Il n’y a pas pire erreur que de mépriser et de sous-estimer son ennemi. Le meilleur exemple de cette arrogance occidentale est l’expédition coloniale en Afghanistan, où une coalition de 140 000 soldats possédant une supériorité technologique écrasante, a été humiliée et chassée par des bandes de talibans armés de Kalachnikov. Une véritable débandade américaine rappelant l’évacuation en catastrophe de l’ambassade de Saïgon en 1975. Seul un général anglais avait annoncé dès 2001 que cette guerre contre-insurrectionnelle était ingagnable. Sans doute le souvenir du pire désastre subi par les armées de la reine Victoria, en 1841 ?
Chez RL, nous avons toujours écrit que les talibans reviendraient triomphalement à Kaboul. Mais nous n’avions jamais imaginé que cet enlisement dans le bourbier afghan durerait 20 ans !
En Ukraine, les Occidentaux ont commis la même erreur, méprisant l’armée russe sans même soupçonner que Poutine, en 20 ans, avait transformé une armée soviétique délabrée pour en faire la première armée du monde par sa supériorité technologique. Que n’a-t-on entendu sur la doctrine soviétique totalement dépassée, sur l’incompétence des officiers russes, sur les soldats sous-équipés, sous-entraînés, mal commandés et totalement démotivés. Une ahurissante surenchère dans les analyses aussi arrogantes que fausses. Dès mars 2022, l’armée russe était à l’agonie faute de munitions !
Mais comment les généraux du Pentagone ont-ils pu oublier que ces bons à rien de Russes ont écrasé l’Allemagne nazie, en éliminant plus de 6 millions de soldats allemands ? Comment ont-ils pu évacuer d’un revers de la main l’incroyable avance technologique des armes russes ?
Seuls quelques officiers américains ont reconnu que les officiers russes étaient extrêmement compétents et possédaient dorénavant une expérience de la guerre de haute intensité qui fait totalement défaut aux Occidentaux, officiers de salon pour la plupart. Parmi ces officiers lucides, véritables contre-modèles de certaines nullités étoilées qui s’expriment sur nos plateaux TV, nous connaissons tous Scott Ritter et Douglas McGrégor, deux visions de la guerre à contre-courant de la pensée otanienne, aussi mensongère qu’irresponsable.
Pour Scott Ritter, la deuxième semaine de combats se solde par un échec.
Bien que les Ukrainiens n’aient engagé que le tiers de leurs forces et peuvent encore se montrer menaçants, toutes leurs offensives ont échoué, les modestes gains territoriaux étant acquis au prix de très lourdes pertes. À ce jour, on dépasse sans doute les 10 000 tués et davantage de blessés depuis le 4 juin.
Les combats se déroulent en zone grise, mais les assaillants n’ont jamais atteint la première ligne de défense russe. Ces troupes formées et équipées par l’Otan ne constituent pas une force de combat capable d’affronter une armée russe parfaitement entraînée et repliée sur ses lignes de défense particulièrement redoutables.
Sans appui aérien, les Ukrainiens se font pulvériser sous le feu de l’artillerie et de l’aviation russes. Le rapport des pertes humaines est de 1 contre 10 en faveur des Russes. Quant aux chars Léopard et aux blindés Bradley qui devaient faire la différence, ils finissent en cendres. La contre-offensive ne peut qu’échouer.
Ajoutons que si les Ukrainiens ne manquent pas de courage, les soldats russes ont largement fait la preuve de leur bravoure depuis 15 mois, en tenant fermement leurs positions et n’opérant des replis tactiques que pour éviter d’être stupidement encerclés. Les évacuations de Kharhov ou Kherson ne sont pas des victoires ukrainiennes mais plutôt un exemple de sagesse du commandement russe. Une avancée ukrainienne se paie aussitôt par un déluge d’artillerie et de tirs aériens, suivis d’une contre-attaque des troupes d’assaut russes. Ce qui explique l’étendue du carnage.
Quand le général Sourovikine a pris le commandement dans le Donbass, sa priorité a été de détruire les défenses antiaériennes ukrainiennes, mission essentielle jusqu’à ce jour, qui assure la totale suprématie aérienne de l’aviation russe. Aucune force terrestre ne peut tenir ses positions sans un appui aérien.
