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12 mai 2023 5 12 /05 /mai /2023 04:39
Des chars et des hommes : des élites en guerre contre nous

Nous apprenons que les Allemands acceptent de livrer des chars et il se peut que les Américains en viennent eux aussi à livrer leurs chars. Voilà une nouvelle étape dans la logique de guerre, sans que personne n’envisage la diplomatie ou la paix.

Il se peut que les belligérants aient commis la même erreur de diagnostic sur l’adversaire. Les Occidentaux rêvaient sans doute de l’efficacité de leurs mesures de sanctions économiques qui auraient raison de l’économie russe. Cette hypothèse dispensait de penser une guerre longue. La Russie tomberait et vite. Il est possible que les Russes aient commis la même erreur de diagnostic en ne croyant pas que les Occidentaux financeraient et s’engageraient dans la guerre. Eux aussi ont peut-être fait le pari de l’effondrement rapide de l’Ukraine.

Or, les belligérants et leurs alliés ont renouvelé leurs efforts pour que la guerre dure. Les armes choisiront le vainqueur. A ce petit jeu, les Occidentaux se sont pris au piège de leur promesse de victoire. Il faut donner des munitions, former, envoyer des mercenaires, mettre à disposition des technologies. Avec le même état d’esprit, les Russes mobilisent leurs supplétifs : des Tchétchènes aux mercenaires de Wagner. Et on achète des armes aux Iraniens, aux Nord-Coréens.

La bataille n’a pas donné un vrai vainqueur, un an après. Les Russes renforcent leurs armées et lèvent quelques centaines de milliers d’hommes. Les Occidentaux forment encore et encore et fournissent de plus en plus de matériels, les stocks soviétiques étant épuisés. Et la bataille ne donne toujours pas de vainqueur. Nous franchissons actuellement un nouveau cap, celui de l’envoi d’armes lourdes qui devraient faire basculer la guerre, nous dit-on. Les Occidentaux épuisent leurs stocks et commencent à affaiblir directement les armées des pays de l’Est qui donnent aux Ukrainiens les outils de leur propre défense : une imprudence peut-être.

Il y a fort à parier que cela ne donne pas demain un véritable vainqueur. Les forces en présence vont de nouveau rester sur leurs positions et, dès que l’un faiblira, ces alliés le soutiendront de nouveau pour ne pas reculer. Alors qu’allons-nous faire dans quelques mois après l’envoi des chars ? Il y a malheureusement fort à parier que l’Ukraine manque de la première main d’œuvre de la guerre : les hommes. Aucun média n’a enquêté sur l’état de l’armée ukrainienne. Combien de morts ? Combien de blessés hors de combat ? Combien d’hommes de nouveau mobilisés depuis le début de la guerre ? Étrangeté du moment, Zelensky durcit les sanctions contre les déserteurs, la désobéissance sur le champ de bataille. Étrange ! Y aurait-il un climat de mutinerie ? Des braves gars qui ne veulent pas mourir, pour pas grand-chose, en tuant leur cousin d’en face ? Il se pourrait bien que Zelensky continue demain ses surenchères. Après les chars, il sera question des hommes. Pas à pas, l’Occident se met dans le piège d’une guerre directe.

Or, à ce jour, quel est donc l’intérêt d’aller directement à la guerre en y mettant nos militaires dans quelques mois ? On trouvera l’astuce de brigades internationales peut-être. Mais pourquoi aller sacrifier nos militaires ou des volontaires en Ukraine ?

Y a-t-il un enjeu de survie ou d’atteinte directe à notre sécurité ? Sommes-nous en état de légitime défense avec une agression sur notre sol ? L’Ukraine qui n’intéressait personne il y a quelques années, sauf les stratèges qui voyaient bien l’intérêt d’aller au plus près de la Russie pour l’encercler, puis un jour l’agresser, mais quelle passion soudaine tout de même.

Y a-t-il un enjeu d’alliance qui justifierait notre implication du fait d’une appartenance à un pacte commun ? L’Ukraine n’est pas dans l’UE, elle n’est pas dans l’OTAN.

Y a-t-il un enjeu géopolitique de nature à justifier le sacrifice de nos armées avec un risque de déflagration ? Sauf à considérer que la Russie est une menace insoutenable, l’urgence d’une guerre avec la première puissance nucléaire de la planète semble tout de même irrationnelle, très excessive.

Qu’est-ce qui peut donc motiver ces passages successifs, étape par étape, d’un soutien logistique à une présence de plus en plus manifeste, sans jamais envisager une sortie diplomatique à cette affaire, qui nuit à toutes les puissances occidentales, Russie incluse ?

