La lutte historique à mort entre le cinéma français, européen et Hollywood
Le premier effondrement du cinéma français date de la Première Guerre mondiale. En 1914, le cinéma français est le premier du monde et règne sur le monde entier. Hollywood n’existe quasiment pas, puisqu’il vient tout juste d’être créé lorsque la guerre éclate. Or, en 1918, le cinéma français n’existe plus ; il a été supplanté par le cinéma américain.
La France voit le danger et réagit vigoureusement, consciente de l’enjeu politique, économique, culturel et civilisationnel que représente cette industrie. Édouard Herriot demande le contingentement des films américains ; dans une lettre au Conseil d’État, le 26 janvier 1928, il écrit : « Il convient aujourd’hui de prémunir notre pays bien moins contre un accaparement commercial américain que contre une véritable emprise intellectuelle et morale. Le contingentement des films étrangers n’est pas seulement l’intérêt de bon ordre et de la moralité publique, celui de la sécurité intérieure et extérieure de l’État, mais aussi l’intérêt de la conservation des mœurs et des traditions nationales qu’il s’agit de sauvegarder ».
Le 28 mai 1946, les accords Blum-Byrnes lient d’une façon assez scandaleuse, dans une annexe, l’aide américaine du plan Marshall faite officiellement pour aider les Français, mais en réalité seulement pour éviter que l’Europe devienne communiste, à l’invasion du marché français par les productions de Hollywood (plus des 2/3 du marché). Le 18 avril 1948, Maurice Thorez, secrétaire général du Parti communiste français, s’écrie : « Le film américain qui envahit nos écrans grâce à Léon Blum ne prive pas seulement de leur gagne-pain nos artistes, nos musiciens, nos ouvriers et techniciens de studio. Il empoisonne littéralement l’âme de nos enfants, de nos jeunes gens, de nos jeunes filles, dont on veut faire des esclaves dociles des milliardaires américains, et non des Françaises et des Français attachés aux valeurs morales et intellectuelles qui firent la grandeur et la gloire de notre patrie ».
Le cinéma français fut sauvé, en 1948, par la mise en place de la première loi d’aide au cinéma et la création d’un fonds de soutien alimenté par des recettes prélevées sur les billets d’entrée dans les salles. Les recettes étaient fournies essentiellement par des films américains au moment de la mise en place du dispositif. Ainsi, plus les films américains connaissent de succès commercial en France, plus ils financent le fonds de soutien qui, lui, aide uniquement le cinéma français.
Les Européens doivent organiser la résistance face aux « blockbusters » de Hollywood en réunissant suffisamment de moyens financiers pour certains films et en produisant aussi des bons films de qualité, lorsque les budgets sont limités, en faisant preuve d’originalité, de créativité, en défendant les valeurs traditionnelles européennes.
Le « soft power » de l’Amérique est porteur de valeurs destructrices pour la civilisation européenne
De nos jours le « soft power » de l’Amérique amène en Europe des valeurs nouvelles avec leurs sigles anglo-américains, ce qui est tout un symbole : LGBT (destruction de la famille européenne avec un taux de natalité satisfaisant et porteur d’avenir), wokisme (dictature des minorités non blanches), « Cancel Culture » (culture de l’effacement d’une civilisation), Giékisme (une nouvelle religion millénariste pessimiste, non prouvée et fortement contestée du réchauffement climatique par l’homme). Ces valeurs sont de véritables pestes idéologiques pour les valeurs traditionnelles européennes (Patrie, famille, travail, héroïsme, transcendance, dépassement de soi) qui ont fait la Grandeur de l’Europe. Un retournement de situation en Amérique est fort possible si les Républicains prennent le pouvoir, de même que pour l’impérialisme guerrier expansionniste néoconservateur, mais l’impérialisme risque de persister sous d’autres formes tout aussi brutales avec des présidents tels que Donald Trump.
Julian Assange : la mauvaise conscience de l’Amérique impérialiste et de l’Occident
Depuis plus de quatre ans, le journaliste australien Julian Assange est enfermé dans la prison de haute sécurité de Belmarsh au Royaume-Uni, valet de l’Amérique. Les États-Unis, où il encourt 175 années de prison, réclament son extradition pour « espionnage ». Aucun gouvernement européen, par peur des représailles du Maître, Suisse incluse, n’a esquissé le moindre geste pour s’opposer à la persécution du fondateur de Wikileaks.
