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13 juin 2016 1 13 /06 /juin /2016 06:44
Nikola Tesla : Mes inventions

 

ÉNERGIE – DES SOLUTIONS POUR PRODUIRE SANS DÉTRUIRE L’ENVIRONNEMENT

 

« Il n’y a pas de crise de l’Energie, mais simplement une crise d’Ignorance »
B.Fuller

 

Aujourd’hui j’avais envie de partager avec vous le Récit Autobiographique de NIKOLA TESLA (1856 – 1943). Les chapitres 1 à 5 de « Mes inventions » furent publiés dans le mensuel Electrical Experimenter de février à juin 1919 et le chapitre 6 en octobre de la même année.

Mais avant tout, cela mérite une petite « Introduction »  

Nikola Tesla écrivit les 6 articles pour magazine qui constituent Mes Inventions, en 1919. Il avait alors 63 ans et c’était bien après l’apogée de sa carrière. Toutefois, il bénéficiait toujours d’une grande notoriété publique qui avait de profondes racines : à 31 ans, soit quatre ans après qu’il eut émigré en 1884 d’Europe aux États-Unis, il avait présenté en grandes pompes son système à courant alternatif polyphasé au monde entier – le système électrique qui aujourd’hui est utilisé universellement. *1 (cf. Annexe 1). Le système à courant continu d’Edison, qui lui-même venait à peine d’être inauguré au début des années 1880, fut détrôné au tournant du siècle par le système de Tesla. Les dernières années du XIXe siècle furent pour Tesla sa période la plus féconde. L’inauguration retentissante de l’énorme centrale hydroélectrique polyphasée sur les chutes du Niagara, en 1895, était en soi un gage de célébrité, mais à cette époque déjà il avait entamé ses recherches dans le domaine éblouissant des vibrations électriques et mécaniques de « hautes fréquences ». Tesla étonna ses pairs avec des oscillateurs mécaniques qui vibraient plusieurs milliers de fois par seconde et qui étaient capables de désintégrer de l’acier ; ses oscillateurs électriques, affranchis de l’inertie mécanique, produisaient des courants vibrant encore plus vite (ou alternatifs) qui semblaient pourvus de propriétés magiques. Durant les années 1890, ces courants électriques de hautes fréquences furent très connus sous l’appellation « courants Tesla ».

Lorsque Tesla dévoila ce système électrique polyphasé en 1888, il révolutionna la manière dont l’humanité utilisait l’électricité ; cependant, la découverte stupéfiante des ondes radio, annoncée par Heinrich Hertz la même année, fut bien plus éclatante que la célèbre « bataille » entre Tesla et Edison autour de leurs systèmes à courant alternatif et continu. Avec Hertz, la communication sans fil entrait dans le domaine du possible ; néanmoins, avant que la radio ne devînt une réalité, d’autres découvertes tout aussi renversantes furent réalisées : les électrons, les rayons X et la radioactivité entrèrent très vite dans le vocabulaire. L’ère moderne des changements époustouflants avait réellement commencé ; elle était le résultat de la progression rapide de la population mondiale et de sa maîtrise toujours plus parfaite de l’électricité en tant que source de lumière artificielle. Sa connaissance des courants de hautes fréquences plaça Tesla en tête dans la recherche sur les rayons X, la diathermie, les décharges lumineuses, la robotique et la radio. Ses conférences sur ces thèmes et d’autres eurent un succès retentissant. Ses travaux atteignirent leur apogée en 1899, lorsqu’il fit la démonstration d’un bateau télécommandé très perfectionné à Chicago, et construisit, la même année, un gigantesque transmetteur expérimental sans fil au Colorado. Malheureusement, les théories non orthodoxes de Tesla sur la transmission sans fil (qu’il considérait plus comme un phénomène de conduction de courant par l’air ou la terre et non de libre propagation d’ondes dans l’espace) et son obstination à vouloir transmettre de l’électricité sans fil ainsi que des messages, empêchèrent que ses travaux de pionnier dans le domaine du sans fil fussent reconnus officiellement aux États-Unis pendant de nombreuses années. Ce n’est qu’en 1943 (quelques mois après sa mort) que la Cour Suprême frappa le brevet US sur la radio de Marconi de nullité, en raison des travaux antérieurs de Tesla, Oliver Lodge et John Stone. *2 Cette annulation tardive d’une décision de justice vieille d’un quart de siècle qui favorisait le brevet de Marconi, est exemplaire ; selon l’expression américaine, c’est une manière de fermer la porte de l’étable, après que les chevaux non seulement se furent échappés depuis longtemps, mais furent morts de vieillesse ; en d’autres termes, elle tire un trait sur une affaire périmée et caduque : tous les brevets en cause avaient expiré et leurs détenteurs étaient morts, quant au plaignant, Marconi Wireless Telegraph Company of America, la Société américaine Marconi de télégraphie sans fil, avait été supplantée depuis longtemps par Radio Corporation of America, la Compagnie américaine de Radio, appartenant à l’État. (Le défendeur dans ce procès était le gouvernement US qui s’était emparé de toute la technologie radio durant la Première Guerre Mondiale, sans verser ses royalties à la société Marconi). Dans la mesure où elle fut prise en plein milieu de la Seconde Guerre Mondiale, cette décision fut à peine remarquée, et même la Cour Suprême ne réussit pas à détruire le renom de Marconi, vieux de 30 ans.

