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25 juin 2025 3 25 /06 /juin /2025 04:32
Hindu Kush, le plus grand et le plus long génocide de l’histoire de l’humanité

Le génocide des Hindous sous le joug islamique représente l’une des tragédies les plus dévastatrices et les plus méconnues de l’histoire humaine. Entre 650 et 1500 après J.-C., environ 400 millions d’hindous ont été tués ou convertis de force à l’islam par des envahisseurs islamiques. Avant ces invasions, la population hindoue était estimée à 600 millions, mais au début du 16e siècle, elle était tombée à environ 200 millions. Ces chiffres proviennent de diverses sources historiques, dont le célèbre historien musulman Firishta et l’érudit Swami Vivekananda.

Les Atrocités du Jihad islamique

L’historien musulman Firishta (Muhammad Qasim Hindu Shah) est l’une des premières sources à documenter ces atrocités. Dans ses ouvrages, le Tarikh-i Firishta et le Gulshan-i Ibrahim, il décrit les massacres et les conversions forcées qui ont accompagné les invasions islamiques en Inde. Firishta estime que plus de 400 millions d’hindous ont été massacrés durant cette période. Les survivants ont été réduits en esclavage, castrés, ou convertis de force à l’islam.
Swami Vivekananda, une figure spirituelle et réformatrice hindoue du 19e siècle, a également évoqué ces massacres dans ses discours aux États-Unis, soulignant l’ampleur de la tragédie subie par la communauté hindoue.

7e siècle, arrivée des Arabes

Les invasions islamiques en Inde ont commencé au 7e siècle avec l’arrivée des armées arabes et se sont intensifiées au cours des siècles suivants avec les invasions des Ghaznévides, Ghorides, et finalement les Moghols. Chaque invasion a apporté son lot de violences, de destructions de temples, de massacres de populations et de conversions forcées.
Les témoignages historiques des envahisseurs et des chroniqueurs musulmans offrent des détails terrifiants sur les massacres perpétrés. Par exemple, les récits des historiens du turco-afghan Mahmud de Ghazni, Sultan de l’Empire Ghaznévide qui a envahi l’Inde dix-sept fois entre 1001 et 1026, et de Qutb-ul-Din Aibak, d’origine turque, premier sultan de Delhi, évoquent sans complexes des massacres massifs et des destructions de temples hindous. Mahmud de Ghazni aurait fait tuer 50 000 habitants de Somnath lors d’un de ses raids annuels.
Le livre Tarikh-i-Yamini, écrit par le secrétaire de Mahmud de Ghazni, documente plusieurs épisodes de ses campagnes militaires sanglantes, où des milliers d’hindous ont été tués et des centaines de milliers réduits en esclavage. Par exemple, lors de l’invasion de Thanesar, le sang des infidèles coulait si abondamment « que le fleuve en fut teinté… »

La Désolation

Les envahisseurs musulmans n’ont pas seulement massacré ; ils ont détruit des villes entières, réduit en esclavage les populations et effacé toute trace de la culture hindoue. La région connue sous le nom de Hindu Kush, qui signifie « massacre des Hindous », tire son nom de la destruction complète de la population hindoue lors de la conquête de l’Afghanistan en l’an 1000.
L’historien Will Durant, dans son livre de 1935, The Story of Civilisation : Our Oriental Heritage, a décrit la conquête musulmane de l’Inde comme « probablement l’histoire la plus sanglante de l’histoire ». Il souligne que les historiens et érudits islamiques ont enregistré avec une grande fierté les massacres, les conversions forcées et les destructions de temples.
 

François Gautier, dans son livre Rewriting Indian History (1996), affirme que les massacres perpétrés par les musulmans en Inde sont sans précédent dans l’histoire, surpassant largement l’Holocauste des Juifs par les nazis.

Les Conséquences Durables

Les conséquences de ces invasions et des massacres qui ont suivi se font encore sentir aujourd’hui. Les structures sociales, culturelles et économiques de l’Inde ont été profondément affectées. Avant l’arrivée de l’islam, l’Inde était une civilisation prospère avec une riche tradition de connaissances et d’arts. Les invasions islamiques ont entraîné la destruction de centres de savoir, de temples et de monuments, laissant derrière elles une société anéantie.
Connaître l’histoire douloureuse des Hindous sous le joug islamique est essentiel pour comprendre le mouvement de l’Hindutva, la résurgence de nationalisme en Inde aujourd’hui. Les Hindous ont été massacrés systématiquement, réduits en esclavage, remplacés. Ils ont failli disparaître, ils ne veulent pas que cela recommence.

William Kergroach

Sources :

R C Majumdar : The History and Culture of Indian People
Bostom, A. G. ‘The Legacy of Jihad: Islamic holy war and the fate of the non-Muslims.’ Prometheus Books. New York. 2005.
Khan, M. A. ‘Islamic Jihad: A legacy of forced conversion, imperialism and slavery.’ iUniverse, Bloomington, IN. 2009.
Reliance of the Traveller: A classic manual of Islamic sacred law. Amana publications Maryland USA 1994.
Sookhdeo, P. ‘Global Jihad: The future in the face of Militant Islam.’ Isaac Publishing. 2007.
Trifkovic, S. ‘The sword of the prophet.’ Regina Orthodox Press, Inc. 2002.
Ye’or, Bat. ‘Islam and Dhimmitude’: Where civilisations collide’ Fairleigh Dickinson University Press 2002, reprint 2005.
The Complete Works of Swami Vivekananda by Swami Vivekananda

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23 juin 2025 1 23 /06 /juin /2025 04:30
670 millions de morts : l’islam est la religion du génocide
 

Plus de 670 millions de non-musulmans ont été massacrés depuis la naissance de l’Islam. Les chiffres continuent d’augmenter tout le temps– le dernier en titre étant la Syrie, avec un nombre estimé entre 400 000 et 480 000 morts, tandis que d’autres massacres oubliés de l’histoire ne cessent d’être ajoutés.

  • Au total, plus de 80 millions de chrétiens ont été tués par des musulmans en 500 ans dans les Balkans, en Hongrie, en Ukraine et en Russie.
  • Des chiffres manquent encore sur le génocide islamique du peuple juif, l’objectif constant de l’Islam depuis 1400 ans.
  • Puis il y a l’Inde. L’estimation officielle des massacres musulmans du peuple hindou est de 80 millions. Cependant, l’historien musulman Firistha (né en 1570) a écrit (dans Tarikh-i Firishta ou le Gulshan-i Ibrahim) que les musulmans ont abattu plus de 400 millions d’hindous jusqu’au sommet de la domination islamique de l’Inde, ramenant la population hindoue à 200 millions à l’époque.

Avec ces nouveaux ajouts, le nombre de personnes tuées par les musulmans depuis la naissance de Mahomet serait de plus de 669 millions de meurtres.

Islam : La religion du génocide

L’inquisition espagnole

Pensez que l’inquisition espagnole a été mauvaise ? Réponse : plus de gens sont tués par les islamistes chaque année que pendant la totalité des 350 ans de l’Inquisition espagnole.

L’Inquisition espagnole était une réponse à la nature multi-religieuse de la société espagnole suite à la reconquête de la péninsule ibérique par les Maures musulmans.

L’inquisition (Tribunal del Santo Oficio de la Inquisition) de 1478 à 1834 a été établie en raison d’invasions musulmanes. C’était une guerre destinée à mettre fin à l’infiltration islamique et à la conquête arabe. Il est assez intéressant de constater à quel point leur méthodologie était similaire à celle des musulmans. Était-ce l’habitude prise suite à une longue association sous domination musulmane, ou une stratégie…

Après l’invasion en 711, de vastes zones de la péninsule ibérique ont été gouvernées par les musulmans jusqu’en 1250. Les musulmans voulaient prendre le contrôle dans tout le pays et de s’étendre en France pour installer un État islamique– comme aujourd’hui l’Etat islamique qui se conforme aux mêmes lois du coran. Cependant, la Reconquista n’a pas entraîné l’expulsion totale des musulmans d’Espagne, puisqu’ils ont été tolérés par l’élite chrétienne au pouvoir.

Pour expulser le parasite islamiste, le Tribunal a tué tous ceux et celles qui étaient soupçonnés d’être contaminés par l’Islam, même ceux qui étaient asservis par les musulmans.

L’Inquisition non seulement pourchassait les protestants et les Marranes, faux convertis du judaïsme, mais recherchait aussi des faux convertis ou récidivistes parmi les Morisques, musulmans convertis de force au catholicisme. Beaucoup de Morisques étaient soupçonnés de pratiquer l’Islam en secret. L’inquisition a tué toute personne soupçonnée d’être des traîtres ou des taupes. Personne n’a été épargné.

L’initiative fut si réussie, qu’en 1609, en l’espace de quelques mois, l’Espagne se vida de ses Moriscos. Les expulsés étaient les morisques d’Aragon, de Murcie, de Catalogne, de Castille, de Mancha et d’Estrémadure.

En d’autres termes, l’inquisition espagnole a sauvé toute la région de la domination islamique. Ce fut un acte héroïque brutal mais essentiel dans l’histoire qui a vu le sacrifice de millions de personnes.

Afrique

Thomas Sowell [Thomas Sowell, Race et Culture*, BasicBooks, 1994, p. 188] estime que 11 millions d’esclaves ont été expédiés outre-Atlantique et 14 millions ont été envoyés dans les pays islamiques d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient.

Pour chaque esclave capturé, beaucoup d’autres sont morts.

Les estimations de ces dommages collatéraux varient. Le célèbre missionnaire David Livingstone a estimé que pour chaque esclave qui a atteint une plantation, cinq autres ont été tués lors du raid initial, ou sont morts de maladie et de privation durant les marches forcées. [Conseil presbytérien des femmes, David Livingstone*]

Ceux qui ont été laissés derrière, les très jeunes, les faibles, les malades et les vieux, moururent tôt puisque les principaux fournisseurs de ressources et protecteurs avaient été tués ou réduits en esclavage.

Donc, pour 25 millions d’esclaves livrés au marché, nous avons environ 120 millions de morts.

Et bien entendu, il n’est plus secret que l’Islam dirigeait (et dirige toujours d’ailleurs) le commerce des esclaves en Afrique. Les récentes publications sur les marchés aux esclaves d’Irak ne sont que la dernière manifestation d’un phénomène inscrit dans le coran.

 

Les chrétiens

Le nombre de chrétiens massacrés par l’Islam est estimé 9 millions [David B. Barrett, Todd M. Johnson, Tendances Chrétiennes du Monde AD 30 –AD 2200, William Carey Library, 2001, p. 230, tableau 4-10].

L’estimation approximative de Raphael Moore dans son livre Histoire de l’Asie Mineure est que 50 millions de chrétiens sont morts dans les guerres menées par le djihad (serfes.org)

Ainsi, en comptant le million de chrétiens africains tués au 20e siècle, nous avons :

  • 59 millions de chrétiens tués en Asie Mineure
  • 80 millions de chrétiens tués par des musulmans pendant 500 ans dans les Balkans, en Hongrie, en Ukraine et en Russie.

Hindous

Koenard Elst dans son ouvrage sur le négationnisme en Inde donne une estimation de 80 millions d’hindous tués par les djihadistes en Inde. (Koenard Elst, négationnisme en Inde, Voice of India, New Delhi, 2002, p. 34.)

