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28 avril 2024 7 28 /04 /avril /2024 04:13
Ukraine : bon alors, ce coup d’État, ça vient ?

Zelensky, ou comment s’en débarrasser ? La question est désormais à l’ordre du jour dans toutes les chancelleries occidentales.

La situation au Proche-Orient focalise toute l’attention outre-Atlantique. 140 millions de dollars par jour : c’est pour Israël le coût de la guerre contre le Hamas – « une guerre longue et difficile » avait prévenu Netanyahou dès le début du conflit. 140 millions par jour, soit 51 milliards sur un an. A comparer aux 3,8 milliards de dollars (M$) d’aide annuelle que les États-Unis ont octroyé ces dernières années à l’État hébreu.

Difficile de mener de front une guerre qui s’enlise en Europe orientale et un conflit sur lequel l’Oncle Sam ne mégotera pas dès lors que la survie de son allié privilégié est engagée. Il y a d’autant plus urgence que l’économie israélienne est sinistrée depuis le 7 octobre : 360 000 réservistes ont été rappelés sous les drapeaux, une ponction énorme sur les forces vives du pays : des pans entiers de l’économie sont au point mort. 100 000 Palestiniens venaient quotidiennement depuis Gaza et la Cisjordanie travailler en Israël : les secteurs qui les employaient ont cessé leur activité. Les États-Unis devront donc ajouter à leur aide militaire une substantielle aide économique.

Le montant de l’aide américaine à l’Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie s’élève à 110 M$, pour un résultat nul. Le 20 octobre, Biden a demandé au Congrès une rallonge de 61,4 M$ pour l’Ukraine, mais de 14,3 M$ “seulement” pour Israël, un montant qui n’est évidemment à la hauteur des besoins de l'”allié inconditionnel”. Le soutien à Israël fait l’unanimité au Congrès, à majorité républicaine. En revanche, l’aide à l’Ukraine a du mal à passer. Biden devra donc revoir sa copie. Notons qu’en accroissant substantiellement le montant de l’aide allouée à Israël, le président américain joue contre son camp : une étude Gallup parue en mars 2023 a en effet montré que l’électorat démocrate est désormais majoritairement pro-palestinien :

https://ripostelaique.com/usa-lelectorat-democrate-est-devenu-majoritairement-pro-palestinien.html

Sous la pression de son propre électorat, Biden va devoir rallonger la note en volant au secours des Gazaouis, renvoyés à l’âge de pierre sous les bombes israéliennes. Les Etats-Unis sont déjà les principaux contributeurs de l’aide aux Palestiniens, entre autres par l’intermédiaire de l’UNRWA (United nations relief and works agency for palestine refugees) à laquelle ils ont fourni 5,6 M$ depuis 1950. Leur aide directe à l’Autorité palestinienne se monte à 5 M$ depuis la signature des accords d’Oslo (1995).

La facture totale s’annonce donc d’ores et déjà particulièrement salée pour le Trésor américain. Elle pourrait littéralement exploser si le conflit gagnait la Cisjordanie – quelque 200 Palestiniens y ont été tués par les colons israéliens ou par Tsahal depuis le 7 octobre – et le sud-Liban où le Hezbollah dispose de moyens autrement plus importants que ceux du Hamas. Après un mois de pilonnage intensif de la bande de Gaza, aucune opération terrestre d’envergure n’y a été lancée par Tsahal. Le coût d’une intervention contre un Hezbollah surarmé serait sans commune mesure.

Bref, il est urgent pour les États-Unis d’enterrer le conflit ukrainien et donc de passer Zelensky par pertes et profits.

Dans une interview donnée au magazine américain The Economist début novembre, Valeri Zaloujny, commandant en chef de l’armée ukrainienne, a fini par cracher le morceau – un morceau qui n’a d’ailleurs surpris personne – : la fameuse contre-offensive lancée au printemps par les forces kiéviennes a piteusement échoué. On peut supposer que, pour se livrer à ces aveux en bonne et due forme, Zaloujny a préalablement reçu le feu vert de l’Otan et donc de Washington. Mais il s’est manifestement passé de l’autorisation de Zelensky : ce dernier, atteint du “complexe du Bunker” – en mars-avril 45, Hitler lançait encore des ordres à ses généraux en pleine déroute… –, veut plus que jamais croire à la victoire finale. Dans une interview accordée à la chaîne américaine NBC, le président ukrainien a réitéré son refus de toute discussion avec les Russes qu’il qualifie de « terroristes [dont] la parole ne vaut rien ». Alors même que Zaloujny déclarait, réaliste, à The Economist : « Le plus grand risque d’une guerre d’usure est qu’elle peut durer des années et épuiser l’État ukrainien », soulignant que « ce qui nous coûte le plus cher, ce sont nos soldats. » Une évidence si l’on considère que les classes mobilisables ont été en totalité ponctionnées. De nombreuses unités sont en sous-effectifs, au point que Kiev enrôle dorénavant des femmes, ce que même l’Allemagne hitlérienne aux abois s’était refusée à faire…

