Le FSB a procédé à 11 arrestations dont les 4 agresseurs, dans la région de Briansk, où les barbares tadjiks ont été interceptés alors qu’ils espéraient passer la frontière ukrainienne et retrouver leurs soutiens qui les attendaient. Une opération qui a nécessité de nombreuses complicités, aussi bien sur le plan opérationnel que logistique.
Ce sont ces liens avec l’Ukraine que les Russes vont devoir creuser, pour évaluer dans quelle mesure Kiev est impliquée dans cette attaque terroriste qui a fait 115 morts et une centaine de blessés, tous civils. Chiffres qui devraient augmenter dans les heures qui viennent.
Bien que l’État islamique ait revendiqué l’attentat, on comprend que les Russes aient des doutes sur d’éventuelles complicités ukrainiennes avec les terroristes. Car voilà des mois que Kiev lance des attaques contre les villes frontalières russes avec l’aval des Occidentaux, suite à sa cuisante défaite militaire sur le terrain. On tue pour terroriser les populations, summum de la lâcheté.
Mais s’il est prouvé que Kiev est impliquée, il est évident que cette agression barbare contre des civils russes aura des répercussions majeures dans la conduite de la guerre. Medvedev a été très clair sur la question. Agresseurs et commanditaires devront payer au prix fort cette boucherie.
« S’il est établi qu’il s’agit de terroristes du régime de Kiev (…) ils doivent tous être retrouvés et détruits sans pitié en tant que terroristes. Y compris les dirigeants de l’État qui a commis une telle atrocité. »
Les assaillants sont tous originaires du Tadjikistan, l’une des cinq républiques musulmanes d’Asie centrale (Kazakhstan, Kirghizistan, Tadjikistan, Turkménistan et Ouzbékistan), devenues indépendantes en 1991 lors de la dislocation de l’URSS. Les Tadjiks sont historiquement les plus rebelles à l’autorité de Moscou.
Vendredi soir, on a pu assister à un tsunami de tweets délirants, certains illuminés allant même jusqu’à annoncer qu’il s’agissait vraisemblablement d’une provocation de Moscou pour faire porter le chapeau à Zelensky.
Au hit parade de la débilité, on se bouscule pour se hisser au sommet du podium, avant toute enquête. Il est vrai que cela dure depuis deux ans. Tout ce qui va mal sur cette terre, c’est la faute de Poutine, comme chacun sait. NordStream II, c’est Poutine, la mise en scène de Boucha, c’est Poutine. On peut même lui mettre sur le dos la déforestation de l’Amazonie ou la fonte des glaces de l’Arctique. Sans Poutine, je me demande de quoi parleraient BFM TV et LCI.
Pour Kiev, c’est donc Poutine le coupable.
« L’attentat terroriste de Moscou est une provocation planifiée et délibérée des services spéciaux russes sur ordre de Vladimir Poutine. Son objectif est de justifier des frappes encore plus dures contre l’Ukraine et une mobilisation totale en Russie. »
Tous les pays du monde ont exprimé leurs condoléances au peuple russe, sauf l’Ukraine !
Le 7 mars, les Américains avaient invité leurs ressortissants en Russie à éviter les grands rassemblements, évoquant un risque majeur d’attentat. Celui-ci était donc bien programmé.
Par conséquent, cette menace était connue des Russes. Y a-t-il eu échange entre les services de renseignement américains et russes ? On peut l’espérer, la lutte anti-terroriste étant une cause commune.
Mais ne soyons pas naïfs, car nul n’ignore le travail de sape permanent que mène la CIA en Asie centrale et dans les républiques de la Fédération de Russie, mosaïque de peuples disparates que Washington rêve de soulever contre Moscou.
Un pays capable de déclencher des guerres et de tuer des millions d’innocents en montant un énorme mensonge d’État planétaire ne se fixe aucune limite dans la politique du pire.
Or, l’obsession des États-Unis est bien de disloquer la Fédération de Russie qui menace son hégémonie mondiale. Et vu l’échec monumental de leur guerre par procuration, les États-Unis peuvent très bien cautionner l’option terroriste décidée par Zelensky, pour déstabiliser la Russie.
Cela dit, si d’aventure Kiev est impliquée, j’ose espérer que c’est sans l’aval de Washington !
Par conséquent, attendons l’enquête du FSB en n’écartant aucune hypothèse.
On a vu en Irak, en Yougoslavie ou en Ukraine que la guerre autorise les pires manipulations, y compris les plus sanglantes. Qui a planifié ce massacre, là est la véritable question à laquelle le FSB doit répondre.
Et si la main de Kiev est derrière cette hécatombe, Zelensky et sa clique ont du souci à se faire…
Jacques Guillemain