L’Inde est aujourd’hui la moitié de la taille de l’Inde ancienne, en raison précisément du djihad. Les montagnes près de l’Inde, qui s’appellent Hindu Kouch, signifient le «bûcher funèbre des Hindous» (voir dreuz.infoHindi Kouch).

[Mise à jour : Selon des rapports de 1899, notamment une déclaration faite par le chef religieux indien Swami Vivekananda citant l’historien musulman Firistha, les musulmans ont massacré plus de 400 millions d’hindous pendant le règle musulman de 800 ans, ramenant la population de 600 à 200 millions. Firishta a écrit le Tarikh-i Firishta et le Gulshan-i Ibrahim. Si les musulmans ont effectivement abattu plus de 400 millions de personnes en Inde, le génocide musulman dans le monde dépasserait 890 millions de victimes.

«Lorsque les Mahométans vinrent pour la première fois, on nous a dit– je pense, selon l’autorité de Ferishta, l’historien musulman le plus âgé– que nous étions six cents millions d’hindous. Nous sommes maintenant environ deux cents millions. » (Interview de Swami Vivekananda, publiée dans Prabuddha Bharat. Avril 1899 et compilée sous la rubrique «Sur les limites de l’hindouisme».)

Bouddhistes

Les bouddhistes ne suivent pas l’histoire des guerres. Gardez à l’esprit que dans le jihad, seuls les chrétiens et les juifs étaient autorisés à survivre en tant que dhimmis (serviteurs de l’islam) ; tous les autres devaient se convertir ou mourir.

Le jihad a tué les bouddhistes en Turquie, en Afghanistan, le long de la Route de la Soie et en Inde.

Le total est d’environ 10 millions. [David B. Barrett, Todd M. Johnson, Tendances Chrétiennes du Monde 30 ap. J.-C. 2200, Bibliothèque William Carey, 2001, p. 230, tableau 4-1.]

Les Juifs

Assez curieusement, l’islam n’a pas tué assez de juifs dans son jihad pour affecter de manière significative les totaux du génocide. Le jihad des juifs, en Arabie, a été efficace à 100%, mais les victimes se comptaient en milliers, pas en millions.

Après cela, les juifs se soumirent et devinrent dhimmis (serviteurs et citoyens de seconde classe) de l’Islam et n’avaient plus de pouvoir politique.

Données manquantes

  • Perses. Les musulmans ont envahi et occupé la Perse qui était pacifique, qui était disciple de Zorohaustra. Le nombre de morts n’est pas encore connu.
  • Chrétiens du Moyen-Orient.
  • Chinois pendant les invasions mongul.
  • Les musulmans ont massacré 11 millions de musulmans depuis 1948, en plus des 669 millions de non-musulmans qu’ils ont assassinés au cours des siècles. Combien de musulmans ont-ils assassinés pendant plus de 1400 ans, nous l’ignorons encore.

Conclusion

670 millions de morts, c’est plus que Staline, Hitler, Mao, Pol Pot, Idi Amin, les croisades, l’inquisition, et la guerre de 100 ans réunis. C’est plus que les génocides socialistes du 20e siècle. Et le plus terrible, c’est que ça ne s’arrête pas ! Il ne se passe pas un jour de l’année sans que des personnes soient tuées au nom de l’islam.

En fait, aucune idéologie n’a été aussi génocidaire que l’islam.

Aucune idéologie n’a été si sanguinaire depuis si longtemps, depuis des siècles.

Et aucune idéologie n’a jamais été aussi hostile à la liberté, à la femme, et aux droits de l’homme.

Il serait temps que ça s’arrête. Pour de bon. Mais ça ne s’arrêtera pas. C’est le plus grand danger pour l’homme mais les écologistes préfèrent s’intéresser au danger climatique pour l’homme. C’est le système le plus meurtrier mais les médias préfèrent montrer du doigt les néo-nazis et suprémacistes blancs, qui représentent une microscopique minorité.

C’est la religion du génocide alors on dit d’elle que c’est la religion d’amour, de tolérance et de paix.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : traduction © Prescilla Stofmacher pour Dreuz.info.

* En achetant le livre avec ce lien, vous soutenez Dreuz qui reçoit une commission de 5%. Cette information est fournie pour assurer une parfaite transparence des conséquences de votre action, conformément à la recommandation 16 CFR § 255.5 de la Federal Trade Commission.

 

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6 juin 2025 5 06 /06 /juin /2025 23:49
La Chine réécrit-elle son histoire ?

Entretien croisé avec Anne Cheng, sinologue, titulaire de la chaire d’Histoire intellectuelle de la Chine, au Collège de France, et Nicolas Idier, historien et sinologue rattaché au Centre de Recherche de l’Extrême-Orient, Paris-Sorbonne. Ces spécialistes reviennent sur la réécriture de l’histoire qu’opèrent depuis quelques années les autorités de Pékin, pour mieux en comprendre la genèse.

Sciences et Avenir : A chaque discours officiel, à commencer par le Président Xi Jinping, est évoquée une civilisation chinoise qui aurait été ininterrompue depuis 5000 ans…. Est-ce historiquement juste ?

Anne Cheng : C’est une formule qui s’est imposée assez récemment dans les années 2000. Jusqu’à présent les datations en Chine se fondaient sur les Mémoires historiques de Sima Qian (145-89), le grand historien de l’époque des Han, qui font commencer la chronologie chinoise attestée à 841 av. J.-C, soit le début de la dynastie des Zhou occidentaux. C’est-à-dire au total trois millénaires. En 1996, le gouvernement chinois a lancé un vaste projet pour déterminer une chronologie fiable des trois premières dynasties de l’antiquité (Xia, Shang et Zhou). En réalité, l’enjeu au cœur de cette surenchère de millénaires était de « tirer au maximum sur la corde », pour faire remonter la civilisation chinoise aussi haut dans l’antiquité que les civilisations égyptienne et mésopotamienne.

Pour quelles raisons ?

AC : Après un voyage en Egypte où il s’est aperçu que l’histoire des anciens Egyptiens remontait jusqu’à 2350 av.J.C, le responsable en chef du programme pour établir une chronologie fiable des trois premières dynasties chinoises s’est dit « nous Chinois devrions parvenir aux mêmes résultats » que ces civilisations de la Méditerranée. Il a convaincu le gouvernement chinois de financer « le projet de chronologie des trois premières dynasties» en l’incluant dans le 9e Plan Quinquennal (1996-2000).

Est-ce pour cela que la Chine a lancé un vaste programme archéologique pour justifier l’origine de son histoire dans des temps plus anciens ?

AC : En effet, un comité spécial supervisé par l’historien Li Xueqin – à  l’époque directeur de l’Institut d’histoire de l‘Académie des sciences sociales de Chine – a recruté 200 savants dans diverses disciplines (histoire, astronomie, archéologie, physique…) pour collaborer, effectuer des datations au carbone 14 et parvenir ainsi à faire remonter le début de la chronologie chinoise à l’année 2070 av. J.C. Ce résultat a été annoncé dans un rapport en novembre 2000. La dynastie Xia qui jusque-là avait toujours été considérée comme une dynastie mythique, s’étend désormais de 2070 à 1600 avant l’ère chrétienne, suivie des Shang de 1600 jusqu’à la conquête des Zhou en 1046. Plus récemment en 2001, le gouvernement chinois a lancé une suite à ce projet des Trois dynasties intitulé : « Exploration des origines de la civilisation chinoise » pour tenter de faire remonter tout cela encore un peu plus loin.

Nicolas Idier : Pendant longtemps, l’unité construite de la civilisation chinoise s’est basée sur ce facteur très fort que leur écriture était apparue vers 1500 av. J.C. Ces nouvelles dates fixées à 2070 av.J.C d’une origine plus ancienne de la Chine font voler en éclat ce qui a été longtemps le principal facteur d’unification de cette civilisation.

Une histoire continue de la Chine depuis 5000 ans est donc un mythe ?

AC : Si l’on comprend l’histoire comme la période pour laquelle ont été retrouvés les premiers vestiges d’écriture – sur les carapaces de tortues et sur les os d’ovidés et de bovidés – c’est effectivement inexact. Les inscriptions dites oraculaires, qui sont les ancêtres des écritures chinoises modernes,  datent au mieux de la dynastie Shang, il y a environ 3000 à 3500 ans. Nous sommes donc loin de la vulgate officielle des 5000 ans d’histoire continue….

Cette question des origines s’est-elle posée à d’autres moments dans l’histoire de la Chine?

NI : Au XVIIIe siècle, des Jésuites européens ont mené une politique un peu similaire en s’interrogeant sur les plus anciennes civilisations. Certains considéraient que c’était l’Egypte, d’autres la Chine.

AC : Depuis les années 1950, l’archéologie chinoise est une discipline scientifique au service d’un programme politique : il y a un rapport étroit entre archéologie et nationalisme. Il ne s’agit pas d’une exclusivité chinoise car rappelons-nous que l’Allemagne nazie avait agi de même (lire Sciences et Avenir n°724).

  Affiche des « Douze valeurs cardinales du socialisme », parmi lesquelles le terme « wenming », la « civilisation ». © Sipa

Dans votre cours du Collège de France, vous dites que le terme chinois wenming (civilisation) est actuellement omniprésent dans la rhétorique et la propagande officielles du Parti. Pourquoi l’usage de ce mot est-il si important aux yeux des dirigeants ?  

AC : L’apparition du terme wenming parmi les « 12 valeurs cardinales du socialisme* », adoptées depuis le XVIIIe congrès de novembre 2012est visible partout, que ce soit dans la rue, les restaurants, les écoles, les hôpitaux ou ailleurs. C’est cette récurrence permanente qui m’a intriguée. Après la Révolution culturelle (1966-1976), période pendant laquelle la Chine a détruit tout ce qu’elle pouvait encore détruire de sa vieille culture, le pays met désormais la civilisation en avant comme pour remplacer ce qui a été consciencieusement démoli. Or, ce concept… est une invention japonaise de l’ère Meiji (1868-1912) ! Les Japonais, comme on le sait, ont repris d’anciens termes du vocabulaire antique chinois, qu’ils ont recombinés à leur façon pour traduire les concepts occidentaux tels que la « philosophie », la « religion », ou la « civilisation ».  Et la Chine a repris ces concepts « clés en main ». Wenming s’écrivant en kanji – caractères japonais empruntés au chinois-, personne ne s’est souvenu de l’origine de ce terme. Au point que l’histoire officielle raconte qu’il s’agit d’une expression trouvant son origine dans l’Antiquité chinoise ! Ce qui est faux. Dans le contexte antique, cela décrit quelque chose de raffiné et de lumineux, ce qui n’a rien à voir avec la définition européenne du mot civilisation !

La notion de civilisation n’existait-elle pas en Chine auparavant ?

AC : La Chine, qui se dit Zhong Hua en chinois, se considère comme « LA » civilisation ! Et tout ce qui est en dehors de ce Zhong Hua, ce qui est périphérique, ce sont « les autres » !

Votre cours au Collège de France s’intitule : « la Chine est-elle (encore) une civilisation »? Pourquoi une telle interrogation ?

