Je suis tombée sur deux interviews d’Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat policier Vigi, dont la dernière du 15 février auprès d’André Bercoff, et j’ai trouvé ses propos assez étonnants. D’une part Langlois a été accusé par sa hiérarchie de déloyauté lors des épisodes Gilets jaunes et « d’avoir porté atteinte au crédit et au renom de la police nationale ainsi que d’avoir manqué à mon devoir de réserve en tant que syndicaliste ». En fonction de quoi il devait passer ce 14 février en conseil de discipline. J’en ignore encore le résultat. D’autre part, il se demandait par quoi remplacer les lanceurs de balles si la police s’en trouvait désarmée et se montrait assez inquiet à l’égard de ses collègues policiers. Ensuite il affirmait que lors des manifestations, les policiers reçoivent des ordres contradictoires et ne savent pas toujours où ils en sont. Enfin il mettait en cause Castaner et Macron pour faire « un usage répressif du maintien de l’ordre plutôt que de chercher la désescalade » et malgré les violences policières il déclarait les policiers « solidaires du mouvement des Gilets jaunes depuis le début, parce que nous sommes concernés comme presque tous les Français par la baisse du pouvoir d’achat », justifiant les actes répréhensibles par l’épuisement.
Voilà qui fait réfléchir, et une observation de la mise en présence des Gilets jaunes et de la police s’impose donc. Avec une sacrée question : « À quel jeu pervers jouent ceux qui nous gouvernent ? »
Reprenons donc l’ensemble des actes Gilets jaunes, et comparons-les. Systématiquement certains épisodes se répètent :
1°) et d’une, on laisse entrer les manifestants dans des périmètres déterminés.
2 °) et de deux on les y enferme, comme dans une souricière. On peut entrer mais pas sortir. On est piégé alors dans une nasse redoutable, qui implique gazages handicapants, matraquages, mauvais traitements (gens renversés et empoignés sauvagement par plusieurs policiers ; on en a vu un homme inanimé, allongé sur le ventre et traîné visage contre terre), jets de grenades, tirs de balles, mutilations diverses, et même décès. Et comme à chaque séance, les Gilets jaunes presque tous pacifiques ne comprennent pas pourquoi ils sont pris pour cibles.
3°) et de trois, des groupes de policiers sont envoyés dans tous les sens, une fois avançant tranquillement, une fois reculant, une fois chargeant, une fois réprimant. Un peu comme si des ordres contradictoires leurs étaient donnés.
4°) et de quatre, vers 18 heures on ouvre les barrages de police et on libère les manifestants.
Mais que se passe-t-il lors de ces manifestations ? À quels objectifs ce ballet sans cesse renouvelé obéit-t-il ? Qui organise le déroulement des événements et pourquoi ?
Alexandre Langlois a levé en partie le voile en expliquant que les groupes de policiers, pas davantage que les Gilets jaunes, ne savent ce qu’il se passe réellement sur le terrain. Ils ne voient pas la globalité des opérations et n’en ont qu’une vue des plus restreintes. Les ordres sont donnés depuis les centres de commandement qui disposent de gros moyens informatisés et connaissent tous les mouvements sur chaque lieu de manifestation. De là, selon un schéma qu’ils contrôlent parfaitement, ils font passer leurs ordres de façon hiérarchique pour en arriver aux simples policiers de terrain, lesquels n’ont d’autre choix que d’obéir au fur et à mesure que leur parviennent les ordres. Or ignorer ce que l’on devra faire dans les minutes suivantes s’avère déstabilisant.
Cela bien sûr ne saurait en rien légitimer la violence de certains. Mais cette violence n’est-elle pas voulue ? Il semble bien que oui. Voulue par ceux qui nous dirigent, et une preuve irréfutable nous est maintenant connue. Les langues se sont déliées, et toutes les informations sur les lanceurs de balles ont été dévoilées. De fait, les lanceurs de balles sont des objets d’une haute technicité. Ce sont les lanceurs modèle GL-06 (encore appelés LBD-40) dont on a équipé les policiers. Ils sont commercialisés par la firme suisse Brügger & Thomet. En 2012, Manuel Valls déclarait à leur sujet que leur précision était indéniable, en foi de quoi ces armes n’auraient jamais dû infliger les blessures que l’on connaît aux manifestants.
C’est là qu’apparaît la duplicité des Macron et Castaner, et plus que cela, leur criminelle responsabilité. Car les balles qui sont tirées par ces armes ne sont pas celles que la firme Brügger & Thomet commercialise pour elles. Les balles proviennent de la firme Alsetex, fabricante d’armes et explosifs, qui se dit sur son site « spécialiste des systèmes et services pyrotechnologiques dédiés au maintien de l’ordre et à la sécurité civile », et précise http://www.alsetex.fr/produit.php?nom=mogenerique&categorie=mo : « En France, ses produits et services satisfont aux besoins de l’État français, en répondant strictement à ses spécifications». Autrement dit en achetant les balles potentiellement meurtrières d’Alsetex, société française, au lieu des balles « normales » devant équiper les lanceurs suisses, les donneurs d’ordres, c’est-à-dire au plus haut niveau de l’État les Macron et Castaner, ont pris le risque de mutiler ou de tuer des Français pacifiques qui ne font que réclamer à vivre et non survivre. Et c’est pourquoi, sur une vidéo prise pendant une manifestation Gilets jaunes et qu’on peut voir sur Youtube. On entend à la 59e minute un chef dire à ses hommes « RAMENEZ LES DOUILLES ! PUTAIN ! FAUT PAS QU’ON VOIE ». Car ces douilles surchargées et plus longues que les douilles ordinaires devant équiper ces armes sont la preuve de la volonté du gouvernement de vouloir mutiler ce peuple qu’il méprise et ne songe qu’à écraser et à remplacer par les peuples islamiques. Les yeux crevés, les mains arrachées, les visages défigurés, sont les résultats de la folie meurtrière de nos gouvernants.
Oh, bien sûr, on pourra me rétorquer : « eh bien, ces policiers le savent, et pourtant ils tirent. Et non seulement ils tirent, mais visent les visages ». Oui, et ceux qui se prêtent à ce sale jeu de la guerre contre des gens désarmés sont des salauds qui devraient payer pour ces crimes. Leur responsabilité est entière. Et personne n’est plus obligé, depuis la libération de 1945, d’obéir à des ordres qui heurtent sa conscience. Mais je crois que la plupart d’entre eux répugnent à tirer, et la responsabilité première appartient à ces crapules qui ont passé commande.
Louise Guersan
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Les policiers qui visent les Gilets jaunes à la tête sont des salauds
Je suis tombée sur deux interviews d'Alexandre Langlois, secrétaire général du syndicat policier Vigi, dont la dernière du 15 février auprès d'André Bercoff, et j'ai trouvé ses propos asse...
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