La belle carrière en radio de Tesla fut voilée par les nombreux succès de la société Marconi avant même le début du XXe siècle : les transmissions transocéaniques de Marconi en 1901/02 furent une aubaine pour les relations publiques. Il ne fait aucun doute que Marconi s’est grandement inspiré des travaux de Tesla et d’autres ; toutefois, son système était moins ambitieux et moins cher que celui de Tesla. Après 1902, Tesla ne réussit plus à rassembler les capitaux nécessaires pour terminer la construction de son transmetteur géant à Long Island qui avait démarré en 1901, et dont l’archétype était son installation expérimentale au Colorado. Sa situation dans le domaine de la radio était précaire, bien qu’il obtînt des brevets potentiellement lucratifs pour sa technique sans fil ; cependant, les investisseurs et associés lui faisant défaut, il ne put défendre efficacement ses brevets. Avant la guerre, Tesla se consacra principalement au développement d’une turbine sans ailettes, simple mais puissante, dont le succès devait lui permettre de faire revivre son système sans fil ; à la veille de la guerre, l’empereur Guillaume, entre autres, avait été séduit par la turbine de Tesla. Toutefois, le prix de son développement était prohibitif, et les intérêts de l’après-guerre ne correspondaient plus aux attentes de l’avant-guerre. La guerre a également brisé le dernier espoir de Tesla dans sa lutte avec Marconi ; il avait fait appel devant les tribunaux français, dans la mesure où certains experts français pensaient pouvoir détrôner la société Marconi de son monopole. *3

Mes Inventions parut au temps du Traité de Paix de Versailles – Tesla pensait certainement beaucoup à la Ligue des Nations lorsqu’il rédigea le chapitre VI. Il ne réalisa pas combien ce moment qu’il avait choisi pour publier un bilan de sa carrière d’inventeur était opportun, cependant, le temps de sa gloire créative était révolu, bien qu’il continuât de travailler en s’inspirant d’une multitude d’idées emmagasinées dans sa mémoire. Son autobiographie aurait sans aucun doute été mieux accueillie deux décennies avant la guerre, lorsqu’il était à l’apogée de sa créativité ; d’ailleurs son éditeur, P.F. Collier, un homme riche et ami de Tesla, l’avait encouragé dans ce sens, lui disant que cela permettrait à tous les deux de gagner de l’argent ; toutefois, à cette époque, Tesla était bien trop occupé. Il était convaincu qu’il vivrait très longtemps, et il a toujours refusé de gratifier quiconque de son autobiographie, disant qu’il s’en chargerait lorsqu’il aura 125 ans et terminé ses recherches. Il est bien malheureux qu’à la moitié de cet âge le destin ait mit un terme « précoce » à ses travaux, et le fait qu’il ait employé un peu de son temps pour écrire sur lui-même, n’est qu’une piètre consolation.

En 1919, Hugo Gernsback, éditeur du magazine Electrical Experimenter dans lequel fut publié Mes inventions, l’avait imploré, pendant plus de dix ans, d’écrire des articles sur ses travaux ; quelques années plus tard il offrit même un partenariat à Tesla, dans l’espoir de pouvoir faire figurer ce nom célèbre sur la liste des collaborateurs du magazine.4 Gernsback était enthousiaste non seulement parce que lui-même était un de ses admirateurs depuis fort longtemps, mais aussi parce qu’il savait que le nom de Tesla faisait partie de ceux qui pouvaient avoir un effet magique : sa réputation très controversée pouvait faire vendre des magazines. Les articles de Tesla publiés dans l’Electrical Experimenter devinrent très populaires et laissèrent des impressions tellement durables qu’aujourd’hui encore, beaucoup de gens pensent à Gernsback lorsqu’ils entendent ou lisent le nom de Tesla. Toutefois, l’image qu’a laissée Gernsback est plutôt celle d’un éditeur et auteur de science fiction, et l’association avec Tesla, quoique brève, même si elle fut très remarquée, elle a peut-être mal servi la réputation de l’inventeur dans le milieu scientifique. Durant les deux décennies qui ont suivi la publication de Mes Inventions, Tesla passa de plus en plus pour un « inventeur visionnaire sans portefeuille », enclin à faire des déclarations extravagantes à la presse. Cette image publique au crépuscule de sa vie a conduit à déformer gravement la perception que les gens avaient de lui, et c’est pourquoi il est nécessaire de considérer les origines de la réputation de Tesla d’être controversé et de sa relation particulière avec la presse.

