Les combats au Moyen-Orient se poursuivent.
Il semble que les puissances occidentales veulent surtout éviter qu’ils n’évoluent vers un affrontement plus général. Mais l’on peut aussi penser qu’une guerre plus importante aujourd’hui serait un moindre mal. De l’histoire nous savons que lorsqu’on a en face de soi un ennemi qui manifestement prépare une guerre d’expansion, il vaut mieux commencer les hostilités le plus tôt possible.
Si la Seconde Guerre mondiale avait commencé trois ou quatre ans plus tôt, lorsque l’Allemagne n’était pas encore complètement réarmée, elle aurait duré moins longtemps et aurait causé moins de dégâts et moins de victimes, aussi bien à l’Allemagne qu’à ses adversaires.
L’on peut me rétorquer que les méchants sionistes poussent l’Occident dans une guerre contre les islamistes, pour leurs propres intérêts. Dans les années trente, en France, les pacifistes, d’extrême droite ou d’extrême gauche, affirmaient également que les Juifs poussaient, pour leurs intérêts, les Français dans une guerre que ceux-ci n’avaient pas besoin de mener.
Suivant le Traité de Versailles, les Allemands n’avaient pas le droit d’avoir des troupes sur la rive gauche du Rhin. En 1936, Hitler y envoyait son armée. C’était déjà un casus belli clair. La France aurait alors pu, d’une manière légitime, déclarer la guerre à l’Allemagne. Elle était d’ailleurs liée, par des traités d’alliance, avec la Tchécoslovaquie et avec l’Union soviétique. Réunies, ces trois puissances auraient alors pu rapidement vaincre l’Allemagne qui n’était pas encore prête à la guerre.
Mais les Français avaient assez goûté à l’héroïsme de 1914 à 1918. Le périodique “Le Canard Enchaîné” qui sévissait déjà en 1936, titrait alors : “Les Allemands envahissent l’Allemagne !” Très fin, très spirituel, n’est-ce pas ? Et on n‘a rien fait. En mars 1938, on a laissé, sans réagir, le Troisième Reich annexer l’Autriche. En septembre 1938 eut lieu la tristement célèbre conférence de Munich, forçant la Tchécoslovaquie à céder les Sudètes à l’Allemagne. Sir Winston Churchill disait alors : “Vous nourrissez le crocodile, en espérant qu’il vous dévorera en dernier”. En automne 1938 Hitler affirmait que le reste de la Tchécoslovaquie ne l’intéressait pas. Et en mars 1939, il était déjà à Prague. En été 1939, les pacifistes français écrivaient : “Mourir pour Danzig ?” L’année suivante, Hitler était à Paris.
Nous savons que le Hamas et le Djihad islamique à Gaza, de même que le Hezbollah au Liban et les Huthis au Yémen sont des instruments de la République islamique d’Iran. Celle-ci aura apparemment bientôt une arme nucléaire. Ne serait-il pas plus facile de la vaincre, tant qu’elle ne l’a pas encore ? De la vaincre et de vaincre ses alliés, avant qu‘ils ne forment vraiment un bloc solide, uni par le principe, clairement affirmé par le Coran et ses commentaires, du devoir de soumettre toute l’humanité au pouvoir de l’islam.
Ces dernières années, la France s’est, jusqu’à un certain point, associée à des actions militaires contre l’expansionnisme musulman, notamment en Afrique. Actuellement, ses navires de guerre patrouillent dans les voies maritimes autour de l’Arabie, où la libre circulation est vitale pour notre économie. Il faut pleinement soutenir ces activités-là, en espérant qu’elles prennent plus d’ampleur encore. Et il ne faut surtout pas craindre l’affrontement direct avec l’ennemi.
J’ai lu récemment la phrase : “Je ne serais pas fier d’un pays qui a les moyens, mais pas la volonté, de se défendre.”
La France n’est pas si faible que ça. Elle est toujours une grande puissance, avec une armée et une marine fortes et avec une arme nucléaire. C’est surtout au niveau psychologique qu’elle a besoin de se redresser. Celui qui se croit faible, avant même de mesurer ses forces avec son adversaire, est vaincu à l’avance.
Le monde musulman n’est en réalité pas si fort que cela. Il l’est seulement à cause de la lâcheté de ses adversaires, à cause des complexes de culpabilité qui dominent l’opinion occidentale. Celle-ci n’a conservé de son héritage chrétien que l’impératif de tendre aussi l’autre joue, après avoir été frappé sur l’une. Ensuite, elle a longtemps été façonnée par le marxisme. Ce dernier aurait causé cent millions de morts, en moins de deux siècles d’existence.
Aujourd’hui, après son échec lamentable partout où il avait régné, certains ont au moins le courage de condamner “les deux totalitarismes, celui de gauche et celui de droite” – le communisme et le fascisme.
Il faut savoir que le communisme s’était imposé d’abord. Le fascisme et le nazisme n’étaient que des réactions aux horreurs du communisme. Les fascistes et des nazis ont tué moins de gens que les communistes. Et ils avaient pour eux au moins la sincérité, avec laquelle ils affirmaient que seuls les intérêts de leur nation leur importaient. Les communistes étaient non seulement criminels, ils étaient en plus hypocrites. Ils prétendaient défendre les pauvres et les opprimés du monde entier. En réalité, ils ne défendaient que les intérêts de leur caste dirigeante.
