Message du Professeur Zolmirel
La suite de mon dernier message,
C’est moi, le professeur Zolmirel,
Je reviens pour vous dicter la suite de mon précédent message. Il a été interrompu en pleine course.
Je vous parlais, précisément de ce jeune alien tout joyeux, fraichement guéri qui venait de rencontrer un ancien, comme lui, passionné par la mécanique.
Ce petit alien, Ezertos, venait de faire la connaissance de Lemixxu (Lémixou), un très vieil alien de haute taille, qui ne cessait de s’émerveiller en réparant des croiseurs. La spécialité de Lemixxu, étaient les navires de petite et de moyenne taille.
Le petit Ezertos, était vraiment ravi de visiter son hangar, où trônaient différents types de blindages et de réacteurs anciens.
La scène apparaît comme une suite d’images et de propos.
Lemixxu désigna un fier vaisseau bleuté, dont il manquait une bonne moitié. Le vaisseau fait environ six mètres de haut. La coque est tachée d’oxydes noirs par endroits, mais brille toujours. On voit légèrement les assemblages entre les panneaux métalliques.
- Nous utilisons la fusion lente de l’hydrogène en plasma d’hélium reprend Lemixxu, les autres types de propulsion ont été abandonnés depuis pas mal de temps. Mais ici, il est bien des navires qui attendent nos bons soins. Nous retirons les équipements anciens et nous les remplaçons par des composés neufs, pourvus d’une liaison électrolytique. Ce type de liaison permet aux matériaux de la coque de ne pas se rompre en cas d’impact. Cela est une invention qui fait des navires des transports à coque autogène. Ce type de vaisseau est très sécurisant, il ne dispose pas d’armement, car il n’en a pas besoin. Les projectiles éventuels sont réexpédiés dans l’autre sens.
Ils continuent leur visite, les petits clones boitillants le suivent avec des yeux brillants de joie. C’est un spectacle touchant.
- Voici un vaisseau antique, en cuivre amélioré, explique le sage alien, face à un transport en forme de cylindre artistiquement torsadé. La torsade sert à créer un vortex atmosphérique, pour réduire le frottement lors des rentrées en basse atmosphère, ce bâtiment ne possède aucune voilure. Les parties trop endommagées ont été retirées la semaine dernière pour être fondues et recyclées. Il ne reste qu’une partie des quartiers d’habitation.
Les jeunes clones approchent. Cette fois, le vaisseau est plus petit, il ne fait que trois mètres de haut environ. L’habitacle est matelassé et pourvu de plusieurs couchettes. L’intérieur du vaisseau est propre mais très ancien. Le tissu gris bleu du lieu d’habitation n’a, lui, pas vieilli.
- Ce navire ne comprend pas de coque autogène, mais une double paroi, explique le sage alien.
En effet, un vide d’environ 50 centimètre ceinture le lieu d’habitation.
- Cet espace sert a à protéger le bâtiment des impacts. La paroi suivante est en titane, mais non autogène, ce qui fait de cet esquif un navire trop peu sécurisant. Ce vaisseau doit avoir environ 20 000 ans. Nous le restaurons à l’identique, afin de le céder à un musée sur le transport stellaire. Votre action est donc très bienvenue.
Les petits clones sourient certains rosissent de bonheur.
- Et celui-ci professeur ? A quoi sert-il ? demande l’un des petits êtres en désignant un superbe vaisseau en forme de flèche.
Le bolide est bleu azur, zébré de lignes vertes, sa partie arrière droite a été détruite.
Le vaisseau tient sur un dispositif destiné à remplacer son train d’atterrissage manquant, mais il n’a rien perdu de son allure grâce à ses lignes impressionnantes.
Le sage s’approche à grandes enjambées et sourit à tous les enfants.
- C’est un vaisseau en cours de remisage. Nous sommes en train de dupliquer la partie droite à partir de ce qui existe déjà. Nous avons pu recréer son alliage en laboratoire. Comme il sera beau une fois achevé !
