« Nous irons buter les Tchétchènes jusque dans les chiottes… » (Vladimir Poutine)
L’odieux assassinat, le 13 octobre dernier, de Dominique Bernard, cet enseignant d’Arras tué par Mohammed Mogouchkov, un terroriste tchétchène qui n’aurait pas dû se trouver en France, m’a rappelé la tirade, en langage fleuri, de Poutine au tout début de la seconde guerre de Tchétchénie, en 1999. Depuis la mort de ce professeur, les médias font semblant de découvrir que l’importante communauté tchétchène sur notre sol – elle compterait de 20 000 à… 60 000 personnes – souvent radicalisée, poserait de sérieux problèmes d’intégration. Comme si on ne le savait pas !
Alors, faisons un peu d’histoire, juste pour rappeler comment Vladimir Poutine a réglé, dans son pays, le problème du terrorisme tchétchène. Si la méthode peut paraître contestable à certains, car trop…expéditive, je reste convaincu qu’on ne combat pas le terrorisme avec des incantations, des rodomontades de faux-durs ou, à l’inverse, des « marches blanches », des fleurs, des peluches et des propos niaiseux du genre « pas d’amalgame » ou « vous n’aurez pas ma haine ».
On lutte contre le terrorisme en utilisant les mêmes armes que lui.
Du 31 août au 16 septembre 1999, cinq attentats en Russie – trois à Moscou et deux en province – tuent plus de 300 personnes. Ils sont attribués aux indépendantistes tchétchènes.
Poutine n’a pas oublié que la première guerre en Tchétchénie a été un fiasco pour l’ex-Armée rouge et il n’a pas envie que ça recommence. Il décide, seul, de frapper vite et fort (1).
L’offensive terrestre commencera le 1eroctobre 1999, mais les bombardements aériens de la Tchétchénie démarrent dès le mois d’août. Le 23 septembre, l’aviation russe frappe l’aéroport Cheikh Mansour à Grozny et détruit… le seul avion de la République, un vieux biplan Antonov-2 utilisé pour l’agriculture et pour larguer des parachutistes sportifs lors de meetings aériens.
Vladimir Poutine affirme ne pas avoir été tenu au courant du bombardement de l’aéroport mais ajoute : « Les bandits seront pourchassés partout où ils se trouvent. S’ils se trouvent à l’aéroport, alors ce sera à l’aéroport ». Le lendemain, interrogé sur les frappes qui auraient touché des quartiers résidentiels de Grozny, il prononce la fameuse phrase qui deviendra célèbre : « Nous irons buter les Tchétchènes jusque dans les chiottes… ». Elle a le mérite d’être claire et sans ambiguïté !
Puis, pour rétablir le contrôle sur la Tchétchénie, l’armée russe intervient au sol avec 140 000 hommes, le 1er octobre 1999. La seconde guerre de Tchétchénie commence.
Après le contrôle du nord du pays (les plaines au nord de la rivière Terek), l’opération russe dans le sud montagneux est un succès au prix de combats acharnés. Mais le bilan est très lourd.
Le 21 octobre, des missiles russes sont lancés sur le centre de Grozny, tuant 120 personnes et en blessant 500. Les Russes pensent que les séparatistes quitteront Grozny de leur propre initiative par crainte d’une bataille urbaine. Ils établissent un prétendu « corridor de sécurité » pour permettre l’évacuation des civils. Puis ils se livrent à des bombardements intensifs et à l’envoi de petites unités d’infanterie, spécialisées en combat urbain, appuyées par des blindés.
Grozny tombe après un siège de 42 jours (25 décembre 1999 au 6 février 2000). Les combats détruisent totalement la capitale tchétchène. En 2003, les Nations Unies qualifiaient Grozny de « ville la plus détruite sur terre », ce qui tendrait à prouver que ces gens-là ont oublié Tokyo, Hiroshima, Nagasaki ou…Dresde. Le bombardement de Katyr-Yurt, le 4 février 2000, sera aussi violent et vaudra à la Russie d’être condamnée par la Cour Européenne des Droits de l’Homme.
La dernière grande bataille de ce conflit a lieu du 5 au 20 mars 2000, à Komsomolskoïe (ou Saadi-Kotar). Elle fait 625 morts du côté tchétchène, on ne sait rien des pertes russes.
