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26 janvier 2024 5 26 /01 /janvier /2024 04:27
A la tribune de l’ONU, les sanglots de Zelensky ne font plus recette

Rappelons tout d’abord que pour cette Assemblée générale de l’ONU, seul Biden, parmi les cinq membres permanents du Conseil de sécurité, est présent. Ni Poutine, ni Xi-Jinping, ni Macron, ni Rishi Sunak n’ont fait le déplacement. C’est dire combien l’ONU bat de l’aile, victime de son impuissance à imposer la paix ou à faire respecter le droit international. C’est toujours la loi du plus fort qui prévaut, à commencer par celle de Washington.

Vêtu de son éternel treillis militaire, Zelensky est de retour à New York pour dénoncer l’invasion de son pays et réclamer à nouveau aide militaire et soutien financier illimités, malgré le désastre monumental de la contre-offensive. Depuis le 4 juin 2023, plus de 71 000 soldats ukrainiens ont été tués sans que la ligne de front n’ait bougé d’un pouce. Kiev sacrifie 20 000 soldats par mois en pure perte.

Toujours le même discours sur le droit international et la souveraineté de son pays, violés par les “terroristes russes”. Ce que veut Zelensky, éternel insatisfait pour qui, lorsqu’on n’a pas tout donné on n’a rien donné, c’est convaincre l’Amérique latine, l’Asie et l’Afrique, dont il juge le soutien insuffisant.

De son côté, Biden ose nous donner des leçons sur le droit des peuples et les droits de l’homme, sur la souveraineté et l’intégrité territoriale d’un pays, que nul ne saurait bafouer. Venue de l’Oncle Sam qui viole la Charte de l’ONU chaque jour depuis 1945, cette leçon ne manque pas de sel.

Dénonçant l’agression russe, une “guerre de conquête illégale” et sans justification contre un pays voisin, Biden entend continuer à soutenir le peuple ukrainien dans son juste combat.

Tout ce discours aussi hypocrite que mensonger mérite quelques rappels :

– C’est sans l’aval de l’ONU que Washington a bombardé la Serbie en 1999.

– C’est sans mandat de l’ONU que Washington a envahi l’Irak en 2003.

– C’est sans l’aval de l’ONU que Washington a dépecé la Serbie en l’amputant de sa province du Kosovo en 2008.

– C’est la CIA qui a renversé en 2014 le régime prorusse en place à Kiev.

– Ce sont les Occidentaux qui ont refusé d’appliquer les accords de Minsk de 2015, prévoyant l’autonomie du Donbass.

– Ce sont les Occidentaux qui ont soutenu la guerre du Donbass qui a fait 15 000 victimes en huit ans.

– Ce sont bien l’Europe et l’Amérique qui tolèrent que la Turquie occupe illégalement  la moitié nord de Chypre depuis 1974.

– Enfin, que Biden nous explique en quoi il est juste que Kiev défende son intégrité territoriale, tandis que Pékin n’aurait pas le droit de récupérer sa 23e province, Taïwan.

La liste est longue de ces violations du droit international par les États-Unis, qui ne connaissent que la loi du plus fort. Mais il se trouve que, pour une fois, le plus plus fort n’est pas l’Occident mais la Russie.

Par conséquent, il ne faut pas s’étonner que le Sud global penche du côté de Moscou.

Depuis 1991, Washington a tout fait pour relancer la guerre froide par peur de voir naître une vaste Europe intégrant la Russie. Les Français qui soutiennent l’Ukraine trahissent la pensée gaullienne.

Quand Moscou a dissous le Pacte de Varsovie en 1991, Washington en a profité pour renforcer l’Otan de 16 à 32 membres. Qui agresse qui ? 

Quand Poutine a réclamé des légitimes garanties de sécurité pour l’Europe, Washington a dit non.

Ce ne sont pas les Russes qui ont vitrifié deux villes japonaises sous le feu nucléaire, ce ne sont pas les Russes qui ont déversé 90 millions de litres de défoliant à la dioxine sur le Vietnam. Ce ne sont pas des Russes qui déclenchent des guerres en propageant des mensonges d’État montés par la CIA.

Depuis 1945, partout dans le monde où il y a une guerre ou un coup d’État, Washington et la CIA ne sont pas loin.

Que Biden se taise et ne vienne pas nous donner des leçons de droit international. C’est lui qui a voulu cette guerre, c’est lui qui l’entretient, c’est lui qui a empêché Zelensky de négocier par deux fois en 2022, c’est lui le responsable des 400 000 morts ukrainiens et des centaines de milliers de veuves et d’orphelins.

Biden est coupable du génocide ukrainien sous couvert de défense de la souveraineté et de la liberté de l’Ukraine. Vaste fumisterie. L’Amérique distancée a surtout peur de la supériorité technologique russe et veut affaiblir Moscou en saignant le peuple ukrainien.

Mais le monde non occidental sait très bien qu’il y a deux poids deux mesures au Conseil de sécurité de l’ONU. Le Sud global rumine un sentiment anti-occidental profond et refuse les dérives sociétales de cet Occident décadent, qui détruit la famille et saborde les valeurs conservatrices qui sont le ciment d’une société.

Le discours de Zelensky est donc devenu inaudible. Brésil, Inde, Chine et Afrique du Sud n’ont plus l’intention de se plier aux diktats de Washington. La montée en puissance des BRICS, la défaite de l’Otan qui se profile en Ukraine et l’immense potentiel de développement qui se fait jour en Extrême-Orient russe et dans l’Arctique, vont sonner l’inexorable déclin du monde unipolaire et de l’empire américain.

Le plus tôt sera le mieux.

Jacques Guillemain

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