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6 août 2025 3 06 /08 /août /2025 11:26
Deux interprétations risquées de la vérité biblique
Dans la compréhension des textes bibliques, on retrouve souvent des interprétations inappropriées dans les messages publics, et en voici deux qui méritent réflexion en raison de leurs conséquences.
  1. Confondre les recommandations privées avec des exigences collectives
  2. Faire la confusion entre la fraternité humaine universelle et la fraternité dans la relation à Dieu

1 Lorsque Jésus demande de respecter son frère et d’être capable de lui pardonner, il considère les relations interpersonnelles entre coreligionnaires, au sein du judaïsme, puis dans les communautés issues de son mouvement spirituel (christianisme). Le fait de « tendre l’autre joue » est une invitation bienveillante à sortir de l’engrenage conflictuel entre deux personnes. Mais il ne s’agit aucunement de faire baisser la garde devant une agression collective organisée par tout un groupe hostile ou une armée conquérante.

De manière générale, Jésus est réaliste face aux ambiguïtés humaines, et il demande de rendre à César ce qui est à César et surtout de ne pas oublier de rendre à Dieu ce qui est à Dieu. Or, s’il faut réagir à une attaque violente qui mettrait en danger la survie de la communauté, on peut comprendre que la capacité du pardon individuel ne s’applique plus et que par conséquent il est légitime de se défendre avec les moyens appropriés. Permettre au peuple de se défendre n’est pas un droit, mais un devoir, et toute la tradition biblique le démontre dans les étapes de l’histoire sainte.

2 De nombreux documents officiels catholiques et protestants font référence à la « fraternité » pour exhorter à juste titre à des changements de comportements plus altruistes. Mais là encore, il y a souvent confusion, car il y a deux niveaux de fraternité qui ne sont pas interchangeables.

Ainsi, les commentaires idéologiques de l’encyclique « Fratelli tutti » du pape François laissent penser que la fraternité en humanité est équivalente à la fraternité dans la foi, ce qui est loin d’être le cas. Tous les hommes sont frères en humanité, dans une égale dignité. Mais tous les hommes ne sont pas frères dans l’adhésion à l’alliance avec le Dieu d’Israël incarné dans l’engagement personnel de Jésus. Affirmer « nos frères musulmans », ou « nos frères animistes », sans préciser qu’il s’agit de fraternité humaine et non de fraternité spirituelle est un dangereux quiproquo. En effet, le coran n’est pas une version arabe de la Bible des Juifs et des Chrétiens, et il doit être considéré dans sa spécificité politico-religieuse.

 

Ces nécessaires distinctions n’enlèvent rien à un louable effort commun pour rapprocher les peuples, mais il est préférable de savoir de quoi l’on parle afin de ne pas glisser vers des réductions idéologiques à la mode. Souvent le dogme de l’inclusivité abolit les frontières de la logique et du bon sens et renforce le relativisme.

Même si elle invite à respecter et à aimer tous les êtres humains, la fraternité, en religion biblique, n’est jamais réductible à la fraternité en humanité. C’est le mystère de la rédemption du monde à travers l’élection d’Israël, lumière des nations, et celle de l’Eglise, greffée sur le tronc hébraïque primordial et sa sève divine.

« Si le sel perd sa saveur, avec quoi le salera-t-on ? »

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Abbé Alain René Arbez, prêtre catholique, commission judéo-catholique de la conférence des évêques suisses et de la fédération suisse des communautés israélites, pour Dreuz.info.


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