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31 octobre 2023 2 31 /10 /octobre /2023 01:42
Wagner : le chef d’orchestre a changé mais la musique continue

Dans l’avion crashé, se trouvaient imprudemment réunis, outre Prigozine, Dmitri Outkine, un des fondateurs de Wagner et son numéro deux, ainsi que Valeri Tchekalov, commandant opérationnel chargé de la logistique, et d’autres cadres de moindre importance.

Les russophobes chantent victoire comme si des Ukronazis infiltrés avaient pu saboter l’avion ou tirer un Stinger fourni par les USA. Mais qu’importe ces rodomontades. Comme le canard sans tête, Wagner peut encore courir. Parce que Vladimir en a décidé ainsi.

Wagner est mort, vive Wagner !

Désormais Poutine est le seul patron. Plus question d’entretenir, en temps de guerre, l’illusion diplomatique d’une société militaire privée, relativement indépendante, bien que servant la Russie. Ainsi tout est plus clair. Cela légitime les opérations sur le front de l’Ukraine. Et cela rassérène les chefs d’États africains qui ont fait confiance à la Russie.

Dès vendredi, le président russe a signé un décret obligeant les membres des groupes paramilitaires à prêter serment à la Russie, comme les soldats de l’armée régulière. Ils devront jurer fidélité et loyauté à leur pays. Et se souvenir que Poutine a dit : « Je peux tout pardonner, sauf la trahison ».

Bien entendu, Poutine qui ne peut être partout à la fois, nommera pour ses opérations délicates un nouvel état-major et un nouveau commandant en chef. Sans modifier pour autant la continuité des opérations en cours… Il ne manque pas d’hommes liges dans son entourage, les « siloviki » sur la loyauté desquels il peut compter.

Une restructuration est déjà en cours

À nouveaux responsables, nouvel organigramme. Nul ne sait aujourd’hui (sauf Vladimir) si le Kremlin a l’intention de conserver, au moins à titre provisoire les structures de Wagner, quitte à changer de nom, soit plus de 20.000 hommes répartis dans une dizaine de pays sur trois continents, et dont les activités ne sont pas uniquement militaires. Les mines, le commerce, la diplomatie, ça compte aussi… Ou s’il projette de l’intégrer dans une organisation plus petite, entièrement subordonnée au ministère de la Défense russe, sans pour autant réduire ou affecter ses capacités d’actions et de projections extérieures.

Ainsi des entités paramilitaires restées toujours fidèles au président russe, comme les groupes Redut issu des forces spéciales, ou Patriot, formé de combattants très expérimentés, pourraient fusionner avec le groupe Wagner pour en prendre la tête. Les uns et les autres ont déjà cassé de l’Ukronazi. Discrètement. Sans répondre aux clowneries du Zygomyr par des déclarations intempestives.

Les redut ont signé des contrats de coopération avec l’armée russe en 2022, et dès 2023, une partie de leurs commandos a intégré l’armée régulière. Eux aussi ne font pas que la guerre. Ils protègent les communications, les convois, les ambassades, les entités économique sensibles, et travaillent en liaison avec le FSB (services secrets russes). Il y aurait une porosité réciproque avec les snipers et les commandos d’élite des spetsnaz.

Les patriot travaillent également en étroite coopération avec le ministère de la Défense. Concurrents du groupe Wagner dans l’attribution des marchés de sécurité à l’étranger, ils ont toujours été les préférés du ministre Sergueï Chouïgou, ce qui ne manqua pas de provoquer des tensions, en partie à l’origine du coup d’éclat de juin.

Leur intégration dans les forces régulières ne devrait pas poser de problèmes. Sauf au niveau des rémunérations. Ces soldats d’élite disponibles 24/24 gagneraient selon leurs grades, d’après les médias russes, entre 6.500 et 15.000 USD/mois. Des payes assurées jusqu’à présent par des pays du Proche-Orient où les patriot étaient envoyés assurer la sécurité intérieure et éradiquer les islamistes.

Continuer à se battre pour la Russie, mais changer de statut ?

Déjà, après la tentative de rébellion, Poutine avait proposé trois options aux paramilitaires : signer un contrat avec le ministère de la Défense russe ou toute autre agence de sécurité, rentrer chez eux, ou partir en Biélorussie.

Les 5 000 membres de l’organisation qui ont rejoint la Biélorussie n’étaient pas trop motivés à y rester. Mais depuis que Loukachenko leur a offert des postes d’instructeurs dans son armée, et des jobs de garde-frontières avec la Pologne, leur présence semble plus pérenne. Des actions clandestines sont envisageables, mais elles seront toujours niées bien évidemment. La guerre de l’ombre ne s’est pas arrêtée aux frontières, et le président biélorusse s’y entend à souffler habilement le chaud et le froid.