A cette époque, la grande majorité des Russes, les journalistes et les intellectuels soutiennent la décision de Vladimir Poutine d’envahir la Tchétchénie. Ils sont fiers que leur pays retrouve un peu de sa grandeur passée. Le ministre de la Défense, Igor Sergueïev, déclare : « Nous ne nous emparons pas de leurs villes, nous les libérons ». Après la chute de Grozny, ses troupes hissent sur la ville le drapeau russe ; celui-là même qui avait été enlevé en catastrophe lors de la désastreuse campagne de 1994-1996. Et elles déclarent aux Tchétchènes : « On va vous éradiquer en tant que nation ».
La rhétorique de l’establishment militaire est aussi rugueuse que celle de Poutine. C’est une dialectique qui peut choquer mais ne demandons pas à des guerriers de tenir des discours policés de salons mondains ; ce sont des propos de soldats qui font la guerre et entendent bien la gagner.
Le 11 janvier 2000, le général Viktor Kazantsev, commandant en chef des troupes russes en Tchétchénie, annonce : « Maintenant, seuls les enfants jusqu’à l’âge de 10 ans, les vieillards de plus de 60 ans et les femmes seront considérés comme des réfugiés », ce qui sous-entend qu’il considère le reste de la population tchétchène comme des combattants en puissance, ce en quoi il n’a pas tort.
L’un de ses subalternes, le général Chamanov, commandant le front Ouest en Tchétchénie, déclare dans une interview qu’il considère les femmes et les enfants des combattants tchétchènes comme des « bandits ». Le général Makarov, commandant le front Est, affirme que les Tchétchènes sont un « peuple de parasites ». En guise d’oraison funèbre, il ajoute que la mère d’un commandant tchétchène, tuée lors d’une opération, « n’a eu que ce qu’elle mérite pour avoir élevé un tel loup ».
Le colonel Khrouliev, chef du poste de contrôle entre la Tchétchénie et l’Ingouchie voisine, se dit déterminé à ne pas laisser les Tchétchènes « se reproduire » (2).
En août 2000, le colonel Chadrine répond à un journaliste qui lui demande quand la guerre terminera : « Nous n’avons qu’à laisser en vie 100 à 120 000 Tchétchènes, et nous pourrons dormir tranquilles pendant une trentaine d’années, jusqu’à ce qu’ils se reproduisent ».
Les officiers russes adoptent presque tous la célèbre phrase attribuée au Général Sheridan : « Un bon indien est un indien mort ». Pour eux, « Un bon Tchétchène est un Tchétchène mort ».
Ce langage guerrier est rude, il choque les bonnes âmes, il offusque les bien-pensants, mais il n’est pas plus critiquable – plutôt moins – que celui du général américain Curtis Lemay, un grand « humaniste », après les bombardements massifs de Tokyo : le 24 mai 1945, 3646 tonnes de bombes incendiaires furent larguées sur la ville. Le dernier bombardement nocturne, dans la nuit du 25 au 26 mai, sera mené par 502 avions qui larguent 3 252 tonnes de bombes incendiaires. Le bilan de ces raids est d’environ 100 000 morts, civils pour la plupart. Ce qui permettra au général Curtis Lemay d’entrer dans l’histoire en déclarant : « Les Nippons doivent être brûlés, bouillis ou cuits à mort ». Je ne prise pas ce genre d’humour; le massacre de centaines de milliers d’innocents ne me fait pas rire quel que soit le pays responsable du massacre, mais n’oublions pas que les Américains sont « le camp du bien », ils peuvent donc tout se permettre puisqu’ils assassinent au nom de la démocratie.
Les Russes n’étant pas des tendres, il est indéniable que leur armée a commis des exactions en Tchétchénie dont la plupart pourraient être qualifiées de « crimes de guerre ». Mais combien de fois faudra-t-il répéter aux « bisounours » que la guerre est une horreur et que les conflits modernes tuent plus de civils que de militaires. Coluche disait : « En cas de guerre, engagez-vous dans l’armée, vous aurez moins de risque de vous faire tuer », et il avait hélas raison !
