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11 avril 2022 1 11 /04 /avril /2022 03:07
Prix de l’électricité : l’UE coûte 16 milliards d’euros aux contribuables français

Si la France avait laissé jouer la « concurrence libre et non faussée », dogme absolu de la technocratie bruxelloise, la facture d’électricité aurait dû exploser de 40% en janvier pour le consommateur français. A quatre mois des élections, ça aurait fait désordre dans la macronie. Alors l’Etat et EDF vont mettre la main à la poche pour que cette hausse ne dépasse pas 4%. Un tour de passe-passe qui va coûter 16 milliards d’euros aux contribuables français !

***

Castex en a pris l’engagement formel : la hausse du prix du KWh ne dépassera pas 4% durant l’année 2022. Alors qu’en laissant jouer la fameuse « concurrence libre et non faussée », dogme sacro-saint de la technocratie bruxelloise, la facture d’électricité des Français aurait dû bondir de 40% !

Comment le gouvernement compte-t-il opérer ce miracle ? Très simple : c’est l’Etat et EDF qui vont mettre la main à la poche, autrement dit le contribuable français, ce que se gardent bien de dire aussi bien le ministre de l’économie Bruno Lemaire et la ministre de la transition écologique Barbara Pompili. La grosse phynance macronienne et la grosse bourgeoisie écolote, mano en la mano pour plumer les sans-dents

 

Si la France avait laissé jouer la « concurrence libre et non faussée », dogme absolu de la technocratie bruxelloise, la facture d’électricité aurait dû exploser de 40% en janvier pour le consommateur français. A quatre mois des élections, ça aurait fait désordre dans la macronie. Alors l’Etat et EDF vont mettre la main à la poche pour que cette hausse ne dépasse pas 4%. Un tour de passe-passe qui va coûter 16 milliards d’euros aux contribuables français !

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Castex en a pris l’engagement formel : la hausse du prix du KWh ne dépassera pas 4% durant l’année 2022. Alors qu’en laissant jouer la fameuse « concurrence libre et non faussée », dogme sacro-saint de la technocratie bruxelloise, la facture d’électricité des Français aurait dû bondir de 40% !

Comment le gouvernement compte-t-il opérer ce miracle ? Très simple : c’est l’Etat et EDF qui vont mettre la main à la poche, autrement dit le contribuable français, ce que se gardent bien de dire aussi bien le ministre de l’économie Bruno Lemaire et la ministre de la transition écologique Barbara Pompili. La grosse phynance macronienne et la grosse bourgeoisie écolote, mano en la mano pour plumer les sans-dents

 
 
 

 

L’explication de la Pompili vaut le détour : « Grâce à cette mesure que nous demandons à EDF et qui a accepté… ». Interruption taquine de la journaliste : « Et qui a accepté, évidemment, parce que c’est quand même l’Etat… ». Pompili continue, un peu gênée aux entournures : « Bien sûr… Ça a un coût pour EDF, non négligeable et donc nous remercions EDF de faire cet effort pour l’intérêt général et évidemment, nous serons aux côtés, comme nous l’avons toujours été, pour les aider à passer cette… euh… cette… euh… difficulté… euh… qui est… euh… »

Bon, bref, la facture va s’élever à 16 milliards pour le Franchouillon de base, inutile de tourner autour du pot…

C’est en effet le coût de la politique gouvernementale en matière énergétique : promotion des énergies non renouvelables (et on connaît le gouffre financier que représentent des éoliennes…), haro sur le nucléaire et fermeture de Fessenheim (pour complaire aux bobos écolos), démantèlement d’EDF (pour complaire au dogme de la « concurrence libre et non faussée », le crédo suprême des technocrates bruxellois).

Or, c’est justement cette concurrence artificielle qui explique l’explosion des prix de l’électricité.

La loi NOME de 2010 organise un marché de l’électricité totalement ouvert à la concurrence, comme l’exigeait l’Union européenne par pur dogmatisme.  Pour nos libéraux, une situation de concurrence se traduit forcément par des prix forcément plus bas qu’une situation de monopole.

Sauf qu’EDF est une exception : grâce au nucléaire et à l’hydroélectrique, EDF produit l’électricité la moins chère d’Europe, et qui plus est imbattable niveau bilan carbone.

