Mercredi 17 janvier 2024, lors de la conférence de presse à l’Élysée, Macron emploie une formule connotée à droite et à l’extrême droite. Évoquant le « destin des prochaines générations », il a appelé à se rassembler « autour d’un même projet pour agir au service des Français et, au fond, avec une ligne simple : POUR QUE LA FRANCE RESTE LA FRANCE, pour que la France demeure cette nation du bon sens, de résistance et des Lumières ».
« Agir au service des Français » alors qu’il démolit tous les services.
« Pour que la France reste la France », alors qu’il détruit la France, jour après jour.
« La France, cette nation du bon sens », alors que toute sa politique est dénuée de bon sens.
« La France, cette nation de résistance », quelle résistance ? Macron suggère l’idée de la résistance des années 1940-45, l’idée d’une France traditionnellement combattante et défensive, et s’identifie à cette France. Alors qu’il hait la France et les Français, alors que son action concourt à la dislocation et au démantèlement de la France. En fait, il constate une recrudescence du sentiment patriotique, un certain engouement pour la France, et cherche à se couler dans le moule, il vise à accroître son crédit. Plus encore, il ambitionne de briser la dissidence nationaliste, la résistance patriotique, en lui « coupant l’herbe sous le pied ».
« La France, cette nation des Lumières », quelles Lumières ? Macron prêche les Lumières du XVIIIe siècle, la liberté, l’égalité, le progrès, le bonheur. Alors que toute sa stratégie consiste à anéantir ces valeurs.
Vendredi 16 février 2024, à l’occasion de la visite de Zelensky à l’Élysée :
La Russie « a perdu stratégiquement » car « elle en est réduite à vider ses prisons pour remplacer ses pertes colossales sur le front » … « ses talents » s’exilent, elle « finance une guerre cruelle plutôt que des services de base » pour sa population.
La mort de l’opposant russe, Navalny, « est un rappel de la réalité du régime du Kremlin et de son durcissement ».
Tout est faux, tout est à front renversé dans ce plaidoyer anti-russe. Les « pertes colossales » sont du côté ukrainien plutôt que du côté russe. L’exil des « talents » a lieu du côté ukrainien plutôt que du côté russe. Poutine protège sa population et ses soldats, assure les « services de base », alors que Macron envoie des milliards en argent et en matériel militaire à l’Ukraine, et néglige, voire abandonne les services dus aux Français. Et les comptes rendus objectifs du déroulement de la guerre accordent une nette victoire de la Russie.
Quant à l’opposant russe Navalny, c’est un escroc, un néo nazi qui organisait des marches dans Moscou avec le salut hitlérien, un agent américain payé, un agent de l’étranger rémunéré. Dans une vidéo, il explique comment exterminer les Musulmans du Caucase. Il n’était pas le premier responsable de l’opposition en Russie, mais le responsable soigné des Occidentaux. À l’annonce de sa mort dans une colonie pénitentiaire, Macron incrimine et condamne le régime de Moscou et donc Poutine, comme si son propre régime était un modèle de démocratie, alors qu’il gouverne en véritable despote et autocrate. Macron, humilié par Poutine et sa grande table, rêve de vengeance, quitte à engager la France dans la guerre.
Lundi 19 février 2024, dans une interview au quotidien L’Humanité, Macron déclare :
« Je n’ai jamais considéré que le parti de Marine Le Pen s’inscrit dans l’arc républicain ».
De cette affirmation, on peut faire trois déductions : 1- Le Rassemblement national déroge aux lois en vigueur et mérite l’exclusion. 2- Un arc républicain rassemble les bons et discrimine les mauvais. 3- La République, régime parfait, assure la légalité, la liberté, l’égalité, le droit… Là encore, tout est faux. Le Rassemblement national n’a jamais commis d’infraction, n’a jamais été condamné, et a toujours respecté les lois républicaines. D’autant plus qu’il n’a jamais exercé le pouvoir. Macron, lui, ne peut même pas observer la loi fondamentale issue de la Constitution, et gère les affaires sans tenir compte ni du Parlement ni de la volonté du peuple. Mais à l’approche des élections européennes, il faut diaboliser au maximum un parti qui devient gênant. Ensuite, le concept d’arc républicain est une pure invention de la caste dirigeante pour éliminer ceux qui pourraient prendre leur place. Enfin, le régime parfait n’existe pas. La République, au sens de respublica, chose de tous, est devenue la chose de quelques-uns qui s’arrogent tous les privilèges, suppriment les libertés, accroissent les inégalités, abrogent la justice, et ainsi entrent dans l’illégalité. Macron n’a donc pas de leçon à donner, mais son impudence et son effronterie l’installent sur un piédestal dont on ne peut que sourire.