En publiant plus de 251 000 télégrammes diplomatiques provenant du département d’État des États-Unis, Wikileaks a été d’utilité publique car il a mis en lumière plusieurs affaires de corruption, scandales diplomatiques et opérations d’espionnage à l’échelle de la planète.
En 2010, le site a publié plus de 700 000 documents confidentiels sur les activités militaires américaines. Par la publication en avril 2010 de documents classifiés sur la guerre en Irak, en août 2010 sur la guerre en Afghanistan, il a placé sous les projecteurs médiatiques les crimes de guerre des États-Unis et de leurs alliés, notamment le Royaume-Uni. Ces révélations ont déclenché la fureur du Pentagone, ce qui a conduit au lancement d’une enquête pour « espionnage » contre Wikileaks et aux tentatives multiples d’arrestation et d’extradition d’Assange.
En décembre 2022, dans une lettre ouverte intitulée « Publier n’est pas un crime », cinq grands médias internationaux, The New York Times, The Guardian, Le Monde, El Pais et der Spiegel, demandaient au gouvernement américain la fin des poursuites à l’encontre de Julian Assange. Comme le souligne Glenn Greenwald, écrivain politique et avocat américain très connu : « La persécution d’Assange met en évidence l’imposture totale des sermons américains et britanniques sur la liberté, la démocratie et la liberté ».
Selon Oliver Stone, célèbre réalisateur, scénariste et producteur américain : « Julian Assange est un éditeur pour la vérité. Il a accompli un travail remarquable pour l’humanité malgré le traitement inhumain qui lui est infligé. Cette affaire est cruciale pour la survie de notre droit de savoir, et de notre liberté essentielle pour lutter contre l’oppression des États-Unis et du Royaume-Uni, et maintenant contre la tyrannie ».
Il importe de bien souligner, même si quelques exceptions confirment la règle, la vaste hypocrisie des classes politico-médiatiques en Occident qui ont pris parti pour Alexandre Navalny, opposant russe à Vladimir Poutine, qui n’a jamais rassemblé que quelques partisans peu nombreux à Moscou, et le silence, l’indifférence sur le sort cruel de Julian Assange qui a mis à jour les mensonges d’État des États-Unis, du Royaume-Uni sur les crimes de guerres de prétendues « frappes chirurgicales » avec des conséquences minimisées et médiatisées sous forme de « dégâts collatéraux » insignifiants.
6 juin 2013 : Révélations des programmes américains et britanniques de surveillance de masse par Edward Snowden
À partir du 6 juin 2013, Edward Snowden a rendu publiques des informations ultra-secrètes de la National Security Agency (NSA) et de son valet britannique. Entre autres, la captation des données de connexion des appels téléphoniques ainsi que les systèmes d’écoute sur internet et divers programmes de surveillance.
Quand Snowden quitte les États-Unis, en mai 2013, à 29 ans, après la perte d’un emploi qui lui assurait une vie confortable, il explique : « Je suis prêt à sacrifier tout cela parce que je ne peux, en mon âme et conscience, laisser le gouvernement américain détruire la vie privée, la liberté d’internet et les libertés essentielles des gens du monde entier avec cet énorme système de surveillance qu’il est en train de bâtir secrètement ». Le mardi 28 janvier 2014, Edward Snowden affirme que la NSA se livre à l’espionnage industriel pour mener une guerre économique.
Après avoir été inculpé par le gouvernement américain pour espionnage, vol et utilisation de biens gouvernementaux, il s’est mis à chercher un asile politique. Il s’est initialement exilé à Hong Kong, puis en Russie. Moscou lui a accordé l’asile temporaire à condition qu’il arrête ses activités contre les États-Unis. Après prolongation de plusieurs titres de séjour, le président Poutine a signé en septembre 2022 un décret lui accordant la nationalité russe.
La Russie est le seul pays qui s’est porté garant de sa sécurité, alors que les autres États d’Amérique latine ne pouvaient pas le protéger d’une façon satisfaisante ou craignaient la colère des États-Unis. Edward Snowden a déclaré qu’il n’avait pas eu initialement l’intention de rester en Russie. « Il n’y a pas eu d’autres options et j’ai demandé l’asile en Russie. Je l’ai reçu. » a pu dire Snowden. Il a obtenu son passeport russe fin 2022.
Marc Rousset – Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique/ Pour une Alliance avec la Russie » – Préface de Piotr Tolstoï – 370p – Librinova – 2024