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24 août 2025 7 24 /08 /août /2025 11:11
Pour une Europe des nations souveraines, non vassales des États-Unis (2)

L’Europe n’a besoin de l’Amérique ni comme fédérateur extérieur, ni comme tuteur

L’erreur, selon Philippe de Villiers, a été avec Jean Monnet, agent mondialiste et fédéraliste de l’Amérique, et par le vote au forceps du traité de Maastricht, de vouloir faire les États-Unis d’Europe, alors qu’on a en réalité cherché à abolir les nations, sans avoir réalisé qu’il était impossible de créer une nouvelle nation européenne ; tout cela avec la bénédiction des États-Unis, afin d’accroître leur tutelle à Bruxelles. La construction européenne de l’UE s’apparente donc, de plus en plus, à une déconstruction de la souveraineté des nations, le vide étant comblé par les États-Unis et une idéologie bien-pensante décadente. L’Europe doit donc se libérer de la tutelle américaine et se constituer en pôle de puissance autonome.

L’Amérique n’est pas l’ennemi mortel haineux et héréditaire de l’Europe, mais un adversaire hypocrite, un rival technologique, économique, militaire, culturel, linguistique. L’Europe doit donc se rapprocher de la Russie tout en gardant de bonnes relations avec les États-Unis, pays de civilisation chrétienne, avec de nombreuses valeurs communes et un système économique comparable.
Mais l’Europe a tort de se soumettre à la puissance états-unienne, de moins en moins européenne par sa population, qui ne se préoccupe en aucune façon des intérêts du Vieux continent, cherchant même à l’affaiblir, ce qui est le cas avec la guerre en Ukraine. Les États-Unis souhaitant garder leur leadership dans un monde qui ne l’accepte plus, peuvent se lancer dans des conflits armés qui ne concernent pas l’Europe. Il y a donc une divergence stratégique Europe/États-Unis d’autant plus que les États-Unis considèrent l’Europe comme une dépendance de leur Empire.

L’Europe se trouve ainsi prise en étau entre deux civilisations qui l’étreignent et l’asservissent, l’Amérique d’un côté et le tandem immigration non européenne-islam de l’autre, avec en prime l’idéologie du droit-de-l’hommisme, la bien-pensance climatique et la pensée unique. L’Europe n’est plus qu’une zone de libre-échange sous commandement américain de l’OTAN
De Gaulle prophétisait ainsi le devenir technocratique de l’UE : « Quelle Europe ? Il faut qu’elle soit vraiment européenne. Si elle n’est pas l’Europe des peuples, si elle est confiée à quelques organismes technocratiques plus ou moins intégrés, elle sera une histoire pour professionnels, limitée et sans avenir. Et ce sont les Américains qui en profiteront pour imposer leur hégémonie ». Le Général définissait ainsi l’Europe à l’anglaise : « Ce que veulent les Anglo-Saxons, c’est une Europe sans rivages, une Europe qui n’aurait plus l’ambition d’être elle-même. L’Europe sans frontières. L’Europe des multinationales. L’Europe à l’anglaise, c’est en réalité l’Europe des Américains. Une Europe où chaque pays européen, à commencer par le nôtre, perdrait son âme. »
Pour Roland Dumas, centenaire, ministre des Affaires étrangères de Mitterrand, « notre grande erreur a été de faire l’Europe », ce qui nous a conduits à la soumission aux Allemands, eux-mêmes vendus aux intérêts américains, et à la soumission aux États-Unis qui cherchent à nous affaiblir. La création de l’UE, selon Roland Dumas, a été une immense erreur.

L’Europe des nations : une coalition de nations souveraines

Comme le remarque Henri Guaino, l’Europe ne peut être qu’une coalition d’États-nations ayant une claire conscience de leurs intérêts communs. Ce qui veut dire confier moins de pouvoir à la règle juridique et rendre du pouvoir aux États-nations ». Car la souveraineté, au fond, pour un individu, comme pour une nation, c’est de pouvoir dire non quand on juge que l’essentiel est en jeu. Et le pouvoir de dire non ne se divise pas, de sorte qu’il ne saurait y avoir en même temps et une souveraineté nationale et une souveraineté européenne. »
Il faut donc essayer de nouer des actions politiques nationales à une perspective européenne qui soit politique et non plus morale et idéologique. La seule institution de l’UE qu’il faut prendre au sérieux, c’est le Conseil européen car il représente les peuples. Selon Pierre Manent : « Ou bien la classe politique européenne, redoublant d’un zèle fatal, continue sur la voie empruntée depuis Maastricht, et alors l’Europe et ses nations courent à leur perte, non pas dans un demi-siècle, mais demain ; ou bien les nations reprennent la main et s’engagent dans une vraie négociation politique sur les différents paramètres de la situation : l’économie, l’immigration, la défense ».

Pour une Europe des nations avec de nombreux projets communs entre nations souveraines

L’Europe des coopérations concrètes entre nations souveraines doit s’émanciper de l’Europe technocratique des principes désincarnés imposés par les institutions hors sol de l’UE.
Comme le recommande Bruno Retailleau, lançons des grands projets pour les Européens : créons une alliance européenne de défense ; mettons en place un bouclier sécuritaire et humanitaire en Méditerranée pour faire face à la crise migratoire ; forgeons de nouveaux champions européens sur le numérique, les batteries, l’avion de combat du futur, le char de combat du futur, ou la santé ; mettons en place de nouvelles coopérations renforcées entre États, librement consenties, pour faire rayonner la civilisation européenne. Une puissance ne se juge pas à ses institutions, mais à ses ambitions.

Les coopérations renforcées permettent de régler des difficultés à un petit nombre, au lieu d’embarquer les vingt-sept dans d’interminables discussions souvent vaines. Ce fut le cas sur le dossier des divorces de binationaux ou des brevets européens. Il faut passer outre l’objection défaitiste comme quoi il est difficile de gérer un trop grand nombre de coopérations renforcées, si l’on garde des institutions communes. Rien ne doit empêcher un petit nombre de pays de se rencontrer dans un lieu déterminé, à une date fixée d’avance, pour résoudre un problème d’une façon pragmatique ou pour envisager un projet d’avenir.

Les nations qui se liquéfient dans l’UE doivent donc au contraire réarmer moralement, militairement, et économiquement, cesser de se repentir, assumer l’histoire, pour mieux contribuer à des projets européens communs d’avenir, nécessaires à l’édification d’une véritable puissance européenne. Dans ces conditions, le nationalisme, ce n’est plus la guerre, mais la prise de conscience par chaque pays qu’il s’agit bien au contraire de collaborer avec les autres pays européens afin de pouvoir vivre, survivre, rayonner dans le monde du XXIe siècle, malgré la petitesse des nations européennes face à des États continentaux.
Si les peuples européens restent désunis au XXIe siècle, ils connaîtront le sort des cités grecques face à l’Empire romain, pris en étau, entre le sentiment d’une mort prochaine : « L’Europe se fera au bord du cercueil », selon Nietzsche, et le désir de survivre : « La France est ma patrie, l’Europe est mon avenir », selon François Mitterrand.

Marc Rousset – « Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie » – Préface de Piotr Tolstoï – 370p – Librinova – 2024

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