Le Blog de Lazare

Il y a cinq mois, on nous annonçait une débâcle russe à Avdiivka.

Mais depuis hier, le drapeau russe flotte sur  cette cité “imprenable”. 

La mort de Navalny, qu’on impute à tort à Poutine puisque celle-ci ne fait qu’attiser la russophobie ambiante, est une aubaine pour le camp ukro-otanien. Si Navalny fait opportunément la une des médias, la lourde défaite ukrainienne sur le front Nord, que constitue la perte d’Avdiivka, passe au second plan.

Mais de son côté, Poutine vient de féliciter à juste titre son armée après que la ville soit tombée. Une victoire bien plus précieuse pour l’armée russe que celle de Bakhmut.

Il aura fallu dix mois de violents combats pour conquérir Bakhmut, il en a fallu cinq pour prendre Avdiivka, cette “forteresse imprenable” située aux portes de Donetsk. Menacées d’encerclement, les troupes ukrainiennes ont évacué leurs positions, après de très lourdes pertes.

C’est donc la troisième ville majeure qui tombe, après Marioupol et Bakhmut. Plus rien n’arrête l’avancée des troupes russes, même si chaque mètre carré gagné l’est au prix de durs combats. Hier, ce sont 680 soldats ukrainiens qui sont tombés et 800 qui ont été blessés.

Tandis que le gouvernement français fait tout son possible pour museler les sites de réinformation, c’est-à-dire la seule parole qui colle à la vérité, l’inéluctable victoire de la Russie se précise de jour en jour. Rien ne changera cette réalité, ni les mensonges otaniens, ni les accords de sécurité que signent les Européens avec le régime néo-nazi de Kiev. Ce sont des irresponsables qui sévissent en Europe.

Prendre Avdiivka, c’est d’abord assurer la protection de la ville de Donetsk.

https://www.lavoixdunord.fr/1427881/article/2024-02-07/guerre-en-ukraine-pourquoi-la-chute-d-avdiivka-sera-bien-plus-grave-que-celle-de

Car c’est depuis Avdiivka que l’artillerie ukrainienne pilonne la ville et la logistique de l’armée russe, tuant aveuglément des civils.

« Prendre Avdiïvka permettrait aux Russes de créer un glacis protecteur, d’autant plus important que la ligne de front est moins fortifiée à Donetsk qu’ailleurs », expliquait Joseph Henrotin, rédacteur en chef du magazine Défense & sécurité internationale. « Prendre Avdiivka serait pour Moscou un moyen de regagner de la profondeur défensive et de réduire les risques de bombardement dans cette zone stratégique », abondait le général Nicolas Richoux.

Une victoire qui menace la logistique ukrainienne

“D’un point de vue militaire, la prise d’Avdiivka aura aussi des conséquences pour l’armée ukrainienne. La ville de Pokrovsk est située à une quarantaine de kilomètres à l’ouest d’Avdiivka. Elle est utilisée par Kiev comme centre logistique majeur pour approvisionner le front de la frontière russe au nord jusqu’au sud du Donbass. Pokrovsk pourrait rapidement se retrouver près de la ligne de front et… à portée des canons russes.”

Conclusion

Si la mort de Navalny attise la russophobie dans le camp occidental, disparition qui laisse de marbre l’immense majorité des Russes,  la belle victoire d’Avdiivka a de quoi réjouir le Tsar à la veille des élections présidentielles.

Avec une popularité inégalée et une interview avec Tucker Carlson qui bat tous les records d’audience depuis sa diffusion, il ne manquait qu’une victoire militaire pour combler  le favori de l’élection.

Je ne sais pas qui a assassiné Navalny, mais faire porter le chapeau à Poutine sans preuve, en dit long sur la panique qui sévit dans la ruche otanienne. Franchement, quel intérêt avait Poutine à faire éliminer Navalny, devenu inoffensif dans son pénitencier de l’Arctique ? Comme pour la destruction de NordStream 2, regardons plutôt à qui profite le crime.

Tout sourit au Tsar à la veille des élections

– la contre-offensive ukrainienne est un désastre

– l’interview Carlson-Poutine est plébiscitée dans tout le Sud global

– l’économie russe engrange les succès selon les chiffres du FMI

– la victoire d’Avdiivka vient couronner le tout

Pourquoi, dans ces conditions, attiser les braises de la russophobie en liquidant un opposant perdu dans l’Arctique ? Soyons sérieux. Rappelons que pour  beaucoup de Russes, “l’icône de la liberté” n’est qu’un escroc et un traître.

Jacques Guillemain