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4 mai 2025 7 04 /05 /mai /2025 04:05
La scandaleuse expansion de l’Otan à l’Est (1)

Les mensonges indignes de l’Amérique à Gorbatchev, Eltsine et Poutine !

« Il ne fait aucun doute que se prépare un encerclement total de la Russie et, par suite, la perte de sa souveraineté… Alors qu’il est clair que la Russie actuelle ne représente aucune menace pour elle, l’OTAN développe son appareil militaire méthodiquement vers l’est de l’Europe et procède à un encerclement continental de la Russie sur son flanc sud »
Alexandre Soljenitsyne, cri d’alarme publié à la une du quotidien Moskoveskie Novoski

« Un pays, les États-Unis, sort de ses frontières nationales dans tous les domaines. C’est très dangereux : plus personne ne se sent en sécurité, parce que personne ne peut plus trouver refuge derrière le droit international… »
Vladimir Poutine – Forum sur la sécurité à Munich – 10 février 2007

« Je ne suis pas satisfait de ce qui s’est passé depuis la chute du Rideau de fer (…). En 1990, l’ensemble des grands pays avaient imaginé un système de sécurité mondiale fondé sur la coopération. Russes, Américains, Européens, nous étions tous d’accord pour désarmer et réduire les budgets de défense. Dans ce cadre, l’OTAN ne devait plus s‘étendre à l’Est après la réunification de l’Allemagne. Au lieu de quoi, entre 1999 et 2004, dix pays d’Europe centrale ont rejoint l’Alliance Atlantique, qui veut aujourd’hui prendre le contrôle de la sécurité mondiale. Inacceptable ! »
Mikhaïl Gorbatchev, dernier Président de l’URSS, conférence à Paris, le 25 octobre 2007

« L’OTAN s’élargit et rapproche son infrastructure de nos frontières alors que nous avons liquidé nos bases à Cuba et au Vietnam »
Vladimir Poutine, 8 février 2008, discours télévisé à la nation
« Nous estimons qu’un élargissement interminable du bloc militaro-politique de l’OTAN dans les conditions actuelles, lorsqu’il n’y a plus de conflit entre deux systèmes ennemis, est non seulement inutile, mais nuisible et contreproductif »
Vladimir Poutine, Conférence de Presse du 8 mars 2008 avec la chancelière Angela Merkel

« Nous sommes prêts à tout afin d’empêcher l’Ukraine et la Géorgie d’adhérer à l’OTAN. »
Sergueï Lavrov, Ministre russe des Affaires étrangères – 2008

Une Amérique indigne, guerrière et agressive, qui ment comme elle respire !

L’ex Premier ministre Yevgeny Primakov remarquait que, lors des négociations de 1990-1991 entre les dirigeants occidentaux et Mikhaïl Gorbatchev, Edouard Shevarnadze ainsi que Dimitri Yazov, l’assurance avait été donnée à la Russie qu’aucun pays du Pacte de Varsovie ne rejoindrait l’OTAN. À l’époque, les Occidentaux ont tout promis pour voir l’URSS se retirer de la République Démocratique Allemande (DDR). Mikhaïl Gorbatchev rêvait, de son côté, d’enterrer la guerre froide ; il avait prononcé devant Margaret Thatcher un « credo » inhabituel : « L’Europe est notre maison commune, Maison, et non théâtre d’opérations militaires ». Les États-Unis allaient se montrer bien ingrats, dès 1991, à l’égard de l’initiateur de la perestroïka et de ses successeurs ; en dépit de leurs assurances formelles, ils allaient mettre en œuvre la politique de « refoulement » de la puissance russe et lancer l’élargissement de l’OTAN en Europe de l’Est.
À ce jour, la poursuite de cette stratégie de « dépècement » de la Russie demeure le facteur principal et permanent de la dégradation des relations entre la Russie, l’Europe et les États-Unis. Depuis 1992, remarquait déjà le journaliste Paul-Marie de la Gorce, « pour Washington, la Russie est toujours restée l’unique puissance au monde qui puisse détruire les États-Unis ». Vu de Moscou, les anciens petits frères baltes, ukrainiens et géorgiens apparaissent comme des « traîtres » à la solde d’une Amérique dont le seul but est d’affaiblir la Russie, de l’encercler, de la découper en trois, ce qui a été écrit noir sur blanc d’une façon très brutale par Zbigniew Brzezinski dans le Grand Échiquier (1997). Les Russes n’admettent pas que Washington fasse à leurs frontières ce que les États-Unis n’ont jamais accepté aux leurs.

