Le monstrueux bobard et faux témoignage au Congrès américain des couveuses du Koweït
Le scandale des couveuses du Koweït désigne les bobards et le faux témoignage fait le 14 octobre 1990, lors de l’invasion du Koweït par les forces armées irakiennes de Saddam Hussein, qui alléguait des atrocités contre des nouveau-nés koweïtiens. Le témoignage se révéla être mensonger, après avoir servi à favoriser l’entrée en guerre des Occidentaux.
Le 14 octobre 1990, une jeune femme koweïtienne, appelée par les médias « l’infirmière Nayirah » témoigne, les larmes aux yeux, devant une commission du Congrès des États-Unis. L’événement est retransmis par les télévisions du monde entier : « Je m’appelle Nayirah et je reviens du Koweït. Ma mère et moi étions au Koweït le 2 août pour passer de paisibles vacances. Pendant que j’étais là, j’ai vu les soldats irakiens entrer dans l’hôpital avec leurs armes. Ils ont tiré les bébés des couveuses et ont laissé les bébés mourir sur le sol froid. » Ce témoignage a beaucoup ému l’opinion publique internationale.
En fait, ce témoignage était entièrement faux. La jeune fille, entraînée par Michal Deaver[1], un conseiller en communication, était la fille de l’ambassadeur du Koweït à Washington. L’association « Citizens for a free Kuwait » avait commandé cette campagne à la société de relations publiques Hill – Knowllon, pour la somme de 10 millions de dollars[2].
L’Amérique ne représente pas le camp du Bien, ce que reconnaissent de nombreux Américains
Patrick J.Buchanan le reconnaît dans son célèbre ouvrage : « Nous sommes détestés non pour ce en quoi nous croyons ; nous sommes détestés pour ce que nous faisons. (…) Nous les Américains, nous nous comportons comme l’Empire romain. Entre 1989 et 1999, nous avons envahi Panama, écrasé l’Irak, nous sommes intervenus en Somalie, avons envahi Haïti, lancé des attaques aériennes sur la Bosnie, tiré des missiles sur Bagdad, le Soudan et l’Afghanistan et détruit la Serbie. Nous avons imposé des embargos et des blocus avec la Libye, l’Iran, l’Irak et des douzaines d’autres États. Les sanctions irakiennes ont peut-être causé la mort de 500 000 enfants. Quand on a demandé à Madeleine Albright, secrétaire d’État du Président Clinton, si ce bilan épouvantable était justifié, elle répondit : « “Cela valait la peine” (…) Et comment tout ce néo-impérialisme a-t-il profité à notre peuple ? »[3]
Selon le journaliste américain William Blum, spécialiste très sérieux en politique étrangère à Washington : « Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont tenté de renverser plus de 50 gouvernements étrangers dont la plupart étaient démocratiquement élus. Ils ont tenté d’assassiner plus d’une cinquantaine de chefs politiques étrangers. Ils ont largué des bombes sur les peuples de plus d’une trentaine de pays. Ils ont tenté de supprimer des mouvements populistes ou nationalistes qui luttaient contre des régimes intolérables dans vingt pays. »[4] Il a mis en avant également la mort et les vies brisées de « plusieurs millions de personnes ».
Quant au secrétaire d’État américain Mike Pompeo, ancien Directeur de la CIA de 2017 à 2018, il a avoué que la devise de l’Académie militaire de West Point n’avait pas été respectée. Il a pu faire la déclaration suivante auprès des étudiants de l’université A&M du Texas le 15 avril 2023 : « Nous avons menti, triché et volé. C’est comme si nous avions été entièrement formés pour cela. »
De son côté, lors d’une conférence en 2007[5], le général Wesley Clark, Commandant de l’OTAN de 1997 à 2000, a dénoncé l’agressivité et l’arrogance de la politique américaine, tombée aux mains de va-t-en-guerre sans scrupule, qui décident sans la moindre opposition de liquider les régimes qui leur déplaisent et de semer le chaos au Moyen-Orient. Il s’est souvenu d’une réunion en 1991 avec Paul Wolfowitz, alors n° 3 du Pentagone qui lui a dit : « Nous avons 5 à 10 ans pour nettoyer tous ces régimes dévoués à l’ex-URSS, la Syrie, l’Iran, l’Irak, avant que la prochaine puissance n’émerge pour nous défier ». Une déclaration stupéfiante pour Wesley Clark : « L’armée servirait à déclencher des guerres et à renverser des gouvernements et non pas à empêcher les conflits. Nous allions envahir des pays. Mes pensées se bousculaient. J’ai mis ça de côté comme une pépite que vous conservez. Un groupe de gens a pris le contrôle du pays avec un coup d’État politique. » Et d’ajouter : « Wolfowitz, Cheney, Rumsfeld, je pourrais nommer une demi-douzaine d’autres collaborateurs du projet pour le Nouveau Siècle Américain (PNAC). » Drôle de camp du Bien qui prétend faire la loi dans le monde avec des valeurs démocratiques depuis 1945 ! Une Conférence accablante du général Wesley Clark pour les États-Unis semeurs de guerres.[6]
