En réalité, cette prise de position conciliaire n’avait pas pour but de considérer Marie mère de Jésus pour elle-même, dans le but de la « diviniser », mais de renforcer les critères christologiques définis par les deux conciles précédents obligés de faire face aux hérésies périlleuses autour de la nature du Christ.
Ephèse présente Marie comme la Theotokos, la « mère de Dieu ». On retrouve à Rome l’expression latine « deiparae Virginis Mariae » issue de « deipara » celle qui a enfanté Dieu. C’est donc l’incarnation du Verbe en ce monde qui est ici mise en évidence.
Ce qui répond à la polémique autour du titre marial puisque s’opposaient les tenants de la theotokos (mère de Dieu) et ceux de l’anthropotokos (mère de l’Homme). Cyrille d’0Alexandrie a alors insisté pour dire que le véritable enjeu n’est pas de donner un statut spécial à la Vierge Marie, mais de souligner la vérité de l’incarnation. L’objectif est bien christologique avant tout.
Argument historique qui invalide l’idée de l’influence de la déesse Artémis à Ephèse, c’est que 100 ans après la mort du Christ à Jérusalem on voit déjà apparaître des figures mariales comme représentations de piété éminemment christiques avant d’^tre mariales. Dans les catacombes de Priscilla à Rome, une fresque montre une Madone à l’Enfant. A la même période primitive, Justin et Irénée de Lyon présentent la Vierge Marie comme une Eve nouvelle qui fait revivre l’humanité. Les pères de l’Eglise vont abondamment écrire sur le sens de cette maternité, parmi lesquels St Ambroise à Milan et St Jean Damascène en Orient.
Au VIème s. est célébrée à Jérusalem la fête de la Dormition de la Vierge Marie, dénommée Assomption en Occident.
Au Moyen Age, les bâtisseurs de cathédrales donneront partout le nom de Notre Dame aux sanctuaires qui s’élèveront au milieu des villes.
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