La pression russe se fait essentiellement sur Pokrovsk. Lorsque cette ville sera tombée, la voie sera libre vers Oudachne (carte). Dans cette petite ville est implantée une importante usine sidérurgique appartenant à l’oligarque musulman Rinat Akhmetov.
Au début de la guerre, Akhmetov était l’homme le plus riche d’Ukraine. Depuis, il a perdu une grande partie de sa fortune. En 2022, il a fondé « Rinat Akhmetov’s Steel Front« , une initiative visant à se racheter une conduite en renforçant les capacités militaires de Kiev. C’est la raison pour laquelle des forces ukrainiennes sont concentrées autour de ses usines. C’est un gros contributeur à l’effort de guerre ukrainien : le régime est prêt à sacrifier beaucoup d’hommes pour la survie de son empire. L’usine d’Oudachne représente 40% des capacités sidérurgiques de l’Ukraine. Sa perte sera un coup dur pour l’OTAN, alors que l’Allemagne, en attendant d’autres alliés de Kiev, vient d’annoncer une réduction massive de son aide à l’Ukraine pour 2025.
Une avancée conséquente dans ce secteur mettra par ailleurs en danger d’encerclement les troupes otano-kiéviennes plus au sud.
Le 21 août, dans les colonnes de 20 Minutes, Jean de Gliniasty, directeur de recherches à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) et ancien ambassadeur à Moscou, commentait sèchement l’aventure de Kiev dans l’oblast de Koursk :
« Il s’agit d’un coup de poker de la part de Zelensky, alors que le temps presse pour l’Ukraine qui est en position de faiblesse à Pokrovsk et dans le Donbass. Le président ukrainien souhaite que les Russes dégarnissent le front de Pokrovsk et que la pression russe s’amenuise dans le Donbass, qui reste le vrai front stratégique pour le moment, c’est donc un coup de poker dans le sens où si les Ukrainiens réussissent à sauver Pokrovsk, c’est gagné, s’ils ne réussissent pas, ça ne sert pas à grand-chose. Or Poutine ne baisse pas sa garde à Pokrovsk, et il continue sa poussée dans le Donbass, donc pour le moment, sur ce point, c’est raté. »
Une aventure qui est en elle-même un fiasco militaire :
Dans le plan stratégique russe, la prise de Pokrovsk est essentielle. L’armée du Tsar y mettra le temps nécessaire. Malgré les mésaventures de Napoléon et de Hitler, les Occidentaux n’ont toujours pas compris que la Russie a le temps, l’espace, le nombre et la puissance pour elle.
Henri Dubost
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