Quand on se souvient des propos moqueurs et méprisants lancés en 2022 par nos experts étoilés sur l’armée russe, « experts » qui n’ont aucune expérience de la guerre de haute intensité mais qui se permettent de donner des leçons aux officiers russes, il y a de quoi se rouler par terre. Après tant de débâcles otaniennes, ils devraient pourtant se faire plus modestes.
Espérons que jamais la France n’aura à affronter ces bons à rien de soldats russes, mal commandés, mal entraînés et sous-équipés, qui appellent leur mère en pleurant au premier coup de feu. Car avec nos trois jours de munitions, ce serait encore plus vite réglé qu’en 1940.
Au cours d’une interview de 45 minutes, le ministre russe de la défense, Sergueï Choïgu, revient sur les préparatifs russes face à la contre-offensive ukrainienne, largement médiatisée par la presse occidentale. Ce devait être le coup de grâce porté à cette armée russe restée scotchée à l’ère soviétique et à sa doctrine dépassée.
https://reseauinternational.net/linterview-de-serguei-choigou-par-mikhail-petrov/
Encore un conte de fée otanien qui s’est transformé en cauchemar pour les 170 000 soldats ukrainiens engagés. Cette contre-offensive otano-ukrainienne a été menée avec 110 bataillons, 800 chars, 150 avions et hélicoptères, 2 500 véhicules blindés.
Début 2023, le haut commandement russe savait qu’une grande offensive se préparait. Mais où, quand, comment ?
Aussitôt, un maximum de moyens de renseignement sont engagés afin de repérer les concentrations de forces ennemies et de comprendre la direction principale de l’offensive pour s’y préparer au mieux.
Mais pas question d’attendre d’en savoir plus pour une meilleure analyse. Dans le doute, décision est prise avec le président Poutine de fortifier les 2 000 kilomètres du front avec trois lignes de défense, en aménageant des concentrations de forces le long du front pour permettre une défense active. À savoir lancer des offensives ponctuelles tout en éliminant un maximum de forces ennemies 24 heures sur 24. Une entreprise titanesque.
Constructeurs routiers, élus locaux, troupes du génie et des chemins de fer ont accompli ce travail remarquable qui a permis de briser l’élan de la contre-offensive. Trois lignes de défense avec des groupes de combat antichars ont été déployés sur l’ensemble du front.
Pour soutenir les 200 000 hommes engagés, il fallait 6 000 tonnes de fournitures par jour, ravitaillement, munitions, carburant et eau potable. Une ligne logistique complexe.
Il faut savoir qu’une constellation de 260 satellites de l’Otan et alliés épiaient jour et nuit cette armée russe en opération, fournissant à Kiev un maximum de renseignements.
L’objectif des Ukrainiens était de percer les lignes de défense russes jusqu’à la mer d’Azov et de couper les routes d’approvisionnement de la Crimée.
Mais la première ligne de défense n’a jamais été atteinte et les méthodes de combat ukrainiennes se sont révélées peu convaincantes. Pas la moindre petite opération n’a réussi. Faut-il remettre en cause la doctrine otanienne ou faire porter le chapeau aux Ukrainiens qui ne l’auraient pas respectée ? Les Occidentaux refusent d’endosser la responsabilité de ce désastre.
En Afghanistan, en Irak, en Syrie, en Libye, les forces de l’Otan n’ont pas brillé.
En Syrie, avant l’intervention russe pour soutenir Assad, Damas ne contrôlait que 17 % du territoire syrien. Aujourd’hui, Assad contrôle plus de 90 % du pays.
Mais pour en revenir à la contre-offensive, oui, elle a échoué. Mais tout cela a demandé des efforts énormes de la part des soldats et de tout le pays.
La prise d’Avdiivka ?
La ville a été fortifiée depuis 9 ans. Nous l’avons bombardée avec des armes de précision à raison de 460 frappes par jour, soit 200 tonnes par 24 heures, avec une précision de 8 à 10 mètres. Mais pour une bombe de 500 kilos, 8 à 10 mètres ça ne signifie plus rien.
Les pilotes ont fait un travail remarquable. La plupart sont très aguerris après plus de 200 missions de combat en Syrie et autant en Ukraine.
La situation est devenue intenable pour les Ukrainiens qui ont dû fuir la ville. Ils ont abandonné leurs morts, leurs blessés et leur matériel. Nous avons suivi leur départ avec les drones.
La bataille d’Avdiivka sera étudiée dans les académies militaires.
Par ailleurs, la libération du village de Krynky, où les Ukrainiens avaient installé une tête de pont sur la rive du Dniepr, signe la fin de la contre-offensive. Les Ukrainiens y ont perdu 3 400 hommes. À Kherson, ils en ont perdu 13 200.
Au total, au cours de la contre-offensive, les Ukrainiens ont perdu 166 000 hommes tués et blessés, 800 chars, 2 100 véhicules blindés et 123 avions et hélicoptères.
Notre armée est plus forte et plus expérimentée, plus homogène. Je salue la performance des commandants toujours mieux aguerris.
L’industrie de l’armement ?