« L’arc républicain » coalise les hommes et femmes politiques qui partagent un même programme idéologique : européisme, mondialisme, globalisme, sionisme, nihilisme, relativisme, droits de l’hommisme, immigrationnisme, multiculturalisme, islamisation, transhumanisme, progressisme, transgenrisme, adhésion aux dogmes du genre, du réchauffement climatique, de la vaccination régulière, soumission au credo LGBTIQ+, wokisme, antiracisme, féminisme, écologisme, laïcisme, nominalisme, c’est-à-dire négation de la réalité, naturalisme, c’est-à-dire croyance que la Nature est le seul principe, croyance en un Être Un.
Tous ces mots en isme désignent des courants de pensée philosophiques, religieux ou politiques et traduisent bien des dérives doctrinaires tendancieuses et des menaces pour la liberté.
D’autres restent fidèles à la patrie, à la nation, aux traditions, aux valeurs séculaires, s’opposent aux dogmes du genre, du climat, de l’injection, refusent la propagande LGBTIQ+, l’écologisme, le wokisme, s’appuient sur la réalité, sur le progrès, sur la laïcité, sur une moralité saine. Ils sont persécutés et séparés en raison d’une pensée classée arbitrairement extrême droite.
Selon les circonstances, selon les interlocuteurs, selon le public, selon les sujets, Macron adapte son discours, fait de la communication. Il parcourt la France du Nord au Sud et de l’Est à l’Ouest, il voyage dans l’Europe et dans le monde, au gré de ses lubies. Il navigue au centre, à gauche, à droite, et aux extrêmes. Il tente de toucher toutes les strates de la population, toutes les catégories sociales, de récupérer le maximum de voix, au détriment de la vérité et de l’honnêteté. Ainsi, lors de la crise des Gilets jaunes, il laisse intervenir les casseurs antifas et Blacks Blocs. Le 21 février 2024, lors de la cérémonie en l’honneur de Missak et Mélinée Manouchian au Panthéon, il honore l’histoire communiste, l’idéal communiste. Le 22 février 2024, avant le Salon de l’Agriculture, il souhaite dialoguer avec Les Soulèvements de la Terre, mouvement extrémiste gauchiste et écologique, puis se rétracte.
Et chaque jour, ou presque chaque jour, les médias mainstream montrent son corps et son visage, relatent ses pérégrinations, diffusent ses allocutions et propagent ses messages. Un tel matraquage visuel et auditif doit assurer l’adhésion des Français à son image et à son laïus. Jamais un président n’a reçu un tel soutien médiatique, un soutien général, de toutes les chaînes de télévision et de radio, de toute la presse écrite, sans la moindre critique, avec des louanges unanimes. Jamais au cours de l’histoire de France, un chef d’État n’a été encensé et célébré comme Macron. Jamais un tel consensus n’a regroupé le monde politique, président, ministres, parlementaires, élus de toutes sortes. Un seul homme prend toutes les décisions importantes, puis tous courbent l’échine et se rallient, en dépit de quelques escarmouches de façade. En quelque sorte, un chef unique, un Führer, un parti unique par ses orientations, une propagande à sens unique, trois signes de fascisme.
Macron s’appuie sur l’idéologie pour se maintenir au pouvoir. Il crée un délire collectif qui le soutient. Il fait basculer les masses dans une « folie raisonnante ». Pour cela, il se livre à un harcèlement permanent, il va dans tous les sens, il accroît les chocs, les secousses, il redouble les contradictions, il déconstruit la langue.
