Un article récent de Jean-Baptiste Ketchateng paru dans France soir1 fait l’éloge de la vaccination expérimentale anti-paludisme avec des qualificatifs dignes des services de publicité des fabricants de vaccins. Pour chanter leurs louanges, il ne consulte pas les publications médicales internationales sur le sujet, mais se contente de citer la foi de personnes sans qualification médicale comme Hélène Akono, la mère de Noah « moi je sais que les vaccins sont bons pour les enfants » ou d’organisations très dépendantes de B. Gates à l’origine de la campagne de vaccination comme GAVI ou l’OMS.
Comme on ne peut en vouloir à un non-médecin, de plus dépendant de l’AFP, de ne pas savoir consulter les bases de données médicales internationales, voici les données récentes des essais de ce vaccin et les liens pour les consulter.
Le paludisme constitue un problème majeur de santé publique en Afrique subsaharienne2, et la mise au point d’un vaccin contre cette maladie mobilise la recherche pharmaceutique depuis plus d’un siècle. Mais avec un succès très mitigé jusqu’ici, car ces vaccins peinent à atteindre une efficacité protectrice élevée et durable qui constituent les critères d’un vaccin efficace. Les réponses immunitaires de type anticorps et cellulaires observées jusqu’ici sont faibles et de durée limitée, y compris pour les vaccins que promeut récemment l’OMS comme le Mosquirix™ RTS.
Le vaccin antipaludique Mosquirix™ RTS, S/AS01 E
est un vaccin protéique recombinant qui contient un composant de la protéine circumsporozoïte de Plasmodium falciparum fusionné à l’antigène de surface de l’hépatite B (AgHBs), co-exprimé dans la levure avec un AgHBs (S) libre pour former une particule semblable à un virus (RTS, S) administré avec l’adjuvant AS01a.
Mais ce vaccin est peu efficace et potentiellement nocif chez les filles et chez les enfants vaccinés tardivement (5-7 ans).
Un vaccin peu efficace
Les vaccins très efficaces, comme le vaccin antivariolique ou celui contre la fièvre jaune, protègent les vaccinés de la maladie totalement et à vie après seulement une injection. D’autres vaccins (vaccins contre la grippe ou contre le choléra), peu efficaces ne protègent qu’une fractions des vaccinés et durant une courte période. Les études publiées montrent que Mosquirix fait malheureusement partie des vaccins peu efficaces.
Une étude publiée en 20133conclue : « l’efficacité du vaccin RTS, S/AS01E sur la période de 4 ans est de 16,8 % ». L’efficacité diminue avec le temps et avec l’augmentation de l’exposition au paludisme aboutissant à une efficacité négative (le vaccin facilitant la maladie) au bout de 4 ans.
Trois ans plus tard, la même équipe4 a confirmé et détaillé ses premières constatations avec la chute rapide de la protection conférée par RTS, S/AS01 qui passe de 35,9 % lors de la première année à seulement 4,4 %, à 7 ans. En cas de forte exposition à la contagion au bout de 5 ans apparaît même un effet de rebond, les vaccinés souffrant davantage du paludisme que les non-vaccinés comme le montrent les figures suivantes :
Une autre étude multicentrique5 portant sur 11 sites différents en Afrique, et incluant 4 453 participants, a confirmé la faible efficacité du vaccin contre la maladie clinique, sa plus rapide diminution en cas d’exposition intense à la contamination et sa durée trop limitée (indétectable 3 ans après la vaccination).
Un nouvel essai6, destiné à évaluer le bénéfice de 3 ou de 4 doses de RTS, S/AS01 à constaté, une augmentation d’incidence de paludisme clinique chez les enfants vaccinés tardivement (entre 5 et 7 ans) par rapport au groupe de comparaison (non vacciné).
Surtout les résultats définitifs de l’essai de phase 37 financé par le fabricant pour obtenir l’autorisation de mise sur le marché constatent que le vaccin ne réduit ni la mortalité globale8, ni la mortalité due au paludisme, ni les infections secondaires, ni les pneumonies :
« No significant effect on overall mortality, malaria mortality, pneumonia, or sepsis was noted in either age category ».
[« Aucun effet significatif sur la mortalité globale, la mortalité due au paludisme, la pneumonie ou la septicémie n’a été observé dans les deux catégories d’âge ».]
Les avocats chinois du vaccin RTS, S/AS01 reconnaissent d’ailleurs dans leur plaidoyer9 « qu’il souffre de faible efficacité protectrice (environ 30 %), qu’il nécessité de quatre doses et de sa durée d’immunité protectrice trop courte ».
D’autres partisans du RTS, S/AS01 précisent :
« bien que les vaccins soient l’outil idéal pour contrôler, prévenir, éliminer et éradiquer de nombreuses maladies infectieuses, le développement de vaccins contre les parasites, comme celui contre le paludisme, est très complexe. L’EMA a recommandé l’homologation du candidat vaccin antipaludique le plus avancé, RTS, S, un vaccin pré-érythrocytaire. Les résultats de cet essai de phase III suggèrent quece vaccin candidat contre le paludisme est relativement peu efficace et qu’il ne parviendra apparemment pas à atteindre l’objectif d’éradication du paludisme à lui seul… des études plus approfondies sur l’utilisation d’autres cibles parasitaires et de stratégies de vaccination sont fortement recommandées. »
La diversité génétique des parasites est la principale raison de l’évasion et de la résistance des vaccins contre diverses souches comme l’a montré une étude dans laquelle une efficacité réduite a été démontrée chez les variants possédant des séquences hétérologues par rapport au modèle du vaccin RTS, S10.