AC : Je pose précisément cette question quelque peu provocatrice parce que le discours officiel chinois se complait à évoquer la grandeur de la civilisation chinoise, tout en essayant de faire oublier toutes les violences du régime maoïste. Que ce soit les évènements de la Révolution culturelle ou ceux de la place Tian’ anmen (1989) : ou encore la campagne « anti-droitière » (1950-1960), qui vit périr des milliers de gens dans des camps. Le paradoxe que je dénonce c’est que la Chine se gargarise de son histoire tout en l’effaçant consciencieusement. Elle cultive une amnésie et, au mieux, une mémoire extrêmement sélective. Utiliser constamment la référence au « siècle de l’humiliation », (XIXe-XXe siècle), tout de suite après les évènements de Tian’ anmen dans les années 1990, c’est précisément pour faire oublier ce qui s’y est passé et tout ce qui a précédé. La soudaine résurgence du mot civilisation n’est pas le signe d’une renaissance, mais une tentative pour faire oublier un passé qui ne passe pas.  Avec la chute du mur de Berlin (1989) et l’implosion de l’Union soviétique qui a suivi, les autorités chinoises se sont dit que la « perestroïka » russe n’était pas l’exemple à suivre. L’effondrement de l’URSS est une clé de compréhension du tour de vis chinois.

NI : Les Chinois veulent à tout prix créer un récit national montrant l’unité de cette nation, par peur panique des divisions internes ! Ce monolithisme – que beaucoup de Chinois acceptent – sert à cimenter le peuple en lui montrant que ce qui se passe dans les démocraties n’est qu’instabilité et désordre. Cela légitimise tous les discours gouvernementaux. Tous les Chinois sont abreuvés, sur les réseaux sociaux, dans les livres ou par les productions audiovisuelles, dessins animés ou séries télé ventant un âge d’or mythologique réécrit en permanence.

 Des gardes rouges chinois retirent deux antiques lions de pierre d’une rue de Pékin, le 25 aout 1966. Pendant la révolution culturelle, les morts d’ordre étaient: « Détruire la vieille culture ». ©AFP

Est-ce pour cette raison que tous les lieux patrimoniaux détruits notamment lors de la Révolution culturelle ont été reconstruits à neuf, en ciment ?

AC : Comme le disait Simon Leys (1935-2014), au moment de la Révolution culturelle, il ne restait déjà plus grand-chose à détruire. Aujourd’hui, on assiste à une « Disneylandisation » du pays. En même temps que l’on reconstruit des temples en ciment, on réinvente une mythologie. Les nouvelles générations ne connaissant rien d’autre, tout cela passe très bien. Ce qui prime pour les Chinois, en particulier les Han majoritaires, c’est de vivre dans un pays en paix et prospère.

NI : Rappelons que les troupes nationalistes qui ont quitté la Chine continentale en 1949 pour Taïwan ont emporté avec elles d’énormes quantités d’œuvres d’art : des bronzes, des peintures… Leur légitimité politique s’est aussi appuyée sur ce passé. Les rares grands objets d’art chinois qui n’ont pas été détruits se trouvent toujours à Taïwan !

Vous dites qu’il faut décentrer le regard sur la Chine pour comprendre son avenir, en ajoutant « si elle en a un »…. Pourquoi ?

AC : La Chine à mon sens est une sorte de paquebot… qui, s’il poursuit sa lancée, fonce droit sur l’iceberg. Cela prendra du temps mais je pense que tous les pays qui se revendiquent comme étant de grandes civilisations et qui n’en sont plus, ne peuvent tenir longtemps. La Chine « tient » grâce à sa prospérité économique, sa puissance militaire et géopolitique. Mais si l’on se projette au-delà de l’écran de fumée que l’on nous sert, nous voyons bien qu’elle perd sa créativité. A force d’empêcher les gens de penser, de les emprisonner dès qu’ils sortent du rang, de les empêcher d’écrire librement, les idées nouvelles et novatrices ne se forgent plus. Le pouvoir devient technocratique, « orwellien », détenant toutes les manettes du pouvoir mais incapable de créer.  Comment bâtir une civilisation là-dessus ? Aucun pays au monde n’a détruit son patrimoine comme la Chine. Même la Russie stalinienne ne l’a pas fait à pareille échelle.

NI : L’idée est de créer une sorte de « jour sans fin », où tout serait harmonieux. Tout devient mythique. Le passé est un âge d’or, l’avenir, une science-fiction. Reste qu’il existe en Chine des individualités qui sauront ouvrir des brèches le jour venu.

Pour en savoir plus :

Lien vers les cours d’Anne Cheng au Collège de France : https://www.college-de-france.fr/site/anne-cheng/course-2020-2021.htm

« La Chine pense-t-elle ? », Leçon inaugurale d’Anne Cheng, Edition Collège de France/Fayard, réed.2015, 45p., 10,20€

« Bibliothèque chinoise », collection biligne dirigée par Anne Cheng, Marc Kalinowski Stéphane Feuillas, Les Belles-Lettres, (trente titres parus depuis 2010)

« Nouvelle jeunesse, » Nicolas Idier, aux éditions Gallimard, 2016, roman qui aborde directement la question de l’héritage impossible.

Source: https://www.sciencesetavenir.fr

 

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5 juin 2025 4 05 /06 /juin /2025 11:04

Lazare : ça ne vous interpelle pas que aucun des pays musulmans n'en veuillent  des palestiniens ?

Hitler et le Mufti : retour sur l’alliance entre le nazisme et et le mouvement national palestinien
Ou comment profiter de la Journée internationale de la Shoah pour taper sur Israël…

A l’occasion du 27 janvier, Journée internationale de la mémoire des victimes de la Shoah, l’historien et militant anti-israélien Jean-Pierre Filiu a exposé sur France Inter un des multiples arguments mensongers de son récent livre : celui qui prétend que Nétanyahou aurait faussement accusé le grand mufti Al-Husseini de complicité dans la Shoah pour servir ses intérêts idéologiques. En réalité, comme je l’avais souligné à l’époque, ce sont la gauche israélienne et européenne qui ont occulté avec complaisance l’implication du Mufti pronazi dans l’élaboration et dans l’exécution du projet hitlérien d’extermination des Juifs.

Hadj Amin Al-Husseini, fondateur du mouvement national palestinien (et oncle de Yasser Arafat), était non seulement un nazi convaincu, mais il a activement incité les dirigeants nazis et Hitler lui-même à activer la “Solution finale”, comme je le relate ci-dessous dans mon livre Le Sabre et le Coran. Rétrospectivement, on ne peut que s’interroger sur les motivations de la France qui a libéré le mufti nazi en 1945 en le faisant échapper à la potence. La réponse est que la diplomatie française pressentait le rôle qu’Al-Husseini, comme Arafat plus tard, pouvait jouer pour contrer le sionisme et la renaissance nationale juive en Eretz Israël…

Dans l’extrait suivant de mon livre, Le Sabre et le Coran, j’évoque l’implication active du Mufti de Jérusalem dans la politique anti-juive du Troisième Reich, ses relations amicales avec Hitler et son rôle d’incitation actif en vue de l’extermination des Juifs d’Eretz-Israël (qui resta heureusement à l’état de projet). Ces pages sont versées au dossier historique passionnant des rapports entre nazisme, islamisme et palestinisme, dossier encore largement inexploré pour des raisons évidentes.

Les Frères musulmans et la question palestinienne

L’implication des Frères musulmans dans la question palestinienne est étroitement liée à leurs relations avec le Haut Comité arabe et son dirigeant, le Mufti de Jérusalem Haj Amin Al-Husseini. Le Guide des Frères musulmans et le Mufti partagent une même vision du monde, une même haine des Juifs et de l’Angleterre, et une même admiration pour les régimes fasciste et hitlérien. Dès 1935, le frère du Guide suprême, Abd Al-Rahman Al-Banna, se rend en Palestine, où il rencontre Al-Husseini. De son côté, Hassan Al-Banna écrit au Mufti pour l’assurer de son soutien 24. Les deux hommes vont établir une collaboration étroite, et des liens personnels qui se poursuivront jusqu’à la mort d’Al-Banna en 1949. Leur collaboration se traduit par une aide réciproque : les Frères musulmans collectent des fonds pour le Haut Comité arabe de Husseini, et ce dernier leur apporte une justification idéologique et des thèmes de propagande, grâce auxquels les Frères musulmans galvanisent les foules égyptiennes et attirent des milliers de membres et de sympathisants. Jusqu’au milieu des années 1930, la question palestinienne n’avait joué quasiment aucun rôle dans la politique égyptienne. Certains écrivains et hommes politiques égyptiens avaient même exprimé leur intérêt et leur admiration envers les pionniers sionistes, à l’instar du célèbre penseur musulman Rashid Rida, rédacteur en chef du journal Al-Manar 25. Mais les émeutes de 1936 fomentées par le Mufti de Jérusalem et leurs répercussions en Égypte vont profondément modifier la situation.

 Au début de l’été 1936, le Haut Comité arabe envoie des émissaires en Égypte, afin de mobiliser les autorités religieuses, gouvernementales et les médias en faveur de la cause arabe en Palestine 26. Pour sensibiliser l’opinion arabe, ils prétendent que les Juifs ont voulu profaner les Lieux saints musulmans à Jérusalem, prétendument pour « reconstruire le troisième Temple sur l’emplacement de la mosquée d’Omar ». Cette rumeur est répercutée par les mosquées, dans lesquelles les prédicateurs déclarent que c’est une obligation religieuse pour chaque musulman de s’engager dans le jihad en faveur de la Palestine. La campagne de propagande est relayée par des comités de solidarité, qui organisent des manifestations et des collectes en faveur de leurs « frères » arabes en Palestine. Certains membres des Frères musulmans égyptiens prennent part aux émeutes anti-juives en Palestine entre 1936 et 1939 25. Lors de la première guerre israélo-arabe de 1947-48, l’engagement des Frères musulmans se manifestera par l’envoi de volontaires pour « combattre les Juifs ». Nous reviendrons sur cet épisode, dans lequel Saïd Ramadan, gendre d’Al-Banna et père de Tariq Ramadan, a joué un rôle important 27.

Très rapidement, la cause arabe en Palestine sert de prétexte à de violentes attaques contre les Juifs égyptiens, accusés d’être une « cinquième colonne » sioniste. En mai 1936, les Frères musulmans appellent au boycott des magasins juifs en Égypte, instaurant ainsi une pratique que l’on retrouvera en Europe lors de la nouvelle vague d’antisémitisme des années 2000-2002 28. Des tracts sont distribués, appelant au boycott des marchandises et des magasins juifs. Le journal Al-Nadhir publie une rubrique régulière intitulée « Le danger des Juifs d’Égypte ». Il publie également les noms et adresses des hommes d’affaires juifs et de journaux accusés d’être « aux mains des Juifs ». Quant à l’organe des Frères musulmans, Jaridat al-Ikhwan al Muslimin, il publie à la fin des années 1930 de nombreux articles accusant les Juifs de conspirer contre l’Islam. Il les accuse tantôt d’avoir intrigué contre le prophète, reprenant les thèmes de l’antijudaïsme musulman traditionnel, tantôt de « comploter en vue de détruire le monde » et d’être les instigateurs du mouvement communiste international 29.

