Le Blog de Lazare

Suite à un accord entre les trois forces majoritaires du Bundestag – Parti social-démocrate, Verts et Parti libéral-démocrate – sur la loi budgétaire de l’année prochaine, l’Allemagne va réduire de moitié son aide à l’Ukraine en 2025. Derrière les États-Unis, l’Allemagne est le deuxième plus gros contributeur avec près de 34 milliards d’euros – 8 milliards pour l’année 2024 – dépensés pour soutenir Kiev depuis le début de la guerre.

Ce lâchage, prévu avant le coup de poker de Koursk, tombe très mal pour Kiev. L’aventure décidée en catimini par le duo infernal Zelensky-Syrsky mobilise des moyens humains et matériels qui font cruellement défaut à l’armée ukrainienne sur le front stratégique du Donbass où elle continue de reculer face aux troupes russes.

Guillaume Lasconjarias, historien militaire et professeur associé à l’université Paris-Sorbonne, interrogé par 20 Minutes, exprime ses doutes sur la pertinence de l’initiative de Kiev :

« Cette manœuvre a surpris les commentateurs, les Ukrainiens eux-mêmes, et les Russes. Et d’une manière générale elle interpelle beaucoup les chancelleries occidentales qui s’interrogent sur son objectif. Cet effet de surprise vise à démontrer la capacité de sursaut, de résistance de l’Ukraine, ce qui est d’autant plus important que l’on a des doutes sur l’état de l’armée ukrainienne… »

Jean de Gliniasty, directeur de recherches à l’Iris (Institut de relations internationales et stratégiques) et ancien ambassadeur à Moscou, va plus loin :

« Il s’agit d’un coup de poker de la part de Zelensky, alors que le temps presse pour l’Ukraine qui est en position de faiblesse à Pokrovsk et dans le Donbass. Le président ukrainien souhaite que les Russes dégarnissent le front de Pokrovsk et que la pression russe s’amenuise dans le Donbass, qui reste le vrai front stratégique pour le moment, c’est donc un coup de poker dans le sens où si les Ukrainiens réussissent à sauver Pokrovsk, c’est gagné, s’ils ne réussissent pas, ça ne sert pas à grand-chose. Or Poutine ne baisse pas sa garde à Pokrovsk, et il continue sa poussée dans le Donbass, donc pour le moment, sur ce point, c’est raté. »

Contrairement à l’Ukraine, la Russie a le temps, l’espace et le nombre pour elle. Le signal envoyé par l’Allemagne à l’ensemble des alliés de Zelensky est délétère pour ce dernier. Trump, dont le retour à la Maison-Blanche est probable, a pour sa part promis de régler l’affaire « en 24 heures ». On imagine par quel moyen : plus un kopeck pour la mafia kiévienne. Il faut dire que, pour les bailleurs du régime, la plaisanterie a sans doute assez duré. L’Occident, dépassé par les BRICS+ début 2024, n’a plus les moyens d’entretenir sa danseuse des bords du Dniepr...

Pour plagier Clausewitz : « Les négociations de paix ne sont que la simple continuation de la guerre par d’autres moyens. »

Henri Dubost