On estime que 25 à 30 % des pertes ukrainiennes sont dues aux frappes de missiles de précision par l’aviation russe, qui cible les concentrations de troupes bien au delà du front. Ajoutons à cela la puissance de feu des hélicoptères Ka-52 et Mi-28, ainsi que les drones kamikazes qui rôdent de façon imprévisible, et on mesure combien les Occidentaux ont présumé des forces ukrainiennes. C’est du massacre.
Tous les leaders occidentaux qui se prêtent à cette opération suicide et à cette boucherie inutile sont des criminels aux mains rouges du sang ukrainien. C’est impardonnable et inhumain.
L’Ukraine est en fait en train de se suicider et je doute fort que les généraux ukrainiens cautionnent cette contre-offensive sans appui aérien et sans défense antiaérienne. Mais depuis mars 2022, date à laquelle les Anglo-Saxons se sont opposés à toute négociation, cette guerre, côté ukrainien, répond à des impératifs politiques totalement contraires à toute logique militaire. Comme le dit Scott Ritter, l’acharnement de Zelensky pour défendre Bakhmut, au prix de pertes catastrophiques, fut un choix politique sans le moindre enjeu stratégique.
60 à 75 000 soldats ukrainiens y ont laissé la vie. Boucherie stupide imposée par Kiev. C’est ce régime fou que défend l’Otan. Les Occidentaux réalisent mais un peu tard, que les milliards investis en Ukraine le sont en pure perte. Il n’y a aucun retour sur investissement et tout indique que la paix se fera aux conditions de Poutine.
On est loin du rêve otanien, consistant à disloquer la Fédération de Russie pour mieux la dépecer et lui voler ses richesses minières. Non seulement l’Ours russe se renforce, mais c’est l’Occident qui vacille et le dollar qui glisse sur une mauvaise pente. Le monde multipolaire prend forme.
Nous assistons à la destruction de la 3e armée ukrainienne, forte de 12 brigades de 4 ou 5000 soldats, formés en Occident mais sous-équipés et sans le moindre espoir de franchir les défenses russes.
Nous en sommes sans doute à 400 000 tués depuis le 24 février 2024. Il n’y aura pas de 4e armée ukrainienne après la destruction des 8 ou 9 brigades encore aptes au combat. Et je ne crois pas que les mercenaires étrangers se précipitent à l’abattoir.
Il est malheureusement probable que l’Otan n’acceptera pas cette énième défaite de Kiev et enverra ses F-16 dans l’espoir d’un sursaut ukrainien avant les élections américaines. En pure perte, car cela ne fera que prolonger la lente agonie de l’Ukraine.
Nul ne peut vaincre la Russie. Tout le peuple russe est derrière Poutine et considère qu’il mène une guerre existentielle contre l’Occident agressif. Ce peuple uni est prêt à accepter une économie de guerre pour se défendre, ce qu’aucun pays occidental, totalement avachi, n’est capable d’endurer.
Par conséquent, l’Otan sera vaincue, l’armée ukrainienne sera détruite et la paix se fera au conditions de Poutine sur le dos du peuple ukrainien, saigné à blanc et dépossédé d’une partie de son territoire.
Quand ? Le plus tôt sera le mieux pour mettre fin à ce carnage, évitable mais voulu et préparé par Washington depuis 2014. Et Macron aura associé la France à ce massacre sans consulter le peuple ou le Parlement.
L’histoire jugera. Mais il suffisait d’appliquer les accords de Minsk pour que Poutine renonce à la guerre. Il suffisait de répondre à ses demandes de garanties de sécurité pour l’Europe. Tout l’Occident lui a menti et l’a méprisé. Le résultat est une guerre de haute intensité en Europe ! Beau travail du camp du Bien, pour sauver un des pays les plus corrompus de la planète, qui n’appartient ni à l’Otan ni à l’UE.
Jacques Guillemain
/https%3A%2F%2Fripostelaique.com%2Fwp-content%2Fuploads%2F2023%2F06%2F1491327-president-russe-vladimir.webp)
L'erreur fatale de l'Occident est d'avoir pris l'armée russe pour un ramassis de va-nu-pieds
Il n'y a pas pire erreur que de mépriser et de sous-estimer son ennemi. Le meilleur exemple de cette arrogance occidentale est l'expédition coloniale en Afghanistan, où une coalition de 140 000 ...