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29 octobre 2020 4 29 /10 /octobre /2020 19:38
Le prêtre Johann Gregor Mendel, père de la génétique

Johann Mendel est né en 1822 à Heizendorf bei Odrau, à l’époque en Silésie autrichienne, mais se situant aujourd’hui en Tchéquie, province de Moravie-Silésie. Ses parents sont Anton et Rosina Mendel, il a trois sœurs.

 

Le nom de MENDEL est un nom juif ashkenaze, diminutif de Menahem. Fréquent dans cette région d’Europe centrale, on le retrouve sous d’autres formes : Mendelovitch, Mendeloff.

 

Elevé dans une famille catholique, Johann entre au monastère St Thomas de Brünn (Brno) pour faire ses études. C’est un établissement tenu par les Augustins, et orienté vers un enseignement de haute qualité. Puis, en 1843, Johann est accueilli comme postulant au noviciat, où il reçoit le nom de Gregor. Durant plusieurs années, Johann Gregor apprend l’hébreu, le grec et le latin et il se forme en théologie. Il prononce ses vœux religieux puis il est ordonné prêtre en 1847.

La communauté à laquelle appartient désormais Johann est dirigée par l’abbé Cyril Napp, observateur attentif des critères de reproduction des ovins, présents en grand nombre dans l’élevage du monastère. Tout en assurant des cours de mathématiques et de physique dans les collèges de la région, Johann Mendel poursuit ses propres réflexions scientifiques. En 1851, il part à Vienne pour se perfectionner à l’Institut de physique, où il se concentre surtout sur la botanique, la physiologie végétale et l’entomologie. C’est dans ce cadre qu’il acquiert les bases interprétatives de ses futures expériences, en cela inspiré par les travaux du professeur Franz Unger, centrés sur les mutations des végétaux.

De retour au monastère, Johann Gregor installe des plantations de végétaux dans une serre spécialement aménagée, ce qui va lui permettre de mettre à jour des phénomènes d’hybridation significatifs pour ses hypothèses scientifiques. C’est sur les plants de petits pois et leurs variations que durant dix ans il note soigneusement ses observations. Il élève par ailleurs des souris dans sa propre cellule pour en observer les caractéristiques de reproduction et les changements survenus au fil des générations.

En 1861 Johann Gregor est cofondateur de la société des sciences naturelles de Brünn. Expert en météorologie, il publie en 1863 un article apprécié sur la question, mais c’est en 1866 que son étude « Versuche über Pflanzenhybriden » synthétise les résultats de ses études sur l’hybridation. En 1868, à la mort de l’abbé Napp, Johann Gregor Mendel est élu supérieur de la communauté du monastère, ce qui l’amène à abandonner ses tâches d’enseignant. Sans laisser de côté ses recherches sur les lois d’hybridation, Mendel se consacre à l’horticulture et à l’apiculture. En 1884, il meurt d’une insuffisance rénale sévère.

Johann Gregor Mendel a été le contemporain de Darwin devenu rapidement une célébrité scientifique. Mais la théorie de l’évolution et celle de la génétique se sont développées parallèlement sans interférences mutuelles. Il faut relever le fait que le prêtre et scientifique Mendel a terminé sa vie dans l’indifférence totale de la part des universitaires et des intellectuels de l’époque. C’est au début du 20ème siècle que Hugo De Vries, Carl Erich Correns et Erich von Tschernach redécouvrent les lois de l’hérédité et qu’ils reconnaissent officiellement, 35 ans plus tard, l’apport décisif de Mendel. Les lois de l’hérédité sont désormais dénommées « lois de Mendel ».

En 1902, Lucien Cuénot démontre que les lois de Mendel ne s’appliquent pas qu’aux végétaux, mais aussi aux animaux, ce que le moine scientifique avait déjà élaboré en 1861 à partir de ses expériences sur les souris. En 1905, William Bateson généralise les lois de Mendel dans leur application au monde animal, et Thomas Hunt Morgan recevra le prix Nobel de médecine pour avoir apporté la preuve, par ses expériences sur les mouches, que les facteurs héréditaires postulés par Mendel correspondent à des cellules qui seront appelées chromosomes. En 1918, Ronald Fischer authentifie les bases de la biologie évolutive en s’appuyant sur la génétique de Mendel. Quant à l’hypothèse darwinienne de la « pangénèse », théorie alternative de l’hérédité, prisée durant quelque temps, elle s’avèrera complètement fausse.

En ce 19ème siècle effervescent où beaucoup d’esprits dits modernes s’ingénient à opposer idéologiquement la science et la foi, les travaux de l’abbé Johann Gregor Mendel montrent à quel point une spiritualité intelligente alliée à une rigueur d’investigation peut favoriser la recherche sur les merveilles du vivant et aboutir à des connaissances porteuses d’avenir.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.

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