Le Blog de Lazare

Les sanctions ? Une aubaine pour la Russie !

Pour commencer, j’entends que les Occidentaux se déclarent prêts à aider l’Ukraine jusqu’à la fin des temps. Je n’en crois rien.

Ce que veut Biden, c’est que l’Ukraine tienne encore le choc jusqu’aux élections de mi-mandat. Ce serait un cataclysme pour les démocrates si, après le monumental désastre afghan, Biden alignait une deuxième défaite encore plus humiliante pour l’Otan, à 15 mois d’intervalle.

Pendant trois mois, nous allons subir un déluge médiatique annonçant que l’armée russe est au bord de l’effondrement et que les sanctions portent leurs fruits. Une fable. À moins que Poutine, exaspéré, n’accélère la cadence pour en finir une bonne fois pour toutes…

Mais parlons sanctions.

Non seulement la Russie a son autosuffisance alimentaire et son indépendance énergétique, mais les Russes savent tout faire et dans dix ans, ils fabriqueront eux-mêmes les pièces qu’ils importent actuellement pour leur industrie.

Avec de tels atouts, auxquels il faut ajouter un puissant patriotisme disparu en Europe, un pays qui cherche avant tout à assurer sa propre sécurité, sans vouloir imposer sa domination sur le monde pour mille ans, comme le font les États-Unis depuis 1945, un tel pays est invincible.

Ceux qui s’imaginent que la Russie va faire un bond en arrière de trente ans avec les sanctions économiques occidentales, comme notre inénarrable ministre de l’Économie, emporté par ses délires punitifs, n’ont vraiment rien compris à ce grand pays ni à l’âme russe.

Si Macron est le pire fossoyeur de la France, un incapable missionné pour détruire nos 2000 ans d’histoire et nos 1500 ans de chrétienté, Poutine, en revanche, est le sauveur de la grande Russie après les années Eltsine.

Si Macron est détesté en France, Poutine est soutenu par 90 % de la population. Plus l’Occident le diabolise, lui imputant toutes les turpitudes de la terre, et plus le peuple russe resserre les rangs derrière lui.

Poutine a ramassé un pays en lambeaux, ruiné par la corruption et les comportements mafieux des oligarques, pour en faire à nouveau une grande puissance, fière, crainte et respectée, à laquelle personne n’ose s’attaquer frontalement et surtout pas les États-Unis. Quel changement depuis 1990, quand l’arrogante Amérique imposait ses diktats à Gorbatchev !

Aujourd’hui, l’Occident aboie tel un roquet, mais il pousse prudemment les Ukrainiens devant lui pour se faire trouer la peau. C’est cela l’aide militaire à Ukraine, c’est cela le train de sanctions économiques, la plus sinistre farce sur le dos du peuple ukrainien, auquel on demande de mourir pour les seuls intérêts américains, puisque l’Europe a tout à perdre en se mettant à dos la Russie. Combien de soldats ukrainiens hors de combat ? 100 000 ? Davantage ?

Les tenants de « la guerre économique et financière totale » contre Moscou nous promettaient l’effondrement du rouble, une chute sévère du PIB russe et un déficit commercial record.

En réalité, le rouble s’est enchéri de 30 % par rapport à février et l’excédent commercial semestriel atteint 138 milliards de dollars, de quoi financer largement la guerre sur le dos des Occidentaux.

À titre de comparaison, l’euro a perdu 15 % par rapport au dollar et la balance commerciale de la France est déficitaire de 71 milliards sur six mois, record historique. Quant au PIB, il ne s’est contracté que de 4 % sur un an, soit deux fois moins que le PIB français avec la pandémie en 2020.

Qu’en pense notre « nul en maths » de Bercy ? Cet aboyeur qui a alourdi la dette publique de 600 milliards en cinq ans ?

La Russie est très peu endettée, 17 % du PIB contre 120 % pour la France ! Et elle possède 20 % des ressources minières planétaires. La France n’a ni pétrole ni idées.

Quand Macron augmente la dette publique de 3000 euros par seconde, Poutine engrange 1 milliard de dollars par jour de recettes d’exportation de ses hydrocarbures.

Mais surtout, quand les Européens craignent des mouvements sociaux pour cause d’inflation, avec des peuples capricieux biberonnés à l’assistanat permanent, les Russes savent se restreindre et accepter les privations.

Dans l’immensité russe, les campagnes vivent souvent en autarcie complète autour de leur potager et de leur petit élevage, comme dans l’Europe des années cinquante.

En ville, on sait se passer des marques de luxe qui ont fui le pays. On sait aussi se passer de whisky et de gin, devenus trop chers, en se rabattant sur la vodka. Globalement, les rayons des grandes surfaces sont bien garnis mais les prix ont flambé, ce qui limite la fréquentation.

