La haine du peuple, voilà bien ce qui unit les élites. Les sans-dents, les Gilets jaunes sont des gens méprisables qui n’ont pas réussi. Et certains s’aventurent à penser, avec le peu d’esprit qui les caractérisent. Ils osent donner leur avis, voire se plaindre de la manière dont les élites les traitent.
Les technocrates experts savent du haut de leur science ce qu’il convient de faire et comment il faut administrer les gens. À coup de normes, il faut soumettre ces abrutis pour qu’ils fassent bien. On ne peut leur faire confiance, tant ils sont bêtes et fourbes. Cela rappelle les propos des anciens sur leurs serfs.
Aujourd’hui, il y a ceux qui savent tout sur tout, alors que les authentiques hommes de science sont un peu plus modestes et humbles sur les grandes limites du connu. Cette élite se décrète Élus pour diriger, commander, voire réprimer pour leur bien ces foules, voire ces masses indociles et idiotes, hommes de science récalcitrants compris. Les tyrans obscurs succèdent aux tyrans éclairés des Lumières !
Et non seulement, nous, pauvres ignorants, nous croyons capables de penser. Ces peuples commencent même à vouloir voter autrement : les ingrats ! Ils communiquent à leur façon sur les réseaux sociaux, lieu de perdition du savoir où les imbéciles diffusent leurs errements. Il est donc temps de légiférer, de censurer, d’interdire, pour que la piétaille revienne dans le droit chemin.
D’ailleurs, n’y a-t-il pas un populisme nauséabond qui envenime la vie politique ? On flatte les bas instincts, on incite à la haine, on dit des vérités indicibles, inconvenantes, qui contredisent la religion des élites. Et les élites aiment bien s’entourer des savants qu’elles paient de leur faveur pour dire ce qu’il faut penser. En revanche, si par hasard une part de ces savants discréditent leur propos, c’est un paria, un traître, un incompétent, un minable, un Raoult en fait, ou encore pire un Montagnier, complotiste et populiste à la fois. Le bûcher médiatique flambe pour ses infidèles.
Mais à y réfléchir, tant de mépris pour le petit peuple, tant de haine sur ceux qui s’émeuvent de ses conditions de vie, comme nos agriculteurs, c’est une sorte de démophobie. Autrefois, il y avait les démophiles, ceux qui aimaient le peuple, qui le servaient et lui voulaient du bien par le progrès social et l’émancipation des hommes. Maintenant, il y a de nouveaux tyrans des ombres, ce chef Ukrainien, ce maître des élites qui n’hésite pas courageusement à sacrifier son propre peuple, là où une bonne discussion aurait permis de respecter les russophones, de préserver la paix et de s’entendre sur une autonomie et des lignes de partage. Il a son frère jumeau en France, petit tyran des ombres aussi, qui a battu à mort des révoltés de la vie, traumatisant une génération de braves travailleurs qui voulaient comme les paysans simplement vivre de leur travail. Et aujourd’hui, de vouloir pavaner au milieu des gueux et de leur faire la leçon, lui le parleur face aux incrédules, aux va-nu-pieds.
Ces élites occidentales sont bien devenues démophobes. Il faut mater le peuple. Il doit obéir. Il n’est en fait inapte à être le souverain. Les enjeux le dépassent et surtout, ne lui laissons pas l’opportunité d’envisager d’autres solutions qui lui permettraient d’être libre. Voilà pourquoi tous les empires politiques et économiques sont une menace contre les peuples et leurs pays. Voilà pourquoi les grandes féodalités mondiales des géants tels Google sont prêtes à sacrifier des millions d’humain pour continuer d’assouvir leur soif de puissance et de domination. Ces oligarchies financières sont nos ennemis. Elles vivent de la destruction progressive du monde.
Et comme toujours, ces élites démophobes aiment bien la guerre pour asseoir leur domination en jetant les uns contre les autres des innocents, des cousins, des frères qui vont s’entretuer pour rien, ou pour mieux préserver leur pouvoir. L’Ukraine est ce laboratoire de la haine du peuple et il faut se méfier du piège où nous préférerions emboîter bêtement le pas de la violence manipulée, plutôt que de dire notre amour de la paix, comme ces malheureux Ukrainiens qui votèrent en faveur d’une entente négociée et dont aujourd’hui, la plupart déclarent vouloir la paix, quand l’empire américain les condamne à la disparition.
En vérité, les populistes que les démophobes haïssent chaque jour en déversant leur puanteur dans les médias furent des gens honnêtes. C’est eux qui obtinrent aux États-Unis la loi anti-trust contre ces oligarchies qui menaçaient la démocratie en Amérique. Ils avaient tout compris de ce qui allaient menacer les peuples. Oui, il y a une économie démocratique, il y a une politique démocratique, et osons le dire, il y a des solutions techniques démocratiques ; c’est-à-dire tout ce qui se fait à l’échelle raisonnable des communautés humaines en responsabilité de leur destin.
C’est la raison d’un combat partout dans le monde pour le démantèlement urgent des monstres anti-démocratiques : les fonds de pension américains, les géants du net, les opérateurs mondiaux de toutes sortes. Tout doit être ramené à l’aune de la proximité démocratique et rien ne peux excéder le pouvoir des peuples sur leur destinée. Tout le reste n’est que mensonge. Les monstres économiques sont des menaces pour les démocraties et ils le montrent en pillant les nations, en corrompant les politiques et les fonctionnaires, en poussant à servir leurs intérêts contre ceux des populations qu’ils tueront pour survivre et pour posséder contre nous tous.
Commençons par appliquer urgemment la loi antitrust dans le domaine agricole. Démantelons tous les géants : Cargill, Nestlé, Unilever, Lactalis, etc. et développons des coopératives et des mutuelles dont les propriétaires seront les agriculteurs et les consommateurs. C’est la voix de la co-propriété responsable dans un domaine où l’industrialisation est un crime économique, un crime contre la santé publique, un dernier crime contre la nature et l’environnement.
À propos, expliquez-moi comment une famille peut devenir milliardaire en deux générations par la transformation du lait et la commercialisation des produits laitiers et des fromages ? Il faut marger comme des fous au détriment du client et du producteur pour créer de telles richesses parasites. Tout homme raisonnable le sait. Et appauvrir intentionnellement son fournisseur, c’est déjà le haïr !
Pierre-Antoine Pontoizeau