Zelensky, game over. Lors d’un vote de procédure ce mercredi 6 décembre au sujet de l’aide américaine à Kiev, le Congrès vient en effet d’opposer son véto définitif à la proposition de Joe Biden d’une rallonge de 61 milliards de dollars.
Alors que les États-Unis ont déjà dépensé 40 milliards de dollars pour les beaux yeux d’un des régimes les plus corrompus de la planète, l’opinion publique américaine est lasse d’être prise pour la vache à lait de service dans un conflit dont – contrairement à l’État profond US – elle ne voit plus trop la finalité. Hier mardi, Démocrates et Républicains s’étaient déjà crêpés le chignon au sujet de cette méga-rallonge, au point que Volodymyr Zelensky qui devait participer au débat par visioconférence, a annulé son intervention à la dernière minute, subsumant que sa prestation risquait d’être quelque peu chahutée par les Républicains, majoritaires, et farouchement opposés à toute nouvelle aide.
Biden avait cru rusé de coupler cette rallonge de 61 milliards à l’Ukraine avec une aide de 14 milliards pour Israël, allié historique des États-Unis en guerre contre le Hamas. Les élus républicains, jugeant très insuffisante la part attribuée à l’État hébreu, n’ont pas mordu à l’hameçon. Ces derniers ont proposé de conditionner leur aide à Kiev par un net durcissement de la politique migratoire des États-Unis, ce que les Démocrates, ont refusé. Les Républicains ont alors quitté la salle en bloc. Biden, conscient du fait que son électorat est dorénavant majoritairement pro-palestinien, s’est abstenu d’accroître la part attribuée à Israël… Ambiance d’arrière-cuisine.
Côté démocrate, on dramatise à l’envi : « L’incapacité à soutenir l’Ukraine est tout simplement absolument insensée. C’est contraire aux intérêts des États-Unis. C’est tout simplement une erreur », a ainsi déclaré mardi soir le président Biden.
« Ils ont choisi de mettre en péril le financement de l’Ukraine et ils devront tous vivre avec ce choix lorsque Vladimir Poutine marchera sur Kiev et sur l’Europe », a de son côté déclaré sans rire le sénateur démocrate Chris Murphy.
La secrétaire américaine au Trésor, Janet Yellen, n’a pas été en reste : « L’Ukraine est tout simplement à court d’argent. La situation est désastreuse », a-t-elle alerté.
« Si le Congrès n’agit pas, d’ici la fin de l’année nous serons à court de ressources pour livrer plus d’armes et d’équipements à l’Ukraine et pour fournir du matériel venant des stocks militaires américains », a renchéri la directrice du Budget de la Maison-Blanche, Shalanda Young.
Rappelons que pour l’État profond US, l’avantage de maintenir artificiellement le conflit russo-ukrainien est multiple, entre autres ruiner l’Europe (c’est fait) et tenter de faire main-basse sur les richesses du sous-sol russe (c’est une autre paire de manche). Les riches terres à blé ukrainiennes sont déjà passées sous le contrôle des BlackRock, Cargill, Dupont, Monsanto et autres Vanguard. Le pillage des forêts, l’installation de laboratoires biologiques expérimentaux, ainsi que le trafic d’êtres humains et d’organes est un autre volet de la présence étatsunienne. Quant à la reconstruction de l’Ukraine, elle s’annonce particulièrement juteuse pour les entreprises américaines. La dette pharaonique de la première puissance économique de la planète ne fera que se creuser un peu plus…
Le président Zelensky s’était rendu à Washington en septembre pour rencontrer Joe Biden et des élus du Congrès afin d’appuyer la demande de rallonge de la Maison-Blanche. Chou blanc : le Congrès, à l’époque empêtré dans une série de crises internes qui avaient abouti à la destitution de son « speaker » (président), n’était pas en mesure de voter quoi que ce soit.
Henri Dubost