Dans ces conditions, pour que les fournisseurs alternatifs (FA) soient compétitifs, la loi NOME leur a accordé « un droit d’accès régulé à l’électricité nucléaire historique (ARENH) », ce qui leur permet d’acheter des volumes d’électricité à des conditions équivalentes à celles dont bénéficie le fournisseur historique, EDF. Un volume que la loi NOME a fixé au départ à 100 TWh par an, soit un quart de la production nucléaire d’EDF, et que cette dernière a le devoir de fournir à ses concurrents, à leur demande, et à prix coûtant s’il vous plaît, soit 42 € le MWh, un montant qui n’a pas bougé depuis… 2012.

Cet invraisemblable tour de passe-passe était nécessaire pour qu’EDF aient des concurrents, comme l’exige la Commission européenne !

On a alors vu se multiplier les FA, véritables sangsues sans aucune utilité (sauf pour leurs actionnaires…) : ils ne produisent aucune électricité, ils ne la distribuent pas : ils ne font que spéculer sur son prix et gérer leur bureaucratie, en tentant de limiter leurs coûts internes pour être concurrentiels par rapport à EDF. Ils vendent ainsi l’électricité produite par EDF à la place d’EDF qui sait très bien le faire. Un micmac qui prive EDF d’une partie substantielle de ses recettes qui aurait pu être investie dans l’entretien des centrales nucléaires.

Chapeau, la concurrence libre et non faussée…

Ces sangsues achètent à EDF (à prix coûtant…) 80% de l’électricité qu’ils facturent à leurs clients. Le reste, ils l’achètent à des producteurs d’énergie renouvelable ou fossile, à des coûts nécessairement supérieurs.

Dès 2018, les FA ont fait auprès d’EDF des demandes de volumes d’électricité supérieures au plafond autorisée par l’ARENH (100TWh). Il fut alors décidé d’écrêter le dépassement pour le répartir de manière égale sur l’ensemble des FA. Comme ça ne leur suffit pas, les FA vont chercher l’électricité qui leur manque sur des marchés de gros, à des prix nécessairement plus élevés. Plus il y a de FA, et moins ils obtiennent d’électricité au bas prix d’EDF et plus ils sont obligés d’en acheter au prix fort sur les marchés alternatifs. D’où une flambée des prix de l’électricité sur le marché européen…

En 2019, le dépassement du plafond de l’ARENH a été de 33 TWh. Il a été de 60 TWh en 2021, à répartir sur l’ensemble des FA, les obligeant à acheter plus du tiers de leur électricité sur les marchés européens, à des coûts nettement supérieurs au prix de base d’EDF. En effet, ces marchés prohibent par principe le nucléaire et construisent des centrales au gaz ou au fioul, deux énergies dont les coûts se sont littéralement envolés (entre autres suite aux tensions géopolitiques avec la Russie…) : fin décembre, le prix du MWh a atteint 620 euros sur le marché SPOT (marché « au jour le jour ») ! Du jamais vu.

A la suite de l’envolée des prix des marchés alternatifs, la CRE (la commission de régulation de l’énergie) a dû annoncer une l’augmentation du coût du KWh de 40% ! La limitation gouvernementale de cette hausse à 4% a donc conduit nombre de FA à la faillite. C’est le cas de Leclerc Energies ou encore de Bulb Energies qui a officiellement demandé à ses clients de… se tourner vers EDF. Les consommateurs imprudents risquent donc de voir leur compteur carrément coupé dans les jours ou semaines qui viennent. Les FA qui tentent de survivre refusent dorénavant tout nouveau client, ou alors à des tarifs dissuasifs. Ils se rattrapent sur l’abonnement qui voit son coût exploser pour l’infortuné consommateur de base.

Paradoxalement, ce n’est pas une bonne nouvelle pour EDF : la CRE intègre en effet dans les tarifs EDF l’évolution des tarifs des FA, histoire de ne pas couler ces derniers, leur existence étant un des dogmes intangibles de la Commission européenne. Les coûts « nominaux » d’EDF se sont donc eux aussi envolés. La limitation gouvernement à 4% met à mal les finances du fournisseur historique qui doit donc… se tourner vers l’Etat pour y faire face.

