L’Ukraine est plus que jamais une dictature. Les élections législatives et présidentielles ont été reportées aux calendes grecques. Le Zygomyr s’est autoreconduit dans ses fonctions comme un quelconque Bokassa ou Amine Dada. Mais il ne faut pas le dire.
Les médias sont muselés. Et le SBU, la Gestapo locale, s’y entend à faire disparaître les opposants les plus pugnaces et à pourrir les vie des moindres contestataires. De façon mesquine. En leur coupant l’eau, l’électricité et en retenant leurs bons de nourriture ou de transport. Mais il ne faut pas le dire.
Les communiqués de victoire alternent avec les pleurnicheries du petit mendigot de Kiev
Étrange qu’aucun « expert » n’ait relevé la contradiction. Le nain barbichu chante victoire en étalant ses carences en arithmétique. Sur 20 missiles russes, 25 ont été détruits, sans qu’aucun ne touche ses cibles… Provoquant de gros dégâts… Par ici le pognon pour les réparations !
La situation militaire s’aggrave. Malgré les flamboyants communiqués de propagande repris servilement par BFM et nos télévisions d’État… Dans le monde réel, après la perte d’Avdiivka au Donbass, ça ne vaut guère mieux dans le Sud. Les troupes d’infanterie de marine qui avaient, au prix de lourdes pertes, établi une tête de pont sur la rive Est du Dniepr, en ont été éjectées. Selon Sergueï Choïgou, le ministre russe de la Défense, « Krynky a été nettoyée, nous contrôlons à nouveau toute la rive ». Mais il ne faut pas le dire.
Le Kremlin a prouvé une fois de plus qu’il ne rigolait pas avec les traîtres.
Un godelureau du nom de Maxim Kouzminov avait, moyennant une confortable somme d’argent, déserté et livré son hélicoptère militaire MI-8 aux Ukronazis. Sans sourciller quand, une fois l’appareil posé, ses deux équipiers avaient été assassinés.
Depuis, il menait la belle vie à Alicante dans le Sud de l’Espagne. De perpétuelles vacances. Sous un faux nom, il se croyait tiré d’affaire. Six mois après sa félonie, les services spéciaux de la Fédération de Russie l’ont retrouvé. Et proprement liquidé. Avis à ceux qui seraient tentés de suivre son mauvais exemple !
Malgré les remous diplomatiques que cela ne manquerait pas de provoquer, le directeur des renseignements extérieurs russes Sergueï Narychkine a déclaré qu’« un traître est déjà un cadavre ambulant au moment où il planifie son crime. » Dommage qu’on n’en ait pas des comme ça en France !
Les chaînes de désinformation continue ont trouvé un nouvel os à ronger.
Depuis que Vladimir a miraculeusement triomphé de ses huit cancers, et que ses armées ont repris leur progression après avoir bloqué la piteuse contre offensive financée par 31 cobelligérants honteux et confus, les désinformateurs glosent sur un prétendu refus de combattre des Russes… Alors que des reporters indépendants témoignent de leur patriotisme et de leur confiance en Poutine. Mais il ne faut pas le dire.
Sinon pas un mot sur l’Ukraine où les épouses et les mères s’expriment à la place des hommes sous les drapeaux, tenus au silence.
Elles demandent une trêve au front et des pauses dans la mobilisation. Après les vagues de répression sauvage qui ont suivi les désertions et les mutineries, des charniers en attestent, mais il est interdit d’en parler, il ne reste plus beaucoup de possibilités pour dénoncer la folie d’un dictateur sociopathe et son acharnement suicidaire. Pour les autres. Car pour lui, il a un plan d’évacuation sous les tropiques.
Risquant des représailles sur elles et leurs enfants, que les sbires du SBU n’hésitent pas à menacer, des femmes ayant perdu toute illusion, prennent contact avec des Occidentaux, via Internet et les médias libres, pour dire que leurs hommes qui combattent depuis le début de la guerre n’en peuvent plus. Découragés, ils ne croient plus à la victoire promise par le Zygomyr. Ils ont vu trop de leurs camarades tomber pour rien.
Ceux qui ont été assez chanceux pour survivre, sans trop de séquelles graves de leurs blessures, aspirent à revenir à la vie civile. Paysans et ouvriers n’ont droit qu’à de rares permissions pour retrouver leurs familles angoissées. Tandis que les membres de la nomenklatura, mais aussi les flics et les fonctionnaires, peu mobilisés, sont prêts à faire la guerre à leur propre peuple s’il se rebiffe.
