LES COMPLEXES FAUSSENT LES COMPORTEMENTS ET LES ATTITUDES…
En raison des problèmes inhérents à l’évolution dans la densité et la dualité, où l’être humain connaît, à divers degrés, la limitation, la pénurie, la confrontation avec l’obstacle, la résistance à la vie, le rejet, des agressions, avec la peur qui peut en surgir, tout être incarné porte sa part de névrose ou de psychose jusqu’à ce qu’il se libère de manière transcendantale. Ainsi, chacun vit avec son petit complexe ou ses petits secrets, qu’il tente de cacher le plus possible, car il le sait, jusqu’à un certain point, une part de sa vulnérabilité et de sa faiblesse. Mais, simplement pour jouer avec lui-même, chacun pourrait consulter la liste qui suit et vérifier quelle serait sa plus grande carence d’après les fixations, les obsessions, le complexe ou les complexes qu’il nourrit. Peut-être fera-t-on des découvertes intéressantes, se découvrant des inclinations qu’on ne soupçonnait pas. Ou il se peut qu’on ne s’en découvre aucun parce que plusieurs formes de complexes amènent à vivre dans le déni de ses travers, ce qui n’aide pas la prise en main des problèmes. En raison de ses dangers, parce qu’il rapproche de la folie et du délire, le complexe mérite généralement l’attention assez prolongée d’un spécialiste.
Le complexe désigne un ensemble de traits personnels ou de sentiments et de représentations partiellement ou totalement inconscients, acquis dès l’enfance, pourvus d’une puissance affective qui organise la personnalité de chacun. Il résulte de l’association de sentiments contradictoires et de souvenirs inconscients, colorés d’une grande puissance affective, formés surtout pendant l’enfance, conditionnant le comportement conscient d’un individu. Ces traits personnels, partie intégrante de la personnalité, sont organisés de manière presque indissoluble, à partir des relations interpersonnelles du temps passé, et inhibent le naturel et la spontanéité. Chacun résiste d’autant à l’appel de la vie qu’il porte de complexes qui ne sont pas encore résolus. Généralement, pour se tirer d’un complexe important, un être gagne à demander de l’aide d’un spécialiste, s’il ne connaît pas les techniques de catharsis psychique et spirituelle. Chose certaine, comme dans tous les cas psychiatriques, la couleur ou énergie bleu azur favorise la diminution ou la résolution des complexes.
On peut notamment compter parmi les multiples complexes les anomalies de comportement suivantes. Le complexe d’abandon exprime un vécu fantasmatique de séparation ou de rejet, d’où le sujet met inconsciemment en branle des moyens d’être évité pour justifier, à ses yeux, le bien-fondé de son angoisse. Il conduit au masochisme (autopunition par laquelle on croit punir les autres), mutilations, vie errante, comportement antisocial ou asocial.
Le complexe d’agression dénote un désir de détruire tout ce qui s’oppose à sa volonté, se trouve sur sa route, même ceux qui ne sont pas coupables. La société est souvent alors résumée dans tous ses sujets. C’est la pensée du voleur qui souille de ses excréments les meubles des maisons où il s’introduit et pille. Il se venge de la société, qu’il dit le réprimer, sur des individus. Manie d’accuser, de revendiquer, de susciter la sédition. Mais l’objet visé n’a généralement pas de relation directe et logique avec la situation conflictuelle à laquelle le sujet réagit.
Le complexe d’Antinéa renvoie au vécu de la femme qui se croit reine mère, lui donnant l’impression d’un matriarcat réussi. Il conduit au féminisme et à l’action politique de la femme. Vampire féminin, névrose fondée sur l’orgueil qui tend vers le sacrifice inutile de la personne aimée.
Le complexe d’Antoine traduit un excès de virilité et d’intellectualité qui écarte de son monde intérieur et de ses sentiments pour projeter l’homme dans le monde extérieur dont il veut jouir, qu’il veut posséder et dominer, ne se revalorisant que dans l’action, la combativité, la performance, l’écartant notamment du foyer.
Le complexe d’Atlas définit une valorisation excessive de la force physique et psychologique, telle que vécue par le culturiste, notamment.
Le complexe de Caïn désigne une relation hostile avec ses frères et sœurs parce qu’ils disputent l’attention, l’amour et les soins des parents, d’où on obtient forcément moins d’eux, ce qui agresse.