La campagne de boycott des magasins juifs en Egypte, organisée tout d’abord par les Frères musulmans, est très vite reprise par d’autres mouvements et partis politiques, parmi lesquels Jeune Egypte, qui en fait sa principale activité politique à partir de 1939. Un comité pour le boycott des Juifs d’Egypte est également constitué à l’université Al-Azhar, distribuant des tracts aux étudiants. Ces appels au boycott se traduisent fréquemment par des violences physiques à l’encontre des Juifs, les manifestants se rendant souvent dans le quartier juif du Caire pour trouver un exutoire à leur haine. L’hostilité envers les Juifs s’exprime également par la multiplication des menaces et des mises en garde envers les Juifs égyptiens, appelés à se dissocier publiquement du sionisme dans des articles et des lettres ouvertes publiées dans la presse 30.

De son côté, Al-Husseini dirige les émeutes anti-juives en Palestine, qui redoublent d’intensité en 1936. Obnubilé par l’idée d’une alliance stratégique avec l’Allemagne nazie, il multiplie les contacts avec ses représentants diplomatiques. Dès 1933, il entre ainsi en contact avec le consul allemand à Jérusalem, peu de temps après l’accession au pouvoir d’Adolf Hitler 31. Dans l’esprit d’Al-Husseini, il s’agit de mettre fin à l’installation des Juifs en Palestine, mais aussi de combattre le « judaïsme mondial » en s’alliant avec Hitler. Après la promulgation des lois raciales de Nuremberg, les télégrammes de félicitations affluent de Palestine et d’autres pays arabes.

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Hitler, Al-Husseini et l’alliance germano-islamique

Pourtant, Hitler se montre tout d’abord réticent à cette idée d’alliance germano-islamique. Les nazis estiment que l’émigration juive en Palestine n’est pas une mauvaise chose, car « ils ne pourront pas s’y enraciner », comme l’explique le rédacteur en chef du journal du parti national-socialiste, Angriff, après une visite en Palestine en 1937 32. « Leurs fortunes s’épuiseront, et les Arabes les liquideront ». Mais le Mufti ne se décourage pas pour autant, et poursuit ses tentatives. En juillet 1937, il rencontre à nouveau le consul général allemand Doehle à Jérusalem, et plaide pour une aide de l’Allemagne hitlérienne pour combattre les Juifs. Al-Husseini décide également d’envoyer un agent à Berlin, pour établir un contact permanent avec les puissances de l’Axe.

C’est seulement en juillet 1937, après la publication du rapport de la commission royale anglaise présidée par Lord Peel, qu’Hitler change de politique. La commission Peel recommande en effet la partition de la Palestine, et la création de deux états séparés, juif et arabe. A partir de ce moment, l’Allemagne décide de s’engager aux côtés des Arabes et de leur apporter son soutien. Des programmes de propagande anti-juive sont diffusés sur les ondes en arabe, et des fonds sont envoyés au Mufti 33. Ce rapprochement culminera pendant la guerre, avec la création au printemps 1943 de la première division des Waffen-SS musulmane bosniaque (Handzar), qui compte plus de 12 000 hommes. Le Mufti, installé à Berlin en 1941, passera en revue cette unité à de nombreuses reprises en Croatie, en France et à Bneuhammer, en Silésie. La division Handzar se rendra tristement célèbre, en perpétrant de nombreux crimes de guerre en Yougoslavie : massacres, viols, pillages, et incendies de villages entiers avec leurs habitants. Selon l’historienne Bat Ye’or, ses atrocités « choquèrent même les Allemands. Femmes, enfants, vieillards furent tués à coups de hache, empalés, enterrés vivants, suspendus à des crocs de boucherie, ensevelis dans des fosses sous la chaux vive après avoir été sauvagement mutilés » 34.

De son côté, Haj Amin Al-Husseini publiera un pamphlet antisémite intitulé « Islam und Judentum » (Islam et judaïsme) et le distribuera aux soldats de la division Handzar. Le 28 novembre 1941 a lieu la rencontre tant attendue par Al-Husseini, préparée par des entretiens préliminaires avec le dirigeant SS Himmler et le ministre des Affaires étrangères Von Ribbentrop. La transcription de la conversation entre Husseini et Hitler a été publiée après la guerre.

Le grand mufti commence par remercier le Führer pour la sympathie dont il a toujours fait preuve envers le monde arabe, et envers la cause palestinienne en particulier… Les pays arabes sont fermement convaincus que l’Allemagne va gagner la guerre. Les Arabes sont les alliés naturels de l’Allemagne, ayant les mêmes ennemis que l’Allemagne, à savoir les Anglais, les Juifs et les communistes… Ils sont donc disposés à coopérer de tout cœur avec l’Allemagne et à participer à la guerre, notamment en constituant une légion arabe… 35.

Dans sa réponse, Hitler témoigne sa sympathie au Mufti, mais refuse d’engager des troupes allemandes supplémentaires au Moyen-Orient, pour renforcer l’Afrika Corps de Rommel. Toutefois, il promet à Husseini, « qu’une fois que la guerre contre la Russie et l’Angleterre sera gagnée, l’Allemagne pourra se concentrer sur l’objectif de détruire l’élément juif demeurant dans la sphère arabe sous la protection britannique » 36. Après cette entrevue, le Mufti restera l’hôte de l’Allemagne, participant à la propagande nazie à travers les programmes de Radio Berlin à destination des pays arabes. Dans ses émissions, il incite les Arabes à « tuer les Juifs » et fait l’éloge de la « solution finale ». « Si, à Dieu ne plaise, l’Angleterre était victorieuse, les Juifs domineraient le monde » déclare-t-il ainsi le 11 novembre 1942. « Mais si l’Angleterre et ses alliés sont vaincus, la question juive, qui constitue pour nous le plus grand danger, sera définitivement résolue ».

Obnubilé par la « question juive », Al-Husseini intervient à plusieurs reprises pour mettre en échec des projets visant à échanger des Juifs contre des prisonniers ou de l’argent. Lorsqu’Adolf Eichmann envisage d’échanger des prisonniers de guerre allemands contre cinq mille enfants juifs, et d’envoyer ces derniers en Palestine, avec l’accord du gouvernement anglais, Husseini proteste personnellement, et obtient finalement gain de cause : les enfants juifs seront exterminés dans les chambres à gaz en Pologne 37. Après la défaite de l’Allemagne, Husseini est recherché pour les crimes de guerre commis en Bosnie par la division Handzar. Il parvient à fuir l’Allemagne et à gagner la France, où il est brièvement incarcéré. Mais la France a tôt fait de le relâcher, et c’est son ami Hassan Al-Banna qui va lui venir en aide, et le faire échapper à la potence, en lui permettant de trouver refuge en Égypte en 1946, et d’échapper ainsi aux poursuites pour crimes de guerre. L’aide apportée au Mufti par les Frères musulmans se traduit notamment par une campagne dans la presse égyptienne et par des appels incessants au gouvernement pour qu’il donne asile à Husseini. Depuis la fin de la guerre, Al-Banna entretient des contacts suivis à ce sujet avec la Ligue arabe 38. Curieusement, cet épisode – qui en dit long sur les affinités du Guide des Frères musulmans avec le nazisme – est rapporté par Tariq Ramadan lui-même, qui se vante que son grand-père ait « préparé et organisé l’exil politique [de Husseini] en Égypte en 1946 » 39.

Le Mufti, les Frères musulmans et le nazisme : alliance tactique ou connivence idéologique ?

Les liens entre le Mufti Haj Amin Al-Husseini, les Frères musulmans et l’Allemagne nazie ne furent pas seulement le résultat d’une alliance de circonstance, pour lutter contre leur ennemi commun, l’Angleterre. Ils traduisaient une profonde convergence idéologique et politique, dont témoignent de nombreuses déclarations. Certes, les Frères musulmans n’étaient pas les seuls à subir l’influence du fascisme et du nazisme, dans l’Égypte des années 1930-40. Mais ce sont les seuls à avoir établi une véritable alliance avec le Mufti pro-nazi Al-Husseini, fondée sur leur haine commune des Juifs. Les archives du haut commandement de l’armée allemande, capturées par les alliés, ont révélé que c’étaient les fonds mis à la disposition du Mufti par l’Allemagne nazie qui lui avaient permis d’organiser et de mener à bien la « révolte de Palestine » dans les années 1936-1939 40.

Le Mufti a développé une activité intense pendant la guerre, pour empêcher que des rescapés juifs ne parviennent en Palestine, alors même que les artisans de la Solution finale étaient prêts à sauver des enfants juifs, contre de l’argent ou contre des prisonniers de guerre. Contrairement à ce qui a parfois été soutenu 41, il ne fait aucun doute que le Mufti était parfaitement informé de la politique d’extermination des Juifs, et qu’il l’approuvait sans réserve. Ceci ressort notamment des relations suivies qu’il a entretenues avec plusieurs dirigeants nazis, parmi lesquels Heinrich Himmler, von Ribbentrop et Adolf Eichmann, pour lequel Al-Husseini éprouvait une admiration sans borne. Dans son journal intime, il qualifie ainsi ce dernier de « joyau intime » et de « plus grand ami des Arabes » 42.

Les contacts entre Al-Husseini et Eichmann sont apparus au grand jour lors du procès d’Eichmann, qui s’est tenu à Jérusalem en 1961. Lors de ce procès, le procureur général Gideon Hausner a produit des documents établissant que le Mufti avait été reçu au début 1942 par Adolf Eichmann, qui lui avait fait un exposé sur la « solution finale ». « Le Mufti fut si fortement impressionné qu’il demanda aussitôt à Himmler de désigner quelqu’un de l’équipe d’Eichmann en tant que son conseiller personnel, pour l’aider à “résoudre définitivement” la question juive en Palestine, une fois qu’il serait réinstallé dans ses fonctions par la victoire de l’Axe. Eichmann accepta cette offre » 43. Selon un témoin du procès de Nuremberg, le Mufti aurait même rendu visite personnellement à Adolf Eichmann à l’intérieur du camp d’extermination d’Auschwitz, et « incité les gardes faisant fonctionner les chambres à gaz à travailler avec plus d’ardeur » 44.

Selon toute logique, Al-Husseini aurait dû faire partie des dirigeants de l’Allemagne nazie et de leurs complices qui ont été jugés après la guerre et condamnés pour leurs crimes. Mais sa libération par la France et l’aide apportée par Hassan Al-Banna, guide suprême des Frères musulmans, lui ont permis d’échapper aux procès de l’après-guerre, et de poursuivre son activité politique jusqu’à sa mort en 1974. Cet épisode, loin d’être anecdotique, illustre la connivence idéologique entre les Frères musulmans et le Mufti de Jérusalem. La haine de l’Occident et des Juifs, portée à son paroxysme chez Al-Husseini, se retrouve notamment chez celui qui va devenir l’idéologue principal des Frères, et qui n’est encore en 1945 qu’un obscur écrivain : Sayyid Qutb.

(Extrait de Paul Landau, Le Sabre et le Coran, éditions du Rocher 2005)

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Pierre Lurçat pour Dreuz.info.