II

Tesla a toujours été un visionnaire, et Mes Inventions en atteste clairement. À partir du moment où Tesla eut attiré l’attention du public, il ne manqua pas d’exprimer des prophéties audacieuses et des affirmations ambitieuses ; cependant, comme ses brevets furent très vite considérés comme les plus précieux de l’histoire et qu’il créait de nouvelles inventions à une vitesse phénoménale, ses déclarations, quoique surprenantes, étaient considérées parfaitement crédibles. La vérité était plus étonnante que la fiction dans les années 1890, et Tesla n’était pas le seul à avoir des rêves révolutionnaires. Ce n’est peut-être pas un hasard si les années 1890 furent aussi les années de gloire de la presse à sensation, qui s’en donnait à coeur joie avec les inventeurs en général et avec Tesla en particulier. Ses recherches éblouissantes sur les hautes fréquences et ses démonstrations de magie scientifique devant les millionnaires qu’il fréquentait, ses nombreuses excentricités, son caractère exubérant, sa maîtrise de plusieurs langues et sa connaissance littéraire, sa propension à fantasmer sur les conditions futures avec plus ou moins de complaisance, tout cela lui permit de devenir un favori des éditeurs comme, par exemple, ses amis Hearst et Collier. Cette préférence était loin de faire l’unanimité parmi ses pairs, d’une part parce qu’il était un solitaire (ce que certains d’entre eux ont appris en lisant les histoires extravagantes dans la presse), et d’autre part parce que sa carrière fut associée à celle des « brevets Tesla », après que la Compagnie Westinghouse en acquit la propriété exclusive. De nombreux inventeurs rivaux devinrent amers lorsqu’ils découvrirent que les avancées dans leurs travaux sur le courant alternatif étaient freinées de tous côtés par les avocats de Westinghouse, bien déterminés à poursuivre – d’aucuns dirent à persécuter – quiconque chercherait à empiéter sur les droits des brevets. La Compagnie Westinghouse fut affaiblie dans les années 1890 par les coûts très lourds du développement du système polyphasé, ainsi que par l’économie qui connaissait des hauts et des bas prononcés à cette époque fiévreuse de l’industrialisation américaine. Ce n’est qu’en jouant son atout – les brevets Tesla – pour obtenir un maximum de résultats, que la compagnie put faire échouer les ambitions monopolisatrices de General Electric. La stratégie de Westinghouse fut couronnée de succès : la solidité apparente des brevets (antérieure à leur examen en justice) amena General Electric à accepter une « licence croisée » des brevets avec Westinghouse. General Electric devint le membre principal de ce partenariat ; toutefois, les deux entreprises furent libres de fabriquer une gamme complète de matériels alors que des compétiteurs plus petits furent neutralisés. (Cet arrangement est contraire aux lois antitrusts de Sherman de 1911, cependant, à cette époque, le duopole qui commande toujours le marché aux États-Unis, s’était bien protégé.) Il est difficile de ne pas compatir à la frustration d’inventeurs doués comme William Stanley qui, écrasé au milieu d’une confrontation de sociétés, s’en prit au « cartel des brevets » et injuria le nom de Tesla.

En réalité, Tesla n’avait bien sûr plus grand-chose à voir avec la compagnie Westinghouse après qu’il eut vendu ses brevets. Il travailla alors en tant que conseiller à Pittsburgh pendant un an, et plus tard témoigna devant la cour à sa demande, mais il avait ni le sens des affaires, ni de véritables intérêts pour la commercialisation de ses inventions ; tout ce qu’il cherchait, c’était des subventions illimitées pour pouvoir mener de nouvelles expériences, comme tout inventeur. À une certaine époque, il fallait être assez naïf pour croire que la convention lucrative qui lui allouait des royalties de 2,50 $ par CV , lui apporterait la « fortune de Rockefeller », car en 1896 Tesla devint, tout comme les autres, le jouet du cartel des brevets. General Electric n’en avait que faire d’enrichir des inventeurs indépendants, et posa comme condition préalable à la mise en commun des brevets leur rachat à un prix forfaitaire, ce qui fait que les royalties du système polyphasé, qui valaient des millions sur le papier, furent payées 216 000 $, en une seule fois, lors de la signature. Lorsque, quelques années plus tard, la cour demanda des explications à Tesla sur cette transaction, il répondit qu’il ne savait rien des détails de cette vente, car il s’en remettait toujours à ses associés pour ce type d’affaire !5 Les brevets de poids de Tesla furent source d’une grande animosité ; cependant, Tesla lui-même, un homme qui vivait toujours dans l’abstrait et qui paraissait ne pas savoir gérer son argent, était tout sauf le roi des escrocs. Toutefois, le public a rarement entrevu l’homme véritable. Selon un ami de Tesla, l’écrivain scientifique Kenneth Swezey, Tesla « ne sortait pratiquement jamais de son monde, de ses pensées et travaux qui l’occupaient » : il lui arrivait souvent de dessiner des croquis sur les nappes en attendant d’être servi, ou de mettre soudainement fin à une conversation pour retourner à ses expériences mentales pressantes.6 Le public savait que Tesla aimait dîner dans des restaurants très chics, mais il ne réalisait pas que son obsession de la nourriture et celle de sauver les apparences, l’emprisonnaient dans des habitudes dont il n’arrivait pas à se défaire, quelle que fût sa situation financière : il était courant qu’il empruntât à Pierre pour payer le dîner de Paul, et il était constamment endetté. Parallèlement, le public savait que Tesla menait une vie sociale prestigieuse – et en effet les attentions des riches contribuèrent au début à faire croire à Tesla qu’il était « arrivé » – toutefois, peu de gens savaient que Tesla était un homme complètement dépendant : il tolérait les occupations futiles des nantis, principalement parce qu’il avait besoin de mécènes pour ses projets ambitieux. En fin de compte, le public lut tellement de compliments hyperboliques sur Tesla au début de sa carrière, que sa perception de Nikola Tesla – voire ses perceptions – était perpétuellement déformée : Tesla devint la victime de son image publique, à l’instar de l’acteur doué transformé en star par Hollywood. Les attentes impossibles de l’inventeur, ainsi que celles du public, conduisirent à une « faille de sa crédibilité » lorsque Tesla devint incapable de réduire au silence les critiques avec sa masse coutumière de nouvelles découvertes, et ses rivaux, jadis indignés par ses premiers succès, s’empressèrent d’acclamer la décadence du puissant homme.