Le complexe de castration comporte une crainte de perdre ses organes génitaux parce qu’on a ressenti la sexualité comme honteuse. Au cours de l’enfance, le garçon se sent le rival de son père et il souhaite inconsciemment, pour un temps, de le voir disparaître pour pouvoir s’approprier entièrement sa mère, ce que sa conscience morale réprouve. Il vit alors l’ambivalence de désirer la disparition d’un être qu’il aime toutefois et d’aimer trop un être dont il n’est pas le premier ou le principal centre de référence, sa mère. S’il ne résout pas correctement son dilemme, il pourra, devenu adulte, s’invertir, craindre la sexualité, souhaiter vivre sans partenaire, éviter l’acte sexuel, se montrer trop viril ou misogyne. Quant à la fille, préparée à un rôle mineur, elle peut percevoir sa féminité comme une faiblesse, qu’elle croira symbolisée par l’absence d’organes sexuels extérieurs. Elle peut se croire punie, privée, mutilée, dans sa chair, comme représailles de son amour pour son père, car elle peut, elle aussi, se sentir une rivale, mais celle de sa mère, ou de son infériorité naturelle. En grandissant, elle pourra s’identifier davantage à son père, le personnage revalorisé par la société, qu’à sa mère, et devenir une virago despotique, refuser son sexe et sa sexualité (frigidité).
Le complexe de compensation provient d’une recherche d’avantages secondaires pour son implication ou ses services.
Le complexe de culpabilité se fonde sur un sentiment d’indignité pour avoir commis trop d’actes présumément répréhensibles. Séquelle du complexe d’Oedipe.
Le complexe de démission trahit une perte de confiance en soi à la suite d’un échec reconnu comme insurmontable et réaction à chaîne de justifications pessimistes.
Le complexe de dépersonnalisation exprime une sensation pénible de ne plus être soi-même avec dépaysement, désorientation. Son corps, ses paroles, ses actes paraissent alors étranges et étrangers. On n’est plus tout à soi, quoi.
Le complexe de dépossession résulte d’une impression permanente de ne plus s’appartenir.
Le complexe de destruction implique un penchant morbide à détruire.
Le complexe de Diane renvoie à une tentative pour invoquer des raisons biologiques pour refuser à la femme sa condition, surtout son rôle familial, tel qu’il lui est socialement imparti. C’est le complexe de la vierge farouche et frigide.
Le complexe de Don Juan implique la manie de celui qui, forcément volage et superficiel, se prend pour l’amant idéal et ne trouve de valorisation que dans le nombre de ses conquêtes féminines.
Le complexe d’échec se résume à la manie de considérer tout comme trop difficile, d’où on s’arrange pour se donner raison en se préparant inconsciemment à l’échec et en accumulant les échecs. Le sujet est vaincu d’avance, mais il fait tout pour éviter d’être blâmé ou critiqué. Partout, il ne se croit que toléré, il craint l’indifférence, l’hostilité. Il manque de confiance en lui ou se punit pour ses sentiments de culpabilité. Croyance en un enchaînement fatal de situations défavorables, chaque nouvel échec renforçant cette idée. Le sujet se croit l’objet d’un sort malheureux et il démissionne.
Le complexe d’égophilie consiste à réfléchir sur soi un conflit dans un amour exagéré (narcissisme ou égocentrisme) ou dans une haine excessive (masochisme ou autopunition).
Le complexe d’emprise comprend la certitude d’avoir le droit de dominer un autre par la force.
Le complexe d’évasion amène à trouver une manière de rendre son cadre de vie habituel responsable de ses échecs, d’où on fait tout pour le changer et le changer continuellement.
Le complexe de fantaisie démontre une conduite fondée sur des désirs ou des goûts passagers et singuliers, qui ne correspondent pas à un désir véritable, mais mène au caprice, à l’envie, à l’arbitraire, à l’extravagance, aux sautes d’humeur et aux réactions imprévues.
Le complexe de féminité, relié au garçon, l’amène à majorer son identification avec la femme et emprunte un certain nombre de ses modes d’expression.
Le complexe de Judith implique le sentiment ambivalent que ressent la femme lors de la perte de sa virginité (hymen). Elle ressent la première relation sexuelle complète comme répugnante, mais souhaitable à la fois, pour ne pas déplaire.
Le complexe de masculinité, relié à la fille à la recherche d’un objet de puissance, l’amène à adopter des attitudes masculines de certaines femmes à la recherche d’un objet de puissance. Ce complexe provient d’une identification exagérée au père à cause du rôle effacé ou de l’attitude soumise de la mère.
Le complexe de Mémoire conduit à l’invention de faits ou à la substitution de réalités dont on ne veut pas se rappeler. Par exemple, on expliquera une difformité de naissance par un accident.
