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22 octobre 2024 2 22 /10 /octobre /2024 05:30
Union Soviétique ou Russie, le grand mensonge américain

L’OTAN tient sa légitimité et sa raison d’être de l’existence du bloc Soviétique, ennemi militaire et idéologique menaçant les sociétés libres du basculement dans le régime de terreur de la dictature du prolétariat. Pour continuer d’exister, l’Amérique n’a pas d’autre choix que d’entretenir le mythe d’une continuité entre la Russie poutinienne et l’Union Soviétique. L’affaire Navalny donne lieu à des délires sur le retour du stalinisme et les pires heures de l’Union Soviétique.

Le jeu des 7 différences

Que la Russie actuelle ne soit pas une démocratie libérale comme nous l’entendons est une certitude. Mais qu’elle soit l’Union Soviétique est une escroquerie intellectuelle.

Première différence : les camps de concentration et les Goulags enfermant jusqu’à la mort des millions d’opposants sous Staline jusqu’à Brejnev existent-ils encore ? Non. C’est une différence fondamentale. Certes, il existe des prisonniers politiques, il y a des pratiques autoritaires dans la pure tradition tsariste. Mais les Goulags décrits par Soljenitsyne ont bel et bien disparu.

Deuxième différence : la liberté religieuse et la place de l’église orthodoxe sont là. Nos élites ont-elles à ce point oublié la persécution religieuse, l’interdiction du culte, la fermeture des églises, leur destruction même ? L’athéisme était la religion d’État. Comment ne pas mesurer le changement radical opéré depuis 30 ans ? Les popes sont là, les monastères recrutent, les cérémonies religieuses ont lieu et Poutine respecte et participe à de grandes cérémonies, actant de la liberté du culte.

Troisième différence : la liberté d’entreprise et le respect de la propriété privée sont bien de retour. Comment là encore falsifier à ce point la réalité ? Les Russes peuvent entreprendre. L’économie a été florissante et le niveau de vie des Russes a sensiblement augmenté sur les trois dernières décennies, à la différence notable de l’Ukraine au passage. Des grands groupes privés se sont constitués et des domaines d’excellence sont là : le nucléaire civil et ses exportations, l’aéronautique, etc.

Quatrième différence : la fédération de Russie et le jeu des nations modifient substantiellement le rapport de force par rapport à l’époque du Polit Buro. Les États sont indépendants et certains ne manquent pas de prendre leurs initiatives, de marquer leur différence : l’Azerbaïdjan avec l’Arménie par exemple. Preuve que la fédération existe, avec des alliances, des échanges, de la diplomatie, soit bien autre chose que l’Union Soviétique.

Cinquième différence : le développement économique et le rayonnement de Moscou sont des preuves indubitables d’un changement d’époque. Qui peut ignorer la valeur du mètre carré à Moscou, le foisonnement des galeries d’art, des quartiers rénovés et une ville parmi les plus attractives du continent, là où le Moscou des Soviets suscitait bien peu d’intérêt ?

Sixième différence : la Russie conservatrice et un leader du Sud global bien présent. Le communisme est mort et cette idéologie propageant l’idéal révolutionnaire est révolue. La Russie s’est transmutée en leader d’un monde multipolaire associant des pays qui souhaitent offrir une alternative à ce que beaucoup perçoivent comme l’imperium américain.

Septième différence : la libre circulation des personnes en Russie et en dehors. C’est une révolution, car tout le monde oublie qu’on ne sortait pas de l’Union Soviétique et qu’on y voyageait sous contrôle. Les Russes peuvent voyager, se déplacer et même investir en dehors des frontières.

Le mythe du Stalinisme est une supercherie

Il est donc incongru et totalement mensonger (fake news de première main) d’écrire comme ces jours-ci dans la presse du Figaro au Monde que Poutine et Staline c’est la même chose. Ce jeu des 7 différences témoigne que la Russie a énormément changé depuis 30 ans, mais que l’Occident ne veut ni l’admettre, ni le reconnaître pour perpétuer un conflit qui n’a plus de raison d’exister ; sauf à le refabriquer chaque jour comme une fiction qu’on entretient.

Et il y a une différence entre un pouvoir autoritaire et le communisme de Staline. Staline pouvait détruire des peuples, déporter massivement des populations, imposer la langue russe partout, tyranniser et torturer, mettre en hôpital psychiatrique, etc. Que la Russie contemporaine ne soit pas une démocratie à la manière de nos sociétés est une évidence, mais ne pas comprendre qu’elle est toute autre chose que l’URSS des Soviets staliniens est une preuve de cécité ou un mensonge éhonté.

Et quand les gouvernants en place aux USA imaginent rendre inéligible le candidat adverse, qu’ils le diabolisent et le caricaturent jusqu’à prétendre qu’il est un danger pour l’idée qu’ils se font de la démocratie en Amérique, n’y a-t-il pas comme l’air d’une autocratie en marche qui n’envisage en aucun cas une alternance politique ? La paille et la poutre dans l’œil, cela semble si vrai ici.

Pierre-Antoine Pontoizeau

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