« L’étude de la philosophie a plus de chances de changer l’homme en phylloxera qu’en vrai philosophe. » (Jacques Sternberg)
« Le philosophe n’en sait pas réellement plus que sa cuisinière. » (Paul Valéry)
À « Boboland » qui, comme vous le savez, est la capitale de la « Cellezécie, vit une caste de privilégiés, riche voire très riche, qui se dit « de gauche » mais soutient sans le moindre état d’âme la politique suicidaire du Marquis de Morveux d’Énarque, entre autres en matière d’immigration. Il est vrai que ces gens-là, qu’on appelle la « gauche-caviar », se targuent d’aimer les pauvres mais pas au point de vivre comme eux. Ils veulent bien, à la rigueur, avoir une bonniche noire ou un chauffeur maghrébin, surtout s’ils sont clandestins (car on peut les payer au noir), mais ils aiment autant que les immigrés pauvres vivent ailleurs que dans le XVIe arrondissement ou dans le triangle doré Neuilly-Auteuil-Passy. Ils préfèrent les voir cantonnés dans un territoire appelé « 9-3 » et qui doit son nom au fait que, sur 9 habitants, 3 sont des « Cellezéceux » de souche (ceux qu’on nomme « Souchiens »).
Un couple insupportable est l’archétype de cette « gauche-caviar ». On les voit partout, au théâtre pour les premières, dans les expositions d’art contemporain, dans les dîners en ville, sur les plateaux-télé, bref ils sont là où il faut être vu pour exister socialement.
Le Marquis Emmanuel de Morveux d’Énarque aime, à sa Cour, être entouré de bouffons, de précieux ridicules, de lèche-fion, de larbins, ainsi que d’invertis, de basanés et de vieilles haridelles.
Je suis bien incapable de vous expliquer cette attirance du Marquis pour les vieillardes, les sodomites et les allogènes bigarrés. D’aucuns disent qu’il porterait la jaquette très flottante, et que sa vieille épouse ne serait point une femme. Il s’agit sans doute de médisances ou de calomnies ?
Mais revenons au couple dont je souhaite vous entretenir. Commençons par elle, galanterie oblige ! Elle s’appelle Aridelle Tombale. Elle est née aux USA, dans la grande bourgeoisie. Durant son enfance, elle vit au Mexique ou dans le château de ses grands-parents près de Macon.
Comme elle n’est pas bonne à grand-chose et dotée d’un physique ingrat – filiforme et plate comme une limande – elle va s’essayer à la danse, au chant et au théâtre. Puis, grâce à ses relations, elle fera du cinéma et deviendra l’égérie d’Érik Ahmer, le metteur en scène le plus soporifique de toute l’histoire du 7ème art. Femme insipide jouant des rôles insipides d’une voix insipide, on la verra dans tous les navets de ce cinéma dit « d’auteur » que personne ne va voir. Elle s’essaiera même au film érotique dans un autre navet franco-japonais qui fera, lui aussi, un flop.
Au fil des ans, comme elle est riche, elle se fait intégralement refaire et finit par ressembler à une femme. On lui fabrique des seins, des fesses, des lèvres… et elle devient de plus en plus maniérée et cabotine. En 1996, son époux, dont je vous parlerai plus tard, lui offre le principal rôle féminin de son premier film, aux côtés d’Alain Delong et Lauren Bancale. Qualifié par Claude Chabrol de « film le plus con de l’année », ce navet sera un échec commercial retentissant, le début d’une longue série.
Actuellement, Aridelle Tombale est chroniqueuse dans une émission de l’inverti Laurent Roquet « Les grosses têtes (vides) ». Elle peut y étaler son inculture crasse, en minaudant. Elle est dans son élément, celui des jacasseries insignifiantes énoncées de sa voix idiote de snobinarde.
Parlons maintenant de son époux ou, plus exactement du vieux foutriquet dépoitraillé qui lui sert de mari et qui voudrait bien qu’on le prenne pour un homme, un vrai, un dur.
Il se fait appeler Bernard de Haute-Lignée. Ne vous fiez point à sa particule qui n’a rien de nobiliaire, ce type est un Séfarade d’Afrique du Nord. Son arrière-grand-père maternel était le rabbin de la ville de Tlemcen, en Algérie. D’ailleurs personne ne prend ce nom au sérieux, on l’appelle par ses initiales – BHL – comme on dit PMU, RAB, RSA, SUV, BHV ou…WC.
Son père fait fortune dans les bois précieux. Lui gère ensuite cette fortune et, comme il faut bien faire quelque chose dans la vie, il étudie la philosophie. Avec quelques camarades issus de la « gauche-caviar », il crée le courant des « nouveaux philosophes » qui consiste à enfiler encore plus de lieux communs et de fadaises que les anciens philosophes. L’historien Gérard Noiriel voit en eux : « des philosophes… mais (qui sont) davantage attirés par le journalisme que par la recherche, (qui) se lancent dans la publication d’essais grand public…
Ce n’est pas la profondeur de leur pensée qui explique (leur) succès médiatique (mais le) fait que les thèses anticommunistes qu’ils défendent sont en phase avec les discours dominants ».
Bruno Jeanmart et Richard Labévière ont écrit en 2007 « BHL ou la règle du Je », un ouvrage destiné à justifier, auprès des étudiants, l’absence de BHL dans le programme de l’agrégation de philosophie. Ils y dénoncent l’absence de concepts, outils de base dans la démarche philosophique, et affirment qu’« il n’y a pas de pensée chez ce penseur ». En fait, ce type brasse de l’air !