Les Occidentaux ont abusé sans mesure aucune de la faiblesse de la Russie après la chute du communisme et ont perdu une belle occasion de démontrer aux Russes une volonté de paix. Ils voient aujourd’hui la paille dans l’œil de leur vis-à-vis russe, mais n’ont pas vu la poutre dans le leur. L’impasse de la stratégie américaine est celle d’une politique de confrontation défiant la Russie et niant ses intérêts jusque dans son « étranger proche ». Le coup d’État de Maïdan par la CIA et la préparation des forces armées de l’Ukraine à la guerre par l’OTAN, de 2014 à 2022, ce qu’a confirmé publiquement Madame Merkel, pour justifier le non-respect des accords de Minsk par les Occidentaux, en est la tragique preuve ultime et écœurante, avec des centaines de milliers de morts à la clé en Ukraine, la cerise sur le gâteau de la perfidie états-unienne sans fin depuis la chute du Mur de Berlin !

Selon le président Poutine, les pères et grands-pères de la Russie n’ont pas libéré l’Europe du fascisme pour que l’organisation militaire de l’OTAN chausse ses bottes de sept lieues et vienne menacer sa sécurité nationale. Il remarque également que l’OTAN a la fâcheuse intention de vouloir « remplacer l’ONU ». Le Kremlin constate la quasi-unanimité est-européenne à vouloir se placer sous la garantie de l’OTAN et n’a eu de cesse de répéter que l’élargissement de l’OTAN aux pays de l’ancien Pacte de Varsovie a créé les conditions d’un « retour à la guerre froide ». Aux dirigeants de l’OTAN qui répétaient, la bouche en cœur, tout en préparant la guerre en Ukraine, qu’ils n’avaient pas d’intentions belliqueuses, les Russes aiment citer le chancelier Bismarck : « L’important n’est pas l’intention, mais le potentiel ».
Les Russes ont vécu l’effondrement économique et la crise de l’armée dans les années 1990, comme une humiliation, période de faiblesse dont l’Occident a profité pour élargir l’OTAN et intervenir au Kosovo. De son côté, l’ancien Président Medvedev a pu déclarer : « L’atlantisme comme seul principe historique est révolu ». La Russie se veut indépendante, souveraine et intransigeante ; poussée à bout par les États-Unis, elle a dû intervenir fin février 2022 en Ukraine et elle pourrait bien devenir la déesse Némésis de la vengeance. Le syndrome de la forteresse assiégée nourrit la tentation du gourdin dans l’ex-empire et un antiaméricanisme de plus en plus exacerbé.

Le piège qui était tendu à l’URSS agonisante : Non-dissolution de l’OTAN et expansion de l’OTAN à l’Est

Il faut donc remonter aux raisons premières, aux sources de la guerre en Ukraine, avant de condamner une intervention militaire russe « extérieure » dans un pays qui a été le vôtre pendant douze siècles, depuis la fondation de la Rus de Kiev. Un piège a été tendu à l’URSS agonisante, en lui laissant espérer que si elle dissolvait le pacte de Varsovie, l’OTAN serait dissoute. À tout le moins qu’elle n’avancerait pas d’un « pouce » (« not one inch eastward »), selon l’expression employée par James Baker, secrétaire d’État du Président George H.W. Bush, quand il a proposé un « deal » à Gorbatchev.
Or non seulement l’OTAN n’a pas été dissoute quand le Pacte de Varsovie l’a été, mais elle s’est étendue, comme on sait, jusqu’aux frontières de l’ex-URSS, avec en prime la guerre avec la Géorgie, suite à une agression militaire de ce pays en Ossétie du Sud (août 2018). Il importe donc d’établir la chaîne des responsabilités avant de condamner la Russie.

