Détruire le pont de Crimée a toujours été une vieille obsession de Zelensky, mais cette fois ce sont des officiers allemands qui s’attèlent au projet, du moins en paroles.
Une longue conversation sur cette attaque potentielle qui n’a pas échappé aux Russes.
Il est vrai qu’une frappe rendant ce pont inutilisable porterait un coup sévère au moral des Russes et compliquerait le ravitaillement du front sud. Mais le cours de la guerre n’en serait nullement modifié pour autant.
Cette conversation, menée au sein de la Bundeswehr, en dit long sur la haine que les Allemands continuent de nourrir à l’égard des Russes, 82 ans après Stalingrad. Les Russes doivent regretter d’avoir accepté la réunification allemande après la chute du Mur…
Peu importe à ces officiers revanchards que Washington ait détruit NordStream II au détriment de l’économie allemande, si cela peut porter préjudice à la Russie. Ivres de revanche, les Allemands n’ont plus rien du peuple pacifique, soi-disant guéri de la guerre à jamais après 1945.
Leur seul souci est de conduire cette opération sans que Berlin puisse passer pour un cobelligérant. Mais la réussite d’une telle entreprise n’est pas gagnée d’avance.
Non seulement l’ouvrage est particulièrement solide, mais il est massivement protégé contre les attaques venues du ciel ou de la mer. Cela dit, un essaim de missiles Taurus pourrait saturer les défenses et endommager le pont au point de le rendre inutilisable. Mais nous n’en sommes pas encore là.
– Pour l’instant Scholz se refuse à livrer ses missiles Taurus à Kiev. On parle de 100 unités.
– Et au cas où le chancelier changerait d’avis, un délai de huit mois serait nécessaire pour que les Ukrainiens l’adaptent sur leurs avions et maîtrisent sa mise en œuvre.
Nul ne sait où en sera la guerre dans huit mois.
Je vous laisse lire cette conversation :
C’est la rédactrice en chef de RT, Margarita Simonyan, qui a publié l’enregistrement.
Des officiers allemands ont admis la possibilité de transmettre à Kiev des images satellites et des coordonnées de cibles russes avec une précision de trois mètres.
Les réactions russes n’ont pas tardé :
« N’est-il pas temps pour la Russie de rappeler à l’Allemagne comment les bombardements russes sur les ponts se sont terminés pour l’Allemagne la dernière fois ? » (rédaction RT ).
Le président de la Douma d’État, Vyacheslav Volodin, commentant la publication, a déclaré :
« Les informations qui ont émergé avec des enregistrements d’officiers allemands de haut rang discutant des plans pour frapper le pont de Crimée et comment le faire pour que le chancelier allemand Olaf Scholz ne soit pas soupçonné, méritent une discussion et une réponse des plus sérieuses…Je pense également qu’il est juste de demander au Bundestag de mener une enquête. Le fait que l’enregistrement de la conversation ait été rendu public oblige les dirigeants allemands à fournir des explications sur les décisions de la République fédérale d’Allemagne qui ont été guidées par : 1. Quelles décisions de la République fédérale d’Allemagne ont guidé les militaires de la Bundeswehr lorsqu’ils ont discuté des plans d’attaque contre la Fédération de Russie ? 2. Seront-ils sanctionnés ? Et quel type de sanction ? 3. Les membres du Bundestag sont-ils au courant de ce qui s’est passé ? 4. Scholz se rend-il compte que ces actions entraîneront des représailles de la part de la Russie ? »
Quant à Dmitri Medvedev, comme à son habitude, il n’a pas fait dans la dentelle :
« Après tout, nos ennemis éternels, les Allemands, se sont une fois de plus transformés en ennemis jurés. Regardez avec quelle minutie et quels détails les Boches discutent des frappes sur notre territoire à l’aide de missiles à longue portée, du choix des cibles et des moyens les plus susceptibles de causer le maximum de dommages à notre patrie et à notre peuple. Sans oublier l’utilisation d’une rhétorique mensongère sur la non-participation de l’Allemagne au conflit. Qui aurait pu imaginer cela il y a encore peu de temps ? Comment y répondre diplomatiquement ? Je ne sais pas… »
Il est vrai que Medvedev n’a rien d’un diplomate et aime les méthodes musclées…
La conclusion de tout cela est que les Européens désarmés sont totalement désemparés par la défaite ukrainienne, dont la population a été saignée en pure perte, après deux ans de promesses insensées d’une défaite russe faites à Kiev.
Prenant exemple sur le général Sourovikine qui a construit des lignes de défense infranchissables qui ont fait échouer leur contre-offensive, les Ukrainiens sont en train de protéger la ville de Kiev, l’entourant d’une ceinture de fortifications en prévision d’une attaque russe.
Nul ne connaît les plans du Tsar, mais espérons que cette guerre se terminera au plus vite en entamant des négociations de paix.
Ce que veut Poutine, démilitarisation et dénazification de l’Ukraine, neutralité du pays et rattachement de la Novorossia à Moscou, peut être obtenu sans besoin de sacrifier des centaines de milliers de vies supplémentaires.
Le dépeçage de l’Ukraine que les Occidentaux refusent au nom de l’intégrité des frontières, c’est exactement ce qu’ils ont fait en Serbie en l’amputant de la province du Kosovo, ou ce qu’ils tolèrent des Turcs, qui occupent illégalement la partie Nord de Chypre depuis 1974.
Il serait temps que les Européens prennent conscience de leur amateurisme face à un rusé renard comme Poutine, qui a déjà 24 ans de règne à son actif depuis 2000, qui maîtrise parfaitement la géopolitique de ces trente dernières années et qui connaît parfaitement l’Histoire de son pays, et de l’Europe.
Franchement, que pèse un gamin comme Macron, qui prétendait naguère que l’arme nucléaire ne servait à rien puisque les Allemands n’en ont pas et qui, aujourd’hui prétend, la partager entre les 27 pays européens !
Notre chef des armées n’avait sans doute jamais entendu parler du siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et du droit de véto que nous confère précisément notre force de dissuasion…
Et alors que le format de notre armée a été divisé par trois, tandis que Poutine reconstruisait la sienne depuis l’an 2000, Macron prétend affronter la Russie sur le terrain ukrainien. Autant affronter un ours à mains nues.
Jacques Guillemain