Notes :

  1. Al-Banna, Mémoires du message et du prêcheur (en arabe), Le Caire, s.d., cité par O. Carré et M. Seurat, op. cit. pp.11-12.
  2. Cité par Mitchell, The Society of the Muslim Brothers, p.6.
  3. Mitchell, op. cit. p.7.
  4. Voir Matthias Küntzel, op. cit.
  5. Cité par M. Küntzel, op. cit.
  6. Episode raconté par le Sheikh Youssouf Qaradawi, dans un sermon du vendredi prononcé le 14 mars 2003 au Qatar, et publié sur le site Internet islamophile.org. Sur Qaradawi, voir infra, chapitre 11, L’Oumma islamiste de Tariq Ramadan.
  7. Voir Gudrun Krämer, The Jews in Modern Egypt, 1914-1952, p.140 et s., Londres 1989.
  8. Krämer, op. cit. p.142.
  9. Voir T. Ramadan, Aux sources du renouveau musulman, p.206, Tawhid 2002. Sur le rôle du frère d’Al-Banna, voir Mitchell, op. cit. p.55.
  10. Krämer, op. cit. p.144.
  11. Olivier Carré et Michel Seurat, op. cit. p. 31. Voir aussi Richard Mitchell, The Society of the Muslim Brothers, p. 55
  12. Voir chapitre 3, Said Ramadan et l’implantation des Frères musulmans en Europe.
  13. Voir Itshak Landau, « La nouvelle campagne de boycott d’Israël », bulletin no. 4/5 de l’Observatoire du Monde juif.
  14. Sur les liens entre Haj Amin Al-Husseini et Hitler, voir notamment K. Timmerman, Preachers of Hate, chapitre 5, Crown Forum, New York 2003 ; Joseph Schechtman, The Mufti and the Fuehrer, Thomas Yoseloff, New York 1965.
  15. Voir James Jankowski, « Zionism and the Jews in Egyptian Nationalist Opinion », in Egypt and Palestine, A Millenium of Association, Ben Zvi Institute, Jérusalem 1984.
  16. J. Jankowski, art. cit. p. 328.
  17. Cité par Bernard Lewis, Sémites et antisémites, Fayard 1987.
  18. Voir Y. Kerem, « La destruction des communautés sépharades des Balkans par les Nazis », article communiqué par l’auteur.
  19. Bat Ye’or, Juifs et chrétiens sous l’Islam, Les dhimmis face au défi intégriste, p.209-210, Berg international 1994.
  20. Compte-rendu de l’entretien entre le Führer et le Grand Mufti de Jérusalem le 30 novembre 1941, Documents on German Foreign Policy, 1918-1945, cité dans Walter Laqueur, The Israel-Arab reader, Penguin Books 1970, pp. 106-107.
  21. Cité par K. Timmerman, op. cit. p.109.
  22. Cet épisode est relaté par Paul Longrear et Raymond McNemar, « The Arab/muslim nazi connection », cité dans K. Timmerman, op. cit. p.110.
  23. Mitchell, op. cit. p. 56.
  24. T. Ramadan, Aux sources du renouveau musulman, note 60 p. 206.
  25. Voir notamment Paul Giniewski, De Massada à Beyrouth, une leçon d’histoire, Presses universitaires de France 1983.
  26. Ainsi, Henry Laurens écrit que « l’arrivée [du Mufti] en Allemagne coïncide avec le début de la solution finale et jusqu’ici on a pas trouvé de preuves archivistiques démontrant qu’il ait eu connaissance de ce qui se passait alors » (Le Retour des exilés, la lutte pour la Palestine de 1869 à 1997, p. 560, Robert Laffont 1998).
  27. Cité par P. Giniewski, op. cit. p. 119.
  28. Gideon Hausner, Justice à Jérusalem, Flammarion 1976.
  29. Cette accusation a été formulée par un des adjoints d’Eichmann, Dieter Wisliceny, lors de son procès à Nuremberg. Voir Lewis, Sémites et antisémites.

 

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31 mai 2025 6 31 /05 /mai /2025 23:56
Où étaient les Ukrainiens le 6 juin 1944 ?

Le colonel Pierre-Louis Bourgoin

Le 80e anniversaire du débarquement et de la bataille de Normandie a été commémoré ce 6 juin 2024, plus particulièrement sur la plage d’Omaha Beach à Saint-Laurent-sur-Mer en présence du président auto-prolongé d’Ukraine.

La veille, une cérémonie a eu lieu à Plumelec, dans le Morbihan, pour rendre hommage aux premiers soldats français, volontaires des SAS (Special Air Service), parachutés pour fixer les Allemands et encadrer le maquis de Saint-Marcel, fort de 2.500 hommes.

Bref rappel de faits historiques :
Entraînés en Angleterre par le lieutenant David Stirling, 500 paras français sont commandés par le colonel Pierre-Louis Bourgoin, un pied-noir natif de Cherchell, patron du 4e Bataillon d’Infanterie de l’Air, renommé en 1944 2ème régiment de chasseurs parachutistes.
Une première vague de 200 paras est larguée sur Saint-Marcel dans la nuit du 5 au 6 juin, qui sont rejoints le lendemain par le reste du régiment et son colonel, surnommé « le manchot ». Mitraillé par un avion allemand en Tunisie, souffrant de multiples blessures, il avait été amputé du bras droit. Ce personnage de roman a été immortalisé par Henri Nassiet dans le film d’Alexandre Esway « Le bataillon du ciel », tiré du livre de Joseph Kessel relatant les faits d’armes et l’héroïsme de ces jeunes patriotes français.

Parmi eux, les lieutenants Pierre et Michel de Camaret, ce dernier nommé compagnon de la Libération, qui seront en octobre 1972, parmi les cofondateurs du Front National.
Le caporal Emile Bouétard fait partie du premier stick parachuté dans la soirée du 5 juin. A l’atterrissage, son parachute s’accroche aux branches d’un arbre. Il est blessé, tente de se dégager, mais il est découvert et tué par un SS ukrainien, membre de l’Ost Legion qui a encerclé les paras commandés par le lieutenant Marienne.
Très actif dans ce secteur, le 261ème escadron de cavalerie ukrainien est engagé en Bretagne auprès des forces allemandes pour faire la chasse aux résistants, notamment ceux du maquis de Saint Marcel qui ont accompli l’un des plus hauts faits d’armes de la Résistance.

Des massacres sont commis par le 261ème escadron de cavalerie ukrainien et le 708e bataillon d’infanterie géorgien. Des assassinats et déportation de civils sont perpétrés par les Ukrainiens et les Géorgiens. Les châteaux de Sainte-Geneviève et des Harys-Béhélec, puis les fermes et le bourg de Saint-Marcel le 27 juin 1944 sont totalement incendiés par les hommes de ces deux unités.
Effrayés par les atrocités commises par leurs concitoyens, une poignée d’Ukrainiens ont déserté et rejoint la Résistance.
Le 6 juin 1944, sur les plages de Normandie, des ukrainiens sont dans les casemates allemandes et mitraillent les soldats alliés qui débarquent des LST (landing ship tank) parmi lesquels se trouvent d’autres ukrainiens de nationalité canadienne. D’ailleurs, au cimetière militaire canadien de Cintheaux (Calvados) sont inhumés 84 soldats canadiens d’origine ukrainienne tombés en juin 1944.
Crée en Russie en novembre 1943, l’Ostbataillon 634 a été transféré en Bretagne début 44 à Landernau. Composé d’ukrainiens, l’Ostbataillon 634 s’installe dans le KVGr. de Quimper/Clohars.

Dans la 10ème division SS « Frundberg » ils sont 1.000 sous les ordres du général Harmel, de retour en France en juillet 1944 pour s’opposer aux forces alliées qui viennent de débarquer en Normandie. Cette division ukrainienne est repoussée par les américains à Barenton, effectue une contre-attaque avec ses derniers chars, permettant son retrait. Dans la nuit du 17 août 1944, la division arrive sur le secteur de Putanges, à environ 18 km à l’ouest d’Argentan. La nuit suivante, elle marche sur Villedieu-lès-Bailleul, à 3 kilomètres environ au sud-ouest de Trun. Après le 19 août 1944, la Poche de Falaise se referme sur la division. La poche devient une véritable fournaise, un « chaudron » dont peu sortiront indemnes.

A noter au passage la présence d’une importante colonie ukrainienne en Normandie installée dans les années 1920-30 en même temps que les polonais et les russes fuyant le communisme. Bon nombre d’entre eux travaillaient alors dans les mines ou la sidérurgie de la région de Caen.
Mais c’est sur le front de l’Est que les unités ukrainiennes de l’armée allemandes font le plus parler d’elles.
Dans les rangs de l’Armée allemande, il y a des représentants des différents peuples de l’URSS, des collaborateurs ukrainiens (certainement les plus nombreux) et, à partir des effectifs de Kiev et de Bucovine sont formés des bataillons de la police de sûreté ukrainienne Schutzmannschaft, dite « Chouma », sous les numéros 109, 114, 115, 116, 117, et 118. Leur rôle principal est la lutte contre les partisans soviétiques.

Le 201e bataillon Schutzmannschaft est créé en octobre 1941, spécialement pour la lutte armée contre les partisans biélorusses et l’extermination des Juifs. Il est commandé par le major Eugène Pobihus (polonais). À la mi-mars 1942, le bataillon est transféré en Biélorussie, sous le nom de Sous-division de la 201e division de police, qui, avec d’autres brigades et bataillons, est en activité sous le commandement de l’Obergruppenführer SS Erich von dem Bach-Zelewski. Ils prennent part à l’extermination de civils soviétiques, à Zolotchiv, Ternopil, Sataniv, Vinnytsia, et dans d’autres villes et villages, en Ukraine et en Biélorussie.
La police du district de Raïon de Ratne, sous la direction de Logvinski et Seniok, ensemble avec le 15e Schutzbataillon du régiment de police détruit le 23 septembre 1942, le village de Kortelisse. Le village est entièrement incendié et 2 892 habitants (dont 1 620 enfants) sont fusillés. Les villages voisins de Birk, Sabaloty, Borisovka sont également détruits.

Le 50e bataillon ukrainien de sûreté prend part, en février-mars 1943, à des opérations sur le territoire biélorusse, contre les partisans. Durant cette opération, 158 localités sont mises à sac et incendiées avec leurs habitants, dont : Ambrase, Aiko, Boula, Jernosek, Kaliout, Konstantin, Paporot, Sokolov.
La police ukrainienne du Reichskommissariat Ukraine participe plus d’une fois à ces actions punitives, telles que la liquidation du ghetto de Rivne (Rovno), les fusillades du Massacre de Babi Yar, etc.
Les bataillons ukrainiens prennent également part à la surveillance de ghettos et de 150 camps, créés dans l’Ukraine occupée, ainsi qu’à la déportation des Juifs du ghetto de Varsovie, en juillet 1942. À Doubno, le 5 octobre 1942, les policiers ukrainiens fusillent 5 000 Juifs. La police ukrainienne prend part à la liquidation de la population juive de Tchoudniv (500 personnes), le 16 octobre 1941. À Radomychl et à Bila Tserkva, les policiers ukrainiens tuent des enfants juifs.