L’expansion continuelle et sans fin de l’OTAN à l’Est

Dès 2008, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, avait fait savoir, avec des menaces à peine voilées, que l’entrée dans l’OTAN de l’Ukraine et de la Géorgie conduirait à un « bouleversement géopolitique colossal ». Le professeur à l’université de Strasbourg, Jean-Christophe Romer, avait pu alors déjà reconnaître à l’époque : « Les Russes ont avalé des couleuvres dans les années 1990, notamment l’extension à l’Est de l’OTAN ».
La politique américaine vis-à-vis de la Russie est celle du « containment », une constante des stratégies anglo-saxonnes, depuis la politique d’endiguement de la Russie par l’Empire britannique du Bosphore à l’Indus. Le but recherché a toujours été l’affaiblissement de la Russie.

L’Amérique a même franchi la ligne rouge tracée par Boris Eltsine soucieux de garder sa sphère d’influence. Cette ligne était pourtant moins restrictive que celle initialement tracée par Mikhaïl Gorbatchev se référant à tous les pays du Pacte de Varsovie, car elle coïncidait seulement avec les frontières de l’ex-Union soviétique : toute implantation militaire occidentale au-delà de cette deuxième ligne rouge serait considérée comme un « casus belli », avertissait-on déjà à Moscou dans les années 1990. Aujourd’hui les pays Baltes sont dans l’OTAN. Il ne manque plus que la Géorgie, l’Azerbaïdjan, la Moldavie et l’Ukraine, l’Alsace-Lorraine des Russes !

Quant aux pays de l’Est, ils veulent pérenniser la présence américaine en Europe, et maintenir la Russie dehors. C’est avec cette seule idée qu’ils sont entrés dans l’UE. Selon leur approche, la politique, c’est l’OTAN, et l’économique, c’est l’UE. Les États-Unis, de leur côté, souhaitent diviser pour mieux régner. Selon les bons conseils de Samuel Huntington, ils ont déjà tenté d’opposer le monde slave orthodoxe aux pays de l’Europe occidentale ; l’écrasement de la Serbie fut une application pratique.
L’élargissement de l’OTAN, fondé le 4 avril 1949, s’est donc nettement accéléré à partir de la chute du mur de Berlin et, dans son sillage, du bloc de l’Est. Les territoires de l’Allemagne de l’Est sont intégrés dès octobre 1990. Viendront ensuite, en 1999, la République tchèque, la Hongrie, et la Pologne, tous anciens États satellites de l’ex-URSS. Puis en 2004, Bulgarie, Estonie, Lituanie, Lettonie, Roumanie, Slovaquie, Slovénie. En 2009, l’Albanie et la Croatie. En 2017, le Monténégro et en 2020 la Macédoine du Nord. Les 7 pays satellites européens que comptait le Pacte de Varsovie sont tous aujourd’hui membres de l’OTAN ! On n’attend plus que la Finlande et la Suède, suite à la guerre en Ukraine, pour rassembler toute l’Europe sous la bannière étoilée !

Les États-Unis roulent depuis longtemps vers la confrontation finale, avec à l’arrière des passagers soit fanatisés, soit endormis, soit décérébrés.

Marc Rousset – Auteur de « Notre Faux Ami l’Amérique/Pour une Alliance avec la Russie
Préface de Piotr Tolstoï – 369p – Editions Librinova – 2024

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