Lancée depuis deux ans par la Russie, l’« opération militaire spéciale » en Ukraine est enlisée. Sauf pour les adeptes de la méthode Coué qui affirment le contraire.
On savait que depuis l’implosion de l’Union des Républiques Socialistes Soviétiques et du Pacte de Varsovie, le virus de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord avait gagné nombre de pays de l’Est.
On savait aussi que plusieurs de ces pays s’étaient engouffrés officiellement ou officieusement dans le piège de l’Union européenne, tel le cas ukrainien depuis 2017.
On savait que Poutine ne pourrait plus longtemps encore tolérer la menace aux frontières de la Russie.
On ne saura en revanche jamais s’il n’a pas également souscrit à la combine des accords de Minsk, jamais respectés, pour lui aussi, s’armer davantage.
Reste qu’un certain jour de février, il lui fallu entrer en légitime défense contre l’Ukraine de Zelensky.
L’Occident, l’Outre-Manche et l’Outre-Atlantique suiveurs et initiateur ont joué de tous leurs ressorts médiatiques pour accabler le vilain qui ose s’opposer au dépeçage de son pays.
Les économistes français et allemands les plus tartes ont même cru possible d’étouffer les finances russes, tandis que l’effort de guerre irait croissant. Sur le velours que les alliés et les sympathisants de l’OTAN allaient la gagner guerre!
Bille en tête, les fins stratèges de la réinfo nous assuraient à contrario, que les chars russes étaient partis en promenade de santé pour Kiev. Certains voyaient des missiles accompagnateurs partout, au cas où. Poutine agitait l’effrayante riposte nucléaire. Et l’épouvantail fait encore trembler dans les chaumières.
Bref, c’en était fait des troupes à Zelensky, d’autant que pour sceller l’esprit de groupe au combat, la cible était les Ukronazis.
Le groupe Wagner était encensé, bien avant que son chef coléreux Prigogine ne soit éliminé dans un quasi-accident d’avion en Russie.
Le mur du silence a encore de solides fondations et aujourd’hui on n’entend plus parler des têtes nucléaires russes offertes à Alexandre Loukachenko, ni du radical Ramzan Kadyrov qui ne voulait pas faire dans la dentelle.
L’état-major russe initial a été raccommodé plusieurs fois et les fameuses RH (ressources humaines) font défaut, comme dans toutes les armées civilisées.
Deux ans après, les businessmans internationaux ne lâchent toujours pas complètement l’Ukraine tant les enjeux sont importants, ne serait-ce que ceux des terres agricoles, le ventre de l’Europe de von der Leyen.
À la poudrière mondiale, une sacrée aubaine pour Poutine s’est ajoutée depuis le massacre des Israéliens par le Hamas des Arabes de Palestine.
Six mois de guerre non achevée ont rendu les USA beaucoup moins généreux avec Zelensky, et réticents envers l’allié israélien.
Il faut dire les États-Unis ont d’autres sujets de préoccupation, dont ceux de l’immigration mexicaine, Taïwan et la Chine, et les élections prochaines. Biden veut céder à son électorat pro palestinien, Trump travaille à son retour au pouvoir.
En Europe, le charognard Mélenchon a bien maillé le problème en soutenant la cause « palestinienne » façon Hamas, tout en appelant à la paix pour séduire un électorat au-delà du sien, pour les prochaines élections européennes.
Poutine, lui, travaille aux BRICS + qui entendent terrasser le dollar en imposant le yuan. L’actualité du Proche-Orient sert donc les intérêts de la Russie.
L’ambassadeur de Russie en Israël vient d’ailleurs d’être convoqué au ministère des Affaires étrangères à Jérusalem pour les propos incendiaires tenus par des responsables moscovites contre Israël.
Heureusement, le cabinet de guerre Netanyaou ne s’en laisse point conter et Tsahal interviendra à Rafah, c’est une question vitale pour le peuple juif sur sa terre.
La question des 1 million 400 000 « Palestiniens » sur place, montre qu’aucun des 57 pays de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) n’en veut.
Les États-Unis veulent obtenir d’Israël un plan de leur évacuation et de rétention. L’aide alimentaire est renforcée, quand elle n’est pas détournée par le Hamas.
Pour retarder l’assaut de l’armée israélienne, Biden joue l’inertie en exigeant les détails de l’opération.
En attendant, la Russie joue l’inertie pendant que son allié islamiste iranien finalise sa bombe atomique, commande le Hamas et le Hezbollah, commande les Houthis pour bombarder les navires autres que russes et chinois, tout en fournissant des missiles à la Russie, outre ceux livrés par Kim Jong Un.
Au moment où le F35 américain a officiellement reçu l’autorisation d’emporter la B61 (bombe nucléaire US), laquelle Russie s’applique désormais à des frappes en TST qui allient localisation dans un temps express, tirs de roquettes, arrosage de bombes à sous-munitions, puis tirs de missiles de précision.
Une telle profusion de moyens prouve que les combats continuent.
Or une guerre gagnée ou perdue, est caractérisée par l’arrêt des hostilités, ce qui est loin d’être le cas dans l’affaire russo-ukrainienne.
N’en déplaise à ceux qui veulent vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué, comme à ceux qui nous bassinent et se discréditent régulièrement avec la victoire russe déjà acquise.
Bernard Bayle