Nous sommes heureux d’accueillir pour la deuxième fois un article de Pierre Lurçat dont nous partageons la vision du monde, même si nous ne sommes pas juifs. Même si notre préoccupation majeure demeure la France nous savons que le bras de fer que mène Israël contre le Hamas ressemble terriblement au bras de fer que nous, résistants français, menons dans notre pays contre l’islam. Chez eux comme chez nous, seule une détermination sans faille, une volonté de fer d’imposer NOS valeurs, notre mode de vie pourront nous sauver.
Alors courage à nos amis d’Israël, puissent-ils l’emporter contre la haine et l’obscurantisme islamique dont nous risquons nous aussi de périr.
Christine Tasin
Rappel de la première partie :
Dans le supplément du Shabbat du journal Makor Rishon, Ronen Shoval livre une analyse intéressante, sous le titre « Retour à 1948 ». Partant du constat que les événements du 7 octobre sont de portée biblique, il explique pourquoi il convient d’abandonner la morale d’Oslo et du retrait de Gaza pour retrouver la morale de 1948, celle de Ben Gourion et de la génération de la Guerre d’Indépendance. L’analyse est intéressante, mais elle ne suffit pas. En effet, si le 7 octobre marque un tournant majeur de notre histoire nationale, il doit aussi signifier une nouvelle étape dans l’édification de l’État d’Israël, et pas seulement un retour au sionisme de 1948.
Une fois que la guerre à Gaza sera gagnée, nous devrons passer à la seconde étape du sionisme. Le but ne sera pas seulement cette fois-ci d’assurer la sécurité de notre État (objectif initial du sionisme politique), mais d’ajouter un nouvel étage au projet initial. Passer d’un sionisme de subsistance à un sionisme de vocation. Quelle est notre vocation ? Comme beaucoup d’Israéliens – civils et soldats – l’ont compris depuis le 7 octobre, la meilleure réponse à l’attaque du Hamas est l’instauration d’un État plus juif – dans l’esprit de la tradition de nos Prophètes – et plus conforme à notre vocation de « peuple Saint ».
Une réponse adaptée à l’attaque meurtrière, lancée sous le slogan « Déluge d’Al-Aqsa », aurait ainsi pu consister à restreindre l’accès des musulmans au Mont du Temple, tant que les otages ne seront pas libérés. Israël aurait ainsi signifié qu’il se battait lui aussi pour Jérusalem et pour le Temple. Ce geste symbolique n’aurait pas seulement permis de répondre à la provocation du Hamas, mais aussi de réaffirmer notre souveraineté sur le lieu le plus saint du peuple Juif, qui a été malheureusement délaissé et quasiment livré à l’ennemi en 1967, lorsque Moshé Dayan a déclaré que nous n’avions « que faire de ce Vatican » (sic).
Comme je l’écrivais en 2017, l’attitude d’Israël sur le Mont du Temple est une double erreur, psychologique et politique. Psychologiquement, elle renforce les musulmans dans leur complexe de supériorité, en les confortant dans l’idée que l’islam est destiné à dominer les autres religions et que ces dernières ne peuvent exercer leur culte qu’avec l’autorisation et sous le contrôle des musulmans, c’est-à-dire en étant des « dhimmis ». Politiquement, elle confirme le sentiment paranoïaque de menace existentielle que l’islam croit déceler dans toute manifestation d’indépendance et de liberté de ces mêmes dhimmis à l’intérieur du monde musulman.
Paradoxalement, la souveraineté juive à Jérusalem est perçue comme une menace pour l’islam précisément en raison de son caractère incomplet et partiel : les Juifs sont d’autant plus considérés comme des intrus sur le Mont du Temple, qu’ils n’y sont pas présents à demeure et qu’ils y viennent toujours sous bonne escorte, comme des envahisseurs potentiels.
“Celui qui contrôle le Mont du Temple contrôle le pays”
L’alternative à cette situation inextricable et mortifère consisterait, comme l’avait bien vu l’écrivain et poète Ouri Zvi Greenberg, à asseoir notre souveraineté entière et sans partage sur le Mont du Temple, car « celui qui contrôle le Mont contrôle le pays ». Ce faisant, Israël signifierait au monde musulman que sa présence sur sa terre est permanente et non pas provisoire, et que les Juifs revenus sur leur terre ne sont pas des « croisés », destinés à être chassés à plus ou moins longue échéance : ils sont les maîtres et les souverains à Jérusalem, comme à Hébron et ailleurs, et ils sont là pour y rester.
Une telle attitude pourrait libérer les musulmans de leur complexe d’infériorité-supériorité en leur signifiant que Jérusalem est hors de portée pour leurs aspirations de faire renaître un hypothétique Califat et que leur seul choix est d’accepter la coexistence pacifique avec un Israël fort et souverain. Ce faisant, Israël montrerait à l’ensemble du monde musulman que nous ne sommes plus des dhimmis (comme a pu le croire le Hamas, lorsqu’Israël a cru « acheter sa sécurité » en laissant passer à Gaza l’argent du Qatar), mais des Juifs fiers et sûrs de leurs droits, revenus sur leur terre pour édifier un Etat souverain et fort. Le « Mur de fer » préconisé par Jabotinsky passe par le Mont du Temple.
Pierre Lurçat
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Pierre Lurçat ou Pierre Itshak Lurçat1, né le à Princeton (États-Unis), est un essayiste néoconservateur et traducteur franco-israélien. Il a publié plusieurs livres, dont deux essais sur l’islamisme sous le nom de plume de Paul Landau.
Ancien dirigeant du Tagar,
Biographie
Diplômé de l’ESSEC en 19912, avocat de profession, Pierre Lurçat travaille surtout dans le domaine de l’écriture3.
Il dirige dans les années 1990 le Tagar, branche étudiante du mouvement radical juif Betar, et part en Israël à 26 ans. Il revient en France à la fin de la décennie, pour repartir en Israël au milieu des années 20002.
Il signe des tribunes dans des périodiques français, notamment Causeur et Valeurs actuelles4.
Wikipedia
![Pourquoi combattons-nous ? Pour rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple](https://image.over-blog.com/ChWcJZJwNyWn5RC3xjIsOl1zg1U=/170x170/smart/filters:no_upscale()/https%3A%2F%2Fresistancerepublicaine.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2023%2F11%2Fcapture-2023-11-15-a-09-48-46.jpg)
Pourquoi combattons-nous ? Pour rétablir la souveraineté juive sur le Mont du Temple
Nous sommes heureux d'accueillir pour la deuxième fois un article de Pierre Lurçat dont nous partageons la vision du monde, même si nous ne sommes pas juifs. Même si notre préoccupation majeur...