« Wikipédia », l’encyclopédie pour les nuls(3), nous apprend que la guerre en Tchétchénie aurait fait « selon certaines estimations… entre plusieurs dizaines de milliers et 300 000 victimes », c’est pour le moins approximatif. Des données plus fiables, émanant d’experts allemands, évaluent à 80 000 le nombre de victimes tchétchènes entre le début de la guerre, fin 1999, et 2005.
Du côté russe, 4 500 soldats auraient été tués, selon les chiffres officiels du gouvernement.
Mais ce bilan est contesté par l’ONG des « Mères de soldats » qui situe à 11 000 le nombre d’appelés tués au combat en Tchétchénie. Cette ONG ne comptabilise pas les « Kontraktniki », ces mercenaires qui constituaient 80 % des recrues durant le conflit. Les ONG internationales évaluent à 30 000 le nombre de victimes russes en y incluant les « Kontraktniki » (4).
Depuis, Ramzan Kadyrov, le sulfureux président de Tchétchénie, appuie les forces russes dans leur offensive en Ukraine. Un conflit qui semble s’enliser et dont bizarrement plus personne ne parle depuis l’attaque du Hamas sur Israël. Les guerres se suivent et le monde est devenu une poudrière.
Pendant ce temps, en France, on nous serine que les Palestiniens ne sont pas le Hamas, que l’Islam n’a rien à voir avec l’islamisme, que les Tchétchènes qui sont chez nous – illégalement la plupart du temps – ne sont pas tous radicalisés. Nous sommes incapables d’interdire une soixantaine de manifestations de soutien à la Palestine durant lesquelles on brûle des drapeaux israéliens en criant « mort aux Juifs », mais on interdit TOUTES les manifestations de patriotes de droite.
La moindre tentative de virer un Iman salafiste ou au migrant frappé d’OQTF, le moindre texte visant à lutter contre l’invasion de notre territoire (voire carrément contre le terrorisme) sont systématiquement retoqués par les juges rouges, le Conseil Constitutionnel, le Conseil d’État, les juridictions administratives ou la Cour Européenne des Droits de L’homme. On nous annonce comme imminente une nouvelle loi « pour contrôler l’immigration et améliorer l’intégration ». Cette loi était déjà annoncée par Darmanin au début du second quinquennat de Macron en… juin 2022.
Je pense – sincèrement – qu’on se moque de nous une fois de plus. Les Français de souche voient leurs libertés restreintes de jour en jour, en revanche le « droit des étrangers en France » a été réformé… 18 fois entre 1996 et 2021. Cette nouvelle loi sera la… 29e sur l’immigration depuis 1980 avec encore et toujours les mêmes objectifs (contrôler les flux, intégrer les personnes, accélérer les procédures…). Il serait temps qu’on nous concocte une loi sur les « devoirs des étrangers en France » car l’an dernier, la délivrance de visas a subi une forte hausse (+ 137,1 %), avec un total de 1 738138 visas délivrés et ne parlons pas des clandestins. Jamais avant Macron nous n’avions atteint un tel degré d’invasion, car il s’agit bien de cela. Le « remplacement de population » n’est pas un fantasme d’extrême-droite, la marionnette Macron a été programmée pour accélérer le processus.
Alors, tant pis si je me fais encore engueuler – j’ai l’habitude ! – mais il m’arrive de penser que la méthode Poutine, certes brutale, vis-à-vis du terrorisme tchétchène est plus efficace que les incantations, les effets de manche et les gesticulations des pantins qui nous gouvernent.
A part ça, dormez en paix braves gens, le gouvernement et l’Union européenne sont là pour veiller sur votre sécurité. Vous ne risquez absolument rien…quoique…
Eric de Verdelhan
1)- À l’époque c’est Boris Eltsine, ivrogne notoire, qui est président du pays.
2)- Ces propos rappellent ceux des Conventionnels en 1793, pour détruire la Vendée.
3)- « Encyclopédie » qui contient énormément d’erreurs grossières et qui est orientée à gauche.
4)- Source : « Géo-confluences », ressources de géographie pour les enseignants
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Tchetchènes : la méthode Poutine... et les "valeurs" de Macron
" Nous irons buter les Tchétchènes jusque dans les chiottes... " (Vladimir Poutine) L'odieux assassinat, le 13 octobre dernier, de Dominique Bernard, cet enseignant d'Arras tué par Mohammed ...
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