Il les invite à le suivre dans une pièce annexe. Là, on voit un atelier d’une taille inouïe, dont le plafond doit faire environ 8 mètres de haut. L’atelier est un peu vétuste, mais propre, et peu encombré. Des hommes, des femmes et des aliens, en petit nombre, testent et soudent des pièces entre elles, au moyen d’un dispositif merveilleusement rapide et qui semble simple d’utilisation. L’appareil employé ressemble à une lampe et projette un faisceau très concentré éblouissant. Le professeur passe dans une autre pièce, une sorte de petit salon, et aide les petits blessés à s’asseoir sur des sièges. Le sage Zolmirel fait de même. Il distribue des boissons revitalisantes aux petits clones affaiblis qui tremblent de fatigue. Les huit jeunes êtres mangent ensuite une petite collation.
Ses explications passionnantes reprennent. Le professeur Lemixxu revient avec un petit chariot sur lequel trône un appareillage cylindrique imposant.
- C’est une cuve à hydrogène de petite taille, reprend-il. La cuve est placée au centre des vaisseaux. Elle génère une puissante énergie, laquelle est envoyée à un catalyseur, un cristal. La charge du cristal est à son tour transférée, d’une part aux réacteurs à hydrogène, d’autre part aux générateurs de translation dimensionnelle, et aux dispositifs de sustentation magnétique, placés au niveau du plancher de nos vaisseaux. La sustentation magnétique permet au vaisseau une très grande vélocité, elle génère une pesanteur artificielle proche de celle désirée. D’autres dispositifs interviennent pour protéger les vaisseaux de la radiance. Cela fait comme une sorte de bouclier déflecteur. De même, il est fait en sorte de générer un champ énergétique proche de celui de la planète d’origine des navigants. Voilà pourquoi, généralement, les navigants stellaires sont de niveau énergétique proche ou équivalent. Le chant délivré par une planète est très variable en intensité, en amplitude et en niveau vibratoire. Il faut que tous se sentent à l’aise.
- Cela est très vrai, dit le sage Zolmirel. Sur mon monde, la gravité, la radiance est un peu différente, et pourtant, je me sens bien ici. Cela est indispensable. Le déflecteur sert aussi à contrecarrer les pluies de particules radioactives émises par les étoiles les plus massives. Ces particules traversent certains êtres sans les affecter, mais elles sont très déstabilisantes pour un jeune alien.
- Les vaisseaux sont construits de manière à empêcher tout rayonnement de trop forte intensité d’affecter l’équipage, ils sont très sécurisants. Les réacteurs génèrent une poussée lumière, ils fonctionnaient autrefois au deutérium ou au tritium. Ces deux isotopes de l’hydrogène sont normalement radioactifs, mais à présent, nous n’utilisons plus que des réacteurs à hydrogène pur, qui ne laissent dans leur sillage qu’un champ de photons. Il va de soi que tout le matériel radioactif présent ici a été convenablement inerté. Les vaisseaux à uranium fissile ont été complètement démantelés par des spécialistes. Le musée n’abritera que des maquettes de ces équipements, pour des raisons de sécurité. Les cuves à hydrogène peuvent être ouvertes et manipulées par des êtres vivants sans aucun risque pour la santé. Les vaisseaux à hydrogène sont protégés par des déflecteurs de deux sortes, un autour du vaisseau, et un autre tout contre la coque, ce qui fait que tout ce qui heurte la coque sera automatiquement repoussé. D’autres technologies existent comme les aspirateurs de missiles, qui visent à démoléculariser instantanément un engin explosif en vol. Il existe autrement des boucliers radiants impénétrables, face à toutes les armes possibles. Ces boucliers sont formés de pure lumière. Voici pourquoi nous remisons une partie de ces esquifs en vue de les transformer en navires-lumière.
Le petit Ezertos est fasciné de ce récit. Ses yeux noirs brillent d’intensité. Mais il tremble de fatigue. Le professeur Zolmirel saisit sa main pour le reconduire à sa chambre. Il salue le grand Lemixxu avec quelque tristesse.
- Ne puis-je pas rester encore monsieur ? demande t-il avec peine en regardant tristement les autres enfants que des soigneurs viennent chercher
- Non, pas encore, tes vertèbres doivent guérir. Brave petit ! Tu as le temps. Prends le temps de bien te remettre. Tu es appelé à devenir un grand mécanicien, assure Zolmirel
- Je serai encore là demain, rassure-toi, dit le grand alien avec affection. Nous allons pouvoir faire tant de travaux, tu as du mémoriser des milliers de plans de croiseurs !