Les Wagner exilés rongent leur frein en attendant de reprendre les opérations officielles contre l’Ukraine, avec laquelle ils ont de vieux comptes à régler. Frustrés d’avoir dû se retirer de Bakhmout sur ordre supérieur, après leur victoire. Et surtout, désireux de faire payer aux Ukronazis leurs massacres de prisonniers russes. Des crimes de guerre dont nos chaînes de désinformation continue ont ordre de ne jamais parler.

L’armée russe pourrait bénéficier de la combativité et de l’expérience des Wagner, même si leur intégration dans les forces régulières risquerait d’être délicate pour certains cadres qui ont pris des habitudes d’indépendance sinon d’insubordination au combat. Par contre, les soldats et les sous-officiers pourraient y voir une opportunité avantageuse, en plus du pardon, d’être recrutés sans épreuves de sélection et de bénéficier d’un avancement accéléré, puisqu’ils ont fait leurs preuves au feu.

De leur côté, les combattants recrutés dans les prisons par Prigojine ont accepté (sans qu’on leur laisse trop le choix) d’intégrer les Storm Z une formation du ministère de la Défense qui emploie aussi d’anciens délinquants en échange de l’allègement de leur peine. Envoyés en première ligne, ils n’ont plus rien à perdre, mais sont redoutablement efficaces car leur grâce dépend de leurs victoires.

L’Ukraine, c’est le court terme. L’avenir est en Afrique

Poutine n’est pas prêt à abandonner ces immenses territoires et leurs fabuleuses richesses minières, à cause d’une brouille avec son ancien cuisinier. Les missions d’intervention, à la demande des pays concernés, vont continuer en Centrafrique, au Mali et au Soudan. Et auprès de tous ceux qui les solliciteront. Négociations en cours. Cela sera fait d’un façon contrôlée directement par le Kremlin, sans que les clients y voient de différences. Sinon une amélioration. Puisque désormais, la Russie pourra les soutenir ouvertement dans les organisations internationales, en tant qu’alliés.

À l’heure où les BRICS s’élargissent, et sont appelés à jouer un rôle économique et géopolitique de plus en plus important, l’Afrique est une case forte dans la partie d’échecs que dispute Poutine, pour contourner et neutraliser les mesures de chantage mises en place par l’OTAN et ses états-voyous, vassaux des USA.

Seuls des géopoliticiens de plateau, des universitaires ignares sortis de leur spécialité, des généraux à demi-gâteux et des colonels en service commandé, ou des journaleux stipendiés, peuvent prétendre que la mort de Prigojine dessert Poutine en Afrique. On n’y a jamais pris le chef des Wagner pour le roi des Zoulous ! Même s’il s’agit d’un accident, car la maintenance des avions est mal assurée à cause de l’embargo de l’OTAN, l’intérêt de Vladimir serait de laisser entendre aux Africains qu’il n’est pas étranger à ce crash.

Les Africains, et surtout leurs leaders plus ou moins islamisés, respectent la force et ceux qui en usent à bon escient. Se débarrasser d’un adversaire, pire d’un traître pour l’empêcher de nuire, est considéré comme une preuve de lucidité et de sagesse. La moraline occidentale de pure façade feint de réprouver. Alors que chez nous, on tue aussi, de façon tout aussi efficace mais plus sournoise.

Du ministre d’État Robert Boulin noyé dans une flaque d’eau (affaire classée) à François de Grossouvre, confident du président, suicidé en plein palais de l’Élysée… En passant par le ministre de Pompidou, Joseph Fontanet, abattu par hasard en bas de chez lui (assassin jamais trouvé), le ministre de Giscard, Jean De Broglie flingué en sortant de chez son avocat (des comparses acquittés en appel) et le « suicide » de Pierre Bérégovoy dans sa voiture… On ne manque pas de morts suspectes. Sans compter les seconds couteaux, députés trop curieux, hauts fonctionnaires intègres (si, si, ça existe) et financiers occultes trop gourmands, assassinés « sans raison apparente ». Interdit de parler de sexe, drogue, magouilles électorales ou Françafrique.

Comme a dit un jour Chirac, dans un rare moment de franchise, à un ancien allié congédié : « Ah bon ? On a voulu te zigouiller ? Tu devrais en être fier. Ça prouve que tu es encore quelqu’un d’important ! »

Christian Navis

https://climatorealist.blogspot.com/

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