Rien que dans le district de Galicie, on comptait, parmi les policiers ukrainiens, environ 20 000 volontaires. À Lviv, où les ukrainiens ne représentent qu’environ 15 % de la population, les cadres de la police locale ne sont que des Ukrainiens. Le nombre total des bataillons de sûreté se chiffre à 35 000 hommes.
À la fin septembre 1944, une nouvelle division est formée afin de réprimer l’insurrection slovaque ; vers la mi-octobre, elle voit ses effectifs se reformer, au complet, pour pouvoir agir en Slovaquie.
En octobre 1944, la 14e division de grenadiers SS Galicie (première division ukrainienne) reçoit le nom de « Division SS Galicie », après la liquidation de l’insurrection slovaque. Elle est formée d’Ukrainiens de Galicie au même titre que la 13e division de montagne de la Waffen SS Handschar, composée de musulmans.

En janvier 1945, la division est déplacée à la frontière austro-slovaque où se déroule la lutte contre les partisans yougoslaves. À la mi-mars, la division est désarmée et doit livrer ses armes aux Allemands, mais la rapide progression de l’Armée rouge la contraint finalement à avancer vers le front où elle entre en action avec le premier régiment de cavalerie allemand. Ensuite, jusqu’à la capitulation allemande, elle se trouve sous les ordres du 4e corps blindé SS. Aux derniers jours d’avril 1945, la division est nommée 1ère division de l’Armée nationale ukrainienne et porte toujours son nom de Division SS Galicie. Durant la période du 8 au 11 mai 1945, une partie des membres de la division se rend aux Américains et aux Britanniques.

Jean-Yves Leandri

(source : archives Le Figaro, Régis Le Sommier)

 

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16 mai 2025 5 16 /05 /mai /2025 12:47
L’Amérique représente le camp du Mal et des crimes contre l’Humanité (3)

Les services secrets ukrainiens sous la coupe de la CIA depuis 2015 : opérations clandestines, sabotages et assassinats ciblés

Suite à une très sérieuse enquête du Washington Post, la CIA a donné aux services secrets ukrainiens, SBU et GUR, depuis 2015, donc bien avant l’opération militaire russe Z en février 2022, la possibilité de mener des opérations clandestines en Russie, dont des sabotages et des assassinats ciblés. Le Washington Post revient ainsi sur les attaques des drones contre Moscou et les deux attentats contre le Pont de Crimée en 2022, avec des victimes collatérales.
Aux victimes civiles de ces attaques s’ajoutent celles des assassinats ciblés : Stanislav Rzhitsky, ancien commandant de sous-marin, abattu durant son « footing » à Krasnodar ; Vladien Tatarsky, célèbre blogueur tué dans un attentat à la bombe dans un café de Saint-Pétersbourg ; et surtout Daria Douguina, fille d’Alexandre Douguine, tuée par une bombe placée sous sa voiture en août 2022. Des détails sur cet attentat cruel et horrible ont été fournis par les deux journalistes américains : la bombe qui a tué la jeune femme de 29 ans aurait passé la frontière russe, dans un compartiment secret aménagé d’une une caisse à chat. Une opération orchestrée par le SBU, les auteurs précisant « qu’aucune opération majeure du SBU ou du GUR ne se déroule sans l’autorisation du président ukrainien Zelensky ».
Au-delà du problème de la désinformation, des mensonges médiatiques occidentaux, éclate au grand jour le double discours de l’Amérique et des « démocraties libérales » qui se nomment « camp du bien », face à des Etats « voyous » ou « d’Axe du Mal », alors qu’elles pratiquent les mêmes méthodes. Ces révélations confirment l’implication de l’Amérique, dans le sabotage du gazoduc Nordstream, et dans les travaux des laboratoires, hors du territoire américain, sur des souches microbiennes permettant de confectionner des armes bactériologiques.

Livraison d’obus à sous-munitions par les États-Unis à l’Ukraine en 2023

Après avoir vitrifié les populations de Nagasaki et de Hiroshima, après avoir déversé des quantités astronomiques d’agent orange sur les populations civiles du Vietnam, après avoir largué deux millions de tonnes de bombes à sous-munitions sur le Laos pendant huit ans, y faisant des dizaines de milliers de victimes civiles, les criminels de guerre de Washington et leurs complices européens, effrayés par le fiasco de la guerre de l’OTAN en Ukraine contre la Russie, ont décidé de franchir une nouvelle étape dans la barbarie. Des bombes et obus à sous-munitions, pourtant interdits par une convention de 2008 et plus de 100 pays, ont été livrés à l’Ukraine, à partir du 14 juillet 2023. Ces armes libèrent un grand nombre de petites bombes qui peuvent tuer sans discrimination sur une vaste zone. Celles qui n’explosent pas constituent des dangers pendant des décennies.
Comment les pays européens qui ont détruit tous leurs stocks d’armes à sous-munitions depuis 20 ans, peuvent-ils cautionner un tel crime contre les civils et les enfants ! Selon le CMAC (centre cambodgien anti-mine), l’armée américaine en a largué sur le pays 30 millions jusqu’en 1973. Depuis, 20 000 civils auraient été tués par ces explosifs qui ont aussi fait des dizaines de milliers de mutilés, des enfants le plus souvent !

Plus de 800 bases militaires américaines dans le monde avec 173 000 soldats dans 159 pays

Avec plus de 800 bases militaires dans le monde et 173 000 soldats répartis dans 159 pays, les Américains entendent imposer leur loi partout. À titre de comparaison, la France, le Royaume-Uni et la Russie disposent, à eux trois, d’une trentaine de bases dans le monde. Les Philippines ont annoncé en 2023 mettre à disposition des États-Unis quatre nouvelles bases militaires dont une « est proche de la très disputée mer de Chine méridionale et une autre de Taïwan. »
L’ancien Président Jimmy Carter a pu déclarer : « Les États-Unis ont combattu ou ont été militairement impliqués dans presque tous les 190 pays reconnus par les Nations Unies. Les États-Unis sont sans aucun doute la nation la plus belliqueuse du monde. ».
Selon les données officielles du « Congressional Research Service » (CRS), institution du gouvernement américain, publiées le 8 mars 2022, l’armée américaine a déjà lancé 469 interventions étrangères depuis 1798, dont 251 interventions entre 1991 et 2022, soit plus de la moitié. La répartition géographique des 469 interventions est la suivante : 34 % en Amérique latine et dans les Caraïbes, 23 % en Asie de l’Est et dans le Pacifique, 14 % au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, et 13 % en Europe.
Les guerres et opérations militaires lancées par les États-Unis depuis 2001, au nom de la lutte contre le terrorisme, ont fait plus de 900 000 morts, dont environ 335 000 civils, des millions de blessés et des dizaines de millions de déplacés.
Le 26 février 2023 a eu lieu une manifestation à Ramstein en Allemagne : « Fermez Ramstein ! Américains rentrez chez vous ! Il est incompréhensible que l’Allemagne soit encore occupée, plus de 80 ans après la fin de la Seconde Guerre mondiale. La base de Ramstein est une enclave militaire en Allemagne, avec le QG de l’US Air force pour l’Europe, l’Afrique et le Moyen-Orient ainsi que le commandement aérien de l’OTAN.

Le danger mortel du « complexe militaro-industriel » aux États-Unis

En quittant le pouvoir, le 17 janvier 1961, le Président Eisenhower, dans son discours d’adieu, a mis ses citoyens en garde contre le danger mortel que représente le « complexe militaro-industriel » aux États-Unis, la présidence catastrophique et guerrière de George Bush (2000-2008) en Irak constituant un très bel exemple : « La présence simultanée d’un énorme secteur militaire et d’une vaste industrie de l’armement est un fait nouveau dans notre histoire.(…) Nous devons veiller à empêcher le complexe militaro-industriel d’acquérir une influence injustifiée dans les structures gouvernementales.»

Marc Rousset – Auteur de Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie-Préface de Piotr Tolstoï-370 p -LIbrinova -2024

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16 mai 2025 5 16 /05 /mai /2025 11:33
L’Amérique représente le camp du Mal et des crimes contre l’humanité (2)

L’épandage de l’agent orange au Vietnam (1961-1971) : premier écocide dans l’histoire de l’humanité

L’agent orange est un défoliant déversé par l’armée américaine de 1961 à 1971 pendant la guerre du Vietnam, afin de tuer la flore et mettre à nu les terres qui abritaient les partisans du Nord-Vietnam. Il doit son nom à la couleur orange peinte sur les barils de stockage. Ce défoliant contenait de la dioxine TCDD, poison le plus puissant connu, un million de fois plus puissant que le poison naturel, perturbateur endocrinien, s’attaquant au système immunitaire, cancérigène, et tératogène pour l’embryon. La dioxine s’est infiltrée et a pollué les sols, les eaux, avec des conséquences sur plusieurs générations pour la santé des hommes. 83 millions de litres de défoliants ont été déversés. Robert McNamara, Secrétaire à la défense du Président Johnson, est un des principaux responsables de ce crime supplémentaire états-unien contre l’humanité.
2,1 millions à 4,8 millions de Vietnamiens ont été exposés au défoliant ainsi que des Cambodgiens, Laotiens, militaires américains et alliés de très nombreuses nationalités. C’est la première fois que le terme « écocide » a été employé dans l’histoire de l’humanité.

Le scandale de l’intervention de l’Amérique et de l’OTAN au Kosovo pour faire plier la Serbie orthodoxe, proche de la Russie

L’opération de l’Amérique contre la Serbie s’est déroulée en trois temps. Tout d’abord les guerres sanglantes en Yougoslavie en 1991-1995 pour la faire éclater lors de la signature des accords de Dayton en 1995, avec à la clé 150 000 premiers morts. La Serbie était devenue un petit État sans la Croatie, la Slovénie et la Bosnie-Herzégovine. Dans un deuxième temps, à partir du 24 mars 1999, il s‘agissait d’extirper la province du Kosovo de la Serbie pour l’offrir aux maquisards mafieux de l’UCK, issus de l’immigration albanaise. Les opinions occidentales n’étant pas mûres pour une intervention aidant l’UCK. Le « plus grand bobard de la fin du XXe siècle », selon le titre du Monde Diplomatique d’avril 2019, a été monté par l’Amérique et ses vassaux européens, le valet allemand de l’OTAN jouant un très grand rôle. Tout d’abord « L’opération fer à cheval » des Serbes pour prendre soi-disant en tenaille les maquisards de l’UCK n’a jamais eu lieu, mais le scandaleux bobard fut le massacre de Racak par les Serbes, inventé de toutes pièces, comme celui plus tard, de Boutcha en Ukraine en mars 2022 ! Les cadavres présentés dans les médias étaient tout simplement ceux de combattants de l’UCK tués lors d’un accrochage classique avec l’armée serbe.

Pendant 78 jours, à partir du 24 mars 1999, les Serbes furent bombardés par les pays de l’OTAN, dont la France, alliée avec la Serbie depuis le XIXe siècle, pour sa plus grande honte ! L’OTAN, alliance défensive selon les traités, se transforma subitement en une force d’intervention agressive, en lieu et place de l’ONU, pour régler un conflit régional européen. L’OTAN a déversé plus de 80 000 bombes dont 30 000 à l’uranium appauvri. Selon le général serbe Vladimir Lazarevic, l’OTAN a envoyé sur la Serbie, « plus de bombes qu’Adolf Hitler de 1941 à 1945. » ; ces bombes équivalaient à six ou huit bombes nucléaires de Hiroshima. La guerre la plus asymétrique des 50 années d’existence de l’OTAN se transforma en génocide contre le peuple serbe, avec pollution des terres et rivières. Aujourd’hui la Serbie est victime d’un des plus forts taux de cancers mortels en Europe, selon le professeur serbe Slobodan Cikarié, suite à l’utilisation de 15 000 tonnes d’uranium appauvri dans les bombes de l’OTAN. Nikola MIrkovic demande dans son ouvrage « L’Amérique Empire » quel président américain a été jugé pour ces crimes ?