La cote du Zaloujny est au plus haut parmi ses soldats, qui lui savent gré d’économiser leur vie, et dans la population ukrainienne, lasse d’une guerre meurtrière et vaine. Dans les rangs kiéviens, la contre-offensive – menée sans appui aérien… – a été une véritable boucherie : 90 000 morts, 270 000 blessés, sans que la ligne de front n’ait sensiblement bougé. Un duel Zelensky – Zaloujny lors de prochaines présidentielles verrait à l’évidence la victoire de ce dernier – à condition naturellement qu’il ne reçoive pas auparavant de colis piégé pour son anniversaire… Raison pour laquelle Zelensky a prudemment annulé sine die les présidentielles qui devaient se tenir fin mars 2024. La consultation du peuple ukrainien serait pour les Occidentaux un moyen soft de renvoyer l’intéressé à ses numéros de comique troupier.

https://ripostelaique.com/ukraine-zelensky-suspend-le-processus-democratique-quil-qualifie-de-farce.html

Le Washington Post, porte-voix de l’Etat profond, a rappelé à l’ex-humoriste que s’il reçoit moult aides de la part des États-Unis, c’est parce qu’il est censé incarner le camp de la démocratie face au méchant despote Poutine, et que dans le cahier des charges de tout bon démocrate, il y a la tenue des élections aux dates prévues.

Par ailleurs, le Washington Post et le Spiegel ont publié ce 11 novembre une étude conjointe selon laquelle le sabotage des gazoducs NordStream aurait été ourdi dans les rangs de l’armée kiévienne. En France, même LCI n’a pas mordu à l’hameçon, un peu trop gros. L’affaire est entendue depuis les investigations de Seymour Hersh qui, en février dernier, avait clairement prouvé que les instigateurs de ce sabotage n’étaient autres que les États-Unis – sans doute aidés par quelques comparses européens : Norvège, Pologne –. Début février 2022, Biden avait d’ailleurs clairement annoncé que : « Si la Russie envahit [l’Ukraine] (…) alors il n’y aura plus de NordStream. Nous, nous y mettrons fin. » Dont acte.

Le but de ces deux “coups” médiatiques est clair : discréditer Zelensky aux yeux de l’opinion internationale et préparer icelle à son éviction du pouvoir, d’une manière ou d’une autre.

Côté russe, Zaloujny est le meilleur interlocuteur possible : dans les colonnes du magazine américain Time, en septembre 2022, le généralissime s’est dit “admiratif” de l’armée russe. Entre autres, le général Valeri Guerassimov lui inspire “le plus grand respect”.

Il est évidemment hors de question que l’Europe assure seule la survie de l’Ukraine face à la Russie : elle n’en a plus les moyens. Ses amis-et-alliés-américains l’ont tuée :

https://ripostelaique.com/medvedev-les-etats-unis-ont-tue-leurope.html

L'”alternative Zaloujny” est sans doute privilégiée dans les capitales de l’UE. Reste à convaincre un Zelensky qui s’accroche à ses prébendes de se diriger rapidement vers la sortie. Il pourrait y être contraint par quelque révolution colorée dont les Etats-Unis ont le secret. On susurre que BHL, marionnette otanesque et par ailleurs grand ami d’Israël, qui est venu soutenir la Révolution de Maïdan en 2014, aurait déjà préparé ses valises, prêt à bondir vers Kiev sur un claquement de doigts de ses maîtres.

Exsangue et ayant épuisé toutes ses cartouches occidentales, l’Ukraine ne sera plus en mesure d’exiger quoi que ce soit. Notons que, dans cette paix enfin retrouvée – et finalement, n’est-ce pas là l’essentiel ? – elle risque de laisser pas mal de plumes territoriales…

https://ripostelaique.com/zelensky-est-aux-abois-le-depecage-de-lukraine-va-bientot-commencer.html

https://ripostelaique.com/polonais-ukrainiens-je-taime-moi-non-plus.html

 

Henri Dubost

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