Tel est le message que tentent de faire entendre courageusement des épouses et des mères de soldats ukrainiens. Elles manifestent dans de nombreuses villes d’Ukraine pour obtenir une démobilisation de leurs fils et maris. Alors que le gouvernement prépare une prolongation de la mobilisation, produisant quelques fissures au sein de l’oligarchie, elles demandent une période de service réaliste, entrecoupée de permissions raisonnables.
Ça va de plus en plus mal chez les Ukrainiens, mais il ne faut surtout pas le dire !
Tandis que le Zygomyr et ses sbires se gobergent de mets délicats arrosés au champagne et au cognac, les soldats au front boivent de l’eau croupie et mangent des conserves avariées. Les milliards de l’aide internationale permettraient de leur servir des menus décents. Mais le pognon est détourné… La cupidité et la stupidité des ploutocrates sont sans limites. On ne fait pas de bons soldats avec des types affamés, souffreteux, déprimés et rongés par la vermine.
Peut-être est-ce une des motivations de la guerre d’attrition menée par les Russes ? On dit couramment que Vladimir compte, à juste titre, sur la ruine inévitable de l’Occident et le refus probable de ses moutons d’être toujours plus tondus… Et qu’il ménage ses forces et les vies de ses compatriotes, en attendant que ses ennemis s’écroulent tout seuls. Mais il peut intégrer dans l’équation la déliquescence, physique et morale des combattants dans le camp d’en face.
La solution trouvée par le Zygomyr est d’allonger à trente six mois (au lieu de deux ans actuellement) la période d’incorporation sous les drapeaux. Sans démobilisation possible tant qu’on n’est pas grièvement blessé, hors de combat. Pour un réfractaire qui a préféré rester anonyme : « S’il s’agissait de 36 mois dans une unité à l’arrière, je comprendrais. C’est long, c’est fatigant, cela peut être dangereux… Mais 36 mois dans une zone de combat, c’est comme une peine de mort. Peu en réchapperont. »
Malgré l’omerta, des témoignages poignants nous parviennent
Un réserviste, engagé volontaire dans la défense passive de sa ville, et transféré en première ligne sans lui demander son avis, n’a bénéficié que de deux permissions en deux ans. Une de trois jours pour voir sa famille. Et une de trois semaines en hôpital psychiatrique, où on l’a gavé d’antidépresseurs pour soigner un syndrome post-traumatique, avant de le renvoyer au combat.
Aujourd’hui, il est unijambiste. Il a sauté sur une mine posée par les siens. Une surprise destinée aux Russes. Dont ses supérieurs n’étaient pas informés. Il dit être heureux de son infirmité, et sa femme approuve. « Au moins il est vivant, le petit ne sera pas orphelin» dit-elle désabusée. Après s’être assurée qu’il n’y a pas un voisin caché derrière la porte pour les espionner…
Les « comités citoyens » sont très actifs pour veiller à ce que personne ne regimbe. Composés de retraités de l’armée et de la police, et de leurs rejetons exemptés de service militaire, il assurent fièrement la protection civile du pays. Comprendre la quiétude des oligarques.
Un autre rescapé qui a pris deux balles dans le ventre et a survécu, mais a perdu vingt kilos parce qu’il ne peut plus se nourrir normalement, témoigne : « Physiquement, moralement, psychologiquement, dans les zones de combat on est tous épuisés. On est tellement fatigués qu’on en perd la notion du temps, on ne sait plus quel jour on est, on confond le jour et la nuit. On se dit qu’on n’a aucune chance de s’en sortir… Aussi une blessure, même grave, est-elle considérée comme une bénédiction si on survit. Et si on en meurt, ce sera la fin du cauchemar ». Mais il ne faut surtout pas le dire.
Par crainte des délateurs, personne n’ose poser les bonnes questions : pourquoi ne pas cesser ces massacres inutiles et accepter un cessez-le-feu sur les lignes actuelles ? S’acharner, c’est abandonner encore plus de terrain. Puisque la Russie ne peut pas perdre. Mais il ne faut surtout pas le dire.
Cela pourrait faire désordre dans le bel ordonnancement des communiqués de victoire rapportés sur nos chaînes de désinformation continue par toutes ces copies interchangeables de mectons lustrés et calamistrés, de perroquets lobotomisés et de femelles au brushing sophistiqué et aux tics de langage ridicules, qui passent si bien à l’antenne.
Christian Navis
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