On remplace les marques occidentales par des enseignes locales. McDo, Coca, Fanta, Levi’s et bien d’autres ont vite trouvé leur clone russe à la plus grande satisfaction des consommateurs. Et d’autres marques reviennent par des importations indirectes. Si les Occidentaux se privent stupidement de débouchés juteux pour plaire à Zelensky et Biden, les Turcs savent en profiter ! Erdogan, qui joue sur tous les tableaux comme toujours, jubile. Pire qu’un agent triple !!

Ces idiots d’Européens n’ont pas compris qu’ils scient la branche sur laquelle ils sont assis, tout simplement parce qu’ils suivent aveuglément les Américains, biberonnés à la russophobie extrême, qu’on pourrait qualifier d’intégriste. Voilà trente ans que nos intérêts européens ne sont plus ceux de Washington, avec ses incessantes expéditions coloniales dévastatrices.

Dans quelques mois, au nom de la démocratie et des « valeurs occidentales », l’Amérique serait bien capable d’entraîner l’Europe dans une guerre contre la Chine. L’Otan, c’est la machine à asservir l’Europe pour défendre l’hégémonie américaine.

Évidemment, la consommation s’est contractée comme en Europe sous le coup de l’inflation. Mais les Russes ne connaîtront pas les coupures d’électricité, le froid, et l’explosion du prix à la pompe. Tant mieux pour eux.

Et si la vente de voitures a lourdement chuté dans l’incertitude de la guerre, je ne crois pas que Poutine ait fait une mauvaise affaire en rachetant les usines Renault pour un rouble symbolique ! Heureusement, Total, qui refuse à perdre 19 milliards de dollars en quittant la Russie, n’a pas cédé au chantage de Zelensky et de l’illuminé de Bercy.

Mais c’est surtout dans le domaine industriel que les Russes se sont reposés à tort sur les importations. Un mal pour un bien.

C’est en effet pour cela que la pénurie de pièces qui pénalise certains secteurs est une aubaine, car elle va obliger les industriels à devenir autonomes et à investir dans les secteurs délaissés.

L’aviation, le nucléaire, l’industrie lourde sont pénalisés par l’embargo sur les pièces détachées. Une contrainte qu’il va falloir évacuer.

Mais il y a fort à parier qu’à l’avenir, les compagnies russes ne feront plus confiance à Boeing ou Airbus pour équiper leurs flottes. La russification industrielle à 100 % est en marche. Accordons dix ans aux Russes pour se débarrasser de leur dépendance à la technologie occidentale.

Conclusion

Une France avachie, élevée dans le confort et le bien-être depuis 75 ans, une France qui consacre 750 milliards à son social et seulement 40 milliards à sa défense ne peut pas raisonner comme le peuple russe, élevé à la dure et qui fait du patriotisme la valeur existentielle non négociable.

Quelles que soient les sanctions et toutes les armes livrées à l’Ukraine, ni Poutine, ni le peuple russe ne se plieront aux diktats de Washington.

Les Russes ne veulent pas de cet Occident décadent qui détruit la famille naturelle, avec un père, une mère et des enfants, cet Occident qui ne sait que cracher sur l’homme blanc et chrétien au nom du wokisme et de l’indigénisme, cet Occident qui détruit sa propre culture judéo-chrétienne au nom d’un multiculturalisme illusoire.

Les Russes savent très bien quelles valeurs morales et humanistes ils défendent, au-delà de leur propre sécurité, tandis que les Occidentaux dépravés ne savent même plus ce qu’ils sont. Ils ont oublié leur héritage culturel et leur histoire.

Les Européens vont détruire leur économie pour sauver le régime le plus mafieux et corrompu d’Europe. C’est dire combien ils marchent sur la tête.

Remercions Macron, Le Maire et toutes ces élites ignares, qui se réjouissent de couler le pays.

De son côté, l’alliance des Brics, sidérée, doit regarder ce suicide collectif sans y croire.

Enfin, j’ajoute que si d’aventure Biden décidait d’envoyer des troupes en Ukraine, comme le réclame Zelensky depuis six mois, je doute fort que les Chinois et les Nord-Coréens restent les bras ballants.

J’ose espérer que Macron n’acceptera jamais cette folie, aussi immature et inconscient soit-il.

Il est grand temps d’en finir avec cette autodestruction. La Russie n’est plus notre ennemie depuis trente ans. Que les Américains mènent leur barque seuls, car ils nous conduisent en enfer, et ce n’est pas Poutine qui paiera l’addition.

Cette obstination de Biden et ses valets ne tournera pas à l’avantage des Occidentaux, soyons-en certains. Il est temps de dire STOP !

Au lieu de se rendre à la Plateforme de Crimée à l’invitation de Zelensky, en clamant qu’il ne faut ni faiblesse ni compromission à l’égard de Moscou, Macron ferait mieux d’œuvrer  pour la désescalade. La Russie n’a délivré que 15 % de sa puissance militaire. Veut-on l’embrasement de l’Europe ?

(source Figaro)

Jacques Guillemain