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31 mars 2025 1 31 /03 /mars /2025 11:09
J.D. Vance a raison de dire que la liberté d’expression recule en Europe
Dans son discours au premier jour de la conférence de Munich, le 14 février, le vice-président américain a déploré le recul de la liberté d’expression en Europe. Malgré les dénégations du ministre des Affaires étrangères, les faits lui donnent raison, explique Gilles-William Goldnadel.

Ainsi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot n’a-t-il pas apprécié le discours du vice-président américain J.D. Vance à la conférence sur la sécurité de Munich. M. Vance, en substance, avait reproché aux Européens, en termes courtois, de brider les libertés sur les réseaux sociaux, de nier le droit de s’opposer pacifiquement à l’avortement, et d’interrompre le processus démocratique en Roumanie. Sur X, notre ministre a répondu fièrement en trois points. Je m’attarderai sur le premier : « La liberté d’expression est garantie en Europe. » Et je lui réponds humblement que hélas, l’Europe n’est pas libre d’expression et que M. Vance a malheureusement raison. Non, monsieur le ministre, l’Europe, à commencer par la France, n’est plus un pays de liberté d’opinion ; d’autres libertés y sont même menacées.

À commencer par la liberté d’écrire ses opinions sur les réseaux sociaux, menacée par la Commission européenne. Le débat qui sévit concerne principalement l’américain X, et non, curieusement, le chinois TikTok. Par un hasard cosmique, les opinions de droite sont mieux représentées sur le premier, le second faisant la part plus belle aux opinions de gauche ou islamiques. Par un autre hasard de même nature céleste, c’est depuis qu’Elon Musk, favorable à Donald Trump, a pris les commandes de l’ancien Twitter que le problème de sa nocivité s’est posé subitement avec acuité. Et ce n’est qu’après le résultat démocratique survenu en Amérique que certains beaux esprits ont quitté précipitamment le navire amiral de la toile. Comme si l’intolérance progressait à la même cadence que progressaient les idées détestées par le progressisme.

Auparavant, les mêmes beaux esprits n’avaient rien trouvé à redire au fait que le nouveau président hier déchu soit exclu de Twitter, tandis que le président de la République islamique y demeure persona grata pour demander la disparition d’un certain pays. C’est ce que j’ai nommé la liberté à sens inique, qui est peut-être encore plus hypocrite que la dictature du régime unique.

Non, monsieur le ministre, la France n’est pas un pays libre, quand son audiovisuel public, contrairement à son cahier des charges, n’est ni neutre, ni pluraliste. Par une manière d’obsession que j’assume, j’en donne chaque jour, précisément sur X, les tristes preuves. C’est ainsi, pour ne prendre pour exemples que les faits les plus récents, que ce samedi, j’ai notés que les chaînes publiques s’étaient précisément déchaînées pour se relayer dans « l’indignation » contre les déclarations de J.D. Vance, que je défends.

La chaîne C8 a été supprimée par l’Arcom. Il se trouve que cette chaîne était moins sensible aux mêmes ondes idéologiques que les médias publics. On me pardonnera de ne pas y voir la marque de la liberté et d’accorder un nouveau point au vice-président américain.

En revanche, elles n’avaient pas accordé la moindre attention, et donc la moindre indignation, aux déclarations le même jour du député Insoumis Éric Coquerel réclamant la libération du terroriste Ibrahim Abdallah, condamné à perpétuité par la justice française pour sa participation à l’assassinat de deux diplomates, l’un américain, l’autre israélien. Pire encore, Coquerel se proclamait « fraternel » à l’égard du terroriste qu’il voulait voir retourner au Liban pour « reprendre la lutte » ! M. Mélenchon, dans la foulée, s’associa à la démarche de son fougueux lieutenant. Voilà qui aurait mérité, peut-être, au moins une information sur nos antennes subventionnées fiscalement.