Reginald Kapp, dont le père, Gisbert, fut l’ami et pair de Tesla, dit un jour que « Tesla représente un cas intéressant d’un homme à la personnalité susceptible à la fois de lui faire faire des exploits intellectuels et de leur poser des limites »7, un paradoxe commun chez les inventeurs. Ses convictions passionnées qui fascinaient les millionnaires, son obstination qui était en dehors de la sagesse conventionnelle et qui fit de Tesla non seulement un bon mais un grand inventeur, et son optimisme implacable qui lui permettait de rebondir dans les situations les plus désespérantes, l’empêchèrent néanmoins de reconnaître ses propres erreurs, et le conduisirent finalement à s’investir précisément dans les entreprises les plus périlleuses et où il était donc le plus condamné à échouer. Tesla affichait toujours une confiance en soi excessive, exaspérant des inventeurs moins assurés, qui ne se doutaient probablement pas que ce rôle l’obligeait à toujours demander plus de lui-même, à mesure que la chance cessait de lui sourire. Tesla avait un besoin pressant de reconnaissance et Mes Inventions nous montre que celui-ci a ses racines dans son enfance. Il était paradoxalement capable de déplorer sa couverture de presse exagérée un jour, pour nourrir les journalistes le lendemain de prédictions renversantes et de promesses. La presse scientifique, bien qu’hésitant à rejeter fermement les affirmations de Tesla à cause de son extraordinaire réputation, lui réclamait de la copie plus concrète. Toutefois, la presse populaire était plus indulgente : Tesla, le visionnaire controversé faisait vendre des journaux et des magazines au même rythme que l’avait permis Tesla, le génie scientifique.

III

En juin 1900, lorsqu’il publia « Le problème de l’intensification de l’énergie humaine »8, le vent tourna pour Tesla dans ses relations avec la presse. Il retourna à New York en 1900, après qu’il eut épuisé tous ses fonds dans ses recherches en radio au Colorado. Dans l’espoir de s’attirer de nouveaux créanciers pour son « Système mondial » de transmission électrique et de communication sans fil, il s’arrangea pour que Robert Johnson, éditeur du magazine Century, publie un très long article sur ses derniers travaux. Johnson, au cours des années 1890, avait contribué à faire connaître Tesla à de richissimes investisseurs, dont la plupart étaient prédisposés à admirer l’inventeur, parce que les « brevets Tesla » faisaient autorité en technologie du courant alternatif. Avec cet article dans le Century, Tesla venait de décider volontairement de se servir du pouvoir de la presse pour se faire de l’argent ; c’est pourquoi il étoffa l’article de photos de décharges électriques spectaculaires qui suscitent toujours l’étonnement, même si l’on sait que ce sont des clichés instantanés, représentant de nombreuses décharges différentes. L’article eut pour Tesla le succès escompté : J. P. Morgan fut impressionné au point d’investir 150 000 $ dans son système sans fil. Toutefois, « Le problème de l’intensification de l’énergie humaine » souleva également une vive controverse. Bien que Robert Johnson annonçât qu’il s’agissait d’un « article documentaire et non métaphysique »9, Tesla ne donna que très peu de descriptions concrètes de son système radio ; par contre, il fit une large place à son vaste projet de réformer le monde avec des moyens technologiques consommant peu d’énergie. Tesla s’amusait à pousser ses théories mécanistes de la vie à l’extrême de leur logique : non seulement chaque être humain est un automate, mais l’humanité, dans sa globalité, obéit aux lois de la physique, au même titre que les molécules de gaz obéissent aux « lois des gaz ». (Au début de la Première Guerre Mondiale, Tesla avait prédit avec une précision saisissante la durée de la guerre, par extrapolation des guerres antérieures, à partir de ses théories.10). Les efforts de Tesla pour deviner le futur à partir d’une synthèse audacieuse et poétique de l’histoire, de la philosophie et de la science, connurent le même sort que ceux de son quasi-contemporain, l’historien libre penseur Henry Adams (petit-fils de John Quincy Adams).11 Les personnes terre-à-terre étiquetèrent les deux hommes au mieux d’excentriques et, au pire, d’infidèles aux règles de leur profession. Pourtant aujourd’hui, le monde vit au rythme des pulsations d’une force et d’une intelligence électriques, « comme un organisme vivant », à peu près de la même manière que Tesla l’avait prédit avec son « Système mondial ». Selon Adams, la technologie va conduire à la destruction, tandis que pour Tesla, elle va permettre de sauver l’humanité ; l’opinion est toujours divisée et se demande laquelle des deux visions est la plus plausible ; toutefois, les tentatives ambitieuses et interdisciplinaires de lire l’avenir ne sont plus dites des comportements d’amateurs : le rythme des développements technologiques et sociaux est devenu tellement rapide, que la pensée futuriste pourrait bien être notre seul espoir de pouvoir le suivre.