- En effet, dit le petit clone. Mais ici, il s’agit de vaisseaux de petite taille, ceux-là me sont inconnus.
- Ne crains rien, si tu le permets, nous sonderons ta mémoire. Tu pourras aussi sonder la mienne. Ici, nous sommes tous ravis de partager nos connaissances. Nous parvenons à reconstituer ces technologies, grâce aux empreintes psychiques que les précédents pilotes ont laissées sur les équipements.
- Je ne savais pas qu’une telle technologie existait, fait timidement le petit clone
- Ce sont les facultés endormies de ton esprit, qui se réveilleront, cher petit cœur ! Ce n’est pas fait avec une machine. Tous les aliens sont de très grands télépathes, de très grands prescients. Sinon, comment les petits clones pourraient-ils sentir les pannes à bord d’astronefs de plusieurs dizaines de kilomètres de long ? Tes maîtres ne t’ont pas exposé tout le trésor infini que recelait ton esprit. A présent, sois-en conscient et réjouis-toi !
Ezertos ouvre de grands yeux surpris, tout cela lui paraît étonnant, mais d’un certain point de vue logique. Lemixxu embrasse le front du petit alien et le sage Zolmirel le reconduit à sa chambre.
Il peut paraître étonnant que des êtres aussi affaiblis soient promenés chaque jour par des soigneurs et participent à des activités. Cependant le mouvement sans secousses et l’occupation sont essentiels pour guérir leurs lésions osseuses et nerveuses. Cela permet la recalcification d’une part, et d’autre part, le rétablissement de toutes les trames de circulation nerveuse.
Le petit alien s’allonge et un tout jeune biologiste contrôle l’alignement de ses vertèbres avec un appareil délivrant des images de l’intérieur du corps. Pendant l’examen, le jeune alien ne doit pas bouger et ne pas respirer durant quelques secondes. L’appareil capte le rayonnement infrarouge et le champ énergétique du corps pour donner une image très nette d’un organe. L’examen est indolore, rapide, et inoffensif. Le petit Ezertos ressent des tiraillements dans ses vertèbres. Deux guérisseurs, des hommes avenants de grande taille, viennent à son chevet et prennent ses mains dans les leurs. Ils génèrent une énergie de guérison très intense. Le petit alien s’endort. Les hommes se placent ensuite différemment, un au niveau des pieds et l’autre au niveau de la tête du petit alien. Leur fluide est immense, ils agissent sur le système nerveux du petit être pour guérir chaque terminaison comme il faut.
- Les fibres nerveuses ont été bien étirées, ce jeune guérit vite. La trame interne de son système nerveux est très fluide. Il faut que l’enveloppe se stabilise. Il faudra lui donner un autre reconstituant pour la myéline demain, fait l’un des guérisseurs. Il est assez tendu. On dirait qu’il a eu une émotion intense. Que s’est-il passé ?
- Notre jeune ami est un brillant mécanicien. Le savant Lemixxu a été comblé de le voir, je crois qu’il lui a fait une très grosse impression, dit le professeur Zolmirel en riant
- Il faudra plutôt le mener aux jardins demain, pas trop de marche. Il n’est pas encore très stable explique un guérisseur. La colle au niveau de ses vertèbres a besoin de plus de temps pour être métabolisée.
- Je vais prévenir Lemixxu de venir nous retrouver en ce cas. Ce sera une joie de converser au milieu de l’herbe !
La scène montrant les deux guérisseurs souriants s’éloigne, et se replie. Une dernière image révèle le visage parfaitement apaisé du petit Ezertos endormi. Le sage Zolmirel perçoit ses rêves paisibles, comme autant de douces émanations florales, il tire un rideau, ferme la porte et s’en va sans un bruit.
J’ai été ravi de vous parler de cet enfant si agréable, reprend le professeur. Il est un parmi tant d’autres petits blessés que nous soignons. Nous nous attachons à chacun d’entre eux, sinon, comment pourrions-nous œuvrer aussi bien ? Ensuite, bien sûr, ces enfants sont confiés à des familles, ou à des centres d’activités très variés.
Je vous salue bien affectueusement et vous dis à une prochaine fois,
Le professeur Zolmirel
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