Je ne vois que trois hypothèses à ce stade.

La première est celle du grand profit qu’en retirent des puissances qui vont finir par remplacer les vieilles puissances occidentales, si elles continuent à se faire la guerre entre elles. Comme si les deux premières Guerres mondiales n’avaient pas appris qu’elles conduisirent à l’effondrement des deux premiers empires : français et anglais. La Chine et l’Inde doivent tranquillement attendre leur heure. N’assistons-nous pas à un suicide collectif des nations occidentales ? La Chine ne pousse-t-elle pas les Occidentaux à s’affaiblir entre eux selon la vieille et sage devise : diviser pour régner ? Il se peut bien que la Chine persuade les USA qu’il faut agir. A ce jour, la Chine nous affaiblit tous parce qu’elle exerce de sourdes pressions mais aussi des séductions, mélange de fascination et de crainte. La plus grande des batailles est celle qui n’est pas livrée, enseigne Sun Tzu dans L’Art de la guerre ! Voyons-nous bien notre intérêt dans cette affaire ?

La seconde est celle de la fuite en avant d’un capitalisme occidental en ruine, avec des États en faillite (USA en tête) tentés par la guerre totale pour annuler les dettes, détruire les créanciers, changer les règles du jeu, essayer de se sauver. La guerre pour se refaire. Les élites occidentales sont coutumières de ce cynisme de la guerre pour s’enrichir et bousculer les peuples insoumis. La guerre est une punition infligée à ses propres populations. L’histoire sait qu’il en est ainsi. Il y a un peu de cela dans l’attitude belliqueuse, surtout en France ou en Angleterre ; pays en vrac, dont les élites cherchent à sortir de l’ornière, avec la guerre même.

La troisième est celle de la toute-puissance de l’appareil militaro-industriel et des services américains qui veulent dominer le monde et asseoir leur puissance impériale, même s’il faut en passer par une 3e Guerre mondiale, au risque de ravager pour la première fois dans l’histoire le continent américain. Peut-être sont-ils sûr de leur bouclier (Initiative de Défense Stratégique) surnommé Guerre des étoiles et lancé en 1983 par le Président Reagan prolongé par le Ballistic Missile Defense Organization depuis Clinton ? Qu’en savons-nous vraiment ? Le Pentagone ne commande-t-il pas les affaires avec quelques guerriers fous qui nous ont entraînés dans une multitude de destructions de peuples et de nations : Irak, Syrie, Libye, Afghanistan … ?

Mais je vois surtout aujourd’hui un impératif populaire, démocratique et spirituel : celui de la résistance à la guerre, celui du refus de la haine. J’avoue être surpris du silence de nos politiques et de l’absence des institutions religieuses pour activer un grand mouvement international pour la Paix. Aucun d’entre nous ne veut la guerre en France ou en Europe, aucun d’entre nous ne peut imaginer que faire l’Europe pouvait nous conduire à la guerre contre une grande nation occidentale. Comment pouvons-nous continuer à être les otages de quelques oligarques ukrainiens qui, dans la pure tradition mafieuse, nous mettent le fusil sur la tempe, avec quelques chantages à la clé sans doute, pour accomplir avec eux des violences illégitimes ? Aux Ukrainiens d’assumer leurs choix politiques, leurs rivalités, leur nationalisme exacerbé, leur haine des Slaves, leur hégémonie linguistique que l’U.E. a elle-même dénoncée en son temps. Libre à eux de vouloir conquérir la Russie, d’exterminer la langue russe, de persécuter les religieux orthodoxes, ce qui commence à susciter quelques inquiétudes.

J’ai écrit le 9 janvier un article sur la grande corruption en Ukraine à partir du rapport de la cour des comptes de l’U.E. Les faits récents du limogeage d’une partie du gouvernement ukrainien donnent raison à cette analyse. Maintenant, lançons tous un mouvement pour la paix en Europe. Arborons un insigne, manifestons aussi, interrogeons nos élus, animons les réseaux sociaux, intervenons dans les fils de discussion des grands médias mainstream. Il est vraiment temps de dire que cette guerre ne sert à rien, qu’entretenir cette guerre est criminel, comme il fut criminel d’entretenir la guerre entre l’Iran et l’Irak dans les années 1980. Le ressentiment des nations de l’Est européen est aussi le signe pathétique d’un échec de leur intégration à un projet de paix en Europe. Ces nations n’ont pas pardonné, elles veulent une revanche pour le joug soviétique là où Français et Allemands ont su se pardonner malgré trois guerres fratricides en moins d’un siècle. 

Pierre-Antoine Pontoizeau

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