Dans le même ordre d’idées, ce même samedi, sur Arte, la chaîne publique franco-allemande, on annonça la mort d’une mère et de sa petite fille, assassinées dans le récent attentat de Munich. Curieusement, la chaîne très progressiste en matière d’immigration omet de préciser que le terroriste était afghan. Et dans le même esprit un peu critique, reprenant en passant l’un des sujets de monsieur Vance, je ne trouve pas que les chaînes publiques se sont déchaînées sur la contestable annulation des élections présidentielles par la Cour suprême roumaine.

Aucune preuve formelle n’a été rapportée quant aux rôles de TikTok et de la Russie dans l’élection du représentant de l’extrême droite. Je gagerais sans grand risque que si l’élection d’un candidat de gauche pro-européen avait été annulée dans les mêmes conditions, nos chaînes publiques y auraient accordé une plus grande attention. Dans le même temps, l’autorité française chargée de réguler les chaînes a décidé de supprimer C8, l’une des plus populaires antennes privées, donc non subventionnées. Il se trouve que cette chaîne était moins sensible aux mêmes ondes idéologiques que les médias publics. On me pardonnera de ne pas y voir la marque de la liberté et d’accorder un nouveau point au vice-président américain.

Il y a d’autre part la crainte des « fakes » qui fleuriraient évidemment davantage sur les réseaux sociaux pléthoriques que dans les médias journalistiques. Mais est-il bien avisé de ne toucher les informations des premiers qu’avec des pincettes, car émanant de simples particuliers, quand on respire les lettres de plomb des journaux à plein poumon ? Sont-ils si sûrs ? Pour prendre encore une fois l’exemple le plus récent, je lisais dans Le Monde ce samedi un article effrayant sur le danger néonazi venu de l’ultra-droite identitaire. Mais il commence par ce salut que le journaliste attribue assurément à Elon Musk sans même l’usage du conditionnel. Fin de mes commentaires sur les « fakes » dont seul, paraît-il, les réseaux sociaux détiendraient le monopole.

La justice française est tellement victime de biais idéologiques que je suis conduit à regretter que les opinions n’y soient pas régies par le premier amendement américain

Il y a également la justice. J’ai toujours été personnellement très attiré par la conception américaine et le premier amendement de la Constitution qui prône la liberté totale et sans limites d’opinion, fussent les plus critiquables. Réserve évidemment faite pour la diffamation des particuliers. Mais la conception française est parfaitement défendable, d’une limite faite aux déclarations les plus ignobles. Sous l’arbitrage d’un juge. D’un juge impartial évidemment, qui ne soit pas contaminé, même inconsciemment, par l’idéologie dominante de son milieu ambiant médiatique ou sociologique.

Mon expérience professionnelle me conduit à écrire ici, honnêtement mais subjectivement évidemment, que la justice française est tellement victime de biais idéologiques que je suis conduit à regretter que les opinions n’y soient pas régies par le premier amendement. Avec le désagrément assumé de devoir supporter des opinions évidemment sans contrôle.

Mais un exemple, encore une fois le plus récent possible, du contrôle judiciaire français : Le Figaro s’est fait l’écho le 13 février de ce qu’une dame Pommier, ancienne collaboratrice du Monde Diplomatique, avait été renvoyée par le parquet devant la justice pour avoir légitimé le pogrom du 7 octobre et l’avoir présenté comme un acte de résistance. C’est la même dame Pommier qui avait défrayé la chronique pour avoir rageusement arraché les affiches d’otages israéliens dans le quartier de la rue des Rosiers.

Il se trouve qu’à l’audience, le représentant du parquet de la République s’est levé pour déclarer qu’en définitive il n’y voyait qu’une manifestation d’une opinion et qu’il opinait en conséquence pour la relaxe… Je rappelle que pour avoir considéré que les mineurs étrangers non accompagnés (sans préciser leurs origines ethniques) étaient vecteurs de délinquance, Éric Zemmour a été condamné pour diffamation à caractère racial. C’est ce que j’ai appelé, je le répète, la liberté d’opinion à sens inique. Monsieur Vance aurait-il eu tort d’avoir raison ?

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Gilles-William Goldnadel pour Dreuz.info

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