Tesla n’est pas entré inconsciemment dans la controverse sur l’ »Énergie Humaine » ; sa correspondance montre qu’il s’attendait que ses idées futuristes et son « Système mondial » soient critiqués. L’enjeu était de taille. Comme l’a fait remarquer le biographe de Marconi, Orrin Dunlap, Tesla aurait pu devenir, aux yeux du public, » le père de la radio », à la place de Marconi.12 Tesla jouait sa réputation, tout comme le fit un jour Edison lorsqu’il clama haut et fort le succès de son système d’éclairage, avant même qu’il l’eût testé dans son laboratoire. Des affirmations exagérées sont souvent nécessaires à l’esprit d’entreprise ; elles attirent des critiques tout comme des investisseurs. Tout comme Edison et Marconi, Tesla avait une confiance totale dans son nouveau système, bien qu’il ne pût pas encore le tester ; toutefois, contrairement à eux, il n’avait pas l’étoffe d’un entrepreneur. Marconi savait qu’il était dans la course pour le perfectionnement de la radio, et il basait chacune de ses actions sur leur valeur publicitaire. Par contraste, Tesla pensait qu’un beau matin il dévoilerait son « Système mondial » complet, et qu’alors il aurait vaincu tous ses adversaires qui seraient forcés de battre en retraite. Le succès de son système polyphasé fut rapide et absolu ; il sut s’attirer facilement du capital-risque de ses relations fortunées, et il savait comment surpasser Marconi. Marconi, bien sûr, fut assez intelligent pour s’entourer de gens talentueux ; cependant, c’est son ambition démesurée qui, finalement, conduisit Tesla à sa perte. Le seul but de Marconi était la communication sans fil, tandis que celui de Tesla (caché à J. P. Morgan qui a dû regarder les photos de l’article dans le Century sans lire le texte) était d’électrifier la terre entière sans fil, permettant immédiatement au hameau le plus isolé de la planète de profiter de tous les avantages de l’ère de l’électricité et de s’en servir gratuitement ! Tesla était tellement absorbé par son but utopique, qu’il ne fit pas grand chose pour faire connaître au public son bateau télécommandé qui, en 1898, était de loin en avance sur tous les appareils de ses concurrents en radio et robotique.

Quoi que l’on pense de la faisabilité du projet de Tesla de ‘perturber rythmiquement l’état électrique’ de la terre pour que l’électricité soit disponible en tout point du globe, il est dommage qu’il ne pût pas le tester intégralement, alors qu’il était arrivé à deux doigts d’achever la construction de son énorme transmetteur à Long Island. Tesla ne s’est jamais entièrement remis d’avoir dû voir son « enfant » préféré, souffrir de longues privations financières. Très déprimé dans un premier temps, il se remit en affichant son positivisme d’antan et reprit ses inventions ; toutefois, il n’a jamais abandonné l’espoir de faire revivre son plus grand projet. Étant donné que Tesla a ses racines au milieu du XIXe siècle, sa fixation sur les occasions manquées dans le passé, qui l’ont tant empêché d’accepter et d’être reconnu par la science du XXe siècle, n’est pas tellement surprenante ; peu de gens sont avant-gardistes d’un siècle à l’autre. Mes Inventions montrent que Tesla était toujours prêt, à 63 ans, de rire de ses ambitions pompeuses ; cependant, à la fin de sa vie, ses prédilections au rêve, son faible pour la presse et son ardent désir de reconstruire des triomphes passés, avaient laminé cette perspective. Pendant les dernières années de sa vie, Tesla fit des annonces fracassantes de moteurs à mouvement perpétuel, d’armes idéales qui, apparemment, existaient seulement dans son imagination et dont il est par conséquent difficile de juger la maniabilité. Peut-être pensait-il pouvoir se servir de la presse pour galvaniser le public comme il l’avait déjà fait avec le magazine Century ; toutefois, n’ayant jamais compris que les publicitaires amateurs courent des dangers en essayant de jouer avec la presse, il ne réussit qu’à faire de son image une curiosité de la presse, un vestige original du XIXe siècle déjà révolu. Finalement, il s’instaura entre Tesla et la presse une sorte de rituel annuel familier, où l’inventeur invitait des journalistes à un dîner d’anniversaire plantureux, qu’il pouvait difficilement se permettre, avant de les régaler de projets encore plus visionnaires que ceux de l’année précédente. Tesla a survécu à la plupart de ses contemporains et tout comme ce fut le cas pour d’autres grands inventeurs, la vieillesse amplifia son obstination qui, dans sa jeunesse, lui avait permis de résister au scepticisme universel et de rejeter sa sagesse conventionnelle.