Le complexe de Messie comprend les conduites de l’illuminé qui se prend pour le sauveur du monde. Le problème, c’est qu’il se prend au sérieux et peut motiver des êtres fragiles à bien des absurdités.
Le complexe de négation repose dur une conduite angoissée et sur une tendance aux mutilations volontaires comme si on voulait se renvoyer au néant. Il exprime un dégoût de vivre ou une quête du vide.
Le complexe de persécution mène à la conviction d’être la victime spéciale de persécutions, de complots. Le sujet en vient à percevoir tous les gens comme des bourreaux.
Le complexe de Peter Pan, qui n’est pas une véritable maladie mentale, mais s’exprime par une série de symptômes d’irresponsabilité, plus ou moins intenses, au début de l’âge adulte. Quand un jeune adulte confronte ses premières responsabilités, en raison de son immaturité et de son égocentrisme, il se fait manipulateur. Incapable d’accepter la critique et les conseils, il s’installe dans le déni et les rejette avec plus ou moins de véhémence. Au fondement de cette conduite, il y a un traumatisme lié à la petite enfance comme un père absent, effacé, fuyant ou dévalorisé, alors que la mère devait porter toutes les responsabilités de la famille, ce qui l’aurait amenée à chercher de la confiance auprès de son enfant, en cas de manque de force. Ce dernier se retrouvant dans un rôle qu’il n’était pas en mesure de remplir, il s’est construit de manière instable. Généralement très intelligent, même surdoué, précoce intellectuellement, selon la violence du traumatisme, il se protège dans une dissociation impliquant la tête et le cœur, la raison et les émotions, d’où ses émotions restent bloquées au stade de l’enfance. Ainsi, alors qu’il fait preuve de finesse et de perspicacité lorsqu’il s’agit de contextes intellectuels, il est porté à s’exprimer avec force et impulsivité dès qu’il s’agit d’affaire de sentiments, car il ne sait pas les gérer . Dans ce contexte, dans sa conduite d’adulescent, il peut être porté à fuir sa mère et à chercher à attirer l’attention de son père une longue partie de sa vie. Incapable de vivre dans le monde adulte, il cherche à s’isoler dans l’abstraction, les jeux vidéo, l’alcool, la drogue, le sexe, les divertissements pour tromper son angoisse.
Le complexe de Phaéton implique un orgueil spirituel dissimulé sous une simplicité souriante et débonnaire. Besoin de délivrer un message, de sauver l’humanité, de prédire des catastrophes. Le sujet se présente comme un personnage pittoresque et comme un ami de l’humanité, mais il peut succomber à la folie criminelle.
Le complexe de possession exprime l’attitude de celui qui se croit la proie du démon ou d’autres forces occultes.
Le complexe de propreté évoque la manie irrépressible de tout laver, de faire du ménage, de garder tout brillant et poli, de tenir à ce que tout soit toujours impeccable.
Le complexe de protection comprend le besoin de trouver un plus faible à secourir, à materner, à aider, à protéger dans une attitude de générosité ou d’accaparement et de domination.
Le complexe de punition révèle une exigence masochiste, reliée à la pulsion de mort, qui amène à chercher des situations pénibles ou humiliantes.
Le complexe de pur esprit traduit un besoin mythique de pureté amenant à nier son corps et sa génitalité. Désirs désincarnants, aspiration à devenir diaphane.
Le complexe de refus implique le négativisme, le refoulement, le reniement, etc.
Le complexe de régression évoque un retour à un état antérieur de son évolution affective. Par exemple: objets portés à la bouche comme manie, détente sur une chaise berçante, radotage des vieillards, etc.
Le complexe de projection repose sur le besoin de projeter ses torts sur autrui, de mépriser les autres, de se détacher des autres, de renvoyer les visiteurs, souvent par caprices émotifs ou mobiles bien frauduleux. C’est une tentative ridicule d’affirmer sa volonté.
Le complexe de relation fait ressortir le besoin d’obtenir satisfaction parce qu’on se croit toujours lésé.
Le complexe de restriction du moi ressemble à une amputation de la personnalité par refus de s’ouvrir au monde: aboulie, enkystement, solitude, fuite, monde imaginaire.
Le complexe de sélection décrit la manie de faire des choix trop restreignants ou contraires au bien personnel. Elle mène à un comportement arbitraire et capricieux.
Le complexe de séparation se fonde sur une crainte irrépressible de toute séparation, du rejet, de l’abandon. Cette angoisse est liée à la naissance, la première séparation, au sevrage, une autre privation et à la nécessité de quitter la famille et de couper le cordon ombilical.
