Anthony Fauci, ancien conseiller de la Maison Blanche en matière de coronavirus, ne croit pas que l’explication des origines du COVID-19 par une fuite de laboratoire soit une théorie du complot.
C’est ce qu’il a admis lors d’une séance d’interrogatoire à huis clos devant la sous-commission de la Chambre des représentants sur la pandémie de coronavirus, lundi dernier. Les législateurs n’ont pas publié de transcription de son témoignage, mais le président de la sous-commission, Brad Wenstrup (R-Ohio), en a publié quelques extraits sur X, écrivant que “Le Dr Fauci a reconnu que l’hypothèse des fuites de laboratoire n’était pas une théorie du complot, près de quatre ans après avoir été à l’origine de la publication du désormais tristement célèbre article intitulé “Proximal Origin”, qui tentait de vilipender et de réfuter l’hypothèse des fuites de laboratoire”.
Fauci est très sérieusement accusé d’avoir dissuadé des experts scientifiques d’envisager la possibilité que le virus soit sorti du laboratoire de Wuhan.
- Dans un article intitulé “The Proximal Origin of Sars-CoV-2” (L’origine proximale du Sars-CoV-2), publié dans la revue scientifique Nature Medicine en mars 2020, au tout début de la pandémie mondiale. Fauci – qui dirigeait alors l’Institut national des allergies et des maladies infectieuses (NIAID) – et Francis Collins – alors directeur de l’Institut national de la Santé – ont écarté l’hypothèse d’une fuite de laboratoire, la qualifiant non seulement de “peu probable” – la formulation utilisée dans une première version de l’article – mais aussi de “douteuse”.
- Mais plus récemment, Fauci a affirmé au contraire qu’il était “toujours resté ouvert à cette idée”, mais qu’il avait été persuadé par des arguments scientifiques – y compris ceux de l’article sur l’origine proximale – qu’une propagation animale était plus probable.
- Cette dernière affirmation serait plus convaincante si Fauci n’avait pas déclaré à maintes reprises, lors d’entretiens avec les médias, qu’il était “très favorable” à la théorie de l’origine animale
- Et le fait qu’il ait ensuite laissé entendre qu’il ne penchait ni pour l’une, ni pour l’autre, est en contradiction flagrante avec ses paroles.
On peut supposer qu’il était dans l’intérêt de Fauci de minimiser la possibilité que l’expérimentation humaine sur les virus ait accidentellement libéré le COVID-19 dans le monde, puisqu’au cours de sa carrière, Fauci a été l’un des principaux défenseurs du financement public de la recherche sur le gain de fonction, ce procédé où les scientifiques manipulent les virus afin de les rendre plus mortels et plus transmissibles, soit à des fins de prévention, soit de fabrication d’arme bactériologique.
M. Fauci et d’autres experts en Santé publique ont d’abord nié catégoriquement que les États-Unis aient financé de telles recherches à Wuhan, en Chine, ce qui a depuis été confirmé maintes fois. En effet, EcoHealth Alliance, une organisation américaine à but non lucratif qui a obtenu des fonds publics pour mener des recherches sur les coronavirus des chauves-souris à Wuhan, en Chine, avait trompé des fonctionnaires du Pentagone sur la nature de l’expérimentation : Peter Daszak, le directeur d’EcoHealth Alliance, avait conseillé à ses collègues de tromper les régulateurs sur le fait que les recherches seraient menées en Chine, où les normes de sécurité des laboratoires étaient plus laxistes.
Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Jean-Patrick Grumberg pour Dreuz.info.