Le Blog de Lazare

Un nouveau Reich se construit sous nos yeux

La Commission européenne agit en silence, mais elle organise la prise de pouvoir sur les institutions nationales. Nous savons tous que les lois européennes produites par les 27 commissaires sont soumises à des parlementaires à Strasbourg. Elles s’imposent ensuite par la fameuse transposition nationale dans le droit des États membres. C’est la supranationalité impériale qui est à l’œuvre. Les parlementaires sont, en effet, très largement favorables à un pouvoir exécutif fort qui incarnerait le pouvoir au-dessus des États. Aujourd’hui, la commission est proposée par le Conseil européen des chefs d’État et approuvée par le Parlement européen. Mais, derrière ce semblant de démocratie, se joue actuellement la construction d’une Europe impériale, puisque la présidente de la Commission agit avec une latitude d’action envahissante, sans recadrage des chefs d’État. Ils sont donc bien tous complices d’un transfert du pouvoir exécutif vers un président non-élu avec un Parlement plutôt fantoche.

L’absence de démocratie devient la règle

Les directives européennes sont de plus en plus intrusives dans le quotidien des Européens, rendant toute législation nationale inutile, puisque les 27 commissaires englobent toutes les dimensions de la vie politique et de la vie quotidienne. Quelques exemples suffisent à s’en convaincre : promotion de notre mode de vie européen, emplois et droits sociaux, agriculture, santé et sécurité alimentaire, justice, égalité, transports, environnement, océans et pêche, etc. Que reste-t-il aux parlements nationaux ? À terme, rien ; d’où leur inutilité et une souveraineté européenne de fait, par la production des lois des commissaires et un vote au seul parlement utile à Strasbourg. Voilà bien la preuve de l’extrême importance des élections européennes. Sauf à y mettre une majorité de souverainistes qui limiterait les pouvoirs des commissaires, le mouvement va inéluctablement vers une vague démocratie européenne couronnée de cette commission cooptée. Bien loin des États des Amériques qui ont une réelle liberté fiscale, judiciaire, éducative avec des pratiques très différentes : peine de mort chez les uns, pas chez les autres, fiscalités très différentes, par exemple ; l’Europe se construit comme un empire très peu démocratique.

D’une Europe coopérative et pacifiste à une guerrière et vengeresse

L’Europe a été promue comme une aire et une ère de liberté et de démocratie, un espace de prospérité vanté par le défunt Delors, une promesse d’humanisme et de paix. Les plus anciens se souviennent de ces discours lénifiants, d’une Europe sociale, protectrice, prospère et préoccupée de préserver la paix en son sein et avec ses plus proches voisins. Que nenni ! La coopération a consisté à vider l’Italie de son industrie comme la France au profit de la Chine ou de l’Allemagne et de ses satellites de l’Est. Elle a consisté à organiser le dumping social et à déplacer tant d’usines de l’Ouest vers l’Est de l’Europe, une prouesse. Elle a permis d’élargir indéfiniment les frontières, sans respect pour les fondamentaux géographiques. Elle est devenue un satellite de l’OTAN et des stratégies américaines, sans défendre ses intérêts, acceptant, malgré ses postures, l’invasion de ses sociétés impériales et monopolistiques : Microsoft, Google, Amazon dont les modèles sont antidémocratiques, par évitement de la concurrence et violation des droits humains : des salariés, des clients, de leur santé, de leur liberté, etc.

Mais lorsque l’Union européenne ambitionne de consacrer quelques centaines de milliards d’euros à l’industrie de guerre, c’est le pilier de la paix en Europe qui est visé. Se construit sous nos yeux un empire agressif et demain belliqueux avec son armée, sa police et ses forces de maintien de l’ordre. Le modeste Vendéen que je suis se souvient que les révolutionnaires utilisèrent les Alsaciens pour massacrer les Vendéens, sans lien de parenté et de voisinage, la police lointaine d’un Empire est toujours une menace pour les peuples. Staline nous en a aussi donné l’exemple. L’ordre impérial risque bien de se faire dans la violence sociale.

Les empires ont toujours détruit leur population

N’en déplaise à Éric Zemmour, le Premier Empire français est emblématique d’une entreprise génocidaire interne. L’armée des plus de 500 000 Français revient de son périple européen en ayant perdu 450 000 de ces hommes. Au passage, rapporté à la population de l’époque estimée à 30 millions, soit 2 fois moins qu’aujourd’hui, cela revient à une guerre qui tuerait aujourd’hui 900 000 Français ! Cette période impériale ravage la France et succède aux guerres révolutionnaires qui tuent dans les mêmes proportions. De 1792 à 1815, la France aura massacré près d’un million de ses enfants au combat !

Oui, les empires massacrent toujours des peuples, les siens et les autochtones qui sont le plus souvent éliminés du paysage. L’Empire britannique est connu pour ses exterminations en Australie, en Amérique du Nord. L’Empire espagnol de même en Amérique du Sud. L’Empire russe est connu pour ses âmes mortes. Quant à l’Empire romain, n’en parlons pas. Est-ce avec cette histoire des empires belliqueux et assassins des populations que nous voulons renouer ? En construisant une armée européenne, en décidant d’une quasi-guerre en Ukraine contre la Russie sans l’assentiment des parlements nationaux et des populations qui n’ont pas été consultées, la voix est toute tracée pour nous imposer des guerres contre la volonté des peuples européens, comme en Ukraine aujourd’hui. Nous y sommes presque.

L’Europe contre ses peuples

Certaines lois relèvent d’une organisation d’un eugénisme contre les peuples européens. La dépopulation actuelle de l’Ukraine ne doit pas masquer celle de la Roumanie ou de la Bulgarie qui perdent leur population : faible fécondité, avortements de masse, émigration massive. En légiférant systématiquement en faveur d’un prétendu droit personnel à l’avortement, d’un autre prétendu droit à la mort par l’euthanasie, l’empire européen propage toutes les lois que le Reich pratiqua pour organiser le dépeuplement des terres qu’il voulait conquérir, dont la Pologne où il les promut. Et cette promotion permanente des droits individuels concourt à l’effondrement démographique des peuples européens. Elle s’accompagne, nous le savons tous, d’une grande entreprise de repeuplement par l’immigration ; soit un projet colonial inversé. C’est la raison de l’enjeu essentiel des élections européennes, où il faudra dire les choses, promouvoir une Europe à sa place, sans trahir le principe fondateur qui a été bafoué, celui de la subsidiarité. Rien ne se fait à un échelon de l’administration qui viendrait confisquer des libertés fondamentales des familles et des communes. En fait, l’hybris de quelques-uns avides de puissance leur fait préférer l’empire contre les proximités. C’est d’abord sa force, c’est ensuite la promesse de sa perte. Prions pour éviter l’avènement d’un empire guerrier et hostile à nous tous. Les empereurs ne nous aiment pas, ils s’aiment pour notre malheur.

Pierre-Antoine Pontoizeau