Dès ses débuts médiatiques, BHL va peaufiner son image : Une crinière de lion (ou de chef d’orchestre) et une chemise blanche ouverte sur une pâle poitrine de souffreteux. Mais sa marque de fabrique, c’est surtout sa capacité à l’indignation feinte, cet art de parler pour ne rien dire et qui ne supporte aucune contradiction. Il est le Messie, celui qui dit le vrai, le bon, le beau, le juste !
Mais, sous son air maladif de gringalet, se cache aussi un chaud lapin. Il épouse tout d’abord un mannequin. Avoir beaucoup d’argent donne toujours un certain charme aux hommes, fussent-ils laids ou mal finis. Le couple fait une fille puis divorce. Le mannequin aurait commis des cambriolages pour payer sa cocaïne (car dans ce monde là, on raffole de la « coke »).
Ensuite, il épouse une éditrice car, quand on veut publier des livres mal écrits, autant savoir à qui s’adresser. Comme témoin de mariage, il aura François de Jarnac, Seigneur de Latché, dit « le Florentin ». De cette union naîtra un fils puis le couple divorcera quelques années plus tard.
Enfin, en juin 1993, il épouse Aridelle Tombale à Saint-Paul-de-Vence où vit une colonie des plus beaux spécimens de parvenus de la « gauche-caviar ».
On ne sait pas si ce faux-dur a seulement fait son service militaire, mais au fil des années il finira par se prendre pour un expert en géopolitique, un stratège et un chef de guerre, alors qu’il n’est qu’un paltoquet narcissique, imbu de lui-même et vaniteux comme un paon.
Il se fait photographier, la plupart du temps en studio, en faisant croire qu’il arpente des zones de guerre, puis il deviendra le bouffon des puissants en leur disant où il faut aller guerroyer.
En 1992, il suggère à François de Jarnac de soutenir le président de la République de Bosnie-Herzégovine, isolé dans Sarajevo assiégée. Et en 1994, il présente au festival de Cannes « Bosna ! », le film qu’il a tourné dans les tranchées tenues par l’armée bosniaque et dans les combats que celle-ci mène contre les milices serbes. Jean Daniel consacre au film un éditorial élogieux sous le titre ridicule « Malraux ou rien ». Il osera écrire « Bosna, le film que BHL présente cette semaine au festival de Cannes, est une œuvre forte, très forte, efficace, bien conduite, avec un souffle épique. C’est sans doute le réquisitoire le plus implacable contre la politique de non-intervention européenne dans la tragédie bosniaque. On est constamment saisi au collet, pressé de rejoindre le narrateur, entraîné par sa pugnace ferveur et même son lyrisme débridé ». Mais ce navet, dans lequel BHL se met en scène pour sa seule gloriole, fera un bide. Ce précieux ridicule n’en est pas à son premier bide. Il est même un habitué des flops. Son tout premier film, qui mettait en scène Aridelle Tombale, n’enregistrait que 73 147 entrées dans le pays, alors qu’il était soutenu par toute la presse de gauche.
Plus tard, BHL demandait à Sarkizizi, Seigneur de Neuilly, de prendre position contre Kadhafi qui « massacrait son peuple » en Libye. Puis, en 2012, il réalisait encore un film sur son engagement en Libye « Le serment de Tobrouk », à ne pas confondre avec l’excellent film « Un taxi pour Tobrouk » de Denys de La Patellière servi par des dialogues de Michel Audiard. Le film est présenté en sélection officielle au festival de Cannes, mais il est nullissime et fera… 2450 entrées, un naufrage !
Dans un autre registre, l’épouvantable pièce de théâtre de BHL « Hôtel Europe », en 2015, a dû être déprogrammée faute de public, encore un flop !
Comme il fallait s’y attendre, dès février 2022, BHL demandait au Marquis de Morveux d’Énarque de prendre position pour l’Ukraine de Dingomyr Zobensky attaquée par les Cosaques.
Puis il allait se faire photographier sur le terrain (ou en studio ?)… et puis… et puis, il sortait un film « Slava Ukraini » (qui veut dire « Gloire à l’Ukraine ») qu’il présentait comme « un carnet de bord qui consigne les petits et grands événements du pays en guerre » et dans lequel ce vaniteux narcissique se met en scène. Le film est sorti en salle mercredi 22 février. Dire que ce n’est pas un succès commercial est un euphémisme.
Il n’a enregistré que… 208 entrées le jour de sa sortie, et ce malgré le battage d’une presse complaisante. Ce documentaire « très engagé » suit BHL « dans son périple auprès des militaires qui combattent sur les fronts est et sud et de la population ukrainienne. En casque et gilet pare-balles ou en chemise blanche au col ouvert, le philosophe obtient des témoignages poignants ou dresse des portraits plutôt bien ciselés… ». Mais les journaux ou sites plus honnêtes ne sont pas tendres avec ce navet : « Trop loin des lieux de combats », « une voix off lente, mal interprétée », « un documentaire ridicule », un « mauvais reportage sans nuance et partisan »… Encore un flop !
Depuis le début des années 70, nous subissons les certitudes et les fausses indignations de ce freluquet pontifiant (et depuis les années 90, les niaiseries de sa femme). J’ai donc une suggestion à lui faire, pour son bien comme pour celui des « Cellezéceux » de souche (qui n’en peuvent plus des attaques contre leurs racines et leur patrie proférées par ce vieux cabot). Que BHL se retire dans une de ses propriétés à la campagne ; qu’il arrête d’écrire, de faire des films, et de jacasser sur les plateaux-télé ; qu’il se consacre à la culture du navet « bio », car là, assurément, il a un vrai talent.
Cédric de Valfrancisque