IV

Il faut rechercher les origines de la créativité de Tesla dans sa jeunesse, bien que ses admirateurs les plus ardents tout comme ses détracteurs les plus féroces, aient tendance à se concentrer sur les débordements de son imagination dans sa vieillesse. (Ses détracteurs les prennent pour les fantaisies d’un rêveur désespéré, tandis que ses admirateurs les considèrent comme autant d’inspirations d’un prophète infaillible.) Heureusement, Tesla, dans Mes Inventions, met un accent tout particulier sur ses expériences de jeunesse, et souligne qu’elles furent déterminantes pour toutes celles qui allaient suivre ; son témoignage unique et fascinant a été une source importante pour tous les biographes de Tesla. Toutefois, dans Mes Inventions, il concentre surtout son attention sur sa vie intérieure, et les lecteurs doivent connaître quelque peu le contexte historique et géographique dans lequel a grandi Tesla. Il est né en Croatie de parents serbes, fit ses études dans des écoles croates, autrichiennes et tchèques, et trouva son premier poste d’ingénieur en Hongrie. Plusieurs pays ont fortement revendiqué ses origines. Licko, sa province natale en Croatie, fit longtemps partie de la Frontière militaire de l’Empire autrichien, une zone militarisée qui s’étendait sur plusieurs milliers de kilomètres le long de la frontière avec l’empire turc (ottoman) vers le sud et l’est. La majorité des résidents de cette zone étaient des Slaves du sud – des Serbes, des Croates, des Slovènes – et pratiquement tous les hommes étaient des soldats professionnels, susceptibles d’être envoyés se battre dans des guerres lointaines. La Frontière était censée être autonome ; néanmoins, du fait que les hommes avaient de nombreuses obligations militaires même en temps de paix, l’agriculture et l’élevage étaient du ressort des femmes et des enfants. Licko, une région montagneuse et stérile où la famine rôdait chaque jour, (elle est encore de nos jours une des parties les plus pauvres de la Croatie) comptait quelques uns des hommes et des femmes les plus solides et les plus ingénieux de toute la Frontière.

1. Carte moderne du pays natal de Tesla. Lorsque Tesla était jeune, l’Austro-Hongrie contrôlait la Croatie et les régions au nord du fleuve Sava, tandis que la Turquie contrôlait la Bosnie et les régions du sud. Une large bande de la Croatie était incluse dans la Frontière militaire autrichienne, qui commençait au sud de Gospic sur la côte montagneuse de l’Adriatique et qui montait vers le nord puis vers l’est, le long de la frontière entre la Croatie et la Bosnie.

À la naissance de Tesla, la Frontière existait depuis quelques siècles, mais le développement dans l’art de mener la guerre, ainsi que le déclin de la puissance turque, finirent par la rendre caduque. La zone fut rendue à l’administration civile lorsque Tesla eut l’âge de faire son service ; par conséquent, les obligations militaires de Tesla (dont il ne parle jamais dans Mes Inventions) passèrent de 64 ans à tout juste 3 ans ; toutefois, il échappa à tout service militaire en s’inscrivant dans une école technique. Tesla avait aussi de la chance par d’autres côtés : son père était un pasteur orthodoxe serbe et un homme érudit (les deux n’allaient pas forcément de pair à l’époque), sa mère était issue d’une famille noble du clergé (orthodoxe serbe) et de nombreux membres de la famille étaient des prêtres ou des officiers militaires influents. En outre, la Frontière, qui longtemps ne fut qu’une zone militaire autrichienne, avait vu son horizon s’élargir amplement par la brève occupation de Napoléon du temps du grand-père de Tesla. L’Europe s’était épanouie au fil des siècles après la fin des invasions turques ; toutefois, la Frontière, piégée entre l’est et l’ouest, était restée l’otage du passé jusqu’à l’arrivée de l’armée et des idées modernes de la France napoléonienne. Bien que Tesla lui-même naquît à une période de répression faisant suite aux grandes révolutions européennes du milieu du siècle, la vague des changements était irrépressible et Tesla en profita pour s’enfuir dans un monde plus moderne. Dans Mes Inventions, Tesla fit à peine allusion aux anciennes traditions qu’il avait laissées si loin derrière lui. Il s’était imprégné de la littérature orale héroïque, utilisée par les Slaves du sud pour commémorer leurs éternelles batailles contre les invasions islamistes ; il grandit dans une atmosphère géopolitique des plus complexes du monde, due à des milliers d’années de guerre, de migrations, d’édits impériaux, influant sur une multitude de cultures, races et religions différentes. Beaucoup de ces tensions existent encore actuellement, qu’elles soient catholiques, orthodoxes ou musulmanes, allemandes, hongroises ou slaves, serbes, croates ou albanaises : chaque groupe doit coexister avec les autres, mais il est freiné par la mémoire des conflits anciens et par son besoin de conserver son identité culturelle. Comme toujours, les Balkans sont perchés entre des empires rivaux (bien que leurs noms aient changé) et l’islam, une fois de plus, projette une grande ombre sur l’Europe. Ces influences qui n’épargnèrent pas Tesla – bien qu’il les ignore dans Mes Inventions – sont malheureusement beaucoup trop complexes pour être développées ici ; toutefois, elles mériteraient d’être analysées par ceux qui désirent mieux comprendre le monde de Tesla.

