que c'était le Saint-Père.
(Nous vîmes) divers autres évêques, prêtres, religieux et religieuses monter sur une montagne escarpée, au sommet de laquelle il y avait une grande Croix en troncs bruts, comme s'ils étaient en chêne-liège avec leur écorce ; avant d'y arriver, le Saint-Père traversa une grande ville à moitié en ruine et, à moitié tremblant, d'un pas vacillant, affligé de souffrance et de peine, il priait pour les âmes des cadavres qu'il trouvait sur son chemin ; parvenu au sommet de la montagne, prosterné à genoux au pied de la grande Croix, il fut tué par un groupe de soldats qui tirèrent plusieurs coups avec une arme à feu et des flèches; et de la même manière moururent les uns après les autres les évêques, les prêtres, les religieux et religieuses et divers laïcs, hommes et femmes de classes et de catégories sociales différentes.
Sous les deux bras de la Croix, il y avait deux Anges, chacun avec un arrosoir de cristal à la main, dans lequel ils recueillaient le sang des Martyrs et avec lequel ils irriguaient les âmes qui s'approchaient de Dieu. »
On ne s'étonnera pas si le Vatican a eu des réticences pour la publier. D'ailleurs, Jean-Paul II a accepté de le faire seulement parce qu'il a cru que l'attentat dont il a été victime sur la place Saint Pierre réalisait cette prédiction ; La Sainte Vierge ayant changé la fin en le sauvant.
Mais, ça ne réalise pas la vision du Pape Pie X :
"Ce que j'ai vu est horrible !
Sera-ce moi, sera-ce mon successeur ?
Je l'ignore.
Mais ce qui est certain, c'est que j'ai vu le pape fuir du Vatican
en marchant sur les cadavres de ses prêtres !
Ne le dites à personne, tant que je vivrai !"
Pie X prédit aussi « … un grand mouvement d’apostasie organisé dans tous les pays, pour l’établissement d’une Église mondiale unique qui n’aura plus de dogme, ni de hiérarchie, ni de discipline d’esprit, ni de frein pour les passions et qui, sous prétexte de dignité et de liberté humaine, ramèneront au monde le règne de la ruse et de la force légalisées et l’oppression des faibles et de tous ceux qui travaillent et souffrent ».
Vous voyez que l'on est sur la fin de la Papauté, période propice à la venue de l'Antéchrist.
Mais on y reviendra. Le sujet n'est pas la fin de la Papauté.
La Prophétie du Bouddha
il y a environ deux mille six cents ans, Gautama Bouddha a prophétisé qu'au début de l'ère nouvelle viendrait dans le monde un grand instructeur, un Bouddha comme lui, du nom de Maitreya. Maitreya, a-t-il dit, inspirerait à l'humanité la création d'un âge d'or, d'une brillante civilisation fondée, selon lui, sur la justice et la vérité. Depuis deux mille six cents ans, les bouddhistes attendent la venue du Bouddha Maitreya.
Et depuis deux mille ans les chrétiens attendent le retour du Christ. Il est clair que l' Antéchrist qui est un imposteur par nature va vouloir usurper leurs places. Mais laissons le dernier mot à l'Archange Mickaël :
MIKAËL 12 décembre 2009
Ne croyez aucun être Humain sur cette planète qui revendiquerait le titre de Maître de la Lumière incarnée.
Le Maître de la Lumière reviendra comme il est parti, par les airs. Il n'est pas incarné. Ne le cherchez pas dans un corps.
Ceci sera un leurre et une illusion.
Vous me direz que tout cela ne réponds pas à la question : "Qui est l'Antéchrist ?"
Est ce Macron qui, on a vu, arrive dans le bon timing ?
Mais est ce un apostat du Christianisme ?
Le président de la République qui a demandé à être baptisé à 12 ans et a fait une partie de sa scolarité dans un établissement jésuite se dit aujourd’hui agnostique.
Source : La Croix
Vous savez aussi qu'on le soupçonne d'être à l'origine de l'incendie de la Cathédrale Notre Dame en 2019 bien qu'il soit toujours considéré comme accidentel.
Vous savez aussi qu'il s'est fait appelé JUPITER. Si ce n'est pas se prendre pour Dieu, c'est quoi ?
Maintenant, examinons un Quatrain de Nostradamus.
QUATRAIN VIII.77
L’antechrist trois bien tost annichilez.
Vingt & sept ans sang durera sa guerre,
Les heretiques morts,captifs exilez,
Sang corps humain eau rogie gresler terre.
Interprétons le.
L’antechrist trois bien tost annichilez.
L’antechrist trois
Nostradamus nous a annoncé la venue de trois antéchrists.
Les deux premiers sont Napoléon et Hitler.
Le troisième est il Emmanuel Macron ?
Remarquez que ces trois personnages ont joués un rôle dans l'avenir de la France.
Remarquez, aussi, que les trois ont eu maille à partir avec la Russie.
Les deux premiers ont, même, été défait par la Russie.
Va il arriver la même chose au troisième ?
bien tost annichilez.
bien tôt annihilés.
L'Antéchrist ne perdurera pas longtemps.
Vingt & sept ans sang durera sa guerre,
27 ans durera sa guerre.
Cette période commence en 1999 au moment du germe.
C'est donc une période qui court de septembre 1999 à septembre 2026.
L'Antéchrist sera battu après cette date.
Les heretiques morts,captifs exilez,
Les héretiques morts, les captifs seront exilés,
Après cette période de 27 ans , les adeptes de l'Antéchrist seront morts ou captifs et seront exilés.
Sang corps humain eau rogie gresler terre.
Sang corps humain eau rougie il va grêler sur la terre.g corps humain eau rougie
La, Nostradamus veut nous mettre en évidence la violence des batailles.
Vous avez vu que le mouvement de l'Antéchrist n'a rien à voir avec l'Islam mais il n'a, aussi, rien à voir avec le mondialisme, ce qui est moins évident. Bien sur, le mondialisme a préparé la venue de l'Antéchrist mais il ne faut pas confondre les deux mouvements.
Le mondialisme est contre les nations, bien sur, mais il a des motivations purement économiques.
Tandis que le mouvement de l'Antéchrist veut instaurer le NOUVEL ORDRE MONDIAL avec l'établissement d'un gouvernement mondial.
Le mouvement de l'Antéchrist depuis sa venue en 1999 a fomenté
- les attentats du 11 septembre 2001
- le trucage des élections américaines contre Donald Trump
- le soutien de la guerre en Ukraine contre les russes
Macron est la partie la plus visible de ce mouvement qui agit dans l'ombre.
Mais c'est lui l'Antéchrist, l'homme du péché.
Vous comprenez sa haine de la France héritière de l'Ancienne Egypte et Fille Ainée de L'Eglise.
Vous voyez que l'Antéchrist est bel et bien lié à la France.
En fait, il sera le dernier Président français avant l'apparition de la Nouvelle France.
On y reviendra dans la rubrique Prophétie, cette fois.