La campagne militaire contre le Hamas touche à sa fin, le temps de la déradicalisation de Gaza sonne et Israël va lancer une initiative ambitieuse.
Le projet figure dans le document d’orientation pour la gestion de Gaza après la victoire, et entend installer des «autorités locales» non affiliées au terrorisme, et dépourvues de liens avec «des pays ou des entités qui soutiennent le terrorisme», pour administrer la bande de Gaza en lieu et place du Hamas. Aujourd’hui, le discours radical fait autorité sur Gaza. La rupture idéologique avec les pensées du groupe terroriste du Hamas prendra plusieurs années avant de porter ses fruits.
Le document d’orientation présenté par Netanyahu à ses ministres du cabinet de sécurité lors de la réunion de jeudi soir ne cite pas nommément l’Autorité palestinienne, mais n’exclut pas non plus sa participation à la gouvernance d’après-guerre de Gaza.
En plus des autorités locales auxquelles Netanyahu envisage de confier la gestion de l’ordre public et des services publics, en plus d’une refonte totale des programmes des écoles, le document insiste sur un «plan de déradicalisation… dans toutes les institutions religieuses, éducatives et sociales de Gaza», «si possible avec la participation et le soutien des pays arabes expérimentés dans la promotion de la déradicalisation». Cette phrase semble faire allusion à l’expérience marocaine.
Israël va mettre en place des méthodes de déradicalisation expérimentées au Maroc qui vont accompagner le repositionnement individuel des jeunes en utilisant diverses techniques pour les déradicaliser et les désembrigader. Des séances en groupe seront organisées.
Des experts israéliens en Education vont conceptualiser une méthode d’accompagnement du changement avec des techniques visant à faire face aux ruptures comportementales, émotionnelles et cognitives qui mobilisent les leviers émotionnels, pour soutenir le changement comportemental des jeunes palestiniens.
L’embrigadement des enfants de Gaza résulte de théories qui incitent à la méfiance et la suspicion envers tout ce qui est juif. L’exposition à un tel discours a engendré sur les jeunes palestiniens la haine des juifs.
Le discours des dirigeants du Hamas a pour objectif d’éloigner les jeunes de Gaza de la possibilité de coexistence pacifiste, et les installer dans une illusion permanente qu’Israël disparaîtra par la lutte. La vénération de la mort est devenue le moteur du quotidien des Palestiniens, l’éducation à la haine, le fondement du cursus palestinien, de la maternelle à l’université.
Par ce discours anxiogène, le Hamas a provoqué une radicalisation généralisée. Ce «discours djihadiste» avait pour objectif d’éloigner les jeunes palestiniens du monde réel, pour les installer dans une illusion permanente qu’Israël doit disparaître.
À un moment donné, les recruteurs du Hamas persuadent les jeunes que les problèmes liés à leur idéal, leurs besoins ou leur mal-être sera réglé par l’anéantissement d’Israël, seul chemin capable à la fois de les satisfaire, de les faire renaître et de régénérer la Charia.
Les éducateurs et recruteurs du Hamas établissent également un lien cognitif chez les jeunes enfants entre le devoir de lutter contre les juifs et le bonheur du «peuple palestinien».
Prendre du recul vis-à-vis de l’idéologie djihadiste devient une sorte de trahison. Les jeunes deviennent alors complices de l’extermination de tous ceux qui ne pensent pas comme eux.
Si vous enseignez à un enfant que son devoir religieux consiste à éliminer les ennemis de l’islam, vous aurez un résultat singulièrement différent de celui que vous obtiendriez en lui apprenant que les êtres humains sont égaux et qu’ils doivent être respectés, quelles que soient leurs croyances et leurs origines.
Des experts israéliens estiment que par l’intermédiaire de témoignages de repentis, comme Mosab Hassan Yousef, connu sous le pseudonyme de «Prince vert», le radicalisé de Gaza pourra commencer un long travail de rétro-analyse, qui le mènera à la sortie de la radicalité.
Les experts vont utiliser certaines techniques, comme l’apprentissage social au contact des repentis terroristes, basé sur la contre-argumentation répétée tout au long des séances de groupe, en vue de déconstruire l’embrigadement islamiste et la restructuration cognitive, qui permettra de développer des pensées alternatives plus modérées.
Des imams marocains seront recrutés pour cette mission.
Le Maroc croit à l’urgence d’intensifier et de mutualiser les efforts internationaux face à la radicalisation. Il est convaincu que la guerre contre le terrorisme ne doit pas être seulement livrée contre les terroristes mais également contre les idées destructrices qu’ils portent. Le Royaume a entrepris à cette fin des efforts considérables, avec une approche qui repose à la fois sur la dissuasion et la réhabilitation.
Jérusalem et Rabat faisant face aux mêmes menaces, Gaza, sous le contrôle israélien, pourra bénéficier des programmes de déradicalisation adoptés par le Maroc au sein des établissements scolaires.
Selon des sources israéliennes, des ateliers de réflexion consacrés à l’échange des bonnes pratiques en matière de déradicalisation sont prévus dans les prochaines semaines entre les deux pays.
Personne ne peut lire dans l’avenir, et déclarer que la déradicalisation de Gaza sera un succès ou un échec. En cas de succès, il pourrait servir de modèle aux pays européens, embourbés dans une montée de l’islam conquérant au point d’étouffer.
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