Source : page 10 sur 12 de Faits&Documents n° 512, 1er au 31 octobre 2022
NB : le choix de l’illustration et les renvois hypertextes sont de l’auteur de l’article. Certaines mises en gras également…
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Le montant des aides à la presse pour 2020 et 2021, publié discrètement et avec retard par le ministère de la Culture, montre que les principaux bénéficiaires des quelque 97 millions de subventions publiques sont les titres de la presse quotidienne nationale. Ci-dessous le top 18 des subventions en millions d’euros :
Titre | 2020 | 2021 |
Les Échos – Le Parisien | 22,6 | 16,1 |
Groupe Le Monde | 12,0 | 7,8 |
Groupe Le Figaro | 8,6 | 7,7 |
Libération | 7,7 | 6,7 |
Groupe Ouest-France | 5,8 | 5,8 |
Bayard Presse (La Croix) | 5,3 | 5,6 |
L’Humanité | 4,5 | 5,1 |
Groupe Sud-Ouest | 2,1 | 4,0 |
Groupe EBRA | 5,0 | 3,8 |
Groupe Lagardère | 3,1 | 2,7 |
Groupe Centre-France-La Montagne | 2,4 | 2,5 |
Groupe Roussel-La Voix | 2,0 | 2,5 |
Groupe La Dépêche du Midi | 1,8 | 2,2 |
Bey Medias (L’Opinion) | 2,1 | 2,2 |
Le Journal de la Haute Marne | 1,0 | 1,2 |
Le Point | 0,2 | 1,2 |
NJJ (Nice-Matin, Var-Matin, France-Antilles) | 1,5 | 1,1 |
Czech Media Invest (Marianne) | 1,1 | 1,0 |
Traitées par La Lettre A du 6 septembre 2022, ces données n’incluent pas les bourses du FSEIP : « Fond de soutien à l’émergence et à l’innovation dans la presse », ni l’aide postale (Commission paritaire), laquelle s’élevait en 2021 à 87,8 millions d’€
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Les ventes au numéro en kiosque de la presse quotidienne nationale (hors presse sportive) se sont effondrées de 52,42% entre 2017 et 2022. Quelques exemples :
Titres | Ventes quotidiennes en kiosque en juin 2017 | Ventes quotidiennes en kiosque en juin 2022 |
La Croix | 3.569 | 1.906 |
Les Échos | 11.006 | 5.310 |
Le Figaro | 55.647 | 25.161 |
Libération | 19.336 | 9.004 |
Le Monde | 51.149 | 25.527 |
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Parallèlement à la recapitalisation du Parisien par Bernard Arnault (65 millions d’€), le groupe Les Échos-Le Parisien muscle sa gouvernance avec la promotion de Jean-Francis Pécresse, le beau-frère de Valérie Pécresse, qui quitte la direction de Radio Classique pour seconder, au sein du Comex, Pierre Louette (membre du Siècle), très occupé par la vice-présidence de l’Alliance de la presse d’information générale (APIG)
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De l’État aux GAFAM. C’est en tant que président de l’APIG que Pierre Louette a en effet conclu, sous couvert de droits voisins, un « accord-cadre » avec Google portant sur le versement de 66 millions d’euros sur trois ans à un groupe de 121 publications nationales et locales en France (Reuters, 12 février 2021), tandis qu’un accord similaire (donc 66 millions d’euros supplémentaires) a été conclu par l’APIG avec FaceBook (La Lettre A, 10 décembre 2021). C’est cette nouvelle manne qui explique la baisse relative entre 2020 et 2021 des subventions étatiques [cf. premier tableau ci-dessus] qui seront donc supplantées, à terme, par celles des Big Tech. [NdA : comprendre qu’à terme, ce pourraient les GAFAM qui assureraient les subventions à la presse, en lieu et place de l’État…]
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Ministère de la Vérité. Dans le même ordre d’idée, l’AFP, véritable « multiplicateur de propagande », faisant la pluie et le beau temps en matière d’information, percevrait, selon Mediapart (23 juin 2022), la somme rondelette de 10 millions d’euros par an de Google pour un « contrat global » intégrant notamment « Objectif Désinfox » l’onglet fact checking de l’AFP [NdA : depuis janvier 2020, c’est à cette même AFP que Mediapart a confié son « fil d’actualité », expliquant : « Notre objectif : vous offrir, lectrices et lecteurs, une couverture en bref, rapide et complète, des événements qui font l’actualité nationale et internationale. »]
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Assidu aux dîners du Siècle, Denis Olivennes se démultiplie pour apparaître en grand manitout de la presse et des médias, tantôt en poisson-pilote de Rodolph Saadé lors du rachat de La Provence ou dans la reprise de M6 au groupe Bertelsmann (dans un attelage formé avec Stéphane Courbit et Marc Ladreit de Lacharrière), tantôt en sauveur de Libération (titre ex-maoïste qu’il cogère avec l’ancien officier du renseignement israélien Dov Alfon en tentant d’obtenir un prêt de 20 millions d’euros de Daniel Kretinsky, le propriétaire de CMI Groupe dont il est toujours membre du Conseil de surveillance.
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Rappelons que, dans les prémices de l’opération Macron, Denis Olivennes, pilier des Gracques, multipliait les réunions au domicile de Pierre Moscovici avec Bernard Spitz, alors cornaqué à la tête de la fédération française de l’assurance par le communicant Clément Leonaduzzi. Organisateur des premières universités des Gracques, ce dernier chapeautera des années plus tard la communication de l’Elysée pour la réélection d’Emmanuel Macron avant d’être promu à la présidence de Publicis Consultants.
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Malgré la célébration à la fin du mois de juin aux Buttes Chaumont des 25 ans de Marianne (étaient présents Arnaud Montebourg, Jean-Pierre Chevènement, Fabien Roussel, Julien Aubert et Bruno Retailleau), Natacha Polony ne serait plus intouchable à la direction de l’hebdomadaire « souverainiste », d’aucuns craignant en interne un retour en force de Caroline Forest.
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Désormais directrice éditoriale de Franc-Tireur, l’autre hebdomadaire du groupe CMI lancé en décembre 2021 sur la ligne du Printemps Républicain (néoconservateur), Caroline Fourest n’a en effet jamais été inquiétée chez CMI malgré l’arrêt de sa collaboration avec Marianne à la suite du fiasco de sa promotion de l’escroc Thomas NLend, pseudo infiltré dans l’entourage de l’essayiste Alain Soral.
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Chez CMI, Caroline Fourest a même eu les coudées franches pour opérer le recrutement à la direction de la rédaction de Franc-Tireur de Pauline Delassus, transfuge de Paris-Match où officie toujours sa compagne Aurélie Raya. Fille de Laurent Joffin [NdA : né Mouchard], et de Sylvie Delassus, [NdA : Joffrin-Mouchard a été le nègre de François Hollande et Sylvie Delassus l’éditrice du même François Hollande], Pauline Delassus vint renforcer la direction de la rédaction composée de Raphaël Enthoven (dont a compagne, Adèle van Reeth, est promu à la tête de France Inter), de Christophe Barbier (par ailleurs éditorialiste à Actualités juives) et d’Eric Decouty.
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In girum imus nocte ecce et consumimur igni
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Grande presse : les dessous des magouilles entre potes, avec nos sous
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