Les agriculteurs sont en colère et comme on les comprend ! 89 % des Français les comprennent.
Un agriculteur gagne en moyenne 1 475 euros brut par mois, presque 300 euros de moins que le Smic actuel, fixé à 1 766 euros brut par mois. Et il travaille en moyenne 55 heures par semaine ! Cette moyenne paraît optimiste. Car dans les barrages les agriculteurs déclarent gagner dans les 700 ou 800 euros par mois.
Tout cela avec des coûts énormes, dont l’essence. Et les aliments pour nourrir les animaux, et les engrais.
De plus, on importe des produits alimentaires qui sont moins chers que les produits français. Par exemple du poulet qui vient du Brésil et coûte moins de cinq euros au kilo alors que le prix des poulets français est à 7 ou 8 euros !
Sans parler des produits interdits par l’Europe mais qui rentrent en France malgré tout, comme si de rien n’était, comme certains pesticides que les agriculteurs ne peuvent pas utiliser.
La vie est devenue très difficile pour les agriculteurs. Il y a environ deux suicides par jour chez les agriculteurs. Le père de l’organisateur des blocages, Jérôme Bayle, s’est suicidé en 2015.
Mais on essaie de nous cacher ces suicides, comme on a essayé de nous cacher le décès de la fille de 12 ans de l’agricultrice percutée par une voiture à Pamiers. On nous a dit d’abord que cette annonce était une erreur. Mais cela ne l’était pas.
Et que faisaient les chauffards tueurs arméniens sous OQTF en France ? Cela non plus on ne nous le dit pas. Ils n’auraient jamais dû être là. Merci Darmanin, merci le préfet. Merci tous les collabos complices, ceux qui sont allés à la manif pour l’immigration et tous les autres. Vous êtes des criminels.
Les charges administratives des agriculteurs sont insupportables. « Être agriculteur, c’est récolter et semer. Aujourd’hui, on passe notre temps dans nos bureaux, c’est trop lourd administrativement. Est-ce que le but c’est de produire et de nourrir les Français ou est-ce que la question c’est de répondre à un cahier des charges européen ? » demande un agriculteur.
L’agriculteur autrefois indépendant, se voit imposer des normes par Bruxelles. Un agriculteur de ma connaissance a vu débarquer chez lui un Congolais de la plus belle couleur qui s’est mis à lui expliquer comment il devait planter le maïs. « À pawti’ de ma’s en godet… le mawché du maïs en Afwique, c’est me’veilleux ». L’agriculteur a écouté poliment, il savait tout ça depuis sa naissance, mais il ne fallait pas vexer le Congolais, la subvention de Bruxelles était en jeu, tout simplement. Sans subvention il ne survivait pas.
Gabriel Attal a dit qu’il prendrait des mesures « prochainement ». Dépêche-toi, Gaby, la situation est grave. Et Marc Fesneau, le ministre de l’Agriculture, on ne l’entend pas. Il fait comme un de ses prédécesseurs, Bruno Lemaire, c’est-à-dire, rien.
Il faut dire que Lemaire était particulièrement incompétent. Il ne savait pas reconnaître le cri du dindon, ni combien de mètres carrés il y a dans un hectare, ni en quelle saison on ramasse les poires, ni reconnaître un enjambeur. Il ne savait pas distinguer les différentes races de vaches. Et il était ministre de l’Agriculture, sans rire.
On n’est plus au temps de Henri IV, qui chouchoutait les paysans, disant que labourage et pâturage sont les deux mamelles de la France. La classe des agriculteurs disparaît doucement. La France a perdu 101 000 exploitations agricoles en dix ans. Une ferme sur cinq. Le nombre d’exploitants est passé de 604 000 en 2010 à 496 000, soit une baisse de 18 %. Il y a plus de départs à la retraite que d’installations.
En fait nos ministres et tout le petit monde bobo parisien, surtout les politiques, s’en moquent complètement. Que l’agriculture française disparaisse est le cadet de leurs soucis. Que nous perdions notre souveraineté alimentaire, aussi. Ils suivent en cela l’idéologie européenne, suicidaire. Car que ferons nous lorsque nous n’aurons plus d’agriculteurs ?
Macronescu, prompt à parader pour rien, que fait-il ? On ne l’entend pas non plus.
Il serait grand temps de se poser les bonnes questions. Car les agriculteurs, désespérés, ne sont pas prêts à cesser leurs manifestations. La révolte des bonnets jaunes pourrait bien faire tâche d’huile et devenir incontrôlable. Une révolution, on sait quand cela commence, on ne sait pas quand cela s’arrête. Cet épisode pourrait bien être l’épisode de trop. Les Français en ont marre.
Sophie Durand