Les Serbes durent alors évacuer le Kosovo, leur berceau religieux et historique de la bataille du Champ des merles contre les Turcs. Le Kosovo proclama son indépendance, dans un troisième et dernier temps, en 2008. Il abrite aujourd’hui, « Bondsteel », la plus grande base militaire américaine d’Europe ! L’opération criminelle dans les Balkans de l’Amérique aux dépens de la Serbie, a parfaitement réussi, contrairement à celles de l’Irak, de l’Afghanistan et de la Syrie. Quant à la vie des derniers Serbes du Kosovo, elle est devenue un enfer, leurs droits multiethniques garantis par l’OTAN n’étant absolument pas respectés.
Pour clore ce scandale, Hashim Thaçi, chef politique et militaire de l’UCK, devint Premier ministre du Kosovo indépendant, puis Président jusqu’en 2020. Mais il dut démissionner car inculpé par le tribunal spécial de La Haye pour ses multiples crimes, le plus grave étant le trafic d’organes dont furent victimes de jeunes Serbes enlevés et assassinés à cette fin. Qu’elles sont belles les démocraties que nous amène l’Amérique dans ses fourgons criminels ! En 2008, Poutine a prévenu les États-Unis que cette ignominie occidentale ne resterait pas impunie.

20 mars 2003 : scélérate invasion de l’Irak sous des prétextes totalement inventés par l’Amérique

La seconde guerre du Golfe commence le 20 mars 2003 avec l’opération « Liberté irakienne » menée par les États-Unis. L’invasion a conduit à la défaite rapide de l’armée irakienne, à l’arrestation, puis à l’exécution de Saddam Hussein ainsi qu’à la mise en place d’un nouveau gouvernement à la solde de l’Amérique.
Le prétexte invoqué par l’agresseur yankee qui prétendait que l’Irak disposait d’armes de destructions massives, s’est révélé être un montage grossier, un mensonge éhonté. En réalité, les États-Unis n’ont pas supporté que Saddam Hussein annonce en septembre 2000 qu’il abandonnerait le dollar au profit de l’euro pour des ventes de pétrole. L’ancien Président de la « Federal Reserve » Alan Greenspan le confirma dans son livre « Le temps des turbulences » : « Je suis attristé qu’il soit politiquement incorrect de reconnaître ce que tout le monde sait : la guerre d’Irak est largement une histoire de pétrole ».

Cela entraîna des années de guerre civile, la destruction des infrastructures et de la société irakienne, accompagnées de centaines de milliers de morts. Les États-Unis en 2003-2004 ont utilisé pas moins de 300 tonnes d’uranium appauvri sous forme de bombes et d’obus, avec un environnement radioactif à Falloujah comparable à Hiroshima et Nagasaki, d’où le surnom de « second Tchernobyl » pour Falloujah.
Le Président George Bush qui a lancé une guerre illégale en Irak et provoqué directement ou indirectement, selon la société britannique « Opinion Research Busines » (ORB)., la mort d’un million d’Irakiens, n’est toujours pas inquiété par les tribunaux, alors que Saddam Hussein, comme a pu le faire remarquer le Président Poutine, a été condamné au gibet pour la mort de 148 victimes chiites, en représailles d’une tentative d’assassinat sur sa personne. (à suivre)

Marc Rousset – Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique/ Pour une Alliance avec la Russie » – Préface de Piotr Tolstoï -370p. -Librinova -2024

 

 

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16 mai 2025 5 16 /05 /mai /2025 07:42
L’Amérique représente le camp du Mal et des crimes de guerre contre l’humanité (1)

6 août 1945 – 8 h 15 à Hiroshima : « Mon Dieu, qu’avons-nous fait ? »
Bob Lewis – Co-pilote d’Enola Bay

« Les Nippons doivent être brûlés, bouillis ou cuits à mort »
Général Curtis Lemay, après les bombardements incendiaires de Tokyo du 10 mars 1945

« Les États-Unis, c’est la pire chose qui existe au monde »
Reality Winner, héroïne de « Reality », film documentaire de Tina Satter – 2023

« L’OTAN est comme l’Allemagne nazie et l’axe du mal »
Dmitri Medvedev – 26 septembre 2023

L’histoire des États-Unis commence par l’extermination des Indiens. Au moment de l’arrivée de Christophe Colomb le 12 octobre 1492, il y avait 5 000 000 d’Indiens qui n’étaient plus que 250 000 à la fin du XIXe siècle. S’il est indubitable que les maladies apportées par les Européens contribuèrent à la diminution des populations autochtones, le professeur américain Benjamin Madley a cependant pu qualifier de génocide la quasi-disparition des Indiens.
Les États-Unis se sont donc construits, dès le départ, dans la cruauté, en éliminant les Indiens qui avaient souvent accueilli les premiers colons anglais d’une façon amicale (Thanksgiving Day). Issus d’une révolte et d’une guerre contre l’Angleterre avec l’aide de la France, ils continuèrent leur expansion vers l’ouest en faisant couler le sang des Indiens pour les éliminer (Cheyennes – Colorado – en 1864). Les Indiens furent massacrés par les Anglo-Saxons en Amérique tout comme les aborigènes en Australie et en Nouvelle-Zélande. Les Français, a contrario, établirent de bonnes relations avec les Indiens en Amérique du Nord et n’exterminèrent pas les Kanaks en Nouvelle-Calédonie.

Bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki : crimes de guerre contre l’Humanité

Les bombardements atomiques par les États-Unis de Hiroshima et Nagasaki demeurent la seule utilisation de l’arme nucléaire durant un conflit. Le 6 août 1945, à 8 h 16, l’explosion de la bombe « Little boy » libéra une énergie de 15 000 tonnes de TNT, tua instantanément des dizaines de milliers de personnes et détruisit tout sur environ 12 km. Le second bombardement eut lieu à Nagasaki le 9 août 1945 à 10 h 58 et l’explosion d’une puissance de 20 kilotonnes détruisit immédiatement 8 km2 de bâtiments. Les victimes furent d’environ 200 000 morts et 150 000 blessés à Hiroshima, 120 000 morts et 80 000 blessés à Nagasaki. Dans l’éditorial de « Combat » du 8 août 1945, Albert Camus écrit : « la civilisation mécanique vient de parvenir à son dernier degré de sauvagerie ».

Le New York Times du 9 août 1945 cite une émission de Radio Tokyo qui proteste vigoureusement contre les bombardements : « Comment les responsables militaires américains vont-ils échapper à leur avilissement, non seulement aux yeux des autres nations, mais aussi à ceux du peuple américain ? Que pense le peuple américain, épris de justice, de ses dirigeants qui commettent un crime contre l’Homme et contre Dieu ? ».
Le Japon avait déjà proposé sa reddition à partir d’avril 1945, dans des termes très proches de ceux finalement retenus, la seule condition étant que l’Amérique ne touche pas à l’Empereur, ce qui fut refusé par les États-Unis, alors que par la suite, ils s’appuyèrent sur lui pour gérer l’après-guerre. Les deux véritables raisons qui expliquent ce crime contre l’humanité : marquer de façon spectaculaire le début de la période de domination américaine et faire peur à Staline ainsi qu’à l’Armée rouge qui menaçait de déferler sur le reste de l’Europe.

Nagasaki n’aurait jamais dû être une cible. La ville n’avait aucun intérêt militaire et elle abritait un camp de prisonniers de guerre américains et coréens, ce que les Américains savaient. De plus, Nagasaki avait fait l’objet d’un bombardement conventionnel, le 1er août, ce qui était contre-productif pour l’étude des effets de l’arme atomique.
Selon les termes de l’article 6b des statuts du tribunal militaire international, adoptés par les Alliés eux-mêmes lors des accords de Londres du 8 août 1945, le surlendemain de l’explosion de Hiroshima et la veille de celle de Nagasaki, ces bombardements atomiques constituent des crimes de guerre, comme l’ont souligné entre autres la philosophe Hanna Arendt et le procureur lors des procès de Nuremberg, Telford Taylor. Léo Slizard, largement impliqué dans le développement de la bombe, dira après la guerre : « Si les Allemands avaient largué des bombes atomiques à notre place, nous aurions qualifié de crimes de guerre les bombardements atomiques sur des villes ; nous aurions condamné à mort les coupables allemands lors du procès de Nuremberg et les aurions pendus ».

Selon une étude « United States Strategic Bombing survey », organisée par l’armée américaine après la capitulation, auprès de centaines de dirigeants militaires et civils japonais, il ressort que le Japon aurait de toute façon capitulé, même si les bombes n’avaient pas été larguées. C’était aussi l’avis du général Dwight D. Eisenhower qui en informa le secrétaire de la guerre Stimson : « Je fus empli de tristesse et fis part de mon profond désaccord (…) parce que je pensais que notre pays ne devait pas choquer l’opinion mondiale par l’utilisation d’une bombe que je ne pensais pas nécessaire pour sauver la vie des Américains ».
L’officier le plus haut gradé des opérations dans le Pacifique était le général Douglas Mac Arthur. Il ne fut pas consulté et dira après-coup qu’il n’y avait pas de justification militaire pour cette attaque atomique. La même opinion sera donnée par l’amiral William Leahy, le général Carl Spaatz (commandant de l’USSAF dans le Pacifique), et le général de brigade Carter Clarke (officier des renseignements). Le major général Curtis Lemay, l’amiral Ernest King (chef des opérations navales), l’amiral Chester Nimitz (commandant en chef de la marine dans le Pacifique), émettront aussi des doutes sur l’intérêt militaire de ces deux bombardements atomiques.

Les criminels bombardements de l’Amérique en 1944-1945 : Berlin, Hambourg, Dresde

Comme preuves de vagues d’anti-américanisme latent en Allemagne, porteuses d’espoir pour une Europe libre et européenne, des livres sur les bombardements américains et britanniques pendant la Deuxième Guerre mondiale se sont arrachés en librairie. Enfouis dans l’inconscient collectif allemand, ces mauvais souvenirs n’attendent souvent qu’un signe pour refaire surface. L’ouvrage de Jörg Friedrich « L’incendie de l’Allemagne dans la guerre des bombes 1940-1945 » l’a donné. Né en 1939, Friedrich a surtout vécu les bombardements de Munich en 1945, sa ville, moins touchée que d’autres centres urbains. Le 1,35 million de tonnes de bombes anglo-américaines lâchées sur l’Allemagne (0,58 million de tonnes sur la France avec 70 000 morts) ont fait plus de 600 000 victimes, la moitié dans les derniers neuf mois de guerre. Les Allemands avaient bombardé Varsovie, Rotterdam et Belgrade, ils avaient détruit Coventry (50 000 morts). Friedrich estime qu’on ne peut effacer des crimes de guerre par d’autres crimes, surtout pas en tuant dans d’atroces souffrances près de 80 000 enfants et adolescents de moins de 14 ans. Le livre de Friedrich se lit comme un roman avec des descriptions vraies de l’horreur de ces attaques sur l’Allemagne profonde.