Dans le système macronien, règnent le mensonge et la calomnie. Face à la certitude officielle, les contestataires deviennent des indésirables, des boucs émissaires. Les libertés sont restreintes, le droit à la vérité est supprimé, la vérité est défigurée. La population manipulée accepte les manœuvres d’intoxication, les absurdités lourdes, les tromperies. La population ne recherche pas la vérité, manque de courage et d’intégrité morale.
Macron enchevêtre le vrai et le faux, et présente une solution sécurisante, la sienne. Lui sait et s’autorise tout, les inversions accusatoires, des conceptions aberrantes, des décisions illogiques.
Macron multiplie les discours, accapare la parole, impose sa langue, confond les mots et les choses. Ce faisant, il détruit toute pensée autonome, il envahit les esprits, il dégrade la faculté de jugement, il infecte les cerveaux, il s’introduit dans l’intime des gens, il nie la réalité. Ainsi, le lien entre les personnes se ronge et se recombine dans la haine, le sujet humain n’a plus de vécu intérieur et n’existe plus.
Macron prescrit des convictions délirantes et n’admet aucune contradiction. Il transfère les débats vers la sphère théorique et politique, où il peut utiliser la force du langage, et éluder les opinions des vrais chercheurs.
La langue de Macron, démantelée, ampoulée, grandiloquente, pathétique, violente et autoritaire, regorge d’artifices : l’émission d’anomalies, la dénaturation du sens des mots, les déconnexions dans le raisonnement, la profusion de métaphores guerrières, comme « Nous sommes en guerre », la condamnation des résistants par assimilation, les formules ineptes, concourent à favoriser la violence, et à disculper le crime.
Sous le pouvoir de Macron, il n’est plus autorisé ni possible de penser. Derrière l’aliénation mentale, la perte de sens, la promesse d’idéaux, il faut démêler le vrai du faux.
Puis par des nouveautés, de nouvelles règles grammaticales, de nouveaux sens donnés aux mots, Macron reconstruit une langue et fait apparaître une réalité nouvelle. Il a bien dit en avril 2021 : « Il faut déconstruire notre propre histoire ». Ceci implique un révisionnisme des livres du passé, et une politique de la table rase. Et l’exclusion de l’autre, la persécution de l’autre, l’autre étant le dissident.
Quand Macron s’exprime, il cherche à ébranler, à émotionner, à enjôler, à envoûter, à persuader, il paralyse l’esprit critique, il privilégie le sentiment au détriment de la pensée, il brigue la cohésion de l’opinion dans une jacasserie ronflante, futile, vide.
Comme dans la Grèce antique, Macron, orateur sophiste, persuade par le verbe. Son raisonnement porte l’apparence de la rigueur, voire de l’évidence, mais en réalité n’est pas valide au niveau de la logique. Sa pensée, esclave et otage d’un écheveau, ne peut plus en sortir. Exemples. Par les droits sexuels, il stimule les pulsions de jouissance et de plaisir, il contredit le Droit qui bride et freine les pulsions, le Droit qui sauvegarde la vertu du citoyen. Avec le Covid, il s’infiltre dans les familles et confisque les enfants. Des enfants maltraités par le masque, spoliés de récréation, privés d’oxygène, séparés les uns des autres. L’embrigadement des esprits et des émois et le dressage physique perturbent la socialisation de ces enfants.
La langue de Macron révèle sa haine du réel, sa haine de l’expérience, sa haine du vécu intime. La langue de Macron occulte la réalité, transforme la réalité, crée une réalité, la réalité de Macron. Il n’y a plus d’entremise possible, d’intercession possible, il n’y a plus d’arbitrage possible, il n’y a plus de conciliation possible, plus de contradiction possible. L’arbitraire fait office de loi et fixe un nouveau sens. Alors, la police corrompue pourchasse et harcèle les récalcitrants qui refusent l’endoctrinement sectaire.
Macron qui détient le pouvoir décide de la vérité du langage. Rien de ce qui est raconté n’est complètement vrai. Les communications d’actualités sont presque toutes intégralement fausses.
L’Histoire, la littérature, les arts, les sciences sont réécrits. Des chroniqueurs serviles célèbrent et louangent le régime et son chef. L’idéologie pénètre et imprègne tout. Nous sommes bien dans un régime totalitaire.
Jean Saunier