Il est évident que l’élargissement des BRICS qui passent de 5 à 11 membres, dont l’Iran honni, n’est pas du goût de Washington, qui entend encore régner sans partage sur la planète. Voilà des mois que Washington s’en prend à Téhéran pour son aide militaire à Moscou, dont la livraison des drones kamikazes particulièrement redoutables.
Chacun sait que selon le droit américain, qui supplante depuis des décennies le droit international, 40 nations ont le droit de soutenir Kiev militairement et économiquement, mais ni la Chine, ni la Corée du Nord, ni l’Iran, n’auraient le droit d’aider Moscou. Il en est ainsi depuis 1945. Non seulement Washington s’assoit sur toutes les résolutions de l’ONU qui nuisent à ses intérêts, mais il dénie à toute nation souveraine le droit d’agir en toute indépendance.
La Russie va donc produire sur son sol des drones iraniens. Biden et Macron peuvent brailler à tout va, Poutine garde le cap et a bien l’intention d’approfondir le partenariat militaire entre Moscou et Téhéran. L’usine de drones serait située à 900 km à l’est de Moscou.
Encore une fois, Washington estime être le seul pays à avoir le droit d’exporter son armement et n’hésite pas à torpiller les contrats d’armements de ses alliés, comme on l’a vu avec les sous-marins australiens. Un contrat de 53 milliards entre Canberra et Paris, sabordé par Washington et Londres.
Mais si Téhéran veut des avions de combat, des hélicoptères d’attaque et des radars russes, c’est son droit. Et il est plus facile pour Biden de poignarder la France dans le dos, laquelle s’est couchée misérablement, que la Russie. Si Macron avait été moins lâche et faible, il aurait quitté l’Otan après une telle trahison entre alliés.
Macron, qui livre des canons Caesar et des missiles SCALP qui tuent des Russes, a « alerté sur la gravité des conséquences, à la fois sécuritaires et humanitaires, de la livraison par l’Iran de drones à la Russie et appelé Téhéran à mettre immédiatement fin au soutien qu’il apporte ainsi à la guerre d’agression russe contre l’Ukraine ». Il ose tout.
Mais côté russe, on laisse brailler.
“LES ÉTATS-UNIS PEUVENT SE FAIRE ENC….. “. “Nous sommes des États indépendants et ne succombons pas aux diktats de Washington et de ses satellites – souligne le vice-ministre russe des Affaires étrangères Ryabkov, à propos des relations militaires entre la Russie et l’Iran, qui, selon lui, se poursuivront quelles que soient les tentatives menées par les États-Unis pour saboter la relation.”
“Il n’y a aucun changement et la coopération avec l’Iran se poursuivra, a répondu Ryabkov, en ce qui concerne les États-Unis exigeant que Téhéran cesse de fournir des drones à Moscou, accusations niées par les deux pays.”
Il est évident qu’après 75 ans de règne sans partage, les Américains n’ont pas l’habitude qu’on leur parle sur ce ton. Il faudra pourtant bien qu’ils s’y habituent. L’expansion des BRICS, dont le poids économique et énergétique devient prépondérant, va mettre un terme à l’hégémonie du dollar et à l’impérialisme outrancier des États-Unis, qui n’a que trop duré.
Quittons l’Otan et l’UE, et recouvrons la souveraineté de l’époque gaullienne, quand la France, riche et indépendante, n’avait de comptes à rendre à personne.
Jacques Guillemain