Le complexe de sevrage évoque les séquelles de l’allaitement maternel qui entraînent une fixation sur les seins de la femme. L’homme porte alors plus d’attention aux seins de sa partenaire qu’à ses organes génitaux ou au reste de son corps. Normalement, les seins ne devraient avoir aucune connotation sexuelle, mais une connotation maternelle. Il se signale par le besoin de porter quelque chose à sa bouche : crayon, cigarette, cure-dent, brin de foin, etc.
Le complexe des grandeurs comprend une exagération de sa propre importance et de sa propre identité. Elle conduit souvent à des dépenses excessives pour supporter l’image qu’on veut projeter.
Le complexe de souillure démontre l’obsession de se croire sale, physiquement ou moralement, qui découle de culpabilités sexuelles. Alors on frotte et on magasine.
Le complexe des profondeurs implique les grandes interrogations face à la vie, angoisse existentielle, sentiment de vide intérieur, impression de vertige face à la vie et à l’action, conduisant à percevoir la vie comme un échec, comme une réalité sans sens, absurde, malheureuse.
Le complexe de supériorité comporte la volonté de tout mettre en œuvre pour être perçu comme fort, dégénérant souvent en un désir d’écraser les autres. Il s’agit probablement, en fait, d’une infériorité sublimée en attitude d’assurance et de force.
Le complexe d’identification rappelle la mauvaise acceptation de sa condition, d’où identification à une autre personne, à un objet, à une activité. Non-acceptation du sexe et mauvaise intégration au réel.
Le complexe d’imagination exprime le besoin d’inventer des choses pour répondre à un besoin affectif particulier. Ainsi, on peut s’inventer des maladies pour attirer la pitié, se dire fils de millionnaire pour attirer la considération, etc.
Le complexe d’impulsivité suggère un manque de contrôle qui se traduit par l’irréflexion, une incapacité de se retenir, parfois par l’agression sans motif valable.
Le complexe d’indemnité (ou de compensation) amène à une quête de satisfactions pour ses carences, ses faiblesses, surtout en accusant les autres d’être la cause de ce dont on est privé. Le sujet accuse secrètement les autres de le priver de ses biens ou de ses privilèges.
Le complexe d’indignité expose des conduites sadiques exercées contre soi-même: ravalement de son être, soumission totale, remords féroces, besoin de punition pour apaiser sa conscience.
Le complexe d’infériorité révèle la conviction intime d’être inférieur aux autres, de ne rien valoir, de ne pas être redevable de respect et d’estime. Il conduit à des attitudes déviantes et à l’apathie.
Le complexe d’interprétation implique la rationalisation, une tentative constante de justifier, d’expliquer, d’excuser ses échecs. Alors, on invoque les raisons les plus plausibles, les prétextes les plus faussement pieux, mais jamais les vrais.
Le complexe d’Œdipe trahit les désirs amoureux et hostiles que l’enfant mâle éprouve à l’égard de ses parents. La mère est inconsciemment perçue comme un objet d’amour à accaparer au point de la soustraire à l’emprise du père, alors que le père est perçu comme un objet d’amour, mais rival.
Le complexe d’Oreste, qui affecte la fille¸ exprime l’équivalent du complexe d’Œdipe du garçon. La fille veut monopoliser l’attention de son Père, le partenaire socialement revalorisé, pour compenser sa présumée faiblesse féminine. Cet amour est à la fois naturel et incestueux.
Le complexe du défaitisme trahit des conduites fondées sur un manque de confiance en soi entraînant une incapacité de croire à la validité de ses efforts, d’où on démissionne et se replie sur soi. C’est la conduite du perdant d’avance.
Le complexe du doute repose sur le besoin anormal de tout vérifier, de recommencer les actes les plus simples, s’accompagnant de rage et d’angoisse.
Le complexe du pathologique démontre une conduite qui ne réussit pas à résoudre un conflit et accroît la frustration (délinquance, perversion, psychose, etc.).
Le complexe du toucher se définit par la crainte maladive de certains contacts ou attouchements.
Le complexe macabre contient une complaisance pour les formes extérieures de la mort: pleureuses, bouquets de fleurs, port de vêtements sombres, monuments funéraires, cercueils coûteux, embaumement, maquillage des cadavres, hommage aux morts, exposition des cadavres. Goût de l’absurde, attachement à la décomposition ou à la pourriture, volonté de survivre dans ses œuvres.
Le complexe parental comprend des attitudes de recherche d’autorité et de protection. Il implique une relation ambivalente (admiration, amour, crainte) de l’identification à l’un des parents. L’enfant est un être bisexué et ambivalent en regard de ses parents.
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