Ce scénario s’était déjà produit en 2000, avec l’ouverture du marché de l’électricité à des FA pour de grosses entreprises très consommatrices d’électricité. Les FA se sont  tournées vers les producteurs utilisant des centrales au fioul, à une époque où le pétrole était à très faible coût (20 dollars le baril). Et puis est venue la flambée des cours du brut : le pétrole est monté à 150 dollars en 2008…) provoquant l’explosion du coût de l’électricité proposée par les FA. Les entreprises lésées ont voulu retourner chez EDF. « Niet ! » leur a répondu la Commission européenne : hors de question de renouer avec le monopole ! La Commission européenne a préféré l’explosion des factures plutôt qu’un retour au monopole d’EDF. Vous avez dit dogmatisme ? Pour faire face au problème qui mettaient leur existence en péril, certaines entreprises ont choisi de produire elles-mêmes leur électricité avec… des groupes électrogènes fonctionnant au fioul !

La politique énergétique bruxelloise conduit donc à relancer la construction de centrales au charbon, au gaz ou au fioul, et à contraindre des entreprises à utiliser des générateurs au fioul. Vous avez dit écologie ?

Une situation ubuesque quand on sait qu’avec EDF, la France consomme une électricité carbo-propre, en quantité supérieure à ce dont le pays a besoin. Cette flambée des coûts ne sert qu’à maintenir l’existence de FA parfaitement parasitaires.

Le gouvernement français aurait peu dire « merde » (langage macronien…) à la Commission européenne qui l’oblige à faire des pieds et des mains pour maintenir les FA la tête hors de l’eau. Il a choisi de s’aplatir devant Bruxelles en finançant aux frais de l’Etat (donc à ceux du contribuable) l’énorme trou (16 milliards d’euros) qu’implique la soumission au dogme ultra-libéral de Bruxelles, qui exclut le monopole et impose une concurrence totalement artificielle. Sur ces 16 milliards, 8 seront à la charge de l’Etat (donc du contribuable), et 8 seront à la charge d’EDF, qui va donc devoir procéder à une augmentation de capital, alors que l’entreprise nationale n’a strictement rien  se reprocher en terme de coût de production, le plus bas d’Europe

Si les prix de l’électricité ne retrouvent pas un niveau « normal » à la fin de cet hiver, l’Etat français en sera quitte à remettre des sous (les nôtres donc) pour un nouveau tour de manège.

« Le marché européen unique de l’électricité ne marche pas : il est aberrant », avouait Bruno Lemaire le 24 septembre dernier sur Public Sénat. Ajoutant : « Nous, on s’approvisionne en électricité à partir de centrales nucléaires et de l’hydraulique. Donc on a une énergie qui est décarbonée et à un coup très bas. Mais le marché unique de l’électricité européen fait qu’il y a un alignement des prix de l’électricité en France sur les prix du gaz. Donc on prend de plein fouet cette augmentation des prix du gaz, alors même qu’on a notre indépendance en matière de production électrique. C’est totalement aberrant, on ne va pas continuer comme ça ! D’abord c’est coûteux pour les ménages, c’est coûteux pour le consommateur français, qui du coup ne comprend pas. Et puis il y a une deuxième conséquence, c’est qu’on va avoir de plus en plus besoin d’électricité, notamment pour la voiture électrique, si on a encore l’alignement des prix de l’électricité sur les prix du gaz, ça va devenir ingérable ! »

Un constat absolument imparable. On a envie de dire « Bravo, M. Lemaire ! »

Mais la suite est consternante :

« Dès lundi [27 septembre 2021], à la réunion des ministres des finances [de l’Union européenne], je vais poser la question sur la table. Et je vais dire que le marché européen unique de l’électricité fonctionne selon des règles qui sont obsolètes. Il faut revoir de fond en comble le fonctionnement de ce marché unique de l’électricité. Parce qu’on voit bien aujourd’hui que les Français en paient la facture, d’une manière qui est incompréhensible pour eux, et totalement inefficace »

Que croyez-vous qu’il arriva ce lundi 27 septembre ? M. Lemaire a bien entendu demandé à ses collègues européens de changer les règles du jeu, mais ces derniers lui ont poliment répondu d’aller se faire f***. Ils ne sont pas producteurs d’électricité nucléaire et n’ont rien à faire des états d’âme du ministre français. On peut même imaginer le sourire narquois du ministre allemand lors de l’exposé de Lemaire

Il n’y aura jamais de réforme de ce système perdant-perdant pour le consommateur français. La seule solution est de quitter l’union européenne.

A part Asselineau et Philippot, vous avez entendu beaucoup de candidats en tirer cette conclusion ?

Même Eric-le-Magnifique que certains rédacteurs de Riposte Laïque nous vendent ici même ad nauseum s’en garde bien…

***

Henri Dubost

In girum imus nocte ecce et consumimur igni

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