L’efficacité insuffisante du vaccin a incité de nombreux auteurs à recommencer des campagnes de vaccination chaque année1112 ou à associer au vaccin une chimiothérapie saisonnière préventive1314 constituée d’une combinaison de Sulfadoxine-Piryméthamine et d’Amodiaquine. Mais alors pourquoi un vaccin ?
Un vaccin dangereux
La toxicité est actuellement très difficile à évaluer objectivement, car les quelques essais randomisés destinés à la préciser n’ont pas comparé le vaccin à un placebo, mais à un adjuvant ou un autre vaccin (comme le vaccin antirabique15) avec une durée de suivi ne dépassant pas 2 mois. Si les investigateurs avaient voulu dissimuler la toxicité éventuelle, ils ne s’y seraient pas pris autrement.
Cependant une campagne de vaccination16 a constaté que la vaccination RTS, S/AS01 était associée à un taux de létalité deux fois plus élevé chez les enfants atteints de paludisme grave.
Une autre étude prospective randomisée incluant 8 922 enfants et 6 537 nourrissons constate17 que la mortalité toutes causes confondues est plus élevée chez les filles vaccinées que chez les filles non vaccinées (2,4 % contre 1,3 %, tous âges confondus), une augmentation inexpliquée et statistiquement significative des cas de méningite observée chez les enfants ayant reçu le vaccin à l’âge de 5 à 17 mois et une augmentation possible de la proportion de cas graves de paludisme classés comme paludisme cérébral.
Les auteurs s’alarment : « les signaux de méningite et de MC observés sont considérés comme des “découvertes fortuites probables” qui, compte tenu de leur gravité, justifient une évaluation plus approfondie dans le cadre d’études de phase IV et de programmes pilotes de mise en œuvre dirigés par l’OMS pour établir le profil bénéfice-risque RTS, S/AS01 dans des contextes réels. »
Cette mortalité plus élevée chez les filles après vaccination, statistiquement très significative a infiniment peu de chances d’être due au hasard (P=0,000 6)18 contrairement à ce que suggère l’OMS. D’autant qu’il existe un précédent selon lequel les nourrissons filles connaissent une mortalité accrue après avoir reçu des vaccins1920. Ainsi dans les années 1980, lorsque le vaccin antirougeoleux à titre élevé (HTMV) a été introduit pour prévenir la rougeole chez les enfants de moins de 9 mois, la mortalité toutes causes confondues a doublé chez les filles, ce qui conduit au retrait du vaccin.
Les auteurs concluent : « ces chiffres suggèrent la nécessité d’être prudent et de mener des recherches supplémentaires. Avant d’introduire le RTS, S dans les programmes de vaccination de routine, nous devons déterminer si le RTS, S/AS01 augmente la mortalité chez les filles et en étudier les mécanismes possibles. »
Mais l’OMS, et Gavi, comme pour les injections covid sautent toutes les étapes de sécurité afin de faire vendre le plus rapidement possible le plus grand nombre de doses de vaccin Mosquirix™ pourtant si peu efficace et si peu longtemps qu’elle précise « en complément des mesures existantes de lutte contre le paludisme » ce qu’on ne propose jamais pour un vaccin efficace.
Compte tenu de l’absence de diminution des transmissions après Mosquirix ni de gain de survie, l’OMS prône donc un essai dangereux sur des populations entières non informées des risques observés dans les essais précédents.
L’OMS aurait du aussi rappeler qu’on peut parfaitement éradiquer le paludisme sans vaccin, comme viennent d’y parvenir récemment 12 pays certifiés exempts de paludisme parmi les 23 pays qui ont enregistré zéro cas de paludisme indigène sur trois années consécutives grâce aux mesures d’hygiène et aux traitements par artemisinine et aux associations médicamenteuses (ACTs).
Le Cameroun, se basant aveuglément sur ces recommandations, ou soumis à des incitations financières du fond monétaire international ou à des opérations de corruption de certains de ses décideurs veut rendre ce vaccin obligatoire. Il aurait été plus éthique et plus prudent d’exiger du fabricant des études approfondies sur les causes de l’augmentation de mortalité observée en cas de paludisme grave et chez les filles vaccinées.
Mais pour les financeurs de l’OMS (bill Gates et Big Pharma), les dividendes des actionnaires sont prioritaires.
Il est consternant que Jean-Baptiste Ketchateng ne se soit pas intéressé aux données d’efficacité et de toxicité publiées dans les grandes revues médicales à comité de lecture et qu’il se soit fié aveuglément aux déclarations publicitaires des fabricants de vaccins, de l’OMS et de Gavi et de ministres complices.
Je m’étonne aussi que France Soir ait pu publier sans aucune réserve un papier publicitaire ne comportant aucune recherche de données primaires, mais ceci constitue certainement l’inconvénient du désir louable de ne pas censurer.