Tout s’écroule peu à peu. Un mur qui penche, se fendille et que l’on colmate à la base ! Puis que l’on soutient avec des étais.
Il s’effrite, et on le repeint, et puis viennent des morceaux tombant d’en haut, d’abord des tuiles.
Des politiques, à la manœuvre, tentent de cacher les débris dans le vide d’air. D’autres les évacuent dans les poubelles de l’Histoire. Ils disent tous qu’ils vont rétablir l’ensemble par une vaste restauration, promettent que tout va bien, qu’il ne faut pas paniquer.
Un étai tombe, le mur se fêle, la maison France tremble. Les habitants frileux ont peur, les autres sont en rage.
Il y avait des piliers autrefois. Les bases étaient solides. La maison bien implantée et chacun était à sa place en fonction de ses capacités et qualités et tous étaient persuadés qu’ils pouvaient accéder à l’étage du dessus. Le fameux ascenseur social !
Ces piliers étaient le roman national, l’éducation, les institutions, les partis politiques, les syndicats, le bon sens, la justice, la police et des institutions tenant compte de l’histoire de notre peuple.
Les propriétaires étaient des hommes ayant une instruction de base. Ils savaient lire, écrire, compter dès leur plus jeune âge. L’école pourvoyait aux savoirs. Ceux qui n’avaient pas passé l’examen pour aller en sixième, pour devenir bachelier, cette clef nécessaire pour entrer dans les universités, savaient que rien n’était perdu et qu’ils pouvaient, par l’intelligence, par le travail, l’effort, l’ambition, un autre type de savoirs, prendre et conquérir leur place au soleil et souvent, avoir aussi de meilleures places.
Certains méprisants se paraient de titres honorifiques, de diplômes et cependant, végétaient dans leurs postes, tandis que le boulanger, le pâtissier, le boucher, le charcutier, l’artisan, le créateur réfractaire aux savoirs universitaires s’élevaient dans la hiérarchie sociale et généralement vivaient bien mieux. On peut être très instruit, mais être aussi totalement stupide.
La maison était solide même si elle n’était pas exempte de défauts. Au-dessus flottait notre drapeau, et fréquemment, on s’engueulait pour des broutilles, des futilités et chacun rentrait chez soi le soir venu, en ayant la certitude que demain, il fera jour et que le soleil brillera pour tout le monde.
Notre maison s’écroule et nous la voyons avec angoisse s’effondrer.
Les politiques tombent le masque. Ils ne servent à rien. Les décisions sont prises ailleurs. La maison a été vendue par des escrocs qui se sont targués d’avoir été élus.
Les habitants, les plus nombreux, n’ont rien voulu voir. Certains voyaient bien les murs qui s’effritaient, et ils ont hurlé dans le vent. Personne n’écoute les prophètes annonçant les malheurs.
Il y a eu aussi ceux qui ont trouvé des tonnes de prétextes pour ne pas s’investir. Ils sont restés chez eux quand il aurait fallu intervenir, dénoncer, avertir, et donner de la voix. Ils se sont abstenus, se sont lavés les mains comme Ponce Pilate.
D’autres se sont plantés de combat.
Les politiques ont menti, ils ont triché. Ils ont déguisé leurs mensonges par des effets de manches. Ils ont trahi la France en la vendant par petits morceaux, en la vidant de sa substance, de ses valeurs. Les habitants, propriétaires, ne sont plus que des passagers, locataires d’un monde qui les ignore. Ce monde attend qu’ils meurent doucement. Les paysans en sont les témoins.
Alors, on me dira que je décris une France d’hier, que je suis nostalgique.
C’est vrai que je préfère le Paris de mon adolescence au Paris poubelle d’aujourd’hui. C’est juste que je regrette de ne plus entendre les conversations uniquement en français de ceux qui partageaient mon métro, mon bus. Les rires des filles dans la rue, si élégantes, si jolies avec leurs mini-jupes, leurs magnifiques robes et à qui aucun homme n’aurait osé toucher les fesses, voire pire.
Certes, il y avait, au passage, quelques sifflets de grossiers personnages. Des regards admiratifs, des désirs, mais chacun savait rester à sa place. Il y avait cette politesse naturelle issue de l’éducation parentale.
J’aimais ce Paris dans lequel je flânais avec un livre sur l’histoire des rues. On pouvait entrer dans les immeubles où avait vécu tel écrivain, tel célèbre personnage, tel homme politique et discuter avec les concierges sur telle façade, telles cours connues, sur l’escalier d’époque. Ils étaient très souvent pointus sur leurs immeubles. Aujourd’hui, il n’y a plus de concierges. Il n’y a plus que des digicodes et les portes sont barricadées, et pour cause.
Les Parisiens ne sont plus là. Les bourgeois aisés sont sous protection, dans les beaux arrondissements, où toutefois la tranquillité recule devant l’arrivée de la violence venue d’autres quartiers dits populaires.
Il y a les bobos urbains, la plupart contents d’aller manger le couscous ou les kebabs, au bas de l’immeuble, lui-même barricadé, pour éviter les SDF, les visiteurs ou les violeurs.
Ils se sont habitués aussi à une vie qui n’aurait pu que nous effrayer hier. Pourtant, ils circulent au petit matin, entre les clochards abrités sous des cartons, sans un regard, et en pleurnichant sur la misère africaine, sur les droits de l’homme et les méchants « d’extrême droite ».
Les autres ? Ce sont justement ces immigrés, les toiles de tentes, la drogue, la violence, les tags, de sales trottoirs infects, sans compter les rats dans les rues. La Ville Lumière n’est plus. Au même titre que la France.
Il n’y a plus de justice, elle est phagocytée par les juges rouges qui considèrent que l’indulgence envers le criminel est plus importante que la compassion pour la victime.
Une victime qui est effacée au passage, au profit du coupable ayant toutes les excuses, y compris celle de ne pas avoir eu les codes sociaux qui lui auraient « interdit de violer, de tuer ».
Plus de vrais politiques ayant l’intérêt général au cœur, celui de la France en priorité.
Nous avons échangé une démocratie autoritaire pour une social-démocratie, devenue libéral-libertaire, puis de la bien-pensance, qui devient une forme de dictature douce, où les libertés ont été rognées au nom de la santé, puis de la sécurité, qui n’est pas garantie pour autant.
Ces politiciens sont des troubadours de fêtes foraines, des chanteurs de comptoirs, des baltringues plus émus par leurs carrières, leurs comptes en banque que par la misère du peuple de France qu’ils sont en passe de remplacer. Exit les référendums. On vote contre et plus pour quelqu’un !
Ils ont participé à la vente du sous-sol, et de tous les étages pour quelques sous. Même la langue française aura été vendue par ces dirigeants qui ne la pratiquent que pour mieux la critiquer à l’international.
Nous n’avons plus d’amoureux de ce beau pays, de ce paradis de l’Europe. De Clovis à de Gaulle en passant par nos rois de France, par Geneviève, par Jeanne, par nos empereurs.
Les vendeurs républicains auront bientôt fini de nous vider de notre substance. Qui arrêtera cette saignée mortelle ?
Gérard Brazon