Elle a été modernisée pour une production exponentielle. Les Russes produisent chaque mois autant de munitions que les pays de l’Otan. Beaucoup d’entrepreneurs travaillent pour la victoire du pays, certains investissant leurs propres capitaux pour soutenir l’effort de guerre.
La consommation de matériel sur le front est énorme. Il a fallu déployer 278 usines de campagne pour réparer les équipements avec un objectif journalier : faire en sorte que davantage d’équipements puissent être réparés et renvoyés sur le front chaque jour que la quantité d’équipements endommagés quotidiennement. Changer les tubes des canons pour conserver leur précision, renforcer les blindages des véhicules, c’est un travail permanent.
Au niveau industriel, la production de chars a été multipliée par 6, celle des drones par 17 et celle des munitions par plus de 17.
Mais il y a aussi un « complexe militaro industriel populaire » qui fait des miracles. De nombreux citoyens produisent des équipements du plus modeste jusqu’au drone, en passant par les gilets pare-balles. Le tout à leurs frais. Toute cette mobilisation citoyenne participe à l’effort de guerre et au soutien d’un front de 2 000 kilomètres.
Des étudiants ont donné 17 000 litres de sang. Un couple de médecins a monté un hôpital privé gratuit et soigné 1 500 blessés.
En 2023, 540 000 soldats se sont enrôlés sous contrat. Cela représente deux armées de réserve.
En 2024, nous en sommes à 54 000 volontaires engagés.
Tous les 6 mois, nos soldats ont droit à 14 jours de congés. Une première vague de 270 000 soldats a pris des repos et 6 mois plus tard encore 230 000. Ce sont donc 500 000 soldats qui sont partis en congé, Tous sont revenus au combat. Ce sont des équipes de combat soudées. 1 800 soldats sont systématiquement retournés au front après avoir été blessés 4 fois.
L’armée change, la société change. C’est un pays de patriotes. Le président Poutine est très souvent en contact avec les officiers sur le front. Il en connait beaucoup et a la mémoire des noms.
L’arme nucléaire de l’espace ?
Une fable américaine. Il n’y a pas d’arme nucléaire de l’espace. Au lieu de s’inquiéter des armes inexistantes, les Occidentaux feraient mieux de se soucier des armes bien réelles, comme les drones sous-marins Poséidon ou la panoplie de missiles hypersoniques, domaine où l’Occident a un retard considérable. L’Occident fait diversion et agite une fausse menace pour masquer son retard technologique.
La priorité est que nous devons rétablir le dialogue pour assurer la stabilité stratégique du monde.
Conclusion
Aujourd’hui commence la troisième année de guerre. J’ose espérer que 2024 sera l’année des négociations et de la paix retrouvée, malgré l’obstination des va-t-en-guerre acharnés qui refusent la défaite.
Où en sommes nous ?
Poutine occupe 120 000 km2, soit 20% du territoire ukrainien. En veut-il plus ? Je ne sais pas
Son armée est plus forte et plus expérimentée qu’en 2022
La contre-offensive ukrainienne a été un fiasco et un carnage épouvantable
La prise d’Avdiivka, forteresse « imprenable », signe la fin de la contre-offensive
L’armée ukrainienne est exsangue, comptant au bas mot 400 000 tués et autant de blessés
Le pays est meurtri avec des centaines de milliers de veuves et d’orphelins auxquels on a menti en leur promettant une victoire impossible
L’interview Carlson/Poutine, visionnée par un milliard d’habitants, a ouvert les yeux du Sud global abreuvé de propagande otanienne aussi soûlante que mensongère
Les sanctions économiques ont échoué et se sont retournées contre l’Europe
Mais bien que victorieux, Poutine ne trouve personne pour négocier et parler de paix. Pourquoi ?
Parce que le camp Biden, à la veille des élections, refuse d’assumer une autre débâcle après la débandade de Kaboul.
Parce que la défaite de l’Otan signera la fin du monde unipolaire et le déclin américain
Mais aussi parce que le régime de Kiev trouve son compte dans cette guerre sans fin. Selon la CIA, ce sont des centaines de millions de l’aide occidentale qui se sont évaporées, allant gonfler les comptes off-shore de Zelensky et des oligarques ukrainiens.
Le peuple ukrainien est saigné à blanc, mais jamais fortunes n’ont été bâties aussi rapidement. En deux ans, ceux qui envoient le peuple à l’abattoir ont amassé des fortunes colossales inespérées.
Personnellement, je crois que Trump mettra fin à cette guerre américaine qui n’est pas celle de l’Europe, laquelle va tout perdre. Mais encore faut-il que les élections américaines ne soient pas truquées…
Malheureusement, au lieu de faire la paix, ces crétins d’Européens choisissent l’escalade contre la meilleure armée du monde. Ils ont tous devenus fous.
Non contents d’avoir perdu la guerre économique contre Moscou, ils jouent avec le feu sur le plan militaire. Un missile hypersonique non nucléaire est vite arrivé.
C’est dire combien nous sommes en sécurité avec des illuminés pareils !
Jacques Guillemain