Emmanuel Macron ne tarit pas d’éloges envers l’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani, en visite d’État à Paris.
« Cette visite est un immense honneur pour la France », a souligné Emmanuel Macron. « Votre pays est un pays ami de la France, un partenaire fidèle, stratégique, sur lequel elle sait pouvoir compter dans les situations difficiles », a ajouté le Président, en rappelant l’agenda commun de « défense et de sécurité » que les deux États sont « en train de renforcer » ou celui dans la « lutte contre le terrorisme ».
De son côté, l’émir n’est pas venu les mains vides. Dès le premier jour de sa visite, il a signé un accord prévoyant 10 milliards d’investissements qataris dans l’économie française à l’horizon 2030.
« Ces investissements iront renforcer les partenariats stratégiques entre nos deux pays », a souligné l’émir. Ils interviendront dans des secteurs tels que la transition énergétique, les semi-conducteurs, l’aérospatial, l’intelligence artificielle, le numérique, la santé et les industries de la culture.
Comme tout cela est réjouissant ! Voilà 10 milliards d’investissements étrangers qui tombent à pic, alors qu’Emmanuel Macron et son acolyte Bruno Le Maire augmentent la dette publique de 10 milliards par mois depuis 2017 ! Nous en sommes à 3 100 milliards de dette. À ce rythme, Macron nous laissera une ardoise de 3 500 milliards en 2027 !
Mais cette belle coopération, c’est le vernis apparent des relations bilatérales au beau fixe entre Paris et Doha. Car la face cachée est tout autre.
Quand Macron prétend renforcer la lutte contre le terrorisme avec le Qatar, il accorde un label de virginité à un pays qui n’a cessé de financer l’islamisme en Afrique du Nord et au Sahel, comme le prouve le site Blast après enquête. Le pompier qui fait l’éloge du pyromane.
En clair, le Qatar a soutenu les groupes terroristes islamistes qui combattent nos soldats au Sahel
C’est ainsi que cet émirat, soutien inconditionnel des Frères musulmans, a financé les printemps arabes, dont on mesure les conséquences dévastatrices en Afrique du Nord et au Moyen-Orient. Tunisie, Libye, Égypte, Irak en ont fait les frais. Tous les leaders arabes qui étaient un rempart contre l’islamisme ont été liquidés. Sauf Assad, sauvé in extremis par Poutine.
Et sans l’intervention du maréchal Sissi, l’Égypte aurait connu le même chaos que la Libye. Quant au Sahel, il est en train de se décomposer et ne pourra résister aux assauts islamistes qu’avec le soutien des Russes. On ne compte plus les prises d’otages de citoyens français par les groupes terroristes, dont plusieurs ont mal tourné.
Mais depuis 15 ans, la France est restée « aveugle » au double jeu du Qatar, préférant entretenir des relations étroites avec l’émirat. On connaît la suite. Une longue lune de miel entre Paris et Doha, qui réussit à rafler la mise en enlevant la Coupe du monde de football 2022.
C’est Sarkozy qui accorde aux milliardaires qataris qui investissent en France une défiscalisation massive. Le PSG tombe aussi entre les mains de ces investisseurs insatiables. Doha se propose également de financer les projets des jeunes investisseurs de nos banlieues défavorisées. Accordé !
Mais dans le même temps, Doha finance les groupes terroristes de la Mauritanie au Tchad. Une aide « humanitaire »
Voici ce que dit un courrier du ministre de l’Économie et des Finances du Qatar, que Blast a fait traduire (lire le lien) :
« L’émir lui a demandé de verser 15 millions de dollars « aux mouvements de l’opposition islamique dans le nord du Mali et dans les régions du Sahel et du Sahara ». Un financement accordé aux mouvements terroristes qualifié « d’aide humanitaire ».
En juin 2012, le Canard enchaîné titrait : « Notre ami du Qatar finance le terrorisme au Mali »
Plusieurs groupes islamistes ont bénéficié des pétrodollars du Qatar, principal argentier du jihad au Sahel.
Ce sont ces jihadistes que les soldats de l’opération Serval puis de Barkhane ont combattus et combattent encore. Beaucoup d’entre eux ont payé le prix du sang.
Mais comme le Qatar signe des juteux contrats d’armement avec Paris, premier fournisseur de l’émirat, l’heure n’est pas à demander des comptes à Doha sur son double jeu permanent face au terrorisme islamiste. Un double jeu confirmé et dénoncé en son temps par Donald Trump.
Le Qatar, micro-État par la taille mais assez richissime pour se faire entendre, a toujours voulu peser politiquement.
Il finance le Hamas tout en se posant en principal négociateur pour la libération des otages. Financement approuvé par Israël et les États-Unis pour éviter le chaos dans la bande de Gaza.
Il prétend combattre le terrorisme mais héberge les leaders du mouvement islamiste, classé organisation terroriste.
Durant la guerre d’Afghanistan, le Qatar a également servi d’intermédiaire entre Américains et talibans, lesquels avaient un siège permanent à Doha.
Enfin, il faut comprendre que le Qatar, les Frères musulmans ou le Hamas ont tous le même objectif : la mort d’Israël et du peuple juif.
https://isgap.org/wp-content/uploads/2023/11/QATAR-REGIME_HAMAS_MB_FINAL.pdf
« L’idéologie des Frères musulmans est engagée dans la destruction de l’État d’Israël et dans le meurtre du peuple juif dans le monde entier, notamment aux États-Unis, au Canada, en Europe et au-delà, et est étroitement liée à l’infrastructure et à la société civile du Qatar. »
Et que dire de l’ingérence du Qatar dans l’islam de France ? Ce sont des dizaines de mosquées qui sont fiancées par Doha.
https://www.lemonde.fr/societe/article/2021/12/09/la-france-demande-au-qatar-de-stopper-les-financements-d-entites-separatistes_6105318_3224.html
« Doha n’a jamais caché ses liens avec des tenants de l’islam politique, essentiellement celui de la mouvance des Frères musulmans. Sa vision critique de la société française, jugée exagérément laïque, transparaît aussi dans la couverture de la chaîne d’information Al-Jazeera. »
Protection des brevets
Le dernier point qu’il convient de souligner est que 10 milliards d’investissements dans les technologies de haut niveau, cela implique un transfert de compétences, donc un risque non négligeable de voir filer nos brevets. La grande braderie de nos fleurons industriels de ces dernières années, dont Alstom Power que Macron a offert à ses amis Américains, a de quoi rendre méfiant. Ces 10 milliards ne sont pas gratuits.
Conclusion
Quand un pays comme la France n’a ni pétrole ni gaz mais n’a que des dettes de plus en plus insoutenables, quand il se laisse submerger par une immigration musulmane incontrôlée, il devient l’otage des monarchies pétrolières et des pays arabes.
Voilà des années que la France, tout comme le Qatar, pratique un double jeu.
Macron sait très bien que le Qatar n’est pas une entreprise de bienfaisance et que la longue lune de miel entre Paris et Doha n’est qu’hypocrisie réciproque.
Doha, grâce à ses pétrodollars répand l’idéologue des Frères musulmans dans toute l’Europe et alimente le terrorisme, tout en clamant qu’il le combat. La France, ruinée et sans matières premières, est devenue l’otage des monarchies du Golfe et laisse le pays s’islamiser. C’est oui aux mosquées, contre du pétrole, du gaz et des contrats d’armements.
Personne n’est dupe et la France n’a donc pas fini d’entretenir des liaisons dangereuses avec Doha.
Jacques Guillemain