Une rapide histoire de la médecine en Europe confronte les médecins d’aujourd’hui au terrible choix d’une soumission à un régime totalitaire qui organise les camps de la mort sous nos yeux.
L’hôtel-Dieu, soigner les corps pour sauver les âmes
Les premiers lieux de soin se prénommaient des hôtels-Dieu. Après l’effondrement de l’empire romain, les chrétiens organisent des lieux d’accueil et de protection des indigents, des orphelins et des vieillards miséreux. Sous l’autorité des évêques, ils sont gérés par des ordres monastiques. Ce sont des lieux de soin et de soulagement, avec ce que l’on sait en matière médicale à ces époques. Mais ce sont aussi des lieux d’évangélisation, d’exercice de la charité. On rapproche les pauvres de Dieu avant leur mort, comme le fera très récemment la sainte sœur Teresa de Calcutta.
L’hôpital, accueillir les pauvres par charité
À l’époque classique, à partir du XVIIe siècle, Louis XIV ordonne par un édit de 1662 la création d’un hôpital par ville. On y accueille les pauvres, les invalides, les orphelins. Et l’hôpital soigne et éduque. On y trouve des ateliers hospitaliers pour apprendre un métier. Mais ce sont des lieux d’enfermement contraint, les pauvres étant hospitalisés par obligation, l’hôpital disposant de sa police en charge d’y ramener ces miséreux qu’on ne doit plus croiser sur la voie publique. Compromis entre l’appel à la charité de saint Vincent de Paul et le désir de cacher la misère peu compatible avec le règne du Roi Soleil. L’hôpital soigne les pauvres et a une mission sociale de réinsertion, dirions-nous aujourd’hui.
Le CHU, soigner les corps pour disposer de bien-portants
Avec les modernes du XIXe siècle, il s’agit de soigner les corps pour sauver des corps et retrouver des bien-portants. Et l’ordonnance du 30 décembre 1958 voulu par Michel Debré crée les CHU. Ce sont des centres d’excellence scientifique où la pratique médicale permet de rétablir la santé du plus grand nombre. Cette politique de santé publique vise la bonne santé physique et psychique à une époque où accroître l’espérance de vie est le signe d’une société de progrès civilisée.
L’établissement du droit à l’avortement et du droit à mourir
Or, les législateurs contemporains transforment toute la tradition hospitalière par deux décisions en cours. La première est la constitutionnalisation de l’avortement. Elle succède à une loi, malheureusement passée sous silence, autorisant l’avortement jusqu’au 9e mois, pour des raisons psychologiques, soit la réalisation d’un infanticide, puisqu’un enfant est jugé parfaitement viable dès 7 mois aujourd’hui. Cette constitutionnalisation va avoir pour effet de balayer le Code de santé publique et la clause de conscience du médecin (article L2212-8 CSP). Le CHU va devenir, de fait, le lieu d’assassinats couverts par la loi, d’enfants à naître de 3, 4, 6, 8 mois. Une horreur « médicale », un meurtre dont la pratique traumatisera les personnels soignants et les médecins par sa sauvagerie qu’on ne décrira pas ici. Ces législateurs sont des bourreaux.
Et la deuxième loi qui ne va pas tarder sera celle sur l’euthanasie. Elle autorisera à tuer un accidenté grave jugé irrécupérable, ou à abréger la vie d’une personne de plus de 75 ans, pour des raisons de dignité, bien évidemment. Il faudra piquer et faire mourir, utilisant des moyens qu’on dénonce pour les condamnés à mort aux États-Unis, par souci de dignité. Bienvenu chez les schizophrènes et les pervers. D’ailleurs on utilise déjà les produits de castration chimique des condamnés pour crimes sexuels comme bloqueurs de puberté dans le début des thérapies de genre sur des mineurs. Certains médecins ont visiblement perdu toute éthique médicale !
Les médecins face à leur conscience : soutien des camps de la mort ?
L’État de droit aura révélé son vrai visage. Il organise sous nos yeux l’inversion absolue des valeurs qui présidèrent à la création des hôtels-Dieu et des hôpitaux. Tuer par dignité ou liberté, les hôpitaux seront demain des camps de la mort à ciel ouvert, soutenus par la loi. Cela ne vous rappelle rien ? Alors, que vont faire les médecins et l’Ordre des médecins ? Nous sommes à la même heure qu’aux temps récents, ou malheureusement pour l’Occident, la quasi-totalité des médecins allemands déshonorèrent leur serment d’Hippocrate pour se soumettre aux délires grandissant du Reich. Le sursaut est urgent.
Pierre-Antoine Pontoizeau