Le 14 février 1942, le ministère britannique de l’Armée de l’air donnait l’ordre au « Bomber Command » de « briser par des tapis de bombes le moral de la population civile allemande, en particulier des ouvriers de l’industrie ».  Or de nombreux prisonniers et travailleurs étrangers remplaçaient, dans les ateliers, les Allemands mobilisés, et les villes étaient peuplées surtout de femmes, d’enfants et de vieillards, à moins qu’on n’ait voulu précisément tuer les familles des soldats pour les démoraliser.
Au cours de l’été 1942, Staline se plaignit à l’Amérique et à l’Angleterre qu’elles n’aidaient pas assez la Russie qui perdait 10 000 hommes par jour au front, soit plus que les Alliés tués pendant toute la durée du débarquement du 6 juin en Normandie. Churchill promit de « détruire chaque logement ou presque dans chaque ville allemande ». La sténo a noté : « Mr Stalin smiled and said that would not be bad » (M. Staline a souri et a rétorqué que cela ne serait pas mal).

Le résultat fut l’éradication des métropoles et d’innombrables bourgades, avec des paroxysmes comme la petite ville d’horlogers de Pforzheim où une attaque en février 1945 tua 20 000 des 60 000 habitants. On avait testé les bombes incendiaires sur Lübeck en mars 1942. L’opération « Gomorrhe » sur Hambourg en août 1943 se solda par 45 000 tués, asphyxiés ou brûlés vifs dans un incendie de 20 km2 (44 % des immeubles détruits). Cologne, Brême, Wurzbourg, Fribourg et bien d’autres cités furent rasées. En août 1944, ce fut l’opération « Tonnerre » contre Berlin : 2000 bombardiers tuèrent ou blessèrent 220 000 habitants. En février 1945, ce fut le tour de la magnifique ville de Dresde qui était remplie de réfugiés en provenance de l’Est, sans aucun intérêt stratégique, avec des bombes incendiaires au phosphore, pour transformer les êtres humains en torches vivantes et les égouts en feu ! Dans les nuits du 13 au 15 février 1945, les bombes lâchées par 1300 bombardiers alliés sur Dresde font environ 100 000 morts et détruisent 80 % de la ville.

Les Anglo-Saxons, en particulier le chef britannique du « Bomber Command » Arthur Harris que les Allemands considèrent comme un criminel de guerre, prétendaient dresser la population contre Hitler par ce « moral bombing », mais la Gestapo et la guillotine travaillaient sans relâche en Allemagne. Les bombardements de terreur sur la population civile allemande furent un échec, mais constituaient des crimes de guerre car ils visaient expressément des populations civiles pour faire capituler des militaires. Au lendemain du jugement de Nuremberg, le général américain Curtis Lemay, responsable de l’opération « Point blank », l’un des stratèges des bombardements qui rasèrent les villes allemandes, a pu dire : « Si Hitler avait gagné, c’est moi qui aurais été jugé pour crimes de guerre. » (à suivre)

Marc Rousset– Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique/ Pour une Alliance avec la Russie » – Préface de Piotr Tolstoï – 370 p. – Librinova – 2024

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10 mai 2025 6 10 /05 /mai /2025 10:46
De Gaulle a toujours refusé de commémorer le Débarquement allié

Je rappelle que sans les Russes, le Débarquement se serait soldé par un désastre sanglant.

La russophobie ambiante, orchestrée par nos « amis » américains et à laquelle se plie Macron avec dévotion, est révoltante. Cette soumission à Washington salit la France comme jamais.

Ceux qui ont oublié cette évidence et font la guerre à la Russie, alors que ce pays a sacrifié 26 millions des siens, dont 10 millions de soldats, pour nous sauver du nazisme, ces amnésiques de l’Histoire, se vautrent dans la honte et le déshonneur.

https://reseauinternational.net/d-day-un-historien-detruit-les-mensonges-historiques-des-americains/

Il est clair que la propagande hollywoodienne a parfaitement réussi à formater les cerveaux, au point que tous les Européens sont convaincus que la Seconde Guerre mondiale a été gagnée par les seuls Américains. Comme pour l’Ukraine, le narratif occidental falsifie la vérité.

Même les jeunes Allemands ignorent aujourd’hui que l’armée hitlérienne a été écrasée par les Russes. Hitler a perdu 3,2 millions de soldats dans les steppes russes, ses meilleures troupes.

La légende du D-Day inonde les médias, mais en occultant soigneusement la réalité.

De Gaulle refusait de commémorer le débarquement du 6 juin 1944, il avait de bonnes raisons.

 Le 30 octobre 1963, il dit à Peyrefitte :

« Le débarquement du 6 juin, ça a été l’affaire des Anglo-Saxons, d’où la France a été exclue. Ils étaient bien décidés à s’installer en France comme en territoire ennemi ! Comme ils venaient de le faire en Italie et comme ils s’apprêtaient à le faire en Allemagne !

Ils avaient préparé leur AMGOT qui devait gouverner souverainement la France à mesure de l’avance de leurs armées. Ils avaient imprimé leur fausse monnaie, qui aurait eu cours forcé. Ils se seraient conduits en pays conquis. »

Pour le Général, en 1944, « la France a été traitée comme un paillasson ». Et d’ajouter : « Et vous voudriez que j’aille commémorer leur débarquement, alors qu’il était le prélude à une seconde occupation du pays ? Non, non, ne comptez pas sur moi ! »

Pour les Anglo-Saxons, mais surtout pour les Américains qui ont le culte des vainqueurs, la France vaincue en mai-juin 1940 n’était plus une grande puissance.

Roosevelt était même prêt à la dépecer après la guerre, comme le rappelle l’historien Éric Branca dans son livre « L’ami américain« . Sans de Gaulle, la France serait devenue un État inexistant sur l’échiquier international.

Le but de Roosevelt n’était pas de libérer la France, mais d’en faire un territoire occupé et d’y établir une administration militaire américaine. Éric Branca l’explique très bien dans la vidéo ci-dessus.

L’implacable vérité historique par les chiffres :

Les pertes américaines représentent 2 % des pertes militaires alliées

Celles des Russes s’élèvent à 88 % !!!

Celles de la France à 2,3 %

Celles des Anglais à 3 %

Pertes civiles :

États-Unis = 0 %

Russie = 53 %

Il ne s’agit pas pour moi de salir la mémoire des 10 000 soldats alliés venus mourir sur nos plages de Normandie le 6 juin 1944, ni de nier leur courage face à la mitraille allemande, mais il est bon de rappeler l’état d’esprit des Américains vis-à-vis de la France. En 1944, les Américains n’étaient pas nos amis, loin s’en faut.

L’opération Bagration

Dès juin 1944, Staline lance 2,3 millions de soldats, 200 divisions avec des milliers de canons, de chars et d’avions sur les forces allemandes de Biélorussie. Hitler y laisse 700 000 soldats entre les tués, les blessés et les prisonniers. Un désastre à la hauteur de celui de Stalingrad.

Autant de forces allemandes qui seront absentes du front ouest face aux Anglo-Américains fraîchement débarqués. Seulement deux chasseurs de la Luftwaffe participeront à la défense des côtes normandes le Jour « J ».

Ce 6 juin, pas moins de 24 chefs d’État et de gouvernement sont invités pour célébrer les 80 ans du Débarquement. Mais si Poutine fut invité en 2004 et en 2014, il sera absent cette année.

Macron le petit, retournant sa veste, a même décidé qu’aucune délégation russe ne serait invitée. Quelle bassesse !

Jacques Guillemain

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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 11:14
Le D-Day aurait pu être le « prélude à une seconde occupation de la France » selon de Gaulle
Selon de Gaulle, le D-Day aurait pu être le « prélude à une seconde occupation de la France ». Par les Américains, naturellement. C’est ce que François Asselineau relève entre autres dans cette vidéo :
 
 
 
Vidéo tout au long de laquelle le président de l’UPR s’appuie sur les deux tomes du C’était de Gaulle d’Alain Peyrefitte (une mine d’informations pour qui veut approfondir la pensée politique et historique du Général).
 
De Gaulle s’est battu « au couteau » contre les Américains qui voulaient faire de la France un territoire occupé comme ils l’ont fait de l’Allemagne après la capitulation du Reich. La France aurait alors été administrée par l’AMGOT (Allied military government for occupied territories). Ils avaient déjà imprimé les billets de banque qui devaient remplacer ceux diffusés par le gouvernement de Vichy. L’intention de Roosevelt était de maintenir Pétain et Laval au pouvoir. Ironie de l’histoire, c’est Hitler qui, en imposant à ces derniers de fuir l’avancée des troupes alliées en se repliant à Sigmaringen, a déjoué les plans américains. Et De Gaulle a finalement réussi à imposer ses préfets et son administration à Roosevelt. Les victoires éclair de l’Armée française (regroupant l’armée française d’Afrique du Nord et les Forces françaises libres sous la direction du général Giraud, culbutant les forces allemandes le long de la vallée du Rhône,  libérant Lyon et une grande partie du territoire national) n’y sont évidemment pas pour rien.
 

 

De Gaulle s’est donc refusé à participer aux célébrations du 20e anniversaire du Débarquement en 1964, malgré l’insistance de Pompidou (qui s’en étonnera de la part d’un ancien de la banque Rothschild ?). Le sachant, le Premier ministre britannique Edward Heath et le président américain Lindon B. Johnson ne viendront pas. Aucun des chefs militaires alliés qui ont participé au Débarquement ne viendra non plus. Le 20e anniversaire fut donc sobrement mentionné dans la presse, alors qu’il aurait dû faire l’objet d’une grande démonstration de « l’indéfectible amitié entre la France et les États-Unis d’Amérique », ainsi qu’il en a été pour ce 80e anniversaire. Mais, on l’aura remarqué, Macron (comme Pompidou, ancien de « chez » Rothschild) n’est pas De Gaulle…
 
De Gaulle commémorera en revanche le débarquement de Provence du 15 août 1944 dans lequel l’armée française eut une place prépondérante. Il commémorera également la libération de Paris et de Strasbourg qui fut menée à bien par les troupes du général Leclerc. Le futur maréchal réalisait ainsi le serment qu’il avait fait à Koufra de ne pas déposer les armes avant la libération de Paris et de Strasbourg.
 
Roosevelt avait à plusieurs reprises écarté De Gaulle, entre autres des conférences de Yalta et de Potsdam qui ont décidé de l’avenir de l’Europe. « Si vous saviez ce que cet homme était méchant », a commenté drôlatiquement le général auprès de son confident Peyrefitte.
 
Pour le chef de la France libre, il fallait « commémorer la France et non les Anglo-Saxons ». Le débarquement du 6 juin 1944 « fut d’abord l’affaire des Anglo-Saxons ». Le général a par ailleurs rendu hommage à plusieurs reprises aux soldats américains, canadiens, anglais, australiens, etc., qui ont laissé leur peau lors de l’opération « Overlord ». « Overlord » qui signifie « Souverain » : tout un programme…
 
Henri Dubost 
 
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