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7 juillet 2025 1 07 /07 /juillet /2025 04:07
La Pologne américanophile : russophobie et germanophobie (2)

Sur le plan économique, la France et l’Europe de l’Ouest n’ont pas grand-chose à attendre de la Pologne

La France et l’Europe de l’Ouest n’ont pas grand-chose à attendre, sur le plan économique, d’une Pologne russophobe, germanophobe et francophobe. L’Allemagne est un cas à part car elle est proche de la Pologne et utilise souvent ce pays comme sous-traitant, afin d’abaisser le prix de revient de ses exportations.
L’Europe de l’Ouest subventionne la Pologne à fonds perdu, par le biais des fonds structurels de l’UE et des aides européennes à l’agriculture polonaise. De plus, grâce à ses bas coûts de main-d’œuvre, la Pologne contribue à la désindustrialisation et à la délocalisation de nombreuses usines en Europe de l’ouest (usine Whirlpool de fabrication de sèche-linges à Amiens en 2018) vers l’Europe de l’Est, à l’intérieur de l’UE.

L’Amérique lointaine ne prendra jamais le risque d’une guerre nucléaire avec la Russie pour défendre la Pologne

Comme l’Amérique l’a montré avec les Kurdes en Syrie, la Corée du Nord, l’Afghanistan et le Vietnam, en n’intervenant en Europe qu’à la fin des deux guerres mondiales en 1917 et en 1944, l’Amérique serait pire que la France en 1939 et ne bougerait pas le petit doigt si la Russie devait envahir la Pologne, ce qui n’est ni son intention, ni son intérêt géopolitique car elle s’aliénerait alors d’une façon irréversible la France et l’Allemagne, au lieu de s’en faire des Alliés, et devrait alors être effectivement considérée comme une puissance impérialiste par l’Europe de l’Ouest.
La Russie n’a que le droit moral et historique en Europe d’envahir et de récupérer toute l’Ukraine sauf la Galicie. Pour les pays baltes qui constituent un cas à part et faisaient partie de l’empire des tsars, il est probable qu’ils se rapprocheront un jour de nouveau de la Russie, sinon ils finiront inéluctablement à terme par être un jour envahis.

La garantie d’intervention accordée par la France et l’Angleterre à la Pologne, sans droit garanti de passage en Pologne pour l’armée soviétique, au printemps 1939, face à la menace allemande, a été à l’origine du pacte germano-soviétique du 23 août 1939

Une fois l’impossible garantie accordée à la Pologne, au printemps 1939, d’intervenir pour menacer la Ruhr, suite à l’obstacle que représentait toujours la neutralité belge, Daladier et Gamelin ont commis une deuxième faute en recherchant très naïvement une alliance à l’Est avec Moscou. Leur deuxième erreur, en accordant leur garantie à la Pologne, avait été de ne pas s’être assuré au préalable de l’accord de la Pologne et de la Roumanie, pour assurer un droit de passage, à travers leur territoire, à l’armée soviétique. Staline avait besoin de la certitude absolue de pouvoir constituer un « front de l’Est contre l’Allemagne ».

C’est la raison pour laquelle la mission du général Doumenc à Moscou, en août 1939, pour rechercher l’alliance soviétique fut un échec. Lorsqu’ils furent trop tard interrogés, en août 1939, par Daladier pour accorder un droit de passage sur leur territoire à l’armée soviétique, les Polonais firent une réponse démontrant une fois de plus la haine historique de la Pologne aussi bien vis-à-vis de l’Allemagne que de la Russie : « Si la Pologne tombe sous le joug de l’Allemagne, son corps sera perdu. Si elle tombe sous le joug de la Russie, c’est son âme qui sera perdue ».
Staline, déjà effrayé par la lâcheté de la France et de l’Angleterre, suite à l’« Anschluss » de l’Autriche (mars 1938), à l’invasion des Sudètes (accords de Munich en septembre 1938), à l’invasion de la Tchécoslovaquie (15 mars 1939), préféra signer le pacte de non-agression germano-soviétique du 23 août 1939, de façon à ne pas être le dindon de la farce, ce qui conduisit à l’isolement dramatique de Paris et de Londres sur la scène internationale.
L’Europe de l’Ouest ne doit pas commettre une deuxième fois cette erreur historique, avec une Pologne qui hait toujours non seulement la Russie, mais aussi l’Allemagne, au XXIe siècle !

Une Europe des nations devrait conclure une Alliance militaire et économique avec la Russie par-dessus la tête des Polonais

L’Europe de l’Ouest n’a pas à hésiter une seconde : s’entendre avec la Russie jusqu’à ce que les Polonais comprennent qu’ils n’ont plus le choix et qu’en fait, ils ne seront plus jamais envahis au XXIe siècle par la Russie, autre peuple slave, qui a d’autres chats à fouetter avec l’Islam au Sud et dans ses frontières, avec la Chine menaçante pour la Sibérie à l’Est.
L’île Angleterre, le traditionnel allié de la Pologne sur le Vieux Continent, est repartie vers le grand large, son terrain naturel de chasse géopolitique. Les États-Unis, son puissant parrain, s’éloignent chaque jour un peu plus vers le Pacifique pour contrer leur nouvelle obsession de la montée en puissance de la Chine ; la guerre en Ukraine n’est qu’une parenthèse de la tendance géopolitique à long terme.

La Pologne a tout aussi peur d’une renaissance allemande, avec l’apparition de l’AfD, que de la Russie. La Pologne a peur de tout, de l’Allemagne, des chars russes et ce n’est que si une entente viable, durable est conclue entre l’Europe de l’Ouest et la Russie, qu’après coup, la Pologne ne pourra que se réjouir de voir ses craintes injustifiées au XXIe siècle d’un quatrième partage du pays entre la Russie et l’Allemagne ; nous ne vivons plus à l’heure de l’Europe au Congrès de Vienne en 1815.
Le départ de l’allié britannique de l’UE, l’éloignement inéluctable à terme de l’Oncle d’Amérique et la constitution d’une puissante défense franco-allemande pourraient peut-être rassurer la Pologne, amener Varsovie à modifier son opinion, à surmonter ses rancunes historiques séculaires à l’égard de la Russie et de l’Allemagne, tout comme s’est apaisée, au nom de la raison, la confrontation militaire et historique entre la France et l’Allemagne, mais c’est très peu probable car la rivalité de la Pologne avec la Russie dure depuis trop de siècles.

La France, l’Allemagne et l’Europe de l’Ouest n’ont donc en fait plus rien à attendre de la Pologne et doivent se rapprocher de la Russie, en passant par-dessus la tête de Varsovie. La Pologne se donne aujourd’hui à l’Amérique comme elle s’est donnée à Napoléon et à la France jusqu’à la Seconde Guerre mondiale, non pas par amour, mais par haine viscérale de son ennemi héréditaire, la Russie, pour avoir perdu la guerre historique d’un conflit multiséculaire, depuis le XIIIe siècle, avec Moscou.

Marc Rousset – Auteur de notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie – Préface de Piotr Tolstoï – 370p – Librinova – 2024

 

 

 

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commentaires

A
Si les polonais étaient intelligents, ils feraient le point et verraient que la Russie et l' Allemagne ne sont plus ce qu'elle étaient, qu'ils picolent un peu moins, ils en seront plus lucides et moins obtus, tout évolue, les choses changent, il faut garder l'esprit lucide pour faire des constats intelligents et prendre les bonnes décisions pour eux, les américains ne sont pas leurs amis, ils les utilisent pour leurs intérêts personnels, c'est tout et ne leur feront aucune concession.
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