Finalement, le lecteur doit être prévenu qu’il aura une image incomplète, non seulement de l’environnement de Tesla, mais aussi de ses expériences de jeunesse, qu’il reconnaît avoir été si importantes, du fait que Tesla porte plus d’attention à sa vie intérieure. Dans leurs autobiographies, les auteurs omettent de parler des quelques moments les plus importants de leur vie – c’est à croire qu’ils se sont donné le mot -, des expériences dont ils ne se souviennent pas ou qu’il préfèrent tout simplement oublier. Ceux qui veulent sérieusement étudier la vie de Tesla doivent impérativement lire Mes Inventions avec beaucoup d’attention, et s’ils pensent qu’il y a des oublis ou des incohérences, ils devront se mettre à la recherche d’autres sources d’information. Des auteurs européens ont fait un travail de détective perspicace en ce qui concerne la jeunesse de Tesla, contrairement aux biographes américains qui ont été plus fascinés par sa période américaine prestigieuse que par ses années de formation difficiles, et qui se sont tous contentés de faire des résumés de Mes Inventions manquant d’imagination. Le point de vue personnel sur la jeunesse de Tesla de l’auteur de sa biographie And In Creating Live, ne va pas être analysé ici. Tesla mérite de raconter sa propre histoire et aux lecteurs revient le droit de se forger leur propre opinion, avant de se lancer dans des interprétations.

V

Malheureusement, il est difficile, voire impossible, pour les lecteurs qui connaissent déjà soit la biographie de Tesla écrite en 1944 par John O’Neill, Prodigal Genius, soit d’autres récits biographiques ultérieurs inspirés de celui-ci, d’aborder l’autobiographie de Tesla sans idées préconçues. O’Neill était un admirateur de Tesla et il avait l’avantage de disposer de bonnes sources (dont le neveu de Tesla, Sava Kosanovith) ; toutefois, son livre est en grande partie responsable du mythe qui entoure aujourd’hui le nom de Tesla. Prodigal Genius est un mélange de vérité et de fiction, avec peu de notes en bas de page, et sans bibliographie pour aider le lecteur à distinguer le vrai du faux*1. Tout livre ou article qui cite O’Neill comme référence doit être abordé avec le plus grand discernement ; par ailleurs, le lecteur de Mes Inventions devra accorder une attention toute particulière aux passages qui pourraient paraître troublants ou surprenants par rapport à ce qu’il savait déjà. La version des faits d’O’Neill qui est tellement imprégnée de ce que les gens pensent savoir de Tesla, pourrait être qualifiée d’ingérence spontanée. Un excellent exemple d’un mythe qui, une fois généré se perpétue à l’infini, est l’histoire de la « prédiction » de Tesla de la mort de sa mère, qui est racontée dans Prodigal Genius et qui a été reprise dans toutes les biographies américaines qui allaient suivre.13 O’Neill était un fervent spiritualiste qui était convaincu que Tesla avait des pouvoirs psychiques, bien que ce dernier ait lui-même écrit dans Mes Inventions qu’il n’a eu qu’une seule expérience qu’il a crue pendant un certain temps relever du « surnaturel ». Il eut, à l’époque de sa mort, la vision de sa mère sur un nuage entourée de nombreuses figures angéliques. Tesla était alors lui-même cloué au lit (non loin de sa mère), terrassé par la pression de ses conférences en Europe et son retour précipité « sans une heure de repos » ; finalement, il resta auprès de sa mère pendant les dernières semaines de sa vie. Quelque temps après sa mort, après avoir retrouvé son équilibre, Tesla s’expliqua cette vision rationnellement, mais apparemment O’Neill n’a jamais accepté cette explication. Après la mort de Tesla, lorsque celui-ci ne pouvait plus se défendre, O’Neill inventa un autre épisode surnaturel – l’histoire de la « prédiction » – et en fit l’élément central pour expliquer les dons psychiques de Tesla.

De nombreuses erreurs dans Prodigal Genius sont imputables à la précipitation d’O’Neill à imprimer son livre – sa santé était défaillante et pourtant il était déterminé à publier la première biographie américaine sur Tesla. Toutefois, pour cette histoire de « prédiction », il réécrit un extrait de Mes Inventions pour faire croire que Tesla avait prédit la mort de sa mère et les événements s’y rapportant. Tesla, en fait, avait seulement décrit une « vision ultérieure », qu’il eut au climax d’une amnésie, quelque temps après la mort de sa mère, en 1892. (Il dit, dans un premier temps, que cet incident est arrivé suite à des problèmes rencontrés avec son transmetteur relié à la terre, alors que plus loin il dit n’avoir commencé ses recherches en radio qu’en 1893.*2) Le récit de Tesla est très clair pour celui qui n’a pas déjà lu la version d’O’Neill : Tesla explique qu’il a tout oublié de son existence, sauf sa prime jeunesse, et que peu à peu, il a retrouvé la mémoire. Finalement, le climax de la singulière dépression nerveuse de Tesla fut le même que le premier : Tesla ressentit « une douleur et un désarroi immenses » en revivant la mort de sa mère pour la seconde fois ! O’Neill reprend mot à mot la description du traumatisme de Tesla, mais dissimule ses références*3 et supprime la seule phrase qui situe la mort de sa mère dans le passé, et non dans le futur : « Je me souviens de mon long voyage du retour, sans pouvoir prendre une seule heure de repos, et de sa mort après des semaines d’agonie ! » (O’Neill a résumé poétiquement, en une seule soirée, les six semaines entre le retour de Tesla en février, et la mort de sa mère en avril !14) Tant d’écrivains ont aujourd’hui repris la version d’O’Neill et d’autres versions de cette histoire de « prédiction », que le récit fascinant et révélateur de l’amnésie de Tesla a été complètement noyé dans un océan de spéculation mystique.