D’un autre côté, il n’y a pas de doute que la Seconde Guerre mondiale a été déclenchée par les nazis. Et il n’y a non plus aucun doute que les nazis ont exterminé six millions de Juifs. Un crime vraiment unique dans l’histoire. Des “progressistes” actuels qui défendent “la cause palestinienne” savent-ils que le président de l’autorité palestinienne, Mahmoud Abbas, avait fait ses études en Union soviétique, à l’université Patrie Lumumba de Moscou ? Elle lui a délivré un doctorat pour sa thèse, affirmant que la Shoah a été une invention des sionistes qui voulaient ainsi justifier leur conquête de la Palestine. Par ailleurs, il était un agent du KGB.
Il faut rappeler tout cela à ceux qui propagent la thèse de deux États, un État juif (dans ses limites d’avant 1967) et un État palestinien arabe, coexistant paisiblement côte à côte. Après ce que les Arabes palestiniens ont fait le 7 octobre 2023, il faut vraiment être bien naïf pour s’imaginer une telle situation. Les centaines de millions de musulmans du monde entier veulent détruire l’État juif, avec l’appui des “progressistes“ occidentaux. Ceux-ci scandent : “From the river to the sea, Palestine shall be free !” (Du fleuve jusqu’à la mer, Palestine sera libre !)
Il y en a qui prétendent être modérés en ne réclamant pas le maintien du Hamas au pouvoir à Gaza, mais “seulement” le placement de tous les territoires palestiniens sous l’autorité de Ramallah.
J’ai déjà écrit qu’à l’époque où c’était encore possible, j’ai visité Ramallah. Au centre de la ville se croisent deux avenues. L’une s’appelle Avenue Palestine, l’autre Avenue Ameen Husseini. Elle porte le nom du grand mufti de Jérusalem qui, pendant la Seconde Guerre mondiale, dirigeait les divisions SS musulmanes en Yougoslavie occupée – et par ailleurs était apparenté à Yasser Arafat. J’ai écrit qu’il me fallait parcourir quatre continents pour trouver, dans une banlieue de Jérusalem, une rue portant le nom d’un criminel de guerre nazi.
L’on sait que l’autorité palestinienne de Ramallah verse des sommes d’argent importantes aux proches des terroristes emprisonnés en Israël, ou qui ont été tués lors de leurs opérations. Les écoles palestiniennes éduquent leurs élèves dans un esprit belliqueux et revanchard – et tout cela avec de l’argent des contribuables européens.
Il n’y a aucune différence fondamentale entre l’autorité palestinienne de Ramallah et le Hamas. D’ailleurs, l’on sait que les habitants de Cisjordanie ont plus de sympathies pour le Hamas que pour l’autorité de Ramallah.
Nos lecteurs peuvent dire à tout cela qu’ils sont français et que les problèmes de l’État juif ne sont pas les leurs. Il va de soi que chaque nation doit se défendre elle-même. Mais celles qui ont un ennemi commun deviennent des alliées.
Je crois qu’aujourd’hui il n’y a aucun doute que l’expansionnisme musulman menace la France autant qu’il menace Israël. Les ressortissants de ces deux nations doivent se rappeler la phrase, prononcée jadis par Sir Winston Churchill : “Without victory, there is no survival.” (Sans la victoire, il n’y a pas de survie.)
L’on peut penser que les Israéliens, s’ils ne l’emportent pas sur leurs ennemis, risquent vraiment de subir le même sort que leurs grands-parents pendant la Shoah. Ceux d’entre eux qui ne voulaient pas se l’avouer l’ont compris le 7 octobre 2023. Le sort des Français sous la domination musulmane serait-il plus clément ?
L’on peut supposer que seuls ceux qui voudraient leur résister seraient tués. Mais les Français, ressortissants d’une nation si prestigieuse qui a donné au monde tant de choses, doivent-ils subir le sort des dhimmis, de humbles sujets des maîtres musulmans ?
Le monde respecte ceux qui se respectent eux-mêmes. Les anciens Romains disaient : “Dolce et decorum pro patria morir.” (Il est doux et beau de mourir pour la patrie.)
Pour ceux de nos lecteurs qui sont des patriotes français incontestablement, mais qui gardent à l’égard d’Israël des réserves, je voudrais conclure en citant un texte de Friedrich Nietzche. Mais avant, je voudrais rappeler que leurs réserves peuvent s’expliquer par le fait que tant de Juifs leur ont été longtemps hostiles. Mais c’étaient des Juifs qui vivaient dispersés parmi d’autres peuples et qui pouvaient jalouser ceux qui possédaient ce que eux-mêmes ne possédaient pas. Les Israéliens n’ont besoin de jalouser personne.
Friedrich Nietzsche, qui était un fils de pasteur et qui est considéré comme un des grands penseurs de la droite, a écrit dans “Par-delà bien et mal” (Gallimard 1971, p.69) : “Dans l’Ancien Testament juif, ce livre de la justice de Dieu, on rencontre des hommes, des événements et des paroles d’un si grand style que la littérature grecque et la littérature hindoue n’offrent rien de comparable. On reste saisi d’effroi et de respect devant ces prodigieux vestiges de ce que l’homme fut jadis (…). L’Ancien Testament fournit la pierre de touche de la grandeur et de la médiocrité spirituelle. (…) Avoir accolé à l’Ancien ce Nouveau Testament, pour en faire ensemble un seul et même livre, la Bible, le Livre par excellence, voilà peut-être la plus grande impudence, le plus grand “péché contre l’esprit” que la littérature européenne ait sur la conscience.”
Martin Janecek