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Les retombées de l’interview de Trump avec Joe Rogan : quatre pas en avant, un grand pas en arrière

Il s’agit de l’entretien de Tucker Carlson avec Vladimir Poutine en février et de la visite de Donald Trump à l’émission Joe Rogan « Experience », vendredi (25 octobre). Tucker a raté son coup. Son interview valait tout de même la peine d’être regardée, car chaque fois qu’un dictateur reclus et dangereux s’adresse longuement à un public occidental, on apprend quelque chose de nouveau. Mais ce n’était certainement pas un échange animé, où l’invité s’ouvre et dit quelque chose de nouveau et d’inattendu.

L’interview de Joe Rogan était largement supérieure. (Probablement parce que Donald Trump est beaucoup plus facile à interviewer et que M. Rogan est un meilleur interlocuteur).

Le fait que Donald Trump et Joe Rogan ont de nombreux intérêts communs, notamment la boxe, la pop-culture et l’UFC ( la plus grande organisation d’arts martiaux mixtes (MMA) au monde), a également joué un rôle.

Avant que la vidéo ne soit diffusée, je me suis dit :

« Si c’est une imitation de Shane Gillis qui dure trois heures, ce sera la plus épique des manipulations de trolls ! »

Heureusement, il s’agissait bien du vrai Donald Trump.

En voici les grandes lignes :

1. Tout d’abord, le simple fait de s’asseoir dans le studio avec Joe Rogan a fait de Donald Trump un gagnant. L’image de lui en train de copiner avec M. Rogan – et cette image va absolument, à 100 %, devenir virale – dit quelque chose de puissant : elle rappelle explicitement aux téléspectateurs que Joe Rogan aime M. Trump et qu’il soutient sa candidature.
   
   Le message implicite était que ses fans devraient en faire autant.
2. Deuxièmement, l’interview a enfoncé un poignard dans le cœur des questions sur le déclin lié à l’âge. Depuis que Joe Biden a trébuché et qu’il a été mis au rancart, les Américains se méfient des hommes politiques plus âgés : Joe Biden leur a menti. Qui peut dire que Trump ne ment pas lui aussi ?
   
   Mais lors de cette interview, l’acuité mentale et l’endurance de Donald Trump étaient évidentes. Il était en pleine forme tout au long d’une interview de trois heures ! Pour la plupart des mortels, une interview de 30 minutes est une éternité ; c’est épuisant, surtout quand on sait que des millions de personnes vont critiquer tout ce que l’on dit.
   
   C’est une pression énorme.
   
   Dans les années 2000, j’ai participé à une émission de radio à Charleston, en Caroline du Sud (en hommage à WTMA !).
   
   Ce n’était que deux heures… et après, ma voix était fatiguée. (J’avais une vingtaine d’années à l’époque.)
   
   Et voilà que Donald Trump, à 80 ans, passe au travers d’une interview de trois heures qui sera regardée (au moins en partie) par plus de 100 millions de personnes !
   
   C’est beaucoup de pression ! M. Trump ne s’est pas égaré, n’a pas fait de méandres. Il n’a pas perdu le fil de ses pensées. Au contraire, il a pris le taureau par les cornes et l’a mis à terre.
   
   M. Rogan est un interlocuteur à la conversation soyeuse, mais à plusieurs reprises, il a eu du mal à prendre le contrôle du dialogue. Donald Trump est une présence forte et puissante et il ne ralentit PAS ! En fait, il avait de l’énergie à revendre.
   
   Cela a montré au monde entier que, physiquement et mentalement, il est toujours capable de faire le travail.
3. Troisièmement, Trump est authentiquement lui-même.
   
   Nous sommes à 10 jours du jour de l’élection et nous ne savons toujours pas qui est vraiment Kamala Harris (je ne sais pas si Kamala sait qui elle est …).
   
   Mais Donald Trump est ce qu’il est – avec ses forces, ses défauts et tout le reste. Il est authentique.
   
   C’est pourquoi sa visite au McDonald’s a été si réussie : Si Kamala Harris se mettait à retourner des hamburgers, les gens lèveraient les yeux au ciel. Ce serait perçu comme de la manipulation.
   
   Mais pas M. Trump : Il mange vraiment ce genre de choses ! C’est ce qu’il est. Et pour le peuple américain, la familiarité est réconfortante.
4. Quatrièmement, il s’agit de la première élection où la génération X jouera un rôle de premier plan. Les principaux représentants de M. Trump sont les membres de la génération X Joe Rogan et Elon Musk, et son adversaire, Kamala Harris, est aussi de la génération X. Il y a eu un changement notable de la garde par rapport aux porte-drapeaux de la génération du baby-boom et de la génération silencieuse, qui ont joué le rôle de gardiens depuis les années Clinton.
   
   L’image est différente. Les personnalités sont différentes. Et même s’il s’agit de la troisième nomination consécutive de Donald Trump, cette année semble différente : ce n’est pas la même ambiance qu’en 2016 ou en 2020. L’émergence de la génération X en est l’une des principales raisons.
   
   Bien sûr, en tant que membre de la génération X, je peux dire que c’est une bonne chose : Peu importe. (Ce n’est pas pour rien que nous sommes la génération des fainéants).
   
   Cependant, M. Trump a fait un faux pas colossal, et cela m’inquiète beaucoup. Si les Démocrates sont intelligents, ils s’en empareront dès que possible et en feront leur principal sujet de préoccupation jusqu’au jour de l’élection : À environ 21,43 minutes, Trump a commencé à parler de la Cour suprême.

« Nous avons eu une grande présidence : trois juges à la Cour suprême », a déclaré M. Trump à M. Rogan. « La plupart des gens n’en ont aucun. Vous savez, vous les choisissez jeunes. De cette façon, ils sont là pour 50 ans, n’est-ce pas ? Vous savez, même si un président reste en place pendant huit ans, il n’a souvent aucune chance, et j’en ai eu trois – c’était en quelque sorte la chance du tirage au sort… » (souligné par l’auteur).

Selon les sondages, le dernier et meilleur espoir des Démocrates pour arracher la victoire des mâchoires de la défaite et diriger les gauchistes dans les isoloirs est de se présenter sur la question de l’avortement.

Même si les gauchistes sont démotivés et apathiques face à Kamala Harris, la perspective de voir Donald Trump contrôler la Cour suprême pendant un demi-siècle ( !) est un véritable cauchemar pour eux.

C’était un mauvais choix de mots de la part de Donald Trump. Potentiellement, cela pourrait donner au tandem Harris-Walz une bouée de sauvetage de dernière minute.

Post Scriptum:

Au moment où je termine la révision de ce texte, cette interview de Donald Trump sur le podcast de Joe Rogan a été vue par plus de 20 millions de personnes sur Youtube et par plus de 7 millions sur Spotify.

Reproduction autorisée avec la mention suivante : © Traduction de Magali Marc (@magalimarc15) pour Dreuz.info.