Dans Mes Inventions, Tesla fait part de son exaspération d’avoir été rallié à la cause des passionnés du surnaturel. Il se montrait en général très sceptique par rapport aux phénomènes psychiques, bien qu’il fût exposé dans son enfance à la superstition endémique à Licko, et qu’il admirât, une fois adulte, le chimiste et physicien anglais, William Crookes, qui faisait parallèlement des recherches en métapsychologie. Toutes les mésaventures de Tesla avec les journalistes (et avec ses biographes après sa mort) et le malheureux fait de l’associer avec le surnaturel avaient terni la réputation de Tesla vers la moitié du XXe siècle. Heureusement que, par ailleurs, les efforts inlassables de feu Kenneth Swezey et d’autres admirateurs de Tesla, ont réussi à attribuer à son nom le respect qu’il inspirait jadis.15 En 1956, l’année du centenaire de la naissance de Tesla, l’unité de densité du flux magnétique dans le Système de mesures International (mètre/kilogramme/seconde) fut nommée en son honneur. L’institution américaine des ingénieurs le compte aujourd’hui parmi ses plus brillants anciens élèves, un honneur considérable pour un homme qui n’est pas né sur le sol américain. Il est à espérer que cette réédition de l’autobiographie de Tesla pourra, en ces temps qui marquent un nouvel intérêt pour sa carrière, aider à dissiper certaines idées fausses qui subsistent toujours et qui font qu’aujourd’hui encore Tesla est un sujet pour la presse à sensation et un objet d’adoration. Tesla et son public méritent, tous les deux, mieux que cela.

*1 O’Neill a rédigé une bibliographie partiale qui ne fut jamais publiée. Il en existe une copie dans les dossiers de Swezey au Smithsonian (voir note 4).

*2 : Les conférences et la correspondance de Tesla suggèrent que la technologie sans fil le préoccupait mentalement depuis 1892, mais ne devint un sujet de recherches qu’après la mort de sa mère. Dans une lettre datée du 17 décembre 1934, adressée à George Viereck, relevée (avec des citations choisies) dans la collection Tesla de la New York Public Library, dit clairement que la dépression de Tesla n’apparut « qu’après le développement de mon système de transmission d’énergie sans fil ».

*3 : O’Neill cite en référence un « manuscrit non publié », probablement pour échapper aux droits d’auteur. Si cette supercherie a marché, comme beaucoup d’autres dans Prodigal Genius, c’est parce que la maison d’édition de Hugo Gernsback, détenteur des droits d’auteur, avait passé aux mains d’un nouveau propriétaire en 1929. Gernsback, un grand admirateur de Tesla qui avait certainement lu Prodigal Genius, a dû être conscient de cette violation du droit d’auteur, mais a laissé faire en l’occurrence, n’ayant plus d’intérêt financier.

NOTES

1. Nikola Tesla, » Un nouveau système de moteurs et de transformateurs à courant alternatif », Mémoires de l’Institut Américain des Ingénieurs en Électrotechnique, Vol. 5, pages 308-324, Juillet 1888.

2. Procès verbaux des États-Unis, Jugements de la Cour Suprême, Vo. 320 (Session d’octobre 1942) ; Société américaine Marconi de télégraphie sans fil contre les États-Unis, pages 1-80.

3. Émile Girardeau, « Pourquoi, Nikola Tesla, Créateur de la Radio-Électricité, a-t-il été longtemps méconnu ? », paru originellement à Belgrade en 1938, réimprimé dans Hommage à Nikola Tesla, Belgrade 1961.

4. Lettre du 25 mai 1929 de Hugo Gernsback à Tesla, Musée Tesla, Belgrade. Extrait de la collection de Kenneth Swezey, Institut Smithsonian.

5. Lettre du 15 avril 1956 de Kenneth Swezey à Royal Lee, Institut Smithsonian. 6. Alexander Nenadovic, » Le centenaire de la naissance de Tesla », Politika, Belgrade, 8 juillet 1956, page 680 (traduction du serbo-croate)

7. Lettre du 2 septembre 1958 de Reginald Kapp à Kenneth Swezey, Institut Smithsonian.

8. Nikola Tesla, « Le problème de l’intensification de l’énergie humaine », Magazine Century, Juin 1900, pages 175-211.

9. Lettre, sur microfilm, du 6 mars 1900 de Robert Johnson à Nikola Tesla, Bibliothèque du Congrès (l’original est au Musée Tesla).

10. Nikola Tesla, » La science et les découvertes sont les deux puissances qui vont conduire à l’extinction des guerres », NewYork Sun du 20 décembre 1914. 11. Henry Adams, « Une théorie dynamique de l’histoire » dans The Education of Henry Adams, New York, 1918, et « La Règle des Phases appliquée à l’Histoire » dans The Degradation of the Democratic Dogma, New York, 1919.

12. Orrin E. Dunlap Jr., Marconi, l’Homme et son Système radio, New York,, 1937, page 33.

13. John O’Neill, Prodigal Genius, New York, 1944, pages 264-265. 14. Id. page 101.

15. Kenneth Swezey, « Nikola Tesla », Science du 16 mai 1958, pages 1147-1158.

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