Les dangers de l’impérialisme hégémonique américain selon la Russie et la Chine
Au cours d’une réunion du Conseil de Sécurité des Nations Unies le 21 février 2023 pour demander une enquête impartiale sur l’acte de guerre qui a consisté à détruire les gazoducs Nord Stream en mer Baltique en septembre 2022, le représentant russe Vassili Nebenzia n’a pas mâché ses mots publiquement : « Nous sommes déjà habitués au fait que nos collègues américains se placent au-dessus de la loi, prétendant, en fait, qu’ils sont la loi. Ils peuvent s’ingérer en toute impunité dans d’autres États, mener des coups d’État, des agressions contre des États indépendants, tuer et torturer des civils dans d’autres pays, tout en refusant de livrer les auteurs à la justice internationale. Dans le cas de l’attentat de Nord Stream, ni le mobile du crime, ni son auteur, ni la manière dont le crime a été commis ne font de doute. »
Quelques jours auparavant Wang Wenbin, du ministère chinois des Affaires étrangères, avait ainsi répondu à une attaque de la sous-secrétaire d’État américaine Wendy Sherman qui accusait Pékin de vouloir « remodeler l’ordre international fondé sur des règles » : « Agents du chaos international, les États-Unis tirent profit de la guerre, sans aucune honte. Les faits ont pleinement prouvé que les États-Unis sont le principal perturbateur des règles et de l’ordre international. Ce sont les États-Unis, et non la Chine, qui sapent et foulent aux pieds les règles internationales. L’hégémonie est la marque de leur approche des affaires internationales. »
« L’hégémonie et ses dangers » est le titre d’un rapport publié le 20 février 2023 sur le site officiel du ministère chinois des Affaires étrangères. Ce rapport indique que la prétendue guerre américaine contre le terrorisme, entreprise après les attentats du 11 septembre 2001 aux États-Unis, a coûté la vie à 900 000 personnes dont 335 000 civils. Il s’en prend à l’arrogance américaine tous azimuts en fournissant des exemples très précis. Cela fait un siècle que les États-Unis traitent l’Amérique latine comme leur pré carré. Et dans d’autres régions du monde, les États-Unis ont créé des blocs séparés sous leur influence en provoquant des « révolutions de couleur ». Depuis l’indépendance des États-Unis, ce pays a usé de l’emploi de la force militaire. En Corée, au Vietnam, en Irak, en Serbie, les États-Unis n’ont pas hésité à utiliser des méthodes de guerre affreuses allant de l’usage d’armes chimiques à l’utilisation de l’uranium appauvri, causant des pertes civiles avec des effets durables sur l’environnement.
En outre le gouvernement américain a abusé du dollar et de sa place dans le système financier international pour éliminer la concurrence à ses entreprises, tout en imposant des sanctions unilatérales aux parties jugées hostiles. L’hégémonie américaine est obtenue sur le plan économique, en raison de la création d’organisations internationales (FMI, Banque Mondiale…) autour du dollar américain. Dans le domaine de la haute technologie, les États-Unis cherchent « à exercer un monopole avec des restrictions dans certains secteurs ». En conclusion, les États-Unis doivent « examiner de manière critique leurs actions », abandonner « l’arrogance et les préjugés » ainsi que leurs « pratiques d’intimidation » qui durent depuis des décennies. Un avertissement sans frais à la grenouille américaine qui veut se faire plus grosse que le bœuf chinois et l’ours russe !
Marc Rousset – Auteur de Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie -Préface de Piotr Tolstoï- 370p- Librinova -2024
[1] Patrick Pesnot – Le mensonge des couveuses koweitiennes – Émission Rendez-vous avec X sur France Inter -1/12/2012
[2] Philip Knightley – The disinformation campaign – The Guardian – October 4 , 2001
[3] Patrick J.Buchanan – A Republic, not an Empire – Reclaiming America’s Destiny – Regnery Publishing Inc-1999,
[4] William Blum-Killing Hope- US Military and CIA Intervention since World War II -p.390 -Zed books -2014
[5] Conférence du général Wesley Clark le 3 octobre 2007 devant le « Commonwealth Club of California » – Vidéo disponible
[6] Jacques Guillemain – Riposte Laïque – Sidérante vidéo d’un général qui accable les États-Unis semeurs de guerres – 16 avril 2023